Remarquons maintenant que la psychologie, quand elle décompose l’activité de l’esprit en opérations, ne s’occupe pas assez de savoir à quoi sert chacune d’elles : c’est justement pourquoi la subdivision est trop souvent insuffisante ou artificielle. […] Pour notre science, le corps est essentiellement ce qu’il est pour le toucher ; il a une forme et une dimension déterminées, indépendantes de nous ; il occupe une certaine place dans l’espace et ne saurait en changer sans prendre le temps d’occuper une à une les positions intermédiaires ; l’image visuelle que nous en avons serait alors une apparence, dont il faudrait toujours corriger les variations en revenant à l’image tactile ; celle-ci serait la chose même, et l’autre ne ferait que la signaler. […] Dans mon cas, sensation et émotion furent si fortes qu’il ne put tenir que peu de pensée, et nulle réflexion, nulle volition, dans le peu de temps qu’occupa le phénomène. […] L’homme civilisé est celui chez lequel la science naissante, impliquée dans l’action quotidienne, a pu empiéter, grâce à une volonté sans cesse tendue, sur la magie qui occupait le reste du terrain. […] Il ne s’agit sans doute que de la religion inférieure, celle dont nous nous sommes occupes jusqu’à présent.
Mirabeau était impatient d’attacher son nom à tous les événements, à toutes les questions qui occupaient un moment les esprits. […] Les mêmes recherches occupaient Celsus, Libanius, et tous les philosophes dont Julien était le chef et le protecteur. […] On voit par cet arrangement, et d’après la loi de la perfectibilité progressive, qu’elle n’occupe pas un rang médiocre. […] Son entreprise doit plaire à tous, et n’alarmer personne ; car il s’occupe encore plus d’attacher l’âme que de forcer la conviction. […] Cette dernière victoire, qui avait inspiré les chants de toutes les muses françaises, occupait encore la renommée.
La postérité, dont il ne s’est point assez occupé, conservera sa mémoire ; la faveur qui, de nos jours, accueillit ses ouvrages ne les abandonnera pas : le moyen d’être sévère pour celui qu’on ne peut lire sans l’aimer !
Plus parfait que tous les êtres créés, il occupe la première place près de l’Être infini.
Ils ont fait rester tous les hommes célébres qui ont occupé le ministère.
Chacune de ces facultés demandant un ordre d’enseignement particulier, je vais m’en occuper.
Il n’ouvre un roman qu’avec le parti pris de n’en pas croire un mot, il prend l’un comme il prendrait l’autre, ne s’occupe que de l’action, estime le roman ce qu’il estime les canards des faits divers. […] Le gouvernement lui-même s’occupe du peuple à ce point de vue, puisqu’il fait rechercher officiellement les poésies populaires. […] Mais ce n’est pas seulement la couleur qui occupe dans un tableau ; les personnages, les physionomies, le sens général, la comparaison de l’œuvre avec la nature, occupent une grande place dans l’appréciation ; voilà pour la raison. […] Qui s’occupe des vieilles lunes ? […] Les révolutions, puisqu’ils prétendent en faire, sont sorties de la chaleur des choses dites avec simplicité et point des chants de poètes trop occupés de leur bonne grâce à chanter.
Mme Sand ne s’en occupe pas. […] Occupons-nous moins d’aimer l’humanité de l’avenir que les hommes qui sont près de nous, à la portée de notre main et de notre cœur. […] Mais rien ne nous oblige à croire que cette place sera éternellement occupée par le roman naturaliste. […] « À l’âge que tu as, j’aimerais te voir moins irrité, moins occupé de la bêtise des autres. […] Garde ton culte pour la forme ; mais occupe-toi davantage du fond (qui était, pour elle, les idées et la signification précise de l’œuvre).
La forme ne monte qu’afin d’occuper sa place ; elle s’arrête aussitôt qu’elle y est parvenue ; plus rien en elle ne tend à se prolonger. […] Or : « le mouvement d’un corps est son abandon du lieu premièrement occupé. […] Pour exister aussi d’une certaine façon, il faut s’exclure de lui, se séparer de lui, le fuir, s’occuper à ne pas être ce qu’il est. […] Il ne cesse pas d’occuper toute son enveloppe, de la toucher en tous ses points. […] Puis elle s’arrête tout à coup, occupée par l’importance d’une question qu’elle brûle de poser.
Ce dominicain diligent y avait enfermé la somme des idées qui alors occupaient les âmes. […] Elle est magnifique, en effet, et bien digne d’occuper nos penseurs, après qu’elle en a tourmenté d’autres, et de plus sérieux. […] Il vint à Paris, mélancolique et occupé du projet d’écrire. […] Mais alors, il dut s’occuper d’une tout autre stratégie. […] Ils s’y occupent ; et ils s’y plaisent.
Or le pouvoir spirituel était occupé : elle a considéré ceux qui l’occupaient comme ses adversaires. […] Il faudrait être héroïque, en France, pour s’occuper d’une réforme utile quand on est député. Tous ceux, à peu d’exceptions près, en France, qui s’occupent de réformes, sont étrangers au Parlement. […] — C’est un pays où l’on ne s’occupe que du Vatican. » Un mot de M. […] Cela rentre dans notre habitude, qui est de ne jamais nous occuper de ce qui se passe de l’autre côté de notre frontière.
Je vous assure qu’après mon salut, c’est la chose dont je suis le plus occupé ». […] « Tous les hommes y sont occupés de travaux utiles ; nous n’y avons vu ni paresseux, ni désœuvrés, ni joueurs, ni ivrognes. […] Depuis le simple fidèle jusqu’à l’évêque et l’apôtre, tous sont occupés à des travaux manuels ». […] Figurez-vous les innombrables pratiques qui occupaient la journée d’un moine dans le couvent du moyen âge. […] Les gouttes deviennent par degrés des cataractes, jusqu’à ce que l’espace soit occupé par un océan immense dont les vents retiennent les bords.
J’aime mieux considérer la pièce en elle-même, sans m’occuper de la chanson écrite chez nous sur le même sujet. […] Tandis qu’une femme de chambre est occupée à la coiffer, à placer des fleurs dans ses cheveux, M. […] Les œuvres qu’il a baptisées de ce nom forment un genre à part, dont la poétique française ne s’est jamais occupée. […] Les uns s’occupent de matières religieuses ou politiques, les autres de matières administratives ou purement domestiques. […] En revanche, si l’histoire est absente, le roman occupe le premier plan.
Depuis quelques années, l’attention des philosophes et de tous ceux qui s’occupent sérieusement du problème social s’est tournée sur la condition de la femme, sur les changements de destinée auxquels elle était appelée, sur la fonction importante qu’elle aurait à remplir dans un ordre où l’on suppose que devront prévaloir l’égalité et la raison.
Mais à l’ordinaire on ne songe guère à cela : la plupart des gens ne sont occupés qu’à dégorger ce qu’ils croient savoir, à tirer la conversation du côté par où ils pensent briller, à faire les honneurs de leur information ou de leur esprit.
À l’heure qui nous occupe, elle vient de prendre possession avec éclat de la scène du Théâtre-Français.
Une chose n’est bonne, une chose n’est positive qu’autant qu’elle renferme une intention morale ; or, toute métaphysique qui n’est pas théologie, comme celle des anciens et des chrétiens, toute métaphysique qui creuse un abîme entre l’homme et Dieu, qui prétend que le dernier n’étant que ténèbres, on ne doit pas s’en occuper : cette métaphysique est futile et dangereuse, parce qu’elle manque de but.