Elle eut, vers le milieu de sa carrière, un bonheur dont toutes les mères qui écrivent ne se seraient pas accommodées : elle eut des filles qui l’égalèrent par l’esprit, et dont l’une la surpassa par le talent. […] Quand on voyait Mme Gay en compagnie de ses filles, de Mme de Girardin et de Mme la comtesse O’Donnell, ce qu’il y avait de plus jeune, de plus moderne de façon, de plus élégant en celles-ci, ce que leur esprit avait, si je puis dire, de mieux monté dans son brillant et de mieux taillé par toutes les facettes, ne faisait que mieux ressortir ce qu’il y avait de vigoureux et de natif en leur mère. […] Marie-Françoise-Sophie Nichault de Lavalette, née à Paris, le 1er juillet 1776, d’un père homme de finances, attaché à la maison de Monsieur (depuis Louis XVIII), et d’une mère très belle, dont la ressemblance avec Mlle Contat était frappante, reçut une très bonne éducation, une instruction très soignée, et se fit remarquer tout enfant par la gaieté piquante et la promptitude de ses reparties. […] … Demandez à quelqu’une de vos tantes ou de vos mères de vous chanter cela. […] Léonie a seize ans ; orpheline de sa mère, elle a été élevée au couvent ; elle en sort ramenée par son père, M. de Montbreuse, qui va songer à l’établir.
Aussi bien, avant de partir, il assure l’existence stricte de la mère et de son enfant, en leur laissant un titre de trois mille livres de rente, avec la propriété d’une petite maison de campagne où elle attendra son retour. […] Un notaire, qui est son parrain et l’ami dévoué de sa mère, est bien forcé de lui apprendre qu’il est enfant naturel ; il lui révèle, en même temps, le nom de son père, Jacques court à ce père, qui s’excuse comme il peut de ne l’avoir pas reconnu et lui refuse la main de sa nièce, par toute sorte de raisons tirées des lois du monde. […] Mais Jacques gardera le nom qui absout sa mère et qu’il est en train d’illustrer, et il épouse Hermine, qu’on est très heureux de lui accorder. […] A défaut d’un père, il a eu une mère bonne et tendre.
Et d’abord, plus on y songe, et mieux on s’explique son amour de mère, cet amour qui, pour elle, représentait tous les autres. […] Orpheline de bonne heure, elle ne sentit point la tendresse filiale ; elle ne parle jamais de sa mère ; une ou deux fois il lui arrive même de badiner du souvenir de son père ; elle ne l’avait point connu. […] Mme de Grignan fut la grande, l’unique passion de sa mère, et cette tendresse maternelle prit tous les caractères en effet de la passion, l’enthousiasme, la prévention, un léger ridicule (si un tel mot peut s’appliquer à de telles personnes), une naïveté d’indiscrétion et une plénitude qui font sourire. […] Un homme de ses amis (l’abbé Arnauld), qui avait aussi peu d’imagination que possible, en a trouvé pour la peindre, lorsqu’il nous dit : Il me semble que je la vois encore telle qu’elle me parut la première fois que j’eus l’honneur de la voir, arrivant dans le fond de son carrosse tout ouvert, au milieu de monsieur son fils et de mademoiselle sa fille : tous trois tels que les poètes représentent Latone au milieu du jeune Apollon et de la jeune Diane, tant il éclatait d’agrément dans la mère et dans les enfants !
Il dit quelque part du duc de Buckingham qui faisait la cour à une beauté : Elle ne haïssait point la médisance ; il en était le père et la mère ; il faisait des vaudevilles, inventait des contes de vieille, dont elle était folle. […] Je lis dans les Anecdotes littéraires de l’abbé de Voisenon, un mot sur Hamilton, qui aurait besoin d’éclaircissement : « Le comte de Caylus, qui le voyait souvent chez sa mère, dit cet abbé, m’a certifié plus d’une fois qu’il n’était point aimable. » Se peut-il qu’Hamilton n’ait point été aimable en société, et, malgré toutes les attestations du monde, le voudra-t-on croire ? Hamilton, quand le comte de Caylus le vit chez sa mère, était vieux, fatigué peut-être ; de tout temps, d’ailleurs, on le conçoit volontiers capricieux, d’humeur assez inégale, comme l’était sa sœur ; il avait ce coin de singularité dont parle Saint-Simon. […] Avec sa causticité malicieuse et cette lèvre fine qu’on lui connaît, il avait besoin qu’on fît silence autour de lui, et quand Caylus le vit chez sa mère, il y avait sans doute un peu trop de bruit et de jeunesse ce jour-là.
Sa mère, plus dragonne que Mme Dumay, et qui s’est mariée en secondes noces à Maincy, s’est opposée au mariage. Mme la maréchale s’en est mêlée ; mais elle a mieux aimé gronder la mère que faciliter les noces par payer la dot, ce qui n’est pas de sa magnificence ordinaire. […] [NdA] La marquise de Villars était née Noailles ; mais par ses père et mère, le maréchal entend ici lui-même et la maréchale.
C’est en vain qu’elle tendra les mains au ciel et qu’elle appellera sa mère ; le ciel ni sa mère ne l’entendront plus ; ses cris seront perdus dans la forêt ; personne ne viendra qui la délivre du satyre ; et quand le satyre l’aura surprise une fois aux environs de sa demeure, elle y retournera pour être surprise encore. Si le hasard conduit encore les pas du satyre vers elle, elle s’enfuira comme auparavant, mais plus lentement, et peut-être retournera-t-elle la tête en fuyant ; et quand le satyre l’atteindra, elle ne l’égratignera plus ; elle dira qu’elle va crier, mais elle ne criera plus ; elle n’appellera plus sa mère.
Il en avertissait Elise, lui recommandant sa vieille mère, et Elise entretenait la vieille mère de la gloire de son fils en lui faisant tenir quelques petites sommes d’argent qu’elle disait qui venaient de Hebbel. […] François le Champi fit verser de douces larmes à nos mères (vos grand mères à vous), en sa nouveauté et à nos sœurs (vos mères à vous) lors de cette reprise dont je viens de parler. […] Maurice Sand ayant relevé sa mère : « Allons ! […] Je t’aimais dans le sourire de ta mère qui t’attendait. […] Elle supplie père, mère, sœur et beau-frère.
Madame sa mère de qui j’ai la toute confiance s’enquiert, près de moi : « L’enfant doit-il aborder la carrière ? […] * * * Maintenant, madame votre mère parle de la forme et du fond.
Louisette abandonnera sa fille, quoiqu’elle soit très bonne mère. […] Il aide sa vieille mère à mourir doucement, en la berçant des contes enfantins dont il fut jadis bercé par elle. […] Notre traîneau nous attend à la porte. — J’aurais préféré, dit Erhart à sa mère, partir sans te dire adieu. […] elle serait malheureuse entre nous deux. » Et la mère prend la photographie de sa fille, et la baise en larmoyant. […] C’est eu parlant du ciel et de sa mère que Tristan consent au plus sacrilège amour.
Non, monsieur, c’est assez que votre mère tombe à la charge de sa paroisse, et que votre femme aille balayer les rues. […] » Lorsqu’il entre dans la chambre d’une bonne mère ou d’une jeune fille honnête, il baisse les yeux comme à la porte d’un sanctuaire. […] Les dames pleuraient, les mères embrassaient leurs enfants. […] Je suis allé regarder le tombeau de ma pauvre mère dans son couvent ; que lui importe maintenant ? […] Voici le certificat du mariage de mon père avec ma mère, de ma naissance et de mon baptême.
Elle était née sept ans avant que Molière eût connu la mère. […] Cependant la jeune fille ne s’accommodait point de l’emportement de sa mère, qui la tourmentait continuellement et qui lui faisait essuyer tous les désagréments qu’elle pouvait inventer : de sorte que cette jeune personne, plus lasse peut-être d’attendre le plaisir d’être femme que de souffrir les duretés de sa mère, se détermina un matin de s’aller jeter dans l’appartement de Molière, fortement résolue de n’en point sortir qu’il ne l’eût reconnue pour sa femme, ce qu’il fut contraint de faire. Mais cet éclaircissement causa un vacarme terrible ; la mère donna des marques de fureur et de désespoir, comme si Molière avait épousé sa rivale, ou comme si sa fille fût tombée entre les mains d’un malheureux. […] Elmire est le nom de la femme d’Orgon ; madame Pernelle est sa mère ; Cléante, homme froid et judicieux, est son beau-frère ; Dorine est la suivante de Marianne, ancienne dans la maison à qui tout langage est permis. […] J’ai vu une mère de famille, en rentrant dans sa maison après un assez long voyage, se dérober aux empressements de son mari et de trois filles charmantes, pour prodiguer ses caresses à un chien favori, vilain animal dont elle faisait ses délices.
30 « Mère, voilà ton fils ; disciple, voilà ta mère. » Le christianisme, qui a révélé notre double nature et montré les contradictions de notre être, qui a fait voir le haut et le bas de notre cœur, qui lui-même est plein de contrastes comme nous, puisqu’il nous présente un Homme-Dieu, un Enfant maître des mondes, le créateur de l’univers sortant du sein d’une créature ; le christianisme, disons-nous, vu sous ce jour des contrastes, est encore, par excellence, la religion de l’amitié.
On serait bien embarrassé de choisir entre sa Marchande à la toilette, sa Bouquetière, sa Femme qui sort du bain, la Prêtresse qui brûle de l’encens sur un trépied, la Femme qui arrose ses fleurs, la Proserpine qui en orne le buste de sa mère et l’Offrande au temple de Venus. […] Ce n’est pas son amant, c’est son père ou sa mère qu’on voudrait être.
On célébrait à Argos la fête de Junon, et leur mère se préparait à monter sur son char pour se rendre au temple ; mais les bœufs, qui devaient être attelés, n’étaient point encore revenus des champs. Les deux jeunes gens, surpris par l’heure, prennent la place des animaux, et, se mettant eux-mêmes sous le joug, traînent le char sur lequel leur mère s’était assise. […] Là, tu trouveras un père et une mère, qui ne sont ni le pâtre Mitradate ni sa femme. » « Cyrus, ainsi congédié par Astyage, arriva chez Cambyse. […] « Le jeune homme, maltraité par sa mère et n’ayant pu lui persuader de renoncer à ce qu’elle exigeait de lui, se détermina à tenter de la satisfaire. […] Ils s’emparèrent donc de celui que la mère distinguait ainsi, et le firent élever aux frais de l’État.
Son parti est pris ; il ne s’en ouvre d’abord qu’à sa mère, venue là pour partager son destin et vivant auprès de lui. […] Quel est votre avis, ma mère ? […] — « Laissez-moi, lui répondit-elle, être mère un moment, et je vous dirai ensuite mon sentiment. » — Elle se recueillit, garda quelque temps le silence, puis d’un ton ferme et inspiré : — « Partez, mon fils, lui dit-elle, partez, et suivez votre destinée.
Et sa vie tout entière révéla cette pensée, et cette pensée, inspirée par sa mère, explique seule sa vie ! […] Ils ont dit aussi, et parfois admirablement, les agonies et les déchirements de la mère, de la mère qui a le plus souffert certainement sur la terre, après celle qu’on appelle la Mère de Douleur.
Et sa vie tout entière révéla cette pensée, et cette pensée, inspirée par sa mère, explique seule sa vie ! […] Ils ont dit aussi, et parfois admirablement, les agonies et les déchirements de la mère, de la mère qui a le plus souffert certainement sur la terre, après celle qu’on appelle la Mère de Douleur.