3 janvier Par une neige, qui vous fait frissonner pour les mal vêtus de la misère à Paris, nous sommes à cet hôtel des Champs-Élysées, insolent de lumières, fulgurant de la flambée des lustres et de la pourpre de ses tentures, par les volets ouverts.
Les lampes allumées mettent des lumières étroites sur la table du tribunal, les papiers, le code, un peu de rougeoiement au plafond.
Un vélum noir voilait de deuil l’Arc de Triomphe de la gloire impériale ; la lumière des becs de gaz et des lampadaires filtrait, lugubre, à travers le crêpe ; des couronnes d’immortelles et de peluches, des portraits de Hugo sur son lit de mort, des médailles de bronze, portant gravé : Deuil national…, enfin tous les symboles de la douleur désespérée avaient été réquisitionnés, et pourtant la multitude immense n’avait ni regrets pour le mort, ni souvenirs pour l’écrivain : Hugo lui était indifférent.
Les lumières de la philosophie ont donné plus de confiance aux fondateurs de notre république. […] Ce recul de l’ombre primitive, aussitôt le monde et la lumière enfantés, est rendu à merveille
La princesse Belgiojosos, qui était présente, s’empara d’un instant de silence général, pour rappeler à Méry que, pendant leur rencontre à Florence, deux ans auparavant, ils passaient souvent des soirées, qui, prolongées fort tard, se terminaient toujours par un conte de revenant, commencé à cette même heure de minuit par le poète, et qui, toutes les lumières éteintes, aux douces lueurs de la nuit d’Italie, répandait dans l’auditoire des terreurs dont le souvenir la charmait et l’émouvait encore, elle, la belle et jeune femme. — Eh bien ! […] Les dames finirent par demander grâce… Quand on rapporta les lumières, deux d’entre elles étaient évanouies sur les divans !
Et, par une citation plus longue, je donne une idée de la manière d’Hélène Vacaresco : Onde rose qui t’enfuis Sous les bois aux vertes nuits, D’avoir reflété les pâles Et mystérieux pétales De la fleur qui sur tes bords A des parfums lourds et forts Dont s’enivrent les clairières Avec leurs vertes lumières….. […] Elle entraîne le troupeau de jeunes filles qu’on lui confie dans des paysages sans route et sans lumière, ne s’aperçoit pas qu’elle marche à l’aveuglette, n’éprouve jamais le besoin de savoir où elle est. […] « Enfin, cette merveille est un trait de lumière, une œuvre de découvertes et de maximes qui laissera l’auteur chef de religion.
Donc, il nous suffit de savoir que Raymond Talvande et Louisette Rougier se désirent et se possèdent furieusement ; nous savons assez ce que cela veut dire ; ils peuvent être ou avoir été d’autre part tout ce qu’il leur plaît ; et la connaissance de leur caractère, de leurs antécédents, et tout leur curriculum vitæ ne nous apporterait aucune lumière sur leur cas, qui est merveilleusement simple et brutal. […] Lumière du ciel ! […] L’acte n’eût plus été le même. » Et cependant Gunhild reprend son antienne : elle ne cédera Erhart à personne ; elle le gardera pour le préparer à sa « mission » ; et le fils « vivra en pureté, en hauteur, en lumière », et fera oublier la honte du père… Et cela, si vous voulez, est vague en quelques points, mais nullement obscur. […] Que Mme Duse néglige de se farder, et dédaigne même de teindre les fils blancs que la trente-cinquième année a mêlés à ses épais cheveux noirs, cela ne manque pas de bravoure, cela veut dire : « Il faut m’aimer comme je suis », et cela se peut admettre sans trop de difficulté dans la plupart des rôles, bien que nos yeux soient habitués, chez les comédiennes, à l’artifice du fard, et que la lumière dévorante de la rampe le réclame en quelque mesure. […] Il met du premier coup le doigt sur la plaie du faux apôtre. « Votre dévouement, lui dit-il à peu près, vous a valu, à vous, plus de gloire et de jouissances d’orgueil qu’elle n’a apporté de soulagement et de lumière à vos clients.
L’histoire de la littérature et l’histoire des mœurs s’illuminent ainsi l’une l’autre d’une lumière toute nouvelle, si nouvelle en vérité, que, même en Angleterre, avec tout ce qu’elle trahit de parti pris et d’esprit de système, l’Histoire de la littérature anglaise de M. […] On peut bien concevoir, à la rigueur, qu’un fait, jusqu’alors demeuré dans l’ombre et remis en lumière par un chercheur heureux, vienne brusquement faire le jour sur un point discuté de la politique de Louis XIV ou de Guillaume III : on ne peut pas concevoir que la découverte inattendue d’un chef-d’œuvre ignoré vienne brusquement faire déchoir la comédie de Molière ou le drame de Shakespeare de la hauteur de gloire où l’admiration des siècles a placé Tartufe et Othello. […] Si jamais, quelqu’un y faisait la lumière, il aurait bien mérité de l’histoire de la littérature. […] « Épopée, tragédie, drame, comédie, églogue, élégie, satire… l’Ode a enflammé, incendié, pénétré de sa lumière et de sa vie tous les genrespoétiques », disait naguère l’un des rares survivants qu’il y ait du romantisme ; et il avait raison ; mais ce n’était pas assez dire. […] Dans un Dictionnaire de ses métaphores, en voilà quelques-unes qu’il faudrait trouver une disposition pour mettre en pleine lumière.
Cela amuse les jeunes gens de voir une fois par an un volume posthume d’Hugo s’élever majestueusement vers la lumière. […] Les yeux tournés vers la lumière orientale, Et rentrons au limon de la terre natale. […] Si un homme revenait à la lumière quelques années après sa mort, je doute qu’il fût revu avec joie par ceux-là mêmes qui ont donné le plus de larmes à sa mémoire, tant on forme vite d’autres liaisons, tant l’inconstance est naturelle à l’homme, tant notre vie est peu de chose, même dans le cœur de nos amis. » L’abbé Morellet fut révolté de pareils propos. — « Ah ! […] Possible ; mais alors ce ne devait pas être pour l’auteur un avertissement de supprimer cette scène, mais un avertissement de l’éclairer et de la faire plus forte, d’y ajouter quelque développement (elle est en effet beaucoup trop sèche) qui eût mis dans toute sa lumière l’âme très belle, l’âme d’apôtre, de Lazare.
On s’est demandé s’il valait mieux, dans l’éducation prise en soi, donner aux jeunes filles des lumières sur toutes sortes de sujets ou les tenir plutôt dans une chaste ignorance ou dans une sage réserve. […] Je n’aime que les vérités de bon sens, celles qui se peuvent prouver par raisonnement certain, et qui sont aussi claires que la lumière du soleil. […] S’il s’en trouvait un parmi eux qui eût sur ce point des renseignements particuliers ou des lumières nouvelles, je lui serais fort obligé de m’écrire. […] C’est qu’il verra surtout, dans le rôle de Chrysale, ce coin dont je parlais tout à l’heure ; c’est qu’il le mettra en pleine lumière ; c’est que ce petit coin prendra, grâce à lui, une importance extraordinaire.
Ainsi, dans la nuit, l’éclatante et somptueuse lumière d’un incendie qui deviendra bientôt dévastateur, ne laissera que des ruines et des cendres. […] … Écoutez comme il parle dans Le Mariage de Loti : c’est lui qui est au piano, chez la reine Pomaré : « Le morceau choisi est celui où Vasco, dans L’Africaine, enivré, se promène seul dans l’île qu’il vient de découvrir — morceau où le maître a si parfaitement peint ce qu’il savait d’intuition : les splendeurs lointaines de ce pays de lumière et de verdure : Pays merveilleux Jardins fortunés Ô paradis… sorti de l’onde ! […] Mais non pas toutefois un animal comme les autres : dans les ténèbres où il avance, malgré les crimes qu’il commet, devant ses yeux faibles et vacillants, éternelle, inextinguible pourtant, une lumière : l’idée de Justice.
. — Vous me faites souvenir, lui dis-je, de cet admirable génie51 qui laissa tant de beaux ouvrages, tant de chefs-d’œuvre d’esprit et d’invention, comme une vive lumière dont les uns furent éclairés et la plupart éblouis ; mais, parce qu’il étoit persuadé qu’on n’est heureux que par le plaisir, ni malheureux que par la douleur (ce qui me semble, à le bien examiner, plus clair que le jour), on l’a regardé comme l’auteur de la plus infâme et de la plus honteuse débauche, si bien que la pureté de ses mœurs ne le put exempter de cette horrible calomnie. — Je serais assez de son avis, me dit-il, et je crois qu’on pourroit faire une maxime que la vertu mal entendue n’est guère moins incommode que le vice bien ménagé n’est agréable52. — Ah !
De la voûte sculptée et peuplée d’amours folâtres, descendent, par des guirlandes de fleurs et de feuillage, les lustres flamboyants dont les hautes glaces multiplient la splendeur ; la lumière rejaillit à flots sur les dorures, sur les diamants, sur les têtes spirituelles et gaies, sur les fins corsages, sur les énormes robes enguirlandées et chatoyantes.
Nos successeurs, plus heureux que nous, auront pour cette étude des lumières non pas plus impartiales, mais plus éclatantes que les nôtres : car M. de Talleyrand a écrit, dans les dernières années de sa vie, ses Mémoires ; mais, avec cette souveraine sagacité qui ne lui fit jamais défaut ni dans sa vie ni dans sa mort, il a, par son testament, ajourné la publication de ces Mémoires à trente ans après son décès.
« On a coutume de donner le nom de république aux gouvernements qui inclinent à la démocratie, et celui d’aristocratie aux gouvernements qui inclinent à l’oligarchie ; c’est que le plus ordinairement les lumières et la noblesse sont le partage des riches ; ils sont comblés en outre de ces avantages que d’autres achètent si souvent par le crime, et qui assurent à leurs possesseurs un renom de vertu et une haute considération.
Fonder méthodiquement ces grandes croyances, sous l’autorité seule de la raison, les éclairer de cette lumière incomparable qui n’appartient qu’aux faits de conscience, en déduire les conséquences rigoureuses et leur soumettre la pratique de la vie, tel est le devoir de la philosophie ; telle est, qu’on le sache bien, la cause de cette suprême estime où l’esprit humain l’a toujours tenue et la tiendra toujours.
C’est du Nord aujourd’hui que nous vient la lumière, était vrai alors, non pas que le Nord ait rien produit que l’ignorance et la misère, mais parce que le Nord était devenu, on ne sait comment, le grand chemin de l’Orient dont toute civilisation était découlée en Europe.