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699. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gourmont, Remy de (1858-1915) »

. — Le Livre des masques, portraits symbolistes, 1re série (1896). — Le Miracle de Théophile (1896). — Le Pèlerin du silence (1896). — La Poésie populaire (1896). — Les Chevaux de Diomède (1897). — D’un pays lointain (1897). — Le Vieux Roi (1897). — Le Livre des masques, 2e série (1898). — Les Saintes du Paradis, petits poèmes (1898). — Esthétique de la langue française (1899). — Le Songe d’une femme (1899). — Oraisons mauvaises (1900). […] Edmond Pilon Phocas : Voici un petit livre, qui, par l’artistique couverture qui l’enferme et le format élégant de ses feuillets, non moins que par l’ironie douce et pieuse du sujet, mérite de prendre place à côté des Histoires moroses, des Proses magiques, du Château singulier. […] Remy de Gourmont a enclos dans ce livre (Proses moroses) la science cruelle de l’âme et de la chair des Delaclos et des Sade (puisque, par infortune, ce mauvais écrivain est resté le meilleur représentant de son tour d’esprit] ; mais la perversité des Proses moroses est plus nuancée et plus variée.

700. (1912) L’art de lire « Avant-propos »

De même un épigrammatiste inconnu, du moins de moi, disait, au commencement, je crois, du XIX « siècle : Le sort des hommes est ceci : Beaucoup d’appelés, peu d’élus ; Le sort des livres, le voici : Beaucoup d’épelés, peu de lus. […] Si c’est pour nous instruire, nous devons lire très lentement, en notant plume en main tout ce que le livre nous apprend, tout ce qu’il contient d’inconnu pour nous — et puis, nous devons relire, très lentement, tout ce que nous avons écrit. […] Sarcey me disait, vers la fin de sa vie, il est vrai : « Comme je suis las de lire les livres pour savoir ce que j’en dirai ! […] C’est un tout autre but ; c’est un tout autre point de vue, et c’est à cet art seul qu’est consacré le petit livre que je commence.

701. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Louis Wihl »

… Que sera-ce pour Louis Wihl, par exemple, qui est certainement le plus Juif des poètes allemands, et dont l’inspiration, dans son livre hébraïsant des Hirondelles, n’est ni plus ni moins que la nostalgie de Jérusalem ? […] Dans ce livre de vers qu’il a appelés Les Hirondelles, pour exprimer la fidélité au retour de la même pensée, il a été positivement le Voyant d’une patrie qui n’est plus, et, en pleine Allemagne du xixe  siècle, il a repris le chant, interrompu par plusieurs milliers d’années, des Hébreux exilés sur les bords des fleuves de Babylone ; seulement les exilés, à Babylone, avaient connu ce qu’ils chantaient et pressé sur leur cœur ce qu’on n’emporte point à la semelle de ses souliers ; tandis que lui, Wihl, l’exilé séculaire, à distance, dans le temps et dans l’espace, de cette patrie tuée et dont il n’a pas même vu le cadavre, a ajouté à la nostalgie fiévreuse de l’exil ce qui l’aurait diminuée s’il avait été moins poète : — l’envenimement de dix-huit siècles. […] Le livre de Louis Wihl n’était pas des vers pour des vers, des arabesques faites habilement autour d’un sujet délibérément choisi, des colorations objectives : c’était un livre vrai, d’une évocation formidable, où l’Hébreu est un véritable Hébreu, et qui devait surtout remuer profondément les âmes de la même foi que l’auteur. […] Venu après Le Divan de Gœthe et Les Orientales de Victor Hugo, le livre des Hirondelles, que Louis Wihl eût pu appeler Les Hébraïques, apporta sa part d’Orient dans les littératures vieillies, et qui remontaient vers l’Orient pour se rajeunir. […] On ne trouve pas, il est vrai, non plus, dans ces vers d’un enthousiasme austère et d’une tristesse ardente, le flot incessant de magnifiques images que roule le Livre Surnaturel, toujours allumé, comme le chandelier d’or à sept branches, devant la pensée du poète ; mais on y trouve l’âme, l’élancement,  le plus beau mouvement de la poésie lyrique, — le mouvement haletant vers Dieu, — la brièveté forte, la flamme courte, tout cela sur un fond de grande naïveté orientale très étonnante venant d’une plume moderne.

702. (1927) André Gide pp. 8-126

C’est un petit livre très distingué vraiment, et qui garde une valeur historique. […] Mais par instants, ce livre, c’est aussi du Flaubert. […] Ce livre est d’un pessimisme effrayant ; M.  […] Les livres d’André Gide André Gide vend ses livres. […] Henri Massis, qui ferait brûler sans hésitation les livres de M. 

703. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

Nos livres, notre mode de travail, ont fait, je le sens, une grande impression sur Sainte-Beuve. […] La conversation y touche à tout, et chacun se livre et se confesse un peu. […] Dans quel livre ? […] On sort de ce livre avec le maudissement de la guerre. […] » (À développer dans un livre ou dans une pièce.)

704. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome I

Le livre seul lui suffit comme document. […] La vitalité de ce livre vient de cette étude. […] Ces textes, Pascal ne les prend pas dans un livre. […] Les livres, de quel accent il en a parlé ! […] à propos d’un livre de M. 

705. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre II. Filles à soldats »

Un charme triste se cachait dans ses livres, fait de conscience qui s’efforce et d’impuissance qui s’avoue presque. […] Mais la couleur, c’est de bien mauvais goût ; et les livres vivants, vous savez, le grand public n’en veut pas : il trouve que ça fait peur. […] Le sujet, fort complexe, tout de détails et d’épisodes, était difficile à grouper en livre. […] Pas plus que les tronçons du glaive de la France, les tronçons du livre ne se rejoindront. […] Ce volume n’est pas une œuvre d’art, n’est pas un livre.

706. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Louis XVI et sa cour »

Si, à défaut d’une identité impossible, continuation implique ressemblance ; si finir un livre commencé est, de rigueur, se substituer plus ou moins à l’auteur dans l’esprit et la manière de son ouvrage, l’honneur qu’on fit à Renée dut tout d’abord lui causer beaucoup d’embarras. […] Voilà pourquoi il intitule son livre : Louis XVI et sa Cour et il a raison. […] Le livre de Renée s’inaugure splendidement par ces superbes espoirs que la France eut la noble folie de mettre en Louis XVI à son avènement. Seulement, commencé par l’ivresse de l’espérance, ce livre, qui n’embrasse qu’un si petit nombre d’années, finit bientôt par le jugement du désespoir. […] Mais ce qui donnera le caractère à ce livre, qui est une galerie, ce sont les portraits.

707. (1880) Goethe et Diderot « Introduction »

L’auteur de ce livre est arrivé de l’étude sur Gœthe à l’étude sur Diderot, qui l’a complétée… Seulement, tout d’abord, il n’a pensé qu’à Gœthe, — à cette immense personnalité de Gœthe, qui remplit jusqu’aux bords le xixe  siècle et bouche tous les horizons de la pensée moderne de son insupportable ubiquité. […] Napoléon lui-même, ce grand choqueur d’opinion publique, qui convenait, à Sainte-Hélène, d’avoir été renversé pour l’avoir choquée, — le même Napoléon qui devait trouver que le livre de madame de Staël sur l’Allemagne n’était pas assez français et qui le frappa de l’embargo de sa police, — eut sa minute de madame de Staël… « Vous êtes un homme, vous !  […] Jérusalem se tua, et Gœthe tira un premier livre de son cercueil. […] Caro, professeur de philosophie, s’escrimait contre les moulins à vent de la pensée de Gœthe comme s’ils commençaient à tourner, et dans un gros livre, de forte prétention, intitulé La philosophie de Gœthe, il recherchait péniblement quelle avait dû être cette philosophie et ne le trouvait pas. […] Un jour, l’auteur de l’étude que voici — à propos du livre d’Eckermann qui venait de paraître — risqua sur Gœthe un premier mot dont ce livre sera le second.

708. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « L’abbé Monnin. Le Curé d’Ars » pp. 345-359

I Dans le grand silence littéraire qui se fait parmi nous depuis quelque temps, voici un livre qui devrait éclater ! […] Les lettrés sont faits pour la longueur et le détail des livres. […] Je n’en aurais pas pour garants les promesses divines et les expériences de la vie, déposant toutes de l’efficacité de l’aveu pour ce cœur de l’homme qui étouffe toujours, que je n’en douterais plus après avoir lu les toutes-puissantes choses que je trouve dans le livre de l’abbé Monnin, et qui me consacreraient le Curé d’Ars comme un génie, si je n’avais pas bien plus que du génie pour l’expliquer ! […] Je l’ai dit déjà, et le livre de l’abbé Monnin a montré, parmi tous ces miracles accomplis par le Curé d’Ars et qui ne durèrent que le temps de les accomplir, le miracle permanent, éclatant, impossible à contester, celui-là ! […] Dieu lui avait octroyé, d’ailleurs, pour qu’il réussît, un don d’expression dont nous pouvons juger encore dans le livre de l’abbé Monnin, et le don plus précieux des larmes : car c’est le Saint des larmes, que le Curé d’Ars !

709. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « A. P. Floquet »

Voilà ce qui donna une notoriété presque éclatante à un livre qui, littérairement, ne méritait pas tant de bruit. […] Pour qui savait lire, il était évident que c’était là une histoire à refaire, et que ce livre de Bausset n’était pas un monument qui pût effrayer ou désespérer personne. […] L’enthousiasme ne sait pas trembler, un écrivain qui a voué à Bossuet un culte véritable et qui, pour mieux vivre tête à tête avec lui, s’est retiré intellectuellement de son siècle et n’a plus habité que celui de cet imposant génie, Floquet, a entrepris de nous donner un livre nouveau sur Bossuet, et, quoique sa modestie le cache avec un goût parfait sous ce nom respectueux d’Études, ce livre, d’une érudition vaste et détaillée, n’en est pas moins une biographie. Il ne nous donne cette fois que les trois premiers volumes de cette histoire, qui doit absorber dans son flot grossi de renseignements les notions incomplètes du livre de Bausset sur le grand évêque. […] Bossuet est son sujet et non pas le xviie  siècle, et voilà pourquoi on trouvera dans son livre tant de détails purement religieux et sacerdotaux, que les historiens à idées générales et à intentions pittoresques trouveront peut-être petits et inutiles.

710. (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série

L’intérêt du gros livre de M.  […] son livre, dirai-je qu’il est écourté ? […] Le livre de M.  […] les origines de ce livre immortel. […] Zévort, ni celle-ci au livre de M. 

711. (1837) Lettres sur les écrivains français pp. -167

En tous cas le livre est mauvais. […] Sans avoir jamais écrit un livre, M.  […] Sainte-Beuve écrivit un livre pour le titre ! et quel beau livre il a fait, mon cher Monsieur ! […] Le livre était fort bien ; il eut un très grand succès.

712. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préfaces de « Han d’Islande » (1823-1833) — Préface de 1833 »

Han d’Islande est un livre de jeune homme, et de très jeune homme. […] En appliquant cette loi à Han d’Islande, on fera saillir aisément ce qui constitue avant tout le défaut de ce livre. […] Pour revenir au roman dont on publie ici une nouvelle édition, tel qu’il est, avec son action saccadée et haletante, avec ses personnages tout d’une pièce, avec ses gaucheries sauvages, avec son allure hautaine et maladroite, avec ses candides accès de rêverie, avec ses couleurs de toute sorte juxtaposées sans précaution pour l’œil, avec son style cru, choquant et âpre, sans nuances et sans habiletés, avec les mille excès de tout genre qu’il commet presque à son insu chemin faisant, ce livre représente assez bien l’époque de la vie à laquelle il a été écrit, et l’état particulier de l’âme, de l’imagination et du cœur dans l’adolescence, quand on est amoureux de son premier amour, quand on convertit en obstacles grandioses et poétiques les empêchements bourgeois de la vie, quand on a la tête pleine de fantaisies héroïques qui vous grandissent à vos propres yeux, quand on est déjà un homme par deux ou trois côtés et encore un enfant par vingt autres, quand on a lu Ducray-Duminil à onze ans, Auguste Lafontaine à treize, Shakespeare à seize, échelle étrange et rapide qui vous a fait passer brusquement, dans vos affections littéraires, du niais au sentimental, et du sentimental au sublime. C’est parce que, selon nous, ce livre, œuvre naïve avant tout, représente avec quelque fidélité l’âge qui l’a produit que nous le redonnons au public en 1833 tel qu’il a été fait en 1821.

713. (1716) Réflexions sur la critique pp. 1-296

Me D même n’en soupçonne-t-elle pas un peu dans son livre, quelque imperceptible qu’il y puisse être ? […] C’est cette inattention des lecteurs qui multiplie les livres polémiques. […] Comment, elle, dont le livre n’est en partie qu’une nouvelle édition du P.  […] de ma maniere d’imiter Homere dans les huit derniers livres. c’est dans ces livres que je donne occasion aux grandes douleurs de Me D. […] il étrangle, dit-elle avec saisissement, dans un seul de ses livres six livres entiers d’Homere ; et quels livres !

714. (1875) Premiers lundis. Tome III «  Chateaubriand »

Qu’on relise d’une part cet adorable livre de Paul et Virginie   : qu’on relise ensuite Atala ! […] Ce livre-ci n’est point un livre comme un autre. […] Le livre est fait, et, par conséquent, le moment critique est passé. […] Le petit livre de René garde l’honneur d’avoir, le premier, et du premier coup, trouvé une expression nette et précise à ce qui semblait indéfinissable ; il a même donné cette expression tellement noble, flatteuse et séduisante, qu’il a pu sembler dangereux à son heure.

715. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Fort, Paul (1872-1960) »

[Le Livre d’Art (mars 1896).] […] Paul Fort me rappelle le romantique Aloysius Bertrand dont le livre unique de poèmes en prose est aujourd’hui tombé dans un très injuste oubli. […] Henri de Régnier Ce livre (Ballades françaises) me paraît tout à fait, par rapport à l’œuvre future de M.  […] En appelant le livre des Ballades françaises de M.  […] [Le Livre des masques, 2e série (1898).]

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