Lui-même, dans un de ses romans, nous a donné une juste idée de sa philosophie. […] Mais, pour dire vrai, Helvétius, qui était un homme juste, probe et bienfaisant, était loin de vouloir détruire la vertu. […] Retenues dans le juste et dans l’honnête, elles ne blessent personne, et nul ne doit les attaquer. […] Mais n’était-il pas juste qu’un père tel que Rousseau méconnût l’enfance ? […] le monarque avait-il repoussé les justes plaintes de ses sujets ?
qui défendra la multitude, des maux qu’on lui inflige, si ce n’est la voix éloquente de l’homme juste & sensible ? […] Ce plan vaste une fois arrêté, l’admiration pour les Grecs (juste d’ailleurs) eût cessé d’être servile & superstitieuse. […] Il y a plus d’hommes que de pensées ; & l’on a vu des siécles passer, sans rendre au dépôt commun une seule idée juste ou utile. […] Cette image sera jeter les haut cris, j’en suis fâché ; mais l’image est juste, je ne sçaurois l’effacer. […] Son imagination juste & vraie dans son vôl immense embrasse tous les âges & saisit les hommes de tous les lieux.
Il semble qu’on voie surgir, de chaque côté de l’orateur, les statues de bronze des Lois, des « justes Lois », qui le protègent de leur glaive et de leur bras tendu. […] Un autre parti serait de vivre cent ou cent cinquante ans, — le temps d’attendre les justes retours des jugements des hommes. […] J’ai toujours eu envie de mettre pour épigraphe à ce divin petit livre la phrase de Quincey : « Ô juste, subtil et puissant opium ! […] Ces jeunes gens s’imaginent qu’il s’agit de frapper fort Il suffit de frapper juste, comme dit l’autre. […] L’auteur la qualifie de tragédie, soit par malice et esprit de contradiction, soit par une interprétation très libérale et très juste de ce mot de tragédie.
Une maniere franche & naturelle de raconter, un style net & souvent élégant, des idées vives, des expressions toujours justes, ont fait la fortune de ses Mémoires, dont les événemens intéressent moins, par leur importance, que par le ton piquant avec lequel ils sont racontés.
Armand Silvestre Sur tous les rivages, le poète nous entraîne, et partout ce lui est l’occasion d’un paysage merveilleusement juste, d’une impression pleine de couleur.
Adanson a fait une étude particuliere ; on y trouve des observations assez justes sur ce genre de productions de la Nature.
Ceux qui donnent à l’âme humaine une juste idée d’elle-même, lui valent autant que ceux qui l’endoctrinent. […] Aucun dogme oisif, aucun dogme qui soit là pour lui-même ; l’exposition de la vérité divine s’arrête juste au point où ces besoins ont trouvé satisfaction. […] Mais il ne faut pas conclure de là qu’il suffise de se décrire soi-même pour donner une juste et complète idée de l’humanité. […] Mais, plus on avance dans la lecture de son livre, plus on doute qu’il ait saisi toute la portée de cette idée juste et profonde. […] En quoy elle paye justement son maistre ; car l’ambition est juste seulement en cela, qu’elle suffit à sa propre peine, et se met elle mesme au tourment.
Alphonse Lemerre Il a donné en 1882, Chants de belluaire, recueil de poésies enflammées, d’où s’exhale éloquemment le cri d’une âme juste, à jamais froissée par la brutalité des temps.
LAMOIGNON, [Guillaume de] Premier Président du Parlement de Paris, où il naquit en 1617, & où il mourut en 1677, plus connu dans la République des Lettres par les justes éloges de Boileau & l’Oraison Funebre de Fléchier, que par ses Ouvrages, qui sont dispersés & ne subsistent que dans de vieux Recueils.
Son Histoire de la Poésie Françoise, est ce qu’il a fait de plus supportable, si toutefois on peut appeler Histoire, un léger Essai historique, ou plutôt un coup-d’œil rapide, & souvent peu juste, sur les anciens Poëtes de notre Nation.
« Je crois avoir prouvé la possibilité, — écrivait Condorcet, il y a tout juste cent ans, — de rendre la justesse d’esprit une qualité presque universelle ; … de faire en sorte que l’état habituel de l’homme, dans unpeuple entier, soit d’être conduit par la vérité soumis dans sa conduite aux règles de la morale… se nourrissant de sentiments doux et purs. » Et il ajoutait : « Tel est le point où doivent infailliblement le conduire les travaux du génie et le progrès des lumières 5. » Me dira-t-on que Condorcet n’était après tout qu’un encyclopédiste ? […] Mais s’il n’y a rien de plus juste, ils feraient bien de considérer qu’un système de pénalités, quelle qu’en soit la force, ne suffira jamais à sauver les nations : vint nullarn pœnarum futuram tantam qitæ conservare respublicas sola possit . « La crainte, comme l’enseigne excellemment saint Thomas, est un fondement infirme. » Vienne l’occasion qui permet d’espérer l’impunité, ceux que la crainte seule a soumis se soulèveront avec d’autant plus de passion contre leurs chefs que la terreur les avait jusque-là contenus avec plus de violence. […] Decurtins, du 7 août 1893 : S’il y a un motif grave et juste pour lequel l’autorité publique ait le droit d’intervenir pour protéger par des lois la faiblesse des ouvriers, on ne pourra pas assurément en trouver de plus grave et de plus juste que la nécessité de venir en aide à la faiblesse des enfants et des femmes. […] Il faut bien que j’aie touché plus juste qu’on ne le veut bien dire. […] Afin de se former une juste idée de ce que l’on apporte aujourd’hui de bonne foi dans la discussion ou dans la polémique, je crois devoir faire observer que j’avais eu soin d’indiquer moi-même dans cette page toutes les objections que l’on m’a faites au nom de la science, et mes adversaires n’ont eu qu’à les développer.
Emmanuel Des Essarts C’était un poète, car il avait le don de voir vite et juste et de sentir avec intensité.
Sa conception de l’esprit français a des parties très justes et très remarquables. […] Il suggère bien des justes réflexions. […] L’autre, qui consiste à approvisionner de nouvelles parisiennes une revue anglaise et d’où il tire tout juste de quoi dîner. […] Pour comprendre le monde et établir les justes institutions de l’humanité, il a prétendu se fier exclusivement aux données du rationalisme expérimental. […] Il l’a souvent pénible, dur, tassé et sans jet Moussorgsky y voyait juste.
Il y joint encore celui d’avoir enrichi sa Traduction, non pas, comme certains Traducteurs, d’une Préface parasite & déclamatoire, mais d’un Discours plein de réflexions, de critique, de goût, & aussi propre à donner une juste idée des anciens Orateurs, qu’à former les Orateurs modernes.
L’auteur y procède par tableaux grandement espacés au point de vue chronologique, mais ces tableaux sont si bien choisis, que leur enchaînement s’éclaire de lui-même à travers les siècles… Le vers, bien construit, aux rythmes variés, juste de ton, accommodé aux effets voulus, se soutient sans défaillance pendant tout le cours de l’œuvre.
Mais ce qu’il a religieusement gardé de sa première ferveur, c’est le souci de la perfection, du mot vif et juste, de la rime neuve et riche, c’est-à-dire l’horreur de toute banalité.
Richard, dans un poème liminaire, prie le critique d’être indulgent ; on n’a besoin que d’être juste avec un poète qui sut trouver ces très beaux vers français (il s’agit d’un lion) : Les larges gouttes d’or qui forment ses prunelles Semblent vouloir saisir et renfermer en elles L’image du soleil à son dernier rayon et une délicieuse ballade latine où je note ceci : Vita fugacior rosâ Quae floret mysteriosa In valle Tempe frondosâ.