Un jeune philosophe de l’école expérimentale, qui porte dans les recherches de ce genre la netteté d’intuition, la vigueur d’analyse, la précision de langage propres à l’esprit français, M.
Dans le procès du jeune Horace, la loi de Tullus Hostilius n’est autre chose que la sentence portée contre l’illustre accusé par les duumvirs qui avaient été créés par le roi pour ce jugement64.
Les palmarès nous apprennent toutefois que le jeune Ravaisson entra en 1825 dans la classe de sixième, qu’il quitta le collège en 1832, et qu’il fut, d’un bout à l’autre de ses études, un élève brillant. […] Tout nous porte à supposer que le jeune Ravaisson sortit du collège sans préférence arrêtée pour la philosophie, sans avoir aperçu clairement où était sa voie. […] Tout jeune, peu connu encore, il voyait, grâce à sa parenté avec l’ancien ministre Mollien, s’ouvrir devant lui bien des portes. […] L’auteur, tout jeune encore, était déjà un maître. […] Plein d’estime pour le jeune philosophe, il l’admit pendant quelque temps à ces causeries philosophiques qui commençaient par de longues promenades au Luxembourg et qui s’achevaient, le soir, par un dîner dans un restaurant du voisinage, — éclectisme aimable qui prolongeait la discussion péripatéticienne en banquet platonicien.
Pareillement, que le lecteur aille lui-même lire dans les originaux la bestialité de Pierre Luigi Farnèse, le fils du pape, comment le jeune et honnête évêque de Fano mourut de son attentat, et comment le pape, traitant ce crime « de légèreté juvénile », lui donna par cette bulle secrète l’absolution « la plus ample de toutes les peines que, par incontinence humaine, en quelque façon ou pour quelque cause que ce fût, il eût pu encourir. » Pour ce qui est de la sécurité civile, Bentivoglio fait tuer tous les Marescotti ; Hippolyte d’Est fait crever les yeux à son frère, en sa présence ; César Borgia tue son frère ; le meurtre est dans les mœurs et n’excite plus d’étonnement ; on demande au pêcheur qui a vu lancer le corps à l’eau, pourquoi il n’avait pas averti le gouverneur de la ville ; « il répond qu’il a vu en sa vie jeter une centaine de corps au même endroit, et que jamais personne ne s’en est inquiété. » « Dans notre ville, dit un vieil historien, il se faisait quantité de meurtres et de pillages le jour et la nuit, et il se passait à peine un jour que quelqu’un ne fût tué. » César, un jour, tua Peroso, favori du pape, entre ses bras et sous son manteau, tellement que le sang en jaillit au visage du pape. […] Les évêques distribuent des bénéfices à leurs enfants encore tout jeunes ; « le saint père prieur de Maiden Bradley n’en avait que six, dont une fille déjà mariée sur les biens du monastère. » — … Dans les couvents « les moines boivent après la collation jusqu’à dix heures ou midi, et viennent à matines, ivres… Ils jouent aux cartes, aux dés… Quelques-uns n’arrivent à matines que quand le jour baisse, et encore seulement par crainte des peines corporelles. » Les visiteurs royaux trouvaient des concubines dans les appartements secrets des abbés. […] Ses instructions, entre autres celles qu’il prêche devant le jeune roi Édouard, ne sont pas, comme celles de Massillon devant le petit Louis XV, suspendues en l’air, dans la tranquille région des amplifications philosophiques : ce sont les vices présents qu’il veut corriger et qu’il attaque, les vices qu’il a vus, que chacun désigne du doigt ; lui aussi il les désigne, nommant les choses par leur nom, et aussi les gens, disant les faits et les détails, en brave cœur, qui n’épargne personne, et s’expose sans arrière-pensée pour dénoncer et redresser l’iniquité.
Né à Chinon, en Touraine en 1483, il entra fort jeune dans l’état religieux et devint moine dans un couvent de cordeliers à Fontenay-le-Comte en Poitou. […] On sait généralement que, de bonne heure, il y acquit de la réputation et que, fort jeune encore, il fut nommé conseiller au parlement de Bordeaux. […] Il est sensible, sympathique, ouvert, affectueux, témoin son amitié célèbre pour la Boëtie, qui mourut jeune, et que, si longtemps après, Montaigne ne pouvait se rappeler sans serrement de cœur et sans défaillance. […] Ce que le jeune observateur vit d’abord, ce fut la lutte entre la reine mère, Marie de Médicis, et le cardinal de Richelieu ; elle se termina à la journée des dupes, qui ruina l’influence de la reine mère et consolida le pouvoir du cardinal. […] J’étais jeune, la santé du roi et celle du cardinal s’affaiblissaient, et je devais tout attendre d’un changement.
I J’étais à Oxford l’an dernier, pendant les séances de la British Association for the advancement of learning, et j’y avais trouvé, parmi les rares étudiants qui restaient encore, un jeune Anglais, homme d’esprit, avec qui j’avais mon franc-parler. […] Une lumière jeune se posait sur les dentelures des murailles, sur les festons des arcades, sur le feuillage éclatant des lierres.
« Si nous sentons un plaisir singulier à écouter ceux qui retournent de quelque lointain voyage, racontant les choses qu’ils ont vues en pays étranges, les mœurs des hommes, la nature des lieux et si nous sommes quelquefois si ravis d’aise et de joie que nous ne sentons point le cours des heures en oyant deviser un sage, disert et éloquent vieillard, quand il va récitant les aventures qu’il a eues en ses verts et jeunes ans combien plus devons-nous sentir d’aise et de ravissement de voir en une belle, riche et véritable peinture, les cas humains représentés au vif. » Ainsi s’exprime-t-il dans la préface de ses Vies parallèles ; et on ne saurait mieux indiquer ce que ses Vies contiennent d’enseignements, ou, comme nous dirions aujourd’hui, de « documents » sur l’homme. […] 3º Le caractère de l’Astrée. — Aspect général de l’œuvre ; — et que, bien loin que les épisodes y soient, comme dans d’autres romans de la même forme, des hors-d’œuvre par rapport au récit principal, c’est le récit principal qui n’est que le prétexte ou l’occasion des épisodes. — Diversité d’intérêt qui en résulte : — 1º Episodes historiques [Eudoxe et Valentinian, IIe partie, livre 12] ; — 2º Allusions contemporaines [Euric, Daphnide et Alcidon, IIIe partie, livre 3] ; — 3º Inventions personnelles [Damon et Madonthe, IIe partie, livre 6]. — La forme des récits n’est pas moins variée : — descriptions [IIe partie, livre 5] ; — conversations [IIe partie, livre 12] ; — narrations [IIIe partie, livre 7], on y trouve des modèles de tout, de lettres encore et de sonnets d’amour ; — sans compter quelques pages d’une touche plus réaliste ou plus brutale. — Du style de l’Astrée : — son élégance et sa clarté ; — sa douceur et sa fluidité ; — sa justesse dans l’abondance, — sa valeur psychologique ; — et, comme conséquence, de la peinture des variétés de l’amour dans l’Astrée. — L’amour sensuel et brutal [Eudoxe et Valentinian, IIe partie, livre 12] ; — l’amour volage et capricieux [Hylas, Ire partie, passim] ; — l’amour jeune et passionné [Chryséide et Arimant, IIIe partie, livres 7 et 8] ; — l’amour chevaleresque [Rosanire, Céléodante et Rosiléon, IVe partie, livre 10] ; — l’amour mystique [Céladon et Astrée]. — Variété des caractères. — Qu’il ressort enfin de l’ensemble du livre une impression de charme et d’apaisement sans analogue jusqu’alors dans la littérature ; — qui explique sa fortune, l’une des plus prodigieuses qu’il y ait dans l’histoire littéraire : — et sa longue influence.
Tout jeune, il tira de l’argent d’un carme déchaussé, son parent, qui croyait sa tête propre à devenir celle d’un apôtre, en lui faisant avaler que ses dettes payées il entrerait au couvent ; et, ses dettes payées, il fit moqueusement la révérence au carme et pirouetta… La pastelliste au crayon blanc, madame de Vandeul, appelle simplement cette scapinade une étourderie, mais il n’en reste pas moins certain que Diderot avait en lui du sycophante. […] Elle n’était plus jeune, elle n’était pas jolie, elle était maigre et chaussait son nez de lunettes.
Étude sur Stuart Mill [Introduction] I J’étais à Oxford l’an dernier, pendant les séances de la British Association for the advancement of learning, et j’y avais trouvé, parmi les rares étudiants qui restaient encore, un jeune Anglais, homme d’esprit, avec qui j’avais mon franc-parler. […] Une lumière jeune se posait sur les dentelures des murailles, sur les festons des arcades, sur le feuillage éclatant des lierres.
En renouvelant les prémices de notre jugement, il renouvelle ce jugement même, quoiqu’il n’ait pas varié dans son fond, et l’œuvre, sous cet éclairage inattendu, paraît toute jeune et presque inédite. […] Il était né quatre ans avant Victor Hugo et il mourut jeune, sans avoir connu la gloire, alors que le romantique Manzoni, qui devait remplir un siècle presque entier, était depuis longtemps célèbre par toute l’Europe. […] Imaginez un peloton de fil sorti des griffes d’un jeune chat : tel est l’enchevêtrement dans la vie des causes et des effets. […] Semblables à ces jeunes belles femmes qui ne veulent ni se souvenir qu’elles furent de rèches gamines, ni admettre qu’elles deviendront peut-être de revêches vieilles, les paysages de France, grisés par l’admiration et les promesses de ces hommes bienveillants, s’imaginent qu’ils furent toujours ce qu’ils sont, et qu’il leur sera permis, avec des protections, de demeurer tels jusqu’à l’accomplissement des siècles géologiques. […] On remarquera aussi, dans un ordre d’idées très différent, poèmes et poétiser ; poétique est de vingt ou trente ans plus jeune ; poète, beaucoup plus vieux, apparaît dès le douzième siècle.
En voici un autre, celui du tempérament gai, de l’improvisateur bouffon, de l’homme qui reste jeune, enfant et même gamin jusqu’à son dernier jour, et « fait des gambades sur son tombeau ».
« Dumouriez, qui avait entrevu le jeune duc de Chartres à l’armée de Luckner, l’observa attentivement dans cette occasion, fut frappé de son sang-froid et de sa lucidité dans l’action, pressentit une force dans cette jeunesse, et résolut de se l’attacher. » XII La lutte des Girondins avec Marat s’ouvre par un portrait que j’ai copié sur l’image de Marat mort dans sa baignoire, peint par le peintre David, qui osa se déclarer l’ami de ce forcené.
» J’étais bien jeune alors, et pourtant j’avais déjà beaucoup pensé.
Le soir, quelques-uns des jeunes allaient dans la chambre du vieux supérieur pour lui tenir compagnie pendant une heure.
Telle est pourtant encore aujourd’hui la marche ordinaire de nos jeunes physiologistes, qui abordent immédiatement l’étude des corps vivants, sans avoir le plus souvent été préparés autrement que par une éducation préliminaire réduite à l’étude d’une ou de deux langues mortes, et n’ayant, tout au plus, qu’une connaissance très superficielle de la physique et de la chimie, connaissance presque nulle sous le rapport de la méthode, puisqu’elle n’a pas été obtenue communément d’une manière rationnelle, et en partant du véritable point de départ de la philosophie naturelle.
… Tel est ce chef-d’œuvre, selon les jeunes réalistes de ce temps, où le Réalisme, qui ne veut que peindre l’objet, est souffleté par le Matérialisme et sa morale !
Dans une page curieuse de ses Confidences, Robert Houdin explique comment il procéda pour développer chez son jeune fils une mémoire intuitive et instantanée.