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2095. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Louis Veuillot »

Ces impressions-là ne s’oublient point.

2096. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1862 » pp. 3-73

On devient, à force de s’étudier, au lieu de s’endurcir, une sorte d’écorché moral et sensitif, blessé à la moindre impression, sans défense, sans enveloppe, tout saignant.

2097. (1880) Goethe et Diderot « Gœthe »

La description qu’il donna, à cette époque, du Carnaval à Rome, sortit de cette méthode de travail bien plus que d’une impression sincère.

2098. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

Toutefois, je comprends ta lassitude : trop d’émotions violentes, trop de scènes inaccoutumées firent impression sur ton esprit depuis près d’un an pour ne pas te laisser anxieux. — Je devine aussi que je t’ai paru quelquefois en contra diction avec l’ensemble de mon enseignement. […] — Mais pour mieux se renfermer en lui-même, afin que nulle impression, venue de l’ambiance fangeuse, ne trouble son Moi, nourri de sa propre substance, il a fait vœu de ne plus regarder l’univers que sa pensée abolit.

2099. (1905) Pour qu’on lise Platon pp. 1-398

On lui a fait un grand mérite de ce que ses dialogues donnent absolument l’impression d’une conversation. […] Il me semble que, pour le lire avec fruit, il faut ne pas s’attarder trop à tout son fatras de dialectique, de maïeutique et de polémique ; le lire posément et tranquillement, sans le discuter aussi minutieusement et pointilleusement qu’il discute lui-même ; recevoir l’impression générale de chaque dialogue, qui, tout compte fait, est souvent très forte ; se faire ainsi un système platonicien très simple et à grandes lignes, en transformant en lignes droites ses lignes sinueuses et ses zigzags ; contrôler et vérifier ce système ainsi obtenu sur les passages les plus élevés de tous et les plus affirmatifs que nous offre le texte ; et se donner ainsi un Platon d’ensemble, qui sera peut-être contestable, mais qui aura des chances de n’être pas trop éloigné du Platon véritable et qui en sera comme le portrait simplifié ou comme le plan à vol d’oiseau. […] Le poète, ou l’artiste, doit être l’auxiliaire et même l’instrument du magistrat dans l’œuvre d’éducation morale que celui-ci poursuit sans cesse : « Il faut [que le magistrat] cherche des artistes habiles, capables de suivre à la trace la nature du beau et du gracieux, afin que nos jeunes gens, élevés au milieu de leurs ouvrages comme dans un air pur et sain, en reçoivent sans cesse de salutaires impressions par les yeux et par les oreilles et que dès l’enfance tout les porte insensiblement à imiter, à aimer le beau, et à établir entre lui et eux un parfait accord. » — « À l’exemple du médecin qui, pour rendre la santé aux malades et aux languissants, mêle à des aliments et à des breuvages flatteurs au goût les remèdes propres à les guérir et de l’amertume à ce qui pourrait leur être nuisible afin qu’ils s’accoutument pour leur bien à la nourriture salutaire et n’aient pas de répugnance pour l’autre ; de même le législateur habile engagera le poète et le contraindra même, s’il le faut, par la rigueur des lois, à exprimer dans des paroles belles et dignes de louange, ainsi que dans ses mesures, ses accords et ses figures, le caractère d’une âme tempérante, forte et vertueuse. » En un mot, l’art, comme toute chose, devrait être étroitement et sévèrement subordonné à la morale, et le beau n’est pas, comme on l’a fait dire à Platon, et comme il ne l’a jamais dit, et ce serait presque le contraire de sa pensée, la splendeur du vrai ; mais le beau est la splendeur du bien ; et c’est, pour parler simplement, le bien présenté avec agrément. […] Or quelle impression de pareils discours sur la nature du vice et de la vertu et sur l’idée qu’en ont les dieux et les hommes feront-ils dans l’âme d’un jeune homme doué d’un beau naturel et d’un esprit capable de tirer les conséquences de ce qu’il entend, relativement à ce qu’il doit être ?

2100. (1894) Critique de combat

J’ai l’impression de quelque chose de paisible, d’amorti, d’immobile, et je suis tenté de m’écrier… tout bas : Calme petite ville, où t’ai-je déjà vue ? […] Tel est le pêle-mêle d’impressions que laisse l’œuvre compacte, symbolique, énigmatique, ibsénienne, mais point banale, de M.  […] Faguet telle jolie page sur Fontenelle, tel résumé bien fait et puisé aux bonnes sources des théories de Buffon : il n’en reste pas moins que le jugement d’ensemble, et, par dessus tout, l’article sur Voltaire, laissent l’impression d’un pamphlet attardé.

2101. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre III. La nouvelle langue. » pp. 165-234

Ils ont eu des émotions fortes, parfois tendres, et les ont exprimées chacun selon le don originel de leur race, les uns par des clameurs courtes, les autres par un babil continu ; mais ils n’ont point maîtrisé ou guidé leurs impressions ; ils ont chanté ou causé, par impulsion, à l’aventure, selon la pente de leur naturel, laissant aux idées le soin de se présenter et de les conduire, et lorsqu’ils ont rencontré l’ordre, c’est sans l’avoir su ni voulu.

2102. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

IX D’après ces magnificences du palais et des réceptions du roi de Perse, on juge de l’impression qu’un pareil livre produisait sur les lecteurs de Chardin.

2103. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIe entretien. Sur le caractère et les œuvres de Béranger » pp. 253-364

Ce billet était daté de cinq heures du matin ; le prince, que l’on aurait supposé si peu susceptible d’une impression poétique et d’une insomnie littéraire, disait à son amie « qu’il n’avait pas dormi avant d’avoir lu le volume, et qu’un poète était né cette nuit. » M. de Talleyrand et Béranger, deux hommes si semblables d’esprit, si divers de caractères, parrains de mon avenir !

2104. (1903) Articles de la Revue bleue (1903) pp. 175-627

Cette impression que l’on a en lisant la Montée devient une certitude, quand on étudie les Mémoires d’un Centaure, ou le Roi de la Mer.

2105. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CLe entretien. Molière »

Vous êtes donc bien tendre à la tentation, Et la chair sur vos sens fait grande impression !

2106. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre huitième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Victor Hugo »

Ces impressions ne durent pas ; un beau vers aussi bien qu’un beau paysage ne reste pas longtemps incompris.

2107. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre premier. Aperçu descriptif. — Histoire de la question »

Selon Maine de Biran, le langage est l’oeuvre de la volonté humaine ; l’homme ne s’approprie un langage qu’en le refaisant lui-même, et il n’y a pas de langage extérieur sans un « langage intérieur » préalable ; ce qu’il appelle improprement ainsi, c’est d’abord le langage personnel et volontaire de l’enfant, qui se comprend lui-même avant de comprendre le langage de ses parents ; — c’est ensuite une sorte d’écho musculaire par lequel les organes de la voix s’associent instantanément aux impressions que l’oreille reçoit de la voix d’autrui ; par ces ébauches de mouvements, l’enfant s’approprie la langue qu’il entend et se fait des signes avec les sons ; — c’est enfin la parole personnelle par laquelle nous imitons les sons que nous nous souvenons d’avoir entendus.

2108. (1914) Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne pp. 59-331

L’autre, (le bergsonien), a constamment l’impression, et le dit à l’autre, (à l’antibergsonien), qui le sait, et qui le dit, qu’un homme manque à leur entretien, qu’il y faudrait un homme qui viendrait en tiers, et que cet homme est précisément Bergson. […] Et il a l’impression que ce qu’il tient de cela, ce n’est rien moins que ceci : c’est d’être récemment sorti des mains de son créateur. […]   Et loin que son humanité s’oppose à sa sainteté (comme dans le système athée et parallèlement et ¡conjointement dans le système dévot), on a l’impression au contraire, on voit que sa sainteté est tellement grande que partie de l’humanité, fondée sur l’humanité elle se retourne et que c’est encore elle qui nourrit l’humanité.

2109. (1893) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Cinquième série

Visiblement, au poète et à l’écrivain, on demande quelque chose de plus que le « papier-journal », comme disait Du Bellay, de leurs impressions personnelles. […] Mais comment ne pas faire observer qu’en s’y renfermant ou en s’y bornant on leur accorde plus d’importance que ne leur en attribuait Bossuet lui-même, qui ne les a ni publiés, ni préparés seulement pour l’impression ? […] Laissant de côté ses Sermons, qu’il n’a pas lui-même imprimés, ni destinés à l’impression, on peut donc dire que l’Histoire universelle et l’Histoire des variations résument trente ans de la vie de Bossuet, s’il n’a rien écrit, trente ans durant, que pour les soutenir ou les développer.

2110. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Il notait le soir ses impressions de la journée.

2111. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VI. Les romanciers. » pp. 83-171

L’impression que laisse le livre de Goldsmith est à peu près celle-là.

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