On avoit trouvé dans une vigne appartenante à M. de Guenebauld, un tombeau de pierre où étoit une inscription Grecque qu’on a traduite ainsi : « Dans le Bocage de Mithra, ce Tombeau couvre le corps de Chindonax, Grand-Prêtre.
Il ne faut pas confondre cet Auteur avec un Bénédictin de ce nom, Bibliothécaire du Roi de Prusse, dont les Productions savantes consistent dans un Dictionnaire de Peinture, Sculpture & Gravure ; dans un Livre intitulé les Fables Egyptiennes & Grecques, dévoilées & réduites au même principe ; & dans les Notes ajoutées aux Recherches sur les Américains, Ouvrage où le savoir, l’erreur & l’impiété se décréditent mutuellement.
A ces défauts près, ce que l’esprit a de plus ingénieux, le sentiment de vif & de touchant, la Morale de sage & de solide, la Langue de pittoresque & d’harmonieux, se trouve rassemblé dans cet Ouvrage, qui suppose d’ailleurs la connoissance de la Religion, des usages, des loix & de l’histoire des anciens Grecs.
1 Des Poetes dramatiques grecs, 10 §.
Y eut-il dès autrefois, dans ce qu’on appelle du nom sommaire et trop uniforme d’Antiquité, y eut-il chez les Grecs et chez les Latins une querelle des anciens et des modernes ? […] Oui, il y eut et il dut y avoir de ces commencements de querelle — et chez les Grecs au moment de leur maturité déjà déclinante et la plus fleurie, au lendemain d’Alexandre, lorsque, regardant en arrière, ils se jugeaient à la fois riches par héritage et pouvant encore ajouter à la gloire des ancêtres — ; et chez les Romains surtout, à cette époque dominante de l’empire, au sein de cette unité puissante qui avait engendré des esprits universels comme elle-même, au temps des Sénèque, des Pline, et je dirais des Tacite si ce dernier n’était si pessimiste et morose : mais les plus belles paroles qui aient été prononcées sur cette question des anciens et des modernes, c’est peut-être encore ce grand et si ingénieux écrivain Sénèque qui les a dites, et on ne peut rien faire de mieux aujourd’hui que de les répéter : J’honore donc, disait-il à son jeune ami Lucilius, j’honore les découvertes de la sagesse et leurs auteurs ; j’aime à y entrer comme dans un héritage laissé à tous.
Croira-t-on que, dans des cérémonies analogues à nos distributions de prix, où les frais d’éloquence sont chez nous de rigueur, les Allemands se bornent à des lectures de dissertations grammaticales du genre le plus sévère et toutes hérissées de mots grecs et latins 63 ? Comprendrions-nous des séances solennelles et publiques occupées par les lectures suivantes : Sur la nature de la conjonction. — Sur la période allemande. — Sur Les mathématiciens grecs. — Sur la topographie de la bataille de Marathon. — Sur la plaine de Crissa. — Sur les centuries de Servius Tullius. — Sur les vignes de l’Attique. — Classification des prépositions. — Éclaircissement sur les mots difficiles d’Homère. — Commentaire sur le portrait de Thersite dans Homère, etc.
Il dit qu’un poëte Grec ou Latin, dépouillé de son principal charme, la mesure & l’harmonie, n’est plus reconnoissable ; que les habillemens à la moderne, qu’on peut lui donner, peuvent être tous très-beaux, mais que ce ne seront jamais les siens ; qu’on l’imitera, mais qu’on ne le rendra jamais au naturel ; que notre poësie, avec ses rimes, ses hémistiches toujours semblables, l’uniformité de sa marche, &, si on ose le dire, sa monotonie, ne sçauroit représenter la cadence variée de la poësie des anciens ; qu’enfin il faut apprendre leurs langues, lorsqu’on veut connoître leurs poëtes. […] On a, par leur moyen, traduit heureusement tant d’opuscules charmans : le président Bouhier lui-même en a rendu plusieurs du Grec & du Latin, avec tout l’agrément possible.
On connaît les principaux événements de cette épopée, le rétablissement d’Isaac l’Ange, les démêlés des croisés avec le jeune Alexis, l’usurpation et le détrônement de Murtzuphle, l’occupation et le pillage de Constantinople en 1201, l’installation de Baudouin en qualité d’empereur, les combats qu’il eut à soutenir contre les Grecs et les Bulgares, jusqu’à la journée d’Andrinople où il fut fait prisonnier ; la régence et les deux premières années du règne de Henri, frère de Baudouin, la mort ; du marquis de Montferrat en 1207, Villehardouin est peut-être le héros le plus solide de cette épopée, œuvre de sa fermeté persévérante, où il remplit tour à tour, aux moments décisifs, avec un succès dont il se vante moins que les héros d’Homère, le rôle de négociateur et celui de capitaine. […] Le marquis s’était laissé entraîner par les Grecs à faire une course dans le Rhodope. […] Aux plus beaux temps de notre langue, on n’aurait pas su exprimer en moins de mots plus sentis ce lâche retour des Grecs à leur empereur rétabli sur le trône. […] Les croisades, en mettant en contact les nations occidentales, d’abord entre elles, ensuite avec les Grecs, les Arabes, l’Asie et l’Afrique, rendent plus général et plus rapide le commerce des connaissances. […] Toutes les richesses de Constantinople, tant d’or et d’argent que n’épuisa pas un pillage de plusieurs jours, toute cette magnificence raffinée de l’empire grec ne lui tirent que quelques exclamations, « que c’estoit merveille à voir, etc. », et autres de la même sorte.
Ainsi, il y eut parmi les écrivains latins, des Grecs, des Italiotes, des Carthaginois, des Espagnols ; il y a parmi nos peintres contemporains, des Italiens, des Belges, des Allemands, des Américains, des Anglais ; ainsi notre littérature doit autant aux Celtes de Bretagne qu’aux Romains de la Provence. […] Les Italiotes de la Grande Grèce et les Ioniens n’habitaient-ils pas une côte analogue, et pourtant les uns sont devenus les Athéniens, tandis que les autres étaient des barbares, quand les Grecs sont venus les coloniser. […] Nous n’avons mis à contribution que les principales littératures européennes ; il eût été facile de dresser des listes analogues pour les autres littératures et pour les autres arts : LITTÉRATURE GRECQUE Eschyle Les premiers comédistes Aristophane Euripide Socrate Xénophon Thucydide Isocrate Démosthène Les disciples des sophistes Les socratiques Platon Aristote Épicure Zénon Plutarque Lucien LITTÉRATURE LATINE Caton Térence Cicéron Lucrèce Salluste César Catulle Virgile Ovide Horace Lucain Sénèque Perse Quintilien Tacite Pline le Jeune Juvénal Martial Saint-Jérôme Saint Augustin LITTÉRATURE ITALIENNE Dante Pétrarque Boccace Arioste et son école Michel-Ange Machiavel Cellini G. […] Si un art purement national n’a pu se développer ni à Rome, ni en France, malgré d’heureux débuts, ce fut chez les Latins et au XVIIe siècle, par suite d’une rupture d’équilibre entre les progrès trop lents de cet art et le raffinement trop prompt des classes supérieures, qui trouvèrent la littérature grecque ou les lettres classiques mieux adaptées à leur condition spirituelle ; ce fut au XVIIIe siècle et au nôtre, par un libre choix de nos artistes eux-mêmes, qui se jugèrent tout à coup constitués de telle sorte, que seules les littératures et la pensée septentrionales purent satisfaire leur goût, c’est-à-dire leur présenter l’image d’œuvres où leurs facultés pourraient exceller. […] Le monde romain était sans influence bien marquée jusque-là sur le peuple encore bien latin de la capitale ; ce peuple ne pouvait empêcher l’élite de favoriser les lettres grecques : cette élite devenue ainsi indépendante, exerça une influence marquée, dit-on sur les artistes dépendant de son suffrage.
Il y a des digressions sur les Poëtes Hébreux, Grecs, Romains, sur les Bardes, sur les Druides ; digressions très-inutiles & assez insipides. […] les Grecs & les Latins sortirent, pour ainsi dire, de leurs tombeaux & revinrent nous donner des leçons. […] Les Troyennes, le Philotecte & l’Astianax de M. de Chateaubrun sont imitées des anciens tragiques grecs & ne sont point indignes de leurs modèles. […] Ce mêlange de mots grecs & latins avec le jargon barbare qu’on parloit alors, produisoit des sons aussi aigres que ceux dont les onagres font retentir les montagnes des Pyrénées. […] Pesselier, auteur d’un corps de fables écrites d’un style net, & de quelques piéces de théatre aussi mêlées d’apologues ; M. de Fresnai, dont nous avons un recueil de Fables grecques, ésopiques & sibaritiques, distribuées en deux volumes in-12., & imprimées à Orléans en 1750. ; M.
L’ Art de l’Eloquence, cultivé avec tant d’ardeur par les Grecs & par les Romains, a fait quelquefois chez eux plus de mal que de bien. […] On s’est plus attaché à Démosthènes, le prince de l’Eloquence grecque. […] Le génie grec y est mieux conservé que dans les autres traductions ; mais on sçait combien la langue françoise est inférieure à la grecque. […] Ces traductions des meilleurs modèles de l’Eloquence grecque & latine, si dignes elles-mêmes d’en servir en leur genre, soit pour la fidélité de l’interprétation, soit pour la pureté du style, l’élégance & la netteté de la diction, n’ont pas besoin de nos éloges : elles sont assez recommandées par l’estime & par l’accueil constant du public.
Et puis, M. des Rieux a su apporter tant de probité à la reconstitution de ses petites scènes grecques, que, vraiment, on ne saurait lui en vouloir de son archaïsme cherché, et qu’on doit seulement se contenter de sourire de la satisfaction tout à fait jeune et de sain érotisme qu’avec bonheur et discrétion il a trouvée pour nous… [L’Ermitage (octobre 1895).]
Il entendoit bien le Grec & le Latin, & connoissoit parfaitement sa Langue ; mais ceux qui le regardent comme un de nos meilleurs Traducteurs, font consister, sans doute, l’art de traduire dans la seule fidélité à rendre le texte de l’Original.
Baif, [Jean-Antoine de] Secrétaire de la Chambre du Roi, mort en 1592, âgé de 60 ans, Poëte Grec, Latin & François, plus supportable dans les deux premieres langues que dans la sienne.
Mais c’était une Grecque. […] La mort de la dernière Lagide expia le crime d’Alexandre le Macédonien, ce Grec à demi barbare, ce Grec démesuré qui, soldat ivre, ouvrit à l’hellénisme l’Orient lascif et cruel. […] Il adora la Grecque arrangée en idole. […] Mais Marseille, colonie grecque et port du Levant, ce n’était pas encore pour M. […] Ce ne sont point des Grecques.
S’il y paraît à quelques réminiscences décadentes, nous n’en revendiquons pas moins cette œuvre pour issue de la règle romane, et c’est à juste titre que sa couverture s’orne la première de l’image de la Déesse où, pour nous, s’identifient la Pallas grecque et la Minerve latine.
Eleve de Gassendi, les Poëtes & les Historiens Grecs & Latins, les Philosophes & Moralistes modernes furent la matiere de ses études ; mais la nature l’emporta.