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946. (1836) Portraits littéraires. Tome II pp. 1-523

il y a là de quoi exercer tout le génie d’Horace. […] Il y a donc un charme tout-puissant dans le génie de cet homme ; il a donc fasciné son siècle ? […] Le génie de M.  […] Faut-il donc vivre seul avec mon génie ? […] Avec le Génie, l’Innocence et la Sagesse, quelle tragédie peut se nouer ?

947. (1905) Études et portraits. Sociologie et littérature. Tome 3.

Cela dit, il faut reconnaître que dans son effort pour s’adapter à des formes rebelles, le génie demeure toujours le génie. […] Même chez les auteurs qui ont possédé l’un et l’autre don, il y a toujours eu disparité des deux génies. […] Ils montrent la souplesse de ce beau génie, et ils appellent quelques réflexions importantes.‌ […] Leur probité d’artistes leur a donné une valeur de témoins qui s’accroît de tout leur génie. […] … » — « Voilà le génie… » disait-il.

948. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXI » pp. 87-90

Mais s’il revenait un seul génie véritablement comique, il aurait bientôt fait justice de toutes ces subtilités qui sont comme les toiles d’araignée dans les espaces vides. Ce génie, s’il se donnait la peine de naître, trouverait bien quelques difficultés sans doute à rajeunir les points de vue, à ressaisir avec nouveauté les grands caractères déjà tracés, à les offrir par des aspects à la fois reconnaissables et imprévus, à peindre sans copier, à tirer de tous nos petits ridicules assez peu gais une large veine de plaisanterie, et à convoquer toutes nos petites vanités maussades à un rire immense.

949. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre IV. — Molière. Chœur des Français » pp. 178-183

Son génie est impersonnel254. Il a pour antagoniste-né le génie lyrique, qui sans cesse se chante, se raconte et se décrit, qui se mire dans les choses, se sent dans les personnes, intervient et se substitue partout, et rend impossible la diversité255.

950. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 202-207

Le génie seul, & le génie exercé sur de grands objets, ou sur des objets utiles, peut transmettre les Productions aux siecles à venir ; & ce rare présent n’est pas celui que la Nature a fait à M.

951. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 293-297

Semblable à ces femmes qui faisoient profession de pleurer aux funérailles des Anciens, & qui regrettoient avec de grands cris ceux même qu'elles n'avoient jamais vus, l'Eloquence gémit indistinctement sur toute sorte de tombeaux, &, confondant le Génie dans la médiocrité, veut quelquefois consacrer à celle-ci des monumens dont on a privé jusqu'à ce jour la cendre des Corneille & des Racine, &c. » * Au reste, l'Histoire de Pologne passe pour le meilleur Ouvrage de M. de Solignac, & seroit une excellente Histoire aux yeux de tout le monde, si le naturel, la simplicité & la correction étoient les seules qualités qu'on dût exiger d'un Historien ; mais ces qualités, pour être précieuses, ne sont pas les seules nécessaires, & malheureusement M. […] De tromper les Peuples sur cet objet, me suis-je dit à moi-même, c'est enlever à la Philosophie la base de cette admiration qu'on a pour elle ; c'est montrer qu'elle n'est pas seule, comme elle le dit, dépositaire de la raison & du Génie ; c'est ouvrir les yeux à une jeunesse inconsidérée, qui, séduite par le ton imposant de ces Maîtres superbes, croit qu'ils sont aussi infaillibles en matiere de foi qu'en matiere de goût.

952. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre VII. Le Bovarysme essentiel de l’existence phénoménale »

I À l’instigation du Génie de l’Espèce et du Génie de la Connaissance, l’homme se conçoit autre qu’il n’est quant aux conséquences de son activité.

953. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Homère, et le grammairien Thestorides. » pp. 2-6

L’histoire, toute récente, de ce fameux siège, enflamma son génie poëtique. […] On reconnut Homère à son talent de rendre la nature avec une noble simplicité ; à sa poësie vive, pleine de force, d’harmonie & d’images ; à son érudition agréable, lorsqu’il décrit l’art de la guerre, les mœurs & les coutumes des peuples différens, les loix & la religion des Grecs, le caractère & le génie de leurs chefs, la situation des villes & des pays.

954. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre III. Suite du précédent. — Seconde cause : les anciens ont épuisé tous les genres d’histoire, hors le genre chrétien. »

L’éloquence du premier lui est trop particulière, pour être tentée par quiconque n’a pas son génie. […] Laissons donc ce style à ces génies immortels, qui, par diverses causes, se sont créé un genre à part ; genre qu’eux seuls pouvaient soutenir, et qu’il est périlleux d’imiter.

955. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 47, quels vers sont les plus propres à être mis en musique » pp. 479-483

Nous ne sçaurions même prononcer avec affection les vers qui contiennent des sentimens tendres et touchans sans faire des soupirs, sans emploïer des accens et des ports de voix qu’un homme doüé du génie de la musique, réduit facilement en un chant continu. […] L’homme de génie, qui compose sur des paroles semblables, trouve qu’il a fait des chants variez, même sans avoir pensé à les diversifier.

956. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Pierre Mancel de Bacilly »

Et, en effet, si vous la séparez un instant des passions terribles qui s’en sont servies et qui sont prêtes à s’en servir encore, si, la regardant aux entrailles, vous lui demandez, comme aux autres spéculations de la pensée, ses titres réels à l’estime ou à l’admiration des hommes, vous serez bientôt convaincu de l’impuissance et de l’inanité de cette espèce de littérature, qui depuis le commencement du monde de la métaphysique pivote sur trois ou quatre idées dont l’esprit humain a cent fois fait le tour, qui tient toute, en ce qu’elle a de vrai, dans sept chapitres d’Aristote, sans que jamais personne en ait ajouté un de plus, et à laquelle Dieu a plusieurs fois envoyé des hommes de génie inutiles, comme s’il avait voulu par là en démontrer mieux le néant ! […] En effet, c’est un livre inspiré par l’histoire, par l’histoire qui est le vrai et même le seul génie de la politique, et hors de laquelle il n’est pas de salut, même pour le bon sens !

957. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre premier »

Le génie de la France sommeillait sur un oreiller de vipères. […] Pour la gloire du génie français, essayons un premier débrouillement.‌

958. (1925) Les écrivains. Première série (1884-1894)

Ils ont jeté leurs œuvres à la bataille, armés de leur seul génie et de leur seule fierté. […] le génie. […] Le clavier du génie humain reprend toutes ses notes méprisées et brisées. […] ce Roqueplan, quel génie !  […] Combien, en qui les balles stupides ont éteint des belles flammes de génie ignoré ?

959. (1880) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Première série pp. 1-336

On est inexcusable d’« assonancer » comme de rimer sans génie. […] Les critiques elles-mêmes ne sont-elles pas un hommage indirect que rend au génie la médiocrité impuissante ? […] » Corneille s’était formé à l’école du génie latin, Racine se forma à l’école du génie grec. […] En France, que ne pardonne-t-on pas au génie ? […] Car on n’explique pas le génie, mais on explique le talent, et, en l’expliquant, on montre en quoi, par où, comment le génie est inexplicable.

960. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Introduction. Origines de la littérature française — 2. Caractère de la race. »

Car un abîme sépare aujourd’hui le génie celtique5 de l’esprit français. […] Enfin, la forme grave et supérieure de notre intelligence, c’est l’esprit d’analyse, subtil et fort, et la logique, aiguë et serrée : le don de représenter par une simplification lumineuse les éléments essentiels de la réalité, et celui de suivre à l’infini sans l’embrouiller ni le rompre jamais le fil des raisonnements abstraits ; c’est le génie de l’invention psychologique et de la construction mathématique.

961. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Aubanel, Théodore (1829-1886) »

Et voilà que partout on invoque son nom comme un symbole de passion, de nouveauté et de génie. […] Elle s’écoula presque tout entière en Avignon, comme on dit là-bas, où il était né et où il mourut, après y avoir vécu cinquante-sept ans (1829-1886)… Son œuvre offre partout la clarté native du génie latin.

962. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 527-532

Un ton noble & mesuré dans l’exorde, des gradations bien amenées dans le cours du discours, une chaleur qui naît de la force des raisons, des réflexions vives & pénétrantes, un pathétique qui acheve, dans la péroraison, de subjuguer le cœur, après avoir captivé l’esprit, sont des ressorts qu’il manie toujours avec un succès, fruit du génie, de l’art de le modérer & de lui donner l’essor à propos. […] Ce n’est, en effet, que par le secours de ces Auteurs consacrés par l’admiration constante de tous les siecles, qu’un Ecrivain, quelque génie naturel qu’il ait d’ailleurs, peut se former le goût & développer sa raison.

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