Certes, lorsqu’il est si difficile d’exceller en une seule partie, je ne puis assez admirer la force presque divine de ton esprit qui a su embrasser tant et de si grands sujets, que ce qui suffirait à plusieurs pour éterniser leur nom se rencontre réuni en toi seul. […] S’il en mène Pune abonne fin, il laissera l’autre à moitié boiteuse ; pour moi, je vais à sa rencontre, dussent ses mains cire comme la flamme, — oui, dussent ses mains cire comme la flamme, et dût sa force égaler l’acier. »52 isolez ici la répétition et la reprise : dussent ses mains être comme la flamme, qui est à la fin d’un vers et au commencement du vers suivant. — Et c’est alors qu’Apollon s’approchant d’Hector et lui conseillant au contraire d’éviter Achille, Hector se replonge au milieu des guerriers, un peu effrayé de l’avis mystérieux qui a résonné à son oreille. […] Je donne ce passage comme il est dans toutes les éditions anciennes ; je résiste de toutes mes forces le ponctuer et à le couper comme le voudrait Peerlkamp et comme Hibbeck lui-même l’a adopté, en mettant la virgule avant Danaum et en rapportant ce Danaum à in-mu.
Notre siècle, à nous, en débutant par la volonté gigantesque de l’homme dans lequel il s’identifia, semble avoir dépensé tout d’un coup sa faculté de vouloir, l’avoir usée dans ce premier excès de force matérielle, et depuis lors il ne l’a plus retrouvée. […] Cette doctrine servile, vraiment idolâtre et charnelle, avait pris corps à partir du protestantisme, anglicane avec Henri VIII et Jacques Ier, gallicane avec Louis XIV, et elle avait engendré collatéralement le dogme de la souveraineté du peuple, qui n’est qu’une réponse utile à coups de force positive et de majorité numérique. […] Mais, après la crise dont nous approchons, on ne remontera pas immédiatement à l’état chrétien : le despotisme et l’anarchie continueront longtemps encore de se disputer l’empire, et la société restera soumise à l’influence de ces deux forces également aveugles, également funestes, jusqu’à ce que d’une part elles aient achevé la destruction de tout ce que le temps, les passions, l’erreur, ont altéré au point de n’être plus qu’un obstacle au renouvellement nécessaire ; et, de l’autre, que les vérités d’où dépend le salut du monde aient pénétré dans les esprits et disposé toutes choses pour la fin voulue de Dieu. » Vers le même temps où l’esprit de M. de La Mennais acceptait si largement l’union du catholicisme avec l’État par la liberté, il tendait aussi à se déployer dans l’ordre de science et à le remettre en harmonie avec la foi.
Quand cela va trop loin et dure obstinément, c’est presque une infirmité de l’esprit sous l’apparence de la force, c’est une véritable incapacité de mûrir. […] C’était chez lui force de vocation. […] En avançant pourtant et à force d’écrire, sa phrase, si riche d’ailleurs de gallicismes, ne laissa pas de se former ; elle s’épura, s’allégea beaucoup, et souvent même se troussa fort lestement.
C’est là un danger social contre lequel doivent se réunir toutes les forces des hommes de bien. […] M. le ministre de l’instruction publique y pousse de toutes ses forces, et je l’en loue. […] Ce qu’il sent avec force, il l’exprime souvent avec excès.
Il faut remarquer enfin que les noms de force et de substance, de moi et de matière ne désignent que des entités métaphysiques, qu’il n’y a rien de réel dans la nature sauf des trames d’événements liés entre eux et à d’autres, qu’il n’y a rien de plus en nous-mêmes ni en autre chose. — C’est pourquoi, pour se faire une première idée de l’esprit, il faut se représenter une de ces trames, et poser que, connue par deux procédés différents, la perception extérieure et la conscience, elle doit apparaître forcément sous deux aspects irréductibles, mais d’inégale valeur, c’est-à-dire morale à l’endroit et physique à l’envers. — L’événement primordial ainsi dégagé et déterminé, il faut maintenant avec lui construire le reste. […] Il le fit à l’instant avec une telle force qu’il se lança du haut du coffre sur le plancher, ce qui lui causa des contusions et naturellement le réveilla. — Après le débarquement de l’armée à Louisburgh, ses amis le trouvèrent un jour endormi dans sa tente et manifestement très ennuyé par la canonnade. […] J’achète un verre et je bois. » Quelques heures après, elle se trouve rue Vendôme, près de l’établissement des bains ; la voix mystérieuse l’engage alors à se baigner ; mais cette même voix sort avec tant de force du fond de la baignoire, que Mme C…, effrayée, se retire sans avoir osé prendre son bain. — « M.
En effet, comme il peint le moral par le physique, la description analytique fait place forcément à la vue synthétique des caractères : il recompose l’homme, et il le force à s’exprimer en vivant. […] Fénelon est charmant et coquet comme une femme : toute sa force est dans ce don et ce désir de plaire. […] Pendant le procès en cour de Rome, il envoie là-bas le naïf abbé de Chanterac, agent confiant et docile qu’il fait mouvoir de Cambrai, et par qui il lutte contre les intrigues et les emportements de l’abbé Bossuet : il expédie à Rome mémoire sur mémoire, déplaçant la question, éludant les objections, embrouillant tout à force d’expliquer tout, et, sous prétexte d’expliquer, escamotant les doctrines insoutenables pour en substituer d’autres qu’il dérobera bientôt avec une égale aisance ; c’est un polémiste incomparable, perfide, insaisissable.
Il faut donc qu’il choisisse parmi les circonstances qui s’offrent à lui de toutes parts, qu’il en retranche le plus grand nombre, qu’il en atténue d’autres et qu’il mette en pleine lumière celles qui importent le plus à la conclusion où il tend de toutes ses forces ». […] Le public n’est pas philosophe ; il n’a pas coutume de considérer la vie comme une lutte de forces contraires, en ne s’intéressant qu’au spectacle de la lutte, non à telle ou telle des forces en présence.
Le fruit, dès ses premiers jours, porte en lui le principe de sa pourriture ; étouffé d’abord durant la période de croissance par les forces organisatrices, ce principe se démasque à la maturité et prend dès lors le dessus, jusqu’à l’entière décomposition. […] Mais cette activité ne tardera pas à se proclamer elle-même impuissante, et l’on comprendra alors que la grande révolution ne viendra pas des hommes d’action, mais des hommes de pensée et de sentiment, et on laissera ce vulgaire labeur aux esprits inquiets, et toutes les âmes nobles et élevées, abandonnant la terre à ceux qui en ont le goût, tenant pour choses indifférentes les formes de gouvernement, les noms des gouvernants et leurs actes, se réfugieront sur les hauteurs de la nature humaine et, brûlant de l’enthousiasme du beau et du vrai, créeront cette force nouvelle qui, descendant bientôt sur la terre, renversera les frêles abris de la politique et deviendra à son tour la loi de l’humanité. […] La science la plus vide d’objet, les mathématiques, est précisément celle qui passionne le plus, non pas tant par sa vérité que par le jeu des facultés et la force de combinaison qu’elle suppose.
n’y a-t-il pas des états où il faut de force que l’individu et l’humanité posent sur l’instable ? […] Je maudissais ma destinée, qui m’avait amené de force entre de si fatales contradictions. […] Je puis dire que, depuis que j’ai accompli mon sacrifice, au milieu de peines extérieures plus grandes qu’on ne saurait croire et qu’une délicatesse, fausse peut-être, me force de cacher à tous, j’ai goûté un calme qui m’était inconnu à des époques de ma vie en apparence plus sereines.
Mill répond : que la bataille entre les motifs contraires n’est point décidée en un instant ; que leur conflit peut durer quelquefois très longtemps, et que quand il a lieu entre des sentiments violents, il épuise d’une façon extraordinaire la force nerveuse. […] Mais quand ce sentiment est une fois formé, il a exactement la force d’un sentiment primitif : l’argent est aimé pour lui-même. […] Par suite il se forme dans la pensée une association indissoluble entre la vertu et le bonheur ; puis par la force de l’habitude, nous en venons à pratiquer le devoir pour lui-même, sans préoccupation du bonheur qu’il procure et même au prix du sacrifice conscient et délibéré du bonheur.
C'est ce qui a fait dire à Montesquieu, que la Religion Chrétienne force les hommes à être heureux, même dès cette vie. […] Il est aisé de tromper l’autorité & la force, parce qu’elles sont sans pouvoir sur l’esprit & sur le cœur : il faut un ressort qui agisse sur l’ame, car c’est dans l’ame, où réside le principe de tous les désordres extérieurs ; or la Religion seule peut procurer ce ressort & son efficacité. […] Nous n’ignorons pas que les Philosophes incrédules traitent cette force, cette magnanimité, d’illusion & de fanatisme ; & c’est en quoi ils prouvent, de la maniere la plus évidente, la perversité de leurs sentimens.
Dans tous les cas, si l’on a des ennemis au-dehors, si l’on en a aussi au-dedans, il faut de l’union pour les combattre et en triompher, et ce qui s’oppose le plus à cette union, c’est ce malheureux penchant aux soupçons, au tumulte, aux insurrections, qui est fomenté en France, et qui l’est surtout par une foule d’orateurs et d’écrivains : « Tout ce qui s’est fait de bien et de mal dans cette révolution est dû à des écrits », dit André Chénier ; et il s’en prend hardiment à ceux qui sont les auteurs du mal, à « ces hommes qui fatiguent sans cesse l’esprit public, qui le font flotter d’opinions vagues en opinions vagues, d’excès en excès, sans lui donner le temps de s’affermir ; qui usent et épuisent l’enthousiasme national contre des fantômes, au point qu’il n’aura peut-être plus de force s’il se présente un véritable combat ». […] A repondue quil entendoit par attaque lorsque le mal est un (peu) plus violent et enpeche dagire A lui demandée a quelle époque il apris le médecin donc il vien de nous parllee et à quelle epoque il a quitté sommé de nous endonné des certificats A repondue que sa famille le certifira que cettoit de tout temps le medecin de la maison A lui demandé sy il montoit sa garde le dix aoust mil sept cents quatre vingt douze A repondue quil la montoit lorsque sa senté le permetoit A lui demandee sy lors du dix oust quatre vingt douze lorsquil à enttandue battre la générale sy il apris les armes pour vollaire au secours de ses concitoyent et pour sauvé la patrie A repondue que non quil étoit en core trop foible A lui demandée quelle est le motife qui lui en a empechée A répondue la faiblesse de sa santée dans ce moment A lui demandée de nous en donnée les preuves par les certificat signiée du cherugien et de la section vus qu’il n’est pas juste dans ses reponce A répondue quil na nent point A lui demandee que veux dire cemot a nous est comme17 quil nen a point A répondue quil na point de certificat cy dessus énoncés A lui représentés quil est un mauvais citoyent de navoir point concourue à la defense de sa patrie vue que les boiteux et infirme on prie les armes et se sont unie sur la place avec tout les bons citoyent pour y défendre contre les courtisans du cidevant Capet et royalliste A repondue quil navoit point assée de force de corp pour le pouvoir A lui demandee sy lord de ceste epoque ses frere et son pere sy etoit rendue avec les citoyent de leur section sur les places defansifs contre les tirand de la Republique sommé de nous dire la vérité A repondue que son pere etoit vieux et étoit employée a sa section et que son frere etoit vice-consulte en Espagne les auttres ne demeurant point a la maison il y gnoroit ou ils étoits A lui demandée ou etoit le domestique quil les servoit ou etoit il le dix oust A repondue quil lignoroit. […] Il va y avoir ici un singulier quiproquo, le commissaire interrogateur prenant la maison à côté pour la maison d’un certain propriétaire appelé Côté, et raisonnant et se fâchant en vertu de cette ânerie ; car ils étaient de cette force-là, pour la plupart, ces pourvoyeurs de l’échafaud.
Clermont-Tonnerre voulait à toute force faire atteler pour le reconduire chez lui et où il avait été forcé d’esquiver la politesse, en lui disant qu’il allait retrouver une petite femme tranquille, que son arrivée en équipage effaroucherait. […] Être inconnu de ses ennemis, méconnu de ses amis par le renfermé de son œuvre et le peu de bruit qu’on fait autour de soi-même, — il y a, surtout en ce temps, quelque force à cela. […] Il me parle d’un travail qu’il lui a fallu faire d’abord, tout simplement pour se convaincre que cela était comme il le disait, puis il se plaint de l’absence de dictionnaire qui le force aux périphrases pour toutes les appellations, trouvant que les difficultés augmentent à mesure qu’il avance, et forcé d’allonger sa couleur locale, ainsi qu’une sauce.
Ce thème, sur lequel brode complaisamment l’imagination, tant indigène qu’indo-européenne, paraît s’inspirer de cette idée que les apparences sont presque toujours le contrepied de la vérité et que chez tel qui manifeste une évidente intériorité physique se rencontrent des ressources de perspicacité et de malice plus précieuses que la force brutale pour sortir indemne d’un mauvais pas, comme si la faiblesse faisait aux débiles une nécessité de se rattraper du côté de la malice. Semblable idée a dû faire incarner la roublardise dans le lièvre, si peu apte à se défendre par la force. […] Les hommes doués d’une force extrême ou d’une faculté extraordinaire. — Voir les 6 géants Môssi et leur mère — A la recherche de son pareil — Le maître chasseur et ses 2 compagnons — Amatelenga — Hâbleurs bambara, etc.
Il ne faudrait pourtant pas trop presser ce juste milieu religieux et moral en tant que système : cela n’a toute valeur que comme expression d’une nature individuelle, et ce qui en fait la force en M. de Sacy, c’est d’être avant tout porté par un bon fonds, préparé de longue main. […] Voilà une indisposition à la Despréaux, qui lui fait honneur, et qui prouve sinon la force de ses nerfs, du moins la santé de son esprit.
Il n’est pas de force à créer son instrument ; il se sert bien d’une langue toute faite, trop faite, et déjà affaiblie et un peu usée. […] Aristote a beau nous dire que le corps est dans toute sa force de trente à trente-cinq ans, et que l’esprit atteint à son meilleur point dans l’année qui précède la cinquantaine.
Au sortir de ces triomphes scolastiques, Bossuet s’en allait à Metz dans son canonicat, et là, livré à la prière et à l’étude, il se recueillait et acquérait dans la méditation des forces nouvelles. […] Ce n’est pas là de la force autant qu’on se l’imaginerait : cela suppose bien des limites.