On exhibe la foi royaliste par snobisme comme une redingote de chez le bon faiseur. […] Il s’ensuit des séances troublantes, que rapporte l’anglais Wallace, en témoin digne de foi.
L’excellence de sa leçon consistait en ceci, qu’il engageait les poètes à : 1º S’éblouir de leur foi ; 2º Donner un sens plus pur aux mots de la tribu. […] Les articles de Foi échappent à la discussion.
Partout, au contraire, où la nature écrase l’homme, dans le voisinage de l’océan ou dans la haute montagne, quand il se sent petit et faible en présence de la tempête ou de l’avalanche, il y a persistance en lui des paniques de l’humanité primitive ; il trahit un penchant à la tristesse rêveuse, il croit au merveilleux, il se voit entouré d’êtres surnaturels ; dans sa foi, dans ses coutumes, dans ses fêtes, dans ses légendes, il garde au passé un pieux attachement, qui est une entrave au progrès des mœurs et des idées, mais qui a aussi quelque chose de touchant et de pittoresque. […] Combien sont partis sur la foi d’un livre séducteur pour des contrées mal connues, poétisées par la distance !
vous rapprochez ces deux tisons, la foi et la volonté, pour en faire jaillir la flamme ! […] Exorbitants en tout, en pensées, en images, en convictions, en émotions, en passion, en foi, quel que soit le côté de votre moi auquel ils s’adressent, ils le gênent.
Toutes les notions que l’écrivain y brode de son style — et les plus crânes, ma foi ! […] C’est un enfant qui va dessus la foi d’autrui.
Vous ajouterez, si vous voulez, qu’elle peut être bienfaisante, propagatrice de générosité, de foi, de vertu, et qu’à ce titre également nous la devons révérer… Et encore, il y a légende et légende. […] Cette bonne vieille critique à la façon de La Harpe et, ma foi, aussi de Voltaire, où cette chose un peu surannée et ancien régime, « le goût », a le principal rôle. […] C’est que, en dépit de son acte de foi préalable en un Dieu personnel et distinct de la création, Lamartine a bien, en présence de l’univers physique, la même disposition sentimentale et éprouve bientôt la même espèce d’ivresse que les panthéistes décidés. […] Le progrès, s’il se fait, se fera par l’amour, par la charité agissante, par l’empire de l’homme sur soi plutôt que sur la nature, par l’effort de préférer les autres à soi, et par une foi qui nous rende capable de cet effort. […] Et je ne prétends point sans doute que cela l’empêchera plus tard d’être repris par le charme ouaté d’une foi imprécise et d’adorer de nouveau dans le Christ, aux heures d’attendrissement, une divinité métaphorique et mal définie.
Les gredins qui la composaient seraient devenus des héros, martyrs de leur foi républicaine. […] L’Homme et l’Église en avaient produit douze autres, parmi lesquels le Paraclet et la Foi, l’Espérance et la Charité, le Parfait et la Sagesse, Sophia. […] La critique littéraire peut avec confiance faire comme l’Académie, et penser favorablement de l’ouvrage entier sur la foi du premier volume. […] Il n’est point d’ouvrage d’éducation enfantine qui ne prenne aussi sous sa protection les choses de la foi. […] Mais il avait sur la plupart d’entre eux cette supériorité, qu’il comprenait et respectait, chez ses ennemis, le courage, la foi, l’enthousiasme.
Sa moins contestable originalité est dans l’ardeur même de sa foi païenne. […] Il y a eu des passions nouvelles : la haine paradoxale de la nature, l’amour de Dieu, la foi, la contrition. […] C’est, suivant les personnes, un amusement ou une foi aristocratiques. […] Sa foi est un élément toujours présent et comme une partie intégrante de la beauté de sa parole. […] Or cette foi, cette assurance imposent : c’est une grande force.
Quelle qu’elle soit, elle me dit : il y a un devoir, il y a un but ; il y a une foi, il y a une espérance. […] Ce qui domine et remplit Lohengrin, c’est l’idée de la foi dans l’amour et de la nécessité de la foi en l’être aimé pour que l’amour puisse subsister. […] Celles qui étaient en laiton ou même en argent montrèrent qu’elles se contentaient d’une foi simple et naïve. […] Ma foi ! […] Ma foi, non !
Sur la foi de Plutarque, qui n’était guère mieux renseigné que nous, on a contesté l’authenticité de ce passage. […] » De même, dans les adaptations allégoriques de la légende musulmane, l’âme bienheureuse est interrogée sur sa foi à l’entrée du Paradis. […] L’Église même jugeait que ces descriptions n’intéressaient point la foi. […] On y connaissait d’autant mieux son voyage nocturne qu’il était chez les fidèles un article de foi et une fête religieuse. […] Shelley, indigné que leurs amis de Venise pussent y ajouter foi, pria Mary de leur écrire et de confondre cette calomnie.
Il a du poète l’élan, l’enthousiasme, la foi. […] Et, ma foi, je n’ai pas le courage de lui reprocher d’aimer trop la France. […] Mais cette foi se dégage résolument des formes du culte. […] Moment de défaillance et d’incertidude… Puis, retour à la foi et réponse victorieuse du poète. […] Hermann n’est pas un saint : s’il était un saint il croirait à quelque chose, il aurait une foi quelconque.
Notre jeune siècle poétique et lyrique, par cela même qu’il ne sait pas vieillir et qu’il étale à ce degré devant tous sa misérable faiblesse, trahit son point vulnérable, l’inspiration morale positive et la foi qui lui ont trop fait défaut.
Il semblait, à mesure qu’il vieillissait dans l’exil, espérer de plus en plus fermement en l’avenir des peuples ; son âme, détrompée enfin des calculs d’autrefois et comme purifiée par les épreuves, s’attachait à la liberté avec la foi croissante de la jeunesse.
En 1811, quand M. de Saint-Victor publia sur papier vélin sa traduction splendide, tirée à un très-petit nombre d’exemplaires, avec les gravures de Girardet d’après les dessins de Girodet, ou crut, sur la foi de critiques bienveillants, qu’un superbe démenti était donné à feu M. de La Harpe, qui avait déclaré Anacréon intraduisible : de là grande rumeur, comme on peut l’imaginer, et grande vogue pour l’ouvrage.
Aussi-tôt il fit un second Ouvrage, intitulé, Conversations Chrétiennes, où il venge victorieusement sa foi & ses principes, autant que son Systême pouvoit le permettre.
L’épanouissement du genre humain de siècle en siècle, l’homme montant des ténèbres à l’idéal, la transfiguration paradisiaque de l’enfer terrestre, l’éclosion lente et suprême de la liberté, droit pour cette vie, responsabilité pour l’autre ; une espèce d’hymne religieux à mille strophes, ayant dans ses entrailles une foi profonde et sur son sommet une haute prière ; le drame de la création éclairé par le visage du créateur, voilà ce que sera, terminé, ce poëme dans son ensemble ; si Dieu, maître des existences humaines, y consent.
Il ne se démontre pas ouvertement impie ; mais il fait des impies en mettant les objections contre nos dogmes dans un jour si éclatant, qu’il n’est pas possible à une foi médiocre de n’être pas ébranlée.