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1042. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Appendice à l’article sur Joseph de Maistre »

Il appartenait à cette génération que la Révolution avait saisie dans sa fleur et décimée, mais qui se releva en 1800 pour restaurer la société par l’autel.

1043. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Préface »

La candeur d’une enfant qui ignore sa beauté et qui voit Dieu clair comme le jour est la grande révélation de l’idéal, de même que l’inconsciente coquetterie de la fleur est la preuve que la nature se pare en vue d’un époux.

1044. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Renou » pp. 301-307

Au pied d’un trône, un temps les ailes arrachées, la faux brisée et chargé de chaînes ; sur le dos de ce temps, une table d’airain où on lit : amor invenit, veritas sculpsit. et puis des femmes, des génies d’arts qui parent de fleurs un autel, y jettent de l’encens, une Renommée qui prend son vol, un tapage à étourdir, une allégorie enragée à faire devenir fous les sphynxs et les Oedipes avec son noir et son jaunâtre.

1045. (1799) Dialogue entre la Poésie et la Philosophie [posth.]

La bouquetière Glycère, puisqu’il est question de bouquetière, employait toujours les mêmes fleurs, dit l’histoire ou la fable ; mais elle avait soin de les varier, et c’est ce que ne font pas la plupart de nos poètes.

1046. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Th. Carlyle » pp. 243-258

pas l’étendue de ce Rabelais qui est aussi un historien à sa manière, et qui, à force de génie, est parfois aussi beau sur son fumier que Sardanapale sur ses fleurs ; mais il en a pourtant quelque chose.

1047. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Oscar de Vallée » pp. 275-289

Oscar de Vallée s’est trouvé tout naturellement en ardente communion de sentiments et d’idées avec André Chénier, mort si tragiquement aux premières floraisons d’une révolution qui n’a produit, en somme, que des fleurs empoisonnées, et qui a même taché — il faut bien le dire ! 

1048. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Armand Carrel » pp. 15-29

Marrast, aimable et turbulent, qui avait été professeur de rhétorique et qui en rapportait les fleurs à son chapeau ; Marrast, ce Roger Bon-Temps d’avant-garde, qui avait le zèle tapageur de la Révolution, mais qui aimait trop les huîtres — celles qu’il mangeait et celles dont il se moquait — pour être une brosse de puritain et un austère ; Marrast enfin qui, s’il avait porté le bonnet rouge, y aurait campé des sonnettes, avait beaucoup de Jules Janin.

1049. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Alexis de Tocqueville »

Le lieu commun s’y épanouit dans la grosse fleur de son innocence, et c’est même la seule chose qu’on y puisse cueillir.

1050. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Hoffmann »

Hoffmann n’est que la fleur d’un jour.

1051. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XII. MM. Doublet et Taine »

Il n’y est pas formulé, mais il y est ; et sous les fleurs de la rhétorique et les roses à épines de la plaisanterie, sous les fadeurs et les fadaises de ce vieux pastel effacé, on sent l’infecte solfatare….

1052. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « MM. Delondre et Caro. Feuchtersleben et ses critiques. — L’Hygiène de l’âme » pp. 329-343

Ce médecin, de par le spiritualisme, ne tue pas le corps au profit de l’âme, ce que font très bien les ascètes et les grands mortifiés religieux, mais il guérit le corps par la vertu médicinale de l’âme et l’empêche de mourir, — quoiqu’il soit très bien mort, lui, à la fleur de son âge, ou en plein fruit, si vous aimez mieux, et très inconséquemment aux préceptes du catéchisme de santé dont il vient de doter l’Allemagne !

1053. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Ernest Hello »

Nous avons déjà (V. la IIe série des Œuvres et des Hommes) signalé le curieux talent d’Ernest Hello, sur lequel tant de gens se taisent qui devraient parler, et nous avons montré les pointes de génie qui apparaissent à travers son talent, comme les pointes de la fleur à travers l’enveloppe de son bouton.

1054. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Maurice de Guérin »

Les Études de Bernardin avaient été le vase vivant dans lequel il avait commencé de boire le lait des tendresses humaines pour la Nature… Mais, comme l’enfant grandi, qui a essuyé sa ronde bouche rose du lait maternel et qui n’a plus là que son propre souffle à lui, sa virginale haleine, Guérin ne fut plus que Guérin, et il ne resta pas dans les flots de sa chevelure ambroisienne, livrée à tous les vents de ses paysages, une seule des fleurs tombées de ce lilas de Bernardin sous lequel il s’était une minute assis.

1055. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Gustave Rousselot  »

l’optimiste halluciné qui annonce le monde nouveau ; Ainsi, l’homme est partout, — partout est la pensée ; L’adorable Espérance à jamais est fixée : Ses ailes sont prises aux fleurs !

1056. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Jules de Gères »

Cette abeille picore les fleurs de la science.

1057. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « José-Maria de Heredia »

Elles avaient, comme alors, dans leurs cheveux d’un noir d’enfer, une fleur d’œillet ou de grenadier insolemment piquée au-dessus de la conque de l’oreille, des lèvres rouges que gonfle une sève luxurieuse, les pauser pières sombres, l’œillade furtive et fulgurante, des reins onduleux, lascivos docili tremore lumbos… A toutes ces promesses de paradis diaboliques, s’ajoutait un charme nouveau, irrésistible.

1058. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Mme de Girardin. Œuvres complètes, — Les Poésies. »

Il est peut-être, pour la Critique aux besognes routinières, plus piquant de tourner le dos à l’œuvre dernière, qui n’est bien souvent qu’une redite de ce qu’on avait mieux dit déjà, quand le génie, qui monte à chaque œuvre dans une assomption plus haute, n’y est pas, et de s’avancer à travers les succès équivoques et les œuvres laborieusement manquées, vers le premier instant du début heureux, cette fleur d’amandier qui n’a qu’un jour, la première fraîcheur de la source !

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