Si par les anciens il désigne seulement ses livres de classe, il est constant qu’il les entendait et les expliquait mieux qu’aucun de ses condisciples : s’il a dessein de nous persuader qu’au sortir du collège il lisait les poètes grecs à livre ouvert, c’est une gasconnade poétique dont il faut beaucoup rabattre : il est plus que probable que Sophocle était pour lui du haut allemand, et qu’il composa son Œdipe sur la traduction de Dacier. […] Ces vers doivent être expliqués et corrigés par ceux-ci, qui peuvent en fixer le sens : Ce qu’on ne doit point voir, qu’un récit nous l’expose. […] Il explique assez franchement les causes du succès de Zaïre. […] Le rôle d’Adélaïde déplut généralement ; on trouva mauvais que cette fille ne s’expliquât pas plus clairement avec Vendôme ; la reconnaissance seule devrait l’empêcher de nourrir sa passion par des détours, et surtout de lui persuader qu’elle ne refuse sa main que parce qu’il est rebelle au roi. […] Cependant il n’est pas assez imbécile pour gémir en secret ; il s’explique avec sa femme dès le commencement de la pièce, et les explications ne servant qu’à aigrir le mal ; enfin sa colère étant parvenue à son comble, lorsque, bravant la crainte du ridicule, il veut emmener sa femme à la campagne, les éclats de rire de toute la compagnie l’avertissent qu’on s’est amusé à ses dépens.
Si l’on admet cette simple loi d’histoire, qui prouve l’existence dans le temps d’un large parallélisme entre toutes les manifestations intellectuelles, une coïncidence heureuse ne suffit pas à expliquer ce retour au lyrisme subjectif dans le moment où prend naissance une philosophie plus aérée, moins abstraite, orientée vers nos activités psychiques. […] Si je n’envisage que la première, j’ai aussi mes raisons, que l’objet de cette étude et mon souci d’historien de l’école symboliste expliquent assez. […] Introduction à la métaphysique, a clairement expliqué les intentions de cette esthétique […] Poète ou théoricien, analyste ou créateur, celui-ci obéit à cette harmonie intérieure dont s’éclaire chacun de ces gestes spirituels, en sorte que sa poésie renferme déjà sa critique et que celle-ci explique celle-là71.
Les nombreuses questions métaphysiques qui font partie du sujet sont expliquées avec clarté et profondeur. […] L’auteur a attaché tant d’importance à expliquer les causes, que le résultat demeure sans effet. […] Cette supposition, qu’on peut trouver bizarre, d’autant qu’il s’en sert aussi pour expliquer le dogme de la résurrection corporelle, est le résultat d’une grande bonne foi, et d’un amour sincère de la vérité, qui n’a point déterminé d’avance le but où il veut arriver. […] C’est ainsi qu’aux premiers âges du monde il a dû frapper d’abord les hommes, quand ils étaient simples et enfants ; ils ne cherchaient ni à comparer, ni à expliquer ; chaque objet leur faisait une impression neuve et isolée, par conséquent bien plus forte et bien plus vive ; le monde leur paraissait un amas de merveilles terribles ou imposantes ; leur imagination seule en était frappée. […] Le désir d’expliquer, la curiosité des causes, l’amour des théories générales sont l’aliment premier et nécessaire des sciences : c’est parce qu’on espère révéler quelque grand secret de la nature, qu’on ressent de l’ardeur à en connaître les détails ; cet espoir soutient l’émulation.
Pendant deux heures qu’il reste au Grenier, il touche à un tas de questions anciennes et modernes, et parle spirituellement de la rapidité, à l’heure présente, avec laquelle les produits matériels passent d’un pays dans l’autre, et de la lenteur avec laquelle se transmettent les produits intellectuels, ce qu’il explique un peu par l’abandon de la langue latine, de cette langue universelle, qui était le volapuck d’autrefois entre les savants et les littérateurs de tous les pays. […] Alors, devenu plus grand je commençai à perdre la petite appréhension timide, que j’éprouvais aux côtés de ma tante, je commençai à me familiariser avec sa douce gravité et son sérieux sourire, remportant au collège des heures passées près d’elle, sans pouvoir me l’expliquer, des impressions plus profondes, plus durables, plus captivantes, toute la semaine, que celles que je recevais ailleurs.
Vous pourrez aussi expliquer mes affaires domestiques ; rien de plus intéressant pour le public que d’apprendre comme on gagne un million. […] Jugez de son style par un seul exemple : « Comme l’eau, dit-il, soit qu’elle vienne de la rosée du ciel, soit qu’elle sorte des sources de la terre, se disperse et se perd dans le sol, à moins qu’elle ne soit rassemblée dans quelque réceptacle où par son union elle peut se conserver et s’entretenir, d’où il est arrivé que l’industrie de l’homme a construit et disposé des bassins, des conduits, des citernes et des étangs que l’on s’est accoutumé à parer et à embellir pour la magnificence et l’apparat, comme pour l’usage et la nécessité ; ainsi la science, soit qu’elle descende de l’inspiration divine, soit qu’elle jaillisse de l’observation humaine, périrait bientôt et s’évanouirait dans l’oubli, si elle n’était point conservée dans des livres, dans des traditions, dans des assemblées, dans des endroits disposés comme les universités, les écoles et les colléges, pour sa réception et son entretien354. » C’est de cette façon qu’il pense, par des symboles, non par des analyses ; au lieu d’expliquer son idée, il la transpose et la traduit, et il la traduit entière, jusque dans ses moindres parcelles, enfermant tout dans la majesté d’une période grandiose ou dans la brièveté d’une sentence frappante. […] Il explique la durée des bulles d’air qui flottent à la surface des liquides, en supposant que d’air n’a qu’un appétit médiocre ou nul pour les hauteurs. […] Au fond de cette supposition hasardeuse gît une grande vérité certaine : c’est qu’il y a une échelle de faits, les uns au sommet, très-compliqués, les autres au bas, très-simples, ceux d’en haut ayant leur cause dans ceux d’en bas ; en sorte que les inférieurs expliquent les supérieurs, et que c’est dans les lois du mouvement qu’il faut chercher les premières lois des choses.
Cependant il est à présumer que les anciens avoient porté le geste au plus haut degré d’expression, puisque les Romains trouverent à se consoler de la perte d’Esopus & de Roscius dans le jeu muet de leurs pantomimes : il faut même avouer que la déclamation muette a ses avantages, comme nous aurons lieu de l’expliquer dans la suite de cet article ; mais elle n’a que des momens, & dans une action suivie il n’est point d’expression qui supplée à la parole. […] Orosmane jaloux veut s’expliquer avec Zaïre ; il desire & craint l’aveu qu’il exige ; le secret qu’il cherche l’épouvante, & il brûle de le découvrir : il éprouve de bonne-foi tous ces mouvemens confus, il doit les exprimer de même. […] Ces derniers expliquent strictement & séchement chaque chose par son genre & sa différence : ainsi ils définissent l’homme un animal raisonnable. […] Dans ceux-là, l’entremise des dieux n’est point étrangere à l’action, & les Poëtes n’ont eu garde d’y observer ce faux principe d’Aristote : Si l’on se sert d’une machine, il faut que ce soit toûjours hors de l’action de la tragédie ; (il ajoûte) ou pour expliquer les choses qui sont arrivées auparavant, & qu’il n’est pas possible que l’homme sache, ou pour avertir de celles qui arriveront dans la suite, & dont il est nécessaire qu’on soit instruit. […] C’est du moins ainsi que les savans ont expliqué la fiction des sirenes, de la chimere, des centaures, &c, & de-là le genre monstrueux.
Elle consiste « à définir et expliquer les impressions que nous recevons des œuvres d’art… Et l’on est beaucoup moins sûr de ses jugements que de ses impressions ». […] Il observe et il explique. […] La psychologie ordinaire, et scientifique, ne suffit pas à expliquer tout le tracas des âmes, leur longue docilité, leurs soudaines révolutions et enfin leur extravagance. […] Pour expliquer ce que furent, au commencement, les colonies allemandes qu’avait conduites en Palestine un Wurtembergeois nommé Hoffmann, prêcheur mystique et annonciateur du dernier jour, il les appelle des « couvents de gens mariés » ou communautés de « moines qui se reproduisent ». […] Il expliquait la guerre et il n’a pas fait de la stratégie son étude particulière.
, si elle a trop porté, il la ressaisit au vol, il la retire, et elle échappe encore ; et c’est alors une lutte engagée de la vivacité et de la prudence, un miracle de flexibilité et de contours, et de saillies lancées, reprises, rétractées, expliquées, toujours au triomphe du sens et de la grâce119.
Le curé de Saint-Roch ne le chicana en rien à l’article de la mort, et le digne ecclésiastique oublia ou ignora parfaitement qu’en racontant autrefois le refus de prières qui signala l’enterrement de Mlle Raucourt, Cadet Buteux avait chansonné sur l’air : Faut d’ la vertu, pas trop n’en faut… On se rappelle la lettre du bon chanoine que nous avons précédemment citée, et qui témoigne de l’indulgence du clergé en général pour Désaugiers ; il me semble maintenant que nous nous l’expliquons très-bien.
Il ne s’expliquait jamais là-dessus qu’avec une extrême réserve ; il avait ceci pour constante maxime : « Si tu veux que ton secret reste caché, ne le dis à personne ; car pourquoi un autre serait-il plus discret que toi-même dans tes affaires ?
Celui-là seul qui l’a créée pourra l’expliquer.
Clotilde, accablée de tant de pertes, isolée dans le Vivarais, et moins capable sans doute de produire que de recueillir et de corriger, dut commencer à cette époque les Mémoires dont nous parlons, et dont les premiers livres contenaient l’histoire de l’ancienne poésie française : elle s’occupa aussi de revoir ses premiers ouvrages, travail qu’elle continua toute sa vie, et qui peut expliquer leur perfection.
Le sujet de son premier recueil était Cassandre, une grande dame de la cour qui disait-on, se faisait expliquer par des érudits les galanteries de Ronsard.
Ainsi on pourrait expliquer, en regard, l’écrasante splendeur des ouvertures71 : là, nulle règle cruelle, et le droit de ne point développer les émotions au-delà de leur mesure vécue.
Mais, une préface prudente implore notre pardon et essaie d’expliquer.
Mais l’habitude seule, une longue habitude des étrivières morales et de la bastonnade judiciaire, peut expliquer ce stoïcisme cynique.
XV Si la révolution, comme on le dit, avait eu pour cause principale et pour but légitime un intérêt purement français, comment s’expliquerait cet intérêt passionné, et pour ainsi dire personnel, qu’elle inspirait dans ses premiers symptômes à l’Europe entière et même jusqu’à Constantinople, et jusqu’aux Indes orientales ?