/ 1715
1673. (1856) Réalisme, numéros 1-2 pp. 1-32

Cette erreur a été propagée par l’école romantique et sa queue. […] Beaucoup de gens prétendent voir ce qui se passe autour d’eux sans avoir besoin du romancier ; ceci est une erreur puisqu’il faut à l’écrivain un travail suivi et spécial pour arriver à rendre complètement ce que les autres ne voient que par fragments et passagèrement ; de même que le soldat, le juge, le marchand etc., font des études et des travaux, ont des occupations en vue des résultats de leur profession, de même agit le romancier ; il suit les esprits, s’inquiète des faits, de leur source et de leurs conséquences, interroge, pense, et rassemble ce qui n’apparaît qu’épars aux autres gens préoccupés par leurs professions et leur situation sociale.

1674. (1932) Les idées politiques de la France

La séparation que réclamait l’Avenir, c’était la décompression naturelle après les quinze ans de cléricalisme militant qui avaient marqué la Restauration, et dont l’auteur de l’Essai sur l’Indifférence avait d’ailleurs pris sa bonne part avant d’y reconnaître sa grande erreur. […] Or le premier, sur qui porte en plein l’anathème du Syllabus, demeure et demeurera toujours réprouvé par l’Église, qui croit à l’existence active, diabolique, de l’erreur et du mal, et qui, dogmatiquement, exclut, condamne, définit.

1675. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre IV : Sélection naturelle »

Nous avons voulu suivre la loi de la majorité ; c’est un exemple de plus qui prouvera combien cette loi est souvent susceptible d’erreur en fait de langue comme en autre chose.

1676. (1906) La rêverie esthétique. Essai sur la psychologie du poète

Il m’en coûte un peu d’entrer dans ces distinctions verbales ; mais si faute de les faire on commet de graves erreurs d’esthétique, si la confusion des termes trouble l’observation elle-même, elles ne sont pas inutiles. […] Je ne voulais pas le craindre et, à cet effet, je souhaitais qu’il eût quelques-unes de nos erreurs et de nos faiblesses.

1677. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

une erreur fondamentale sur la nature des frontières ? […] Si elle fut pour moi la cause d’erreurs nombreuses, elle fut aussi l’aboutissement des puissances de mon être et me valut des joies infinies.

1678. (1913) Poètes et critiques

Les meilleurs éloges à faire de ces éditions, c’est qu’elles vont à leur but : elles épargnent aux lecteurs novices les tâtonnements, les erreurs et les déceptions ; elles les mènent droit aux beautés de valeur, à l’émotion vraie, à la parole salutaire. […] Victor Giraud méditait son Essai sur Taine, il était déjà persuadé que les recherches littéraires n’aboutissent à la vérité que par les procédés de la méthode expérimentale, mais appliqués avec cette exigeante attention qui s’ingénie à écarter du travail et des résultats jusqu’aux moindres causes d’erreur.

1679. (1890) La bataille littéraire. Deuxième série (1879-1882) (3e éd.) pp. 1-303

» En tout cas, si nous admettons qu’on détruise nos préjugés et qu’on sape nos erreurs, c’est à la condition qu’on nous les remplacera par des vérités absolues, sans quoi nous faisons un marché de dupes, et nous avons encore moins avec le néant qu’avec le mirage qui nous trompait, il est vrai, mais qui nous soutenait durant le chemin. […] Ce qui a pu induire en erreur M.  […] Ce gros et malpropre pédant, lourd, ennuyeux, fastidieux, seccator, maniaque, sans idées, sans originalité, sans esprit, sans style, sans verve, type de vertus négatives et d’impuissance, insulteur de Victor Hugo, de Lamartine, de Chateaubriand, de Casimir Delavigne, de Scribe, de Paul Delaroche, d’Horace Vernet, d’Ary Scheffer, trouble-fête qui priva, pendant vingt ans, nos Expositions des chefs-d’œuvre de nos maîtres, Gustave Planche a été une des erreurs de M. 

1680. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

Erreur ! […] Je vous ai vu soutenir avec tant de calme et de fermeté la chose que vous saviez n’être pas ; je vous ai vu retenir, sous des prétextes si adroits, des actes qu’un autre eût délivrés ; accueillir des titres suspects, en rejeter d’excellents avec des formes si honnêtes ; augmenter ou diminuer si à propos des cotes de contribution ; prodiguer ou refuser des cartes d’électeur avec tant de choix et de discernement ; altérer des noms et des dates par une méprise si opportune ; faire des additions et des omissions si utilement involontaires ; commettre des erreurs si ingénieuses, interpréter les lois avec tant de sagacité, et vos instructions avec tant de latitude ; je vous ai vu enlever un succès douteux avec tant d’audace et d’intelligence, et parvenir à la fin proposée par des voies si diverses et si certaines, que je vous ai jugé trop évidemment appelé aux affaires d’État pour vous confier plus longtemps les miennes. […] Erreur.

1681. (1902) La formation du style par l’assimilation des auteurs

Le « recueil d’expressions choisies » est également une erreur. […] « Dacier, dit Palissot, traduisait Homère laborieusement et pesamment, comme il eût traduit les aphorismes d’Hippocrate58. » « L’erreur, déclare Sainte-Beuve, c’était de croire qu’un poète dont l’expression est un tableau et une peinture continuelle, fût fidèlement rendu par une traduction tout occupée d’être suffisante, polie et élégante59. » Boileau le sentait bien, lorsqu’il disait, malgré ses éloges officiels décernés à Mme Dacier, que « si Homère était bien traduit, il ferait l’effet qu’il a toujours fait ». […] C’est assurément de leur part une bien grande erreur.

1682. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Mémoires du général La Fayette (1838.) »

Ceux qui veulent me perfectionner dans un sens ou dans un autre ne peuvent s’en tirer qu’avec des erreurs, des inconséquences et des repentirs.

1683. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre V. Swift. » pp. 2-82

Ses frères, traités en valets, finissent par s’enfuir ; ils rouvrent le testament, et recommencent à comprendre la volonté de leur père ; Martin, l’anglican, pour réduire son habit à la simplicité primitive, découd point par point les galons ajustés dans les temps d’erreur, et garde même quelques broderies par bon sens, plutôt que de déchirer l’étoffe.

1684. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VI. Les romanciers. » pp. 83-171

Il pourra être balourd comme le capitaine Booth, joueur même, dépensier, incapable de conduire ses affaires, capable par tentation d’être un jour infidèle à sa femme ; mais il sera si sincère dans son repentir, son erreur sera si involontaire, il sera si soigneusement, si véritablement tendre, qu’elle l’aimera avec excès1084, et qu’en bonne foi il le mérite.

1685. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLe entretien. L’homme de lettres »

Il n’y avait point de jour qu’ils ne se communiquassent quelques secours ou quelques lumières ; oui, des lumières: et quand il s’y serait mêlé quelques erreurs, l’homme pur n’en a point de dangereuses à craindre.

1686. (1864) Le positivisme anglais. Étude sur Stuart Mill

La première est cachée, la seconde est visible ; la première est susceptible de vérité ou d’erreur, la seconde n’est susceptible ni de l’une ni de l’autre.

1687. (1884) Propos d’un entrepreneur de démolitions pp. -294

De toutes les femmes, la plus éloignée de la perversité, son cœur fut toujours plus grand que sa vie, plus grand que son génie et que ses erreurs, plus grand que tout, et ce cœur brûlait d’une flamme inextinguible qui dardait le ciel par-dessus toutes les têtes de tous les serpents entortillés autour des arbres de son Eden. […] Si quelque chose est démontré aux bourgeois de Paris, c’est l’abjecte niaiserie du catholicisme et, par conséquent, de toutes les formes déprécatoires ou commémoratives qui ont jailli de cette vieille racine d’erreurs.

1688. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

Le gracieux poète paya un peu cher cette erreur et quelques traits un peu trop chauds de ses poésies ; mais j’en appelle à M. de Pontmartin, qui l’a reconnu et ne s’en dédira pas, Mathieu est un vrai poète ; de plus il était amoureux, demandez à Boileau ce qui a dû en résulter, ou plutôt ouvrons le livre, et lisons. […] À l’heure que le félibrige est en pleine maturité et que la Cause, à travers les erreurs et les utopies de quelques-uns, conserve son ardeur et sa floraison superbes, nous n’avons point cru inutile de montrer le point de départ modeste de cette croisade, en faveur du provençalisme, qui n’est ni une tentative anti-française, ni une tentative anti-religieuse. […] Un homme cependant domine tous ces noms, celui de Balzac excepté, — ce géant dont le buste puissant et musculeux semble de son petit tombeau avoir conquis et dominer le champ des morts du Père-Lachaise, — méconnu de beaucoup, raillé de quelques-uns, respecté de peu, vrai chevalier de la Table-Ronde et vrai marquis de la Régence, méprisant nos petitesses et flagellant nos erreurs, celui-là, c’est Barbey d’Aurevilly.

1689. (1888) Impressions de théâtre. Première série

En vérité, l’erreur est un peu forte. […] Erreur, croyez-moi. […] Sauf erreur, Orphée doit être le Soleil, Eurydice l’Aurore et Pluton la Nuit.

/ 1715