Aussi quand venait le moment pour lui d’entrer en scène, il se présentait à l’auteur avec la netteté d’un personnage réel dont tout un ensemble de faits moraux antérieurs nécessite la conduite et le langage.
On est grand quand, à travers les huées, les colères et les trahisons, on donne à l’art et à la société une forme nouvelle, quand, par le livre ou par l’action, et mieux par les deux ensemble, on ouvre une porte fermée de l’avenir, quand on entre le premier dans l’inconnu, quand on est le conducteur d’un demi-siècle.
La vie est à nos pieds ; elle passe, mais l’ensemble de ses apparences subsiste au moins l’espace d’un long instant ; le Poète reporte son idéal dans la vie présente, et sans voir qu’il a passagèrement déchu, il veut créer une Beauté qu’il imagine vivante et mortelle comme il croit vivante et mortelle cette vie. — Il ignore encore, et peut-être l’ignorera-t-il toujours, qu’il n’a lui-même d’autre terme que l’infini ; la Vie, il ne la voit encore que comme une chose relative et concrète.
Comme on le voit, cela formait déjà un certain ensemble : on avait le docteur, le capitan, messer Pantalon, les zanni, valets fourbes ou imbéciles, Brighelle, Arlequin, Scapin, Mezzetin, Covielle, Pierrot, etc.
Ses développements avaient peu d’étendue, et formaient des espèces de surates à la façon du Coran, lesquelles cousues ensemble ont composé plus tard ces longs discours qui furent écrits par Matthieu 481.
Nous avons lu, dans la lettre de madame de Sévigné, en date du 6 janvier 1672, que madame Scarron allait voir quelquefois madame de Coulanges, et que la veille elles s’y étaient trouvées ensemble avec madame de La Fayette, Segrais, Caderousse, l’abbé Testu, Guilleragues, Brancas.
Cette littérature et cette société sont mortes ensemble et ne revivront plus.
La Comédie en est beaucoup mieux jouée tous les bons Acteurs étant ensemble pour le sérieux, et pour le comique.
Dans le morceau dont il s’agit ici la mariée est d’un joli ensemble, la tête en est bien dessinée, mais le mari vu par le dos a l’air d’un sac sous lequel on ne ressent rien ; sa robe de chambre l’emmaillotte, la couleur en est terne.
Son histoire, qui commence par ces deux volumes d’un intérêt si animé, formera un ensemble complet des progrès successifs et des extinctions alternantes du Christianisme en Chine et au Thibet.
Ils étaient gais et poignants tout ensemble, amers et légers, et il les dit, ce rebondi à la face d’abbé de Lattaignant mêlé de Chaulieu, avec un accent inconnu à tous les abbés du xviiie siècle, — un accent d’Alfred de Musset étouffé !
Mais il ne faudrait pas en faire un petit… Il y aurait, dans un pareil ouvrage, un regard profond et détaillé à porter sur les travaux d’ensemble de cette corporation littéraire à qui on avait donné la langue à garder, et sur le mérite de chacun des esprits qui à toute époque la composèrent.
Ce romanesque manuscrit dont nous parle Debay, sans nous dire quelle en était la teneur, sans déterminer où commencent et où s’arrêtent les notions qu’il y a puisées, ne nous apprend que des faits déjà connus ou insignifiants, à l’aide desquels il est facile de composer une mosaïque de pièces de rapport, jointes ensemble par le procédé d’imagination, à présent vieilli et délaissé, de Barthélemy et de Wieland, mais dont il est impossible de tirer le détail intime qui nous illumine une figure, et nous la fait réellement comprendre en la ressuscitant devant nous.
Il est de ces esprits, impuissants et nerveux tout ensemble, pour qui le perfectionnement littéraire consiste à s’effacer jusqu’au néant, à éteindre la chaleur, à diminuer le relief, à soutirer la passion, et pour qui toute page vivement écrite ou âprement pensée produit l’effet de l’écarlate sur le taureau.
Il est donc dans les meilleures conditions d’ignorance pour prendre feu bêtement et éloquemment (car la bêtise et l’éloquence peuvent parfois aller ensemble, cela s’est vu !)
On n’y trouve guères plus que ce que nous venons de voir, comme ensemble et portée : mais, nous l’avons dit, nous le tenons pour, plus dangereux qu’un livre plus fort.
Ventura a publié les sermons qu’il a prononcés devant Sa Majesté l’Empereur, à la chapelle des Tuileries, en 1857, et l’illustre théatin, dont la pensée, — comme l’on sait, — est toujours une pensée d’ensemble et d’unité profonde, les a publiés sous un titre collectif qui dit bien, en un seul mot, le sens particulier de ces discours.