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1574. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre III. Zoïle aussi éternel qu’Homère »

Un fainéant de l’Œil-de-Bœuf, talon rouge et cordon bleu, adolescent et marquis, M. de Créqui, vient à Ferney et écrit avec supériorité : J’ai vu Voltaire, ce vieux enfant. […] Au commencement de ce siècle, on menait volontiers les enfants vouées deux tombes.

1575. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre V. Le génie et la folie »

Nous qui, alors enfants, avions été nourris dans ces étranges visions, nous et pouvions pas croire que les hommes supérieurs fussent des personnes naturelles ; et nous ne pouvions nous figurer M. de Lamartine, qu’une lyre à la main et les yeux au ciel. […] Je demande maintenant si, en prenant au hasard 7 personnes d’un esprit ordinaire, on n’en trouverait pas parmi elles au moins une dont le père ou la mère, ou le grand-père, ou la grand-mère, ou les enfants, ou les frères, ou les cousins germains, auraient été affectés de l’une des innombrables affections que l’auteur prétend liées au génie par une racine commune.

1576. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Fervaques et Bachaumont(1) » pp. 219-245

Ces jeunes gens qui l’aiment auraient été contre lui des enfants terribles ! […] Mais la femme — la mère des enfants — n’a de destinée et de dignité que dans le mariage, du moins jusqu’à ce moment ; car l’effroyable mouvement qui emporte la société et l’arrache à toutes les lois chrétiennes, un de ces jours emportera aussi le mariage, et tous les bâtards y comptent bien !

1577. (1856) Articles du Figaro (1855-1856) pp. 2-6

Nous avons eu déjà mieux que cela ; il suffit pour le prouver de rappeler les noms d’Étienne Eggis, de germanique mémoire, et d’Adolphe Gaiffe, — le plus beau des enfants des hommes. […] Avant de prendre pour femme légitime la politique, il avait eu la littérature pour maîtresse ; — il m’est même revenu qu’il lui avait fait pas mal d’enfants. […] Quoiqu’il en soit, le romantisme étant demeuré, sa longue carrière durant, l’enfant gâté des jolies femmes, celles-ci, — par la raison bien simple qu’on ne saurait peindre que ce que l’on connaît bien, — continuèrent à tenir la corde dans les conceptions romantiques. […] Buthiau, qui est, dit-on, et je n’ai pas de peine à le croire, un bien bon enfant ! […] Mademoiselle Bérangère Une femme qui a toutes les candeurs mutines de l’enfant, un enfant qui a tous les charmes exquis de la femme, — est la coqueluche des étudiants.

1578. (1925) Les écrivains. Première série (1884-1894)

Fils d’un général d’Empire, Léopold-Sigisbert, comte Hugo, sa vue d’enfant fut frappée de tout l’éclat militaire de cette époque. […] Et il laisse une jeune femme et une toute petite enfant d’un an dans la plus profonde détresse. […] Il faisait des projets, des projets qu’il expliquait avec de grands gestes d’enfant. […] On savait bien qu’ils faisaient des enfants, mais c’était, sans doute, un effet du hasard et non un résultat de l’amour. […] C’est un doux homme, très maigre, très triste et qui a six enfants.

1579. (1930) Les livres du Temps. Troisième série pp. 1-288

Mauriac, mais la foi de l’enfant et du charbonnier. […] On appelle Perrault « l’Homère des enfants ». […] Mais madame ne veut pas d’enfant. […] Il la rassure et lui jure que « la volupté sera leur seul enfant ». […] Mon pauvre enfant, Souday n’aime que Valéry.

1580. (1910) Propos littéraires. Cinquième série

Les attaches de la mère à l’enfant sont coupées. […] On devrait lui interdire d’avoir des enfants, puis, s’il ne guérit pas, le supprimer. […] il se supprime lui-même et il fait des enfants qui ne vivent point. […] Les voici, mes enfants, les voici. […] Et quels enfants cela fera, il faudra voir !

1581. (1900) La vie et les livres. Cinquième série pp. 1-352

Braves enfants ! […] Ils ont eu l’héroïsme joyeux, le courage bon enfant. […] Pierre Nozière était un bon enfant. […] Comme tous ceux qui aiment, il redevint jeune, presque enfant. […] Ne fatiguons point nos enfants sous le fardeau des dissertations suscitées par les nouveaux programmes.

1582. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Appendice à l’article sur Gabriel Naudé »

Mais je vous proteste, monsieur, que, telle satisfaction que me donne ledit Père, je ne le tiendrai jamais pour autre que pour un homme plus étourdi qu’une mouche, et moins sensé ès-affaires du monde qu’un enfant ; et si d’aventure il s’obstine de ne vouloir entendre à tant de voies d’accord que je lui fais présenter par mes amis en rongeant mon frein le plus qu’il m’est possible, et qu’il veuille toujours persister en ses menteries ordinaires et en ses impostures, j’en ferai une telle vengeance à l’avenir que, s’il a évité les justes ressentiments du maître du palais de Rome en s’enfuyant à Paris sous prétexte d’être poursuivi des Espagnols qui ne pensoient pas à lui, il n’évitera pas pourtant les miens.

1583. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires du marquis d’Argenson, ministre sous Louis XV »

Glaire en effet à cette simplicité bourgeoise, à ce phlegme incorruptible, qui mieux que la philosophie du grand monde le garantissait des illusions, qui lui faisait dire à Voltaire dont, à la lecture de Pellisson, les yeux se remplissaient de la splendeur de Louis XIV : « Mon cher, vous n’êtes qu’un enfant, qui aimez les babioles et rejetez l’essentiel ; vous faites plus de cas des pompons qui se font chez mesdemoiselles Duchappe que des étoffes de Lyon et des draps de Van-Robais. » ou bien encore qui lui faisait comparer un état épuisé qui donne des fêtes pour mettre l’argent en circulation à une vieille comtesse ruinée qui ouvre brelan et donne à souper avec l’argent des cartes !

1584. (1874) Premiers lundis. Tome I « Fenimore Cooper : Le Corsaire Rouge »

Le bon Richard Fid ne peut s’empêcher de comparer la minceur élégante de ses haubans et de ses étais à la taille de Nelle Dalle, quand les cordages du corset ont été bien serrés, et, selon lui, toutes ces poulies, placées juste à la distance convenable les unes des autres, sont comme les yeux de la chère enfant sur un visage qui fait plaisir à voir.

1585. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre premier. De l’invention dans les sujets particuliers »

L’invention s’exerce de même pour l’écrivain qui fait un chef-d’œuvre par une nécessité de son génie et pour l’enfant qui fait un devoir par obéissance : les objets diffèrent, mais le procédé est essentiellement identique, et cc n’est pas ambition présomptueuse, mais sûreté de jugement que de l’appliquer à une modeste composition.

1586. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Les legs de l’exposition philosophie de la danse »

Le quadrille même, dansé par notre étoile faubourienne et par son compagnon, a une gaieté, un entrain, une gentillesse pas très distinguée, mais si bon enfant !

1587. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Malaise moral. » pp. 176-183

Mounet-Sully de ne pas réciter les strophes de l’Enfant grec ; ni pourquoi l’offrande, par les étudiants hellènes, d’une couronne à la tombe de Victor Hugo avait dû prendre des airs de cérémonie clandestine.

1588. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXIV » pp. 394-401

Elle avait trente-cinq ans en 1676, et, comme disent les Mémoires de Madame, une grosse vilaine taille , qui rappelait ses huit enfants, et elle dansait et se paraît comme une femme de dix-huit.

1589. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 169-178

Nous répéterons d’abord, d’après une foule de Critiques, que cet Ouvrage n’a été pour lui qu’un enfant adoptif dont Bacon & Chambers ne l’avoient pas fait légataire.

1590. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 181-190

Ses délassemens étoient des divertissemens d’enfant, & c’étoit par une raison très-digne d’un Philosophe, qu’il y cherchoit cette puérilité, honteuse en apparence ; il ne vouloit pas qu’ils laissassent aucune trace dans son ame : dès qu’ils étoient passés, il ne lui en restoit rien, que de ne s’être pas toujours appliqué.

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