Malheureusement, elle se prit de querelle au jeu, avec deux clabauds qu’elle laissa morts sur la place ; et le destin voulut qu’en secondant un ami elle eut la douleur de tuer, sans le connaître, son propre frère, le capitaine Miguel de Erauso. […] sous forme d’utile regret, ce calme sobre, cette stricte sécurité de ces lieux de douleur, certes, mais aussi de soins sûrs et de pain sur la planche. […] Non, non, ce sont les pauvres femmelettes du peuple qui ont gardé fidèlement les souvenirs de la Passion et de la Croix ; c’est Néron, faiseur de martyrs, qui a sauvé la foi au Christ et qui en a fait une chose de douleur et de sang. […] » Alors Thomson se lève, empoigne les rênes des mains de Saint-Hubertin, et en trois minutes il nous réintégrait les canards aux petites allures top… top… joli, sans douleur. […] Les anciens harpeurs bretons disaient que la reine Hélène, femme du roi Ban et surnommée la « Dame aux grandes douleurs », avait laissé son fils, le petit Lancelot, sur l’herbe, au bord d’un lac.
Douleur touchante et qui me rend plus sympathique encore l’honnête Petdeloup. […] Oui, assurément, après ces six jours d’empoisonnement, il va mourir dans d’atroces douleurs : mieux vaut doucement finir ! […] cette douleur est un plaisir, cette torture une jouissance. […] Un instant les deux victimes songent à échapper à tant de douleurs par le suicide : c’est encore M. […] Ce jour ne semble pas proche, car son ressentiment légitime s’accroît d’une douleur nouvelle.
. — La flamme gigantesque joue — contre le ciel même. » Les dieux périssent tour à tour dévorés par les monstres, et la légende céleste, lugubre et grandiose ici comme l’histoire humaine, annonce des cours de combattants et de héros.Nulle crainte de la douleur, nul souci de la vie. […] — Ils sentirent la crainte jusqu’au fond de leur cœur. — L’armée aurait bien voulu — rentrer dans son pays. — Leur orgueil était abattu. — Une seconde fois le terrible roulement des flots — vint les saisir. — Il n’y avait pas un d’eux qui pût revenir, — pas un des guerriers qui pût rentrer dans sa maison. — La Destinée, au milieu de leur course, — par derrière, les avait enfermés. — Là où tout à l’heure la voie était ouverte, — roulait la mer furieuse. — L’armée fut engloutie. — Les flots s’enflaient. — La tempête montait — bien haut dans le ciel. — L’armée se lamentait. — Ils criaient, ô douleur ! […] On n’acquiert point l’instinct religieux ; on l’a dans le sang et on en hérite ; il est ainsi des autres, en premier lieu de l’orgueil, de l’indomptable énergie qui a conscience d’elle-même, qui révolte l’homme contre toute domination, et l’affermit contre toute douleur.
Le 30 au matin, j’appris ce saccagement avec une douleur que je ne puis exprimer. […] Le cavalier arriva à minuit ; il trouva la mère et la fille enfermées, qui déploraient à larmes communes et avec une vive douleur la dureté de leur sort. […] On appelle cela: aller au tribunal de Dieu, et les Géorgiens soutiennent que cette voie de remettre directement à Dieu la punition d’un crime est très-bonne et très-équitable, quand la justice humaine ne peut connaître si l’accusé est coupable, ou si l’accusateur le charge faussement, Sizi et sa partie arrivés au rendez-vous, une troupe de soldats les séparèrent comme ils mettaient les armes à la main ; et la demoiselle étant morte peu après de honte et de douleur, l’autorité du prince obligea son frère à s’ajuster avec Archyle et avec Sizi.
Quant à Victor Hugo, que nous ne pensions pas avoir la douleur de faire figurer dans ce musée des génies défunts, Victor Hugo dont la longévité florissante constituait un de nos thèmes familiers, qui peut lui refuser d’avoir poussé plus loin que ses contemporains et que la plupart de ses devanciers la recherche et la mise en œuvre de l’éternelle Beauté ? […] Il apprit par une dure expérience à chanter l’une des plus grandes douleurs de son siècle, l’une de celles qui furent le plus profondément senties par l’élite de ses contemporains. […] Depuis Shakespeare, ce génie qui ne dédaignait pas d’être compatissant, personne n’avait été si pitoyable, si tendre aux douleurs des hommes, à la faiblesse et à la misère des humbles et des petits. […] M. de Laprade avait consacré ce recueil à sa mère alors étendue « sur un lit de douleur ». […] La vallée de Tempé est devenue une vallée de larmes ; par un contrat héroïque l’homme a conquis l’infini au prix de l’infinie douleur. » On comprend qu’un tel cours attirât, soulevât, transportât un auditoire enthousiaste.
Pendant que l’on m’emboîte les pieds dans la machine, je me plains d’une douleur à la cheville. […] C’est à peine si je trouve une expression de douleur dans une lettre en vers, toute familière, qu’il écrivit à notre cher compagnon, Stéphane Mallarmé. […] Vous connaissez assez la vénération que nous inspire le maître des maîtres, pour comprendre quelle dût être notre douleur et notre rage. […] Ensemble frémissez d’une douleur jumelle. […] Et ne connaissant plus leur douleur ni leur joie.
Il n’est peut-être pas inutile de remarquer qu’Anatole France introduisait sa philosophie du plaisir, son hédonisme facile et souriant, en même temps que Maurice Barrès faisait ses analyses de la volupté et rendait, je crois bien, à ce mot pompeux et décoloré, un sens nouveau et plus fort, en y ajoutant quelque chose de grave, d’âpre, de tendu qui l’apparente à la douleur plus réellement que ne font les métaphores classiques. […] Quittez vos armes désormais inutiles. » Nous laissons ces images riantes pour prendre un livre qui est consacré à l’amour, mais en même temps à la douleur, « Amori et dolori sacrum » : le titre seul annonce la magnificence et la mélancolie dont tout l’ouvrage est fait. […] Volupté, douleur, je ne sais. […] Un père et son fils, une mère et sa fille, des frères et des sœurs sont soumis à des douleurs pareilles, dans des circonstances pareilles, (et ils ne soupçonnent pas ces similitudes de leurs destinées intimes. […] Frédéric Plessis voit, comme chacun, que le mariage engendre parfois de grandes douleurs domestiques.
Il touche, il intéresse s’il parle avec douleur de sa perte, s’il est plus occupé de son ami que de tout le reste. […] Ce qu’on appelle bonheur, est une idée abstraite, composée de quelques idées de plaisir ; car qui n’a qu’un moment de plaisir n’est point un homme heureux ; de même qu’un moment de douleur ne fait point un homme malheureux. […] Hirée reçut chez lui Jupiter, Neptune & Mercure ; & quand ses hôtes prirent congé, ce bon homme, qui n’avoit point de femme, & qui vouloit avoir un enfant, témoigna sa douleur aux trois dieux. […] On sent affez que la vraie douleur ne s’amuse point à une métaphore si recherchée & si fausse. […] On cite sur-tout cet artifice avec lequel un peintre mit un voile sur la tête d’Agamemnon dans le sacrifice d’Iphigénie ; artifice cependant bien moins beau que si le peintre avoit eu le secret de faire voir sur le visage d’Agamemnon le combat de la douleur d’un pere, de l’autorité d’un monarque, & du respect pour ses dieux ; comme Rubens a eu l’art de peindre dans les regards & dans l’attitude de Marie de Médicis, la douleur de l’enfantement, la joie d’avoir un fils, & la complaisance dont elle envisage cet enfant.
La femme reste sans protecteur ; il l’épouse, il devient père, il est heureux ; il écrit à son ami de Suisse, confident de ses anciennes douleurs : « Envoyez-moi donc vos bossus, nous leur trouverons femmes… » Ceci me choque. […] Je n’ai jamais contre un meilleur Changé le meuble de l’année, L’objet usé de la journée, Sans en avoir presque douleur.
si récemment encore le souci et la douleur de mon âme ! […] Le voici : Est-ce un de ces poètes confident du cœur, consolateur de l’âme, conseiller des mauvais jours, que les hommes de tous les âges peuvent emporter avec eux dans l’exil, dans l’amour, dans le recueillement de la solitude, dans la douleur des éternelles séparations, dans l’intimité religieuse de leur conversation à voix basse avec le ciel, pour oublier la patrie, pour nourrir les chastes tendresses, pour s’envelopper du mystère des pensées infinies, pour donner des larmes sympathiques à leurs yeux, pour prêter des prières à leurs invocations secrètes, pour verser en eux dans des vers sacrés la foi et l’espérance des réunions éternelles ?
Il montre la duchesse douairière épouvantée d’avance de l’arrêt qui lui découvrira « un enfantement sans douleur, une conception sans le secours de la génération, une filiation sans paternité », etc. […] Sa sympathie, son admiration, sa douleur se répandent largement, et il s’y abandonne parce que cela se trouve dans la convenance, dans la nécessité même de son sujet.
C’est par la douleur que Pascal continua de communiquer avec les hommes, dont il s’était séparé par la solitude la plus étroite. […] Les habiles gens s’entendront mieux avec Descartes écrivant que « les poils blancs qui commencent à lui venir l’avertissent qu’il ne doit plus étudier, en physique, à autre chose qu’au moyen de les retarder. » Et ailleurs : « Qu’il n’a jamais eu tant de soin de se conserver que maintenant. » Et plus loin : « Qu’il fait un abrégé de médecine, dont il espère pouvoir se servir par provision pour obtenir quelque délai de la nature. » Ceux qui souffrent, et c’est le grand nombre, ceux qui ont la mauvaise part dans la distribution des biens de fortune, d’opinion ou de santé, ceux pour qui en particulier le Christ est venu, aimeront mieux Pascal disant dans cette sublime prière que j’ai citée : « Je ne trouve en moi, Seigneur, rien qui vous puisse agréer ; je ne vois rien que mes seules douleurs, qui ont quelque ressemblance avec les vôtres.
Or, à moins d’admettre l’opinion cartésienne des bêtes machines, qui n’a plus de partisan que je sache, il faut bien reconnaître que les animaux ont leurs sensations, leurs sentiments, leurs désirs, leurs plaisirs et leurs douleurs, leur caractère, tout comme nous ; qu’il y a là un ensemble de faits psychologiques qu’on n’a aucun droit de retrancher de la science. […] Il est certain que l’anatomiste et le physiologiste pourraient passer des siècles à étudier le cerveau et les nerfs sans se douter de ce que c’est qu’un plaisir ou une douleur, s’ils ne les avaient point ressentis.
Si sa plainte était parvenue à dominer les cris de la place publique et le tumulte des batailles, les Renés qui n’étaient plus affamés de pain et de viande lui auraient répondu : — Que nous importe votre mémoire qui décline et votre santé qui se délabre ; nous aussi nous avons nos maux et nos douleurs ; la bête de nos entrailles est gorgée ; il nous faut soûler les démons de notre cœur et de notre tête. […] Ce n’est pas tant à braver la mort, qu’à braver la douleur qu’il faudrait accoutumer les hommes.
Toutes les souffrances qui secouent l’Europe depuis soixante ans présagent l’événement et l’avènement : ce n’est point sans but que les nations sont livrées aux douleurs. […] Il courait la nuit en vomissant des flammes, en poussant des cris, en entraînant à sa suite des légions de diablotins et de sorcières ; mais une locomotive remorquant son convoi lance plus de feux, jette plus de clameurs, emporte plus de monde que lui ; il bâtissait des palais en un jour, mais voyez donc ce qui se fait au Louvre maintenant ; il donnait des trésors à ceux qui lui vendaient leur âme ; l’industrie en procure d’aussi grands, de plus inépuisables, et n’exige que du travail en échange ; il disait certaines paroles qui cicatrisaient les blessures et endormaient la douleur, mais le chloroforme en sait plus long que lui sur ce sujet.
Dans le premier moment de douleur et de surprise, Mayenne en effet, se croyant sans ressources, fut près d’en passer par cette offre accablante et de se soumettre à la nécessité.
Les dangers croissants de la famille royale, ces douleurs de chaque jour dont il était témoin et dépositaire, laissaient des empreintes profondes dans l’âme de Vicq d’Azyr et ébranlaient sa sensibilité ; il s’y voyait à son tour immiscé et compromis.