Nous aimons de loin à croire qu’il y a quelque malentendu dans cette insertion, et que la lettre de M. de Rémusat, qui n’est donnée qu’en fragment, ne contient pas toute la pensée de ce digne et sérieux écrivain.
Sully Prudhomme Je regrette que vous m’ayez si tardivement communiqué les épreuves de vos Nouvelles Chansons ; le temps me manque pour témoigner à mon gré de l’attention dont elles sont dignes.
Dans son Dialogue entre Alexandre & Titus, il plaide la cause de l’humanité contre ceux qui, sous le titre superbe de Conquérans, en sont les plus terribles fléaux, & il le fait avec une supériorité de raison & d’éloquence digne de nos premiers Ecrivains.
Il est certain que personne n’étoit plus digne de remplacer M.
On peut même dire à sa gloire, qu’il a réparé les légéretés de sa Muse, par des Productions plus dignes de ses talens.
L’Homme sociable est le fruit de la premiere, & un autre Ouvrage, intitulé les Lyonnois dignes de mémoire, le résultat de la seconde.
De tels Auteurs seront pour tous les temps de dignes objets d’admiration, ainsi que de vrais modeles.
Il a su imprimer aux Productions Romanesques, auxquelles il s’est attaché, un caractere de décence & d’utilité qui rend les siennes dignes de tous les genres de Lecteurs.
Il fut trente ans digne d’envie, Et trente ans digne de pitié.
Je crois que toute image poétique, pour être vraiment belle, doit renfermer une pensée ; et sur ce pied-là je préfère les vers d’image, dignes de ce nom, aux vers qui ne renfermeraient qu’une pensée sans image, quoique ces derniers puissent avoir aussi beaucoup de mérite. […] Je sais que Platon a banni les poètes de sa république ; mais entre nous, et je ne vous dis cela qu’à l’oreille, Platon était un ingrat, bien plus digne encore d’être compté parmi les poètes que parmi les philosophes.
D’étiquette, de carreau, de tabouret, de bonnet, de bougeoir, de façon de donner la chemise, de toutes ces chinoiseries dignes de Pékin, et qui sont le revers de la cour de Louis XIV, nous en avions assez déjà dans les Mémoires de Saint-Simon, qui ne nous les épargne pas ; car il y croyait comme un dévot croit à son culte ! […] La solennité de son récit est digne de l’histoire de ces sortes de choses ; mais son honnêteté d’historien est bien plus comique encore que sa solennité, et c’est toujours un malheur que l’honnêteté puisse être comique !
Henri Heine, ce poète charmant et si digne d’être regretté, Henri Heine a pris acte de cette réaction en termes imposants que nous rappellerons, parce qu’allemand, poète et critique d’instinct, il est sur Hoffmann plus compétent que personne : « Les véritables penseurs — dit-il — et les natures poétiques, ne veulent plus entendre parler d’Hoffmann. […] II Rien de plus creux, en effet, que ce volume d’Hoffmann ou sur Hoffmann ; et la faute n’en est pas à Champfleury, qui a remué, comme on dit, le ciel et la terre, pour rendre son ouvrage digne de l’attention des curieux et pour augmenter une gloire déjà trop grande et qui ne pouvait plus que diminuer.
Il est plus digne de l’esprit de la Providence, qu’il meure sous une plaisanterie de son pays. […] Il n’y a, en effet, que des philosophes à vocation déterminée, ou, pour mieux dire, à fringale furieuse, qui puissent avaler cette pierre digne de Saturne, que M.
Guizot, qui a opposé l’ordre et la liberté dans une antithèse connue, digne de Victor Hugo, comme il oppose aujourd’hui saint Louis à Calvin, dans une autre antithèse, n’entend sous aucun prétexte être un révolté, si protestant qu’il puisse être, et il tripote dans l’histoire pour nous prouver que cela fait deux. […] Évidemment, toute plume catholique n’est pas digne, par cela seul qu’elle est catholique, de toucher à ces deux êtres surnaturels, mais toute plume qui ne sera pas catholique s’y brisera.
Les Souvenirs (une rêverie digne de la jeunesse du Dante), L’Anse des Dames, et cette Promenade dans la Lande qui commence à donner, distincte et profonde, cette note si particulière que le génie de Maurice de Guérin ne perdra plus. […] Ce ne sont pas les grands artistes par la délicatesse et par la beauté pure de l’idéal, bien plus difficile à comprendre… Assurément cet idéal, que Guérin souffrait tant de ne pouvoir saisir comme il le voyait, pour l’emprisonner dans la forme vive et diaphane d’une langue digne de le contenir, cet idéal rayonne, comme un ciel lointain, à travers les paysages qu’il nous a peints ; mais il n’y rayonne que pour ceux qui savent l’y voir ; tandis que pour le plus grand nombre, que la réalité visible attire, ce qui constituera le grand mérite de ces paysages, c’est leur vie, c’est la vérité d’impression de ces aperçus, transposés de la vision plastique dans la vision littéraire… et qui nous effacent presque du coup les paysagistes les plus vantés : Bernardin de Saint-Pierre, Chateaubriand, madame Sand, dont la seule qualité qui n’ait pas bougé dans des œuvres déjà passées est d’être une paysagiste !
Walckenaer a publié un livre exact, ramassé partout où il y avait un renseignement à prendre, et dans lequel il a répété, en digne érudit, c’est-à-dire en cultivateur exclusif de la faculté de la mémoire, toutes les formules de l’admiration classique sur La Fontaine, sans une phrase nouvelle ni un aperçu nouveau. […] Tout est là de ce qui est important, nécessaire, digne d’être expliqué.
Le Romantisme de 1830, dont il fut un des Rois chevelus, s’y atteste par une opulente chevelure blonde, digne du peigne d’or avec lequel il la peignait peut-être, cet homme qui avait, pour les autres, le culte de soi des natures élevées et délicates, en toutes choses… Alfred de Vigny ne fut point un dandy comme Byron et comme Alfred de Musset, qui, lui, commença comme Byron et finit comme Sheridan. […] et cette pièce : La Flûte, digne d’un André Chénier devenu profond, et, pour mieux dire, enfin, tous les vers de ce recueil qui y sont marqués du double caractère fatal et stoïque de cette Muse nouvelle d’Alfred de Vigny : Qui fend l’air de son front et de ses seins altiers !