Il a lui-même accompli le pèlerinage de Rome pour visiter dans l’église de Saint-Louis le tombeau de Pauline. « Il nous semblait », dit-il, « qu’après nous être incliné sur ses cendres, nous serions plus digne de parler d’elle. » Il a contemplé le bas-relief dont M. […] La troisième période arrive enfin, qui est celle de la critique digne de ce nom, — de la critique pacifiante qui n’exalte ni ne condamne, mais qui comprend, et au regard de laquelle une étroite connexion unit les qualités aux insuffisances. […] Mendès lui-même, avec la déconcertante souplesse d’un talent qui a su se hausser jusqu’à la plus noble puissance épique dans son poème swedenborgien d’Hespérus, — digne pendant poétique de la Séraphita de Balzac. […] IV Réflexions sur l’art du roman22 I Je viens de relire le Rouge et le Noir de Stendhal, qu’une édition nouvelle, et de tous points digne du livre, a remis entre les mains des curieux de littérature. […] Le pauvre Henri Murger, qui a écrit le Manchon de Francine, ce chef-d’œuvre de sensibilité malade, a renchéri encore sur l’auteur du Dieu des bonnes gens, en faisant de ce Dieu le complaisant témoin des baisers de Rodolphe et de Mimi, dans son Requiem d’Amour, où se trouvent d’ailleurs des strophes dignes de Henri Heine : Embrassez-vous encor, je ne regarde pas, est-il censé leur dire de son balcon d’azur !
Ajoutons qu’il y a des dames et même de jeunes demoiselles, qu’il faut arranger la représentation de manière à ne point choquer leur morale sévère et leurs sentiments délicats, les faire pleurer décemment, ne point mettre en scène des passions trop fortes, qu’elles ne comprendraient pas ; tout au contraire choisir des héroïnes qui leur ressemblent, attendrissantes toujours, mais surtout correctes ; de jeunes gentlemen, comme Évandale, Morton, Ivanhoe, parfaitement élevés, tendres et graves, même un peu mélancoliques (c’est la dernière mode) et dignes de les conduire à l’autel. […] Une seule fois, dans Béatrix Cenci, il a ranimé une figure vivante digne de Webster et du vieux Ford, mais en quelque sorte malgré lui, et parce que les sentiments y étaient tellement inouïs et tendus qu’ils s’accommodaient à ses conceptions surhumaines.
En voici un vestige dans un morceau presque digne de Swift, et qui est l’abrégé de ses émotions habituelles en même temps que sa conclusion sur l’âge où nous voici1410 : « Supposons, dit-il, que des cochons (j’entends des cochons à quatre pieds), doués de sensibilité et d’une aptitude logique supérieure, ayant atteint quelque culture, puissent, après examen et réflexion, coucher sur le papier, pour notre usage, leur idée de l’univers, de leurs intérêts et de leurs devoirs ; ces idées pourraient intéresser un public plein de discernement comme le nôtre, et leurs propositions en gros seraient celles qui suivent : « 1º L’univers, autant qu’une saine conjecture peut le définir, est une immense auge à porcs, consistant en solides et en liquides, et autres variétés ou contrastes, mais spécialement en relavures qu’on peut atteindre et en relavures qu’on ne peut pas atteindre, ces dernières étant en quantité infiniment plus grande pour la majorité des cochons. […] Et pourtant ce vêtement est tissé dans le ciel et digne de Dieu1426. » — « Car la matière est esprit, manifestation de l’esprit.
C’était là, il faut le dire, une gymnastique bien peu digne de son talent. […] notre digne compatriote se sentit tellement blessé de ce manque de respect, que, transporté de colère, il saisit le drôle par sa longue queue tressée, et le précipita à bas de son cheval.
Plusieurs académiciens, entre autres Voltaire, ont donné cet exemple, qui paraît digne d’être suivi. […] Ainsi, pour réussir après lui, s’il est possible, dans cette carrière épineuse, il faut nécessairement prendre un ton qui ne soit pas le sien ; il faut de plus, ce qui n’est pas le moins difficile, accoutumer le public à ce ton, et lui persuader qu’on peut être digne de lui plaire en se frayant une route différente de celle par laquelle il a coutume d’être conduit : car malheureusement le public, semblable aux critiques subalternes, juge d’abord un peu trop par imitation ; il demande des choses nouvelles, et se révolte quand on lui en présente.
Quand Desmoulins se réclamait, avec une grossièreté digne de son patron Danton : “du sans-culotte Jésus”, il donnait une expression cynique à l’erreur qui devait être celle de ces catholiques abusés : la soi-disant conformité des Droits de l’homme et de l’Évangile. […] Vous y avez honoré d’une manière enfin digne de lui un des deux maîtres du roman français au dix-neuvième siècle, — l’autre est Balzac, — l’auteur de Rouge et Noir, de la Chartreuse, de l’Abbesse de Castro, le spirituel, le profond, l’énigmatique, le lucide Stendhal. […] Elle est, comme tous les romans historiques vraiment dignes de ce nom, une hallucination copiée. […] Le titre s’éclaire par les deux versets de saint Matthieu mis en épigraphe : « … Et le Centurion répondit : “Seigneur, je ne suis pas digne que vous entriez sous mon toit. […] J’ai lavé sa tête et je l’ai mise dans une attitude digne de lui.
Y avait-il parmi ces livres perdus des pages vraiment dignes de larmes ? […] Tout ce qui parut digne de mémoire étant fixé par des signes sur des matières durables, la femme se donna le souci et le plaisir de faire vivre ce que les hommes condamnaient à l’oubli. […] Jésus-Christ, finissant ainsi : « De votre suprême Majesté, — par l’entremise de votre si digne mère — le dernier des serviteurs. » Mme de C***, « auteur de diverses poésies », fit imprimer un poème où elle célébrait « son esprit dégagé des voluptés mondaines », comparait le vieil halluciné à « un météore égaré sur la terre, — descendu pour planter sa tente dans ces lieux ». […] Les hommes dignes de ce nom ne connaissent qu’une manière d’exercer la vie : par la lutte pour la liberté.
Si au contraire ce jury ne renferme ; pas de professionnels, au nom de quel critère discernera-t-il les écrivains dignes d’être soutenus ? […] Le plus juste éloge que l’on puisse faire de cette armée par laquelle la France a vaincu, les témoignages s’accordent là-dessus, c’est que la troupe a été digne de ses chefs, qui ont été dignes de leur troupe. […] Bailby a raison de dire qu’il faut assurer la plus large publicité à des documents pareils, relevés avec soin par des témoins dignes de foi.
Nous sommes assez heureux pour pouvoir donner la lettre simple, sérieuse et digne que le poëte écrivait à l’homme en place en le sollicitant.
Vous entrez dans une ferme, même médiocre, de cent acres par exemple ; vous trouvez des gens décents, dignes, bien vêtus, qui s’expliquent clairement et sensément, un grand bâtiment sain, confortable, souvent un petit péristyle avec des fleurs grimpantes, un jardin bien tenu, des arbres d’ornement, les murs intérieurs blanchis tous les ans à la chaux, les carreaux du sol lavés tous les huit jours, une propreté presque hollandaise ; avec cela un assez grand nombre de livres, des voyages, des traités d’agriculture, quelques volumes de religion ou d’histoire, au premier rang la grande Bible de famille.
Ce système, qui est aussi celui d’autres astronomes, paraît peu digne, peu vraisemblable ou peu conforme à la loi générale des astres.
Paysans de la banlieue rusés et cupides, escrocs de tous les mondes, notaires dignes des galères, procureurs âpres, joueurs et joueuses, bourgeois enrichis et avides de s’anoblir, gentilshommes ruinés, avides de se refaire, chevaliers entretenus, comtes à vendre aux veuves que la roture ennuie, bals, tripots, foires, lieux de rencontre et de plaisir, tous les originaux marqués, tous les endroits à la mode, toute la vie du temps : voilà ce que donne Dancourt dans ses pièces anecdotiques, et dans ses grandes comédies, avec une verve toujours en haleine, avec une sûreté singulière dans le coup de crayon qui note un geste caractéristique, ou fait sortir une silhouette vivante.
Mais nous n’avons guère de lui que des harangues de cérémonie, des discours solennels où il s’est forcé pour être majestueux et digne.
Il a écrit des romans : Cinq-Mars (1826), où l’histoire embrouille le symbole, et où le symbole fausse l’histoire, bariolage romantique de psychologie insuffisante, de description trop littéraire, et de mélodrame brutal, Stello (1832), Servitude et grandeur militaire (1835), où se trouvent des récits poignants et sobres, dignes pendants des poèmes ; il a composé des drames : un Othello (1829), une Maréchale d’Ancre (1830) et ce Chatterton surtout (1835), si sobrement pathétique, dont je ferais volontiers le chef-d’œuvre du théâtre romantique.
Mais la pensée qui lui a donné naissance et l’esprit de ses premiers travaux la rendent digne d’avoir une place parmi les choses qui durent ; cette pensée et cet esprit ont compté parmi les forces de l’esprit français à cette époque, et même en cessant de le servir, ils n’ont pas cessé de lui être conformes.
Les enfants, par exemple, doivent aimer leurs parents et les respecter sans s’inquiéter de savoir s’ils sont dignes d’affection et de respect. « Celui qui respecte son père parce qu’il est respectable, a-t-on dit, celui-là ne respecte pas vraiment son père. » De même les parents « doivent » aimer leurs enfants même ingrats et même tarés ; ils doivent les aimer tous également, paraît-il, quelle que soit la différence de leurs natures.
Mais qu’en somme cet évangile soit sorti, vers la fin du premier siècle, de la grande école d’Asie-Mineure, qui se rattachait à Jean, qu’il nous représente une version de la vie du maître, digne d’être prise en haute considération et souvent d’être préférée, c’est ce qui est démontré, et par des témoignages extérieurs et par l’examen du document lui-même, d’une façon qui ne laisse rien à désirer.