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959. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre VI. De l’emploi des figures et de la condition qui les rend légitimes : la nécessité »

De l’emploi des figures et de la condition qui les rend légitimes : la nécessité Si l’on me demandait de marquer quand doivent s’employer les figures, pour toute règle je répondrais volontiers : Jamais. […] Simplement parce que cela ne sert à rien, et qu’on ne décrit pas à ses gens les objets qu’on demande, dès qu’on en sait le nom.

960. (1890) L’avenir de la science « XIV »

La science, en effet, se conduisant par la considération intrinsèque et objective des choses, n’est pas libre elle-même d’obéir à qui veut bien lui commander : si elle était libre dans ses opinions, on pourrait peut-être lui demander telle ou telle opinion. […] Lui donner une direction, lui demander d’arriver à tel ou tel résultat, c’est une flagrante contradiction ; c’est supposer qu’elle est flexible à tous les sens, c’est supposer qu’elle n’est pas la science.

961. (1898) Inutilité de la calomnie (La Plume) pp. 625-627

Quelques personnes m’ont demandé pourquoi j’avais cru devoir rompre avec Retté. […] Car toute chose étant Dieu demande une grande ferveur.

962. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre VIII »

Il est inadmissible qu’on me demande de prononcer prouffe un mot écrit proof. […] Des journalistes français ont fondé il y a un an ou deux un cercle qu’ils baptisèrent Artistic cycle-club ; ont-ils honte de leur langue ou redoutent-ils de ne pas la connaître assez pour lui demander de nommer un fait nouveau ?

963. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Jean de Meun, et les femmes de la cour de Philippe-le-Bel. » pp. 95-104

Je vous prie, dit-il, mesdames, puisque j’ai trouvé tant de grace envers vous de m’avoir entériné ma demande, que la plus grande p… de votre compagnie commence la première, & me donne le premier coup. […] « Si Jean de Meun, dit-il, demanda, par grace, que celle qui étoit la plus lubrique d’entre elles lui donnât le premier coup, elles pouvoient se moquer de sa prière, & le fouetter toutes ensemble, sans distinction.

964. (1867) Le cerveau et la pensée « Avant-propos »

Mais enfin, tout cela admis, n’y a-t-il pas lieu de se demander si, en fait et à l’heure qu’il est, ces relations précises sont découvertes et démontrées ? […] » Dans le plus beau peut-être de ses dialogues, Platon, après avoir mis dans la bouche de Socrate une admirable démonstration de l’âme et de la vie future, fait parler un adversaire qui demande à Socrate si l’âme ne serait pas semblable à l’harmonie d’une lyre, plus belle, plus grande, plus divine que la lyre elle-même, et qui cependant n’est rien en dehors de la lyre, se brise et s’évanouit avec elle.

965. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Lépicié » pp. 275-278

Avant que d’aller plus loin, vous me demanderez ce que c’est que ce tact ? […] S’il arrive qu’on demande à un homme de goût la raison de son jugement, que fait-il ?

966. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 10, du temps où les hommes de génie parviennent au mérite dont ils sont capables » pp. 110-121

En premier lieu, les génies nez pour ces professions qui demandent beaucoup d’expérience et de la maturité d’esprit, sont formez plus tard que ceux qui sont nez pour ces professions, où l’on réussit avec un peu de prudence et beaucoup d’imagination. […] Enfin ces professions demandent un jugement mûr, et sur tout de la fermeté sans opiniâtreté.

967. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « III »

On ne risque guère davantage d’y mettre le pire : il a ses partisans. » Evidemment, c’est une boutade et La Bruyère savait à quoi s’en tenir, autant que Pascal, qui, « réglant sa montre » et se « moquant de ceux qui demandent l’heure », parle à chaque instant de « ceux qui s’y connaissent et qui ont le bon goût ».‌ […] Ainsi, nous sommes tous à peu près d’accord sur les beautés de Corneille, Molière, Homère, Racine, Cervantès, Tacite, Virgile, Montaigne, Pascal, Bossuet, Chateaubriand et tant d’autres, et M. de Gourmont aura beau nier La Fontaine et se demander si c’est de la poésie, la beauté de La Fontaine reste fixe, et même éternelle, malgré M. de Gourmont.

968. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Renan — III »

Mais je vous demande à quoi vous prétendriez reconnaître, dans ces soucis de la vingtième année de M.  […] Demandez-le à saint Augustin, à Port-Royal et à Saint-Sulpice.‌

969. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VII. La littérature et les conditions économiques » pp. 157-190

Ceux qui observent cette ruine, ces tristesses se demandent déjà, comme fait Fénelon, combien de temps la machine délabrée pourra aller encore. […]  » Massillon prêche contre la guerre, demande ce que les siècles futurs diront de ces monuments élevés pour éterniser la mémoire d’un carnage, rappelle qu’à l’origine tous les biens appartenaient en commun à tous les hommes et que la simple nature ne connaissait ni propriété privée ni partage. […] Au théâtre, il s’est formé parfois de vrais syndicats de vaudevillistes se réservant le privilège d’approvisionner une salle de spectacle et excluant tout concurrent de ce débouché monopolisé ; ce fut le triomphe de la pièce à femmes et à décors ou du vaudeville mécanique, si bien que quelques personnes ont pu se demander avec un mépris excessif, mais ayant quelque raison d’être, si le théâtre était encore un genre littéraire. Dans le roman, il s’est produit une profusion d’œuvres malsaines, flattant les appétits les plus grossiers, parce que la gaillardise était une denrée fort demandée sur le marché. […] Les autres, les plus nombreux, sont obligés d’employer leur talent comme moyen d’existence et pour ceux-ci il faut toujours se demander quel est, en dernière analyse, le groupe qui les paie ; car de sa valeur intellectuelle et morale, de la part de revenus qu’il veut ou peut consacrer à la satisfaction de ses goûts esthétiques dépend en une mesure non négligeable l’orientation des œuvres littéraires.

970. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mai 1886. »

Pour regretter d’ailleurs l’absence d’ouvrages entiers, qui ne comprend que ces auditions fragmentaires doivent être une préparation aux auditions totales que de plus en plus chacun demande chaque jour ? […] Sous les nécessités croissantes d’une lutte pour vivre, les peintres ont dû renoncer le souci de l’art, ils ont obéi, comme tous ont fait, à la loi commerciale de l’offre et de la demande ; et, dans ce marché annuel, où la concurrence les presse et leur besoin, ils ne peuvent offrir des créations artistiques, puisque l’art n’est point ce que demande une société démocratique. […] Quand il arrive qu’un Anglais est vraiment musicien, il demanda à ses compositeurs de rester dans un chaste et tranquille milieu : ils ne doivent pas passer les limites des convenances en lui offrant des mets nouveaux auxquels son palais n’est pas déjà accoutumé. […] Un cruel rédacteur en chef ne m’a donné que quelques jours pour écrire ce qui demandait plusieurs semaines, mes lecteurs me plaindront et me pardonneront ; et ils se souviendront encore que je me sers d’une langue étrangère et horriblement difficile ! […] Il tient sa harpe en main ainsi que les autres poètes ; cet instrument accompagne tous leurs chants et joue un grand rôle non-seulement dans cet acte, mais dans le cours de la partition entière, qui demande un habile artiste pour accomplir les passages compliqués qui lui sont destinés, et trop saillants pour être élagués.

971. (1828) Introduction à l’histoire de la philosophie

Il y a là-dessous une idée sans doute ; mais demandez-vous quelle elle est. […] Mais je vous demande si l’intelligence commence par une négation. […] Je ne lui demande que cela. […] Je demande si la raison peut consentir à une pareille hypothèse. […] Que lui demande-t-elle ?

972. (1905) Propos littéraires. Troisième série

Il me semble que ce qu’on doit demander à un vieillard, c’est la pensée et puis la sérénité d’âme. […] Devant un tableau, ou un roman, ou une femme, on demande à M.  […] Quand prendra-t-on donc l’habitude, lorsqu’on aura affaire à un sermon, de ne pas se demander s’il est beau, mais s’il est juste ; quand on aura affaire à un roman, de ne pas se demander s’il excite à la vertu, mais s’il est beau ; quand on aura affaire à un traité de morale, de ne pas se demander s’il est amusant, mais s’il est vrai ; quand on aura affaire à un tableau, de ne pas demander s’il est protestant ou catholique, mais s’il est joli. […] Il est étrange qu’on demande un traité de l’existence de Dieu à un opéra. […] J’en suis heureux, parce que cela, en m’interdisant de leur rien demander, m’autorise à ne leur demander rien.

973. (1914) En lisant Molière. L’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

demande Chrysalde. […] On se demande si Molière ne voyait pas ou voulait ne pas voir. […] On se demande où et comment il a été élevé. […] Parce qu’il s’est demandé à quoi bon ? […] Et pourquoi ne demander que cela à la sottise des hommes ? 

974. (1913) Les idées et les hommes. Première série pp. -368

Et l’on vous demande : « Qu’est-ce que la littérature ?  […] Ce n’est pas son projet que je lui demande, mais son désir. […] Lui demandent-ils leurs sentiments et leurs idées ? […] Il lui demanda : « Comment allez-vous ?  […] Ceci est plus significatif : nous négligions de nous demander si elles nous convenaient, et même de nous demander si l’on pouvait logiquement les réunir.

975. (1901) L’imagination de l’artiste pp. 1-286

Tout enfant crayonne, et ne demanderait pas mieux que de modeler. […] Autant que possible, nous suivrons dans ces observations l’ordre progressif, allant des œuvres qui demandent le moins d’imagination à celles qui en demandent le plus. […] Demandez-lui ce qu’il voulait dessiner ! […] S’il ne s’agissait que de copier, cela demanderait peu de peine. […] Mais on leur a demandé, pour en orner le temple, l’image du Dieu.

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