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230. (1930) Le roman français pp. 1-197

Je ne dis pas qu’ils découvrirent l’Angleterre. […] Surtout on le découvre, malgré la doctrine de l’école, qui lui en impose, foncièrement optimiste. […] Pour ceux qui n’admettent pas le miracle, essayons d’en découvrir les causes. […] Mais c’est aussi dans de petites causes que j’ai voulu découvrir certains des facteurs du talent de France. […] Pour si peu que vous cherchiez à pénétrer son œuvre, vous découvrirez bientôt qu’elle a un caractère d’apostolat.

231. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre III. Ben Jonson. » pp. 98-162

Pour découvrir ces actions et ces réponses, il faut une sorte d’inspiration et de fièvre. […] On ne découvre plus l’homme sous l’habit ; il a l’air d’un mannequin accablé sous un manteau trop lourd. —  Quelquefois, sans doute, ces habitudes de construction géométrique produisent des personnages à peu près vivants. […] On n’exige pas qu’un poëte étudie de pareilles âmes ; il suffit qu’il découvre en elles trois ou quatre traits dominants ; peu importe si elles s’offrent toujours dans la même attitude ; elles font rire comme la comtesse d’Escarbagnas ou tel Fâcheux de Molière ; on ne leur demande rien de plus. […] À la fin, ordonnant aux danseurs de se démasquer, elle découvre que les vices se sont déguisés en vertus. […] Ce qu’on découvre au bout de toutes les expériences pratiquées et de toutes les observations accumulées sur l’âme, c’est que la sagesse et la connaissance ne sont en l’homme que des effets et des rencontres.

232. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (3e partie) » pp. 249-336

« Depuis qu’on avait débouché sur Eylau le pays se montrait uni et découvert. […] Il était évident qu’à l’énergie, à la dextérité des Français, les Russes avaient voulu, sur ce terrain découvert, opposer une masse compacte, défendue sur son front par une nombreuse artillerie, fortement étayée par derrière, une véritable muraille enfin, lançant une pluie de feu. […] L’armée autrichienne de l’archiduc Charles, coupée et tronçonnée par ces manœuvres, est forcée de s’abriter sur la rive gauche du Danube et de découvrir Vienne. […] Le général Haxo, après une soigneuse reconnaissance, avait découvert à une lieue et demie au-dessus de Kowno, vers un endroit appelé Poniémon, un point où le Niémen, formant un contour très prononcé, offrait de grandes facilités pour le passage. […] Le monde a un sens, car il est l’œuvre de Dieu, le suprême Penseur des choses mortelles et immortelles ; celui qui ne découvre pas ce sens divin dans le spectacle des choses humaines n’est pas seulement un aveugle, il est un impie : Cœli enarrant gloriam Dei !

233. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXIXe entretien. Tacite (2e partie) » pp. 105-184

L’assaut donné à Rome et le combat de rues des deux partis sont peints par Tacite en traits de plume qui découvrent l’abîme de corruption d’un peuple vieilli remué dans sa fange. […] « La solitude et le silence du lieu le glacent d’effroi ; il entrouvre des portes, il recule épouvanté du vide des appartements ; fatigué d’errer misérablement ainsi, le tribun militaire, Julius Placidus, le traîne hors du sale réduit où il est découvert, ses deux mains liées derrière le dos, ses habits déchirés : spectacle ignoble ! […] « Pendant qu’Agérinus s’acquitte du message dont Agrippine l’a chargé, Anicétus fait glisser un glaive à ses pieds, puis, comme s’il l’eût surpris sur le fait d’un assassinat, il ordonne qu’on le charge de chaînes, afin de pouvoir répandre qu’Agrippine avait tramé le meurtre de l’empereur, et que, de honte de voir son crime découvert, elle s’est elle-même donné la mort. » XLV « Cependant, au bruit du péril auquel venait d’échapper Agrippine, comme si son naufrage n’eût été qu’un hasard, chacun était accouru vers le rivage. […] Le centurion, tirant son épée pour l’achever, elle découvre elle-même ses flancs, et, les présentant au glaive : Frappe au ventre, crie-t-elle au meurtrier, et, percée de nombreuses blessures, elle expire. » XLIX « Ces circonstances sont avérées.

234. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXVIIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 5-64

Je cherchai à me souvenir juste de l’air qu’Hyeronimo et moi nous avions composé ensemble, et petit à petit, note après note, dans nos soirées d’été du dimanche sous la grotte, et qui imitait tantôt le roucoulement des ramiers au printemps sur les branches, tantôt les gazouillements argentins des gouttes d’eau tombant de la rigole dans le bassin du rocher, tantôt les fines haleines du vent de nuit qui se tamise, en se coupant sur les lames des joncs de la fontaine, aiguisées comme le tranchant de la faux de mon père ; tantôt le bruit des envolées subites des couples de merles bleus, quand ils se lèvent tout à coup du fourré, avec des cris vifs et précipités, moitié peur, moitié joie, pour aller s’abattre sur le nid où ils s’aiment et où ils se taisent pour qu’on ne puisse plus les découvrir sous la feuille. […] c’était lui ; la zampogne avait fait ce miracle de me découvrir son cachot. Pour toute réponse, je ramassai l’instrument de musique à terre, et je jouai une seconde fois l’air d’Hyeronimo et de Fior d’Aliza ; mais je le jouai d’un mouvement plus vif, plus pressé, plus joyeux, avec des doigts qui avaient la fièvre et qui communiquaient aux sons le délire de mon contentement d’avoir découvert mon cousin. […] ma tante, de quoi me servait-il d’avoir découvert où il était et de lui avoir envoyé, du haut d’une tour, une voix de famille de notre montagne, si je n’avais aucun moyen de l’approcher, de le consoler, de le justifier, de le sauver des sbires ses ennemis, sans doute acharnés à sa mort ?

235. (1902) Le culte des idoles pp. 9-94

Taine veut découvrir La Fontaine tout entier de la première à la dernière page. […] Ce serait infiniment douloureux si ce n’était si comique ; nul, en effet, ne le détrompa ; il parvint à faire croire qu’il était né pour découvrir les plus secrètes délicatesses d’une âme féminine ; et après le livre ridicule de la Fille Élisa parurent ces œuvres extravagantes, La Faustin, Chérie, où quelques bécasses prétendirent se reconnaître, subissant la suggestion d’une enfant devant son maître d’école. […] Il y a des amateurs de tableaux qui vous parleront avec admiration de tel primitif espagnol qu’ils ont découvert quelque part et qui ignorent les Vélasquez et les Murillo les plus célèbres : M. de Goncourt était pareil à eux. […] Espérons toutefois que nous n’attendrons pas un siècle pour pouvoir lire Nietzsche en paix sans avoir devant nous un imbécile qui nous crie : « J’ai découvert le monde ! 

236. (1881) La psychologie anglaise contemporaine «  M. Georges Lewes — Chapitre II : La Psychologie »

L’observation la plus patiente des astres ne révélera pas plus le secret de leurs mouvements, que l’observation la plus attentive des états de conscience ne découvrira leurs lois. […] Et si l’observation et l’induction patientes nous ont permis de découvrir quelque chose dans l’ordre de la nature, dans la cristallisation et les marées, sans l’aide de la métaphysique ; elles peuvent aussi nous permettre de comprendre quelque chose aux lois de la vie244. » III La théorie de la conscience, dont nous abordons l’étude, est originale à divers égards. […] Ainsi les plantes indigènes qui ont servi de nourriture et de nid à des générations successives sont négligées pour des plantes nouvelles que l’insecte découvre actuellement pour la première fois. […] Ce que nous appelons les conditions, ce sont les facteurs analytiques que nous avons découverts dans le fait.

237. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre V. Des ouvrages d’imagination » pp. 480-512

Commençons par examiner quels sont ces moyens, et nous serons conduits naturellement à quelques aperçus sur les ressources nouvelles qui peuvent encore se découvrir. […] Les hommes qui veulent faire recevoir leurs vices et leurs bassesses comme des grâces de plus, dont la prétention à l’esprit est telle qu’ils se vanteraient presque à vous-même de vous avoir habilement trahi, s’ils n’espéraient pas que vous le saurez un jour, ces hommes qui veulent cacher leur incapacité par leur scélératesse, se flattant que l’on ne découvrira jamais qu’un esprit si fort contre la morale universelle est si faible dans ses conceptions politiques, ces caractères si indépendants de l’opinion des hommes honnêtes, et si tremblants devant celle des hommes puissants, ces charlatans de vices, ces frondeurs de principes élevés, ces moqueurs des âmes sensibles, c’est eux qu’il faut vouer au ridicule qu’ils préparent, les dépouiller comme des êtres misérables, et les abandonner à la risée des enfants. […] La vie s’écoule, pour ainsi dire, inaperçue des hommes heureux ; mais lorsque l’âme est en souffrance, la pensée se multiplie pour chercher un espoir, ou pour découvrir un motif de regret, pour approfondir le passé, pour deviner l’avenir, et cette faculté d’observation, qui, dans le calme et le bonheur, se porte presque entièrement sur les objets extérieurs, ne s’exerce dans l’infortune que sur nos propres impressions.

238. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXIIIe entretien. Chateaubriand, (suite) »

Ce fut alors que ses ennemis découvrirent l’Essai sur les Révolutions, publié et retiré de la publicité par les conseils de ses amis, pour être remplacé par le Génie du Christianisme. […] Que celui que le chagrin mine s’enfonce dans les forêts ; qu’il erre sous leur voûte mobile ; qu’il gravisse la colline, d’où l’on découvre d’un côté de riches campagnes, de l’autre le soleil levant sur des mers étincelantes, dont le vert changeant se glace de cramoisi et de feu ; sa douleur ne tiendra point contre un pareil spectacle : non qu’il oublie ceux qu’il aima, car alors ses maux seraient préférables ; mais leur souvenir se fondra avec le calme des bois et des cieux : il gardera sa douceur et ne perdra que son amertume. […] Du haut de ma fenêtre, je vis dans l’abîme de la rue le convoi d’une jeune mère ; on la portait, le visage découvert, entre deux files de pèlerins blancs ; son nouveau-né, mort aussi et couronné de fleurs, était couché à ses pieds. » XLII Chateaubriand fit une imprudence qui choqua l’ambassadeur et tout le corps diplomatique de Rome.

239. (1894) Propos de littérature « Chapitre II » pp. 23-49

En cherchant dans les choses l’image de l’infini, en forçant les choses à exprimer l’infini, le Poète en découvre le signe en lui-même. […] Encore, si l’unité formelle de l’ensemble est malaisée à saisir, on y découvre sans peine une unité générale d’impression, l’unité parfaite du style, avec une certaine atmosphère morale qui ne cesse de prêter sa couleur à toute l’œuvre. […] On découvrirait malaisément en ses œuvres une seule allégorie, mais il ne répugne pas à la forme didactique, dont il s’efforce de sauver la sécheresse par des images diverses, sans pouvoir lui enlever ce défaut : qu’elle limite l’idée et la glace en la précisant outre mesure.

240. (1890) L’avenir de la science « XIII »

Les résultats n’ont d’ordinaire toute leur pureté que dans les écrits de celui qui le premier les a découverts. […] Les premiers qui ont étudié Manou ou le Mahâbhârata y ont découvert ce qu’il a fallu trois ou quatre cents ans pour apercevoir dans Homère et Moïse. […] Il est triste de songer que les trois quarts des choses de détail que l’on cherche sont déjà trouvées, tandis que tant d’autres mines où l’on découvrirait des trésors restent sans ouvriers, par suite de la mauvaise direction du travail.

241. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Notice historique sur M. Raynouard, par M. Walckenaer. » pp. 1-22

À peine admis à l’Académie française, il avait songé aux moyens de corriger et d’améliorer le Dictionnaire, et cette pensée le porta à s’occuper des origines de la langue ; c’est ainsi qu’il fut insensiblement conduit à rechercher ce qui restait des anciens troubadours, et bientôt, l’horizon s’étendant devant lui, il découvrit tout un monde. […] Raynouard s’attache à découvrir, à comparer, à serrer de près, et qui lui servent de point de départ. […] Raynouard ; mais, tout en suivant et caressant cet enfant gâté, l’érudit laborieux et sagace déchiffrait des manuscrits, recueillait d’anciens textes, retrouvait des poésies charmantes ; il trouvait même, sans trop le dire, ou du moins en ne le disant qu’incidemment, des grammaires en vieux langage où étaient indiquées avec précision les règles de l’ancienne langue des troubadours : il s’en prévalait adroitement pour dénoncer ces règles, pour les découvrir, pour remettre l’ordre et la régularité là où, au premier coup d’œil, on aurait été tenté de ne voir que hasard et confusionb.

242. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Œuvres de Louis XIV. (6 vol. in-8º. — 1808.) » pp. 313-333

Louis XIV a lui-même exposé la première idée qu’il se fit des choses, et cette première éducation intérieure qui s’opéra graduellement dans son esprit, ses premiers doutes en vue des difficultés, ses raisons d’attendre et de différer ; car « préférant, comme il faisait, à toutes choses et à la vie même une haute réputation, s’il pouvait l’acquérir », il comprenait en même temps « que ses premières démarches ou en jetteraient les fondements, ou lui en feraient perdre pour jamais jusqu’à l’espérance » ; de sorte que le seul et même désir de la gloire, qui le poussait, le retenait presque également : Je ne laissais pas cependant de m’exercer et de m’éprouver en secret et sans confident, dit-il, raisonnant seul et en moi-même sur tous les événements qui se présentaient ; plein d’espérance et de joie quand je découvrais quelquefois que mes premières pensées étaient les mêmes où s’arrêtaient à la fin les gens habiles et consommés, persuadé au fond que je n’avais point été mis et conservé sur le trône avec une aussi grande passion de bien faire sans en devoir trouver les moyensm. […] Je ne découvre rien de cette inquiétude, rien de cette rhétorique ou de cette simplicité affectée dans les pages qui composent les Mémoires historiques de Louis XIV. […] Ce discours nous livre à nu Louis XIV jeune, dans son premier appareil d’ambition : « Il me semble, dit-il, qu’on m’ôte de ma gloire quand on en peut avoir sans moi. » Ce mot de gloire revient à chaque instant dans sa bouche, et il finit lui-même par s’en apercevoir : « Mais il me siérait mal de parler plus longtemps de ma gloire devant ceux qui en sont témoins. » Dans cette exaltation et ce commencement d’apothéose où on le surprend, on le trouve pourtant meilleur et valant mieux que plus tard : il a quelques mots de sympathie pour les amis, pour les serviteurs qui s’exposent et se dévouent sous ses yeux : « Il n’y a point de roi, dit-il, pour peu qu’il ait le cœur bien fait, qui voie tant de braves gens faire litière de leur vie pour son service, et qui puisse demeurer les bras croisés. » C’est pourquoi il s’est décidé à sortir de la tranchée et à rester exposé au feu à découvert : dans une occasion surtout, dit-il, « où toutes les apparences sont que l’on verra quelque belle action, et où ma présence fait tout, j’ai cru que je devais faire voir en plein jour quelque chose de plus qu’une vaillance enterrée ».

243. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le cardinal de Richelieu. Ses Lettres, instructions et papiers d’État. Publiés dans la Collection des documents historiques, par M. Avenel. — Premier volume, 1853. — I. » pp. 224-245

Lorsque son Testament politique parut en 1687, de bons juges y reconnurent le cachet du maître : Ouvrez son Testament politique, dit La Bruyère, digérez cet ouvrage : c’est la peinture de son esprit ; son âme tout entière s’y développe ; l’on y découvre le secret de sa conduite et de ses actions ; l’on y trouve la source et la vraisemblance de tant et de si grands événements qui ont paru sous son administration : l’on y voit sans peine qu’un homme qui pense si virilement et si juste a pu agir sûrement et avec succès, et que celui qui a achevé de si grandes choses, ou n’a jamais écrit, ou a dû écrire comme il a fait. […] Bien que ce premier ministère assez obscur, séparé du second, si glorieux, par un intervalle de sept ans, n’ait duré que cinq mois (31 octobre 1616-24 avril 1617), on y découvre déjà, à y regarder de près, les traits distincts de la politique de Richelieu, l’application vigoureuse de ses principes aux mêmes maux qu’il guérira plus tard, et l’efficacité commençante des mêmes remèdes qui étaient sur le point d’opérer quand l’assassinat du maréchal d’Ancre vint tout rompre et tout remettre en suspens. […] Le prince de Condé à peine arrêté, et pour se racheter de prison, propose de tout révéler et de découvrir tous les secrets de son parti et de sa cabale : « Ce qui ne témoignait pas tant de générosité et de courage, remarque Richelieu, qu’une personne de sa condition devait avoir. » C’est alors que la reine se voit en mesure de former décidément son Conseil des ministres, qu’elle avait déjà changé en partie : à une nouvelle situation il fallait une politique nouvelle.

244. (1874) Premiers lundis. Tome II « Chronique littéraire »

Le siècle va vite ; il se hâte ; je ne sais s’il arrivera bientôt à l’une de ces vallées immenses, à l’un de ces plateaux dominants, où la société s’assoit et s’installe pour une longue halte ; je ne sais même si jamais la société s’assoit, se pose réellement, et si toutes les stations que nous croyons découvrir dans le passé de l’histoire, ne sont pas des effets plus ou moins illusoires de la perspective, de pures apparences qui se construisent ainsi et jouent à nos yeux dans le lointain. […] L’attente était grande, bruyante, mais non orageuse ; des sentiments divers planaient en rameur sur cette multitude passionnée ; on demandait le Chant du Départ, on chantait la Marseillaise ; puis la toile, se levant avec lenteur, découvrit une vue merveilleuse de Venise que saluèrent mille applaudissements : « Admirable jeunesse, me disais-je, qui trouves place en toi pour toutes les émotions, qui aspires et t’enflammes à tous les prestiges ; va, tu seras grande dans le siècle, si tu sais ne pas trop t’égarer, si tu réalises bientôt le quart seulement de ce que tu sens, de ce que tu exhales à cette heure ! 

245. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre III. De l’émulation » pp. 443-462

Quelques esprits s’alimentent du seul plaisir de découvrir des idées nouvelles ; et dans les sciences exactes surtout, il y a beaucoup d’hommes à qui ce plaisir suffit. […] Lorsqu’au contraire les faveurs de l’opinion dépendent aussi des faveurs d’un homme, la pensée ne peut se sentir libre dans aucune de ses conceptions : loin de se consacrer à découvrir la vérité, ses bornes en tout genre lui sont prescrites.

246. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Ernest Renan, le Prêtre de Némi. »

Sur la terrasse du rempart, d’où l’on découvre à l’horizon les murs de Rome naissante, nous rencontrons nos contemporains, des députés de l’extrême droite, des « centre gauche », des opportunistes et des anarchistes. […] Mais— et je retourne ici ma proposition, — s’il est candide, il reste complexe, et j’avoue que cette complexité ne permet pas de voir toujours très clairement l’homme de foi que j’ai découvert dans le Prêtre de Némi, et qui s’y trouve.

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