— Il vaut mieux vous calmer, madame, croyez-moi. […] Pour faire croire à la tragédie, les modernes abusent du fait tragique. Et personne n’y croit. […] Jusque-là, on pouvait le croire le héros du drame : à présent, un bon quart du drame va se jouer sans lui. […] Je ne crois pourtant pas qu’homme au monde ait conçu depuis vingt siècles quelque idée dont les grecs n’aient eu l’intuition.
Cela doit nous encourager à ne pas nous croire trop provincial ni trop dupe. […] Nous ne le croyons pas.
Les ingénieurs étaient donc à l’œuvre ; on essayait de tracer à la moderne bande des novateurs dramatiques une route qui tournât les temples de Racine et de Corneille et qui n’en fût pas écrasée ; car les vieux critiques, logés dans ces temples, en faisaient des espèces de forteresses d’où ils tiraient sur les nouveaux venus et croyaient leur barrer le passage. […] Le faux historique, l’absence d’étude dans les sujets, le gigantesque et le forcené dans les sentiments et les passions, voilà ce qui a éclaté et débordé ; on avait cru frayer le chemin et ouvrir le passage à une armée chevaleresque, audacieuse mais civilisée, et ce fut une invasion de barbares.
J’ai cru qu’il était permis de parler à l’entre-sol un peu plus librement qu’au premier. […] Entre tant d’écueils à travers lesquels je naviguais, si j’ai touché par accident sur quelques-uns, qu’il me suffise de me rendre ce témoignage que je ne crois pas avoir cédé à la crainte de déplaire quand j’ai été indulgent, ni à aucun sentiment hostile quand j’ai été plus sévère.
Je ne sais quel effet la littérature de ce temps-ci fera dans l’avenir à ceux qui la regarderont à distance respectueuse ; il est à croire que, moyennant les inclinaisons de la perspective, et un peu de bonne volonté et d’illusion chez les spectateurs, tout cela prendra une tournure, une configuration générale et appréciable, une sorte de simplicité. […] Je crois pouvoir affirmer que tout écrivain qui a ce qu’on appelle du succès, c’est-à-dire qui réunit des lecteurs autour de son œuvre ; que tout homme qui est assez heureux, assez malheureux veux-je dire, pour être en butte à l’admiration, aux éloges, à la haine et aux critiques, n’a pas un moment laissé reposer sa plume sur ses compositions… Dans mon enfance on m’a montré, comme un glorieux témoignage du génie de Bernardin de Saint-Pierre, la première page de Paul et Virginie, écrite quatorze fois de sa main.
Il produisit de l’émotion dans le cercle charmant et distingué de l’Abbaye-aux-Bois, et Mme Récamier, qui avait été fort rigoureuse à Benjamin Constant vivant, crut devoir à sa mémoire de le justifier contre des vérités sévères. […] Entrevue avec Bonaparte, je crois le 10 avril.
Il n’est pas mal assurément, messieurs, que dès que quelqu’un se croit victime d’une injustice ou croit apercevoir un abus, il s’écrie : « J’en appellerai au Sénat. » Le Sénat ne saurait décourager un sentiment si honorable de confiance en sa justice.
On croit y voir la probité s’exprimer par la bouche de Cicéron, & combattre l’injustice avec les armes de Démosthene. […] Ce n’est pas certainement ainsi qu’auroient répondu nos petits esprits si pleins d’eux-mêmes, eux qui croient tout tenir de leur propre fonds, & qui ne peuvent réellement s’approprier que le ridicule de leurs prétentions.
Dites, monsieur, que vous y consentez ; je vous ai toujours cru le cœur honnête et sensible. […] Comme il promet toujours une récompense pour un sacrifice, on croit ne rien lui céder en lui cédant tout ; comme il offre à chaque pas un objet plus beau à nos désirs, il satisfait à l’inconstance naturelle de nos cœurs : on est toujours avec lui dans le ravissement d’un amour qui commence, et cet amour a cela d’ineffable, que ses mystères sont ceux de l’innocence et de la pureté.
Car il ne faut pas croire qu’on fasse, comme on veut, abstraction de ses préjugés. […] Et puis croyez-vous qu’il fût indifférent de savoir, avant de prendre le crayon ou le pinceau, quel était le sujet du sermon ; si c’était ou l’effroi des jugements de Dieu, ou la confiance dans la miséricorde de Dieu, ou le respect pour les choses saintes, ou la vérité de la religion, ou la commisération pour les pauvres, ou un mystère, ou un point de morale, ou le danger des passions, ou les devoirs de l’état, ou la fuite du monde.
Les vers du grand Corneille, l’appareil de la scéne et la déclamation des acteurs nous en imposent assez pour nous faire croire qu’au lieu d’assister à la représentation de l’évenement, nous assistons à l’évenement même, et que nous voïons réellement l’action et non pas une imitation. […] Le tableau d’Attila peint par Raphaël ne tire point son mérite de ce qu’il nous en impose assez pour nous séduire et pour nous faire croire que nous voïons véritablement saint Pierre et saint Paul en l’air, et menaçans l’épée à la main ce roi barbare entouré des troupes qu’il menoit saccager Rome.
Et comme je regardais ce bel endroit, Soudainement je crus respirer une si douce odeur D’églantier, que certainement Il n’y a point, je crois, de cœur au désespoir, Ni si surchargé de pensées chagrines et mauvaises, Qui n’eût eu bientôt consolation S’il eût une fois senti cette douce odeur. […] Croyez-vous que moi et tout notre couvent nous ne suffisions pas à prier pour vous ? […] Ces jeunes et vaillants esprits avaient cru apercevoir le temple du vrai ; ils s’y ruèrent la tête basse, par légions, avec une vélocité et une énergie de barbares, enfonçant la porte, escaladant les murs, précipités dans l’enceinte, et se trouvèrent au fond d’une fosse. […] On récite une leçon et on psalmodie un catéchisme ; même au paradis, même dans l’extase et dans les plus divins ravissements de l’amour, Dante se croit tenu de faire acte de mémoire exacte et d’orthodoxie scolastique. […] Écoliers jusqu’à la vieillesse, ils ont l’air de croire que toute vérité, tout esprit est dans leur gros livre relié en bois, qu’ils n’ont pas besoin de trouver ou d’inventer par eux-mêmes, que tout leur office est de répéter, que c’est là l’office de l’homme.
devons-nous croire que les premières générations humaines qui firent usage de la parole eurent une parole intérieure à demi tactile, à demi sonore, et qu’il fallut plusieurs siècles pour opérer cette purification de la parole intérieure qui, de nos jours, chez l’enfant, se produit vraisemblablement en quelques années ? […] Ce ne sont là que des images ; il est possible, nous le croyons du moins, et nous espérons le prouver tout à l’heure, d’expliquer sans mythologie pourquoi l’âme se refuse les états étendus et non les autres, pourquoi elle associe si fortement les deux idées de moi et de pure succession. […] On peut croire que celle-ci est extériorisée la première, en même temps que les autres sons extérieurs et par les mêmes motifs. […] Cette connaissance constitue comme un sens du probable, du possible, du réel, sens non pas inné, mais acquis : c’est le bon sens dans son application à la simple expérience ; ce qui le contrarie, ce qui l’étonne, nous nous refusons à le croire réellement extérieur. […] Pour peu qu’un des caractères du non-moi appartienne, même faiblement, à ces états du moi, rien ne les retenant au moi, ils passent facilement au non-moi : le poète croit entendre la Muse alors qu’il n’entend que sa parole intérieure.
Nous n’en croyons rien : la jalousie est une petitesse et une gaucherie. […] Nous croyons donc le système historique de M. […] Je le crois, et je dis tout de suite que, dans mon opinion, cette qualité, c’est l’intelligence. […] Il voulut s’éloigner d’une épouse qu’à tort ou à raison il croyait coupable. […] Nous fûmes vengés, nous Français, de ce cruel ennemi, car il put nous croire victorieux pour jamais, il put douter de l’excellence de sa politique et trembler pour l’avenir de sa patrie.
Néanmoins elle est bonne femme au fond, disent les pensionnaires, qui la croient sans fortune en l’entendant geindre et tousser comme eux. […] Certes elle se croyait, sous le rapport de la fortune, un parti sortable. « Quant au reste, je vaux bien le bonhomme ! […] vous vous croirez attaché à leur peau, vous croirez être agité vous-même par leur marche. […] Lepître se crut donc obligé de réparer l’oubli de mon père ; mais la somme qu’il me donna mensuellement fut médiocre, car il ignorait les intentions de ma famille. […] « Cette fois M. de Chessel la crut franche et me jeta des regards complimenteurs.
C’est surtout, croyons-nous, la difficulté d’en modifier l’ordre. […] Pour apprendre un exercice physique, nous commençons par imiter le mouvement dans son ensemble, tel que nos yeux nous le montrent du dehors, tel que nous avons cru le voir s’exécuter. […] Qu’on passe en revue les cas, assez rares d’ailleurs, de surdité verbale avec conservation des souvenirs acoustiques : on notera, croyons-nous, certains détails caractéristiques à cet égard. […] L’erreur de Stricker 57 a été de croire à une répétition intérieure intégrale de la parole entendue. […] On croirait, à entendre certains théoriciens de l’aphasie sensorielle, qu’ils n’ont jamais considéré de près la structure d’une phrase.
Ainsi à n’est jamais adverbe, comme quelques Grammairiens l’ont cru, quoiqu il entre dans plusieurs façons de parler adverbiales. […] Je crois qu’en ces occasions il y a une ellipse synthétique. […] Ainsi nous croyons que l’on doit conserver ces anciennes dénominations, pourvû que l’on explique les différens usages particuliers de chaque cas. […] Puto te esse doctum ; mot à mot, je crois toi être sçavant ; & selon notre construction usuelle, je crois que vous êtes savant. […] ) celui qui croit embellir un sujet, unam rem, en y faisant entrer du merveilleux.