ou à l’art moderne, qu’il annonce, mais qu’il annonce trop tard, après coup, sans avoir contribué à son avènement ? […] Voilà qu’au hasard de ses méditations, l’homme qui y chauffe ses tibias donne un coup de pincettes, et soudain jaillit une flamme brillante et joyeuse. Pourquoi s’élance-t-elle ainsi tout à coup ? […] Ce coup de pincettes, il peut se faire, hélas ! […] La chose est incertaine ; ce qui est certain, en revanche, c’est que, si la bûche est éteinte et froide, aucun coup de pincettes n’en éveillera jamais la flamme.
Cependant, devançant tous les autres cavaliers, Giabal était au moment d’atteindre Giafar, lorsqu’il lui crie : « Pince-lui l’oreille droite, et donne un coup d’étrier ! […] Et, du reste, il avait soin, en exagérant la gravité de sa position, de placer ses fonds en rentes viagères, ce qui quadruplait du coup ses revenus. […] est-ce qu’il ne semble pas tenir de son père le vigoureux coup de marteau ? […] Ceux qui sont sous le coup de l’excitation, naturelle ou artificielle, ont des idées, mais interrompues, éparses, fugitives : ce qui y manque, c’est le lien, la suite. […] Si l’on « éprouve un frisson, en lisant l’Iliade, au moment « où le poète met Achille et Hector en présence, « on a le cœur serré devant la toile de Rubens où « le soldat romain porte au flanc du Christ un coup « de lance qui le traverse ; Il y a dans ce coup de « lance une impulsion, une force homérique, que « je n’ai jamais pu oublier. » Est-il nécessaire d’ajouter que Delacroix, quoiqu’il admirât Rubens par-dessus tout, ne laissait pas d’éprouver aussi une vive admiration pour Michel-Ange, Véronèse, Rembrandt, le Corrége et Raphaël ?
Il semble qu’une excitation diffuse, même peu différenciée, apporte un supplément de force utile ou nécessaire ; elle est le coup de fouet qui fait partir l’esprit. […] Après coup on est aisément porté à donner aux démarches de l’esprit beaucoup plus de régularité et de rectitude qu’elles n’en eurent. […] Médée suivant sa rivale dans toutes les joies de son orgueil ingénu, et tout à coup, au moment où, saisie par les premières atteintes du mal, Créuse s’écrie : “Qu’ai-je donc ? […] Tout à coup, je m’arrête. […] Ma réflexion se dramatise d’elle-même et d’une façon si heureuse que je la croyais voulue… après coup.
Je remarquerai, en passant, qu’on ne sçauroit ménager dans une piece plusieurs de ces situations, qu’à la faveur d’un nombre d’incidens qui changent tout à coup la face des choses, et qui mettent ainsi les personnages dans des situations nouvelles et surprenantes. […] Je suppose d’abord qu’il n’y ait qu’un simple travestissement, et que l’auteur n’ait prétendu y mêler aucun trait de critique ; je dis qu’alors même, plus ce badinage sera heureux, plus il portera de coup à la tragedie. […] L’action s’échaufe vers le milieu ; et enfin la catastrophe, quoique touchante, manque son coup, ou ne porte que foiblement, parce que le coeur n’a pas recû assez d’atteinte pour s’unir aux personnages avec toute la sensibilité dont il est capable. […] Où prendre encore un coup les originaux de semblables discoureurs ? […] La pesanteur du coup souvent nous étourdit, … etc.
Qu’importe, après tout, si chacun n’emploie pas contre elle les mêmes armes : coups de trique ou piqûres d’épingle, l’essentiel, n’est-ce pas ? […] de toute sa force, et la rencontre si rudement que la pauvre petite tomba du coup. […] Encore un coup, il n’est qu’un serviteur du bien, et toute vanité lui demeure étrangère. […] René Boylesve, en indiquant sa conception idéale du roman, n’avait du coup simplifié ma tâche, et défini son œuvre elle-même. […] Encore un coup, pourquoi balanciez-vous à l’écrire ?
Vers la fin du siècle, un concours subit de circonstances extraordinaires l’étale tout d’un coup à la lumière et le dresse à une hauteur que nul âge n’avait connue. […] Ces bonnes gens qui se chauffaient en fumant au coin d’un poêle, et ne semblaient propres qu’à faire des éditions savantes, se trouvent tout d’un coup les promoteurs et les chefs de la pensée humaine. […] Une fois ayant jeté les yeux sur une estampe qui représentait un soldat tué, et à côté de lui sa femme, son enfant et son chien dans la neige, tout d’un coup, involontairement, il fondit en larmes. […] Son premier volume publié, il devint tout d’un coup célèbre. […] Tout d’un coup une secousse violente avait changé cet instinct en passion et cette opinion en fanatisme.
Si M. de Meilhan avait eu chance réellement de devenir contrôleur général, cela eût suffi pour le perdre du coup. […] M. de Meilhan montre très bien ce duel engagé entre un monarque armé, qui se tient sur la défensive, et des agresseurs à outrance, pour qui tous les moyens sont bons : « Dans cette lutte sanglante de la royauté et de la démocratie, on croit voir, dit-il ingénieusement, deux combattants, dont l’un, bien supérieur en force, se contente de parer, et ménageant sans cesse la vie de son adversaire, finit par tomber sous les coups qu’il aurait pu prévenir. » Revenant sur sa distinction entre ce qui a été véritablement principe, cause, ou occasion, M. de Meilhan (et ceci est chez lui une vue originale) insiste sur cette idée favorite, qu’on a exagéré l’influence directe des écrivains sur la Révolution française.
Il y inspire un tendre intérêt à une jeune dame qui, après bien des troubles et des luttes secrètes de cœur, devient veuve fort à propos, et qui n’aurait plus qu’à l’épouser si lui-même, forcé par l’honneur de se rendre à l’armée de Condé, il n’était fait prisonnier les armes à la main et condamné à périr sur l’échafaud ; il ne s’y dérobe qu’en se donnant la mort et en se frappant d’un coup de stylet, exactement comme Valazé. […] On joue au trente et quarante, et tout en se promenant, en attendant le coup et surveillant sa carte, on dit quelques mots : « Comme c’est affreux !
Royer-Collard eut de hautes et belles paroles, et surtout appropriées aux temps : elles tombaient de tout leur poids dans cette Chambre royaliste qu’il adjurait de ne pas vouloir être plus sage que le roi, ou moins clémente que lui ; de ne point rentrer et se traîner dans les voies révolutionnaires, en voulant combattre l’esprit de la Révolution ; de ne pas infirmer la justice, en mettant à une trop rude épreuve la conscience du juge ; de ne pas intercepter le pardon et de ne pas lui faire rebrousser chemin, après qu’il était descendu du trône ; de ne pas ériger après coup contre des condamnés un surcroît de peines rétroactives ; de ne pas introduire sous le titre d’indemnités, et dans une loi d’amnistie, l’odieuse mesure des confiscations expressément abolies par la Charte : « Les confiscations, nous ne l’avons pas oublié, disait-il avec l’autorité d’un témoin aussi pur que les plus purs, sont l’âme et le nerf des révolutions ; après avoir confisqué parce qu’on avait condamné, on condamne pour confisquer ; la férocité se rassasie ; la cupidité, jamais. […] Un jour, non pas en 1815, mais depuis, sur une question assez peu importante, il monta à la tribune, et débuta ainsi tout à coup : « Que ne suis-je né dans un pays où il suffit de dire : La loi le défend !
fait le marchand, le bonheur ne joue pas, il calcule. » Le moine vient à son tour : — « L’heureux croit, mes frères, la beauté prie. » Mais tout à coup : — « Malédiction ! […] Et ce sera conséquemment 1701 qui sera la première année du xviiie siècle de l’Église. » Mais encore un coup, cela est bon pour un ami du savant chronologiste Tillemont.
Maintenant ce sera un jardin public, et peut-être, au lieu des fleurs, n’y trouvera-t-on plus que de la jonchée… Et pourquoi tout donner d’un coup ? […] Reinhold Dezeimeris. — Et puis, tout n’est point parfait du premier coup.
Comment le germe qui dormait s’anime-t-il tout à coup ? […] Je l’ai vu, grimpé sur une corniche à 60 pieds du pavé, dessiner debout aussi bien que s’il avait été dans son cabinet. » Le premier grand travail dont il ait été chargé a été la restauration de l’église de Vézelay ; cette grande et belle église, chef-d’œuvre des architectes clunisiens, était en si mauvais état, qu’il avait été plus d’une fois question de la démolir ; il était à craindre qu’au premier coup de marteau tout ne tombât.
Pendant ces siècles intermédiaires, xive et xve , on alla en effet s’embarrassant de plus en plus et comme de gaieté de cœur, jusqu’à épuisement, dans une forme artificielle, dans un labyrinthe de subtilités dont on eut toutes les peines du monde à se dégager ensuite et dont on ne se serait pas tiré sans un heurt violent et un vigoureux coup de coude donné d’ailleurs. […] Malgré l’épuration sensible qui s’était faite dans notre poésie depuis Marot et l’aisance aimable qu’il y avait introduite, on n’était point décidément sorti de la fausse voie qui avait ramené notre langue poétique à une sorte d’enfance et qui semblait confiner notre invention dans un cercle de puérilités pédantesques : pour remettre les choses de l’esprit en digne et haute posture, il était besoin d’une entreprise, d’un coup de main vaillant dont Marot et ses amis n’étaient pas capables, de ce que j’appelle un coup de collier vigoureux ; car c’est ainsi que j’envisage cette poétique de Du Bellay et de Ronsard, poétique toute de circonstance, mais qui fut d’une extrême utilité.
Il semble qu’on n’ait pas affaire à un fâcheux accident, au simple coup de grêle d’une saison moins heureuse, mais à un résultat général tenant à des causes profondes et qui doit plutôt s’augmenter. […] Mais, encore un coup, il n’y a rien là sur quoi l’on ait prise immédiate, et cela est si vrai que la société récemment fondée à l’occasion même du débat, la Société des Gens de Lettres, après avoir posé le principe général, a dé appliquer son activité vers des détails plus intérieurs.
Vous m’êtes échappés, secrets d’un autre monde, Merveilles de crainte et d’espoir, Qu’au bout d’un océan d’obscurité profonde, Sur des bords inconnus je croyais entrevoir Tandis que mon œil vous contemple, L’avenir tout à coup a refermé son temple, Et dans la vie enfin je rentre avec effort. […] L’épisode le plus mémorable de sa vie fut sans contredit son voyage au Brésil : las du ménage et du petit magasin où il avait essayé de se confiner, le voilà tout d’un coup dans la baie de Rio-Janeiro.
Pourtant l’orage augmente, et l’on parle d’un ordre supérieur obtenu contre le poëte, lorsque tout à coup on apprend que la Champmêlé qui devait, ce soir même, jouer Ariane devant le roi, a feint une indisposition ; que, grâce à ce tour d’adresse, les Plaideurs, représentés pour la troisième fois, ont subitement trouvé faveur et gagné leur cause ; on n’a plus osé siffler, et le roi a ri. […] C’est cette portion mobile qui a été ruinée du coup en juillet 1830 ; le je ne sais quoi de nouveau se cherche et ne s’est pas trouvé jusqu’ici.
L’un d’eux, Hébroïn, essaye encore de maintenir en honneur l’idée de vieille race et de défendre le pouvoir sacré de ses rois ; mais, après une lutte vigoureuse et des fortunes très-diverses, il succombe ; un de ces leudes dont il combattait, l’avénement lui fend la tête d’un coup de hache. « On peut peser à loisir, écrit l’historien de la Royauté, les crimes, le génie, les vertus et les vices de cet homme extraordinaire : bornons-nous à dire que la hache de son assassin brisa toute la race des Mérovéades. […] Aux coups que lui porte Pepin d’Héristal, l’antique suprématie mérovingienne, avec l’espèce de fédération allemande et frisonne qui en dépendait, se détruit et se brise.