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1418. (1898) La cité antique

Chez les Grecs, la cérémonie du mariage se composait, pour ainsi dire, de trois actes. […] Une famille se compose d’un père, d’une mère, d’enfants, d’esclaves. […] On sait que, lorsque la famille sabine des Claudius vint s’établir à Rome, les trois mille personnes qui la composaient obéissaient à un chef unique. […] C’est d’un nombre indéfini de sociétés de cette nature que la race aryenne paraît avoir été composée pendant une longue suite de siècles. […] Sa force est dans les paroles sacrées qui la composent.

1419. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome II

Les tissus musculaires, nerveux, cutanés, glandulaires, etc., ne sont-ils pas tous composés d’oxygène, d’hydrogène, de carbone et d’azote, avec une certaine quantité de substances minérales ? […] Les agents des phénomènes chimiques de la digestion se composent d’une foule d’organes glandulaires qui lui sont annexés aux différents points de sa hauteur. […] En résumé, le suc pancréatique est composé chimiquement par de l’eau, des matières salines et par une matière organique et spéciale. […] Berthelot 15 grammes environ de la salive du même animal, auxquels il a ajouté quelques centigrammes de monobutyrine, composé fort altérable, comme il a été dit plus haut. […] Ils étaient composés de carbonate de chaux.

1420. (1892) Essais sur la littérature contemporaine

et surtout, ce que des naturalistes devraient pourtant savoir, comme s’il y en avait une au monde qui fût moins naturelle, plus artificielle, et plus composée ! […] Zola, jadis, en a-t-il mis, où il composait sa réclame de tout ce qu’il disait d’injurieux à ses rivaux de popularité ? […] On ne compose qu’à la condition d’avoir une certaine idée de l’œuvre d’art, et de tendre à la réaliser. […] J’aurais vraiment la partie trop belle, si je voulais montrer qu’elle est encore l’art de composer. […] En attendant, on ne court aucun risque, s’il existe un art de composer, et qu’il s’enseigne, de l’apprendre.

1421. (1913) Poètes et critiques

Si je rappelle ici la disposition du livre et sa division en trois grandes parties : Les Gueux des Champs, Les Gueux de Paris, Nous autres Gueux, c’est surtout pour avoir l’occasion de dire que Richepin s’est peut-être avisé le premier de composer très rigoureusement un volume de vers. […] Affirmer aujourd’hui qu’un livre composé dans ces conditions n’offre au lecteur aucune occasion de résister à certaines tendances, ce serait étonner, je crois, M.  […] L’un des huit chapitres qui le composent a pour titre : La Personne et l’Œuvre de Taine d’après sa correspondance. […] Ce document est un cahier de poésies composées et transcrites par Paul Verlaine, pendant la période la plus secrète de son existence, au fond de ces cachots rébarbatifs de la Belgique d’où il sortit, le cœur redevenu chrétien, et avec un talent renouvelé ou accompli par le plus admirable effort vers la sincérité et la simplicité parfaites. […] Sur les vingt poèmes plus ou moins étendus dont se composait le recueil, dix-neuf étaient imprimés et le seul qui, presque entièrement, restait à publier, ayant été, depuis ce temps, distribué par fragments dans des groupements ultérieurs, se trouve, à peu de chose près, divulgué comme tout le reste.

1422. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Conduite de l’action dramatique. » pp. 110-232

L’unité, la continuité, la durée de l’action, les mœurs, les sentiments, les épisodes, et tout ce qui compose ces deux poèmes, ne touchent que les habiles dans l’art poétique, ceux qui en connaissent les préceptes et les beautés ; mais le nœud et le dénouement bien ménagés produisent leurs effets également sur tous les spectateurs et sur tous les lecteurs. Le nœud est composé, selon Aristote, en partie de ce qui s’est passé hors du théâtre avant le commencement qu’on y décrit, et en partie de ce qui s’y passe ; le reste appartient au dénouement. […] On peut les conserver tout entiers, et les faire grimacer par la plus légère addition : d’où il est aisé de conclure que quiconque est vraiment né pour être poète comique, a un fonds inépuisable de ridicules à mettre sur la scène, dans tous les caractères des gens qui composent la société. […] Dans ce composé, tout est mensonge, mais tout est d’accord : et cet accord en fait la vérité. […] En un mot, tout ce que la passion la plus douce et la plus tendre pourra inspirer dans cette position à une âme sensible, composera les éléments de l’air de Mandane ; mais quelle plume serait assez éloquente pour donner une idée de tout ce que contient un air !

1423. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — II. Duclos historien » pp. 224-245

L’abbé Le Grand, oratorien dans sa jeunesse, homme des plus laborieux, mort en 1733, avait passé trente ans de sa vie à former un recueil de toutes les pièces qui se rapportent à ce règne, et il avait composé sur ces matériaux des annales plutôt encore qu’une histoire. […] Le fonds de l’abbé Le Grand concernant Louis XI, et qui fut vendu au roi par Mme de Rousseville, sœur et héritière de l’abbé, cette vaste collection, entrée à la Bibliothèque du roi en avril 1741, se compose, reliée comme elle l’est aujourd’hui, de 31 volumes in-folio, dont 3 volumes d’histoire ou annales divisées en 26 livres, 4 volumes de pièces, lettres, actes, etc., en original, et 23 ou 24 volumes de copies de pièces.

1424. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — III » pp. 132-153

Ce composé de volonté, d’élévation, de conception, d’imagination, d’invention, de génie, le dédain de tant de choses, le mépris, les passions, etc., tout cela compose une âme trop forte pour le lieu et le temps.

1425. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — II » pp. 150-171

Les langues sont nées de la race, et de tout ce qui affectait les sens à l’entour, du sol, du ciel, du paysage ; toutes ces circonstances se sont réfléchies indirectement dans les mots, dans les sons qui les composent. « Est-il bien vrai, se demandait-il, que notre langue soit inférieure à la langue grecque ? […] L’abbé de Pons s’explique les langues comme s’il les composait dans son cabinet ; il transporte aux idiomes naissants et dans leur origine l’explication qui conviendrait à une langue finale, créée de toutes pièces par un Sicard ou par un Volney.

1426. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « François Villon, sa vie et ses œuvres, par M. Antoine Campaux » pp. 279-302

Une idylle, composée, il y avait quatre-vingts ans environ, par un ancien évêque de Meaux, Philippe de Vitry, sur le bonheur de la vie champêtre, continuait de faire fureur, et le bûcheron Franc-Gontier et dame Hélène sa femme (un Philémon et une Baucis plus jeunes) recrutaient, parmi les badauds de la cité, bien des admirateurs à froid de la vie des forêts, louant la médiocrité non dorée, l’eau pure du ruisseau et le gland du chêne. […] Saint Bernard notamment, dans une psalmodie sur le mépris du monde (Rhythmus de contemptu mundi), qui se compose de quatrains formés eux-mêmes d’espèces d’alexandrins à césure marquée et se suivant sur quatre rimes plates, s’était dès longtemps demandé : Où est le noble Salomon ?

1427. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Don Carlos et Philippe II par M. Gachard Don Carlos et Philippe II par M. Charles de Mouy »

La nouvelle de Saint-Réal ne se présentait qu’appuyée et comme escortée du témoignage des historiens espagnols ou français, dont les noms étaient même cités au bas des pages ; elle était composée de manière à faire illusion. […] Ce portrait, qui se compose tout entier de mots et de traits originaux rapportés, me donne au plus haut degré le sentiment de la vérité et de l’équité historique, et ceux qui ont une fois goûté à ce genre sobre et sain sont guéris à jamais du clinquant, du flambant, du faux enthousiaste, du faux pittoresque, du faux lyrique.

1428. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits. par M. Michel Nicolas. (suite et fin.) »

Nous nous sommes battus pour sauver le convoi chargé de subsistances pour la République, et nous l’avons sauvé ; il est mouillé en dehors de la rade de Brest, composé de cent seize navires chargés à couler bas ; il a passé à vingt-cinq lieues de nous, le jour même où nous nous battions, et c’est la précaution que nous avons eue d’attirer l’ennemi loin de la route qu’il devait suivre, qui lui a permis de la parcourir en sûreté. […] Je m’empresse de t’apprendre l’heureuse sortie de l’escadre aux ordres du contre-amiral Villaret, composée de 25 vaisseaux, 8 frégates et 8 corvettes.

1429. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Essai de critique naturelle, par M. Émile Deschanel. »

« Je compose mes sermons, disait-il, Shakespeare dans une main et ma Bible dans l’autre. » Il ne prêchait plus que rarement quand je l’ai connu ; mais il causait à ravir et d’une manière supérieure. […] À mesure qu’on s’est éloigné d’Homère, on l’a pris tout à faux ; on a vu chez lui un auteur, un homme qui a composé un poème d’après un plan régulier, et là-dessus on s’est mis à raisonner, à inventer des beautés qui n’en sont pas, des explications subtiles dont on a fait des lois.

1430. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France. »

Le volume se compose de deux parties : la principale, qui est la négociation du mariage de la princesse de Saxe, nièce du maréchal, avec le dauphin de France, père de Louis XVI, forme tout un ensemble, et peut être considérée comme un épisode entièrement neuf de la vie du héros, Français de gloire, Saxon de cœur, et qui sut concilier en cette circonstance les intérêts de ses deux patries. […] Mais, même en tenant compte de la fantaisie qui évidemment y a eu très grande part et qui s’y donne toute carrière, le comte Vitzthum croit avoir trouvé le sens et le but de l’ouvrage : selon lui, lorsqu’il le composa, Maurice, qui avait l’œil sur le Nord et qui était dans le secret de certains projets menaçants, songeait surtout à une guerre éventuelle en Pologne et à la manière de l’y conduire : Mes Rêveries seraient donc moins un traité théorique qu’un mémoire ad hoc pour un but spécial déterminé, un ensemble de notes et d’instructions adressées au roi Auguste, son père, et qui reviendraient à cette conclusion : « Si vous voulez faire la conquête de la Pologne, voici comment il faut organiser votre armée : donnez-moi carte blanche et quarante-cinq mille hommes, en deux campagnes, sans livrer une seule bataille, je vous rendrai maître de la république ; cela ne vous coûtera pas un sou. » — Ce point de vue ingénieux et nouveau, qui donnerait une clef à une production un peu bizarre, me paraît exagéré et ne saurait guère s’appliquer qu’à deux ou trois chapitres du livre : l’exemple de la Pologne et les plans de guerre qui s’y rapportent ne viennent à l’auteur que chemin faisant.

1431. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Joséphine de Saxe dauphine de France. (Suite et fin.) »

En en lisant le narré exact, on se demande où et comment était née cette longue et assommante torture morale et physique, à quelle époque elle s’était ainsi régularisée, réglementée avec un faste pédantesque, composée qu’elle était en partie d’anciens us et coutumes féodales et, en dernier lieu, d’idolâtrie asiatique, singulier mélange de magnificence, de luxe, de grossièreté et, pour tout dire, de barbarie. […] Il y avait dans la chambre tous les princes et princesses qui composent cette Cour, le roi, la reine, plus de cent femmes couvertes de pierreries et d’habits brillants.

1432. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [I] »

On y découvrirait même une sorte de mode littéraire, si l’on y joignait les essais de poésie, odes ou odelettes, composées sur les rythmes de Ronsard, par des auteurs, alors très-jeunes, appartenant à nos dernières générations. […] Billault, termine en disant que l’histoire lui assignera sa place « au premier rang de cette Pléiade de grands hommes qui, depuis 1789, ont illustré nos Assemblées parlementaires. » Or la Pléiade n’est composée que de sept étoiles, de sept noms ; et depuis 1789, si l’on choisit sept grands orateurs seulement, M. 

1433. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. EUGÈNE SCRIBE (Le Verre d’eau.) » pp. 118-145

Il a donc rang parmi nos poëtes65 à aussi bon droit, je pense, que s’il avait composé dans sa vie une couple de pièces en alexandrins ; et nous n’avons pas même à demander pardon de la liberté grande aux innombrables auteurs d’élégies, à l’aristocratie désormais très-mélangée des rêveurs et des rimeurs à rimes plus ou moins riches. […] Scribe se composait de trois vaudevilles nattés à la suite l’un de l’autre.

1434. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. J. J. AMPÈRE. » pp. 358-386

Ampère est un des plus beaux exemples de la combinaison utile des deux vocations après une lutte laborieuse ; il en est sorti une seconde vocation composée, plus vraie, plus ferme et bien assise. […] Mais ce n’était là qu’un premier essai bien incomplet, bien arriéré et nullement méthodique ; dans sa modestie laborieuse et à la fois dans sa pleine confiance en Celui qui est la force des faibles, le pieux bénédictin osa embrasser un plan immense qu’un autre bénédictin, dom Roussel, avait déjà également conçu : rassembler dès les origines toutes les parties éparses de notre histoire littéraire, en composer un corps méthodique et régulier.

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