Telle est l’hypothèse idéaliste dans son antithèse la plus complète avec l’hypothèse naturaliste.
Isolant chaque détail de la masse, allant sans discernement et sans choix d’un objet quelconque à un objet quelconque, comme l’enfant, mené par son désir innocent de prendre chaque chose et de la saisir dans sa vulgarité complète, égaré par cette manie de touche-à-tout, il enfile toutes les venelles qui se présentent à sa flânerie dans ce récit sans raison d’être, sans unité de composition et sans but !
Sur toute la profondeur des lignes, c’était la même activité religieuse, plus complète à mesure que le terrain se faisait plus calme.
Taine, qui pour Sainte-Beuve professait une admiration à peu près complète, ne souscrirait-il pas au jugement de cet écrivain : « Tant qu’on ne s’est pas adressé sur un auteur un certain nombre de questions et qu’on n’y a pas répondu, on n’est pas sûr de le tenir tout entier. — Que pensait-il en religion ?
Lire de belles choses imprimées en beaux caractères sur de bon papier est une jouissance très complète, s’adressant à la fois aux sens et à l’esprit. […] Le succès a été complet, et les imitateurs n’ont pas manqué. […] Ce titre même d’Œuvres complètes m’attire irrésistiblement. […] On peut affirmer sans crainte qu’une force réelle se cache toujours sous une réaction si complète contre le destin. […] Si le succès de cette tentative n’a pas été plus complet, c’est sans doute qu’elle a été un peu prématurée.
L’esthétique dont ils émanent est une des plus complètes qui se puissent imaginer, allant ainsi de l’un à l’autre des deux pôles entre lesquels oscille la pensée contemporaine. […] Notre monde, en effet, démocratique, scientifique et utilitaire, comme il l’est, ne se prête pas à l’emploi complet des facultés que suppose la création des beaux vers. […] Voilà pourquoi la fusion est complète entre le romancier et ses personnages. […] A coup sûr, il n’a jamais connu la passion complète ; celle qui nous rend la personne aimée présente à l’imagination jusqu’à la douleur, jusqu’à la folie. Et, par un détour bien étrange, l’impersonnalité d’Amiel le conduisait insensiblement au plus inconscient, mais au plus complet égoïsme.
. — Que la représentation des objets est alors imitative, figurée et complète. […] Avec l’épée à deux mains, la lourde armure complète, les donjons féodaux, les guerres privées, le désordre permanent, tous les fléaux du moyen âge reculent et s’effacent dans le passé. […] Son style. — Ses maîtres, Pétrarque et Virgile. — Ses procédés, son habileté, sa perfection précoce. — L’art est né. — Défaillances, imitation, recherche. — L’art n’est pas complet. […] La Reine des fées. — Les événements impossibles. — Comment ils deviennent vraisemblables. — Belphœbe et Chrysogone. — Les peintures et les paysages féeriques et gigantesques. — Pourquoi ils doivent être tels. — La caverne de Mammon et les jardins d’Acrasia. — Comment Spenser compose. — En quoi l’art de la Renaissance est complet. […] Il y a ici des tableaux tout faits, des tableaux vrais et complets, composés avec des sensations de peintre, avec un choix de couleurs et de lignes : les yeux ont du plaisir.
C’est que ce livre est un des monuments écrits les plus vastes qui aient jamais été conçus et exécutés par une main d’homme ; c’est que ce livre est une histoire, c’est-à-dire une des œuvres de l’esprit dans laquelle l’ouvrier disparaît le plus dans l’œuvre devant l’immense action de l’humanité qu’il raconte ; c’est qu’un tel livre n’est plus l’auteur, mais le monde, pendant une de ses périodes d’activité de vingt-cinq ans ; c’est que ce livre est le récit de la vie d’un de ces grands acteurs armés du drame des siècles, acteurs nécessaires selon les uns, funestes selon les autres (et je suis au nombre des derniers), mais d’un de ces acteurs, dans tous les cas, qui n’a de parallèle dans l’univers qu’avec Alexandre ou César ; c’est que ce livre remue en passant toutes les questions vitales et morales, de religion, de philosophie, de superstition, de raison, de despotisme, de liberté, de monarchie, de république, de législation, de politique, de diplomatie, de guerre, de nationalité ou de conquête, qui agitent l’esprit du temps et qui agiteront l’esprit de l’avenir jusque dans les profondeurs de la conscience des peuples ; c’est que ce livre est écrit par une des intelligences non complètes (il n’y en a point de complète devant l’énigme divine posée par la Providence, qui a seule le mot des événements), mais par une de ces intelligences les plus lumineuses, les plus précises, les plus studieuses, les plus universelles, et, disons-nous le mot, en le prenant dans le sens honnête, les plus correspondantes à la moyenne des intelligences, dont un écrivain ait jamais été doué par la nature ; c’est que ce livre, enfin, est aussi remarquable par ce qu’il contient que par ce qui lui manque. […] Presque sans art, l’esprit clairvoyant que j’imagine n’a qu’à céder à ce besoin de conter qui souvent s’empare de nous et nous entraîne à rapporter aux autres les événements qui nous ont touché et il pourra enfanter des chefs-d’œuvre… « L’intelligence complète des choses en fait sentir la beauté naturelle, et les fait aimer au point de n’y vouloir rien ajouter, rien retrancher, et de chercher exclusivement la perfection de l’art dans leur exacte reproduction… » « L’histoire, ajoute-t-il, c’est le portrait… Pour les rendre que faut-il ? […] La formation de cette armée en divisions détachées, complètes en toutes armes et agissant en corps séparés, y avait développé au plus haut point le talent des généraux divisionnaires. […] Thiers il est plus complet, et, au lieu d’être isolé comme un attentat, il se rattache par ses causes et ses conséquences à la situation de l’Europe tout entière.
Par cette assimilation d’eux-mêmes à ce qui les entoure et les complète, par l’organisation symphonique de leurs impressions diversifiées, les poètes en question demeurent et s’affirment plus amplement réalistes 25. […] Qui ne s’aperçoit que ce second mode de perception est autrement complet que le premier. […] Après avoir poliment éconduit, couronnées de roses, les Elvires et les Charlottes, pour n’enregistrer, parmi les convulsions de leurs âmes viriles, que les plus représentatives de la génération actuelle, pour mieux chanter l’infini des souffrances terrestres que chacun porte en soi45, — ils se sont efforcés de nous donner une poésie pleine, une poésie pure, une poésie complète sur le modèle de Pindare et des tragiques grecs46, une poésie noble, « haute comme un ciboire47 », une poésie d’idées où s’atteste le souci contemporain d’approfondir jusqu’à la passion les rapports de l’homme avec la nature et de l’homme avec l’homme. […] Le métaphysicien et l’artiste vont au-delà de la science, jusqu’au sentiment, et je n’entends par sentiment ni humeurs, ni émotions passagères, mais la plus complète et la plus belle expression de notre personnalité, l’ensemble de nos facultés intellectuelles et morales, le vivant en tant qu’un67. […] Le symbole, au contraire, ne se peut interpréter ainsi, puisqu’il signifie l’ineffable, — et c’est pourquoi certains prétendent qu’il ne signifie rien du tout, parce qu’ils croient que les phénomènes sont la seule et complète réalité de ce qui est.
L’illusion n’avait pas été remarquée, parce qu’elle était trop spontanée, trop complète. […] Nous avons regardé ces dessins comme nous aurions regardé des tableaux, faits pour être considérés à part et formant un tout complet. […] L’idéal serait que l’œuvre, à ne la prendre qu’au sens propre, eût un sens complet. […] Mais les droits de l’art ainsi réservés, nous pourrons être d’une complète tolérance sur la nature des suggestions secondaires. […] On en trouvera le répertoire presque complet dans les bas-reliefs de Chaldée et d’Assyrie.
Nous aurait-il donné, en achevant ce récit, le témoignage complet qui montre, à la fois, un coin de vie humaine, et l’esprit où ce coin de vie humaine s’est pensé ? […] On dirait parfois que la nature sociale, quand elle veut produire un type très complet, lui ménage des rencontres faites pour le développer dans le sens qu’elle désire. […] Sa philosophie, — car il en a une, — profonde dans sa simplicité, est née de sa vie, et aussi son esthétique, dont l’expression la plus complète est dans ses vers. […] L’analogie est d’autant plus complète qu’à notre époque, comme alors, la poignante incertitude de l’avenir social s’ajoute à l’incertitude des destinées individuelles, et la rend plus poignante. […] Si vous reprenez ce projet, je vous indiquerai une épigraphe que vous devriez d’ailleurs écrire à la première page de vos Œuvres complètes.
Dérangez les mots, et chacun de ces sentiments deviendra trivial ; lisez les vers d’André Chénier, et vous avez devant vous un tableau complet. […] Mais à l’heure même où elle s’avoue coupable et dégradée, où elle encourage le mépris, elle demande grâce avec une complète sécurité. […] Hugo le triomphe le plus complet que la poésie pût obtenir. […] Hugo, s’il eût acquis la connaissance complète de l’instrument poétique, avant de chanter ses émotions et ses pensées. […] La connaissance la plus complète de la réalité ne saurait suffire à la construction d’un poème.
L’ensemble de ces travaux, que l’amitié, nous l’espérons, se fera un devoir de recueillir, formerait l’ouvrage le plus ingénieux et le plus complet sur ce sujet délicat.
La foi « complète, absolue, sans restriction et sans doute » lui donne son autre caractère.
Tous ces récits de M. de Goncourt sur des dîners, dont il n’avait aucun droit de se faire l’historiographe, sont de complètes transformations de la vérité.
Notre-Dame de Paris, texte établi par Paul Meurice, in Œuvres complètes de Victor Hugo.
Il m’est nécessaire, pour être complet, d’affixer en queue de cette liste deux noms : ceux de M.