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854. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

La comédie de mœurs, de mœurs légères, trouve en Francis de Croisset un bien aimable représentant. […] Voilà de bonne comédie. […] C’est ce dépit qu’elle a traduit par la phrase historique : « Racine fait des comédies pour la Champmêlé… ». […] Paris, Savine, 1888. — La Comédie des jouets (contes). […] Paris, Mercure de France, 1904. — Pan (comédie satirique).

855. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

Le premier acte n’est qu’un prologue, les trois suivants sont une comédie imparfaite, le dernier est une tragédie. Et tout cela cousu ensemble fait une comédie. » C’est en ces termes que Corneille présente à mademoiselle de R… de l’Illusion comique, qui nous semble bien plutôt, — au moins par le cadre, — de la famille des féeries que de celle des comédies. […] Voilà, dans toute sa naïveté, la comédie de Corneille. […] Pour tous ces romans chétifs et ces comédies malingres qu’elle met au monde à toute heure, ne la voit-on pas enfanter quelquefois, et sans plus de travail, une œuvre saine, forte, belle, et qui vivra ? […] Gandon, qui voyait du côté gai la comédie militaire », le savez-vous ?

856. (1929) La société des grands esprits

Un des traits les plus frappants de la Divine Comédie, c’est la virulence et l’opiniâtreté de la satire. […] ), etc...) ; soit par simple goût de se détendre et de se divertir lui-même, en amusant son lecteur, avec l’arrière-pensée qu’il ne faut pas être dupe et que le monde n’est peut-être qu’une comédie. […] « On mourra seul… Le dernier acte est sanglant, quelque belle que soit la comédie en tout le reste. […] Je n’ai plus de feuilletons à écrire, plus de platitudes à justifier, plus de gens médiocres à louer, plus d’indignation à contenir, plus de mensonges, plus de comédies, plus de lâche complaisances. […] Voltaire a dit : « Il y a (dans la Divine Comédie) des vers si heureux et si naïfs qu’ils n’ont pas vieilli depuis quatre cents ans et qu’ils ne vieilliront jamais).

857. (1930) Les livres du Temps. Troisième série pp. 1-288

Il y eut des complications dont il a tiré sa comédie de Clymène : l’historiette est dans Tallemant-des-Réaux. […] Quelles jolies variations sur des vers de Ruy Blas, aériens et féeriques comme une comédie shakespearienne ! […] Il y a néanmoins de beaux moments dans ses poèmes, ses comédies sont charmantes, c’est entendu. […] Ce Stendhal soi-disant sincère joue la comédie de la sincérité et le rôle de lui-même. […] Ce n’est pas sa faute si certaines compromissions s’imposent à qui veut voir de près la comédie humaine et ne pas trop s’ennuyer.

858. (1881) Études sur la littérature française moderne et contemporaine

Beaumarchais, jouant l’innocent, affecte de dire qu’il a composé son audacieuse comédie « uniquement pour amuser le roi et la reine de France. » La reine, à la bonne heure ; mais le roi ne s’en amusa pas du tout. […] Mais en 1782 la censure interdit la représentation de cette comédie. […] Figaro et le trouve un bien honnête homme, puisqu’il l’aide avec ses comédies à chasser l’ennui qui la tue. […] Les articles qu’on écrit sur elle n’excitent qu’un intérêt de curiosité pure, d’érudition en quelque sorte, j’allais dire d’archéologie, assez semblable à celui qu’offrirait une étude sur les chansons tartares ou la comédie japonaise. […] Pot cassé, rien de plus à l’origine que ce qu’elle devient au dernier acte de la comédie humaine, quand ses morceaux servent de tasses aux fossoyeurs pour boire et trinquer joyeusement !

859. (1891) La bataille littéraire. Quatrième série (1887-1888) pp. 1-398

Avant tout, s’il s’agit d’une pièce, il faut au lecteur le procès-verbal de la séance dramatique ; on lui doit le résumé du drame ou de la comédie, la vérité sur l’accueil qui a été fait, et l’opinion du juge ne doit compter que comme une voix. […] se demande-t-il, quand il s’agit de lui-même ; et après avoir flagellé les faibles, les amoindris, les lâches, après avoir constaté les monstruosités, les défaillances de notre société, après avoir maudit ces poupées qui prennent l’amour et l’honneur des hommes sans pouvoir leur rendre ni l’un ni l’autre, faute de l’autre et de l’un, il se met à rire de ce mauvais rire de la désillusion, en disant : « Quelle comédie que la vie et quelle sottise d’en faire un drame !  […] Si j’y ai insisté cependant, c’est qu’il restera comme la peinture définitive de cette comédie de la mort qui s’offre de temps en temps en spectacle aux Parisiens. […] … » Le coup se fait aussi, mais plus insinuant, plus en douceur, avec l’homme du monde, traducteur de l’Aristote, fabricant de comédies de sociétés : « Hé !

860. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE CHARRIÈRE » pp. 411-457

La moindre circonstance de société, une lecture, une conversation du soir, fait naître un opuscule de quelques matinées, et qui s’achève à peine : ainsi se succèdent sous sa plume les petites comédies, les contes, les diminutifs de romans. […] Le culte de Jean-Jacques et de Voltaire au Panthéon, un clergé-philosophe substitué à un clergé-prêtre, la liberté, l’éducation, tous ces sujets à l’ordre du jour, y sont touchés : aucun engouement, chaque chose jugée à sa valeur, même Mme de Sillery (de Genlis) : « J’admire, dit Constance, quelques-unes de ses petites comédies ; je fais cas de cet esprit roide et expéditif que je trouve dans tous ses ouvrages ; j’y reconnais à la fois sa vocation et le talent de la remplir. […] Voici une liste approchante : — Lettres Neuchâteloises, 1784 ; — Caliste ou Lettres écrites de Lausanne, 1786 ; — Lettres de mistriss Henley,à la suite du Mari sentimental de M. de Constant, 1786 ; — Aiglonette et Insinuante, conte, 1791 ; — l’Émigré, comédie, 1793 ; — le Toi et Vous ; — l’Enfant gâté ; — Comment le nomme-t-on ?

861. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre I. Principe des mœurs sous l’Ancien Régime. »

Véritablement cela ressemble au carnaval italien ; rien n’y manque, ni les masques, ni la comédie de société : on joue, on rit, on danse, on dîne, on écoute de la musique, on se costume, on fait des parties champêtres, on dit des galanteries et des médisances. « La chanson nouvelle190, dit une femme de chambre instruite et sérieuse, le bon mot du jour, les petites anecdotes scandaleuses formaient les seuls entretiens du cercle intime de la reine. » — Pour le roi, qui est un peu lourd et qui a besoin d’exercice corporel, la chasse est sa grande affaire. […] Par exemple, Harcourt en Normandie et Brienne en Champagne sont deux des châteaux les mieux habités. « Il y vient de Paris des personnes considérables, des hommes de lettres distingués, et la noblesse du canton y fait une cour assidue217. » Il n’y a pas de résidence où des volées de beau monde ne viennent s’abattre à demeure pour dîner, danser, chasser, causer, parfiler, jouer la comédie. […] Pour les comédies, bals et concerts, en 1778, 481 744 l. ; en 1779, 382 986 l.

862. (1902) La métaphysique positiviste. Revue des Deux Mondes

En comparaison d’eux, les Galilée, les Descartes, les Pascal, les Huyghens, et à plus forte raison un Swammerdam ou un Harvey, n’étaient que des « curieux. » Le titre même d’une comédie de Molière en témoigne : Les Femmes savantes, et les préoccupations de sa Philaminte ou de son Armande, qui sont « curieuses », il est vrai, de physique et d’astronomie, mais combien plus curieuses encore de petits vers, et des fatrasseries dont Gilles Ménage, Egidius Menagius, était le plus illustre représentant ! […] Mais déjà, — la comédie de Molière le prouverait encore, — on commençait à se faire de la « Science » une idée plus précise à la fois et plus large, et le sens du mot se déterminait.

863. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Ernest Feydeau » pp. 106-143

Fille de l’individualisme, qui a tout envahi, et de ces mauvaises mœurs, que la Comédie corrige en riant, disent les niais qui aiment le spectacle, la littérature de ce temps, — et il ne faut pas biaiser avec une chose si grave, — a fait une haute position à l’adultère dans l’imagination publique. […] … Comique, plus comique que celui de la comédie !

864. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Alfred de Musset » pp. 364-375

comme il l’a rendue par une énergique et expressive image dans sa comédie de Lorenzaccio !

865. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Vie militaire du général comte Friant, par le comte Friant, son fils » pp. 56-68

On lit dans la premier volume des Mémoires sur les campagnes des armées du Rhin, par le maréchal Gouvion-Saint-Cyr, de bien étonnants détails sur les nominations de généraux, et même de généraux en chef, qui se faisaient alors ; il y a surtout la nomination d’un certain général Carlin ou Carlenc, mis à la tête de l’armée du Rhin sur le refus de tous les autres : c’est une véritable scène de comédie.

866. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Des soirées littéraires ou les poètes entre eux »

Un auteur de tragédie ou comédie, Chabanon, Desmahis, Colardeau, je suppose, obtenait un salon à la mode, ouvert à tout ce qu’il y avait de mieux ; c’était un sûr moyen, pour peu qu’on eût bonne mine et quelque débit, de se faire connaître ; les femmes disaient du bien de la pièce ; on en parlait à l’acteur influent, au gentilhomme de la Chambre, et le jeune auteur, ainsi poussé, arrivait s’il en était digne.

867. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Appendice sur La Fontaine »

Ils avaient été précédés, et non pas annoncés, en 1654, par la faible comédie de l’Eunuque.

868. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Réception de M. Vitet à l’Académie française. »

La censure d’alors interdisant au drame tout développement historique un peu vrai et un peu profond, on se jeta dans des genres intermédiaires, on louvoya, on fit des proverbes et des comédies en volume ; c’est ce qui s’appelle peloter en attendant partie : je ne sais si la partie est venue, ou plutôt je sais comme tout le monde qu’au théâtre elle n’a pas été gagnée.

869. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre III. Les dieux »

N’est-ce pas une puissance étrange que ce talent qui nous les rend sensibles, qui les relie entre eux, qui, en dépit du siècle, amenant les dieux et les animaux dans la cité poétique, rassemble tous les êtres de la nature et la nature elle-même en une comédie universelle, les transforme et les proportionne suivant une idée maîtresse et pour un seul dessein ?

870. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre II. Le lyrisme bourgeois »

Elle tient au lyrisme par des rythmes et un mouvement de chansons : elle s’imprègne fortement, de satire, tantôt personnelle comme dans les ïambes des anciens Grecs, tantôt sociale ou politique, comme dans les comédies d’Aristophane, et tantôt purement morale, comme dans les satires d’Horace ou de Juvénal.

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