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1146. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre III. L’Âge moderne (1801-1875) » pp. 388-524

Ce qu’en tout cas ils ont bien compris, c’est que douze ou quinze cents spectateurs, de tout âge et de toute condition, ne se renferment pas pendant quatre ou cinq heures dans une salle close pour y entendre un auteur leur parler de lui-même. […] Mais si peut-être il semblait que la politique y tient trop de place, — et quoique d’ailleurs la politique ait plus souvent éclairé l’histoire que l’histoire n’a servi de guide à la politique, — il suffirait en ce cas de nommer Mignet ou Tocqueville, Thiers lui-même, et de rappeler l’Histoire du Consulat ou celle des Négociations relatives à la succession d’Espagne, 1835-1842. […] C’est en tout cas ce que croient leurs auteurs, et ils le disent en termes exprès : « L’art et la science, a écrit Leconte de Lisle, longtemps séparés par suite des efforts divergents de l’intelligence, doivent désormais tendre à s’unir étroitement, sinon à se confondre. […] — et qu’en tout cas on lui rendrait plus de justice à lui-même ; — sinon pour quelques théories bizarres dont il a semé ses écrits ; — et pour quelques prédictions plus qu’aventureuses [Cf.  […] — Qu’en tout cas, c’est à partir de ce moment qu’il devient irréconciliable ; — et qu’il publie ses pamphlets les plus vifs ; — ce qui ne l’empêche pas, dans sa vie privée, d’être le plus exigeant des propriétaires ; — le plus impitoyable des maîtres ; — le plus dur des créanciers ; — et qu’il faut le savoir pour ne pas imputer son assassinat aux « cagots » ; — comme on le fait encore dans de certaines histoires [Cf. 

1147. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Mais, dans les deux premiers cas, on peut d’autant mieux se passer d’elles, qu’elles ne sont bonnes qu’à donner à la critique un esprit étroit, petit et taquin. […] Elle doit être intelligente, et intelligente au point de subordonner toujours, en cas de conflit, les impulsions de la nature aux préceptes positifs de la raison. […] Chacune d’elles naît accompagnée de mille autres, dont la moindre l’altère entièrement ; les exceptions s’accumulent sur les exceptions, et réduisent la prétendue loi fondamentale à n’être plus que l’expérience de quelques cas particuliers320 ».

1148. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVe entretien » pp. 317-396

Les exemples du prince, selon ses principes, sont le premier et le plus puissant ressort de l’autorité ; plus il sera bon fils, bon père, bon époux, bon frère, bon parent, bon citoyen et bon ami, moins il aura besoin de commander pour être obéi ; et plus il respectera les vieillards, honorera ses officiers, fera cas de la vertu et s’attendrira sur les malheureux, plus il sera respecté, honoré, estimé et aimé lui-même. […] Cette qualité de chef de la littérature les met dans le cas de connaître par eux-mêmes les plus savants hommes de l’empire, de suivre tout ce qui a rapport aux sciences, de faire accueil aux grands ouvrages et aux grands écrivains, et de les affectionner. « Quant à l’éclat dont le chef de la littérature environne le trône, il suffit de dire que, mettant l’empereur dans le cas de parler en maître et en juge aux lettrés que la nation regarde comme ses maîtres, cela doit nécessairement consacrer, agrandir et ennoblir son autorité.

1149. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre sixième »

Il est un cas pourtant où ce genre de comique peut naître de la passion du jeu ; c’est quand cette passion est vieille et qu’elle a pris l’homme tout entier. […] Il y a là, comme pour Silvia, un cas de mésalliance : La mère d’Araminte, bourgeoise entichée des grandes alliances, veut faire chasser Dorante, parce qu’il a le double tort de n’être pas l’intendant de son choix et d’oser lever les yeux sur sa fille. […] Mais quiconque voudra payer de l’ennui de les lire le droit de les juger, en fera le même cas que ces seigneurs de la cour de Naples, qui se permirent de « bâiller » au Père de famille, pendant que leur roi fondait en larmes63.

1150. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1887 » pp. 165-228

» Et devant l’annonce d’un tel malheur pour cette famille catholique, son cas à lui, Daudet, était oublié. […] En tout cas, je crois pouvoir vous assurer que dans vos biographies passées, présentes, futures, on ne trouvera pas un hommage plus éclatant, rendu à votre cœur et à votre intelligence. […] Lundi 31 octobre Deshayes attaché au Musée Guimet, en me rapportant un exemplaire de mon Journal, envoyé à Burty, me dit qu’il est malade, en proie à des troubles nerveux, qui lui apportent une hésitation dans la trouvaille des mots : un cas, dit-on, de migraine ophtalmique.

1151. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — III. Le Poëme épique, ou l’Épopée. » pp. 275-353

Il y fait l’analyse de l’Iliade, & des ouvrages de Platon ; &, dans l’étonnement où il est que ces deux génies soient l’objet de l’admiration du public, il s’écrie : « Il faut que dieu ne fasse pas grand cas de la réputation de bel-esprit, puisqu’il permet que ces titres soient donnés à deux hommes comme Platon & Homère, à un philosophe qui a des visions si bisarres, & à un poëte, qui débite des choses si peu sensées. » Perrault fit plus encore : il mit au-dessus d’Homère non seulement nos premiers écrivains, mais les Scudéri, les Chapelain, & les Cassagne. […] Virgile est dans ce cas ; l’auteur de la Henriade y est également, lorsqu’il fait passer secrettement Henri IV en Angleterre. […] Mais, quelque beau, quelque agréable que soit un roman, quel cas en doit-on faire ?

1152. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Quelques « billets du matin. » »

Ce n’est rien que cette lettre ; mais je n’affirmerais pas que, dans un cas pareil, Victor Hugo eût su l’écrire. […] En tout cas, ils ont dû être écrits dans ces cinquante dernières années. […] En tout cas, ces deux comédiens sont hommes de grand sérieux et de grande foi. […] Son cas n’est-il pas amusant et touchant ? […] Mais, dans l’un et l’autre cas, je suis certain que vous m’amuserez et, à cause de cela, je vous envoie tous mes compliments.

1153. (1927) Quelques progrès dans l’étude du cœur humain (Freud et Proust)

Oui, mais il y a des cas où il est vaincu, partiellement tout au moins : le symptôme névrotique, le rêve, le lapsus, correspondent à des succès relatifs sur lui de la partie basse de nous-mêmes. […] Ce sont là des cas différents, mais symétriques, d’intermittences du cœur. […] Cela peut même se prouver à l’aide de certains cas négatifs. […] Je crois pourtant à sa réalité, dans certains cas, dans certaines circonstances données, et j’y crois non pas d’une façon vague et mystique ni pour avoir cru l’éprouver, mais pour avoir constaté dans l’expérience certains actes qui ne pouvaient pas s’expliquer autrement que par lui. […] Cela aussi pourtant fait partie de l’amour, sinon toujours, du moins dans beaucoup de cas.

1154. (1716) Réflexions sur la critique pp. 1-296

En ce cas, je lui laisserai finir le combat ; et je connois trop bien le peu d’importance de la matiere, pour en fatiguer davantage le public. […] Me D est dans le cas. […] C’est, selon elle, sa volonté seule qui faisoit le destin ; mais en ce cas, je demande quel étoit donc le destin avant que Jupiter fût né ? […] En tout cas, elle a toûjours un refrain foudroyant contre moi. […] Qu’on me pardonne, si je me louë un peu, j’y suis forcé pour ma justification ; et de l’aveu de Me D même, c’est un des cas où Plutarque dispense de la modestie.

1155. (1889) La bataille littéraire. Première série (1875-1878) pp. -312

Il est des cas où les consignes abaissent toutes leurs barrières. […] Il y a toujours un peu de bohème dans leur cas. […] Pouvait-on « en cas de besoin » s’en retourner par terre ? […] le premier mot qu’on dit en pareil cas. […] — Au fait, dit-il, le cas est peut-être curieux.

1156. (1912) Pages de critique et de doctrine. Vol I, « I. Notes de rhétorique contemporaine », « II. Notes de critique psychologique »

Le cas de Barbey d’Aurevilly illustre cette analogie d’une manière remarquable. […] Dans le cas de Théophile Gautier, il semble que l’opulence et le pittoresque de son verbe aient été assez exactement notés par les deux frères. […] Vous croyez n’être qu’un savant qui dégage les conditions d’un « cas » : vous devenez un partisan, que vous le vouliez ou non. […] Ce fut le cas pour Sorel. […] Imaginons le cas inverse.

1157. (1895) Le mal d’écrire et le roman contemporain

Précisément dans le cas qui nous occupe, M.  […] Il en est même dont l’éclosion est plus laborieuse encore : c’est le cas de M.  […] Sainte-Beuve n’a pas fait grand cas de ces distinctions. […] Il y a là un cas de moralité qui mérite d’être étudié de près. […] Walter Scott est dans le même cas.

1158. (1923) Nouvelles études et autres figures

En tout cas il y grandit, il y vécut, il n’en sortit guère. […] C’est le cas de M.  […] C’est le cas du Malade imaginaire chez qui vient s’installer le Carnaval. […] En tout cas l’homme qui se juge ainsi, — et Dieu sait ce qu’il en souffre !  […] Il est vrai que, dans le cas de M. 

1159. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance. »

Le premier ne faisait, à cet égard, aucun cas de l’autre. […] Ce qui autorise à reconnaître Mme de Staël dans ce passage, c’est la manière dont Sismondi a parlé de l’Ellénore d’Adolphe, dans laquelle il la retrouvait également (lettre du 14 octobre 1816) ; il déchire, à cette occasion, tous les voiles, et après avoir dit à Mme d’Albany qu’il a lu deux fois Adolphe, il ajoute : « Vous trouverez que c’est beaucoup pour un ouvrage dont vous faites assez peu de cas, et dans lequel, à la vérité, on ne prend d’intérêt bien vif à personne.

1160. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [III] »

En avançant dans la vie, je me suis dit bien souvent que celui qui, dans sa jeunesse, à l’âge des nobles ambitions et de la belle ardeur, avait formé les plus hauts projets et conçu les plus magnifiques espérances, si, tout compte fait et toutes illusions dissipées, il se trouvait n’être déçu que de la moitié ou des trois quarts de son rêve, celui-là ne devait pas s’estimer encore trop mal partagé et n’avait pas trop à se plaindre du sort : c’est le cas de Du Bellay, qui, même en échouant et jusque dans le naufrage de la grande Armada littéraire dont il s’était fait le porte-voix et la trompette, a sauvé personnellement toute une part encore enviable de bon renom et de poésie. […] Pour les poésies en l’air, je n’en fais aucun cas. » Les Regrets de Du Bellay ne sont plus des poésies en l’air, et c’est ce qu’on en aime.

1161. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Bruyère »

On se demande seulement si les effets de la tabatière avalée au souper de la veille ont bien pu retarder jusqu’au lendemain onze heures du matin ; c’est un cas de médecine légale que je laisse aux experts. […] Je ne sais si vous y trouverez votre compte ; mais, en cas de succès, le produit sera pour ma petite amie. » Le libraire, plus incertain de la réussite que l’auteur, entreprit l’édition ; mais à peine l’eut-il exposée en vente qu’elle fut enlevée, et qu’il fut obligé de réimprimer plusieurs fois ce livre, qui lui valut deux ou trois cent mille francs.

1162. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre III »

On en citerait vingt cas pour un. — Au théâtre de Grenoble, Barnave enfant589 était avec sa mère dans une loge que le duc de Tonnerre, gouverneur de la province, destinait à l’un de ses complaisants. […] Par suite, à l’unanimité, il exige que les députés votent, « non par ordre, mais par tête et conjointement »  « Dans le cas où les députés du clergé et de la noblesse refuseraient d’opiner en commun et par tête, les députés du Tiers, qui représentent 24 millions d’hommes, pouvant et devant toujours se dire l’Assemblée nationale malgré la scission des représentants de 400 000 individus, offriront au roi, de concert avec ceux du clergé et de la noblesse qui voudront se joindre à eux, leur secours à l’effet de subvenir aux besoins de l’État, et les impôts ainsi consentis seront répartis entre tous les sujets du roi indistinctement600. » — « Le Tiers, disent d’autres cahiers, étant les 99 pour 100 de la nation, n’est pas un ordre.

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