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1202. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Macaulay »

Forgues traduirait le mieux, il me semble, ce serait un auteur puritain. […] Diverses, en effet, et même différentes : supérieures ici, inférieures là, selon les sujets que l’auteur y aborde. […] L’auteur du Guillaume III et du Jacques II, qui n’est, après tout, que l’avocat très instruit, très ardent et aussi retors que s’il était froid, d’un parti, avait mieux à faire, pour l’état de services de sa gloire, qu’une histoire qui pourrait bien n’être, au fond, sous des formes larges et décevantes, que le plus éloquent des pamphlets. […] Elle n’est point cette abeille… de l’Hymette, si vous le voulez, qui introduit délicatement sa trompe dans le cœur d’un livre à travers le dos de l’auteur et qui laisse dans la blessure assez de miel pour l’empoisonner. […] Guillaume Guizot a traduits avec un si rare sentiment des beautés de son auteur, et les limites de ce chapitre ne nous permettent pas des citations si nécessaires.

1203. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Ernest Renan »

Cauteleur et poltron, l’auteur de la Vie de Jésus a très bien compris que diminuer Jésus-Christ de sa divinité, c’est diminuer le Christianisme… simplement de la vie, et que la difficulté est de bien s’y prendre pour opérer tout doucement cette diminution importante. […] Et d’autant que dans son livre il y a une théorie, la seule chose nettement formulée dans ce livre composé d’un peut-être universel, et qui m’inquiète à juste titre sur la probité de l’auteur, — j’entends sa probité d’historien et de philosophe. […] Or, cette théorie, qui infirme tout le livre, n’est pas qu’à une place de la Vie de Jésus, elle est à toutes, sans que l’auteur ait jamais conscience de son immorale fausseté et que le logicien s’aperçoive qu’il se coupe la gorge avec le rasoir, au fil tourné, de la contradiction ! […] Phénomène dont le moraliste doit tenir compte : rien n’a averti, rien n’a édifié, ni la fatuité ni l’hypocrisie, — car le système de l’auteur de la Vie de Jésus se balance entre l’hypocrisie et la fatuité. […] L’auteur de la Vie de Jésus, qui troue les Évangiles, n’atteint que l’Église évangéliste et ne ricoche pas même sur nous, dont la tête chaude a pris l’alarme !

1204. (1892) Impressions de théâtre. Sixième série

Si la pièce tombait, l’auteur rendait l’argent à l’édile. […] Qu’a voulu l’auteur ? […] Mais voici où la pensée de l’auteur me choque décidément et m’offense. […] Les auteurs ne font grâce qu’aux femmes galantes. […] Et il semble que l’auteur se soit appliqué à lui enlever toute excuse.

1205. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lacaussade, Auguste (1815-1897) »

Lacaussade, auteur d’une très bonne traduction d’Ossian et d’un recueil de poésies qu’il est en train de surpasser, a su se faire une sorte de domaine à part. […] Ce que l’auteur de Paul et Virginie a fait avec la langue de la prose, Lacaussade a pensé qu’il pouvait le tenter avec la langue des vers.

1206. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 150-151

Le Temple du Silence, où il seroit à souhaiter que les trois quarts des Auteurs modernes allassent faire un peu de séjour, est un Roman où l’imagination, la philosophie, l’élégance, se disputent l’avantage de captiver & d’amuser le Lecteur. […] Nous ne jugeons tous les Auteurs, en général, que sur leurs Productions ; & ce n’est pas un petit sujet d’éloge pour un Homme du monde & de plaisir, d’avoir non seulement respecté la Religion dans ses Ecrits, mais encore de s’être élevé avec zele contre ceux qui l’attaquent.

1207. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 272-273

Après s’être exercé dans des genres de pur agrément, & avoir publié plusieurs Poëmes, qui annoncent de l’esprit & le talent d’écrire avec autant de correction que d’élégance, cet Auteur a consacré sa plume à un genre plus élevé & plus capable d’assurer sa réputation. […] Ce qu’il écarte du tableau y seroit inutile pour l’instruction ; & l’Auteur a grand soin d’y placer tout ce qui peut servir à développer les dogmes sacrés, la tradition, la discipline, & la morale.

1208. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 176-177

Tels que l’Auteur de la prétendue Addition aux Trois Siecles, ou Lettre critique à M. l’Abbé Sabatier de Castres, soi-disant Auteur de ce Dictionnaire ; celui de la Lettre d’un Académicien, ceux du Journal encyclopédique.

1209. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 338-339

Voici quelques phrases de cet Auteur, prises au hasard dans ses Œuvres mêlées. […] Piron disoit plaisamment, au sujet du style de cet Auteur : « Fontenelle a engendré Marivaux, Marivaux a engendré Moncrif, & Moncrif n’engendrera personne ».

1210. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 511-512

« Marquer tous les pas de l’Art de guérir, soit qu’ils l’approchent, soit qu’ils l’éloignent de la perfection ; annoncer en quel temps & par qui il fut accéléré ou retardé dans sa marche ; présenter les découvertes vraiment originales, les vûes propres de chaque Inventeur ; disposer les inventions dans l’ordre de leur naissance ; indiquer où elles se trouvent, afin d’épargner au Lecteur qui sait qu’elle existe ; la peine de les chercher, & à celui qui l’ignore, celle de les inventer ; montrer comment une découverte a produit d’autres découvertes ; rapporter les inventions de tout genre à leurs véritables Auteurs ; déterminer le temps, le lieu, & les circonstances qui ont vu naître ces Auteurs, & recueillir les fruits les plus frappans de leur vie ; faire connoître le rang que la Chirurgie a tenu dans tous les temps parmi les autres Arts, le degré d’estime accordé à ceux qui l’ont professée, & le mérite personnel de ses promoteurs » : telle est la tâche étendue & pénible que M.

1211. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 76-77

L'imagination de l'Auteur se refroidissoit, selon toute apparence, dès que les objets n'intéressoient pas vivement son ame, plus enthousiaste des choses extraordinaires, que de la véritable grandeur. […] En effet, il ne craint pas d'y justifier des traits que l'Auteur même condamnoit dans son Ouvrage.

1212. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 250-251

Comme il importe à tout le monde de savoir raisonner juste, de connoître la nature & les facultés de son ame, la structure de l'Univers & l'Auteur qui l'a créé & le conserve, rien n'étoit plus nécessaire que de donner de justes idées sur tous ces objets, & ce qui n'est pas moins nécessaire, de les mettre à la portée de tous les Lecteurs. […] L'Auteur demande grace pour les inégalités, les négligences & même la rudesse de son style.

1213. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 290-291

Débrouiller la Chronologie, faire revivre plusieurs Auteurs ignorés, commenter des Ouvrages obscurs, les rendre intelligibles, faire naître, pour ainsi dire, l'ordre & la lumiere du sein du chaos ; voilà l'idée qu'on doit se former des travaux de cet Ecrivain, plein, d'ailleurs, d'exactitude & de pureté dans le style. […] Sirmond eut deux neveux, Antoine Sirmond, de la même Société, connu par un Ouvrage, intitulé Défense de la Vertu, dans lequel il ose avancer, qu'il ne nous est pas tant recommandé d'aimer Dieu, que de ne pas le haïr, assertion révoltante, & condamnée par les Jésuites même, qui désavouerent l'Ouvrage & punirent l'Auteur.

1214. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 48, des estampes et des poëmes en prose » pp. 484-485

De même nous avons l’obligation à la poësie en prose, de quelques ouvrages remplis d’avantures vrai-semblables et merveilleuses à la fois, comme de préceptes sages et praticables en même-temps, qui n’auroient peut-être jamais vû le jour, s’il eut fallu que les auteurs eussent assujetti leur génie à la rime et à la mesure. Les auteurs de la princesse De Cleves et de Telemaque, ne nous auroient peut être donné jamais ces ouvrages, s’ils avoient dû les écrire en vers.

1215. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. FAURIEL. —  première partie  » pp. 126-268

J’ai vu beaucoup l’auteur d’Atala depuis votre départ ; c’est certainement un homme d’un talent distingué. […] Je ne sais qui l’a remarqué spirituellement, il faut que l’auteur ait quelquefois de l’impatience pour que le lecteur n’en ait pas. […] Il y a dans votre livre des choses très-bonnes, très-utiles, et qui doivent en faire aimer et estimer l’auteur ; je les ai louées sincèrement. […] Quelques mots seulement sont à toucher ici d’une autre branche de relations qu’entretint notre auteur avec un célèbre critique étranger, avec Guillaume de Schlegel. […] On voit que l’auteur de cet extrait avait commencé avec le désir de n’être pas trop sévère et de ne pas blesser l’auteur, et qu’il a été graduellement emporté par la force de la vérité et par l’amour de la philosophie et dela République.

1216. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « I » pp. 1-8

L'auteur paraît ne pas se douter que lui-même touche à la vieillesse, et que l’injure tirée des années et des rides va se poser à lui-même sur son front. […] L'auteur ne ménage personne, il parle des Saints-Simoniens et des Révélateurs comme des députés ; il les peint noirs et odieux, mais il en rit davantage. […] Mais un bon Génie, un Amschaspand, aurait de quoi répondre : « A travers ce manque de goût et ces torrents d’invectives, il y a des restes de candeur, une sincérité incontestable bien que si muable en sa rapidité ; l’amour de l’humanité, de ce que l’auteur croit tel, y compense à ses yeux la haine pour quelques individus ; la fibre humaine vibre en certains endroits sous une touche dont très-peu sont capables.

1217. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Retté, Adolphe (1863-1930) »

Aussi toute une partie de ce poème, la meilleure peut-être au gré de son auteur, échappe-t-elle à notre appréciation. […] Similitudes nous emmène dans le possible, mais par de trop possibles sentiers ; trop clair, c’est aussi trop simple, trop comme le désire l’auteur, qui ne daigne compter qu’avec son rêve et de toutes les contradictoires tendances de l’humanité n’en admet qu’une, enfin victorieuse, celle qui lui plaît. […] On le sait, l’auteur de Campagne première n’a pas commencé par célébrer le soleil.

1218. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Sully Prudhomme (1839-1907) »

Et puis, s’il n’est pas arrivé à une vue des choses beaucoup plus consolante que l’auteur de Rolla , au moins est-ce par des voies très différentes ; sa mélancolie est d’une autre nature, moins vague et moins lâche, plus consciente de ces choses, plus digne d’un homme… M.  […] Paul Verlaine De quelques années plus jeune que lui, je n’avais guère produit que de l’inédit et je restai timide devant l’auteur déjà connu des lettrés de ces Stances et poèmes qui, avec Philoméla, de Catulle Mendès, et les Vignes folles, de ce regretté Glatigny, constituèrent les fiers débuts de la Renaissance poétique d’alors et d’aujourd’hui. […] De plus, un vrai souci du rythme et de la rime éclatait partout dans le compact volume qui avait mis immédiatement hors de page l’auteur et ses livres suivants.

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