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895. (1769) Les deux âges du goût et du génie français sous Louis XIV et sous Louis XV pp. -532

Témoin les deux Pigeons, les Animaux malades de la peste, tant d’autres !

896. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

Maeterlinck a admirablement saisi ce que l’animal doit à l’éducation reçue des hommes, et ce que l’âme de la bête tient de dix millénaires de traditions humaines ; et il a également montré ce que l’arme a apporté d’idées, de sentiments, de passions nouvelles à l’homme des temps du bronze qui l’a créée. […] Il aime la nature, il aime la terre, le murmure animal et végétal qui l’enchante. […] Toujours j’y retrouve le Mal, Qui sous les teints cuivrés, la graisse ou la chlorose, Découpe en grimaçant un profil d’animal. […] Thomas Braun chante les bénédictions de la maison, de la famille, des aliments, des pauvres, des malades, des , des animaux, de tout ce qui rit, pleure et vit, avec une foi profonde et un cœur simple.

897. (1890) La bataille littéraire. Deuxième série (1879-1882) (3e éd.) pp. 1-303

. — Animaux domptés. — Toutes les cultures. […] Misérable enfant, amené comme un joli petit animal dans les soupers de cabinet, et qu’on oubliait, et qu’à moitié réveillé un garçon de café ramenait, au petit jour, chez sa mère. […] Les animaux à sang froid sont les seuls qui aient du venin.

898. (1894) La bataille littéraire. Sixième série (1891-1892) pp. 1-368

L’apitoiement sincère sur l’injustice et la cruauté humaine à l’endroit des animaux, forme la majeure partie de ce livre très doux et très léger de lecture. […] Pour écrire son livre et expliquer les hallucinations de son héros, il a particulièrement étudié les observations recueillies sur certains phénomènes encore non définis par la science, et dont le magnétisme animal est peut-être l’explication. […] Jean Rameau, je trouve cette description d’un cabaret qui a pour enseigne le Chien-Rouge et qui offre plus d’une ressemblance avec celui qui porte le nom d’un autre animal, d’une différente couleur : Le Chien-Rouge était un somptueux cabaret de Montmartre, qui menait grand bruit depuis deux ans. […] Maurice Barrès ; je suis très loin de voir là le but de son livre, mais notre siècle n’aurait-il été profitable qu’aux animaux, qu’il aurait bien mérité de la morale et de la philosophie. […] Le doigt de Dieu, son regard n’ont plus l’impérieuse décision avec laquelle il assignait leur place aux astres et aux animaux.

899. (1895) Les mercredis d’un critique, 1894 pp. 3-382

Je ne sais si la Société protectrice des animaux enregistrera cet acte de charité pour une jolie petite bête, mais pour ma part j’y applaudis sincèrement ; l’homme, s’il était sage, devrait faire en sorte que le passage de toute créature sur la terre fût heureux ; il devrait s’efforcer de faire une vie de bonheur, non seulement aux hommes, mais aux animaux (peut-être même aux plantes) dans la mesure du possible, agir enfin comme si, prévoyant son retour, il devait renaître homme, animal ou plante, et profiter dans l’avenir du bien qu’il aurait préparé dans le présent. […] L’étude prolongée du cadavre humain avait donné au sculpteur le désir de représenter l’animal vivant. […] Il obéit parce qu’il est sujet à la peur et de tous les animaux domestiques le plus doux, le plus riant et le plus docile. » Le roman continue sa marche au milieu de ces détails qu’il contourne sans s’y attarder ; nos futurs amants sont réunis en Italie et n’en sont encore, pour leur bonheur, qu’aux délicates prémisses de l’amour : « Il fut presque surpris qu’elle parlât, qu’elle pensât. […] « Les petites errent à pas vifs et inexpérimentés dans l’allée qui sépare la maison des premiers massifs, ou s’en vont, avec des mouvements joyeux de petits animaux, trébucher sur la pelouse largement ouverte à leurs essais de marche et à leurs premiers jeux.

900. (1894) La vie et les livres. Première série pp. -348

Il a vu, de ses yeux, le terrier où l’animal humain, chassé et chasseur, s’est tapi, tremblant de frayeur, pour éviter les fauves en quête de viande. […] Il noue, autour de la taille, sur l’étroite tunique lamée d’argent, une bandelette enrichie de pierres précieuses autour de laquelle sont suspendues les figures d’argent des animaux sacrés de l’Égypte. […] A-t-il assez démasqué, déshabillé, fouaillé l’animal lubrique, cruel, avide, qui se cache sous des chapeaux hauts de forme et de correctes redingotes ! […] Ces hommes ne sont pas des animaux ; il faut bien qu’ils déjeunent. Ces hommes ne sont pas des animaux… Je vous assure que jamais discours de Démosthène, plaidoyer de Cicéron, harangue de Gambetta, n’eut un succès plus efficace que ces simples paroles d’un homme excellent.

901. (1902) La formation du style par l’assimilation des auteurs

Le Cafre même qui les conduisait se couchait sur la terre pour y trouver de la fraîcheur : mais partout le sol était brûlant, et l’air étouffant retentissait du bourdonnement des insectes, qui cherchaient à se désaltérer dans le sang des hommes et des animaux. […] Et ces plages, alternativement sèches et noyées » où la terre et l’eau semblent se disputer des possessions illimitées ; et ces broussailles de mangles jetées sur les confins indécis de ces deux éléments ne sont peuplées que d’animaux immondes qui pullulent dans ces repaires, cloaques de la nature, où tout retrace l’image des déjections monstrueuses de l’antique limon. […] Pendant que je m’amusais à calmer cet animal, je vis un éclair par un faux jour de mon sabord, et j’entendis le bruit du tonnerre. […] C’est la peinture d’une personne ou d’un animal. […] Buffon a des portraits d’animaux très remarquables.

902. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite et fin.) »

Je ne voudrais point paraître faire une mauvaise plaisanterie, mais cet Éloge du comte Reinhard m’a tout naturellement rappelé le célèbre roman de Renart, cette épopée satirique du moyen âge, — cette Bible profane du moyen âge, comme Goethe l’a baptisée, — dans laquelle l’hypocrite et malin Renart joue tant de tours au lion et à tous les animaux, se déguise sous toutes les formes, en clerc, en prêcheur, en confesseur, et, après avoir mis dedans tout son monde, finit par être proclamé roi et couronné.

903. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine, Jocelyn (1836) »

Ampère, parlant d’après Cassien des solitaires de la Thébaïde et de leurs rapports souvent merveilleux avec les lions et les divers animaux, a suivi ingénieusement dans le christianisme jusqu’à saint François d’Assise cette tendresse particulière de quelques moines pour les bêtes de Dieu.

904. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Jouffroy »

Jouffroy, où le pâtre intervient souvent, datent de cette rencontre ; c’est ce qui lui a fait dire dans son émouvant discours sur la Destinée humaine : « Le pâtre rêve comme nous à cette infinie création dont il n’est qu’un fragment ; il se sent comme nous perdu dans cette chaîne d’êtres dont les extrémités lui échappent ; entre lui et les animaux qu’il garde, il lui arrive aussi de chercher le rapport ; il lui arrive de se demander si, de même qu’il est supérieur à eux, il n’y aurait pas d’autres êtres supérieurs à lui…, et de son propre droit, de l’autorité de son intelligence qu’on qualifie d’infirme et de bornée, il a l’audace de poser au Créateur cette haute et mélancolique question : Pourquoi m’as-tu fait ?

905. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre II. Principale cause de la misère : l’impôt. »

En effet elle représente juste, et sans un sou de trop : en premier lieu, l’intérêt du capital primitif qu’il a mis dans son exploitation, bestiaux, meubles, outils, instruments aratoires ; en second lieu, l’entretien annuel de ce même capital, qui dépérit par la durée et par l’usage ; en troisième lieu, les avances qu’il a faites dans l’année courante, semences, salaires des ouvriers, nourriture des animaux et des hommes ; en dernier lieu, la compensation qui lui est due pour ses risques et ses pertes.

906. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIIIe entretien » pp. 223-287

Ce n’est pas sur moi que je pleure, pauvre animal !

907. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXIXe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (2e partie) » pp. 321-384

J’ai toujours reproché au christianisme son insensibilité pour les animaux, comme si ce qui aime tant n’avait point de cœur, comme si ce qui pense, calcule et combine, n’avait point sa part d’intelligence.

908. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIVe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 257-320

Jamais beauté si pure et si rayonnante n’avait fasciné mes yeux : une apparition du ciel à travers le cristal de l’air des montagnes, la fraîcheur du matin, un fruit d’été sur une branche, une joie céleste à travers une larme, une larme d’enfant devenue perle en tombant des cils ; puis ces quatre âges de la vie sous un même arbre : l’aïeule, le père, la jeune épouse, l’enfant à la mamelle ; ces pauvres animaux domestiques : le chien, les chèvres, les colombes, les poussins sous l’aile de la poule, les lézards courant avec un léger bruit sous les feuilles sèches du toit.

909. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXVIIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 5-64

non, dit-il, nous étions assez de monde à la maison sans lui pour soigner les animaux et pour servir de valets de ferme au père ; mon frère aîné était entré depuis deux ans, comme porte-clefs de la prison, dans la maison du bargello ; notre aïeule l’avait ainsi voulu, pour que sa filleule, la fille du bargello, et son petit-fils, mon frère, eussent l’occasion de se voir tous les jours et de s’aimer ; car elle avait toujours eu ce mariage dans l’esprit, voyez-vous, et les grand-mères, qui n’ont plus rien à faire dans la maison, ça voit de loin et ça voit mieux que les autres.

910. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre V. Le roman romantique »

L’homme supérieur redevient un animal de proie.

911. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série «  M. Taine.  »

La planète humaine voyage depuis si longtemps que l’humanité a disparu du globe terrestre : des strophes colorées (d’une imagination nette, mais peut-être un peu courte) nous le montrent entièrement reconquis par les plantes et par les animaux.

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