Sainte-Beuve ne nous a pas laissé ignorer que ce serait un éreintement.” » « Un étranger qui se trouvait là, allait aussitôt rapporter notre réponse à Sainte-Beuve.
Le voyant, le coup de pistolet dans l’habillement de la femme, est une victoire du goût étranger, du goût américain sur l’ancien goût français.
Ce serait un pauvre critique que celui qui se déclarerait un critique national et qui arrêterait les chefs-d’œuvre de l’intelligence étrangère à ces mesquines douanes de la pensée, en leur demandant leurs certificats d’origine.
Et comme ces deux aspects de la perception, qualité et mouvement, s’enveloppent d’une égale obscurité, le phénomène de la perception, où une conscience enfermée en elle-même et étrangère à l’espace traduirait ce qui a lieu dans l’espace, devient un mystère. — Écartons au contraire toute idée préconçue d’interprétation ou de mesure, plaçons-nous face à face avec la réalité immédiate : nous ne trouvons plus une distance infranchissable, plus de différence essentielle, pas même de distinction véritable entre la perception et la chose perçue, entre la qualité et le mouvement.
On pourra dire alors comme le héros de Du Belloy : Plus je vis d’étrangers, plus j’aimai mon pays. […] Mais même avant 89, lorsque notre littérature est encore exclusivement française, ce n’est point sans dommage pour elle qu’on éprouve tant de répugnance à se risquer chez l’étranger. […] Ne point suivre le génie de la France partout où il s’est porté, c’est le premier tort de ceux qui négligent trop l’étranger. […] Et depuis, combien d’autres ouvrages qui, représentant des mœurs trop étrangères aux nôtres pour n’être point passées de mode au théâtre, ont cependant gardé pour le lecteur attentif leur force et leur profondeur ! […] c’est un corps étranger qui s’introduit dans un de ses engrenages ; il la gêne, elle le broie.
Il ne put accomplir ni l’une ni l’autre et s’en alla, après un nombre déterminé de jours frivoles, dans un autre royaume que le sien, dans un royaume bien étranger et dont l’Étiquette, par malheur, lui était bien peu connue. […] Il en est ainsi de bien d’autres étrangers à qui la civilisation continentale donne des nausées et qui viennent chercher là une espèce d’illusion du passé qui les réconforte. […] C’est une sorte de conspiration, d’origine étrangère, dont le but évident est, néanmoins, un impénétrable mystère pour les stupides instruments qu’on y emploie, depuis M.
Il était visionnaire à un tel point qu’il n’y a que deux écrivains à qui je puis trouver la même qualité, Balzac et Saint-Simon, et deux écrivains étrangers, Shakespeare, à un degré assez haut, Goethe, à un degré moindre, mais le don de vision chez l’auteur d’Hamlet et chez l’auteur de Wilhelm Meister, est un peu couvert des nuages de l’Écosse et de la Baltique ; au contraire, le don de vision chez Molière est toujours limpide ; la vision chez ces auteurs est souvent fausse, elle fait souvent fausse route, elle est toujours maladive ; chez Molière, elle est vraie et saine ; dans Saint-Simon, elle est circonscrite par toutes sortes de préjugés ; Molière voit droit devant lui, il voit distinctement, hardiment, toujours juste, parce que précisément le visionnaire est doublé chez lui d’un observateur exact, et parce que l’observation exacte persiste toujours sous la vision. […] Ce n’est pas dans son milieu : personne ne le prononçait autour de lui ; ce n’est pas dans son moment : vous n’avez qu’à lire tous les auteurs du temps pour y voir à quel point cette idée leur est absolument étrangère. […] Et depuis, combien d’autres ouvrages qui, représentant des mœurs trop étrangères aux nôtres, pour n’être point passés de mode au théâtre, ont cependant gardé pour le lecteur attentif leur force et leur profondeur !
Le lit, à cette époque, est si bien lié à la chambre et à son cérémonial, que, lorsqu’on meuble spécialement à Paris l’hôtel des ambassadeurs étrangers, pour recevoir les envoyés du roi de Siam, on a soin de dresser dans la chambre d’audience “un lict de satin rouge brodé d’or, avec médaillon représentant l’histoire de Josué”. » Les premiers salons datent de la fin du dix-septième siècle. […] « Un tel funèbre privilège, dit Verlaine, n’est pas sans entourer cette couche trop bien hospitalière d’une considération vaguement respectueuse, à laquelle une superstition sui generis ne reste pas tout à fait étrangère. […] Car on ne peut s’y tromper : affranchi de tout dogme et étranger à toute confession, M. […] Je suis bien persuadé que l’Église n’abandonnera pas le soin de ses destinées à des laïques étrangers à la théologie et que les rénovateurs seraient foudroyés dès leurs premiers pas, s’ils commençaient d’agir.
Nous avons la date précise dans une page d’album écrite de sa main sous ce titre : Arrivée d’un jeune méridional à Paris ; c’est une description de ses premières et confuses impressions à une première vue, c’est sa satire à lui des Embarras de Paris : « Bientôt courant dans les rues, l’impatient étranger ne sait où passer.
Le grand chambellan et le premier gentilhomme lui présentent sa robe de chambre ; il l’endosse et vient s’asseoir sur le fauteuil où il doit s’habiller À cet instant, la porte se rouvre ; un troisième flot pénètre, c’est « l’entrée des brevets » ; les seigneurs qui la composent ont en outre le privilège précieux d’assister au petit coucher, et du même coup arrive une escouade de gens de service, médecins et chirurgiens ordinaires, intendants des menus-plaisirs, lecteurs et autres, parmi ceux-ci le porte-chaise d’affaires : la publicité de la vie royale est telle, que nulle de ses fonctions ne s’accomplit sans témoins Au moment où les officiers de la garde-robe s’approchent du roi pour l’habiller, le premier gentilhomme, averti par l’huissier, vient dire au roi les noms des grands qui attendent à la porte : c’est la quatrième entrée, dite « de la chambre », plus grosse que les précédentes ; car, sans parler des porte-manteaux, porte-arquebuse, tapissiers et autres valets, elle comprend la plupart des grands officiers, le grand aumônier, les aumôniers de quartier, le maître de chapelle, le maître de l’oratoire, le capitaine et le major des gardes du corps, le colonel général et le major des gardes françaises, le colonel du régiment du roi, le capitaine des Cent-Suisses, le grand veneur, le grand louvetier, le grand prévôt, le grand maître et le maître des cérémonies, le premier maître d’hôtel, le grand panetier, les ambassadeurs étrangers, les ministres et secrétaires d’État, les maréchaux de France, la plupart des seigneurs de marque et des prélats.
Les impudicités raffinées et effrénées de la décadence romaine, les obscénités splendides d’Héliogabale, les fantaisies gigantesques du luxe et de la luxure, les tables d’or comblées de mets étrangers, les breuvages de perles dissoutes, la nature dépeuplée pour fournir un plat, les attentats accumulés par la sensualité contre la nature, la raison et la justice, le plaisir de braver et d’outrager la loi, toutes ces images passent devant les yeux avec l’élan du torrent et la force d’un grand fleuve.
« Ces paroles firent approcher un vieux gentilhomme qui venait de faire ses dévotions, et qui, approuvant mes raisons, lui fit des reproches sur sa conduite vis-à-vis d’un étranger et sur ses blasphèmes.
Quoique cette cérémonie ne passât pas à leurs yeux pour une marque d’idolâtrie, elle n’était pas moins étrangère aux mœurs des Macédoniens, et devait nécessairement leur paraître un acte humiliant et digne de vils esclaves.
A côté des nombreux portraits de Wagner faits à l’étranger, celui-ci, d’un artiste français, doit tenir une des meilleures places.
C’est ainsi que nous apprenons à entendre une langue étrangère ; c’est ainsi que l’enfant, hésitant d’abord sur les lettres et les syllabes, en vient à interpréter couramment les mots et les phrases.
La conception de dieux absolus, éternellement parfaits et immuables, était étrangère à la race hellène.
Mais je vois en même tems, que les mêmes critiques ont trouvé que le traducteur ne rend quelquefois que la moitié de la pensée de son Auteur, qu’une partie de ce qui forme dans l’original une idée complette ; que sa traduction n’est point exempte de contre-sens ou de sens étrangers, ni même d’expressions louches, & qu’il s’y trouve en plus d’un endroit des omissions essentielles.