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1513. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff » pp. 237-315

— Mais… en vérité… je ne sais… je ne m’attendais pas…. » Et, dans la vivacité de son émotion, Viéra s’appuya sur le bord de la fenêtre, comme si elle craignait de tomber ; puis, tout à coup, elle sortit et s’enfuit dans sa chambre.

1514. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) «  Chapitre treizième.  »

Il sent par la pensée toutes les émotions de l’activité que sa robe lui interdit, et, dans cette solitude dont on sait qu’il était si jaloux, il vit pour ainsi dire toutes les vies.

1515. (1714) Discours sur Homère pp. 1-137

La premiere maniere est trop lente, et laisse languir l’imagination qui commençoit à s’échauffer ; au lieu que la seconde entretient et augmente même l’émotion par la rapidité du dialogue.

1516. (1892) La vie littéraire. Quatrième série pp. -362

Il avait épuisé toute la gloire et tous les plaisirs et tiré de la vie tout ce qu’elle peut donner d’émotions violentes et de joies fortes.

1517. (1892) Les idées morales du temps présent (3e éd.)

De telles révolutions s’opèrent dans un laps de temps indéterminé, plus court ou plus long, selon la rapidité avec laquelle on se développe  Supposez maintenant un homme plongé dans la littérature, surtout dans la littérature d’une seule époque, la nôtre ; qui ne la fréquente pas pour son bon plaisir seulement, mais par profession, en y cherchant des impressions et des idées ; qui demande aux livres qu’il lit, non de le distraire pour une soirée, mais une occasion d’exprimer sa propre personnalité ; qui, déjà exceptionnellement sensible aux émotions de la lecture ou du théâtre, s’applique encore à les aiguiser et à les multiplier, parce qu’il sait que ses articles bénéficieront de leur richesse et de leur acuité : est-ce qu’un tel homme ne découvrira pas dans les œuvres littéraires des nuances qui échappent au commun du public, comme un musicien entend dans une symphonie mille sons que nous n’entendons pas ? […] N’est-ce pas pour en répandre le goût qu’il a raconté, avec quelle émotion contenue et d’autant plus communicative, l’histoire du pauvre colporteur qui se fait condamner pour sauver une mère innocente ?

1518. (1802) Études sur Molière pp. -355

Dans la capitale du monde, chez le peuple le plus ami des arts, un étranger, naguère, courait le risque d’errer des années entières autour du berceau de Pocquelin, sans éprouver la moindre émotion ; rien n’y frappait l’œil du curieux, rien n’y parlait à l’aine ; mais aujourd’hui, grâce au conservateur2 du Musée français, la maison où naquit Molière3 est distinguée des masures qui l’entourent, par un marbre blanc sur lequel on lit, Jean-Baptiste Pocquelin de Molière est né dans cette maison en 1620 : et cette inscription, toute simple qu’elle est, n’en dit pas moins au passant : qui que tu sois, arrête ; ici vit le jour un homme de bien, un philosophe, un poète chéri de Thalie, le premier qui ait formé des comédiens et des spectateurs dignes d’elle, le plus grand comique enfin de tous les âges et de toutes les nations, Molière. […] j’ai beau chercher dans son ouvrage la moindre connaissance de l’art dramatique, je suis forcé de lui avouer que je ne le crois pas appelé au théâtre ; je tremble de l’affliger : point du tout ; mon jugement ne lui cause aucune émotion ; il me présente avec confiance plusieurs numéros d’un journal auquel il fournit les articles spectacles.

1519. (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série

Il s’agissait en ce temps-là de recruter, de composer, de former le public ; et — pour ne parler que du genre sérieux, — puisque les Mystères avaient cessé de plaire, il s’agissait d’inventer, pour les remplacer, quelque autre chose qui procurât à peu près le même genre d’émotions et le même plaisir.

1520. (1885) L’Art romantique

Cependant, à cette heure même, je n’y puis penser sans une certaine émotion. […] Par cette méthode qui complique les faciles jouissances procurées par une série de chants rarement apparentés entre eux, il demande une singulière attention du public ; mais en même temps il prépare de plus parfaites émotions à ceux qui savent les goûter.

1521. (1859) Moralistes des seizième et dix-septième siècles

Il eut le temps d’exprimer dans une pièce de vers latins les émotions profondes qu’elle lui avait fait éprouver160. […] Il est sensible, poétique, un peu romanesque ; il s’attendrit aisément, et son émotion est sincère.

1522. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Allez, allez toujours dans cette voie, écrivains mes frères, qui êtes l’exemple et l’honneur du journal français, une des gloires de l’Europe moderne ; allez dans cette voie ; on y rencontre, il est vrai, toutes sortes d’intelligences médiocres, toutes sortes de lecteurs imbéciles, et des ignorants, et des niais, et des frivoles, et des beaux esprits de café, et des idiots qui courent après l’aventure, après le hasard, empêtrés dans les fêtes sanglantes de la cour d’assises, dans les événements de la rue, ou dans les émotions du carrefour.

1523. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre IV. Le mécanisme cinématographique de la pensée  et l’illusion mécanistique. »

J’éprouve une sensation ou une émotion, je conçois une idée, je prends une résolution : ma conscience perçoit ces faits qui sont autant de présences, et il n’y a pas de moment où des faits de ce genre ne me soient présents.

1524. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Deuxième série

Il y avait une émotion générale des peuples contre les gouvernements.

1525. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

Ma surprise fut très grande, et plutôt désagréable d’abord, de voir l’émotion que j’avais soulevée. […] Maurice Paléologue86.… « La représentation fut presque suspendue par l’émotion de la salle… Les spectateurs étaient en proie à un enthousiasme extraordinaire lorsque le rideau s’abaissa.

1526. (1905) Pour qu’on lise Platon pp. 1-398

Quelques homérides nous citent deux vers de leur poète qu’ils ont conservés : “Les mortels le nomment Éros, le dieu ailé ; les immortels l’appellent Étéros, le dieu qui donne des ailes.” » L’amour n’est qu’un souvenir de l’éternelle beauté contemplée jadis, réveillé par la rencontre d’une beauté d’ici-bas et à qui l’émotion de cette rencontre donne des ailes pour s’élever de nouveau à la contemplation du Beau éternel. […] Cette persuasion s’appellera émotion, ravissement, enthousiasme, attendrissement, comme on voudra ; mais ce sera toujours une persuasion.

1527. (1903) La pensée et le mouvant

Au fur et à mesure qu’ils nous parlent, des nuances d’émotion et de pensée nous apparaissent qui pouvaient être représentées en nous depuis longtemps, mais qui demeuraient invisibles : telle, l’image photographique qui n’a pas encore été plongée dans le bain où elle se révélera. […] Un effort, une émotion, peuvent ramener brusquement à la conscience des mots qu’on croyait définitivement perdus.

1528. (1716) Réflexions sur la critique pp. 1-296

La bonté des sentimens consiste dans une double convenance, avec la situation présente et avec le caractere établi : la bonté des discours consiste dans un ordre conforme aux intérests et à la passion du personnage, dans un ordre qui conserve, pour ainsi dire, la généalogie naturelle des pensées, et qui outre cela, de tous les arrangemens possibles d’un discours, présente le plus propre à faire croître le plaisir et l’émotion dans l’esprit du lecteur.

1529. (1932) Les idées politiques de la France

Au moment du projet d’union douanière austro-allemande, nous avons été quelques-uns à nous trouver surpris de l’émotion patriotique qui a circulé dans les cadres radicaux.

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