La Fare cite à ce sujet un mot de M. de La Rochefoucauld qui avait été l’un des principaux acteurs de cette dernière guerre civile, et qui lui disait : « Il est impossible qu’un homme qui en a tâté comme moi veuille jamais s’y remettre. » La Fare en conclut que l’histoire est un va-et-vient, un jeu de bascule perpétuel ; que l’abus qu’on fait d’un des éléments pousse à l’élément contraire, jusqu’à ce qu’on en abuse comme on avait fait du premier ; que « l’idée des peines et des maux venant à s’effacer peu à peu de la mémoire des hommes, et frappant peu l’esprit de ceux qui ne les ont point éprouvés, les mêmes passions et les mêmes occasions rengagent les hommes dans les mêmes inconvénients ».
Or, dans ces matières, pour ne point se payer de mots, il faut savoir les éléments de la science, de plus d’une science, et nous voilà bon gré mal gré embarqués. […] Muni de tous ces éléments sûrs d’appréciation et les coordonnant dans un esprit d’unité, avec intérêt et lumière, M.
Si pourtant on veut aujourd’hui l’embrasser dans toute l’étendue du xviie siècle, on a sous la main tous les éléments rassemblés. […] Je serais heureux de pousser à un pareil travail dont on a tous les éléments, les plus riches et les plus triés.
À le décrire et à le dépeindre comme il fait, il semble nager en plein lac et voguer comme un cygne dans son élément. […] Il a préparé les éléments d’une révolution glorieuse et définitive (1688) ; seul il a rendu possible, à l’heure dite, le triomphe régulier des patriotes de cette époque.
Le Sahara se compose, en effet, d’un double élément et offre deux formes caractéristiques : « d’un côté, d’immenses plateaux dénudés, où la roche, continuellement balayée par les vents, n’est recouverte de terre végétale que dans les parties abritées ; d’un autre côté, d’immenses bas-fonds, envahis par les sables, de manière à faire disparaître le sol primitif, et dans lesquels s’amoncellent, en véritables montagnes, des dunes de cent mètres et plus de hauteur. » Ce sont ces dunes, et les bas-fonds ramifiés dans les intervalles, qu’a d’abord à traverser le voyageur dans toute la zone qui sépare la chaîne atlantique des massifs de l’intérieur : première difficulté. […] Pendant que d’autres fanatiques préparaient en Asie les massacres de Djedda et de Damas, lui, il dressait le plan de la conquête du Sahara africain par une propagande active ; il y fondait des Zaouiya, des couvents musulmans, échelonnés de manière que le dernier, le plus isolé, le plus éloigné, pût encore servir de refuge in extremis aux derniers éléments d’une foi déjà atteinte par l’indifférence. » Pour fonder un de ces centres, un de ces couvents armés contre nous, que fait-on ?
Dans des conditions artificielles, dans un cadre irréel, il place un élément naturel, un sentiment vrai, qu’il oblige à découvrir son essence et ses propriétés par des réactions caractéristiques. […] Comme il est naturel, la création de la comédie larmoyante, en séparant les éléments hétérogènes qui y étaient contenus antérieurement, la rétablit dans la pureté de sa définition.
Peut-être la Perse en fournit-elle aussi quelques éléments 162. […] La Galilée était de la sorte une vaste fournaise, où s’agitaient en ébullition les éléments les plus divers 186.
Mais, pour bien étudier un tel exemple et en tirer toute la leçon qu’il renferme, il faut oser introduire dans l’idée de ce caractère de d’Aguesseau tous les vrais éléments tels que les donnent les témoins les plus clairvoyants et les plus sagaces. […] Tandis qu’il favorisait les entreprises de collections purement historiques ou érudites, il refusait, par exemple, un privilège à Voltaire pour les Éléments de la philosophie de Newton : « Ce demi-savant et demi-citoyen d’Aguesseau, écrivait Voltaire à d’Alembert en un jour de rancune, était un tyran : il voulait empêcher la nation de penser. » On assure que le scrupuleux chancelier ne donna jamais de privilège pour l’impression d’aucun roman nouveau, et qu’il n’accordait même de permission tacite que sous des conditions expresses ; qu’il ne donna à l’abbé Prévost la permission d’imprimer les premiers volumes de Cleveland que sous la condition que le héros se ferait catholique à la fin.
Cela est sensible dans les deux premières guerres de Silésie ; cela le sera jusqu’à la fin et au milieu des plus belles combinaisons de la guerre de Sept Ans : « Je ne mérite pas, écrivait-il à Algarotti (4 janvier 1759), toutes les louanges que vous me donnez : nous nous sommes tirés d’affaire par des à-peu-près. » Ainsi en pleine guerre, et si habilement qu’il la fasse, Frédéric n’est pas tout à fait dans son élément. […] Il y eut explosion, comme cela était inévitable dans une combinaison où entraient tant d’éléments combustibles et mobiles.
Revenons maintenant de ces éléments à ces ensembles mêmes, afin d’apprécier l’action qu’ils doivent exercer sur les idées sociales, par le degré de leur unité. […] Considérons les éléments si nombreux que cette organisation bureaucratique essaie d’unifier.
Une société formée d’éléments permanents, surtout s’ils ne sont pas exclusifs, est mieux organisée pour la durée, et l’histoire l’a prouvé souvent, elle est plus fortement constituée pour la lutte. […] Cette analyse sera parfaite, si elle ne laisse échapper aucun des éléments réels du fait total, et si elle n’en introduit aucun qui n’y soit pas renfermé. […] L’idée qu’un philosophe s’est formée du fait de la perception est vraie, si elle représente exactement les éléments réels de ce fait ; fausse, si elle ne les représente pas exactement. […] D’autant de manières qu’elle peut être inexacte, et elle ne peut l’être que de deux : ou elle a omis quelques-uns des éléments réels du fait, ou elle a introduit dans ce fait un élément qui n’y est pas. […] Si l’on n’admet pas que le paganisme et le christianisme, le Nord et le Midi, l’antiquité et le moyen âge, la chevalerie et les institutions grecques et romaines se sont partagé l’empire de la littérature, l’on ne parviendra jamais à juger, sous un point de vue philosophique, le goût antique et le goût moderne. » Si l’on tempère cette distinction encore un peu trop tranchée, en disant que nous sommes des barbares qui avons bu à deux sources de civilisation, la Bible et l’Évangile d’une part, l’Iliade et l’Énéide de l’autre, on sera bien près de la vérité, et l’on aura découvert les trois éléments des littératures modernes : l’élément religieux, l’élément des origines nationales simples ou multiples, enfin l’élément classique, par lequel nous nous rattachons à l’antiquité civilisée.
Si, sur plusieurs de ces points secondaires, l’auteur avait réussi à fonder quelques jugements nouveaux, à préparer quelques-uns des éléments qui s’introduiront un jour dans l’histoire littéraire de notre époque, il aurait atteint l’objet de sa plus chère ambition.
Le jour où, acculé contre une petite porte de l’Hôtel-de-Ville, monté sur une chaise de paille, visé par des canons de fusils, la pointe des sabres lui piquant les mains et le forçant à relever le menton, gesticulant d’un bras tandis que de l’autre il serrait sur sa poitrine un homme du peuple, un loqueteux qui fondait en larmes le jour où, tenant seul tête à la populace aveugle et irrésistible comme un élément, il l’arrêta — avec des mots — et fit tomber le drapeau rouge des mains de l’émeute la fable d’Orphée devint une réalité, et Lamartine fut aussi grand qu’il ait jamais été donné à un homme de l’être en ses jours périssables.
Malgré ces nombreux devanciers, le soin que j’ai pris de remonter autant que possible aux textes et aux documents originaux, m’a permis d’apporter dans cette étude quelques éléments nouveaux, que le lecteur qui a étudié ces questions saura facilement reconnaître.
Dans l’idée d’un corps mouvant, nous trouvons les éléments suivants : idée d’une ligne (car un corps se meut toujours selon une ligne droite ou autre), idée de succession.
Entre les éléments de cette guerre, ils auraient dû reconnaître l’esprit de galanterie corrompue, c’est-à-dire, d’incontinence, de vanité et d’intrigue, qui régnait en France et avait fait des gens de cour un assemblage d’intrigants et de brouillons ?
Le nombre, le mouvement, l’espace et la durée sont les premiers éléments sur lesquels il faut exercer l’esprit ; et je ne connais pas encore la limite de ce que l’imagination bien cultivée peut embrasser.