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585. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite) »

A vingt-deux ans, il s’était complètement affranchi des croyances ; mais le principe d’exaltation était dans sa famille, et l’un de ses jeunes frères, entré également chez les Jésuites, et juste au moment de leur suppression en France, avait l’imagination si frappée qu’il n’avait cru trouver de salut et d’abri qu’en s’allant jeter de là à La Trappe. […] En fréquentant le monde, j’aurais la douleur de sentir empirer mes idées sur le genre humain, et n’ayant pas la force de devenir méchant ni le courage d’être meilleur, je serais comme les damnés que l’impuissance du mal et le désespoir du bien tourmentent également. » On ne saurait mieux décrire sa misère, ni mieux analyser son propre martyre.

586. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vie de Jésus, par M. Ernest Renan »

Renan, ont un sens douteux et double et ne sont pas entendus également des deux côtés. » Un troisième ami m’arriva avant la fin de la journée ; celui-ci est très-mesuré et très-circonspect, c’est un prudent et un politique ; il vit le livre sur ma table, ne me questionna que pour la forme et, sans attendre ma réponse, me dit : « Je n’aime pas ces sortes de livres, ni voir agiter et remuer ces questions. […] Tous ces livres d’alors, anonymes ou pseudonymes, attribués à Mirabaud, Fréret, Dumarsais, etc., et fabriqués par la société holbachique, renferment également bien des remarques non méprisables, des objections sensées et positives : l’abbé Morellet, auteur de quelques-uns de ces livres, était un théologien.

587. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid. »

Une diversion agréable, un épisode piquant l’a tenté, et qui a dû également tenter, ce semble, plus d’un candidat pour la thèse doctorale en Sorbonne50. […] Revenant aux jugements littéraires et aux études remarquables, de date plus ou moins ancienne, mais qui ont également paru dans ces derniers temps, je trouve dans le volume intitulé : Poètes du siècle de Louis XIV, par M. 

588. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits. par M. Michel Nicolas. »

Un second discours ou sermon « sur la vocation à la liberté et sur les obligations qu’elle impose », prononcé à Montauban le dimanche 9 octobre 1791, jour où la Constitution y fut proclamée, un vrai sermon encore, commençant par Mes frères, et finissant par Amen, nous le montre également dans l’exercice de son ministère pastoral ; et il serait difficile de deviner, en le lisant, ce qui devait éclater le lendemain, ce qui s’était déjà passé la veille. […] Jomini écrit ainsi le nom (Histoire critique et militaire des Guerres de la Révolution, tome V, page 284) ; Jean-Bon, dans ses comptes rendus des opérations, écrit également Vanstabel : M. 

589. (1892) Boileau « Chapitre VII. L’influence de Boileau » pp. 182-206

ou à tous les deux également ? […] Au-dessous de Boileau, comme ses lieutenants ou ses auxiliaires, on investissait d’une autorité pareille à celle qu’on lui attribuait, Le Bossu, Bouhours, Rapin, Fontenelle, Lamotte ; et le même Ignacio de Luzan qui promulgue l’Art poétique en Espagne, y importe le Préjugé à la Mode comme un produit également français, sans s’apercevoir que ce dernier article est prohibé par son code.

590. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Pierre Loti »

Tout cela, courses à travers le monde, rêveries interminables et orgies violentes, est également propre à exaspérer la sensibilité et à vider l’âme de toute foi positive. […] Le drame, c’est le plus uni et le plus douloureux de tous : le drame unique, éternel, de la séparation des êtres qui s’aiment… Ainsi l’exotisme explique également, dans les romans de Pierre Loti, la nouveauté et l’intensité des sensations, et le caractère universel et largement humain des sentiments.

591. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres inédites de la duchesse de Bourgogne, précédées d’une notice sur sa vie. (1850.) » pp. 85-102

ne sont-ce pas également mes petits-fils ?  […] À ce même Fontainebleau, où la jeune duchesse de Bourgogne arrivait à l’âge de onze ans, n’avons-nous pas vu arriver aussi (quand je dis nous, j’en puis d’autant mieux parler aujourd’hui que je n’en étais pas), — n’a-t-on pas vu arriver, il n’y a pas quinze ans, une jeune princesse, désirée à son tour et fêtée, également héritière du trône ?

592. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Portalis. Discours et rapports sur le Code civil, — sur le Concordat de 1801, — publiés par son petit-fils — I. » pp. 441-459

Il sort bientôt du cercle étroit que lui prescrit le dogme, pour entrer dans les régions immenses que lui ouvre l’opinion. » Le jeune homme, nourri dans la tradition et dans la pratique religieuse, paraît préoccupé des querelles et des dissensions théologiques qui agitaient encore à ce moment plusieurs classes de la société : « Un enthousiaste, dit-il spirituellement, ne cherche point dans les ouvrages divins ce qu’il faut croire, mais ce qu’il croit ; il n’y démêle point ce qui s’y trouve, mais ce qu’il y cherche… Les livres sacrés sont comme un pays où les hommes de tous les partis vont comme au pillage, où ils s’attaquent souvent avec les mêmes armes et livrent bien des combats d’où tous croient sortir également victorieux69. » On devine, à la manière dont il parle du « judicieux abbé Fleury », qu’il n’est disposé à donner dans aucun extrême en fait de doctrine ecclésiastique, de même qu’on le trouve très en garde contre les écrits de Rousseau. […] Un autre écrit, intitulé : Il est temps de parler, ou Mémoire pour la commune d’Arles, est également de ces premiers mois de 1795.

593. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Portalis. Discours et rapports sur le Code civil, — sur le Concordat de 1801, — publiés par son petit-fils — II. » pp. 460-478

Dans l’esprit de retour et de réveil religieux auquel il appartient, il reste pur de toute réaction, il est également éloigné de tout extrême. […] Il croit également à tous les résultats qu’en peut tirer une réflexion saine, un raisonnement droit et non sophistiqué.

594. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Regnard. » pp. 1-19

En décrivant les mœurs « de ce petit animal qu’on appelle Lapon, et de qui l’on peut dire qu’il n’y en a point, après le singe, qui approche le plus de l’homme », et en se souvenant de ce qu’il a vu autrefois de tout opposé chez l’Algérien et chez le Turc, Regnard en tire la même conclusion que Montaigne, celle que Pascal aurait tirée également s’il n’avait pas été chrétien : « Trois degrés d’élévation du pôle renversent toute la jurisprudence. […] Regnard, qui ne devait pas assister à ce débordement et qui mourut avant Louis XIV, voyait au naturel et peignait avec saillie ces générations affectées et grossières, dont nous trouvons également le portrait en vingt endroits des lettres de Mme de Maintenon.

595. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Les Faux Démétrius. Épisode de l’histoire de Russie, par M. Mérimée » pp. 371-388

les forces physiques l’abandonnaient également. […] Cette Carmen n’est autre chose qu’une Manon Lescaut d’un plus haut goût, qui débauche son chevalier Des Grieux, également séduit et faible, bien que d’une tout autre trempe.

596. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre V. Le génie et la folie »

D’un autre côté, il est également certain que les conditions normales et saines de l’organisme, que la structure des organes, les linéaments du corps, les traits de la figure peuvent aussi se transmettre par l’hérédité. […] Il reste ceci, ni plus ni moins : « Dans les conditions organiques qui contribuent pour une part indéterminée à la formation du génie, il y a une part, également indéterminée, qui provient de l’hérédité d’une façon indéterminable.

597. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre II : Philosophie politique de Tocqueville »

Peut-être ce caractère tient-il au génie de la race plus encore qu’aux institutions ; cependant on ne peut nier qu’en Europe les révolutions démocratiques (car elles l’ont été toutes plus ou moins) n’aient provoqué également un grand esprit d’entreprise et une extrême activité en tout genre. […] Il pensait que les démocrates et les conservateurs se trompaient également en prêtant à la démocratie organisée et victorieuse, les uns la grandeur, les autres la férocité des crises révolutionnaires.

598. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Fervaques et Bachaumont(1) » pp. 219-245

C’est un critique d’un sens très droit dans les petites choses du monde, et qui l’aurait également très droit dans les grandes, s’il les abordait. […] Arsène Houssaye, l’auteur des Parisiennes et des Grandes Dames, un livre qui eut, l’honneur d’être loué au Constitutionnel par Nestor Roqueplan, le difficile dandy, qui se connaissait également en choses de talent et de monde.

599. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre premier. Le problème des genres littéraires et la loi de leur évolution » pp. 1-33

Le problème des genres littéraires et la loi de leur évolution Dans sa préface à Cromwell, tendancieuse, paradoxale et géniale, Victor Hugo a esquissé une histoire de l’humanité, qu’il divise en trois époques : primitive, antique et moderne ; il distingue également trois genres littéraires successifs : la poésie lyrique, l’épopée, le drame. […] Aux « genres tranchés » on ajouta des genres intermédiaires, des sous-genres, auxquels correspondaient des formes précises (par exemple : l’ode, la chanson, le sonnet, le chant royal, la ballade.. ; les lois se précisèrent également et devinrent des règles, des recettes de cuisine littéraire.

600. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Appendice à l’article sur Gabriel Naudé »

En 1829, je fais ma campagne critique à la Revue de Paris  ; toute romantique également.

601. (1874) Premiers lundis. Tome I « Anacréon : Odes, traduites en vers française avec le texte en regard, par H. Veisser-Descombres »

Aussi, depuis Remi Belleau, tous les traducteurs en vers d’Anacréon, et Longepierre, et Lafosse, et Gacon, et Poinsinet de Sivry, et Anson, et bien d’autres encore, ont-ils échoué, tous également détestables en ce sens qu’aucun n’est excellent : ici surtout, en effet, point de degrés du médiocre au pire, point de milieu entre le chétif et l’exquis.

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