On avait tout d’abord parlé de Mémoires, mais dans ces Souvenirs il n’y a guère qu’une dizaine de pages ébauchées de ces Mémoires projetés par Madame Récamier, et que cette main charmante, qui n’aimait pas à écrire, et qui avait bien raison, n’écrivit jamais. […] Lorsque Saint-Simon ou Dangeau, ou Madame de Motteville, ou n’importe quel faiseur de Mémoires, écrivent les souvenirs de leur vie, ils se révèlent eux-mêmes, de cela seul qu’ils écrivent en leur propre nom. […] Madame Récamier aurait donc écrit ces deux volumes que je l’y verrais, essayât-elle de s’y dérober. […] « Faites votre métier de noblesse et de générosité », lui écrivait un jour Benjamin Constant, qui lui demandait quelque chose. […] Elle n’écrirait pas même de ces phrases-là si elle ne s’y croyait obligée par des motifs de famille.
Quand il écrit à M. de Malesherbes ou même à Mme d’Houdetot, ce ne sont plus des lettres, ce sont des ouvrages. Montesquieu écrit peu (autant du moins qu’on en peut juger par ce qu’on a), et il écrit sans prétention : son grand esprit, sa forte et haute imagination, sa faculté élevée de concevoir et son talent de frapper médaille ou de graver, sont tout entiers tournés et employés à ses compositions savantes et rares. […] Ne lui demandez pas, quand il prend la plume pour écrire une lettre, de songer à vous plaire, à vous égayer, à faire qu’on dise dans le monde autour de soi : « Il m’a écrit une belle ou une jolie lettre. » Buffon ignore le joli ; il a l’ambition et l’art de dire les grandes choses ; il n’a ni l’art ni le souci de dire les petites. […] Pour écrire des lettres excellentes et durables en tant que pièces littéraires, je ne sais que deux manières et deux moyens : avoir un génie vif, éveillé, prompt, à bride abattue, et de tous les instants, comme Mme de Sévigné, comme Voltaire ; ou se donner du temps et prendre du soin, écrire à main reposée, comme Pline, Bussy, Rousseau, Paul-Louis Courier : — en deux mots, improviser ou composer. […] Prenez garde de trop admirer les oiseaux chez Buffon ; n’allez pas vous écrier que le grand peintre n’a rien écrit de plus beau : ô la plaisante méprise !
J’écrirai après-demain de Dijon. […] Écrivez, et surtout venez ! […] » écrit-il ému de ces réminiscences à son amie de l’Abbaye-aux-Bois. […] On m’écrit de Paris mille bruits (sur ma destinée politique). […] écrit-il ; tout disparaît devant cette espérance.
Thiers s’est trompé, absolument trompé, en lui attribuant une lettre écrite au mois d’avril en faveur de la France et de la paix ? […] “Les articles additionnels, écrivait-elle au prince *** (au prince Joseph ?) […] « J’ai lu hier le mot que vous avez écrit pour votre voisine. […] et qui que tu sois qui l’as écrite, tu es un brave cœur ! […] Le 1er mai 1814, Sismondi, alors en Italie, à Pescia, préludait à ses sentiments de 1815, et il écrivait à.
« Croiriez-vous, écrivait-il à l’abbé de Pradt à cette date, qu’on me presse chaque semaine de revenir à Paris ? […] Dans sa brochure publiée à Bruxelles en 1793, nous l’avons vu s’adresser plutôt aux chefs des cabinets et aux princes français qu’à la France même : ici, c’est le contraire ; il désespère de l’étranger, et c’est pour la France qu’il écrit, c’est pour ceux du dedans qu’il s’agit de ramener. […] Et puis sa parole même, fût-elle inutile, il ne peut la retenir : « Je vais faire, écrivait-il, une moisson de mécontents. J’ai écrit comme j’écrirais dans vingt ans. […] … Votre continent me fait horreur avec ses esclaves et ses bourreaux, ses bassesses et sa lâcheté ; il n’y a que l’Angleterre où l’on puisse écrire, parler, penser et agir : voilà ma place, il n’y en a plus d’autre pour quiconque veut continuer la guerre.
Daru approcha souvent du Premier consul, eut l’occasion d’écrire sous sa dictée, et commença à être particulièrement apprécié de lui. […] Andrieux lui écrivait en novembre 1803, pendant que M. […] Ne manquez pas de m’écrire de Londres. […] Campenon fait de même : cet homme de lettres, qui resta jusqu’à la fin parfaitement doux et gracieux, écrivait à M. […] Daru, lui écrivit un jour une lettre désespérée.
Je le répète encore, je n’écris que pour m’amuser, et je me fais un plaisir de ne rien cacher de tout ce qui m’est arrivé, pas même de mes plus secrètes pensées. […] La margrave de Bareith qui avait eu une éducation très soignée, qui savait les langues modernes, l’histoire, la littérature, et qui aurait pu écrire ses mémoires en anglais aussi bien qu’en allemand, les a écrits en français, de même que c’est en français qu’elle correspondait toujours avec son frère. […] Elle les a écrits dans la solitude, et aussi quelquefois dans la mauvaise humeur. […] La margrave de Bareith, qui avait vu les choses d’un peu plus loin, resta, même dans le premier moment de l’éclat, plus indulgente au poète : il continuait de lui écrire, et au plus fort de l’orage il eut soin de se la concilier : Les lettres qu’il a écrites à ses amis ici (à Bareith), dit-elle à son frère, lettres qui sont écrites sans défiance et qu’on ne m’a montrées qu’après de fortes instances, sont fort respectueuses sur votre sujet. […] [NdA] Dans une lettre de Frédéric à Maupertuis écrite bien des années après, il lui échappe une allusion à la dureté de son père, qui est assez touchante.
Il est dans son fauteuil quand il écrit, et il vous y laisse en le lisant : ou, s’il se lève, ce n’est que pour faire deux ou trois tours de chambre, pendant lesquels il arrange sa phrase et concerte son expression. […] Il écrit à son vieil ami Deyverdun, à Lausanne, pour le consulter, pour le tâter à ce sujet, et pour voir si, en qualité de vieux garçons, ils ne pourraient pas compléter leurs existences dépareillées en les mariant ensemble. […] Une autre lettre écrite quelques jours après, et dans un sentiment croissant d’anxiété pour cette famille désolée, se termine en ces mots : « Adieu. […] [NdA] Gibbon, d’ailleurs, écrivait peu de lettres, et lord Sheffield pouvait se flatter d’être une exception. « Gibbon n’écrivait à personne et ne sacrifiait ni à l’amitié ni aux convenances aucun des moments destinés à l’étude. » (Notice de la vie et des écrits de Le Sage, de Genève, p. 120.)
C’est à Mallet du Pan, alors retiré en Suisse, que Joseph de Maistre, sans le connaître personnellement, adressait son premier écrit politique en manuscrit, avec prière de le faire imprimer s’il l’en jugeait digne. […] On sent, dans tout ce qu’il écrit, « la raison mâle et cette énergie d’intelligence que donnent la réflexion, la liberté et la conviction ». […] Ne jugeant encore les gens de lettres et les philosophes français que de loin et sur leurs seuls écrits, Mallet du Pan montrait qu’il ne serait pas homme à s’en laisser éblouir de près. […] Cette brochure de Mallet, écrite et publiée en pleine émigration, fit un éclat épouvantable. « Il faut écrire avec un fer rouge pour exciter maintenant quelque sensation », avait-il dit.
Il écrivit à tous ses amis du parlement de Bourgogne pour les prendre comme arbitres entre le président et lui. […] Je désire, en vérité, de très bon cœur, que votre jouissance soit longue, et que vous puissiez continuer encore trente ans à illustrer votre siècle : car, malgré vos faiblesses, vous resterez toujours un très grand homme… dans vos écrits. […] Toute cette réponse de M. de Brosses fut écrite en marge même de la lettre insolente de Voltaire auquel il renvoya le tout, et avec ce dernier mot pour compliment : Tenez-vous pour dit de ne m’écrire plus ni sur cette matière, ni surtout de ce ton. — Je vous fais, monsieur, le souhait de Perse : Mens sana in corpore sano 20. […] Il a eu un procédé bien vilain avec moi, et j’ai encore la lettre dans laquelle il m’écrit en mots couverts que, si je le poursuis, il pourra me dénoncer comme auteur d’ouvrages suspects que je n’ai certainement point faits (faux). […] Voltaire, en effet, n’a qu’une prose : que ce soit une histoire, un roman, une lettre qu’il écrive, il y porte le même ton.
Le côté grandiose, majestueux et, pour ainsi dire, épique de cette misère, se peut voir dans l’admirable lettre de Chateaubriand à M. de Fontanes, écrite vers ce temps. […] il le craignait d’abord : « Vous êtes, lui écrivait-il, le cygne qui me passe sur la tête en me disant : Je vous chéris, addio ! […] Je lui ai dit ce que je vous avais écrit. […] — Vous devrez écrire vos voyages, écrire chaque jour ou chaque semaine ce qui vous a frappée. […] — Je vous ai écrit une longue lettre que j’ai déchirée.
Qui mieux qu’elles pouvaient en écrire de charmantes ? […] », au lieu de nous donner de vraies lettres inspirées, comme Mesdames de Souza et de Staël savaient en écrire à ceux qui avaient le bonheur d’être aimés d’elles ou de leur plaire, — car on n’écrit bien les lettres qu’à ces conditions ! […] Il n’a guère qu’une dizaine de billets d’elle, fragmentés, écrits à la hâte, qu’il publie comme si c’étaient des merveilles, en nous disant somptueusement : Soyez heureux ! Ces billets, écrits par la convenance et comme n’importe qui pourrait les écrire, sont aussi adressés à Madame d’Albany, que Madame de Staël appelle « ma reine », cette femme passée du dernier Stuart au poète Alfieri, et qui était allée assez peu royalement avec ce fier républicain demander une pension au gouvernement qui avait chassé les Stuarts d’Angleterre… Quoique écrits en 1815 et en 1817, sous l’empire d’événements publics qui auraient pu faire jeter de magnifiques flammes à ces deux volcans, le cœur et l’esprit de Corinne, je défie qu’on trouve en ces billets un mot qui dise tout bas, si on n’en voyait pas la signature, que ceci fut écrit un jour par Madame de Staël. […] » écrites par Madame de Staël à sa femme de chambre, feraient une bien intéressante lettre de la Correspondance inédite de Madame de Staël ; et qu’il faudrait les publier !
Voici qui l’est plus encore : « Je finis cet écrit… en réitérant l’offre de prouver quantum dixi, par écrit, devant un jury composé des six plus grands hommes existants. […] Aurais-tu besoin que j’écrivisse la démonstration tout au long ? […] Mais l’écrire ! […] Beyle écrit : « Ce vieux monsieur serait-il son entreteneur ? […] Il écrit ses deux romans à cinquante ans passés, et meurt consul à Civita-Vecchia, sans avoir connu la gloire qu’il avait tant désirée.
Pensant à ce jeune héros et à ses camarades, il écrit dans une lettre que j’ai sous les yeux : « Cette guerre a parfois renversé les rôles. […] « Mon cœur de citoyen n’est pas inquiet, écrit le sergent Pierre de Maupeou, tué à vingt-cinq ans, mais mon cœur de chrétien l’est souvent. […] L’abbé Bernard Lavergne, dont toutes les pensées ont un rayonnement génial, écrit : « A chaque jour suffira sa peine et sa grâce aussi. […] « La mort de Francis Monod, m’écrit M. […] Il avait écrit quelques pages admirables sur le rôle social de l’officier.
L’écho de la parole écrite ne les quitte plus. […] Elle était la base de l’art d’écrire. […] Elle résume essentiellement le don d’écrire. […] Je suppose que vous écriviez sur place. […] On n’écrit pas comme on parle, pas plus qu’on ne doit parler comme on écrit.
Il écrivait un jour à quelqu’un : « Vous m’écrivez de temps en temps de ces lettres qu’on lit agréablement, et surtout quand on a le goût bon ; mais elles coûtent toujours beaucoup, et je ne crois pas qu’on en puisse faire plus de deux en un jour. […] Et après avoir touché les harangues, il en vient aux lettres, lesquelles, dit-il, ne se prononcent point : « Car, encore qu’on en lise tout haut, ce n’est pas ce qu’on appelle prononcer ; on ne les doit pas écrire tout à fait comme on parle. » Pour preuve de cela, continue-t-il, si l’on voit une personne à qui l’on vient d’écrire une lettre, fût-elle excellente, on ne lui dira pas les mêmes choses qu’on lui écrivait, ou pour le moins on ne les lui dira pas de la même façon. […] Le chevalier écrit à la duchesse de Lesdiguières sur son sujet favori, sur les maîtres en fait d’usage et d’agréments. […] Elles sont si pures et si châtiées de ton, que Fléchier, jeune et galant, aurait pu les écrire. […] et ne m’avouerez-vous pas que nous sommes dans un temps où l’on ne se doit pas trop mêler d’écrire ?
Il garda contre la logique et surtout contre les commentateurs d’Aristote, une rancune qui a laissé dans ses écrits des traces nombreuses et impérissables. […] Il est vrai, dit-il, que le mot calendes a été quelquefois écrit Q. […] En conséquence, c’est une erreur grossière que d’écrire dans notre langue Knot, par un K, et dorénavant on prendra soin de l’écrire par un C. […] Elle écrivit à Stella et lui demanda la vérité. […] En anglais Draper, mais Swift écrivait Drapier. — The Drapier’s letters.