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1086. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — [Introduction] » p. 251

Longin avait cherché à résoudre ce problème dans un ouvrage dont fait mention Diogène Laërce dans la vie de Pyrrhon.

1087. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 465

L’esprit ne plaît qu’autant qu’il assaisonne la raison, sans chercher à se montrer.

1088. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 500

La route du cœur est, sans contredit, la premiere qu’un Orateur Chrétien doive chercher.

1089. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » p. 345

On rencontre néanmoins dans ses Méthodes quelques bonnes observations ; mais il faut les aller chercher dans un amas d'inutilités & d'idées communes, qui lasseroient l'esprit le plus patient.

1090. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre premier. Nature et réducteurs de l’image » pp. 75-128

— Cherchons donc un cas dans lequel la sensation disparaisse et soit comme absente ; on en trouve un dans la rêverie qui précède le sommeil27. […] Au bombardement de Saint-Jean d’Ulloa, une volée de boulets mexicains arrive dans la batterie d’un navire français ; un matelot crie : « Rien, tout va bien. » Une seconde après, il s’affaisse évanoui : un boulet lui avait fracassé le bras ; dans le premier moment, il n’avait rien senti31. — Pareillement, dans un état plus calme, cherchons une sensation ou fragment de sensation qui soit anéanti et ne puisse plus contredire l’image. […] Aussitôt je considérai cela comme le principe de l’explication cherchée, et j’essayai de me représenter aussi d’autres personnes, par la mémoire. Et de fait, celles-ci également m’apparurent comme des cadavres ; debout, assises, comme je les voulais, elles avaient aussi une couleur de cadavre. — Du reste, toutes les personnes que je voulais voir ne m’apparaissaient pas à l’état de fantômes sensibles ; de plus, les yeux ouverts, je ne voyais plus les fantômes, ou du moins je ne les voyais que s’évanouissant et indéterminés de couleur. — Je cherchai alors comment les fantômes des personnes se comportaient par rapport au champ visuel environnant et semblablement coloré, par quoi étaient tracés leurs contours, si le visage et les portions habillées étaient différents. […] ” » Il se lève précipitamment, regarde dans la pendule, n’y trouve rien, croit que c’est une plaisanterie de ses camarades, il cherche une partie de la nuit ; à quatre heures du matin, il se lève, n’ayant pas dormi, et part pour la manœuvre, sans parler à personne de la voix qu’il avait entendue, « et croyant toujours que c’était une farce de ses camarades ».

1091. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (3e partie) » pp. 193-271

Mais, parvenu au premier moteur, il sent bien qu’on ne peut plus rien chercher en dehors de lui ; car ce serait se perdre dans l’infini. […] Il a bien vu le mystère dans toute sa grandeur, et il a eu le courage d’en chercher l’explication, si d’ailleurs il n’a pas eu plus qu’un autre le bonheur de la rencontrer. […] On voit que la science médicale moderne ne dépasse pas les éléments qu’Hippocrate avait laissés à ses descendants ; c’est une folie d’imaginer que la science anatomique de l’homme ait attendu des milliers d’années pour éclairer la pratique des médecins ; la vie a toujours cherché dans la mort son secret : le progrès n’est ni aussi lent ni aussi ignorant qu’on le dit. […] D’ailleurs, en observant bien ce monde, il est facile de voir que le bonheur y dépend presque entièrement de nous ; il est le plus souvent le résultat de notre conduite, et il manque bien rarement à qui sait le chercher là où il est. […] On dirait qu’il croit suffisant de la peindre, sans chercher à la juger et surtout à la conduire.

1092. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IX »

Albérich vole l’or du Rhin, il en forme l’anneau magique, il aspire à l’omnipotence, — Wotan lui dérobe l’anneau, qu’il donne aux géants en paiement de Walhall, — les Dieux cherchent un homme qui expie leur faute, Siegmund aime Sieglinde, Siegfried est recueilli par Mime, il tue le dragon, se saisit de l’anneau et réveille Brünnhilde, il meurt par la main de Hagen, et Brünnhilde meurt avec Grane sur son bûcher. […] Mais en attendant, qu’on se contente de suivre les préceptes wagnériens, et de chercher dans la nation elle-même et dans sa langue, non pas à l’étranger, les bases du nouveau drame. […] Lamoureux ne cherche donc plus à étayer du Chabrier et du Vincent d’Indy sur du Wagner ; ils sauront bien se tenir debout tout seuls. […] Le drame ne doit pas être un moyen, un prétexte à musique, il doit être le but unique ; la musique doit s’unir fraternellement au poème pour animer le drame et le mettre en pleine lumière ; jamais la musique ne doit chercher à briller pour son compte, comme un virtuose dominant tout. […] Nos Wagnériens savent tous, je le jurerais, qu’il faut chercher à comprendre Wagner et non à imiter ses petits procédés de modulation.

1093. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1887 » pp. 165-228

Et Raffaëlli de dire, « que jamais un mouvement n’est isolé, et qu’en peinture il cherche à indiquer le milieu, l’enchaînement central d’un mouvement… Mardi 1er mars Sur le proverbe « menteur comme un dentiste » prononcé par quelqu’un du dîner, le chirurgien Lannelongue dit : « Savez-vous l’origine de ce proverbe, eh bien, la voici : Deux hommes se battent dans la rue. […] Aujourd’hui l’horticulture cherche la rose alanguie, aux feuilles floches et tombantes. […] » il le vit encore parfaitement regarder en l’air, et chercher d’où venait l’applaudissement, avec le sang-froid d’un individu, qui serait tout autre part que sur l’échafaud. […] Au bout de rues, qui ont l’air de rues de faubourg de province, où l’on cherche un lupanar, une maison honnêtement bourgeoise, où se trouve toute pleine une pauvre petite salle de théâtre ; une salle à la composition curieuse, et qui n’est pas l’éternelle composition des grands théâtres : des femmes, maîtresses ou épouses de littérateurs et de peintres, des modèles, — enfin un public, que Porel baptise : un public d’atelier. […] J’ai cherché à vous peindre, avec le mélange de grandeur et de féminilité qui est en vous, et même avec un peu de votre langue à la Napoléon ; enfin j’ai cherché à vous peindre en historien, qui aime votre personne et votre mémoire, dans les siècles à venir.

1094. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXe entretien. Dante. Deuxième partie » pp. 81-160

« Dans l’excès de ma douleur, je me mordis les deux mains, et eux, pensant que c’était la faim qui me faisait chercher à manger ma propre chair, se levèrent en sursaut et me dirent : “Père, ce sera moins affreux pour nous si tu te nourris de nos corps ; c’est toi qui nous as revêtus de ces misérables chairs, c’est à toi à nous en dépouiller s’il le faut.” […] Beaucoup de commentateurs des dogmes chrétiens ont cherché par des définitions et par des distinctions atténuantes à réduire les enfers à une privation douloureuse de la présence et de la lumière de Dieu dans des climats éternels toujours chargés de nuages ; beaucoup d’autres écrivains ou prédicateurs religieux ont déclaré ne comprendre le mot éternel appliqué à ce supplice que comme expression d’une longue durée ; mais ils n’ont pas interdit au rayon de la miséricorde infinie de traverser une fois ces cachots des mondes surnaturels, et d’apporter aux crimes expiés le pardon divin. […] — Devais-tu appesantir tes ailes pour aller chercher si bas d’autres blessures ou de quelque autre jeune fille ou de quelque autre vanité d’une si courte jouissance ? […] Ozanam et ses disciples devraient chercher les titres de la philosophie chrétienne du moyen âge. […] « Comme l’oiseau parmi les feuilles dont il aime l’ombre, étendu sur le nid de ses deux nouveau-nés pendant la nuit qui nous voile toute chose, pour jouir de la vue de ses chers petits, et pour chercher la nourriture dont il les embecque, soins qui lui font trouver douces les plus dures fatigues, devance l’heure matinale sur la plus haute branche nue et attend avec une ardente impatience le soleil, regardant fixement le côté où l’aube se lève… » C’est par ces vers qu’il prélude à l’apparition de la Vierge Marie, à laquelle il chante, dans le vingt-troisième chant, un Te Deum de l’amour.

1095. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — II. (Fin.) » pp. 254-272

Au duc Albert de Saxe-Teschen, qui venait de perdre la bataille de Jemmapes et d’être gravement malade, et qui lui demandait, en le revoyant à Vienne, comment il le trouvait : « Ma foi, monseigneur, répondit le prince de Ligne, je vous trouve passablement défait. » Il disait encore très joliment du prince royal de Prusse qui s’était trouvé indisposé et pris d’un étourdissement à une séance de l’Académie des sciences à Pétersbourg : « Le prince, au milieu de l’Académie, s’est trouvé sans connaissance. » Tout ceci est du meilleur : mais après une visite qu’il avait faite au cardinal de Luynes, archevêque de Sens, au sujet d’un procès, il outrepassait le mot, il le cherchait et le tirait de bien loin quand il répondait à M. de Maurepas, qui lui demandait comment il avait trouvé le cardinal : « Je l’ai trouvé hors de son diocèse », voulant dire hors de sens. […] Nous qui cherchons partout matière à l’histoire des mœurs et à la distinction des caractères, notons bien le point de séparation que, mieux que personne, il nous aide à observer et à définir. […] C’est en y songeant le moins qu’il nous la peint le mieux, et qu’il nous fait voir d’un même trait sa bonté et sa grâce : Elle s’occupait si peu de sa toilette, dit-il en un endroit, qu’elle se laissa, pendant plusieurs années, coiffer on ne peut pas plus mal, par un nommé Larceneur qui l’était venu chercher à Vienne, pour ne pas lui faire de la peine.

1096. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gabrielle d’Estrées. Portraits des personnages français les plus illustres du XVIe siècle, recueil publié avec notices par M. Niel. » pp. 394-412

Il ne faut pas trop chercher à approfondir ses premières années ni tout ce qui précède sa relation avec Henri IV69. […] Au-dedans du royaume, il cherche encore parmi les princesses ; il nomme sa nièce de Guise, sa cousine de Rohan, la fille de sa cousine de Conti ; à toutes il trouve des inconvénients encore, et conclut à la normande en disant : Mais quand elles m’agréeraient toutes, qui est-ce qui m’assurera que j’y rencontrerai conjointement les trois principales conditions que j’y désire, et sans lesquelles je ne voudrais point de femme : à savoir qu’elles me feront des fils, qu’elles seront d’humeur douce et complaisante, et d’esprit habile pour me soulager aux affaires sédentaires et pour bien régir mon État et mes enfants, s’il venait faute de moi avant qu’ils eussent âge ? […] Après elle on n’en donna, mais aussi on n’en chercha aucune preuve.

1097. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Bossuet. Lettres sur Bossuet à un homme d’État, par M. Poujoulat, 1854. — Portrait de Bossuet, par M. de Lamartine, dans Le Civilisateur, 1854. — II. (Fin.) » pp. 198-216

Voulant donner idée de la félicité et de la gloire des saints en l’autre vie, voulant développer les desseins de Dieu dans l’accomplissement de ses élus et comment il les prend, les manie, les prépare et n’arrive que tout à la fin à leur donner le coup de maître, l’orateur, qui cherche à se rendre compte à lui-même, établit une dissertation élevée autant et plus qu’il ne prêche un sermon ; il dut peu agir cette fois sur les esprits de son auditoire et en être médiocrement suivi. […] Pour qu’il ne soit pas dit que je ne cherche chez lui que les leçons aux grands et aux puissants, dans ce même Sermon sur l’honneur, où il énumère et poursuit les différentes sortes de vanités, il n’oublie pas les hommes de lettres, les poètes, ceux aussi qui, à leur manière, se disputent le renom et l’empire : Ceux-là pensent être les plus raisonnables qui sont vains des dons de l’intelligence, les savants, les gens de littérature, les beaux esprits. […] Tu arrêtes cette eau d’un côté, elle pénètre de l’autre, elle bouillonne même par-dessous la terre… Après tout, Bossuet est un orateur ; si peu qu’il cherche son art, il en possède et en connaît toute la pratique comme un Démosthène ; ce beau morceau, qui a l’air d’être brusque et soudain, il sait bien qu’il est beau, il le garde et le met en réserve pour le répéter dans l’occasion. — On remarque aussi, jusque dans ses sermons de la grande époque, des expressions non pas surannées, mais d’une énergie propre et qui n’est pas de l’acception commune : « Notre siècle délicieux, qui ne peut souffrir la dureté de la croix » ; pour notre siècle ami des délices. — « C’est vouloir en quelque sorte déserter la Cour que de combattre l’ambition. » Déserter, c’est-à-dire dévaster, rendre déserte (solitudinem facere). — « Il y a cette différence entre la raison et les sens, que les sens font d’abord leur impression : leur opération est prompte, leur attaque brusque et surprenante. » Surprenante est pris ici au sens propre et physique, et non dans le sens plus réfléchi d’étonner et d’émerveiller.

1098. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Agrippa d’Aubigné. — I. » pp. 312-329

J’aime bien ces vins qui ont corps, et condamne ceux qui ne cherchent que le coulant à boire de l’eau. » Tout en se piquant, et avec raison, de n’être point coulant de style et d’être plutôt rude et fort de choses, d’Aubigné ne s’interdisait pas d’être recherché et alambiqué au besoin en certaines de ses productions poétiques. […] Il comprend la dignité du genre qu’il traite ; il est des particularités honteuses ou incertaines que l’histoire doit laisser dans les satires, pamphlets et pasquins, où les curieux les vont chercher : d’Aubigné, qui aime trop ces sortes de pasquins ou de satires, et qui ne s’en est jamais privé ailleurs, les exclut de son Histoire universelle, et, s’il y en introduit quelque portion indispensable, il s’en excuse aussitôt : ainsi en 1580, à propos des intrigues de la cour du roi de Navarre en Gascogne, quand la reine Marguerite en était : J’eusse bien voulu, dit-il, cacher l’ordure de la maison ; mais, ayant prêté serment à la vérité, je ne puis épargner les choses qui instruisent, principalement sur un point qui, depuis Philippe de Commynes, n’a été guère bien connu par ceux qui ont écrit, pour n’avoir pas fait leur chevet au pied des rois… Quand il s’étend longuement sur certaines particularités purement anecdotiques, il s’en excuse encore ; il tient à ne pas trop excéder les bordures de son tableau ; il voudrait rester dans les proportions de l’histoire : mais il lui est difficile de ne pas dire ce qu’il sait de neuf et d’original ; et d’ailleurs, s’il s’agit de Henri IV, n’est-il pas dans le plein de son sujet, et n’est-il pas en droit de dire comme il le fait : « C’est le cœur de mon Histoire ?  […] L’unité du livre de d’Aubigné, l’esprit et l’âme de sa composition, si on la cherche, est là, dans cette impression générale qui se marque en avançant.

1099. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sylvain Bailly. — II. (Fin.) » pp. 361-379

Il aime encore mieux le chercher que l’avoir trouvé ; il a besoin, pour le mieux doter, que ce peuple perdu soit tout à fait reculé et comme enseveli dans les profondeurs historiques antérieures au déluge : « Les Gaulois ne sont pas assez inconnus, dit-il quelque part, pour qu’on puisse leur accorder un savoir illimité. » Il a l’air, par moments, de vouloir donner à ce peuple anonyme le nom à demi fabuleux d’Atlantes ; puis, sur le point de se prononcer, il hésite, et il se décide plutôt à faire des Atlantes les conquérants qui auront détruit son peuple chéri. […] Je considérais que j’avais joui jusqu’alors d’une réputation littéraire qui m’avait coûté des années à acquérir, et que, placé dans un jour et dans un éclat que je n’avais point cherché, j’allais la perdre en un moment. […] Le lendemain même de cette fête rurale, craignant d’après un avis reçu de Versailles d’avoir à soutenir une lutte au sujet de la présidence de l’Assemblée avec les présidents ou doyens particuliers des deux autres ordres, et résolu de ne rien céder des droits du tiers état, c’est-à-dire de la nation qui, en définitive, les absorbait tous, il cherche quelqu’un à consulter pour se fortifier dans ses résolutions : et tous les députés étant dispersés, il ne voit rien de mieux que d’aller faire part de ses honnêtes pensées au duc d’Orléans, qui était alors au Roule : J’avoue ici avec simplicité mon ignorance.

1100. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Préface pour les Maximes de La Rochefoucauld, (Édition elzévirienne de P. Jannet) 1853. » pp. 404-421

Sans doute il est vrai que l’homme agit toujours en vue ou en vertu d’un principe qui est en lui et qui le pousse à chercher sa satisfaction, son intérêt et son bonheur. […] On préparait le second passage du Danube ; Napoléon voit passer le général Mathieu Dumas, qui cherchait le maréchal Berthier : il l’arrête, le questionne sur plusieurs points de détail ; puis, tout d’un coup, changeant de sujet et se ressouvenant que Mathieu Dumas avait été des constitutionnels en 89 et dans l’Assemblée législative : — Général Dumas, vous étiez de ces enthousiastes (j’adoucis le mot) qui croyaient à la liberté ? […] Dans tous ces cas si divers, sans doute l’être humain cherche invariablement sa consolation, sa joie secrète et son bonheur ; mais ne venez point parler d’amour-propre, d’intérêt et d’orgueil, là où le ressort en est si richement revêtu, si naturellement recouvert, et si transformé, qu’il ne peut plus être défini que le principe intime d’action et d’attrait propre à chaque être.

1101. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « La princesse des Ursins. Ses Lettres inédites, recueillies et publiées par M. A Geffrot ; Essai sur sa vie et son caractère politique, par M. François Combes » pp. 260-278

Je serais bien aise aussi d’y voir mes amis, et entre autres M. le cardinal Porto-Carrero, avec qui je chercherais les moyens de marier en ce pays-là une douzaine de mesdemoiselles vos filles. […] Je cherche donc les moyens de gagner l’esprit de ce prince qui, dans le fond, ne devrait pas avoir la moindre répugnance à me préférer à toute autre. […] Toute femme qu’elle est (notez-le bien), elle n’a pas de nerfs, de vapeurs, ni de ces nuages qui passent ; elle n’a pas cette imagination qui grossit les objets : sur un fond de santé forte, d’humeur heureuse et peut-être d’indifférence, il y a un esprit ferme, adroit et actif, de vives qualités disponibles, dressées de bonne heure à la grande vie, au train des cours, et qui cherchent leur aliment et leur plaisir dans le démêlé des intérêts, dans le maniement des ressorts, dans l’influence et la représentation continue.

1102. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — II » pp. 435-454

Et cependant, toi, l’ami et l’élève éclairé des sciences ; toi, mon ami, tu cherches avec plus d’ardeur à te faire confondre dans la foule des grands d’un petit État, qu’à obtenir par tes travaux l’estime et l’amitié des véritables grands de la terre ! […] Quoi qu’il en soit de ces distinctions qui m’échappent un peu, Bonstetten resta toujours, en tant qu’écrivain français, vif, rapide, naturel, un causeur qui trouve son expression et qui ne la cherche jamais : en quoi il diffère du tout au tout des autres écrivains bernois, du respectable et savant Stapfer, par exemple, qui ne put jamais désenchevêtrer sa phrase française, et qui, avant d’écrire une seule ligne, se demandait toujours dans un embarras inextricable : N’est-ce pas un germanisme ? […] Le second méfait que se reprochait Bonstetten avait pour objet de pauvres religieuses de Thonon qui, fuyant devant les premières colonnes de M. de Montesquiou, s’étaient décidées à traverser le lac et à chercher un asile sur l’autre rivage.

1103. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Les Caractères de La Bruyère. Par M. Adrien Destailleur. »

La Bruyère vit tout entier dans son livre ; c’est là qu’il le faut chercher, non ailleurs. […] La Bruyère cherche avant tout cette variété et fuit la méthode. […] Si l’on cherche cet endroit vulnérable en La Bruyère, si l’on se demande à quel préjugé de son temps il a payé tribut, on est assez embarrassé de le dire.

1104. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Madame Swetchine. Sa vie et ses œuvres publiées par M. de Falloux. »

Exemple : l’abbé Lacordaire parlant d’un bref adressé par Grégoire XVI aux évêques polonais, dans lequel le pontife s’était montré un peu faible de ton et d’expression envers le czar, avait cherché à excuser le père des fidèles en le comparant à Priam, qui vient réclamer le corps d’Hector, et qui, dans l’excès de son malheur, va jusqu’à baiser la main qui a tué son fils : « Quelle magnifique application, s’écrie Mroe. […] — L’auteur cherche et trouve ainsi des causes finales à toutes les infirmités de l’âge. […] Le pauvre bonhomme ne savait plus que faire et la cherchait toujours machinalement. » — M. de Falloux, ayant lu cette anecdote, a cru de son devoir d’en contester l’authenticité ; il a fait une espèce d’enquête auprès du valet de chambre du général Swetchine : je n’ai pas entrepris moi-même de contre-enquête ; mais le fait m’a été raconté à deux reprises, et a eu pour témoin une femme du monde.

1105. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Des prochaines élections de l’Académie. »

Quand M. de Bonald, cet éminent philosophe, mourut, on s’inquiéta assez peu de chercher qui ferait son Éloge. […] Dans la chaire, on cite pour leur talent et pour leur succès quelques Pères jésuites ; mais ceux-là, l’esprit de leur institut leur défend de songer à l’Académie : le grand Bourdaloue n’en a pas été. — Je cherche parmi les autres prédicateurs en renom. […] Bautain, prédicateur et professeur distingué, a plutôt de la facilité que de l’éloquence. — Cherchons ailleurs, au barreau.

1106. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Le Poëme des champs par M. Calemard de Lafayette. »

Plaute n’y cherchait pas tant de malice lorsque, parlant d’une de ses comédies empruntées de Philémon et traduites du grec en latin, il disait : « Plaute l’a traduite en barbare (Plautus vortit barbare) », entendant simplement par là tout ce qui n’était pas grec. […] Va chercher le jeune homme dont les bras peuvent s’entrelacer aux tiens avec grâce, mais ne me le dis pas. […] Léda ne les voit pas ; elle est toute à son mal… Le poëte cherche, vers la fin, à spiritualiser ou du moins à naturaliser cette histoire de Léda, dans laquelle, comme dans celle de Psyché, il ne veut voir qu’un symbole : c’est plus difficile.

1107. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Madame de Staël. Coppet et Weimar, par l’auteur des Souvenirs de Mme Récamier (suite et fin.) »

Thiers d’une manière un peu leste et comme de haut en bas ; elle montre l’illustre historien préoccupé avant tout de chercher « des croyants à la conversion de Napoléon aux idées libérales » ; elle le rappelle à l’ordre pour n’avoir pas eu présents certains passages du livre des Considérations : « Lorsqu’il s’agit, dit-elle, d’un écrivain de l’ordre de Mme de Staël, il ne peut être permis de lui prêter des opinions autres que celles qu’elle a elle-même exprimées. […] Thiers, qui cherche avant tout la vérité, mais qui la cherche sans froideur, avec vivacité, avec prédilection, s’est posé la question au sujet du Napoléon des Cent-Jours, et il a singulièrement animé la conclusion qui lui a paru la plus probable.

1108. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Journal de la santé du roi Louis XIV »

Ceux qui cherchent en tout les traces physiques et qui sont attentifs aux signes de l’hérédité pouvaient être étonnés que Louis XIV, qui passait pour avoir eu une santé robuste, fût fils, et fils tardif de Louis XIII, un roi si maladif et si infirme : on peut se rassurer. […] La cause reste inconnue ; il ne faut la chercher ni dans l’exercice d’une glissoire, espèce de montagne russe, que le jeune roi avait fait établir exprès dans le parc de Versailles, et où il se livrait au plaisir d’entraîner et d’émouvoir Mlle de La Vallière : il dut bientôt y renoncer d’ailleurs, par défense du médecin. […] N’était-ce pas plutôt ébranlement nerveux et menace d’épilepsie, comme semblerait l’indiquer la description suivante, qui fait type en quelque sorte : « Le roi (c’est d’Aquin qui parle) fut assez fortement attaqué d’étourdissement le premier jour de janvier (1674), et fut contraint de chercher où se prendre et où s’appuyer un moment pour laisser dissiper cette fumée qui se portait à sa vue et affaiblissait les jarrets, par sympathie, en attaquant le principe des nerfs.

1109. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Lettres inédites de Jean Racine et de Louis Racine, (précédées de Notices) » pp. 56-75

Bornons-nous à dire, comme tout le monde, que Racine est le prince de l’école qui a cherché à être naturelle en restant noble, élégante, harmonieuse. […] Je dis le bien que je peux, je le désire et je le cherche ; mais j’ai toujours, malgré moi, présent à l’esprit certain Portrait de Racine fils en quelques lignes, que l’abbé de Voisenon a tracé de sa plume la plus médisante ; et, par malheur, on sent que cette méchanceté doit ressembler ; le voici : RACINE FILS. […] Quand la propriété et l’hérédité littéraires seront établies et constituées, il y aura, si tout marche à souhait, je vois cela d’ici, des races renées de grands et petits dauphins littéraires, des Racine fils à perpétuité ; mais c’est dans les terrains toujours vierges qu’il faudra chercher du neuf et que les sources imprévus se rouvriront.

1110. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe et d’Eckermann (suite) »

Car de petits êtres comme nous ne sont pas capables de garder en eux la grandeur de pareilles œuvres ; il faut que de temps en temps nous retournions vers elles pour rafraîchir nos impressions. » Combien ce jugement sur Molière diffère en largeur et en sympathie de celui de Guillaume Schlegel, homme de tant d’érudition et de mérites si divers, mais fermé à quelques égards, auquel il ne fallait pas demander ce que ses horizons ne comportaient pas, et de qui Gœthe disait finement après un entretien très-instructif qu’il venait d’avoir avec lui : « Il n’y a qu’à ne pas chercher des raisins sur les épines et des figues sur les chardons, et alors tout est parfait. » Schlegel, qui est tout raisin et toutes figues quand il nous parle de la Grèce, ne nous a guère offert à nous, Français, quand il a daigné s’occuper de nous et de notre grand siècle littéraire, que ses épines et ses chardons. […] On n’a jamais mieux défini Voltaire dans sa qualité d’esprit spécifique et toute française, qu’il ne l’a fait ; on n’a jamais mieux saisi dans toute sa portée la conception buffonienne des Époques de la Nature ; on n’a jamais mieux respiré et rendu l’éloquente ivresse de Diderot ; il semble la partager quand il en parle : « Diderot », s’écrie-t-il avec un enthousiasme égal à celui qu’il lui aurait lui-même inspiré, « Diderot est Diderot, un individu unique ; celui qui cherche les taches de ses œuvres est un philistin, et leur nombre est légion. […] Et Gœthe faisait l’application de son idée à des talents en vue, à Mérimée qui montrait tant de maturité dans cette première œuvre de Clara Gazul ; et il cherchait un autre exemple saillant dans Béranger, non plus jeune, mais plein de grâce, d’esprit, d’ironie fine, bien que sorti d’une classe vulgaire.

1111. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Histoire de la Restauration par M. Louis de Viel-Castel. Tomes IV et V. »

On n’a pas assez dit lorsque, parmi ces victimes du fanatisme du Midi, on a énuméré dans un récit d’histoire quelques noms de généraux connus : mais combien d’autres de toute classe, immolés et restés obscurs, et dont il faut aller chercher, réveiller le souvenir aux lieux mêmes où ils ont péri et où l’écho répondra si on l’interroge ! […] Mais M. de Richelieu avait commis la faute de prendre pour ministre de l’intérieur, sans le connaître, un ancien préfet de l’Empire, devenu singulièrement cher aux royalistes, M. de Vaublanc, esprit léger, présomptueux, ne doutant de rien, tranchant de l’homme d’État, se payant de paroles creuses, — « une outre gonflée de vent », comme on l’appelait, ou encore « une cymbale retentissante », — disant à qui voulait l’entendre : « J’aime les difficultés, je les cherche, j’en ai besoin, c’est mon fort. » Il se flattait en effet de résoudre toutes les difficultés par des moyens à lui et qu’il n’a jamais révélés. […] On voyait en première ligne, en tête de ces partisans des rigueurs salutaires, un Bonald, à l’air respectable et doux, métaphysicien inflexible et qui prenait volontiers son point d’appui, non pas dans l’ancienne monarchie trop voisine encore à son gré, mais par-delà jusque dans la politique sacrée et dans la législation de Moïse : oracle du parti, tout ce qu’il proférait était chose sacro-sainte, et quiconque l’avait une fois contredit était rejeté à l’instant, répudié à jamais par les purs ; — un La Bourdonnaie, l’homme d’action et d’exécution, caractère absolu, dominateur, un peu le rival de Bonald en influence, mais non moins dur, et qui avec du talent, un tour d’indépendance, avec le goût et jusqu’à un certain point la pratique des principes parlementaires, a eu le malheur d’attacher à son nom l’inséparable souvenir de mesures acerbes et de classifications cruelles ; — un Salaberry, non moins ardent, et plus encore, s’il se pouvait ; pamphlétaire de plume comme de parole, d’un blanc écarlate ; — un Duplessis-Grenedan, celui même qui se faisait le champion de la potence et de la pendaison, atroce de langage dans ses motions de député, équitable ailleurs, par une de ces contradictions qui ne sont pas rares, et même assez éclairé, dit-on, comme magistrat sur son siège de justice ; — M. de Bouville, qui eut cela de particulier, entre tous, de se montrer le plus inconsolable de l’évasion de M. de Lavalette ; qui alla de sa personne en vérifier toutes les circonstances sur les lieux mêmes, et qui, au retour, dans sa fièvre de soupçon, cherchait de l’œil des complices en face de lui jusque sur le banc des ministres ; — et pour changer de gamme, tout à côté des précédents, cet onctueux et larmoyant Marcellus, toujours en deuil du trône et de l’autel, d’un ridicule ineffable, dont quelque chose a rejailli jusqu’à  la fin sur son estimable fils ; — et un Piet, avocat pitoyable, qui, proposant anodinement la peine de mort pour remplacer celle de la déportation, disait, dans sa naïveté, qu’entre les deux la différence, après tout, se réduisait à bien peu de chose ; ce qui mettait l’Assemblée en belle humeur et n’empêchait pas le triste sire de devenir bientôt, par son salon commode, le centre et l’hôte avoué de tous les bien pensants ; — et un Laborie que j’ai bien connu, toujours en quête, en chuchotage, en petits billets illisibles, courtier de tout le monde, trottant de Talleyrand ou de Beugnot à Daunou, mêlé et tripotant dans les journaux, pas méchant, serviable même, mais trop l’agent d’un parti pour ne pas être inquiétant et parfois nuisible.

1112. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier (Suite.) »

Le génie est inculte, violent, orageux ; il ne cherche qu’à se contenter lui-même et se soucie plus de l’avenir que du présent. — L’homme de talent est propre, bien rasé, charmant, accessible à tous ; il prend chaque jour la mesure du public et lui fait des habits à sa taille, tandis que le poète forge de gigantesques armures que les Titans seuls peuvent revêtir. — Sous Delacroix, vous avez Delaroche ; sous Rossini, Donizetti ; sous Victor Hugo, M.  […] Marivaux a l’horreur du vulgaire, et il cherche l’esprit. — Qu’est-ce que cela fait, puisqu’il le trouve ? […] le sceptique à la fin se lassé de chercher toujours à vide, l’ennuyé se distrait, le désespéré s’engourdit ou se console ; rien qu’à dissimuler même, insensiblement on enferme son mal et l’on s’en déshabitue.

1113. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée, par M. le chevalier Alfred d’Arneth et à ce propos de la guerre de 1778 »

Je n’ai pas été trop contente des raisonnements de ces messieurs qui ne cherchent qu’à biaiser et à y accoutumer le roi. […] « … Il serait bien malheureux que le repos de l’Europe dépendît de deux puissances si connues dans leurs maximes et principes, même en gouvernant leurs propres sujets ; et notre sainte religion recevrait le dernier coup, et les mœurs et la bonne foi devraient alors se chercher chez les barbares. » Elle fait un léger mea culpa sur l’affaire de la Pologne, sur ce partage où l’Autriche s’est laissé induire (le mot est d’elle), en se liant avec ces deux mêmes puissances qu’elle qualifie si durement ; elle a l’air d’en avoir du regret ; et l’on entrevoit pourtant, par quelques-unes de ses paroles, que si pareille chose était à recommencer, et si l’Autriche, abandonnée d’ailleurs, n’avait point d’autre ressource qu’une telle alliance, elle pourrait encore la renouer sans trop d’effort et jouer le même jeu, en se remettant à hurler avec les loups : « Car je dois avouer qu’à la longue nous devrions, pour notre propre sûreté ou pour avoir aussi une part au gâteau, nous mettre de la partie. » La femme ambitieuse laisse ici passer le bout de l’oreille. […] Voulant sauver mes États de la plus cruelle dévastation, je dois, coûte que coûte, chercher à me tirer de cette guerre, et, comme mère, j’ai trois fils qui ne courent pas seulement les plus grands dangers, mais doivent succomber par les terribles fatigues, n’étant pas accoutumés à ce genre de vie.

1114. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre II. L’éloquence politique »

La véritable éloquence politique de ce temps doit se chercher dans les écrits : dans tous ces petits libelles par lesquels Voltaire, par exemple, excite l’opinion publique, dans toutes ces déclarations virulentes que, sous un titre ou sous un autre, Rousseau, Diderol, Raynal lancent contre les institutions de l’ancien régime. […] S’il sait mettre à contribution ses amis, s’il sait leur faire produire ce qu’ils n’auraient jamais fait sans lui, il en est véritablement l’auteur. » Du moins, nous sommes assurés par ses travaux antérieurs de la capacité de son esprit, de l’étendue de ses connaissances : si, accablé d’affaires, il dut recourir à des secrétaires pour la préparation de ses discours, c’était une économie de temps, et non un supplément de génie qu’il y cherchait. […] On se sent tout près de Hugo, bien plus près de Hugo que des Montagnards et du Conciones quand on lit des phrases comme celles-ci : « La victoire marchera au pas de charge ; l’aigle… volera de clocher en clocher jusqu’aux tours de Notre-Dame. » Ou bien : « J’en appelle à l’histoire : Elle dira qu’un ennemi qui fit vingt ans la guerre au peuple anglais, vint librement, dans son infortune, chercher un asile sous ses lois… Mais comment répondit l’Angleterre à une telle magnanimité ?

1115. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre V. La littérature et le milieu terrestre et cosmique » pp. 139-154

Ce fut à qui se chercherait en pays étranger quelque patrie idéale ; on s’échappa par toutes les frontières. […] Ils agrandissent l’espace où elle va chercher des sujets ; ils lui ouvrent de larges échappées sur des choses encore inconnues ou mal connues. […] Mais il ne voyait rien venir et s’inquiétait, quand il aperçut sa bonne, qui le cherchait, et qui ramena au logis, moitié content et moitié fâché, l’aventureux bambin.

1116. (1886) De la littérature comparée

Des écrivains, comme Villemain d’abord, puis comme Sainte-Beuve, ne se contentèrent plus de proclamer leur jugement sur les œuvres et sur les hommes, mais cherchèrent à les expliquer et s’appliquèrent à déterminer, non plus leur valeur absolue, mais leur « sens historique ». — À mesure qu’il avance dans sa carrière d’écrivain, Sainte-Beuve tend à rapprocher davantage la critique de l’histoire : ses études, dont le recueil constitue un document si précieux pour l’histoire des lettres modernes, s’écartent de plus en plus du point de vue essentiellement esthétique de ses devanciers et de ses contemporains ; ses appréciations s’entourent de notes sur les ascendants de l’auteur, qu’il examine, sur sa famille, sa ville, sa province, sa race ; puis sur son enfance, sur l’éducation qu’il a reçue, sur les influences qu’il a subies ; puis il recherche quelles ont pu être ses opinions sur les matières les plus importantes : quelles étaient ses croyances religieuses ? […] Ce sont ces règles de la végétation humaine que l’histoire à présent doit chercher ; c’est cette psychologie spéciale de chaque formation qu’il faut faire ; c’est le tableau complet de ces conditions propres qu’il faut aujourd’hui travailler à composer. » Je voudrais pouvoir, Messieurs, vous montrer comment l’illustre critique a poursuivi son programme, comment il a développé et élargi sa méthode dans sa Philosophie de l’art, comment il a osé aborder les problèmes les plus compliqués de l’esthétique, ceux de la production de l’œuvre d’art et de l’idéal dans l’art, en « naturaliste », selon sa propre expression, et « méthodiquement », en vue « d’arriver non à une mode, mais à une loi ». […] Pendant les deux siècles classiques, vous chercheriez en vain des exemples d’une pareille indépendance parmi les écrivains français ou italiens, qui viennent docilement se ranger sous la fécule d’Aristote et accomplissent ce tour de force, merveilleux et inutile, de couler les sentiments de leur époque dans des moules surannés. — Il faut donc que certaines nations, pour des raisons que nous rechercherons peut-être un jour, aient conservé plus profondément que d’autres leur empreinte primitive, et c’est à cette persistance que nous devons en partie notre émancipation actuelle de l’influence antique.

1117. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires de Philippe de Commynes, nouvelle édition publiée par Mlle Dupont. (3 vol. in-8º.) » pp. 241-259

L’ironie de Commynes se joue dans ce premier récit ; c’est cette ironie que nous cherchons, et non l’affaire en elle-même, qui ne nous importe guère. […] Ces idées de Commynes purent ne lui venir à lui-même qu’après la mort de son maître, quand il eut connu à son tour l’adversité, l’oppression, et qu’il eut pu vérifier par expérience sa maxime : « Les plus grands maux viennent volontiers des plus forts ; car les faibles ne cherchent que patience. » Mais, quelle que soit leur date dans la vie de Commynes, les idées qu’on vient de voir donnent la mesure de l’étendue de son horizon. […] Plus il se resserre dans la prison qu’il s’est faite, plus il cherche à se multiplier dans l’idée des autres et dans la sienne, à faire le vivant.

1118. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — I. » pp. 201-219

M. de Loménie prépare de Beaumarchais une biographie complète qu’il fait espérer depuis longtemps ; j’aurais aimé à être devancé par lui, mon but en ces esquisses rapides n’étant que de résumer le vrai et le connu, sans chercher à devancer personne. […] Dans le procès qu’il eut dix ans plus tard contre le comte de La Blache et le conseiller Goëzman, ses ennemis et ses accusateurs cherchaient par tous les moyens à perdre Beaumarchais, et on fit circuler contre lui une prétendue lettre venue d’Espagne, qui allait à dénaturer et à flétrir un acte généreux de sa jeunesse. […] comme il en veut à ses ennemis, lui qui ne hait personne, d’avoir ainsi cherché à noircir « sa jeunesse si gaie, si folle, si heureuse » !

1119. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « L’abbé Gerbet. » pp. 378-396

Au lieu de chercher la preuve du christianisme dans tel ou tel texte particulier des Écritures, ou dans une argumentation personnelle qui s’adresse à la raison de chacun, M. de Lamennais soutenait qu’il faut la chercher avant tout dans la tradition universelle et dans le témoignage historique des peuples : et pour cela il croyait voir, même avant la venue de Jésus-Christ et l’établissement du christianisme, une sorte de témoignage confus, mais concordant et réel, à travers les traditions des anciens peuples et jusque dans les pressentiments des principaux sages. […] J’en citerai quelques-unes presque au hasard comme nous rendant le reflet de l’âme de l’abbé Gerbet, et sans y chercher le lien.

1120. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « La Fontaine. » pp. 518-536

. ; il cherche à mettre sa moralité bien en rapport avec le sujet. […] Le poète, dans sa préface, reconnaît lui-même qu’il est un peu sorti ici du pur genre d’Ésope, « qu’il a cherché d’autres enrichissements, et étendu davantage les circonstances de ses récits ». […] Réduisant l’opinion de M. de Lamartine à son véritable sens, j’y cherche moins encore une erreur de son jugement qu’une conséquence de sa manière d’être et de sentir.

1121. (1912) Le vers libre pp. 5-41

Mais s’ils avaient cherché à analyser le vers classique, avant de se précipiter sur n’importe quel moyen de le varier, ils eussent vu que dans le distique : Oui, je viens dans son temple adorer l’Éternel, Je viens selon l’usage antique et solennel le premier vers se compose de deux vers de six pieds dont le premier est un vers blanc Oui, je viens dans son temple et dont l’autre Oui, je viens dans son temple                         adorer l’Éternel serait également blanc, si, par habitude, on n’était sûr de trouver la rime au vers suivant, c’est-à-dire au quatrième des vers de six pieds groupés en un distique. […] Théophile Gautier, que nous aimons et connaissons plus et mieux que les fils de Parnasse, disait : « Je vois le monde extérieur et j’écris des métaphores qui se suivent. » Nous, nous avons cherché à voir le mieux possible le monde extérieur, à traduire quelques nuances, (le plus possible) du monde intérieur, ce qu’on en peut saisir, chacun dans les limites de ses forces, et nous avons cherché à créer des métaphores qui s’engendrent les unes les autres ; nous n’avons pas souvent tenu à les exprimer entièrement mais pour ainsi dire à les citer, à les énumérer.

1122. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Fervaques et Bachaumont(1) » pp. 219-245

Les aigles à deux têtes n’existent qu’en blason, mais j’en cherche vainement en littérature, et MΜ.  […] Eh bien, ce que je cherche dans Μ.  […] … Toujours est-il que l’homme que cherchait Pascal dans les livres, n’est pas ici.

1123. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XIV : De la méthode (Suite) »

Cette noblesse d’âme va jusqu’à la naïveté ; il traite les autres sur le même pied que lui-même, et leur conseille ce qu’il pratique : suivre sa vocation, chercher dans le grand champ du travail l’endroit où l’on peut être le plus utile, creuser son sillon ou sa fosse, voilà, selon lui, la grande affaire ; le reste est indifférent. […] Nous avons réuni les diverses formules en un groupe, et nous avons cherché un fait supérieur qui les engendrât. […] Réunissant un groupe de causes ou faits générateurs, nous cherchons par le même procédé lequel engendre les autres.

1124. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « L’obligation morale »

Mais au plus profond de nous-mêmes, si nous savons le chercher, nous découvrirons peut-être un équilibre d’un autre genre, plus désirable encore que l’équilibre superficiel. […] Au besoin, ils lui chercheront un point d’appui matériel et artificiel. […] Nous avons cherché l’obligation pure. […] Il s’est transporté tout d’un coup a quelque chose qui paraît à la fois un et unique, qui cherchera ensuite à s’étaler tant bien que mal en concepts multiples et communs, donnés d’avance dans des mots. […] Tout s’éclaire au contraire, si l’on va chercher, par-delà ces manifestations, la vie elle-même.

1125. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — N — Nau, John-Antoine (1873-1918) »

Un poète qui a aimé une femme belle et intelligente, un poète que les hasards de la vie ont fait marin, se rappelle et évoque, autour de sa première maîtresse, les errantes amours de sa vie d’escales, et les confronte, et cherche tout ce qu’il y eut eu tous ces caprices et ces amourettes de traces de son plus profond sentiment.

1126. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 380

Après cela, il ne faut chercher dans cet Ouvrage, ainsi que dans la Vie du Cardinal Charles de Bourbon, du même Auteur, d’autres objets d’utilité, qu’un amas assez indigeste d’époques & de recherches.

1127. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 108

S’il étoit question d’apprécier son style, on pourroit se dispenser de chercher des comparaisons aussi glorieuses ; mais M. l’Abbé Lebeuf aura au moins la gloire d’avoir servi utilement les Lettres, par ses recherches laborieuses & ses heureuses découvertes.

1128. (1908) Promenades philosophiques. Deuxième série

L’écriture a eu nécessairement une origine, et il est permis de la chercher. […] Il avait rencontré l’urée, mais il ne la cherchait pas. Il cherchait un sel, l’isocyanate d’ammonium, et il le trouva. […] A son réveil, qui ne tarde pas, il cherche sa femme, il l’interroge, il lui tâte les pieds. […] Il est admis que l’Etat cherche à compenser les dommages causés par une catastrophe publique.

1129. (1883) Essais sur la littérature anglaise pp. 1-364

Nous aimons mieux chercher ailleurs des preuves plus humaines de la thèse que nous avons adoptée. […] Les accidents de la vie ne participent, dirait-on, en rien à sa formation, et il arrive rarement qu’on ait l’idée d’y chercher leurs traces. […] Je cherche un exemple propre à préciser ma pensée et à la bien faire comprendre. […] Vous donne-t-il bien envie de chercher en lui le Normand et le Français ? […] Ce n’est pas encore dans cette explication qu’il faut chercher l’origine et les éléments de la Tempête.

1130. (1905) Études et portraits. Portraits d’écrivains‌ et notes d’esthétique‌. Tome I.

Il ne faut pas chercher ailleurs la cause du succès de Hugo parmi les foules. […] Il les cherche partout et il ne cherche que ceux-là. […] C’est cette illusion qu’ils cherchent à transcrire dans leurs vers. […] Mais dans l’un et dans l’autre cas ils ont cherché ardemment, quoi donc ? […] Vous chercheriez en vain un roman moderne où il en soit tenu compte.

1131. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Bernardin de Saint-Pierre »

Elles fuient et reculent quand on les cherche ; lors même qu’elles se bornent à des beautés naturelles dans des lieux trop célébrés, il n’est pas bon d’en vouloir de trop près vérifier l’image : cette Arcadie alors se hérisse de broussailles. « Quand j’ai visité les rives du Lignon sur la foi de D’Urfé, disait Jean-Jacques à Bernardin dans une de leurs promenades hors Paris, je n’ai trouvé que des forges et un pays enfumé. » Vaucluse, dit-on, est un pays brûlé du soleil et où il faut gravir longtemps avant de reconnaître quelques-uns des traits immortels. […] Bernardin, qui ne cherchait pas seulement des lieux rêvés d’avance et embellis, mais qui voulait des hommes heureux et sages, alla donc de mécomptes en mécomptes. […] Hennin : « J’irai vous voir à la première violette », on rajeunit avec lui et l’on espère. — « Enfin j’ai cherché de l’eau dans mon puits », disait-il en 1778, sous cette forme d’image orientale qui lui est si familière ; cela signifiait qu’il travaillait sérieusement à tirer de lui-même sa principale ressource et à se faire jour par ses écrits. […] Si ce peintre harmonieux manquait, on chercherait vainement ailleurs une impression pareille, soit dans Jean-Jacques, soit dans Chateaubriand. […] On pourrait dire de Bernardin qu’il entend la nature de la même manière qu’il entend Virgile, son poëte favori, admirablement tant qu’il se tient aux couleurs, aux demi-teintes, à la mélodie et au sens moral ; le lacrymae rerum est son triomphe ; mais il devient subtil, superstitieux et systématique quand il descend au menu détail et qu’il cherche, par exemple, dans le conjugis infusus gremio une convenance entre cette fusion (infusus) et le dieu des forges de Lemnos.

1132. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXIXe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe (2e partie) » pp. 161-232

Tu viens déjà me chercher, à minuit ! […] Il cherche à sortir de l’eau ; il se débat encore. […] « Quand j’eus monté sur les décombres de la maison et de la cour qui fumaient encore, pendant que je contemplais cette demeure ainsi dévastée, toi tu arrivais de l’autre côté ; tu cherchais la place occupée par l’étable : un cheval y était resté ; les débris jonchaient le sol, mais le cheval avait disparu. […] XIII Pendant que l’aubergiste, le pharmacien et le pasteur continuent l’entretien à table, la mère cherche Herman dans les cours et dans l’écurie de ses chers chevaux favoris ; elle le découvre enfin au fond d’un jardin reculé qui touche d’un côté aux basses-cours, de l’autre aux murs ruinés de la ville. […] Non, je ne suis pas allé à la fontaine du village voisin pour y chercher en toi une servante, mais pour t’amener ici comme ma fiancée ; mais, hélas !

1133. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXVIe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (2e partie) » pp. 417-487

VI Après l’établissement de tels principes, et en écartant toujours le seul principe divin de toute sociabilité, le Dieu qui a créé la souveraineté nécessaire en créant l’homme sociable, Rousseau cherche à tâtons le principe de la souveraineté. […] Malheur au peuple qui chercherait ainsi son gouvernement dans les nues ! […] Cherchons. […] Pourquoi chercher dans les définitions quintessenciées et amphigouriques des écoles le principe de la souveraineté ? […] On cherche encore avec une certaine hésitation, balancée entre des raisons contraires et très douteuses, si ces parts des survivants dans l’héritage doivent être égales, presque égales, ou tout à fait inégales ; on se demande si le droit de tester, ce despotisme absolu du propriétaire, qui est aussi le supplément de l’autorité paternelle, si nécessaire au gouvernement de la famille, doit exister sans contrôle de l’État et de la loi des partages.

1134. (1914) Note sur M. Bergson et la philosophie bergsonienne pp. 13-101

C’est à l’intérieur des différents ordres, des différents royaumes qu’il faut chercher, qu’il faut poursuivre, qu’il faut reconnaître des hiérarchies, des subordinations, des coordinations parallèles. […] Discours de la Méthode et qu’il vaut mieux écrire discours de la méthode pour bien conduire sa raison et pour chercher ou pour trouver la vérité dans les sciences. […] « Même je remarquais, touchant les expériences qu’elles sont d’autant plus nécessaires qu’on est plus avancé en connaissance ; car, pour le commencement, il vaut mieux ne se servir que de celles qui se présentent d’elles-mêmes à nos sens, et que nous ne saurions ignorer pourvu que nous y fassions tant soit peu de réflexion, que d’en chercher de plus rares et étudiées : dont la raison est que ces plus rares trompent souvent, lorsqu’on ne sait pas encore les causes les plus communes, et que les circonstances dont elles dépendent sont quasi toujours si particulières et si petites, qu’il est très malaisé de le remarquer. […] Mais il faut aussi que j’avoue que la puissance de la nature est si ample et si vaste, et que ces principes sont si simples et si généraux, que je ne remarque quasi plus aucun effet particulier que d’abord je ne connaisse qu’il peut en être déduit en plusieurs diverses façons, et que ma plus grande difficulté est d’ordinaire de trouver en laquelle de ces façons il en dépend ; car à cela je ne sais point d’autre expédient que de chercher derechef quelques expériences qui soient telles que leur événement ne soit pas le même si c’est en l’une de ces façons qu’on doit l’expliquer que si c’est en l’autre. […]   Discours de la méthode pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences.

1135. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre III. Le Petit Séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet (1880) »

Ils cherchaient, par-dessus tout, à former d’honnêtes gens. […] On m’a cherchée pour me rendre auprès de mon petit chéri ; j’ai été obligée d’interrompre mon entretien avec vous. […] Voué par une sorte de parti pris à une politesse exagérée, une politesse de prêtre, je cherche trop à savoir ce que mon interlocuteur a envie qu’on lui dise. […] J’étais en vacances chez un ami, dars un village près de Tréguier ; le 4 septembre, dans l’après-midi, un exprès vint me chercher. […] Je compris la gloire, que j’avais cherchée si vaguement à la voûte de la chapelle de Tréguier.

1136. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mai 1886. »

mais, en attendant, il était bon de chercher et de choisir dans l’œuvre de Wagner des pages aptes à être comprises isolément et aptes à donner du système une idée un peu complète. […] Par un malheur, ce n’est pas au Salon de Peinture qu’ils peuvent chercher l’art wagnérien ni même un art d’aucune sorte : par un malheur, certes, mais qui ne mérite point d’habituelles indignations. […] Et j’ai cherché vainement, dans les étouffantes salles, quelque autre peinture qui pût être citée. […] Il y a naturellement une faction chauviniste qui cherche à chasser Richter et à organiser une espèce de Germanophobie. […] C’est la marque du wagnérisme français que de chercher l’influence de la théorie esthétique du compositeur sur ce que Wyzewa appelle « la rénovation de l’art » et ce, dans tous les domaines, et pas seulement dans celui de la musique.

1137. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre premier. Sensation et pensée »

Ne pourrait-on, sous la dualité devenue classique des opérations sensitives et intellectuelles, chercher une unité plus profonde et plus vraie ? […] C’est donc dans un triple état sensible, auquel il faut ajouter encore le sentiment continu et total de l’existence, la cœnesthésie, qu’il faut chercher la « matière » du sentiment de différence. […] Au lieu d’invoquer l’inconscient, mieux vaudrait chercher plus avant dans sa conscience : on y trouverait que l’égalité est le résultat complexe d’une série de sensations et de mouvements qui se fondent, se superposent, coïncident, donnent le sentiment du retour à un état dont la représentation subsistait dans la mémoire. […] Le tort de Platon et de ses modernes sectateurs est de rechercher l’élément supérieur à la matière, soit dans des objets intelligibles, soit dans des rapports intelligibles, au lieu de le chercher dans l’intelligence seule, dans la conscience : la psychologie moderne, encore un fois, aboutit à cette conclusion que tout objet proprement dit est sensible et que tout rapport d’objets est pour nous sensitif, réductible dans la conscience à un mode complexe de sentir et de faire effort. […] Sans doute le sujet déjà adulte et héritier de toute une race ne parle plus ainsi ; mais la pensée scientifique, comme tout autre mode d’activité mentale, n’en fut pas moins à l’origine inséparable du mouvement, et du mouvement musculaire ; or, qu’est-ce que le mouvement, sinon l’acte par lequel la volonté cherche instinctivement à satisfaire un besoin éveillé par une sensation ?

1138. (1908) Dix années de roman français. Revue des deux mondes pp. 159-190

Mais le cas est rare, et l’écueil le plus redoutable de cet appel fait aux séductions de la décadence réside dans l’imitation imbécile et plate que cherchent à réaliser des scribes du dernier ordre, innommables ravaudeurs du vice, séduits par le succès de quelques privilégiés. […] Sans doute cherche-t-il à composer une synthèse impersonnelle et probe de la complexité des luttes qui — au milieu de la contradiction des théories — déchirent aujourd’hui la masse des producteurs et celle des travailleurs ; sans doute l’énigme des lois propres à l’organisation sociale existante et l’impossibilité d’échapper à leur force inexorable demeure-t-elle au fond de livres comme Un vainqueur ou comme l’Indocile ; mais, chez l’auteur, le résultat est moins une révolte, une thèse de rébellion ou d’anarchie, qu’un besoin de large et tendre sympathie. […] Paul Bourget a opéré, soit dans la conception des personnages mis en scène au cours de ces romans, soit dans la description de certains organismes étudiés, soit enfin dans la composition de ses tableaux, une synthèse, saisissante d’exactitude, des théories nouvelles qui cherchent à s’emparer de notre société. […] Aux déclamations des sophistes qui aspirent de plus en plus à un régime opposé à tout ce qui fut la vie sociale de jadis, l’auteur des Amitiés françaises a répondu par la calme revendication du grand principe fondamental de toute son éthique : « à savoir : que le respect de la tradition est essentiel dans la vie d’un peuple ; qu’il y a entre les générations comme entre les individus d’une même race une solidarité qui est la principale source de leur énergie ; que c’est dans le sol même de la patrie que les racines d’un peuple vont chercher la sève ». […] Ne serait-ce pas faire œuvre bien utile et bien haute que de montrer le combat perpétuel entre l’égoïsme et la pitié dans une âme, le trouble de conscience par où peuvent passer ceux qui s’étonnent de dépenser tant de justice sans récolter de reconnaissance, et d’essayer de dire le remède, puisque la souffrance est souvent double ici, et qu’on la trouve chez le patron qui cherche et chez l’ouvrier qui se plaint ? 

1139. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1876 » pp. 252-303

Il me disait qu’il cherchait toujours, qu’il venait de découvrir à peu près la tache que fait sous des arbres, une amazone de femme, et qu’il ne désespérait pas, à la longue, de trouver le caractère, le style d’un habit noir, enfin l’héroïsme de la vie moderne. […] Nous sommes voleurs en Russie, et cependant, qu’un homme ait commis vingt vols qu’il avoue, mais qu’il soit constaté qu’il y ait eu besoin, qu’il ait eu faim, il est acquitté… Oui, vous êtes des hommes de la loi, de l’honneur, nous, tout autocratisés que nous soyons, nous sommes des hommes — et comme il cherche son mot, je lui jette « de l’humanité ». […] Dimanche 26 mars Quinze jours de migraine, de douleurs de tête insupportables qui me forcent à me mettre au lit, à chercher un soulagement dans l’obscurité d’une chambre complètement fermée. […] Ils auraient mis en commun leur colonne vertébrale, et chercheraient, toute leur vie, un tour impossible, qui serait pour eux, la trouvaille d’un problème de la science. […] La chose très courte et cherchée tout entière dans le sentiment et le pittoresque du détail.

1140. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Edmond et Jules de Goncourt »

Quand, par exemple, Sainte-Beuve, qui les présidait, — Sainte-Beuve, l’évêque du diocèse des Athées comme il s’est appelé lui-même, — ne voulait pas présider et fuyait, la tête enveloppée dans une serviette comme Scapin, si par hasard on était treize à table, et que les convives, désolés mais sérieux, ne trouvaient rien de mieux pour le faire rester que d’envoyer chercher le petit garçon ou la petite fille du sieur Magny et par ainsi être quatorze, est-ce que cette force d’une tête d’athée ne repoussait pas tout doucement MM. de Goncourt vers le catholicisme et ne rendait pas leur petit athéisme songeur ? […] La conception en était poétique et touchante, mais cherchez-la, cherchez-en seulement la trace, dans cette exorbitante, dans cette intolérable description qui bouche la vue lointaine de cette conception jusqu’au dénoûment, et qui y apparaît pour immédiatement disparaître ! […] Il y a les détails du métier cherchés, appris, notés, sous la dictée des clowns ou des acrobates avec qui on s’est mis en rapport en vue d’un livre à faire et de son exhibition immédiate ; manière facile d’acquérir une érudition qui reste indigérée, et plus superficielle encore que facile de pénétrer des mœurs qu’il s’agirait de bien comprendre pour les exprimer. […] M. de Goncourt accepte bénévolement d’être le générateur de cette ribaudaille qui se cherche des paternités partout !

1141. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 230

Nous ne l’envisageons ici que comme un Auteur utile à beaucoup d’égards, & en cela bien plus louable que tant d’autres, qui ne repaissent le Public que de futilités, qui plus souvent cherchent à l’égarer par des productions dangereuses.

1142. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » p. 399

Toute la différence qui se trouve entre ces deux Imitateurs, est que le premier s’est efforcé de justifier les Grands Hommes, & que le second ne cherche qu’à les décrier.

1143. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » p. 412

M. de Voltaire, entre autres, semble l'avoir choisi pour modele, dans son Siecle de Louis XIV surtout, où il cherche plutôt à amuser qu'à instruire.

1144. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

Et, pour citer de plus nobles exemples, qui d’entre vous, Lyonnais, ne chercha point à dérober sa tête à la hache du bourreau ? […] Mme de Staël, dans les essais de voyages qu’elle faisait en France, ne manquait pas de le chercher au passage. […] C’est dans ma conscience que je cherche votre opinion […] Mme Récamier continua de l’aimer comme aux jours d’autrefois, comme aux années de l’exil à Lyon, comme aux plus anciennes et riantes saisons de 1802, quand elle fallait chercher loin du monde, dans sa petite chambre de Meudon, pour faire ensemble des promenades dans les ruines. […] L’auteur y passe en revue presque tous les orateurs qui se sont fait un nom dans nos assemblées délibérantes : il a cherché à déterminer le genre et le degré de leur mérite littéraire.

1145. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

» C’était lui, l’illustre savant, qui avait du génie ; son fils avait un talent qui se cherchait encore. […] Ampère cherche partout la loi, et quelquefois il la fait. » Je marque là les défauts ; mais que de profit, que d’intérêt dans la continuité de ces leçons ! […] Ampère de même, si je cherche des noms, eût aisément trouvé un opposant ou antipathique en M. de Sacy par exemple, quoique tous deux eussent été un moment condisciples dans leur première enfance. […] Il a trouvé cent raisons plus subtiles et plus cherchées les unes que les autres pour prouver qu’il avait bien fait de les omettre. […] Au point de vue biographique, il ne faudrait pas du tout chercher dans ce récit d’Ampère un reflet de ce que j’ai dit de son espèce de veuvage intérieur et de ses agitations sensibles à ce moment.

1146. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Je ne cherche point de raisonnements pour m’empêcher d’avoir du plaisir. […] Molière a conservé le ton de la comédie et la mesure de la scène379. » La critique du délicat professeur est fort juste, et je serais bien fâché de lui chercher noise auprès des amateurs de fines remarques littéraires. […] « Je n’ai rien vu, dit-il, mais les hommes comme moi n’attendent pas de voir ; il suffit qu’ils imaginent, qu’ils soupçonnent, qu’ils aient une crainte, une idée. » Un jour, il rencontre, sans l’avoir cherchée, une preuve positive, le poignard du prince dans la chambre de sa femme. […] Il cherche à connaître l’opinion des autres, fait semblant de les contredire, les écoute, se tait, et se range en apparence à leur avis. […] Il ne cherchait point de raisonnements pour s’empêcher d’avoir du plaisir.

1147. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1865 » pp. 239-332

Guyard, qui me dit de revenir dans l’après-midi, parce que le soir Thierry s’enferme pour chercher les effets de notre pièce. […] Le sérieux a gagné les auditeurs, le sérieux fermé, cadenassé, qu’on cherche à interroger, à surprendre. […] Nous ne croyions guère, quand nous sommes venus ici chercher les pas de Marie-Antoinette, déjeuner un jour avec une Napoléon, dans le décor de chaumière que lui dessina Hubert Robert. […] Il cherche sur lui des lettres, et les feuilletant : — « Tiens, voilà la dépêche de ma mort, pour mon fils ! […] Thierry nous montre une lettre de Camille Doucet, dans laquelle le ministre Rouher et le maréchal Vaillant nous font l’honneur d’avoir cherché, trouvé un dénouement à notre pièce.

1148. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Préface »

Préface Voici quarante ans, que je cherche à dire la vérité dans le roman, dans l’histoire et le reste.

1149. (1759) Salon de 1759 « Salon de 1759 — Restout » p. 91

Un seul fléchit le genou ; le reste est debout, et l’on cherche en vain le personnage intéressant.

1150. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » p. 356

Nous ne pouvons nous empêcher de remarquer, au sujet de ce dernier, qu’à force d’avoir cherché à l’enrichir, on l’a tellement surchargé d’exemples & augmenté de volumes, qu’on en a rendu l’usage aussi difficile que l’acquisition couteuse.

1151. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 63

On y trouve, il est vrai, ce qu’il faudroit aller chercher dans cent Auteurs différens ; mais on y chercheroit vainement du goût, de l’exactitude dans les faits, de la vérité dans les portraits, de la nouveauté dans les idées, de la noblesse & de la correction dans le langage.

1152. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

Les arrestations se multipliaient ; c’est alors que l’Espagnol Marchena, venu chercher la liberté en France, n’y trouva que la prison. […] Celui-ci l’effeuille en strophes ailées jusqu’à ce que toutes les délicates pétales soient tombées ; puis il cherche un autre amour et un autre bouquet. […] » — Moi, je cherche comment dérober ton ciseau. […] Quand me viens-tu chercher ? […] Lui chercher une place, mais c’est pour moi une bagatelle.

1153. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre IV. Shakspeare. » pp. 164-280

Sur tout cela on n’a que des conjectures, et si l’on veut connaître l’homme de plus près, c’est dans ses œuvres qu’il faut le chercher. […] Cherchez ailleurs les campagnes que la raison agressive entreprend contre la folie humaine. […] Il n’a pas besoin de chercher les idées bizarres, les incohérences apparentes, les exagérations, le déluge de sarcasmes qu’il entasse. […] C’est ce spectacle qu’il va chercher près de la fosse d’Ophélie. […] N’y cherchez pas une composition exacte, un intérêt unique et croissant, la savante économie d’une action bien ménagée et bien suivie.

1154. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite et fin). »

Quand je songe que, dans l’âge voisin de la vieillesse et de ses infirmités, me voilà seul sur la terre, comme un célibataire débauché ou un homme personnel qui n’a vu que lui dans la nature ; que le sein sur lequel je m’appuie doucement, pour y chercher la consolation, est le sein d’une bonne mère de soixante-quinze ans ; que les objets qui devaient vivre avec moi et auprès de moi m’ont précédé si jeunes dans le tombeau ; quand je parcours tout cet espace qu’on appelle la vie, et que j’embrasse d’un coup d’œil cette longue chaîne de besoins, de désirs, de craintes, de peines, d’erreurs, de passions, de troubles et de misères de toute sorte, je rends grâces à Dieu de n’avoir plus à sortir du port où il m’a conduit ; je le remercie de la tendre mère qu’il me laisse, et des amis qu’il m’a donnés, et surtout de pouvoir descendre dans mon cœur, sans le trouver méchant et corrompu. […] Malgré ce succès et cette heureuse rentrée en scène, Ducis a toujours l’œil à la retraite ; il cherche s’il ne découvrira pas quelque antre sauvage où, loin des peines actuelles et des malheurs qui ne sont pas finis, il puisse se retirer « avec La Fontaine et Shakespeare. » Il y joindra aussi Sophocle ; car il méditait de retoucher son Œdipe chez Admète et d’en faire simplement Œdipe à Colone : « C’est avec ces grands modèles qu’il est doux et bon de s’occuper de la tragédie, si pourtant on a assez de courage ou de farine, dans le temps où nous sommes, pour s’occuper de gloire et d’immortalité. » Le peintre De Gotti, l’un de ceux qui avaient fait la décoration d’Abufar, avait été chargé de décorer la salle de l’Opéra, et il y voulait inscrire le nom de Ducis avec ceux de quelques auteurs vivants. […] Mais ce n’est point une doctrine suivie et un trop exact raisonnement qu’on doit chercher dans la familiarité du vieux poète : ce sont des sentiments, un souffle moral élevé, des éclats d’imagination antique et jeune à la fois, de grandes paroles ; et elles ne font faute jusqu’à la fin sous sa plume et sur ses lèvres ; elles abondent de plus en plus avec les années, comme les flocons de neige dont parle Homère et auxquels il compare les paroles tombantes de Nestor. […] Elle est très attentive à tout ce qui peut faire plaisir à son mari, et semble toujours chercher à lire dans ses yeux ce qu’elle doit faire… M. de Saint-Pierre nous a accueillis de la manière la plus honnête et la plus affectueuse.

1155. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite et fin.) »

Le choix de la nature qu’il se plaisait à représenter m’en donne l’assurance ; car, en général, ici l’espèce est belle et élégante ; l’exception se trouve au coin des rues, et c’est là qu’il cherchait sans doute ses modèles, car ils sont encore identiques avec les pouilleux, les galeux, les teigneux, dont fourmillent nos galeries. […] Ne te vexe donc pas contre les cris des rabaisseurs de réputations ; laisse-les dire, et ne troublons pas notre quiétude intérieure en faisant attention à ces braillards qui, dans le fond, me représentent juste les chiens qui cherchent à mordre les roues d’un cabriolet qui passe dans la rue. » Dans une autre lettre écrite d’Alger, il disait encore, en réitérant sa profession d’indifférence sur les critiques : « Je n’estime que le succès que le bon sens vous accorde et non celui qu’on doit aux coteries ; il en est de même des critiques, qui n’atteignent pas le but lorsqu’elles le dépassent. » Je compléterai encore par deux autres citations, prises dans la correspondance de Russie, ces contre-jugements d’Horace sur la critique : « (3 mars 1843). […] » — Au même moment quelque chose d’inusité appela l’attention du roi ; debout à l’une des fenêtres de son cabinet, un binocle sur les yeux, Louis-Philippe cherchait à se rendre compte d’un mouvement de troupes, d’une espèce de charge de cavalerie qui se faisait autour du palais Bourbon. […] Qu’il ne vienne jamais ce temps présagé par de tristes prophètes, où l’on chercherait vainement des talents français en France.

1156. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre IV. Chateaubriand »

Dans de rares lectures il ne cherchait pas une provision d’idées, une extension de sa connaissance, un exercice de son jugement, mais une direction de rêverie, des matières de sensations, des modèles d’images. Des sermons de Massillon même, il tirait des troubles et des plaisirs sensuels ; d’un amalgame de souvenirs littéraires et de visages entrevus, il forma son idée de la femme, un « fantôme d’amour » qu’il devait exprimer dans tous ses livres, chercher en toutes ses amies. […] Le prétexte était de chercher le passage du nord-ouest : il partait sans études préalables, sans renseignements, sans préparatifs, en touriste. […] Au temps où l’on estimait Anquetil, Chateaubriand a vu ce qu’il fallait chercher, ce qu’on pouvait trouver dans les textes, les documents originaux : le détail caractéristique, qui contient l’âme et la vie du passé670.

1157. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre premier »

Pour la France en particulier, si les savants bénédictins font remonter son histoire littéraire aux premiers bégayements de cette langue, qui deviendra la langue française, d’autres la cherchent bien loin par-delà, dans ce travail de décomposition du latin, et dans ce mélange de mots ibériens, celtiques, germaniques, d’où la langue française est sortie. […] En outre, dans la pratique, ces curieuses archives sont utiles pour l’érudit qui veut s’éclairer sur un point particulier de l’histoire des lettres ou des mœurs, ou qui cherche tout simplement, comme l’entomologiste ou le botaniste, à connaître tous les individus de la classe des écrivains. […] C’est ce que je cherche, depuis déjà bien des années, avec une ardeur quelquefois découragée, mais que soutient, contre la difficulté de la matière, l’amour même que cette étude m’a donné pour mon pays. […] Quel avantage n’aurait pas politique qui aurait cherché dans toute la suite de notre histoire quelle a été, dans les choses de la politique, l’habitude et comme le naturel de notre pays, et qui pourrait au besoin en appeler à la France séculaire des entraînements et des erreurs de la France du jour ?

1158. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre VI. Premiers pas hors de Saint-Sulpice  (1882) »

Nous passions une partie des nuits à cherche, à travailler ensemble. […] Quand je cherche à me présenter l’unique paire d’amis que nous avons été, je me figure deux prêtres en surplis se donnant le bras. […] Du moins n’ai-je jamais cherché à tirer parti de cette qualité inférieure, qui m’a plus nui comme savant qu’elle ne m’a servi par elle-même. […] Je n’ai jamais cherché le succès ; je dirai presque qu’il m’ennuie.

1159. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur de Latouche. » pp. 474-502

Vous le chercheriez vainement dans la Biographie Rabbe-Boisjolin. […] Quand il vous racontait un ouvrage qu’il faisait, l’ouvrage était adorable : puis le livre paraissait, on cherchait en vain, et on y trouvait à peine le quart du charme rêvé ! […] M. de Latouche, pendant toute la Restauration, chercha vainement ce grand succès littéraire, né du génie et de l’occasion, et qui fait tomber sur un front la couronne. […] Je cherche à noter chez M. de Latouche un trait de caractère, la malice et surtout la prétention à la malice.

1160. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1870 » pp. 321-367

24 avril Dans la lecture d’un volume qu’il lit et qu’il interrompt, il cherche où il en est, et après avoir longtemps fatigué le volume de la promenade de ses mains dessus, il me jette d’une voix timide : « Où en suis-je ?  […] » et sa main tremblotante et contractée cherchait ma main sur la nappe. « Ce n’est pas de ma faute ! […] Que si, il le savait et le savait bien… L’avant-veille de sa dernière crise, il avait dit à sa maîtresse qui était venue le voir, pendant que j’étais descendu en bas lui chercher de l’eau de mélisse ; il lui avait dit, en lui recommandant de ne pas me répéter ses paroles : « Ma chère Maria, je suis bien malade, d’une maladie dont on ne guérit pas… et le tombeau est tout proche !  […] * * * Il y a dans la chambre le désordre d’un départ… La seconde, le quart de seconde, l’éclair de temps, pendant lequel la réflexion est en retard, j’ai eu l’idée — son cercueil étant là — que Jules était allé chercher la voiture qui nous emmène, tous les ans, à Bar-sur-Seine.

1161. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

» de vous voir chercher des beautés nouvelles dans ces chefs-d’œuvre, aussi connus que le Pont-Neuf. […] Il parla ainsi longtemps, et c’est à peine si je pus lui représenter — que les chefs-d’œuvre purifiaient toutes choses ; — que cet art de la comédie était un si grand art, qu’on ne pouvait lui faire de trop rares sacrifices ; — que vrai ment il se faisait bien temps qu’on n’allât pas chercher, uniquement dans la loge des portières parisiennes, les Agnès et les Iphigénies ; et enfin, pour dernier argument, je lui contai ce que voici : — Il y a déjà un fort longtemps, mon cher Henri, que dans ce même rôle d’Agnès débutait une petite fille plus jeune encore que la débutante d’hier. […] Quelques lecteurs croient « néanmoins le payer avec usure s’ils disent magistralement qu’ils ont lu son livre, et qu’il y a de l’esprit ; mais il leur renvoie tous ces éloges qu’il n’a pas cherchés par son travail et par ses veilles ; il porte plus haut ses projets ; il agit pour une fin plus relevée ; il demande aux hommes un plus grand et un plus rare succès que les louanges et même que les récompenses, qui est de les rendre meilleurs. » Ce sont là des pages admirables et tout à fait dignes que le critique honnête homme les ait sans cesse sous les yeux. […] Ainsi moquons-nous de cette chicane, où ils veulent assujettir le goût du public ; ne consultons dans une comédie que l’effet qu’elle fait sur nous, laissons-nous aller, de bonne foi, aux choses qui nous prennent par les entrailles, et ne cherchons point de raisonnement pour nous empêcher d’avoir du plaisir. » Pendant tout cet acte de La Critique de l’École des femmes, Molière se raille à plaisir de ces raffinements mystérieux, comparant ces critiques, huches sur l’art poétique, à ces gourmets qui trouvant une sauce excellente, voudraient examiner si elle est bonne d’après les préceptes du Cuisinier français.

1162. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIX. M. Cousin » pp. 427-462

Pour peu qu’on ouvre le livre de ce philosophe, fasciné par un fantôme historique tout autant qu’aurait pu l’être un poète, ce fou sublime de Byron, par exemple, qui s’abîmait dans la contemplation magnétique d’une boucle de cheveux blonds de Lucrèce Borgia, ce qu’on cherchera d’abord, c’est le motif même d’un pareil livre, la passion qui a dû l’écrire, et qui devrait partout s’y retrouver. […] Pulchræ erant , comme ces filles des hommes qui firent tomber les anges, et c’est assez la tendance moderne, nous le savons bien, d’aller chercher l’ Eritis sicuti dii, scientes bonum et malum (vous serez comme des dieux, sachant le bien et le mal), chez les filles d’Ève que le serpent a plus ou moins stylées. […] Seulement, cette constance qui excuse, cette grandeur, cette intrépidité, on les cherche dans le livre de M.  […] Quand Richelieu allait jusqu’à la hache pour en finir avec le mal et le couper dans sa racine, Anne soutenait une noblesse indocile qui cherchait partout, même dans le lit du roi, le point d’appui d’une grande révolte.

1163. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Μ. Ε. Renan » pp. 109-147

Las du silence de sa crypte de l’Institut, cherchait-il un scandale nouveau qui retentit ? […] Ni les miracles des martyrs que l’esprit moderne cherche à expliquer, mais avec prudence, ni l’état exalté et violent des esprits au moment où des hérésies comme celles de Montanus et de Marcion enflammaient l’atmosphère autour de tout ce qui était chrétien, ne balancent ce fait inouï, qui réalise, dès le commencement du Christianisme, la parole de Jésus-Christ à son Église, sous la plume même de l’auteur de la Vie de Jésus, du négateur avoué du surnaturalisme dans l’Histoire ! […] Renan et ne sent jamais le grand, parce que le grand ne se sent qu’avec l’âme, l’écrivain n’est jamais, dans son Antechrist, au niveau des choses horriblement grandioses qu’il avait à raconter, et qu’il n’avait pas à diminuer puisque ce ne sont pas des choses chrétiennes… Le Néron que je cherchais dans cet Antechrist, qui est Néron et qui le fût aux yeux des chrétiens de son temps, lesquels avaient plus d’imagination que le détracteur qui leur prend ce nom pour en tirer un livre, Néron est moins terrible, moins extraordinaire et moins frappant sous les phrases trop modernes que M.  […] un grand écrivain, si réellement l’auteur de l’Antechrist en avait eu le génie, se serait ému et exalté à cet instant inouï de l’Histoire et aurait pu arriver à des résultats d’effet sublime, mais il n’a été et il ne pouvait être qu’ingénieusement médiocre, surtout à cette lumière de l’Apocalypse de saint Jean à travers laquelle il regarde Néron et Rome, et dont il cherche, mais en vain, à pénétrer l’impénétrable poésie surnaturelle.

1164. (1879) L’esthétique naturaliste. Article de la Revue des deux mondes pp. 415-432

Son ambition était d’être un chef d’école et sa prétention d’apporter au monde la formule complète, — et jusqu’à lui vainement cherchée, — de la vérité littéraire moderne. […] Le ridicule des déclamations retentissantes, des tirades à effet, des grands sentiments étalés à faux, nous le connaissons depuis longtemps, il n’est personne qui ne s’en moque aujourd’hui ; et si l’on veut chercher qui a tué le mauvais romantisme, ce n’est pas à nos novateurs littéraires qu’en revient l’honneur : c’est l’opérette qui a fait cette besogne salutaire. […] Quand on cherche un enseignement positif dans les manifestes de M.  […] Balthasar Claës cherchait, après les alchimistes, la pierre philosophale, le secret suprême de la matière ; son émule plus moderne se contente de poursuivre la direction des ballons.

1165. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » p. 68

Qu’on ne cherche point dans ces Traductions une exactitude littérale ; elles sont plus libres que fidelles ; mais elles prouvent que le Traducteur entendoit aussi bien le Grec & le Latin que sa propre Langue.

1166. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » p. 89

Plutarque fait trop sentir qu'en comparant les Grecs aux Romains, il ne cherchoit qu'à élever ses Compatriotes au dessus de leurs Rivaux.

1167. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’impératrice Catherine II. Écrits par elle-même, (suite et fin.) »

Si vous êtes tout-puissant, de plus zélés que vous, et quelquefois de plus clairvoyants, iront jusqu’à chercher dans le blanc de vos yeux pour y lire vos arrière-pensées et vos désirs ; Quand un roi veut le crime, il est vite obéi. […] D’ailleurs, aussi supérieure que charmante, digne, à la voir de près, de toutes les admirations et de tous les hommages : écoutez les meilleurs témoins ; relisez Ségur, relisez, ou, si vous ne le connaissez pas, cherchez et lisez le portrait qu’a tracé d’elle le prince de Ligne ; c’est le plus agréable et le plus caractéristique de tous ceux que j’ai vus.

1168. (1874) Premiers lundis. Tome I « Victor Hugo : Odes et ballades — II »

En poésie, comme ailleurs, rien de si périlleux que la force : si on la laisse faire, elle abuse de tout ; par elle, ce qui n’était qu’original et neuf est bien près de devenir bizarre ; un contraste brillant dégénère en antithèse précieuse ; l’auteur vise à la grâce et à la simplicité, et il va jusqu’à la mignardise et à la simplesse ; il ne cherche que l’héroïque, et il rencontre le gigantesque ; s’il tente jamais le gigantesque, il n’évitera pas le puéril. […] Comme conseil de style, on n’a qu’à renvoyer à l’auteur ses propres paroles : « Un écrivain qui a quelque souci de la postérité, dit-il dans sa remarquable préface, cherchera sans cesse à purifier sa diction, sans effacer toutefois le caractère particulier par lequel son expression révèle l’originalité de son esprit ; le néologisme n’est d’ailleurs qu’une triste ressource pour l’impuissance.

1169. (1874) Premiers lundis. Tome II « Alexis de Tocqueville. De la démocratie en Amérique. »

Sans prétendre conclure de là directement à l’Europe, M. de Tocqueville, dans l’un des chapitres suivants, discute la valeur d’un mot très souvent répété, et cherche à préciser ce qu’il faut entendre par centralisation. […] Il nous montre donc, particulièrement dans la Nouvelle-Angleterre, les puritains, les émigrants de toute secte, persécutés ailleurs, venant là chercher asile, s’y réunissant dans certaines nécessités communes, dans certains droits primordiaux, et sauf quelques erreurs et préjugés inévitables, y pratiquant aussitôt l’alliance de l’esprit de religion avec l’esprit de liberté.

1170. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre III. Du récit des faits. — Antécédents et conséquents. — Causes et effets »

Vous n’omettrez donc jamais de chercher le pourquoi des choses et leurs conséquences. Mais vous éviterez dans cette enquête les fameux écueils signalés dès longtemps par les faiseurs de logiques et de rhétoriques : prendre pour cause ce qui n’est pas cause, ou ce qui est effet de la chose même qu’il s’agit d’expliquer, ou un effet parallèle de la cause même qu’on cherche ; prendre pour effet un simple, conséquent, comme pour cause un simple antécédent ; dans les faits complexes, attribuer à une cause ce qui vient de l’action combinée de causes multiples ; donner pour cause ce qui n’est que la condition, ou l’occasion ; se contenter trop aisément des causes finales.

1171. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre I. Les origines du dix-huitième siècle — Chapitre II. Précurseurs et initiateurs du xviiie  siècle »

La Révocation le jeta hors de France ; il professa à Rotterdam, où le violent Jurieu lui chercha querelle : ses livres furent censurés, sa chaire lui fut retirée. […] Il a le savoir d’un érudit, le sens d’un critique ; il cherche la vérité, d’une affection ferme et sereine, qui a l’air d’une fonction plutôt que d’une passion de sa nature.

1172. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre II. La tragédie »

Il chercha à exciter l’intérêt par des moyens sensibles, par des particularités de décor et de costume. […] Dans sa vieillesse, on chercha à l’opposer à Voltaire ; Mme de Pompadour, brouillée avec celui-ci, se déclara hautement pour Crébillion. — Éditions : Oeuvres, Impr. royale, 2 vol. in-8, 1750 ; Didot, aîné, 1812, 2 vol. in-2 ; Lebigre frères, 1832, 3 vol. pet. in-12. — À consulter : Brunetière, Époq. du th. fr., 9e conf.

1173. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXII. Machinations des ennemis de Jésus. »

… Intimement persuadés que Jésus était thaumaturge, Lazare et ses deux sœurs purent aider un de ses miracles à s’exécuter, comme tant d’hommes pieux qui, convaincus de la vérité de leur religion, ont cherché à triompher de l’obstination des hommes par des moyens dont ils voyaient bien la faiblesse. […] Il cherchait à arrêter les enthousiastes religieux, prévoyant avec raison que, par leurs prédications exaltées, ils amèneraient la ruine totale de la nation.

1174. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 326-344

Thomas ne cherche qu'à moraliser ou à peindre, & ne paroît point sentir. […] Revenez ensuite au Texte, & vous apprendrez que Maurice écartoit les barrieres du préjugé pour reculer les limites de son art, qu'après avoir trouvé le bien il cherchoit le mieux, qu'il s'élançoit au delà du cercle étroit des événemens, & créoit des combinaisons nouvelles, imaginoit des dangers pour trouver des ressources, étudioit sur-tout la science de fixer la valeur variable & incertaine du Soldat, & de lui donner le plus grand degré d'activité possible.

1175. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre premier. L’idée force du monde extérieur »

C’est donc bien dans l’appétition et dans sa limite qu’il faut chercher l’origine du contraste entre moi et non-moi. […] Le métaphysicien alors se demandera comment il a pu passer du moi au non-moi : c’est-à-dire qu’après avoir artificiellement sépare deux termes inséparables, il cherchera vainement un moyen naturel de les ramener à cette continuité qui est la vraie loi de la vie et de la conscience.

1176. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre VIII. Suite du chapitre précédent. De la parole traditionnelle. De la parole écrite. De la lettre. Magistrature de la pensée dans ces trois âges de l’esprit humain » pp. 179-193

Mais je vois, et il deviendra bientôt évident pour tous, que la poésie cherche un asile dans la prose ; et plus la langue écrite prendra de l’ascendant, plus la poésie cherchera les moyens de s’acclimater dans la prose ; car enfin il faut que cette noble exilée rentre un jour dans son héritage.

1177. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « La Société française pendant la Révolution »

Mais on y cherche en vain la hure de saumon que le duc d’Albe préférait à des milliers de grenouilles, le document inattendu, nouveau, considérable, qui révèle tout à coup un esprit ou un caractère, inaperçu jusque-là, dans la société qu’on étudie. […] Ce résultat exquis et charmant de tant de siècles de christianisme et de monarchie, la société française, a toujours eu de bien autres proportions que les antichambres de Marly en 1662, ou, en 1789, les salons politiques et bourgeois qu’Edmond et Jules de Goncourt nous font traverser… Malheureusement, ces proportions, qu’il fallait chercher, voir et décrire, leur lorgnon parisien, transparent comme le cataplasme de la pauvre mule de Bartholo, n’a pas même l’air de s’en douter.

1178. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Quitard »

Il ne s’agit que de les chercher. […] … « Mon intention, — dit-il, — non plus que celle d’Érasme, n’a pas été de n’admettre que des proverbes d’un tour piquant… Mais pourtant je n’ai point cherché à grossir mon recueil de ces locations traînées dans les ruisseaux des halles, de mots disgracieux et de dictons qui se trouvent souvent dans la bouche des gens mal élevés.

1179. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Prévost-Paradol » pp. 155-167

II En effet, ceci, c’est mon métier, c’est de la critique littéraire… Dans ces deux volumes de Prévost-Paradol, intitulés : Essais de littérature et de politique, j’ai cherché vainement le soubassement nécessaire à tout livre de littérature et de critique un peu forte, je veux dire le symbole quelconque — religieux ou philosophique, s’il n’est pas religieux, — sur lequel doivent s’appuyer les œuvres intellectuelles des hommes, et je n’en ai trouvé aucun, même à l’état d’essai. […] Il y cherchait sa vitrine, et on la lui donna… Il s’y est épanoui !

1180. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Taine » pp. 231-243

Il a cherché et trouvé presque toujours les raisons déterminantes, intérieures ou extérieures de sa force et de sa faiblesse, et il nous l’a expliqué surtout par le puritanisme anglais dont Carlyle — nous apprend M.  […] Stuart Mill, qu’il a cherché pour cette notice une forme qui lui donnât ce qu’elle n’avait point, — de l’agrément et de la vie.

1181. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Antoine Campaux » pp. 301-314

L’auteur du livre que voici compte vingt-deux de ces éditions dont les deux dernières furent celles de Prompsaut en 1832, et en 1854 celle du bibliophile Jacob, et, de toutes les vies, la vie qu’il consulte le plus est celle de Colletet, car Colletet a écrit une vie de Villon, Colletet qui, crotté jusqu’à l’échine, Allait chercher son pain de cuisine en cuisine. […] Après la caractéristique du génie de Villon, si vite aperçue et mise en lumière, après les sources morales cherchées et découvertes à travers l’œuvre d’un porte qui a bu toutes les hontes, comme il le dit de lui-même, et qui a tant de parties grossières, mais où le talent brille encore tout en se déshonorant, vient la tâche plus facile de l’appréciation littéraire de l’œuvre entière de Villon, et M. 

1182. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Jules Girard » pp. 327-340

Et en effet, en les posant, il les renverse… Et, même, de telle façon, que si jamais un téméraire en critique critique avait vainement cherché un moyen de ne pas trop révolter les habitudes faites en abaissant dans l’opinion, qu’il croirait mal informée ou superficielle, cette renommée effrayante de grandeur et de fixité qu’on appelle « l’histoire de Thucydide », il n’aurait, maintenant, rien de mieux à prendre que les motifs consciencieusement cherchés et savamment déduits de l’admiration de M. 

1183. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La révocation de l’Édit de Nantes »

À plus d’une place de son récit, et quand il rapporte les excès que personne, du reste, ne cherche à justifier, et qui accompagnèrent l’exécution de la mesure prise contre les protestants, l’historien des Réfugiés innocente entièrement le roi et affirme que ces excès auraient été réprimés s’il avait pu en être instruit, et cette noble justice venant d’un protestant de nom et d’un philosophe de fait honore infiniment l’écrivain. […] Il eût cherché si cette révocation de l’Édit de Nantes, qu’on s’obstine à juger en l’isolant, n’était pas la conséquence d’un système d’unité dans le pouvoir qui n’est pas seulement un besoin impérieux de la pensée politique, mais qui, de plus, avait été appliqué par les prédécesseurs de Louis XIV avec une logique imperturbable, et particulièrement par ce glorieux cardinal de Richelieu dont il était le continuateur.

1184. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Gustave III »

Mais Léouzon-Leduc se soucie bien d’aller chercher les mystères de la nature humaine à travers les écorces, obscures ou transparentes, de l’Histoire ! Il ne se soucie que d’aller à Stockholm nous chercher un petit document dans l’intérêt des petites chroniques qu’il prend pour de la grande Histoire, et il est content… d’être revenu.

1185. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Vauvenargues » pp. 185-198

Car de Vauvenargues tel que celui qu’il loue et qu’il invente, il n’y en a point, et la Postérité le cherche. Elle le cherchera sans le trouver.

1186. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Félix Rocquain » pp. 229-242

on en intitulait une, entre toutes, L’Esprit révolutionnaire avant la Révolution, la tête qui la pensait, cette histoire, et qui, du propre aveu de son titre, se préoccupait plus de l’esprit révolutionnaire que de la Révolution elle-même, devait le chercher et le prendre partout où il fut. […] Rocquain, qui n’y est pas et que j’y cherchais, se console de la sévérité de ma critique en pensant à la bienveillance du public.

1187. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Mademoiselle de Condé »

Rien de l’art d’écrire, rien du sentiment de l’écrivain n’est dans cette adorable chose pour laquelle on cherche un nom, difficile à trouver… Quoi qu’il en soit, un tel recueil n’en est pas moins bon à opposer aux livres actuels. […] Paul Viollet — que Dieu frappa le coup suprême… Mademoiselle de Condé entra aux capucines de Turin, — mais là comme ailleurs, ni nulle part, elle ne trouva ce qu’elle cherchait.

1188. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XV. Vauvenargues »

Car de Vauvenargues tel que celui qu’il loue et qu’il invente, il n’y en a point et la Postérité le cherche. Elle le cherchera sans le trouver.

1189. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXVI. Médecine Tessier »

Filtrant partout comme la boue du Nil, dans les inspirations des poëtes, dans les chefs-d’œuvre des artistes, dans les mœurs des classes élevées, pour retomber de là dans les peuples, comme, de l’élégante cuvette d’une fontaine, l’eau ruisselle dans les profondeurs d’un bassin, le Matérialisme, qui cherchait son lit, en a enfin trouvé un, qui semble éternel, sur le marbré des amphithéâtres. […] Il a choisi les plus comptés d’entre eux et il a cherché, sous le masque fin d’une phrase éteinte, qui jette de la cendre par-dessus la flamme, afin qu’on ne crie pas « au feu ! 

1190. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Georges Caumont. Jugements d’un mourant sur la vie » pp. 417-429

II Quant à moi, j’ai cherché vainement dans mes souvenirs de littérature quelque chose de comparable à ces pages enragées, écrites jour par jour d’agonie. […] je l’ai cherché — mais sans le trouver — dans la deux cent quarante-sixième page de ce volume, que je ne puis m’empêcher de citer tout entière : « Enfonçons.

1191. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « La Bible Illustrée. Par Gustave Doré »

Doré, qui en art a une bravoure de héros, n’a pas craint d’y toucher, et, selon moi, c’est une raison de plus pour qu’on n’y touche plus… C’était Turgot qui disait, je crois, à propos de la découverte de l’Amérique : « J’admire moins Colomb d’avoir découvert l’Amérique que d’être parti la chercher. » Doré aurait l’admiration de Turgot, — et, jusqu’à un certain point, il a la mienne. Mais s’il avait aussi, lui, découvert son Amérique, il n’aurait pas eu moins la gloire d’être allé la chercher pour l’avoir découverte, et il aurait eu une gloire de plus !

1192. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Le Docteur Favrot »

… Il a été, je le reconnais, plus explicite sur la question des enterrements vivants, qu’il a exposée et qu’il a cherché à résoudre ; mais, franchement, était-ce un rapport, limpide comme l’eau, je le veux bien, mais froid comme elle, qui pouvait suffire pour traiter cette effrayante question qui convulse jusqu’à la pensée, et qu’à force de talent, d’émotion, d’éloquence, de griffe de feu dans l’éloquence, il faudrait, dans l’intérêt de sa solution absolue, attacher, comme une flamme, à nos esprits et à nos cœurs !! […] J’ai cherché mon docteur Favrot et je n’ai rien trouvé qu’un candidat d’Académie ; car on m’a conté que le docteur se présentait comme candidat à l’Académie des inscriptions… Ceci m’a fait admirer une fois de plus l’influence des académies, qui atteint toujours en plein cerveau, avant qu’ils n’en soient, les hommes d’esprit qui veulent en être.

1193. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Charles Baudelaire. Les Fleurs du mal. »

Sa Muse est allée les chercher dans son propre cœur entr’ouvert, et elle les a tirés à la lumière d’une main aussi impitoyablement acharnée que celle du Romain qui tirait hors de lui ses entrailles. […] Voici un Rancé, sans la foi, qui a coupé la tête à l’idole matérielle de sa vie ; qui, comme Caligula, a cherché dedans ce qu’il aimait et qui crie du néant de tout, en la regardant !

1194. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre xi‌ »

Et, pour terminer ce tableau, où je cherchai, fidèle secrétaire de la France, à préparer les versets d’une Bible éternelle de notre nation, je veux raconter ce qui advint à la mort du plus étonnant des héros que j’ai nommés, à la mort du capitaine-prêtre Millon, qui tomba sous Verdun après avoir calqué ses derniers jours sur les derniers jours du Christ.‌ […] Pour équilibrer ces divers chapitres, il me fallut chercher des « textes » que mes correspondants spontanés ne me donnaient pas, et ces documents qui me vinrent de « familles » avec lesquelles je suis moins parent, je dus me préoccuper de les comprendre exactement dans l’esprit ou ils avaient été écrits.

1195. (1925) Promenades philosophiques. Troisième série

Nous y chercherons des vertus plus modestes. […] Encore qu’il cultive une science fantastique, il lui cherche un solide terrain. […] Branly cherche à arrêter cette main capricieuse et qui devient indiscrète. […] L’homme cherche instinctivement le plaisir. […] Alors, cherchons plus loin, encore plus loin.

1196. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — J — Jhouney, Alber (1860-1926) »

En elles, Jhouney trouva la certitude et la paix que tant d’autres cherchent vainement ailleurs.

1197. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 351-352

Cet Ouvrage a été cependant accueilli, mais par ces fortes de personnes qui cherchent plutôt à achever de s’aveugler par les productions d’une impiété en délire, qu’à s’éclairer dans des Ouvrages plus propres à contenter la saine raison.

1198. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 20-21

Le Philosophe de Samos semble n’avoir voyagé que pour rapporter des erreurs, & M. de la Condamine a été nous chercher des vérités jusqu’aux extrémités de la terre, qui ont ensuite enrichi les Mémoires de l’Académie des Sciences.

1199. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mademoiselle Aïssé »

Nous chercherons tout à l’heure. — Un mois après, Bolingbroke écrivait encore à Mme de Ferriol (30 décembre 1721) : « Je compte que vous viendrez ; je me flatte même de l’espérance d’y voir Mme du Deffand ; mais, pour Mlle Aïssé, je ne l’attends pas. […] J’aimerais mieux avoir trouvé le secret de lui plaire que celui de la quadrature du cercle ou de fixer la longitude. » Comme ce billet à d’Argental est écrit en apostille d’une lettre à Mme de Ferriol et à la suite de la même page, on ne doit pas y chercher un bien grand mystère. […] Mme du Deffand indique le Père Boursault, Mme de Parabère prête son carrosse pour l’envoyer chercher, et elle a soin pendant ce temps d’emmener hors du logis Mme de Ferriol. […] Cupide, rapace, intrigante, elle détestait en Mlle Aïssé un témoin modeste et silencieux ; la vue seule de cette créature d’élite, et douée d’un sens moral droit, lui était comme un reproche ; elle cherchait à se venger par des affronts, elle lui faisait fermer sa porte ; chez sa sœur, elle prenait ses précautions pour ne la point rencontrer. […] Quoique j’aie bien peu de mémoire, j’ai encore sous mes yeux ce type de femme aussi présent que si je l’avais quittée hier, je l’ai cherché partout depuis, mais sans jamais le retrouver.

1200. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIe entretien. Épopée. Homère. — L’Iliade » pp. 65-160

Leur entretien est plein de déférence dans la bouche de Pâris, plus léger que pervers, plein d’indulgence et de mesure dans la bouche d’Hector, aussi politique que brave, et qui cherche non à humilier, mais à relever le cœur de son frère. […] » Agamemnon se lève et va chercher, dans la nuit, conseil auprès du vieux Nestor. […] Ici Homère remonte au ciel pour y chercher la cause des événements humains. […] « La pointe aiguë du dard que brandit Achille cherche la poitrine d’Hector derrière son bouclier, comme, au sein d’une nuit ténébreuse, Vesper, la plus étincelante de toutes les étoiles, brille dans les cieux !  […] Ce n’est que l’épopée de la guerre, le livre du héros ; il ne faut pas y chercher encore le poème épique de la vie domestique, le livre du foyer, l’épopée intime du cœur humain.

1201. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers » pp. 81-176

Il lisait sans cesse, et exclusivement, Plutarque et Quinte-Curce ; il y cherchait l’aliment des grandes âmes, l’histoire des héros de l’antiquité. […] Il parcourait ces champs, théâtre d’une immortelle gloire, lorsqu’il rencontra sans le chercher le général en chef de l’armée d’Italie et se prit pour lui d’un attachement passionné. […] M. de Talleyrand cherchait à complaire aux frères en disant qu’il fallait imaginer pour le premier Consul une autre position que celle qu’il tenait de la Constitution. […] Fouché cherchait à complaire à madame Bonaparte en disant que l’on commettait de graves imprudences et qu’on perdrait tout en voulant tout brusquer. […] Nous ne l’en blâmons pas ; il est permis à l’homme qui a consumé la meilleure part de sa vie à exceller à la tribune et à dominer au conseil, à grouper ou à déjouer les factions, à remuer les passions politiques qui sont les vents de sa voile ; il est permis, disons-nous, à un tel homme de se contempler dans les autres, ou de chercher en lui-même le secret des mobiles qui ont dirigé, servi ou perdu les empires.

1202. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIIe entretien. Cicéron (2e partie) » pp. 161-256

« Toutefois j’ai plus à cœur de trouver les moyens de m’acquitter envers vous que de chercher de quelle manière je punirai l’injustice et la cruauté de mes ennemis. […] Ce qui m’a amené ici, c’est que j’y suis venu chercher quelques livres. […] « Mais vous, continua-t-il, qui avez tant de livres chez vous, quels sont donc ceux que vous venez chercher ici ? […] Lisez ces lignes du premier livre des Tusculanes : « Thémistocle pouvait couler ses jours dans le repos, Epaminondas le pouvait, et, sans chercher des exemples dans l’antiquité ou parmi les étrangers, moi-même, je le pouvais. […] Et que cherchent aussi les poètes, qu’à éterniser leur mémoire ?

1203. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Louis Veuillot »

Comme beaucoup d’artisans de la campagne, ses parents furent contraints par la misère de venir chercher un refuge à Paris. […] De même, il constate que la Révolution a surtout profité aux riches ; il cherche en vain ce qu’elle a fait pour les pauvres : et l’on a la surprise de le voir se rencontrer là-dessus avec les plus décidés révolutionnaires d’aujourd’hui. […] Je ne suis point la voix qui gâte le peuple ; je condamne mes fautes et je ne cherche pas, en les justifiant par d’abominables théories, à faire des complices et des victimes… Continuellement, chez lui, sous l’auteur on retrouve l’homme, et cela est un charme. […] Et cela reste suave, d’une onction mêlée de beaucoup d’esprit qui ne se cherche pas, d’observation exacte, même de pittoresque. […] Vous me direz : « Cherchez la vérité ; instruisez-vous. » Hélas !

1204. (1880) Goethe et Diderot « Gœthe »

Cherchez-le dans ce portrait, le Jupiter-Gœthe, le Jupiter de la convention universelle qui fit croire à sa fausse divinité jusqu’à ce moqueur d’Henri Heine, lequel, pourtant, finit un jour par casser son grand Manitou et en jeta les morceaux par la fenêtre. Cherchez-y les yeux du grand poète : soit les profonds de Beethoven, ce sourd qui écoute son âme ; soit les rêveurs de lord Byron ; soit les trous d’ombre de Milton, l’aveugle, plus beaux que des yeux, et par lesquels passait sa pensée ! […] Citez cela, cherchez cela dans tout Gœthe, vous ne le trouverez pas. […] Il avait vu Napoléon, qui cherchait partout des poitrines pour y attacher sa Légion d’Honneur, et qui, aussi faible que madame de Staël ce jour-là, crut que c’était là une poitrine, que celle de Gœthe, qui grandirait son institution. […] Gœthe envoie un petit garçon le chercher, quand la jeune fille, qui a voulu le voir partir, met la tête à la fenêtre d’un entresol très bas, et elle l’aperçoit hors de la voiture.

1205. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXX » pp. 321-322

Mais jusqu’à présent on cherche en vain, et l’espace se fait plus vaste chaque jour et plus vide.

1206. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Veyrat, Jean-Pierre (1810-1844) »

Sainte-Beuve Si je voulais chercher quelques traces ou indices du talent de Veyrat à cet âge de vingt-deux ans, je les trouverais plutôt dans ses Italiennes, poésies politiques dont il ne se donnait que comme l’éditeur (1832).

1207. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » pp. 482-483

Au reste, il ne faut pas chercher dans ce Poëte les regles des trois unités.

1208. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 389

La Paysanne parvenue, les Mémoires d’une Fille de qualité, les Mémoires posthumes du Comte de ***, les Délices du Sentiment, peuvent se faire lire en France, sans avoir besoin d’aller chercher des Lecteurs dans les Colonies.

1209. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 563-564

Ils consistent pour la plupart dans des Romans dont le défaut principal est d’inspirer un ennui qu’on ne va pas ordinairement chercher dans ces sortes d’Ecrits ; aussi ne lit-on plus les siens.

1210. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préfaces de « Bug-Jargal » (1826-1832) — Préface de 1832 »

Il demande pardon à ses lecteurs de les entretenir de détails si peu importants ; mais il a cru que le petit nombre de personnes qui aiment à classer par rang de taille et par ordre de naissance les œuvres d’un poëte, si obscur qu’il soit, ne lui sauraient pas mauvais gré de leur donner l’âge de Bug-Jargal ; et, quant à lui, comme ces voyageurs qui se retournent au milieu de leur chemin et cherchent à découvrir encore dans les plis brumeux de l’horizon le lieu d’où ils sont partis, il a voulu donner ici un souvenir à cette époque de sérénité, d’audace et de confiance, où il abordait de front un si immense sujet, la révolte des noirs de Saint-Domingue en 1791, lutte de géants, trois mondes intéressés dans la question, l’Europe et l’Afrique pour combattants, l’Amérique pour champ de bataille.

1211. (1888) Impressions de théâtre. Deuxième série

Les filles iront, et tous les vieux blasés qui cherchent des sensations fortes. […] La Tosca vient y chercher son amant. […] Il cherche à la rassurer ! […] Depuis ce jour Cythérée le cherche, offrant des présents pour sa rançon. […] Très subtil, le public comprend ce qu’elle cherche, et sourit finement.

1212. (1892) Impressions de théâtre. Sixième série

Les deux jeunes gens n’ont rien eu de plus pressé que de chercher de petites amies. […] Ils lui ont cherché des excuses. […] Je cherche. […] Et, au fond, c’est toujours cela qu’on cherche en effet dans les liaisons comme celles de Cygneroi et de Lydie de Morancé. […] Jules Claretie s’amusait quelquefois, pendant les répétitions, à chercher des titres à ma pièce.

1213. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome III pp. 5-336

ne cherche-t-elle en eux que des causes de mortalité, et non des sources de vie ? […] Cherche-t-il un mérite dans l’exposition de détails qu’un bon versificateur manie avec facilité ? […] Nous la chercherons plus vainement dans le Roland furieux que dans la Jeanne d’Arc. […] C’est là ce merveilleux spécial qu’on doit chercher, ou savoir inventer, et dont toute grande action est susceptible. […] Vainement y cherche-t-on ces axiomes clairs et solides, desquels il ne reste plus qu’à tirer les conséquences comme autant de brillants corollaires.

1214. (1910) Propos de théâtre. Cinquième série

Il étudie ; il cherche à comprendre. […] Tolstoï a cherché à répondre. […] Cherchons. » Et Corneille, après avoir cherché, a bâti sa pièce Titus et Bérénice de la façon suivante, qui, j’en conviens tout de suite, n’est pas heureuse. […] Je montais à sept heures du soir vers la poste, où j’allais chercher le bonheur de ma soirée. […] C’est ailleurs qu’il faudrait chercher des différences, de degré ou autres.

1215. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bruant, Aristide (1851-1925) »

Ce poète, sincère jusqu’au cynisme, mais non sans tendresse, cherche ses inspirations dans le ruisseau ; mais il y voit aussi briller un reflet d’étoile, la douce pitié.

1216. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dovalle, Charles (1807-1829) »

Dans cette période où la poésie française cherchait à se régénérer par l’étude du sentiment, en attendant la rénovation puissante de forme et d’expression que devait lui donner l’auteur des Orientales , Charles Dovalle eut son heure ; sa voix a été entendue, écoutée, et méritait de l’être.

1217. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Ricard, Louis-Xavier de (1843-1911) »

., toute une bande de jeunes poètes de la dernière heure qui rêvent, cherchent, essayent, travaillent de toute leur âme et de toute leur force, et ont au moins ce mérite de ne pas désespérer d’un art que semble abandonner le public.

1218. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome I

Mais les théâtres où la musique se marie avec la poésie, sont le pays des fées ; on y cherche d’agréables illusions. […] Nous avons déjà expliqué les motifs de la haine secrète qu’il portait à l’auteur de Mahomet ; en détruisant sa renommée comme poète, il cherchait à diminuer son influence comme philosophe. […] Luce avait absolument besoin de Pâris dans sa tragédie, dit Geoffroy, il fallait du moins qu’il ne lui donnât qu’un rôle fort court ; il ne devait pas chercher à faire briller celui qu’il était trop heureux de faire supporter. […] J’admire en souriant la candeur et la simplicité de ces austères personnages, qui cherchent une saine morale au théâtre, qui est le triomphe des passions. […] Loin de flatter son siècle, loin de chercher à l’éblouir par de faux brillants, il se livrait aveuglément aux inspirations de son âme ; le seul ascendant de son génie avait subjugué les esprits ; il avait arraché les applaudissements à force de beautés.

1219. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. de Stendhal. Ses Œuvres complètes. — II. (Fin.) » pp. 322-341

Beyle cherche ainsi dans le roman une pièce à l’appui de son ancienne et constante théorie, qui lui avait fait dire : « L’amour est une fleur délicieuse, mais il faut avoir le courage d’aller la cueillir sur les bords d’un précipice affreux. » Ce genre brigand et ce genre romain est bien saisi dans L’Abbesse de Castro ; cependant on sent que, littérairement, cela devient un genre comme un autre, et qu’il n’en faut pas abuser. […] Je sais bien que Beyle a posé en principe qu’un Italien pur ne ressemble en rien à un Français et n’a pas de vanité, qu’il ne feint pas l’amour quand il ne le ressent pas, qu’il ne cherche ni à plaire, ni à étonner, ni à paraître, et qu’il se contente d’être lui-même en liberté ; mais ce que Fabrice est et paraît dans presque tout le roman, malgré son visage et sa jolie tournure, est fort laid, fort plat, fort vulgaire ; il ne se conduit nulle part comme un homme, mais comme un animal livré à ses appétits, ou un enfant libertin qui suit ses caprices. […] La conduite de Fabrice, sa fuite extravagante, et les conséquences que l’auteur en a tirées, seraient inexplicables si l’on cherchait, je le répète, la vraisemblance et la suite dans ce roman, qui n’est guère d’un bout à l’autre (j’en excepte le commencement) qu’une spirituelle mascarade italienne.

1220. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — I » pp. 395-413

Dans cette raillerie de la princesse Wilhelmine, il se mêlait bien plus de gaieté encore et d’irrésistible sentiment du ridicule que de malice amère ; elle ne chercha jamais à rendre à personne le mal qu’elle en avait reçu. […] Ce fut la belle époque et la plus littéraire du règne de Frédéric : c’est alors qu’il cherche à rassembler autour de lui l’élite des hommes distingués de son temps, et qu’il semble un instant près d’y réussir. […] Les opéras, les chanteurs et cantatrices, qui sont un de ses plaisirs, ne lui suffisent pas : elle a besoin de conversation ; il y a des vides et des silences autour d’elle : « Nos entretiens me semblent comme la musique chinoise, ou il y a de longues pauses qui finissent par des tons discordants. » Cette conversation qui lui manque de près, elle la cherche au loin, et elle trouve heureusement dans son frère un correspondant qui a du temps pour tout.

1221. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le baron de Besenval » pp. 492-510

Souvent il m’envoyait, chercher, et je le trouvais enfermé chez lui, où il avait persuadé à Mme de Blot qu’il était au moment de se donner la mort. […] Besenval, qui n’était pas des mieux avec lui, nous l’a montré au naturel dans deux ou trois circonstances. « Extrêmement gai, d’une imagination où tout se peignait du côté plaisant, insouciant sur tout, hors sur son crédit et sur l’espèce de gens à mettre en place, qu’il n’aurait voulu que de sa façon et dans sa dépendance ; toute affaire lui offrait matière à plaisanterie, et tout individu à sarcasme. » Il se moquait de ceux qui travaillaient pour lui et avec qui il traitait, et ne cessait de leur chercher des ridicules. […] Il y fut reçu à merveille par le prince de Condé, un peu plus froidement par le duc de Bourbon : « Pour Mme la duchesse de Bourbon, dit-il, elle conserva avec moi l’air d’ironie qui ne l’avait pas quittée depuis le commencement de cette affaire ; j’y opposai un air d’aisance qu’on prétend qui ne m’est point étranger, et que cette fois je ne cherchai pas à réprimer.

1222. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset, professeur d’histoire au lycée Bonaparte. »

Si nous lui cherchions des analogues de nos jours parmi les hommes que nous avons vus à l’œuvre et que l’histoire a déjà mesurés, nous serions obligés de remuer et d’associer bien des noms. […] Je vous supplie donc de vous laisser persuader, et de vous souvenir que, la citadelle de Lille ayant l’honneur d’être votre fille aînée dans la fortification, il est juste que vous lui fassiez quelque prérogative. — Rien, disait-il encore en ouvrier amoureux de son ouvrage, rien n’est mieux conduit ni plus beau que toute cette maçonnerie ; l’on n’y voit pas le moindre défaut. » La maçonnerie était belle, mais on menait les maçons un peu rudement : « Pour empêcher la désertion des maçons, qui me faisait enrager, j’ai pris, sous votre bon plaisir, deux gardes de M. le maréchal (d’Humières), des plus honnêtes gens, qui auront leurs chevaux toujours sellés dans la citadelle, avec chacun un ordre en poche et un nerf de bœuf à la main ; les soirs, on verra ceux qui manqueront ; après quoi, dès le matin, ils les iront chercher au fond de leur village, et les amèneront par les oreilles sur l’ouvrage. » Est-il besoin d’avertir qu’il y a quelque plaisanterie dans cette rudesse un peu grossière ? […] En un mot, Monseigneur, vous jugez bien que, n’approfondissant point cette affaire, vous ne me sauriez rendre justice ; et ne me la rendant point, ce serait m’obliger à chercher les moyens de me la faire moi-même, et d’abandonner pour jamais la fortification et toutes ses dépendances.

1223. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Oeuvres inédites de la Rochefoucauld publiées d’après les manuscrits et précédées de l’histoire de sa vie, par M. Édouard de Barthélémy. »

la saison est propice et favorable, allez en Suisse et voyez les montagnes ; allez à Bade, cherchez les ombrages et les fontaines ; chassez ailleurs ; soyez du turf, et faites même courir, s’il le faut : surtout ne faites pas imprimer de pareilles phrases en tête d’un La Rochefoucauld, au nom d’un Barthélémy. […] Dans ce livre où, à propos des correspondants de Mme de Sablé, il a eu occasion de me rencontrer plus d’une fois, M. de Barthélémy s’est efforcé, autant qu’il l’a pu, de me chercher chicane pour des vétilles et de m’être désobligeant : c’était trop juste. […] La marquise de Sablé étant allée, un jour, se loger tout à côté du monastère de Port-Royal, et étant devenue l’une des amies des patronnes et des protectrices, si l’on veut, ou des affiliées de la sainte abbaye, j’ai cherché à déterminer le vrai caractère de ces rapports.

1224. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni (suite et fin.) »

Quels que soient donc les motifs qui aient déterminé Gavarni à mener à Londres le genre de vie assez singulier qu’il y observa ; que ç’ait été pur dégoût du trop d’aristocratie, attrait vif pour une nature populaire qui se déployait devant lui et se laissait lire à livre ouvert dans sa franchise ; que peut-être aussi cette réserve ait tenu au soupçon qu’il eut dès son arrivée, qu’on cherchait à exploiter son nom et sa présence, il ne perdit point son temps dans cette période de recueillement et de retraite durant laquelle il ne cessa de produire et de méditer. […] Les légendes se ressentent aussi des deux âges : plus faciles, plus fraîches et plus gaies dans le premier temps, elles sont plus creusées, plus cherchées quelquefois dans la seconde époque ; elles se répètent ; elles s’attristent. […] Il observe en rêvant et en ruminant, sans chercher bien loin et sans regarder toujours autour de lui.

1225. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette (suite.) »

Dans tous les autres cas, s’il ne peut obtenir l’amitié des sauvages par les bons traitements, il cherchera à les contenir par la crainte et les menaces, mais il ne recourra aux armes qu’à la dernière extrémité, seulement pour sa défense et dans les occasions où tout ménagement compromettrait décidément la sûreté des bâtiments et la vie des Français dont la conservation lui est confiée. […] Quand, dès les premières années du règne, d’infâmes chansons (comme c’était alors l’usage) cherchaient à diffamer les gaietés et les étourderies innocentes, elle n’en tenait compte, s’en consolait aisément, et il lui suffisait de répondre à qui lui en parlait, que le roi en était plus indigné qu’elle. […] C’est odieux et révoltant ; plaignez-moi, ma bonne sœur, je ne méritais pas cette injure, moi qui ai cherché à faire tant de bien à tout ce qui m’entoure, et qui ne me suis souvenue que j’étais fille de Marie-Thérèse que pour me montrer toujours ce qu’elle m’avait recommandé en m’embrassant à mon départ, Française jusqu’au fond du cœur !

1226. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette (suite et fin.) »

Je les fus chercher. […] Feuillet de Conches, si la date qu’il lui assigne est exacte (22 avril 1790), ne cadre point parfaitement avec les indications, d’ailleurs si précises, données par le comte de La Marck, et qu’il faut chercher dans la publication de M. de Bacourt. […] J’avais cherché un moyen qui m’a longtemps échappé ; il me fallait une personne sûre et bien posée68, qu’il ne pût pas déjouer… Enfin, la personne la plus propre à une pareille négociation, le comte de La Marck, s’est rencontré sous ma main et je l’ai employé sur-le-champ.

1227. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. »

Il tomba tout d’abord assez mal et ne rencontra jamais d’honorables ni de délicates liaisons : il ne parut pas les chercher. […] Quant à la science même et à l’étude du métier, il ne faut pas la chercher en lui. […] Après avoir fait ma commission, je lui fis observer que les hussards autrichiens qui me servaient d’escorte auraient pu la faire comme moi, sur la facilité que j’avais trouvée à arriver jusqu’à sa maison sans trouver un poste français : il se leva, envoya chercher les officiers généraux du jour, et je crois qu’ils furent sévèrement réprimandés. » Et maintenant veut-on savoir en quels termes le maréchal de Saxe réclamait cette sauvegarde, non pas directement du prince Charles, mais du comte de Batthyany, le général autrichien ?

1228. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Mais, pour un écrivain qui cherche le vrai, cependant que faire ? […] Toutes les têtes exaltées, les imaginations ardentes, les intrigants de toute espèce, les hommes à projets et à espérances, y affluaient et cherchaient à pénétrer, les uns jusqu’à l’empereur Alexandre, les autres au moins jusqu’à M. de Talleyrand. […] Rentré chez moi, je décidai que le seul moyen de prendre pied dans cette affaire était d’y faire entrer un personnage politique important ; après avoir bien cherché : « Ma foi !

1229. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « THÉOPHILE GAUTIER (Les Grotesques.) » pp. 119-143

En voilà assez pour montrer que l’auteur n’a cherché, dans le titre donné à son livre, qu’une sorte d’étiquette suffisamment accommodée à la plupart de ses portraits, et que ce n’est pas un sujet, un cadre complet qu’il s’est à l’avance proposé de remplir. […] Je cherche à grand’peine de lui une pièce, même courte, qui soit tout à fait bien. […] Les impromptus, les saillies, je ne le nie pas, lui échappent sans grand effort ; il rencontre des vers heureux ; il dira presque comme Regnier : J’en connois qui ne font des vers qu’à la moderne, Qui cherchent à midi Phœbus à la lanterne, Grattent tant le françois qu’ils le déchirent tout… Mais, à deux pas de là, il fléchit, et son français pour n’être pas assez gratté, n’en paraît que diffus, prolixe et incertain.

1230. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre I. La tragédie de Jodelle à Corneille »

Encore moins y sont-ils parvenus, quand ils ont cherché des voies inconnues à l’antiquité. […] Il semble que ces pièces aient eu du mal à s’établir sur la scène de l’Hôtel de Bourgogne, et que le poète ait dû chercher autre chose pour satisfaire son public. […] Pendant quelques années on semble chercher un moyen terme entre l’unité et la multiplicité, soit par la juxtaposition de lieux réellement contigus, soit par une certaine indétermination du lieu.

1231. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre III. La poésie : V. Hugo et le Parnasse »

On devra étudier la première Légende des siècles presque vers par vers, pour comprendre la délicatesse, la puissance et la variété des effets que le poète fait rendre à toutes les formes de vers, et particulièrement à l’alexandrin : c’est là qu’on devra chercher, en leur perfection, les types variés du vers romantique. […] Sully Prudhomme a fait un poème sur la Justice : il la cherche dans l’univers, qui lui montre partout la lutte, la haine, la faim ; il ne la trouve enfin que dans la conscience de l’homme. […] La poésie réaliste, si elle est possible, n’a pas rencontré d’homme : il faut en chercher les esquisses éparses un peu partout dans les vers de ces vingt dernières années, surtout dans quelques pièces de Maupassant893 ou de Verlaine894 : disons aussi, pour être juste, çà et là, par hasard, dans la Chanson des Gueux 895.

1232. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Campagnes d’Égypte et de Syrie, mémoires dictés par Napoléon. (2 vol. in-8º avec Atlas. — 1847.) » pp. 179-198

Un grand peintre, un grand poète descriptif, Chateaubriand, voyage, quelques années après, en Orient, pour y chercher des couleurs. […] « L’Égypte, dit Eudore dans Les Martyrs, toute brillante d’une inondation nouvelle, se montre à nos yeux comme une génisse féconde qui vient de se baigner dans les flots du Nil. » Voilà l’image que le poète pittoresque est allé chercher ; il l’a trouvée, il remporte avec lui. […] Peu d’instants après, le général entrait, s’asseyait au milieu d’eux, sur le même divan, et cherchait à leur inspirer de la confiance par des discussions sur le Coran, s’en faisant expliquer les principaux passages et montrant une grande admiration pour le Prophète.

1233. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires d’outre-tombe, par M. de Chateaubriand. » pp. 432-452

C’est dans cette lutte inextricable entre l’homme naturel et les personnages solennels, dans ce conflit des deux ou trois natures compliquées en lui, qu’il faut chercher en grande partie le désaccord d’impression et de peu d’agrément de cette œuvre bigarrée, où le talent d’ailleurs a mis sa marque. […] Le poète Gray a dit des mémoires en général « que, si l’on voulait se contenter d’écrire exactement ce qu’on a vu, sans apprêt, sans ornement, sans chercher à briller, on aurait plus de lecteurs que les meilleurs auteurs ». […] Il cherche un effet, et il le produit bien des fois, comme aussi il le manque.

1234. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand. (Berlin, 1846-1850.) » pp. 144-164

On a cherché à établir une contradiction entre les paroles et les écrits de Frédéric, adepte de la philosophie, et ses actions comme roi et comme conquérant. […] Ouvrez, encore une fois, les Mémoires de Frédéric ; il ne cherche point, en les écrivant, à farder la vérité. […] Henry, pasteur de l’Église française à Berlin, a écrit une dissertation où il traite de l’irréligion de Frédéric ; sans prétendre l’absoudre sur ce point, le digne écrivain croit qu’on a fort exagéré ce côté français de Frédéric, par lequel il regardait et flattait les philosophes du xviiie  siècle ; il cherche à démontrer que Frédéric, avec une sorte de fanfaronnade, s’est plu à l’exagérer lui-même.

1235. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Nouveaux documents sur Montaigne, recueillis et publiés par M. le docteur Payen. (1850.) » pp. 76-96

Pourtant, sa bonté de cœur l’emportant encore sur sa fierté et sur son mépris : « Mais ceci me déplaît, ajoute-t-il douloureusement, de voir des natures débonnaires et capables de justice se corrompre tous les jours au maniement et commandement de cette confusion… Nous avions assez d’âmes mal nées, sans gâter les bonnes et généreuses. » Pour lui, dans ce malheur, il cherche plutôt une occasion et un motif de se fortifier et de se retremper. Atteint en détail de mille offenses et de mille maux qui viennent « à la file », et qu’il eût plus gaillardement soufferts « à la foule », c’est-à-dire tout à la fois ; chassé par la guerre, par la contagion, par tous les fléaux (juillet 1585), il se demande déjà, du train dont vont les choses, à qui il aura recours, lui et les siens, à qui il ira demander asile et subsistance dans sa vieillesse, et, après avoir bien cherché et regardé tout alentour, il se trouve en définitive tout nu et « en pourpoint ». […] Et, loin de s’abattre et de maudire le sort de l’avoir fait naître en un âge si orageux, il s’en félicite tout à coup : « Sachons gré au sort de nous avoir fait vivre en un siècle non mol, languissant ni oisif. » Puisque la curiosité des sages va chercher dans le passé les confusions des États pour y étudier les secrets de l’histoire et, comme nous dirions, la physiologie du corps social à nu : « Ainsi fait ma curiosité, nous déclare-t-il, que je m’agrée aucunement de voir de mes yeux ce notable spectacle de notre mort publique, ses symptômes et sa forme ; et, puisque je ne la puis retarder, je suis content d’être destiné à y assister et m’en instruire. » Je ne me permettrai pas de proposer à beaucoup de personnes une consolation de ce genre ; la plupart des hommes n’ont pas de ces curiosités héroïques et acharnées, telles qu’en eurent Empédocle et Pline l’Ancien, ces deux curieux intrépides qui allaient droit aux volcans et aux bouleversements de la nature pour les examiner de plus près, au risque de s’y abîmer et d’y périr.

1236. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « De la poésie et des poètes en 1852. » pp. 380-400

La vérité, voilà ce que le poète doit chercher avant tout de nos jours, car les formes, les couleurs, le rythme, tout cela est assez facile à emprunter. […] Dans l’intervalle, les méchantes langues du bourg cherchent à le brouiller avec la veuve. […] Il part, il se lance dans la forêt et va chercher aventure parmi ceux de sa race.

1237. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — I. » pp. 84-104

On chercherait vainement dans l’ensemble de ses écrits une idée nouvelle de réformation radicale et un plan d’avenir. […] L’ennui qu’il ressentait de ce travail ingrat fut profond ; il ne le dissimulait point à ses amis, et il l’a laissé glisser jusque dans les pages toutes pesantes de matériaux et où l’on chercherait vainement un seul éclair. […] Il a cherché un reste de force et d’attention pour ne se pas manquer, et sa main a été sûre… Certes, si jamais une lecture peut dégoûter du suicide une âme mâle et ferme, c’est la lecture de cet article de Carrel.

1238. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Marguerite, reine de Navarre. Ses Nouvelles publiées par M. Le Roux de Lincy, 1853. » pp. 434-454

Elle réussit peu dans sa mission d’Espagne : là où elle cherche à émouvoir des cœurs généreux et à faire vibrer une fibre d’honneur, elle ne rencontre que dissimulation et politique. […] La bonne et loyale Marguerite, qui ne connaissait rien aux partis, et qui n’en jugeait que par les honnêtes gens, par les hommes de lettres de sa connaissance, penchait à croire que ces vilains placards étaient du fait, non des protestants, mais de ceux qui cherchaient prétexte à les compromettre et à les persécuter. […] Cette dame Oisille répond de la manière la plus édifiante : Mes enfants, vous me demandez une chose que je trouve fort difficile, de vous enseigner un passe-temps qui vous puisse délivrer de vos ennuis ; car, ayant cherché le remède toute ma vie, n’en ai jamais trouvé qu’un, qui est la lecture des Saintes Lettres, en laquelle se trouve la vraie et parfaite joie de l’esprit, dont procède le repos et la santé du corps.

1239. (1911) Jugements de valeur et jugements de réalité

Nous ne nous contentons pas de les affirmer ; nous cherchons à les démontrer en donnant, à l’appui de nos affirmations, des raisons d’ordre impersonnel. […] Pourquoi donc serait-il impossible de l’analyser, de la résoudre en ses éléments, de chercher les causes qui ont déterminé la synthèse dont elle est la résultante ? […] Dans la faculté d’idéal, elle voit une faculté naturelle dont elle cherche les causes et les conditions, en vue, si c’est possible, d’aider les hommes à en régler le fonctionnement.

1240. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Édelestand du Méril »

Quoique l’auteur de l’Histoire de la Comédie soit de la plus étonnante impersonnalité, quoique dans ces deux volumes il n’ait pas (si je ne me trompe) écrit le mot moi, même par distraction, une seule fois, il n’en est pas moins un peintre spirituel, ingénieux, cherché, efforcé, très intense. […] On peut lui appliquer, mais en bonne part, ce qu’il dit en mauvaise du peuple d’Athènes après la mort de Socrate : — Il cherchait ses opinions dans le bleu du ciel au lieu de les chercher à ses pieds.

1241. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Ernest Renan »

Ernest Renan33 I Ce que tout le monde a cherché d’abord dans le nouveau livre d’Ernest Renan, la Vie de Jésus 34, depuis si longtemps annoncée comme un Messie… contre le Messie, c’était l’impiété nette et carrée, l’hostilité intrépide, l’audace superbe, la science herculéenne qui donne son dernier coup de hache à la croix de Jésus-Christ et n’en fait plus que quatre poutres ! […] Je pense au proverbe sur les voyageurs, et je me dis que la Judée est loin, et que je n’irai pas y chercher si Renan est un honnête homme quand il m’assure que ce qu’il dit est la vérité ! […] Sans l’Église, instituée par Jésus-Christ et dont il a dit : « Ceux qui viendront après moi feront de plus grandes choses que moi », Jésus-Christ ne serait pour nous qu’un Don Quichotte de plus dans l’histoire, et nous aurions l’esprit assez ferme pour ne pas chercher des preuves de sa divinité dans l’étude microscopique des Évangiles et dans la pulvérisation des textes les uns par les autres.

1242. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Jean Richepin »

., je cherche le ménétrier des gueux et je ne trouve qu’un épicurien, un lettré, un renaissant et même un mythologue, qui croise André Chénier avec Mathurin Régnier et Callot ; Lisez surtout la pièce : Vieille statue : Ô Pan, gardien sacré de cette grotte obscure …………………………………………………… Toi qui ris d’un air bon dans ta barbe de pierre ! […] Maintenant, cherchez (même dans la littérature européenne) une poésie d’une verve aussi violente et aussi continue ! Cherchez un lyrisme et un athéisme aussi surhumainement furibonds !

1243. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXIII. »

Nous avons quitté par la pensée notre glorieuse patrie, pour chercher et admirer ailleurs, comme assurés de découvrir quelque veine féconde et nouvelle. […] « Je te cherche à l’aube naissante, lorsque, penché sur le tillac, j’étends mon corps dans un oublieux repos et que j’aspire la fraîcheur de la brise. « Je te cherche, lorsque sur le vaste sein du fleuve je dirige ma course dans le crépuscule ; mais plus encore, sous le pâle rayon de la lune, je m’aperçois que tu manques à mon côté.

1244. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Souza, Robert de (1865-1946) »

Jean Viollis J’ai vainement cherché quelque intérêt de rythme ou de pensée dans le copieux recueil de M. 

1245. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 165-166

On s’attend bien qu’il ne faut pas y chercher le feu de l’imagination & l’agrément du style, comme dans des Productions purement littéraires.

1246. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 511-512

« Marquer tous les pas de l’Art de guérir, soit qu’ils l’approchent, soit qu’ils l’éloignent de la perfection ; annoncer en quel temps & par qui il fut accéléré ou retardé dans sa marche ; présenter les découvertes vraiment originales, les vûes propres de chaque Inventeur ; disposer les inventions dans l’ordre de leur naissance ; indiquer où elles se trouvent, afin d’épargner au Lecteur qui sait qu’elle existe ; la peine de les chercher, & à celui qui l’ignore, celle de les inventer ; montrer comment une découverte a produit d’autres découvertes ; rapporter les inventions de tout genre à leurs véritables Auteurs ; déterminer le temps, le lieu, & les circonstances qui ont vu naître ces Auteurs, & recueillir les fruits les plus frappans de leur vie ; faire connoître le rang que la Chirurgie a tenu dans tous les temps parmi les autres Arts, le degré d’estime accordé à ceux qui l’ont professée, & le mérite personnel de ses promoteurs » : telle est la tâche étendue & pénible que M.

1247. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Avant-propos » pp. -

C’est faire apprécier au lecteur l’ensemble de toutes les tentatives, dans lesquelles les auteurs se sont essayé à voir avec des yeux autres que ceux de tout le monde ; à mettre en relief les grâces et l’originalité des arts mis au ban par les Académies et les Instituts ; à découvrir le caractère (la beauté) d’un paysage de la banlieue de Paris ; — à apporter à une figure d’imagination la vie vraie, donnée par dix ans d’observations sur un être vivant (Renée Mauperin, Germinie Lacerteux) ; à ne plus faire éternellement tourner le roman autour d’une amourette ; à hausser le roman moderne à une sérieuse étude de l’amitié fraternelle, (Les Frères Zemganno) ou à une psychologie de la religiosité chez la femme (Madame Gervaisais) ; — à introduire au théâtre une langue littéraire parlée ; — à utiliser en histoire des matériaux historiques, restés sans emploi avant eux, (les lettres autographes, les tableaux, les gravures, l’objet mobilier) ; — tentatives enfin, où les deux frères ont cherché à faire du neuf, ont fait leurs efforts pour doter les diverses branches de la littérature de quelque chose, que n’avaient point songé à trouver leurs prédécesseurs.

1248. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préface et note de « Notre-Dame de Paris » (1831-1832) — Préface (1831) »

Il se demanda, il chercha à deviner quelle pouvait être l’âme en peine qui n’avait pas voulu quitter ce monde sans laisser ce stigmate de crime ou de malheur au front de la vieille église.

1249. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre premier. » pp. 15-203

On cherche des yeux l’écervelé qui a tenu ce propos. […] Que le censeur soit bon ou méchant, je gagerais bien qu’il s’accommodera de ce tour d’esprit : il convient et à l’homme vertueux qui cherche son semblable, et à l’hypocrite qui cherche une dupe. […] L’homme vertueux et le méchant peuvent également chercher les ténèbres. […] C’est là qu’il faut aller chercher Sénèque, et qu’on le verra. […] La première édition porte : Ne cherchez la véritable éloquence que chez les républicains.

1250. (1910) Études littéraires : dix-huitième siècle

C’est là où l’on cherche sa pensée sur les questions graves et périlleuses qu’on ne la trouve pas, le plus souvent. […] On cherche des compliments à ajouter à ceux de Monseigneur. […] Les hommes se plairont un peu, pendant quelque temps, dans cet état, et puis, s’en fatiguant, chercheront à reconstruire la conscience. […] Montesquieu la cherche donc, cette combinaison délicate. […] Après avoir cherché loin de lui sa lumière, la France revint à lui, et longtemps chercha à s’organiser selon sa pensée ; et maintenant qu’elle l’a définitivement abandonné, quelques-uns se demandent si elle a raison, si notre histoire même a raison contre lui.

1251. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre II. Vérification de la loi par l’examen de la littérature française » pp. 34-154

Les théologiens, les chroniqueurs, les poètes lettrés ont souffert de ce vêtement traditionaliste, quant à la sincérité de leur expression et à la valeur même de leur vision des choses ; c’est chez eux pourtant qu’il nous faut chercher les idées directrices de l’époque ; avec discernement, avec amour. […] L’érudition moderne s’est efforcée de mettre ces poètes en leur milieu, dans leur époque ; avec raison, certes ; ce n’est pourtant qu’un commencement ; si l’on cherchait une fois les conflits de leur personnalité avec l’esprit et avec les formes de leur époque, j’ose croire qu’ils y gagneraient. […] Le psychologue cherche en vain des caractères. […] Celui-ci commence par chercher sa voie, hésite, désespère ou prend courage, perd son but de vue ou pense le découvrir où il n’est pas, et, lorsque enfin il est “arrivé”, s’il se retourne pour considérer le passé, se rend compte avec étonnement que le résultat obtenu n’est point celui auquel il visait d’abord. […] L’auteur a lu Benedetto Croce et cherche à « lier les genres ensemble dans la recherche de l’idée dominante ».

1252. (1895) Hommes et livres

Et dès lors peut-il chercher avec indépendance ? […] N’y cherchez de vie ni de vérité d’aucune sorte. […] Je laisserai de côté toute exposition, examen et discussion des actes politiques : je chercherai l’homme. […] L’ayant découvert, il est si peu psychologue qu’il ne cherche pas à mettre le doigt sur le ressort qui pourrait le mouvoir à son gré. […] Il ne faut pas chercher au théâtre l’équivalent de la vie sous la régence.

1253. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 363-365

Gaillard est chargé de la partie Littéraire du Journal des Savans ; ce qui est certain, c’est que, depuis quelques années, depuis sur-tout que la Philosophie cherche à s’emparer des Tribunaux littéraires, ce Journal est devenu, comme la plupart des autres, un dépôt d’encens pour les Philosophes du jour, ou de critiques injustes à l’égard de ceux qui ne le sont pas.

1254. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 421-422

Cette heureuse éloquence abaisse tes rivaux ; La Cour ne cherche plus que tes fameux travaux ; Les Princes fabuleux l’ont puissamment charmée.

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