Est-il étonnant qu’une si magnifique gratification dans la gloire, Dieu ne l’y ajoute pas toujours ? […] Mais, Dieu merci !
ce n’est pas une admiration sans réserve, comme le Don Quichotte en a inspiré à beaucoup d’esprits (car le génie, comme Dieu, fanatise), qui nous fait repousser le livre d’Avellaneda comme indigne de toute comparaison avec l’épopée romanesque de Cervantes. […] Un traducteur comme Dieu ne devrait en envoyer qu’aux grands inventeurs et aux grands écrivains tire le livre de son obscurité.
L’homme qui la lui donna était Louis Wihl, l’auteur des Hirondelles 34 et du Pays bleu 35, le poète dont nous allons parler ; Louis Wihl, l’homme le mieux fait pour assister Heine à son heure dernière, car il était son parent par l’esprit, le talent, la faculté poétique, et il était son supérieur par la foi en Dieu, les grandes croyances gardées, la droiture morale de la vie, et, tronc solide, il était bien en droit d’offrir à la liane qui allait s’abattre un dernier appui. […] On ne trouve pas, il est vrai, non plus, dans ces vers d’un enthousiasme austère et d’une tristesse ardente, le flot incessant de magnifiques images que roule le Livre Surnaturel, toujours allumé, comme le chandelier d’or à sept branches, devant la pensée du poète ; mais on y trouve l’âme, l’élancement, le plus beau mouvement de la poésie lyrique, — le mouvement haletant vers Dieu, — la brièveté forte, la flamme courte, tout cela sur un fond de grande naïveté orientale très étonnante venant d’une plume moderne.
L’homme étant pris pour centre, il a des rapports : avec lui-même, avec les autres hommes, avec l’autre sexe, avec l’infini, Dieu ou Nature. […] Leur génie n’en est souvent que plus pur et plus énergique ; ils sont des instruments plus dociles sous le souffle du Dieu inconnu. […] La prière est tout au moins l’amorce d’un contrat entre l’homme et Dieu. […] Ce qu’ils ont haï règne, au nom même et sous l’égide du Dieu qui inspirait leur satire. […] L’orgueil a fini par se liquéfier en une résignation noire : le peuple de Dieu souffre parce que Dieu l’a voulu, et pour être jusqu’au bout le nouvel Israël, il faut que l’Angleterre souffre en silence, ainsi que les Juifs de jadis.
n’a-t-on pas poussé l’extravagance et la cruaauté jusqu’à allumer des bûchers, jusqu’à faire couler le sang au nom du Dieu très-bon ? […] L’homme de Dieu, présent à ce spectacle, défendait de la part du Ciel la tristesse et les pleurs. […] Comme saint Augustin, en présence des épouvantables catastrophes de son siècle, il conçoit sa Cité de Dieu. […] Par Dieu ! […] L’impulsion est donnée ; comme Jeanne d’Arc continua de combattre, il continue de prédire après que le Dieu, c’est-à-dire le rayon juste du moment, s’est retiré de lui.
— Allez à la grâce de Dieu ! […] — À la garde de Dieu ! […] Que Dieu lui soit en aide ! […] Que Dieu me préserve du malheur de le perdre ! […] Que Dieu te donne toutes les joies de ce monde !
vos mérites ne sauraient suffire à vous justifier devant Dieu ! […] Pour croire au Dieu qu’il enseigne, Pascal n’a pas besoin de longs raisonnements, ni de « preuves » de son existence, et rien n’excite, dans ses Pensées, sa verve sarcastique et hardie comme cette prétention de lui « démontrer » Dieu. Est-ce que l’on prend Dieu pour un théorème ? […] Elle se sert de ses forces pour argumenter contre Dieu ; et elle ne comprend pas que ce Dieu ne serait pas Dieu si sa nature pouvait se circonscrire à la médiocrité de l’humaine raison. — « L’obscurité de notre religion prouve la vérité de notre religion », — et si nous croyions par raison, c’est alors que nous n’aurions vraiment plus de raisons de croire. […] C’est ce que l’on oublie quand on va chercher, Dieu sait où !
Mais il ne faut pas vous faire des idées comme ça… Dieu ! […] Dieu est le plus grand ! […] Il est jeune, Dieu merci ! […] Il y a trouvé un prétexte pour penser à Dieu. […] Aujourd’hui, rendez-leur Dieu si vous pouvez.
Les mots trinitas & oeternitas sont également composés : trinitas n’est autre chose que trium unitas ; expression fidele de la foi de l’Eglise catholique sur la nature de Dieu ; trinus & unus ; trinus in personis, unus in substantia. […] La question paroîtra singuliere au premier coup-d’oeil ; tout le monde répondra que c’est l’amour de Dieu : mais c’est en françois la même équivoque ; car il restera toûjours à savoir si c’est amor Dei amantis ou amor Dei amati. […] Les verbes servent aussi, à leur façon, pour présenter à l’esprit la combinaison des modifications avec leurs sujets ; ils en expriment avec précision telle ou telle modification ; ils n’indiquent pareillement le sujet que d’une maniere vague qui leur laisse aussi la liberté de s’adapter aux noms de tous les objets susceptibles de la même modification : Dieu veut, les rois veulent, nous voulons, vous voulez, &c. […] On rencontre dans le langage populaire des hébraïsmes d’une autre espece : un homme de Dieu, du vin de Dieu, une moisson de Dieu, pour dire un très-honnête homme, du vin très-bon, une moisson très-abondante ; ou, en rendant par-tout le même sens par le même tour, un homme parfait, du vin parfait, une moisson parfaite : les Hébreux indiquant la perfection par le nom de Dieu, qui est le modele & la source de toute perfection. […] Au fond il étoit très-possible, & peut-être auroit-il été plus régulier, quoique moins énergique, de ne pas introduire le mode impératif, & de s’en tenir au tems de l’indicatif que je nomme présent postérieur : vous adorerez le Seigneur votre Dieu, & vous ne servirez que lui.
et que Dieu sauve ceux qui restent ! […] Dieu sait quelle sueur ! […] Dieu est souverainement ironique. […] Dieu enrichit ses élus. […] Dieu puissant !
La différence de l’homme à Dieu, pour être raisonnable, ne doit pas dépasser de beaucoup celle de César à l’esclave. […] Il se sent entre les mains de Dieu et sent qu’il ne peut rien sur Dieu. […] Mais un homme qui sacrifie tout à son Dieu aime trop son Dieu pour ne pas se faire, quelque jour, l’illusion d’en être aimé. […] Pascal croyait aux amulettes et à la prière ; il croyait donc qu’on pouvait fléchir Dieu. […] Je suis surpris qu’il n’ait pas raillé, au sujet de cette Loi unique, des adversaires qui se raillent de l’idée de Dieu ; car Dieu, Loi, ce sont les deux masques ou d’une même vérité, ou d’un même néant.
« Ce peuple a conservé près de deux mille ans la connoissance du vrai Dieu. […] Dieu les a donnés aux hommes dans sa bonté. […] Leur religion est presque réduite « à l’adoration d’un seul Dieu. […] J’ai vécu ; … j’écris de Dieu ; … jeune homme, prends & lis ; … ô homme ! […] Despréaux disoit que c’étoit le diable que Dieu force à louer ses saints.
il faut laisser la grandeur aux grandes actions même malheureuses, accomplies ou tentées pour un grand but ; mais la grandeur aux mémorables et cruelles folies des hommes, il faut montrer qu’elle n’est que petitesse devant Dieu et devant la postérité. […] les cieux racontent la gloire de Dieu ; mais la terre aussi et ses grands événements racontent la gloire de Dieu dans les choses humaines. Où est-elle cette gloire de Dieu ? […] Nous-même nous en avons fait un, de ces coups d’État de salut public, dans une heure d’écroulement universel de toutes les institutions existantes, et nous n’en avons pas le moindre remords devant Dieu ni devant les hommes. […] Dieu semblait lui avoir révélé les lois qui font que tous obéissent et qu’un seul commande ; il n’avait pas seulement l’instinct monarchique, il était la monarchie à lui tout seul, inhabile à obéir, incapable d’autre chose que de commander.
Mais il s’est trouvé que ce peuple avait été si admirablement doué par la nature et tenait une telle place dans les desseins de Dieu, qu’à lui seul et tout restreint qu’il était, il en a su, dans ces délicats mystères de l’esprit et du goût, plus que le reste du monde. […] Les religions, même les plus positives et les plus éclairées, se contentent d’affirmer que l’âme est immortelle, tout comme elles affirment que Dieu est. […] L’homme, s’il ne se rattache à rien de supérieur, s’il ne se rattache point à Dieu, lui apparut comme un être inexplicable et monstrueux. […] Tout le reste n’est qu’un facile développement de ces féconds principes ; et l’homme intelligent et libre, s’il a tout à craindre encore des abus de sa liberté, peut se reposer avec une sécurité imperturbable sur la bonté, la justice et la puissance de Dieu. […] Un homme très supérieur à Pline, très supérieur à Buffon, égal à Cuvier ; une intelligence presque divine appliquée à la nature organisée ; l’homme étudiant l’homme, et la vie décrivant la vie avec le regard d’un Dieu !
Par Dieu, cela est vrai, crie l’autre ; je m’en souviens parfaitement bien, dit le troisième. […] S’ils n’ont plus de Dieu à insulter, n’est-il pas à craindre qu’ils ne s’attaquent au gouvernement, au ministère ? […] Si nous comptons, pour les remplacer, sur l’alliance des Turcs, elle est incertaine, car non seulement ils sont attachés à leur religion, mais croient en Dieu, ce qui est plus qu’on ne nous demande pour conserver le nom de chrétiens. […] « Ce que je vais vous dire est, après votre devoir envers Dieu et le soin de votre salut, du plus grand intérêt pour vous et pour et vos enfants ; votre pain, votre habillement, toutes les nécessités de la vie en dépendent. […] Wood, tout couvert de bronze et défiait les armées du Dieu vivant.
Qu’est devenue la fausse dévote, qui veut tromper Dieu et qui se trompe elle-même ? […] Grâce à Dieu, grâce au soleil fécondant de 4789, et grâce à la Liberté, l’auguste déesse, cet animal n’existe plus sur le sol de la France, il est devenu tout à fait un homme, et sa voix compte, et sa voix donne l’empire ! […] aujourd’hui nous n’avons plus d’esprits forts ; on écrirait aujourd’hui : il n’y a pas de Dieu, que l’on serait montré au doigt… pour une moindre hardiesse, vous eussiez été brûlé vif, il y a deux cents ans. […] — quand fut morte, en priant Dieu, cette société qui causait si bien, la tribune nationale pour combler le vide de cette société aux abois, s’éleva éloquente et souveraine, sur les débris des petits salons. […] Vous dormez, confiants en la bonté de Dieu, Heureux d’être abrités sous ce pan du Ciel bleu.
On y lit dans l’immobile physionomie de l’autre monde la confiance dans le jugement irréfléchi des multitudes et l’inquiétude sur les jugements de Dieu, qui pèse le sang répandu contre l’ambition satisfaite. […] Ces hommes construisirent à l’envi ce sophisme, qui jure à Dieu et aux hommes, de despotisme militaire, de républicanisme couronné, et de royauté révolutionnaire confondus dans la même équivoque d’opposition. […] Six chèvres et nos bras, voilà notre richesse ; Elle nous a suffi : nous en bénissons Dieu. […] Dieu veut ! […] Il a vu mourir tout, tout renaître et mourir ; Sortir l’homme, produit par la cendre des hommes ; Et, lugubre flambeau du sépulcre où nous sommes, Lui-même, à ce grand deuil fatigué d’avoir lui, S’éteindra devant Dieu, comme nous devant lui !
Dieu a traité ainsi paternellement l’homme en enfant à qui on accorde un délassement après le travail. […] Dieu préserve le plus longtemps possible la littérature française de ce casse-cou ! […] Gœthe l’a rajeuni dans son Faust, tragédie épique et merveilleuse, où l’innocente coupable Marguerite attendrit Dieu lui-même après avoir attendri Satan. […] Il y a deux éducations pour tout homme jeune qui entre bien doué des dons de Dieu dans la vie : l’éducation de sa mère et l’éducation de la première femme qu’il aime après sa mère. […] Pardon de cette image, mais il ne s’en présente pas d’autre sous ma main pour peindre cet attrait mêlé de répulsion qui me saisit en lisant ces poésies renversées qui placent l’idéal en bas au lieu de le laisser où Dieu l’a placé, dans les hauteurs de l’âme et dans les horizons du ciel.
On y trouve l’action fatale et funeste de la société américaine sur un génie qui devait naître ailleurs pour s’épanouir dans toute sa gloire et qui valait mieux que le sol de limaille de fer et de poussière où Dieu l’avait jeté. […] En pleine beauté de corps et de génie, il mourut du delirium tremens dans la rue, — ce n’est pas assez dire : dans le ruisseau, — couché là, abattu, loin de Dieu et damné, croyait-il ; — car il le croyait ! […] Les fautes de Poe, les désordres de cet esprit curieux et superbe, son mutisme moral, le pessimisme et j’oserais dire plutôt le satanisme de sa pensée, sa notion titubante et enragée de Dieu, tout cela n’y est pas qui devrait y être, qui devrait y appeler les plus accablantes condamnations ! […] Dieu lui avait donné des facultés singulièrement belles, puissantes et rares ; il n’en tira point le parti qu’il en eût pu tirer. […] Pour lui donner force à l’être pourtant, Dieu, après le Génie, qui est aussi une lumière pour le cœur, lui avait donné des affections domestiques.
Votre bonheur est une preuve de l’affection de Dieu pour vous ; et si, en effet, votre âme est aimante, peut-elle se refuser à répondre à la bienveillance divine ? […] Il est plus facile, croyez-moi, d’abandonner son cœur à l’amour et au repos dans la retraite, que de servir Dieu dans le monde ; c’est l’œuvre aussi d’une vraie piété d’y parvenir en cette dernière voie… Gravez au dedans de vous-même cette première vérité, que la religion veut l’ordre avant tout, et que, puisqu’elle a permis et consacré l’établissement des sociétés, elle se plaît à encourager tous les devoirs qui concourent à les maintenir… Mais surtout chassez de votre esprit cette erreur, que les peines seules peuvent nous rendre agréables à Dieu. […] Disposez-vous d’avance à la résignation, et, en attendant, ne cessez de rendre grâces à Dieu de la paix qui habite autour de vous. » De si sages paroles la calmèrent, et elles achevèrent probablement de régler sa ligne intérieure de conduite. […] Je n’ai, grâce à Dieu, jamais rien eu à gouverner dans ce monde, mais j’ai eu le ma[ILLISIBLE]ment des amours-propres d’auteur, et c’est bien assez.
Les êtres supérieurs ont leur place marquée par Dieu, et tout ce qui les en écarte leur semble une usurpation. […] D’autres se résignent, par une compréhension plus haute, à la place que Dieu leur assigne. […] Dieu seul peut mesurer la durée des quatorze heures de cette séance dans l’âme du roi, de la reine, de Madame Élisabeth et de leurs enfants. […] XX « Quant aux juges, Dieu lit seul dans la conscience des individus. […] C’est la vengeance intime de Dieu ; il l’exerce dans la conscience.
Il veut la royauté absolue, sans limite et sans contrôle : la limite est dans la conscience du roi, le contrôle dans la justice de Dieu. […] Le roi, au temporel, le pape au spirituel, sont les vicaires de Dieu, commis au gouvernement des hommes par la Providence qui dirige visiblement les affaires du monde. […] Lamennais, attaquant l’individualisme et le principe de l’évidence cartésienne sur lequel il repose, plaçait la vérité dans le consentement universel, accord merveilleux dont une révélation de Dieu peut seule être cause, dont la tradition seule est la manifestation ; et de la tradition, l’Église est dépositaire, le pape interprète et gardien. […] Quand il s’aperçut que l’ultramontanisme aussi se mettait au service du pouvoir, que le pape agissait en souverain temporel et liait sa cause à celle des rois, quand il vit par toute l’Europe le clergé se faire le gardien des principes légitimistes plutôt que des principes évangéliques, Lamennais rompit d’abord avec la légitimité ; il devint libéral ; il lui sembla que le règne de Dieu par l’autorité était actuellement impossible ; il tâcha d’y revenir par la liberté680, il chercha dans le développement complet de la liberté des garanties contre le despotisme et l’anarchie, et les conditions de l’ordre et de la vie sociale. […] L’Homme selon la science et la foi, 1875 ; la Science sans Dieu, 1878 ; Vie de Jésus-Christ, 2 vol. in-8, 1890 ; la Divinité de Jésus-Christ, 1894.
Elle avait une foi ardente en Dieu : et elle était infiniment bonne. […] Que dites-vous de cette phrase sur les émeutiers massacrés à Lyon : « Tomber ainsi en martyr, sous l’atroce barbarie des rois, c’est aller au ciel d’un seul bond, et ce qui nous reste à voir peut-être dans cette ville infortunée nous faisait par moments envier l’élite qui montait à Dieu » ? […] J’ai horreur d’interrompre ces grands missionnaires de Dieu. » Auber missionnaire de Dieu… Après celle-là, il faut tirer l’échelle, — l’échelle de Jacob. […] Il écrit dans la lettre que je citais tout à l’heure : « C’est à vous, poète et mère, qu’il appartient de recueillir et de rassembler toutes ces chères reliques, toutes ces reliques virginales, car je ne puis m’accoutumer à l’idée qu’elle ait cessé d’être ce qu’il semblait qu’un Dieu clément et sévère lui avait commandé de rester toujours. » Peut-être, parmi les raisons qui l’empêchèrent d’épouser Ondine, faut-il compter ce scrupule et ce respect devant une vierge, et la terreur d’abolir ou seulement de transformer ce par quoi elle l’avait surtout séduit : terreur d’autant plus invincible que celui qui l’éprouve est plus habitué, — et c’était le cas de Sainte-Beuve, — aux rencontres grossières.
Je trouve sur la même liste Jean-Jacques Rousseau pour ses Confessions, une œuvre de courage, où se mêle sans doute une veine de folie ou de misanthropie bizarre, mais production à jamais chère à la classe moyenne et au peuple, dont elle a osé représenter pour la première fois les misères, les durs commencements, les mœurs habituelles, les désirs et les rêves de bonheur, les joies simples, les promenades au sein de la nature, sans en séparer jamais l’espérance en Dieu ; car, à celui-là, vous ne lui refuserez pas, je le pense, de croire en Dieu, d’y croire à sa manière, qui.à l’heure qu’il est, est celle de bien des gens. […] ) Faute de mieux, convenez-en, croire en Dieu comme Jean-Jacques Rousseau, c’est déjà quelque chose. […] Dieu merci !
Le fameux passage des « pertes triomphantes à l’envi des victoires », des « quatre victoires sœurs, les plus belles que le soleil aye vu de ses yeux », est au chapitre des Cannibales : et les six ou sept pages les plus exquises que Montaigne ait écrites sur les anciens et sur la langue française, s’accrochent, Dieu sait comme, à une citation de Lucrèce, dans un chapitre intitulé Sur des Vers de Virgile, tout juste au milieu des plus scabreuses réflexions que Montaigne nous ait défilées. […] C’est un chaos de systèmes et de pratiques, où il se manifeste que l’homme ignore ce qu’est son âme, et son corps, et l’univers, et Dieu : l’Apologie de Raimond Sebond, cet immense chapitre de trois cents pages, est le recueil de toutes nos ignorances, erreurs, incohérences et contradictions, et conclut au doute absolu, universel. […] Il n’est, pour Montaigne, comme pour Pascal, qu’un moyen : pour Pascal, moyen d’aller à Dieu, pour Montaigne moyen d’aller au bonheur. […] Qu’on lise les dernières pages des Essais : ce n’est pas la profession de loi d’un sceptique : « J’aime la vie, et la cultive, telle qu’il a plu à Dieu nous l’octroyer.
Nous lui soufflerons le rôle, mais, pour Dieu, qu’elle n’aille point se piper au jeu, et croire à la réalité de notre hommage. […] « Expliquer le monde par Dieu, songe-t-il, c’est reculer seulement la difficulté. […] Daniel ne meurt pas car Dieu met des épées Dans ses regards qui sont des feux étincelants. […] Lui aussi dénonce « l’énervante et charnelle Aphrodite », « ses nuits de honte », et, se met, touché par la Grâce, à rouvrir des chemins vers la cité de Dieu, préludant ainsi aux conversions multiples qui vont suivre (Adolphe Retté, Francis Jammes, Charles Morice…) * * * Donc tous, athées et croyants, s’essayent à la chasteté, mais l’escalade est dure et parfois le pied leur glisse.
Dieu me garde d’insulter jamais ceux qui, dénués de sens critique et dominés par des besoins religieux très puissants, s’attachent à un des grands systèmes de croyance établis. […] Il m’est tombé par hasard sous la main une brochure contre l’éclectisme, où Descartes est présenté comme un imbécile qui, pour tout problème philosophique, s’est demandé « si la raison n’est pas une chose qui déraisonne », Kant comme un sot qui ne sait pas s’il existe, ni si le monde existe, Fichte comme un impertinent qui prétend « que lui, Fichte, est à la fois Dieu, la nature et l’humanité », tous les philosophes, enfin, comme des fous pires que les magiciens, les alchimistes et les astrologues. […] Parcourez l’échelle des caractères moraux : on a pu rire de Socrate, de Platon, de Jésus-Christ, de Dieu. […] Plût à Dieu que toutes les âmes vives et pures fussent convaincues que la question de l’avenir de l’humanité est tout entière une question de doctrine et de croyance, et que la philosophie seule, c’est-à-dire la recherche rationnelle, est compétente pour la résoudre !
Le nouveau Cyrus a dit au prince des prêtres : « Jéhovah, le Dieu du ciel, m’a livré les royaumes de la terre, et il m’a commis pour relever son temple. […] Ce qu’il voulait alors, c’était le gouvernement de la France par les royalistes purs, par ceux qui n’avaient trempé à aucun degré dans les régimes précédents, par ceux qui étaient tout à Dieu et au roi (et Dieu sait ce qu’on entendait alors sous cette formule !) […] Que ces sept hommes-là soient à Dieu et au roi, je réponds du reste… Quant à ces hommes capables, mais dont l’esprit est faussé par la Révolution, à ces hommes qui ne peuvent comprendre que le trône de saint Louis a besoin d’être soutenu par l’autel et environné des vieilles mœurs comme des vieilles traditions de la monarchie, qu’ils aillent cultiver leur champ.
Guizot au Père Lacordaire, les preuves vivantes et les heureux témoins du sublime progrès qui s’est accompli parmi nous dans l’intelligence et le respect de la justice, de la conscience, des droits, des lois divines, si longtemps méconnues, qui règlent les devoirs mutuels des hommes, quand il s’agit de Dieu et de la foi en Dieu. Personne aujourd’hui ne frappe plus et n’est plus frappé au nom de Dieu ; personne ne prétend plus à usurper les droits et à devancer les arrêts du souverain juge. » Il est enfin une troisième liberté qui tend à grandir de plus en plus : c’est la liberté industrielle. […] Il n’y en a pas dans ce monde qui me paraisse plus difficile à expliquer, Dieu, et après lui la religion qu’il nous a donnée, devant être comme le centre auquel les vertus de toute espèce doivent aboutir, ou plutôt d’où elles sortent aussi naturellement les unes que les autres, suivant les occasions et les différentes conditions des hommes.
« Dieu, disait Galiani dans une arrogante plaisanterie, a partagé les rôles entre les sages et les sots. […] Sans préjudice des cultes particuliers, que ses membres professent ou révèrent, elle a un culte général, commun à tous, comme son dogme, c’est d’établir le règne de Dieu sur la terre comme au ciel , de faire passer dans les faits l’action des lois que l’intelligence a découvertes dans le domaine des idées. Dieu a fait l’homme à son image : l’homme refait le monde à la sienne, et par conséquent à celle de Dieu ; il introduit la discipline parmi les forces de la nature, la justice dans la société.
. — Le professeur-juré, espèce de tyran-mandarin, me fait toujours l’effet d’un impie qui se substitue à Dieu. […] Il a été son roi, son prêtre et son Dieu. […] Je n’ai ni le temps, ni la science suffisante peut-être, pour rechercher quelles sont les lois qui déplacent la vitalité artistique, et pourquoi Dieu dépouille les nations quelquefois pour un temps, quelquefois pour toujours ; je me contente de constater un fait très-fréquent dans l’histoire. […] Dieu semble les produire afin de se prouver ; Il prend pour les pétrir une argile plus douce, Et souvent passe un siècle à les parachever.
Plus bas, en effet, la reproduction, le changement, le renouvellement nous entourent ; le sol actif et fécond se recouvre éternellement de parure ou de fruits, et Dieu semble approcher de nous sa main pour que nous y puisions le vivre de l’été et les provisions de l’hiver ; mais ici où cette main semble s’être retirée, c’est au plus profond du cœur que l’on ressent de neuves impressions d’abandon et de terreur, que l’on entrevoit comme à nu l’incomparable faiblesse de l’homme, sa prochaine et éternelle destruction si, pour un instant seulement, la divine bonté cessait de l’entourer de soins tendres et de secours infinis. […] Aussi, tandis que l’habituel spectacle des bienfaits de la Divinité tend à nous distraire d’elle, le spectacle passager des stérilités immenses, des mornes déserts, des régions sans vie, sans secours, sans bienfaits, nous ramène à elle par un vif sentiment de gratitude, en telle sorte que plus d’un homme qui oubliait Dieu dans la plaine s’est ressouvenu de lui aux montagnes. […] se demandait le voyageur jeune encore et plein de jours : la vie lui est donnée, et il est un insensé s’il s’y attache, puisqu’elle va lui être retirée : la mort lui est imposée irrévocablement, et il est un insensé encore s’il y sacrifie la vie, puisqu’elle est un bienfait de Dieu !
Bien des personnes qui ont connu Veyrat dans sa vie parisienne sont, grâce à Dieu, encore vivantes et peuvent se souvenir. […] Le poëte se compare tout d’abord à cet ange de Klopstock, Abbadona, entraîné dans la révolte de Lucifer et qui était resté, jusque dans l’Enfer, triste et malade du regret des cieux : Sire, quand Lucifer, le prince de lumière, Se lassant de marcher dans sa gloire première, Ivre d’orgueil, osa, contre celle de Dieu, Déployer dans le ciel sa bannière de feu, Parmi les révoltés de la sombre phalange Un esprit se trouvait, doux et sensible archange, Qui, découvrant soudain dans le camp des élus Un ami qu’il aimait et qu’il ne verrait plus, Pencha son front, brisé d’un désespoir sublime, Et s’en alla pleurer dans un coin de l’abîme. […] Je reviens maintenant, et du temps accompli, Sire, à Dieu comme à vous, je demande l’oubli !
Fais désormais, grand Dieu, les nations jumelles. […] Et nous, dans notre nuit, grand Dieu, Dieu des armées, Nous bénirons ton sceau sur nos lèvres fermées, Et ta blessure dans nos cœurs. » Enfin, comme autre exemple heureux et large de la poésie de M.
Je connais des maris qui, dans toute une année, ne leur disent pas seulement une fois : Dieu te gard’ ! […] Dieu vous en veuille ouïr ! […] À Dieu ne plaise que nous ayons cette pensée-là !
Le jeune M. de Ciron n’avait pas attendu ce jour du mariage pour rompre avec le monde : voyant la ruine de ses plus chères espérances, il s’était tourné du côté de Dieu, et, dans son premier accès de douleur, il avait voulu se faire chartreux ; puis, son peu de santé s’y opposant, il s’était voué simplement à la prêtrise. […] Sur quoi les railleurs avaient fait des vers satiriques, une espèce de parodie des Commandements de Dieu à l’usage des Filles de l’Enfance : Madame seule adoreras, Et l’Institut parfaitement. […] Arnauld bénisse à Utrecht le mariage de Mlle de Prohenques, cette fille de l’Enfance qui s’était enfuie par escalade, quand je lis dans un écrit d’Arnauld lui-même qu’il ne parle d’elle que comme d’une fille apostate, et de l’homme qu’elle épouse que comme d’un grand débauché : On voit assez, dit le sévère docteur, que Dieu, qui tire le bien du mal, n’a permis qu’elle soit tombée dans des désordres si scandaleux et dans des contradictions si manifestes, que pour découvrir de plus en plus l’innocence des Filles de l’Enfance, et la malice de leurs adversaires, qui se sont servis du témoignage de cette apostate pour surprendre la religion du roi.
Gargantua s’éveille à quatre heures du matin environ : pendant sa première toilette, on lui lit quelques pages de la sainte Écriture, hautement et clairement, de manière à élever dès le matin son esprit vers les œuvres et les jugements de Dieu. […] Michelet poursuivant, après trois siècles, cette guerre contre le Moyen Âge qu’il croit retrouver encore menaçant, commença un jour une de ses leçons au Collège de France, en ces mots : « Dieu est comme une mère qui aime que son enfant soit fort et fier, et qu’il lui résiste ; aussi ses favoris sont ces natures robustes, indomptables, qui luttent avec lui comme Jacob, le plus fort et le plus rusé des pasteurs. […] Michelet, qui lutte contre Dieu pour lui faire plaisir, est un peu celui de M.
Aussi je remercie Dieu de m’avoir donné un tel père. […] Dès sa jeunesse, au milieu de ses travaux dramatiques, il avait un livre secret dans lequel il écrivait tout son examen de conscience, ses sujets de confession et de scrupule devant Dieu ; ce registre avait pour titre : Ma grande affaire, c’est-à-dire l’affaire du salut. […] Mon cher ami, le monde ira comme il plaira à Dieu : je me suis fait ermite.
comme si ses intentions, que Dieu jugera, lui ! […] Elle lui a tant et tant répété qu’elle avait du génie, que cette âme modeste a fini par le croire et même qu’elle avait le plus beau des génies, le génie qui n’a sa raison d’exister dans aucun effort de facultés, et n’est, comme Dieu, simplement que parce qu’il est. […] Elle tourna la tête à tout le monde, cette femme, qui entrait dans la littérature, Dieu sait par quelle brèche.
Dieu sait ce qu’il adviendra alors des grands écrivains de toutes langues, et ce qui sera décrété grand écrivain en ce renouvellement ! […] Ce sera à la garde de Dieu, et non plus des barbares, mais des gens de goût de ce temps-là.
Témoin des farouches bizarreries du calvinisme, en butte lui-même aux calomnies de certains prédicants, il sépare de leur doctrine dure la vraie religion de Jésus, qu’il réduit à la croyance de Dieu, de l’immortalité, et à l’amour des hommes. Condorcet, dans son bel éloge de Franklin, où perce toutefois une velléité de réticence, n’a pu s’empêcher de dire de ce dernier : « Il croyait à une morale fondée sur la nature de l’homme, indépendante de toutes les opinions spéculatives, antérieure à toutes les conventions ; il pensait que nos âmes reçoivent dans une autre vie la récompense de leurs vertus et de leurs fautes ; il croyait à l’existence d’un Dieu bienfaisant et juste, à qui il rendait dans le secret de sa conscience un hommage libre et pur. » Tel fut aussi Jefferson, tel Washington ; tels ont dû être, en effet, sur cette terre d’Amérique, en présence de cette vaste nature à demi défrichée, au sein d’une société récente, probe, industrieuse, où les sectes contraires se neutralisaient, tels ont dû être ces grands et stables personnages, nourris à l’aise, au large, sous un ciel aéré, loin du bagage des traditions, hors des encombrements de l’histoire, et dont pour quelques-uns, comme pour Washington, par exemple, l’éducation première s’était bornée à la lecture, l’écriture et l’arithmétique élémentaire, à laquelle plus tard il avait ajouté l’arpentage.
Aussi nous ne lui en ferons pas un sujet de reproche, tant qu’il se contente d’augmenter et de rajeunir les immortalités révérées ; nous lui passerons même quelques impétueux éloges qui veulent trop prouver sur le côté faible des modèles, comme lorsqu’il dit de Voltaire : « Voltaire pouvait parler de Dieu, car il l’aimait ardemment. […] C’est que d’Holbach avait une exécrable réputation d’athéisme, tandis que Condillac, abbé, n’ayant jamais écrit contre l’âme ni contre Dieu, était un maître ostensible plus avouable, en même temps que doué de mérites suffisants.
Descartes part d’un mot de saint Augustin : Je pense, donc je suis, et ne prouve que de vieilles vérités, l’existence de Dieu, celle du monde extérieur, l’immortalité de l’âme. […] Ainsi Descartes n’invente rien que sa méthode, c’est-à-dire une certaine manière d’ordonner ses pensées ; par elle, il établit entre des vérités anciennement connues une liaison inconnue, il féconde une parole stérile dans saint Augustin, et il en fait sortir Dieu, l’homme et le monde.
Dieu, que j’en suis las !) […] Dirons-nous qu’Olivier est un grand fou, qu’il est des passions qu’on s’interdit à son âge, que la comtesse (plus excusable, d’ailleurs) n’a qu’à s’abriter en Dieu, que tout a une fin, qu’il faut savoir vieillir, accepter l’inévitable, et que ceux-là pâtissent justement qui vont contre les volontés de la nature ?
Tout pour elle a été réglé par Dieu, et elles voient un signe de la volonté supérieure dans les circonstances les plus insignifiante. […] Ce cercle enchanté, berceau du royaume de Dieu, lui représenta le monde durant des années.
Un moment peut-être, au commencement de son enseignement, il inclina vers le côté qui est devenu la pente moderne et même la chute ; il alla du connu à l’inconnu, de l’homme à l’ange et à Dieu, mais bientôt il redressa ce faux pli de méthode. Il se ressouvint qu’il était théologien, et il commença son système par la question théologique des attributs de Dieu.
On sait de reste ce qu’a été cette civilisation, fondée sur le principe de la pénitence, qui n’est autre chose que la sanction de la morale en Dieu, sans laquelle sanction il n’y aurait point de morale. […] Enfantin qui, s’il n’a pas été Dieu, en a été bien près, condamne la guerre, par amour et respect de la chair, avec ces lâchetés d’humanitaire, qui auraient fait reculer le droit humain de plus d’un siècle, si elles avaient eu dernièrement de l’action à Sébastopol.
Pour contenir les os de tout ce qui fut nous, Vous trouvez trop étroit le lieu du rendez-vous, Où, pasteur justicier, le Vent de Dieu vous mène ! […] Évidemment, voilà de la poésie méditative et philosophique qui ne manque ni de largeur ni de force, ni même de simplicité, si vous exceptez ce vent de la colère de Dieu, qui est pasteur et qui est justicier, — ce qui est beaucoup pour le vent.
Prenez son recueil : il commence par cette ode qu’il appelle un madrigal panthéiste (jour de Dieu ! […] Mais nous admettons cette forme vive pour ce qu’elle veut dire, et elle veut dire qu’on trouve l’expression quand on la cherche, l’expression, ce don gratuit de Dieu, et quand on ne l’a pas, de nature, qu’on peut très bien, ma foi !
Dieu, l’impiété qui submerge les croyances, à quel jeu on jouerait. […] où est le tonnerre de Dieu et la terreur sacrée ? […] par Dieu. […] Dieu sait tout ce qu’il contient, tout ce qu’il désire ! […] Il n’y a qu’une chose alors à faire, fermer les yeux et prier Dieu !
Quel est ce Dieu hardi, maître et vainqueur du feu ? […] Restez à l’Odéon, pour l’amour de Dieu ! […] Dieu bénisse le roi ! […] … ils donneraient à Dieu des leçons d’innocence ! […] Dumas étant encore vivant, Dieu merci !
Alors, Dieu lui enverra un signe ; Dieu lui montrera « l’anneau » de sa promesse. […] Elle demeure tapie dans un coin, désespérée, farouche, révoltée contre Dieu. […] Ce qu’on supprime, c’est de l’inconnu ; on viole un domaine qui n’appartient qu’à Dieu. […] D’ailleurs c’est une fille galante, une créature. « Une créature de Dieu ! […] Dieu !
Il sera suivi, si Dieu me prête vie, de deux autres.
Mais Dieu vint à mon aide. […] Mais la difficulté n’est pas avec Dieu : entre le catholique et son Dieu, il y a l’Église, à qui il doit une absolue croyance et soumission. […] Il ne voit que Dieu et l’État : Dieu, qui veut des cœurs charitables ; l’État, qui a besoin de bras laborieux. […] Dieu gouverne les affaires du monde. […] Dieu me garde de croire que M.
Voir autrement me paraît irréligieux, athée ; les arbres, les montagnes, les prés, la mer, le soleil, les villes, les vaisseaux, Dieu et l’homme ! […] Je le connais, il me connaît bien et Dieu aussi en sait quelque chose. […] Dieu ! […] Commendeur eut bu, l’abbé Godeau, nourri de proverbes gastronomiques, s’écria : — Qui bon vin boit, Dieu voit. […] L’homme est Dieu, tout est Dieu ; voilà quel a été son Credo, quand il a jugé à propos d’en avoir un.
C’est sans doute à cause de votre probité que Dieu vous a béni si abondamment: je serais bien aise qu’un si vertueux vieillard m’adoptât. […] Les gens qui ont reçu quelque grâce du roi vont la baiser en pompe et en cérémonie, en mettant pied à terre, et se tenant debout contre, ils prient Dieu à haute voix pour la prospérité du prince. […] Au nom de Dieu ! […] Et Dieu veuille qu’il en demeure là et qu’il se contente de ne nous en pas savoir gré ! […] Sefie-Mirza est vivant et voyant, Dieu en est ma caution ; et, s’il n’en est pas ainsi, voilà ma tête.
» les « Par la mort Dieu ! […] … Dieu ! […] Priez Dieu pour moi ! […] Tu n’échapperas pas à Dieu ! […] maintenant, pars, avec l’aide de Dieu.
. — Dieu, nous dit-il encore, m’a fait mon petit nid au bord du Rhône, sur une balme plantée d’arbres maladifs, mais d’où je vois le Mont-Blanc et les Alpes, et où m’arrivent les bruits de Paris. » Ces bruits lui suffisent ; je crois qu’il n’a jamais mis les pieds dans la grande ville. […] Pour elle, quoique Dieu l’ait faite douce et tendre, Elle suit son chemin, distraite, et sans entendre Ce murmure d’amour élevé sur ses pas.
Je laisse tout d’abord le côté politique qui, comme on sait, n’a nul rapport avec notre peu d’ambition et d’intrigue : Dieu me garde de trouver la plus lointaine ressemblance ! Dieu me garde de croire, vingt-cinq ans après Napoléon, qu’un nouveau despote, à quelque titre et sous quelque forme que ce fût, pût jamais asservir de nouveau et réduire cette foule émancipée de grands citoyens qui (nous en sommes les témoins édifiés) se précipitent bien loin de toute flatterie et de toute servitude, et qui, en ce moment même, ne flagornent plus aucune puissance !
pour l’amour de Dieu, sept. […] pour l’honneur de Dieu !
.) ; l’autre que l’on peut appeler idéale, céleste, divine, désintéressée, ayant pour objet les formes pures de la vérité, de la beauté, de la bonté morale, c’est-à-dire, pour prendre l’expression la plus compréhensive et la plus consacrée par les respects du passé, Dieu lui-même, touché, perçu, senti sous ses mille formes par l’intelligence de tout ce qui est vrai, et l’amour de tout ce qui est beau. […] Tous les génies sont universels quant à l’objet de leurs travaux, et, autant les petits esprits sont insoutenables quand ils veulent établir la prééminence exclusive de leur art, autant les grands hommes ont raison quand ils soutiennent que leur art est le tout de l’homme, puisqu’il leur sert en effet à exprimer la chose indivise par excellence, l’âme, Dieu.
Sa justice ou celle de Dieu, ou des livres inspirés, est celle des circonstances. […] La croyance à l’existence de Dieu, ou la vieille souche, restera donc toujours.
Je serais du moins content, si après m’avoir obligé à écrire des sottises, vous vouliez prendre la peine de les redresser : mais vous n’en ferez rien ; vous êtes comme Dieu, qui dit aux hommes, je veux être obéi, et qui ne s’embarrasse guère de leur en faciliter les moyens. […] Cette différence se remarque surtout, je n’observe pas l’ordre des volumes, mais n’importe, dans les deux parties de la profession de foi du vicaire savoyard, il n’est guère que rhéteur quand il parle de l’existence de Dieu, de la vie à venir et de l’immortalité de l’âme ; quand il attaque ce qu’il appelle les mensonges que les hommes ont nommés religion, il est orateur et presque philosophe : ce morceau est peut-être celui de son livre qui a réuni le plus de suffrages.
Je le croyais perdu… Ce poète qui n’avait jamais appuyé sur rien, pas même sur les lèvres et le cœur de sa maîtresse, et qui, s’épaississant, était devenu (Dieu lui pardonne !) […] Tous les Secs d’à présent, et Dieu sait si nous avons des Secs !
D’abord confesseur de la reine Isabelle, ensuite archevêque de Tolède, puis cardinal et grand inquisiteur de Castille et de Léon, enfin ministre et régent d’Espagne, sous les différentes pourpres du commandement qu’il revêtit avec tant de magnificence, l’humble sandale du Franciscain se retrouva toujours… Richelieu, auquel le docteur Hefele la comparé dans un parallèle très substantiel et très détaillé, est principalement gentilhomme et grand seigneur, — Mazarin est un habile et séduisant officier de fortune, — mais Ximénès est un moine qui entend le gouvernement des hommes parce qu’il le regarde du point de vue de Dieu. […] Mais Dieu, qui venait de fermer le Moyen Âge, fit cette réponse aux injures des hommes de leur montrer un dernier moine sous le capuchon de Ximénès !
C’est un esprit moderne, qui a remplacé toutes les religions par la religion de la civilisation, dont le Dieu est l’homme. Si les mécaniques avaient une religion, elles auraient aussi ce même Dieu.
Pour la première fois donc il sortait de ce soupirail par lequel avaient passé tant de cris furieux ou sinistres une voix fraîche et pieuse, comme Dieu, en se penchant vers nous, en entend au pied de l’autel. […] Par le ton, par la vie morale qui y circule, par le dédain de tout ce qui n’est pas la vérité de Dieu, ce recueil de lettres est au-dessus de toute critique.
Pour la première fois donc, il sortait de ce soupirail par lequel avaient passé tant de cris furieux ou sinistres une voix fraîche et pieuse, comme Dieu, en se penchant vers nous, en entend, au pied de l’autel. […] Par le ton, par la vie morale qui y circule, par le dédain de tout ce qui n’est pas la vérité de Dieu, ce recueil de lettres est au-dessus de toute critique.
Or, grâce à Dieu et à son excellent esprit, Francis Lacombe n’est pas un économiste. […] Ils feraient, dans un temps donné, sur cette civilisation dont les doubles bases sont latines et chrétiennes, le travail du fer et du cheval d’Attila ; ils échoueraient, nous n’en doutons pas, — à moins pourtant que Dieu, qui use les races et qui frappe de mort les nations comme les individus, n’ait résolu que l’Europe périsse, — ils échoueraient, mais avant d’échouer ils auraient creusé un abîme qu’on ne comblerait peut-être plus qu’avec du sang.
Quelle douleur que celle de cette Fonction, trop près de Dieu, où l’air n’est plus respirable pour une créature humaine, et quel amour de la mort, et quelle simplicité auguste dans la plainte ! […] … Eloa, née d’une larme de Jésus-Christ, qui pleura Lazare, est l’ange de la Pitié dans le ciel et elle a compassion du Démon, de ce grand malheureux qui souffre, et elle le préfère, dans son Enfer, par ce qu’il souffre, au Paradis où elle est heureuse et à la splendeur de son Dieu !
Les artistes, comme Dieu, font quelque chose de rien. […] Partout, à toutes les places de son poème, le poète de Mirèio ressemble à quelque beau lutteur qui garderait, comme un jeune Dieu, sur ses muscles, lustrés par la lutte, des reflets d’aurore.
Premièrement les droits étant éternels dans l’intelligence, autrement dit dans leur idéal, et les hommes existant dans le temps, les droits ne peuvent venir aux hommes que de Dieu. […] C’est ainsi qu’il en vint à méditer les idées intelligibles et parfaites des esprits (idées distinctes de ces esprits, et qui ne peuvent se trouver qu’en Dieu même), et s’éleva jusqu’à la conception du héros de la philosophie, qui commande avec plaisir aux passions.
Mais que de jolies choses… C’est Adam chassé, le Charnier des moines, — un chef-d’œuvre pur, — c’est la délicate Fleur de tout, c’est le sonnet fantaisiste : Si Dieu se mettait en grève… [L’Année des poètes (1891).]
Et c’est là un exemple de son penchant pour les propositions antithétiques, car au même moment il esquissait Jésus de Nazareth, le drame du Dieu qui meurt pour expier la fauta des hommes ; de même que plus tard nous voyons Tristan, la mort par amour, le pousser à créer les Vainqueurs, le renoncement absolu à l’amour. — Mais quant à tout le reste, ce n’est au fond qu’une condensation, qu’une dramatisation de vieux mythes ; un effort qu’on aurait certes tort de déprécier, surtout puisqu’il a fourni un cadre si précieux à la tragédie ultérieure. […] Qu’on mette pour Amour et Or, Dieu et Mammon, Sagesse et Science, tout ce que l’on voudra, et pour Wotan un homme quelconque, innommé, mais c sachant » (un homme qui a étreint la toute-sage Wala de ses bras désespérés !). […] Et encore le conflit qui en naît entraîne-t-il la mort immédiate d’un des deux frères, qui tombe assassiné par l’autre, tandis que ce dernier, dans sa crainte de se voir voler l’or, est forcé de se transformer lui-même en dragon, et qu’il meurt ainsi plus tard de la main de Siegfried. — Je ferai aussi remarquer comment, dans le second acte de la Mort de Siegfried, toutes les Walküres venaient plaindre Brünnhilde et lui parler de leurs exploits, tandis que maintenant c’est Waltraute seule qui vient lui parler de Wotan, lui décrire la détresse du Dieu, et la supplier de rendre l’anneau maudit au Rhin, ce que Brünnhilde refuse de faire : « Que plutôt toute la magnificence de Walhall tombe en ruines ! […] Dans le poème de 1848, la mort de Siegfried était une expiation matérielle, grâce à laquelle Brünnhilde, redevenue Walküre, pouvait annoncer aux Dieux « la puissance éternelle », et leur amener Siegfried, pour qu’il jouisse dans Walhall de « délices éternelles », — tandis qu’Albérich et les Nibelungs redevenaient libres et heureux, affranchis du joug de l’Anneau, qui retournait sourire à tout jamais aux Filles du Rhin, — Dans le nouveau poème, la mort de Siegfried sert « à rendre sachante une femme », à lui enseigner « ce qui est bon au Dieu », Brünnhilde lance de sa main « l’incendie dans le burg resplendissant de Walhall »… « Repose, repose, ô Dieu ! […] Et cependant, Dieu sait si on en a tenté, des choses !
Le Régent n’a jamais été mieux peint que par sa mère ; elle nous le montre avec toutes ses facilités, ses curiosités en tous sens, ses talents, son génie propre, ses grâces, son indulgence pour tous, même pour ses ennemis ; elle dénonce ce seul défaut capital qui l’a perdu, cette débauche ardente et à heure fixe, où il s’abîmait et disparaissait tous les soirs jusqu’au matin : Tout conseil, toute remontrance à cet égard sont inutiles, disait-elle ; quand on lui parle, il répond : « Depuis six heures du matin jusqu’à la nuit, je suis assujetti à un travail prolongé et fatigant ; si je ne m’amusais pas un peu ensuite, je ne pourrais y tenir, je mourrais de mélancolie. » — Je prie Dieu bien sincèrement pour sa conversion, ajoute-t-elle ; il n’a pas d’autres défauts que ceux-là, mais ils sont grands. […] Dans le pressentiment de sa fin, elle ne demandait à Dieu que sa grâce pour elle-même et pour ses enfants, pour son fils en particulier : « Dieu veuille le convertir !
Je plains la plus belle et glorieuse entreprise dont on ait jamais ouï parler… occasion que je ne verrai jamais, pour le moins sous un si grand capitaine, ni avec tant de désir d’y servir et d’y apprendre mon métier… N’est-ce pas à moi un assez grand sujet de plaindre la seule occasion qui m’était jamais arrivée de témoigner à mon roi (mais, ô Dieu, à quel roi !) […] Au lieu d’une route désormais tout ouverte pour lui de grand capitaine en plein soleil, de généreux et féal Français, sous un grand homme dont il aurait été le lieutenant illustre et le second, il va se trouver engagé par la force des choses dans une vie de faction, de lutte en tous sens, de dispute pied à pied et de chicane avec les siens et les orateurs envieux de son parti, de rébellion en face des armées et de la personne même de son roi, d’alliance continuelle avec l’étranger ; il va former et consumer ses facultés d’habile politique et d’habile guerrier dans des manœuvres où l’intérêt et l’ambition personnelle font, avec les noms sans cesse invoqués de Dieu et de conscience, le plus équivoque mélange, tellement que celui même qui s’y est livré si assidûment serait bien embarrassé peut-être à les démêler. […] Et cependant ce grand homme rapportait à la fortune tous les succès qu’il avait ; car, soit qu’il écrivît à ses amis de Corinthe, soit qu’il haranguât les Syracusains, il disait souvent qu’il savait gré à Dieu de ce que, voulant sauver la Sicile, il s’était inscrit sous son nom ; et dans sa maison, ayant érigé une chapelle à la Spontanéité (à ce qui vient de soi-même), il y sacrifia ; et la maison même, il la dédia au Génie sacré.
Quelles funestes résolutions, grand Dieu ! […] Au nom de Dieu, faites-moi écrire un mot. […] Grâce à Dieu, je n’ai pas eu cent hommes de morts. » Mais il avait le droit d’ajouter : « À présent je descendrai en paix dans la tombe, depuis que la réputation et l’honneur de ma nation est sauvé.
Et se repose en Dieu silencieusement. […] On me dira que je fais la guerre aux titres, mais je n’aime pas ce titre d’Épaves qui affiche le naufrage, Poëte, lors même que vous livrez au public votre cœur, vous ne le donnez qu’avec votre talent ; l’un ne peut se séparer de l’autre ; votre cœur peut être en lambeaux, votre talent (grâce à Dieu !) […] Puis je prierai Dieu avec larmes, puis j’invoquerai le néant… « Si tu me dis que tu m’aimeras comme un père, tu me feras horreur ; si tu prétends m’aimer comme une amante, je ne te croirai pas.
Je prendrai, par exemple, la plus célèbre de ses phrases s’il fallait en choisir une, celle dans laquelle on a résumé sa vie : « J’ai toujours été la même, vive et triste ; j’ai aimé Dieu, mon père et la liberté. » C’est ému, cela fait rêver, mais c’est elliptique. […] Dieu et la liberté, c’est grand, c’est le plus noble vœu, et qui rappelle le mot de Voltaire au petit-fils de Franklin ; mais mon père, mis là entre Dieu et la liberté, fait une sorte d’énigme ou du moins une singularité, et demande explication.
. — Au fond, on n’a jamais été content de moi, et on m’a toujours voulu autre qu’il a plu à Dieu de me faire. […] Je croyais à Dieu et à la Nature, au triomphe de ce qui est noble sur ce qui est bas ; mais ce n’était pas assez pour les âmes pieuses… Et en politique, que n’ai-je pas eu à endurer ! […] Les hommes ne savent accepter avec reconnaissance ni de Dieu, ni de la Nature, ni d’un de leurs semblables, les trésors sans prix. » Mais ce ne sont pas seulement nos grands auteurs qui l’occupent et qui fixent son attention ; il va jusqu’à s’inquiéter des plus secondaires et des plus petits de ce temps-là, d’un abbé d’Olivet, d’un abbé Trublet, d’un abbé Le Blanc, et de ce dernier il a dit ce mot qui est bien à la française : « Ce Le Blanc était un homme très-médiocre, et pourtant il ne fut pas de l’Académie52… » Cependant la France changeait ; après les déchirements et les catastrophes sociales, elle accomplissait, littérairement aussi, sa métamorphose.
Les grands, les riches, les heureux du siècle seraient charmés qu’il n’y eût point de Dieu ; mais l’attente d’une autre vie console de celle-ci le peuple et le misérable. […] Priez ce Dieu qui doit entendre vos vœux, s’il en écoute sur la terre, de me rendre plus semblable à vous qui êtes son image par l’intelligence et la volonté. […] Vous m’avez dit souvent dans nos promenades solitaires : « Que ne suis-je encore dans ce jardin d’une maison de Jésuites, dans cette retraite pieuse et champêtre, à genoux, au pied du vieux sycomore, où j’adressais à Dieu les élans d’une première ferveur et d’un vif amour !
« Dans le sein de l’homme vertueux, disait Sénèque, je ne sais quel Dieu ; mais il habite un Dieu. » Si ce sentiment était traduit dans la langue de l’égoïsme le plus éclairé, quel effet produirait-il ? […] La consolante idée d’une Providence éternelle peut tenir lieu de toute autre réflexion ; mais il faut que les hommes déifient la morale elle-même, quand ils refusent de reconnaître un Dieu pour son auteur.
Commynes en conclut que s’estimer jusque-là, ce serait, pour un homme qui eût raison naturelle, se méprendre et empiéter à l’égard de Dieu, qui se réserve de montrer « que les batailles sont en sa main, et qu’il dispose de la victoire à son plaisir ». Commynes mêle fréquemment Dieu et le ciel à ses considérations, et l’on peut se demander quelquefois s’il le fait avec une entière franchise, et si ce n’est pas pour mieux couvrir ses hardiesses et ses malices. […] On reconnaît là l’homme qui a couché de longues années, comme chambellan, dans leur chambre, qui a assisté à leurs insomnies et à leurs mauvais songes, et qui, depuis la fleur de leur âge jusqu’à leur mort, n’a pas surpris dans ces destinées si enviées un seul bon jour : Ne lui eût-il pas mieux valu, dit-il de Louis XI, à lui et à tous autres princes, et hommes de moyen état qui ont vécu sous ces grands et vivront sous ceux qui règnent, élire le moyen chemin… : c’est à savoir moins se soucier et moins se travailler, et entreprendre moins de choses ; plus craindre à offenser Dieu et à persécuter le peuple et leurs voisins par tant de voies cruelles, et prendre des aises et plaisirs honnêtes ?
Ne répondit-il pas, avec toute la confiance qu’on pourrait presque prendre en Dieu même, qu’il ne voulait (ce furent ses propres termes) ni protection, ni support, ni bien, ni honneur, ni vie, qu’en la bonté de Votre Majesté, et n’employa-t-il pas sur l’heure même pour votre service tout ce qu’il avait reçu du prix de sa charge ? […] Quand est-ce que, par un clin d’œil seulement, Votre Majesté a fait pour moi ce que les maîtres font pour leurs esclaves les plus misérables, ce qu’il est besoin que Dieu fasse pour tous les hommes et pour les rois même, qui est de les menacer avant que de les punir ? […] Quelque temps après son arrivée à Pignerol, le tonnerre tomba en plein midi dans la chambre qu’il occupait, et, au milieu de beaucoup de ruines, le laissa sain et sauf : « d’où quelques-uns prirent occasion de dire que bien souvent ceux qui paraissent criminels devant les hommes ne le sont pas devant Dieu ».
Il était de facultés, de nature, ce que j’appelle de main de Dieu, admirablement fait. […] Je ne pense pas qu’on puisse être absolument pour rien le fils d’un régicide ou d’un athée, qui est le régicide de Dieu. […] Dans la notice que Philarète Chasles a consacrée à Macaulay, c’est bien plus de l’auteur du Guillaume III qu’il s’est occupé que du reviewer, qui, pour les connaisseurs, valait cent fois mieux que l’historien, et il n’est pas étonnant qu’il l’ait jugé avec la bienveillance d’un whig qu’il était lui-même et qui, par conséquent, ne pouvait rien comprendre à la beauté morale de Jacques II, — méconnu par toute l’Angleterre et par la France, très humble servante de l’Angleterre, — de ce Jacques II qui aura un jour son historien si Dieu prête vie à celui qui écrit ces lignes, de ce Roi qui n’a eu que le tort grandiose de rester fièrement catholique, quand la masse imbécile — comme toute masse — ne l’était plus, et qui oppose à la grivoiserie sceptique d’Henri IV écrivant à sa maîtresse Corisandre : « Paris vaut bien une messe », le mot plus grand : « un royaume ne vaut pas une messe », et, pour une messe, perdant héroïquement le sien !
« Dieu est le grand célibataire », a dit Henri Heine. Le grand talent ressemble à Dieu. […] L’homme, qui a dans sa tête de grandes pensées et dans sa vie de grandes actions, peut rester célibataire, comme Dieu.
A ceux-là nous allons tout droit, à celle-ci nous ne venons que par un détour ; car c’est seulement à travers Dieu, en Dieu, que la religion convie l’homme à aimer le genre humain ; comme aussi c’est seulement à travers la Raison, dans la Raison par où nous communions tous, que les philosophes nous font regarder l’humanité pour nous montrer l’éminente dignité de la personne humaine, le droit de tous au respect. […] La religion exprime cette vérité à sa manière en disant que c’est en Dieu que nous aimons les autres hommes. Et les grands mystiques déclarent avoir le sentiment d’un courant qui irait de leur âme à Dieu et redescendrait de Dieu au genre humain. […] Ils se proclamaient citoyens du monde, et ils ajoutaient que tous les hommes sont frères, étant issus du même Dieu. […] Si tel d’entre eux, comme Isaïe, a pu penser à une justice universelle, c’est parce qu’Israël, distingué par Dieu des autres peuples, lié à Dieu par un contrat, s’élevait si haut au-dessus du reste de l’humanité que tôt ou tard il serait pris pour modèle.
Non que nous entendions rompre, ce qu’à Dieu ne plaise, avec les théoriciens de la poésie-musique, nos alliés naturels et invincibles contre les théoriciens de la poésie-raison. […] Me criait-il un jour avec une onction qui me toucha, oubliez-vous que Dieu est le seigneur des sciences- scientiarum dominus — donc de la raison ? […] Non qu’il ait compris, ce qu’à Dieu ne plaise ! […] Personne, par malheur, ne sait de quoi est fait ce « fluide mystérieux », et personne ne croira jamais que, pour communiquer avec ses créatures, Dieu ait recours à des mots vides de sens. […] ordinairement, je ne prie pas Dieu, écrit une de nos contemplatives françaises, je ne fais que lui adhérer… je suis réduite à m’expliquer par le mot : oui.
« L’amour de Dieu l’embrâsoit, poursuit ce Littérateur moraliste ; tout dans ses Discours respire la piété la plus tendre, la plus vive : je n’en connois point même qui ait ce mérite dans un degré égal, & qui soit plus dévot sans petitesse.
La justice, cette chose de Dieu de qui les juges humains sont dès lors l’émanation distributive. […] Et j’emploie à dessein ce mot « nature » puisque la chose nature, pardieu et de par Dieu ! nous en provenons, découlants ou rayonnants, selon les cas et les gens, et ce terme « que de droit », pardieu et de par Dieu ! […] À onze heures, — Dieu merci ! […] Le chanoine Coltman est mort depuis quelques années ; mais je suis convaincu que s’il est un Dieu, et un Dieu catholique, il n’a pas manqué de l’appeler parmi ses élus.
Point de merci, jour de Dieu ! […] Vous croyez en Dieu et vous le défendez mal. […] Dieu l’a offerte et l’offre à tous les hommes. […] Mais lui : « C’est Dieu ! […] … D’autres croient à Dieu, à l’au-delà : Dieu est inconnu, l’au-delà est une sottise, on me l’a démontré, je le sais.
Vive Dieu ! […] Grand Dieu ! […] Villemain, Dieu soit loué ! […] disait Jean Monteil, Dieu soit loué ! […] Dieu !
. — Images de Dieu (1898).
Il eut même beaucoup de peine, au lit de la mort, à comprendre qu’il devoit aimer Dieu ; aussi répondit-il à ceux qui l’y exhortoient : Ah, oui !
Il est vraisemblable qu’elle eût tiré un plus grand parti de ses richesses, si les Parques eussent été d’accord avec la Fortune pour prolonger sa vie, & lui procurer cette aisance si nécessaire aux Enfans d’Apollon ; car, selon un ancien Auteur, C’est peu pour eux d’avoir ce Dieu pour pere, Si rien n’échoit du côté de leur mere.
Sur quoi, remettant à ce moment de vous embrasser, je supplierai Dieu très-dévotement qu’il vous garde en santé selon le désir de « Votre affectionnée à vous aimer et servir. […] Être martyr ou faire des martyrs pour ce qu’il croyait la cause de Dieu était indifférent pour lui ; il se dévouait lui-même au supplice, comment aurait-il hésité à dévouer les autres à l’échafaud ? […] — Madame, répondit le rude apôtre, la parole est plus stérile que le rocher quand c’est une parole mondaine ; mais, quand elle est inspirée par Dieu, les fleurs, les épis et les vertus en sortent ! […] » C’était déclarer nettement à Marie Stuart qu’il ne voyait en elle qu’une usurpatrice, et qu’il était républicain de la république de Dieu. […] Ainsi Dieu, qui a soin de vostre royauté, A fait (miracle grand) naistre votre beauté Sur le bord estranger, comme chose laissée Non pour nos yeux, hélas !
Dieu, les anges, la Vierge, le Christ, le diable, en étaient les personnages principaux. […] « Ce n’est pas, disait-il, que j’ignore les préceptes de l’art, Dieu merci ! […] Pour ceux qu’il a tirés de son imagination, et qui sont comme les frères de ceux que lui fournissait l’histoire, leurs actions, si au-dessus qu’elles soient des actions communes, nous paraissent pourtant vraisemblables, grâce à la faculté que Dieu nous a donnée d’être meilleurs dans le jugement que dans la conduite, et de nous reconnaître même dans les vertus dont nous sommes incapables. […] Si elle ne peut enfanter des héros, ces ouvrages de prédilection de Dieu, elle nous attache aux vertus dont l’héroïsme n’est que le suprême degré ; elle remue la nature engourdie ; elle nous rend, du moins pour un moment, plus dignes de nous-mêmes. […] A Dieu ne plaise que cette superstition pour l’héroïsme s’affaiblisse dans notre pays !
Il a remplacé le nom de Satan par celui de Dieu, et obtenu un effet : d’une originalité de visionnaire — d’une originalité de fou —. […] Ecrire quatre pages sur les mathématiques en les qualifiant de jeunes vierges n’est pas la preuve d’une insignifiante personnalité, envoyer Dieu écorcher un adolescent dans un « lupanar » et faire raconter cette « atrocité » par un cheveu oublié ne serait peut-être pas venu à l’esprit de Leconte de Lisle, mais n’importe quel gilet-rouge français, avant 1830, avait employé Satan à arracher les yeux d’un nombre long de pâles jeunes filles, et écouté leur âme bianchissime lamenter cette abusive exophtalmie, Lautréamont, le premier, raya Satan et âme, et écrivit au-dessus Dieu et cheveu. […] Le Christ est un mélange de Dieu et d’homme, et le christianisme, révélant un principe unique, a résolu le problème que le paganisme avait tenté en vain de résoudre. […] Une chose fut trop grande pour que le Dieu errant sur notre terre pût nous la révéler.
. — Le Dieu bibelot, articles (1888). — De Paris à Paris (1888). — L’Année littéraire (depuis 1885). — Crime et châtiment, drame, en collaboration avec Hugues Le Roux (1888). — De Paris au cap Nord (1892).
On a de lui un Traité de l’existence de Dieu, préféré à celui de Fénélon pour la méthode, la force & la chaîne des raisonnemens.
Voyez le curieux portrait de Spinoza : C’était un homme doux, de chétive santé… et le sonnet des Dieux, qui définit le Dieu du laboureur, le Dieu du curé, le Dieu du déiste, le Dieu du savant, le Dieu de Kant et le Dieu de Fichte, tout cela en onze vers, et qui finit par celui-ci : Dieu n’est pas rien, mais Dieu n’est personne : il est tout. […] Dieu l’a détruit et tout est devenu petit et joli. […] Il y a eu des passions nouvelles : la haine paradoxale de la nature, l’amour de Dieu, la foi, la contrition. […] Mais Dieu n’accorde la faveur de ces révélations qu’aux hommes de bonne volonté. […] Son Dieu tour à tour existe ou n’existe pas, est personnel ou impersonnel.
Dieu les ait en aide ! […] Dieu ou le sort, ou plutôt ni Dieu ni le sort (que diable ont-ils à faire dans notre correspondance ?) […] Sur ce, je prie Dieu qu’il vous ait en sa sainte garde, etc. […] Dieu sait si celle-ci sera plus heureuse. […] Je n’ai d’autre bénédiction à demander à Dieu que votre conservation.
Cette idée, voici comment, pour être clair, je la formulerais sous la forme d’un axiome : « La Justice absolue est, par sa nature même, essentiellement idéale et divine ; la Justice humaine ne peut et ne doit agir que d’une manière relative, et sans tenir compte de ce qui jetterait le trouble dans ses indispensables règles, car la société doit songer avant tout à sa conservation… » Telle est à peu près la situation de Valentin ; il a de toute façon et sous toutes les formes offensé les hommes et le devoir humain ; c’est Dieu seul qu’il a quelquefois essayé de satisfaire ; aussi est-ce seulement à Dieu qu’il peut demander la pitié, qui, dans l’ordre divin est la même chose que la justice. […] Les hommes se ruent aux femmes, à l’argent, à la nourriture, au trône et à Dieu en se grisant de fanfares ou de voix d’orgues. […] Rachilde Gog : Enamourés tous les deux des choses du divin, ces deux esprits si opposés, Villiers et Catulle Mendès, en même temps amis intimes et adversaires l’un à l’autre également redoutables, liés normalement par la parité de leur merveilleuse puissance de travail, et non moins normalement séparés par leur différente compréhension du mystère, ces deux hommes terribles pouvaient seuls, au monde des lettres, concevoir la terrible idée d’une substitution de Dieu.
Dans son traité de Scandalis, Calvin nommait Rabelais parmi quelques autres que Dieu avait comme désignés du doigt en exemple aux évangélistes pour les faire persévérer dans la droite voie. […] Seulement le Dieu de Rabelais n’est pas celui de la théologie « C’est celluy grand bon piteux Dieu lequel créa les salades, harans, merlans, etc., etc., item les bons vins53. » C’est aussi le Dieu de Platon, « le grand plasmateur54 » ; c’est enfin le Dieu de l’Évangile, « qu’il convient servir, aimer et craindre, et dont la parole demeure éternellement55. » Pourquoi ne serait-ce pas surtout ce dernier ? […] » C’est la Renaissance qui dicte à Rabelais, encore tout ému de la lecture de Platon, ces belles paroles qu’il prête à Gargantua écrivant à son fils59, les premières peut-être qui aient été exprimées dans le grand style français, les premières beautés universelles de notre littérature : « Non doncques sans juste et équitable cause je rendz grâces à Dieu, mon conservateur, de ce qu’il m’ha donné pouvoir veoir mon anticquité chenue refleurir en ta jeunesse. […] Il parle quelque part des gens qui, de son temps, notaient des offenses à Dieu et au roi dans ses follastries joyeuses, et qui « interprètent, dit-il, ce que, à poine (sous peine) de mille foys mourir, si autant possible estoyt ne vouldroys avoir pensé comme qui · pain interprète pierre ; poisson, serpent ; oeuf, scorpion. » Nul doute que Rabelais n’ait eu en vue les hommes et les abus de son temps, et que, s’il a songé à son amusement, ses contemporains n’en aient fait les frais mais qu’il y a loin de là à faire la guerre à outrance à son siècle, comme l’a dit je ne sais lequel de ses Œdipe !
À la gare, une foule attendait cette nouveauté, ce train de plaisir qui arrivait avec une charge de gens illustres, et je remarquai un carrosse étrange, le carrosse de la cour, un carrosse de gala qui avait cahoté sur les pavés inégaux des rues Dieu sait combien de générations de grands-ducs de Mecklembourg, et qui s’ébranla avec un bruit de ferrailles. […] Ouis ma plainte, ô très auguste Dieu ! […] Repose, repose, ô Dieu ! […] On notera pour aider la lecture le sens du mot mythe pour Mallarmé qui est synonyme de Dieu, de divinité (cf.
Tu es trop jeune pour comprendre… » Plus tard, quand mon cousin était sorti du collège, son ancien maître s’invitait à dîner chez lui en ces termes : « Labille, tu me feras faire un petit dîner… moi, je ne suis pas gourmand, je suis friand… tu auras une petite truite saumonée, non citronnée… un pain au lait, où tu ne mettras que trois œufs, c’est plus douillet… » Et, le petit dîner dégusté et arrosé d’une ou deux bouteilles de bon bourgogne, l’ancien oratorien disait à son élève : « Crois-tu en Dieu, Labille ? […] » * * * — Je ne suis pas aussi heureux que ces gens qui portent, comme un gilet de flanelle qu’ils ne quittent même pas la nuit, la croyance en Dieu. […] » Et de Sade lâché, le voilà à dresser d’énormes et pantagruéliques ironies contre les attaqueurs de Dieu. […] Signé : Dieu.
Mais, au nom de Dieu, mon révérend Père, à quoi pense le P. […] Mais, pour Dieu, ne me croisez pas. […] Dieu merci ! […] Dieu soit loué ! […] par Dieu, vous n’y entendez guère.
Il s’est fait une forte de réputation par son Ouvrage de l’Action de Dieu sur les Créatures.
Ingres sectateur de l’antique beauté, des vers à la mémoire de ce Georges Farcy que sa mort a révélé à la France, et qui eût aimé ce livre s’il avait vécu, et qui, en le lisant, eût envié de le faire ; partout une nature élégante et gracieuse à laquelle le cœur se confie ; partout de bienveillantes images et un pur désir du beau : le doux Virgile en robe traînante et les cheveux négligés, s’appuyant sur le bras de Mécène au seuil du palais d’Octave ; un doute tolérant et chaste, la liberté clémente ; Jésus homme ou Dieu, dit le poëte, mais qui possède à jamais l’univers moral, et qui, s’il doit mourir, ne mourra que comme le père de famille, après que toute sa race, la race des fils d’Adam, sera pourvue ; — ce sont des vers comme ceux-ci, inspirés par le joli pays de Livry, que Mme de Sévigné chérissait déjà : ………. […] Lui, poëte, il aime le beau et le saint, la pitié et l’harmonie, la noblesse et la blancheur, Sophocle, Dante et Raphaël ; il s’écrierait volontiers avec l’esprit qui le tente, et serait heureux de répéter toujours : Quel bonheur d’être un ange, et, comme l’hirondelle, De se rouler par l’air au caprice de l’aile, De monter, de descendre, et de voiler son front, Quand parfois, au detour d’un nuage profond, Comme un maitre le soir qui parcourt son domaine On voit le pied de Dieu qui traverse la plaine !
Comme elle fêtera l’enfant dont Dieu dispose ! […] C’est par trop simplifier les questions, et, sans parler de Dieu, c’est par trop méconnaître l’infinie fécondité de la nature humaine, inépuisable source de phénomènes, subtile créatrice de merveilleux sans miracle, que de donner tous les fondateurs de religions et tous les prêtres pour des charlatans et pour des fous, tous les fidèles et dévots pour des dupes et pour des sots.
Il a de l’esprit et peu de jugement ; il disait quantité de sottises et les débitait agréablement ; il voulait faire entendre au roi, qu’au jugement de Dieu, il lui serait reproché de lui avoir ôté sa femme. […] Elle me dit qu’elle louait Dieu de ce qu’il ne s’était trouvé chez elle que ses femmes, parce que s’il y avait eu des hommes, elle l’aurait fait jeter par les fenêtres ; qu’elle avait été obligée d’en avertir le roi, qui le faisait chercher pour l’envoyer en prison.
Dieu fait bien ce qu’il fait, etc…. […] Le mouvement : il sera Dieu, appartient à un véritable enthousiasme d’artiste.
La bronchite s’est abattue sur lui comme les autres fléaux sur Paris, et voilà la femme qui a mal à la gorge de son mari comme Mme de Sévigné à la poitrine de sa fille ; et nous restons là, Dieu du ciel, situation terrible ! […] C’était une erreur, je le reconnais, d’avoir, pour mieux les analyser et mieux les goûter, l’un après l’autre, mis à part l’épouse et le bas-bleu, même par abstraction et pour une minute, et séparé ce que Dieu a si bien joint… et le ridicule aussi !
C’est une femme et une femme, Dieu merci, spirituelle, et je l’ai appris tard, mais enfin je l’ai appris, et j’en suis d’autant plus content que je l’ai appris tard ! […] Flaubert, grâce à Dieu !!).
L’histoire d’une société, grand Dieu ! […] Grâce à Dieu et pour l’honneur de la France, en 1662 comme, plus tard, en 1789, la société française occupait plus de place dans le pays dont elle était la plus jolie gloire que les quelques pieds de l’Œil de-Bœuf ou les barrières de ce Paris devenu à son tour un Versailles, le Versailles de la Révolution !
Pour mon compte particulier, à moi, je préférerai, je crois, toujours le grand artiste taille par Dieu à l’archéologue qui s’est taillé lui-même, quelque adroitement qu’il s’y soit pris. […] Le créateur, lui, a fait ce qu’il a voulu ; il a agi en Dieu, car on est le dieu de son œuvre.
croyez-le bien, la sagacité des hommes n’est pas plus grande quand il s’agit du passé que quand il s’agit de l’avenir, et, dans tous les sens, leur vue est courte… Mais puisque après toutes les histoires sur la Révolution française, et Dieu sait s’il y en a eu déjà et s’il y en aura encore ! […] qui a l’ubiquité, non de Dieu, mais du diable !
C’est que cette philosophie qui, au xixe siècle, se réclame avec tant d’orgueil de Descartes et de son cogito, ergo sum, se sent des parentés certaines avec l’homme qui, clerc de l’Église de Dieu, introduisit le scepticisme là où l’Église avait mis ses sécurités sublimes, et déposé dans les esprits de son temps, comme dit Cousin : « le doute salutaire et provisoire qui préparait l’esprit à des solutions meilleures » que celles de la Foi. […] Dans le recueil que nous examinons, Dieu nous garde de frapper de la même condamnation toutes les dissertations qui le composent, Madame Guizot et M.
la Métaphysique et la Morale, est comme toutes les femmes de son temps une incrédule, dont le bon sens, très sûr, mais circonscrit, n’est jamais monté jusqu’à Dieu. […] M. de Saint-Aulaire, qui est un homme d’esprit pénétrant, dans sa Notice, et un chrétien… peut-être un peu archéologique, — un chrétien qui le serait peut-être un peu moins si le grand siècle de Louis XIV ne l’avait pas été, — M. de Saint-Aulaire a bien vu le vide de cette raison phraseuse qui parle de la nature sans se douter de Dieu et qui n’a pas deux sous de sensibilité réelle pour se faire pardonner cette abominable raison !
Mais rassurons-nous et rassurons-le : c’est un phénomène sans aucun air de phénomène, Dieu merci ! […] Les prêtres vraiment prêtres n’ont ni nos manières de juger, ni nos manières de sentir la vie ; ils ne se laissent pas conduire par l’influence de nos misérables sentimentalités, et d’ailleurs peut-il y avoir une solitude pour qui fait descendre son Dieu tous les matins dans sa poitrine ?
C’est que cette philosophie qui, au dix-neuvième siècle, se réclame avec tant d’orgueil de Descartes et de son cogito, ergo sum, se sent des parentés certaines avec l’homme qui, clerc de l’Église de Dieu, introduisit le scepticisme là où l’Église avait mis ses sécurités sublimes, et déposé dans les esprits de son temps, comme dit M. […] Dans le recueil que nous examinons, Dieu nous garde de frapper de la même condamnation toutes les dissertations qui le composent, Mme Guizot et M.
sans énergie et sans verve, nous raconte à son tour une histoire… incroyable, une histoire affreuse et bouffonne, qui a lieu depuis quelques années et qui continue, à la barbe du monde civilisé, sous le ciel de Dieu, de l’autre côté de l’Atlantique, jusqu’en cette année de Notre-Seigneur Jésus-Christ 1856. […] Quand Dieu veut dégoûter le monde de liberté, il lui offre en spectacle les nègres essayant de s’en faire une, comme ils ont fait depuis plus de soixante ans, rejetant la règle, créant des républiques et des empires, toujours d’imitation, et toujours aussi, en raison de leur nature même, retombant de leurs premiers maîtres sous la main de maîtres plus durs !
On fait ce qu’on peut, et si l’on n’est pas un foudre de guerre, un pamphlétaire-héros, comme dirait Carlyle, on est au moins net devant sa conscience et devant Dieu. […] Il me souvient de l’avoir vu un jour à l’Institut, ayant oublié son habit de cérémonie et portant un costume d’été, de couleur nankin indécis, et tout, l’habit, le gilet, jusqu’aux gants, et, Dieu me pardonne !
Elle contient toute une population de génies divers, qui n’ont entre eux rien de commun que le souffle de Dieu, qui circule et résonne aussi bien dans les longues trompettes d’argent que dans les spirales d’airain des serpents ou sur la surface unie des cistres d’or ! […] Quoique ce soit toujours le même type juif, où le bouc domine, qui s’élève de l’attention jusqu’à l’épouvante, l’épouvante en elle-même est beaucoup plus variée que l’attention, et vous avez ici toutes les variétés de l’épouvante ; car le terrible, dans l’histoire juive, ne ressemble pas au terrible de l’histoire des autres peuples, qui n’ont jamais senti aussi directement, aussi intimement sur leurs têtes l’accablement de la main de Dieu.
Cette vieille époque affaiblie, qui n’a plus d’intense que ses sentiments de vanité et d’envie, et qui, comme Tarquin, sans être Tarquin, voudrait couper tout à hauteur de pavot sous sa baguette égalitaire, a fait de Dieu un homme, et même un charmant homme pour les petites femmes, sous la plume de Renan ; — des grands hommes les produits d’un milieu, sous la plume de Taine ; — et sous celle de beaucoup d’autres, et même de Gérard du Boulan, des types du génie des symboles, pour que partout, dans toutes les sphères, la supériorité divine ne soit plus ! […] On se dit : l’œuf du génie n’est pas si gros ; ce n’est que l’atome de la circonstance… Le génie n’est plus une cause en soi, qui produit, comme Dieu, pour obéir aux lois de son être.
Je le tiens aussi pour l’auteur de ce livre, signé « Vacquerie », parce que ce livre est le plus ingénieux moyen qu’ait pu inventer une vanité aussi vaste, aussi profonde et probablement aussi blasée sur toutes les formes de l’admiration que doit l’être celle de Hugo, pour se donner la sensation dernière d’un coup d’encensoir qu’il puisse sentir encore, après en avoir tant recul II fallait, par Dieu ! […] Il le croit incréé comme Dieu et consubstantiel avec lui.
Dieu, c’est le talion infini. […] On peut la prendre pour une justice, — la justice de Dieu !
pas que « le ciel de Milton n’est qu’un Whitehall de valets brodés ; son Dieu, un roi constitutionnel avec une barbe à la Van Dyck ; le Verbe Créateur, un prince de Galles ; Adam, un jeune homme sorti récemment de l’Université d’Oxford ; Ève, une jeune miss anglaise, bonne ménagère… ». […] l’impossibilité, même pour Milton, de tuer son génie, d’éteindre en lui cette petite flamme que Dieu seul y avait allumée, heureusement pour lui et pour nous !
… Si Fabre n’avait pas eu celles que je lui reproche, Dieu sait ce que son livre que j’aime, et que je voudrais un chef-d’œuvre, y aurait gagné ! […] C’est l’Archange de feu blanc qui tient à la main le glaive de feu rouge que tenait l’autre Archange à la porte du Paradis, quand Dieu en chassa Adam et Ève.
Amarillys, Henri Cardoz, Sébastien de Villaudric, sont des monstres de dévouement incroyables, inexplicables, inexpliqués, comme le clown Aladin en est un de bassesse, de convoitise et de cruauté, comme mademoiselle Arabelle de Villaudric en est un autre de débauche hystérique, en attendant qu’elle en devienne un de génie et de pureté sublime, sortant tout à coup de cette vulve de louve dans les bois, et sans qu’aucun Dieu ne s’en mêle ; car Dieu ne se mêle de rien dans le livre de M.
Dieu lui avait donné des facultés singulièrement belles, puissantes et rares ; il n’en tira point le parti qu’il en eût pu tirer. […] Pour lui donner force à l’être pourtant, Dieu, après le génie qui est aussi une lumière pour le cœur, lui avait donné des affections domestiques.
La vieillesse de Louis XIV et les fléaux de la guerre achevaient son éducation commencée par la vertu : Si Dieu me donne la vie, disait-il, c’est à me faire aimer que j’emploierai tous mes soins. […] Cet orateur, si connu par son éloquence, tantôt persuasive et douce, tantôt forte et imposante, qui développait si bien les faiblesses de l’homme et les devoirs des rois, et qui, à la cour d’un jeune prince, parlant au nom des peuples comme au nom de Dieu, fut digne également de servir à tous d’interprète ; cet orateur, qui sut peindre les vertus avec tant de charmes, et traça de la manière la plus touchante le code de la bienfaisance et de l’humanité pour les grands, n’a pas, à beaucoup près, le même caractère dans ses éloges funèbres.
. — Le Royaume de Dieu (1887). — Le Livre du Jugement (1889). — L’Étoile sainte (1890). — L’Ame de la foi (1890). — Ésotérisme et socialisme (1898).
De plebe Deus ; un Dieu du commun. […] Dieu conserve ses créatures ; conserve est un verbe de la forme active. […] Qu’il est glorieux pour les hommes, dit Saint Grégoire le Grand, d’être les amis de Dieu ! […] En un mot Dieu comme auteur de la nature, agit d’une maniere uniforme. […] le Dieu des chrétiens, &c.
Dieu merci ! […] Taillefer, et prier Dieu d’attendrir le cœur de son père ? […] Eh bien, quand j’ai été père, j’ai compris Dieu. […] Seulement j’aime mieux mes filles que Dieu n’aime le monde, parce que le monde n’est pas si beau que Dieu, et que mes filles sont plus belles que moi. […] Animé d’une ardente foi, je priais Dieu de renouveler en ma faveur les miracles fascinateurs que je lisais dans le Martyrologe.
En présence d’une intuition, sous la poussée du débord mystique, les mots disparaissent, introuvables ; on ne peut plus guère parler que par exclamations, Dieu, Nature, Être, cœur, sentiment ! […] Cette âme, cet Absolu, cette Réalité, qu’il les considère, suivant sa religion, comme Dieu personnel ou comme Conscience universelle, il s’efforce en tout cas, requis par l’Au-delà, de les imaginer, de les concevoir, de les appréhender derrière les formes illusoires de la nature visuelle. […] Ne pouvant objectiver sa « vision en Dieu », ne pouvant, au moyen de simples concepts, exprimer directement l’ineffable, le symboliste a entrepris de s’en approcher par voie de symboles et d’évoquer chez d’autres son propre sentiment indivulgable. […] L’un n’affronte la torture, l’autre le combat, qu’au moment précis où Dieu et la Patrie descendent sensibles dans leur cœur, qu’après que l’idée les a pénétrés par une manière d’intus-susception, dirait Maine de Biran, et que, nouvelle tunique de Nessus collée à leur peau, elle les brûle d’un feu quasi-charnel. […] « Notre poésie est un symbole, et c’est ce que doit être toute vraie poésie, car la parole de Dieu, lorsqu’elle se transforme en la parole de l’homme, doit se rendre accessible à nos sens, à nos facultés, s’incarner en nous, devenir nous-mêmes.
À Dieu ne plaise, monsieur Léon Say, que vous sachiez ces choses aussi bien que moi. […] Quant à sa croyance en Dieu, elle semble profonde. […] « Que la volonté de Dieu soit faite ! […] Il cherchait la plus illustre des inconnues, la justice de Dieu. […] « Pourquoi, disait-elle, pourquoi Dieu fait-il souffrir ?
« Si Satan, comme aux anciens jours, se présentait ici parmi les fils de Dieu, cette vue suffirait pour le renvoyer chez lui plein d’effroi1157. » — « Comme sa voix ronfle, et comme il cogne ! […] Il se sent prédestiné, plein de la grâce qui ne lui manquera jamais ; donc celui qui lui résiste résiste à Dieu, et n’est bon qu’à pendre ; il peut le décrier, ce drôle-là, et le persécuter en conscience […] Il trouvait que l’amour, avec les songes charmants qu’il amène, la poésie, le plaisir et le reste, sont de belles choses, conformes aux instincts de l’homme, et partant aux desseins de Dieu. […] Il resta triste, comme un homme qui se croit dans la disgrâce de Dieu, et se trouva incapable d’une vie active. […] Néanmoins l’esprit longtemps fatigué par l’uniformité d’une perspective monotone et désolée fixera ses yeux avec joie sur tout objet qui mettra un peu de variété dans ses contemplations, ne serait-ce qu’un chat jouant avec sa queue1190. » Somme toute, il avait le cœur trop délicat et trop pur : pieux, irréprochable, austère, il se jugeait indigne d’aller à l’église, ou même de prier Dieu. « Ceux qui ont trouvé un Dieu et qui ont la permission de l’adorer ont trouvé un trésor dont ils n’ont qu’une idée bien maigre et bien bornée, si haut qu’ils le prisent.
Où sont les êtres si déshérités de Dieu et si disgraciés de la nature qui n’aient à de certains moments leur éclair de poésie et leur reflet de beauté ? […] Dieu nous garde de remuer le bric-à-brac enfermé dans les casiers de notre mémoire, et de jamais parler latin ! […] ni même un penseur ou un moraliste, mais un pontife, un apôtre, un missionnaire, un évangéliste… « l’élu de Dieu, en un mot, et l’élu de Dieu, malgré lui ». […] Il ne s’agit pas ici, — Dieu merci ! […] Mais, Dieu merci !
Dieu veut des dieux, dirait Fichte. […] Dieu a créé les âmes pour sa gloire et satisfaire son besoin d’expansion. Or pour se conclure, Dieu n’a plus qu’une âme à composer. […] Aucune anthologie — et Dieu sait s’il en existe ! […] Il a tenté Dieu, pensant l’étreindre avec ses bras.
Cowper voit dans cette disposition et dans ce vœu universel un cri de la conscience qui, longtemps méconnue, mais non abolie, rappelle toute créature humaine à son origine et à sa fin, et l’avertit de sortir du tourbillon des villes, de cette atmosphère qui débilite et qui enflamme, pour revenir là où il y a des traces encore visibles, des vestiges parlants d’un précédent bonheur, et « où les montagnes, les rivières, les forêts, les champs et les bois, tout rend présent à la pensée le pouvoir et l’amour de Celui qui les a faits. » Et dans une description minutieuse et vivement distincte, où il entre un peu trop d’anatomie, mais aussi de jolis traits de pinceau, il donne idée de la manière d’interpréter et d’épeler la création, et il montre qu’ainsi étudié, compris et consacré, tout ce qui existe, loin d’être un jeu d’enfant ou un aliment de passion, ne doit plus se considérer que comme une suite d’échelons par où l’âme s’élève et arrive à voir clairement « que la terre est faite pour l’homme, et l’homme lui-même pour Dieu. » Tout cela est grave et solennel sans doute, il faut s’y accoutumer avec le poète : Cowper, c’est à bien des égards le Milton de la vie privée. […] — Dieu vous a formé dans un dessein plus sage, non pour porter des chaînes, mais pour subjuguer ; il vous appelle à lutter contre vos ennemis, et tout d’abord vous impose un combat contre vous-même, le plus rude de tous. […] On voit qu’il est en garde contre le xviiie siècle de la France et qu’il s’en méfie : « Point de ces livres, scandale des tablettes, où d’impudents sensualistes se produisent eux-mêmes » ; point de ces livres non plus où le théâtre offre de trop près le vice qu’il croit guérir ; point de Voltaire, il le dit expressément, en le désignant comme « celui qui a bâti à Dieu une église et qui a raillé son nom. » Dans sa définition de ce qu’il veut qu’on évite et de ce qu’il conseille en fait de lecture, Cowper a des paroles qui sont encore à recueillir aujourd’hui : Une vie de dérèglement et de mollesse, dit-il, donne à l’âme un moule puéril, et, en le polissant, pervertit le goût.
Dieu me garde de faire de Louis XIV un écrivain ! […] C’était de bonne guerre : « Dieu (c’est dans la bouche de Louis XIV plus qu’une formule), Dieu, dit-il, favorisa mes desseins : les Hollandais, enivrés de leur grandeur et de leur puissance, demeurèrent dans un assoupissement presque léthargique pendant tout l’hiver.
Si vous tenez à Dieu, c’est par Ève. » Elle est bien fille d’Ève, en effet ; elle le prouve en venant chez lui, en s’y laissant conduire. […] Un jour donc que Marie questionnait Michel, et le questionnait sur toute chose humaine ou divine, — car il entre évidemment beaucoup plus de curiosité que d’amour dans son goût pour lui, — Michel, interrogé, répond : « Marie, je n’ai pas tout vu, quoique je sois fort curieux ; je n’ai pas tout analysé ; je n’ai pas tout nié, Dieu merci ! […] Quand les religions et les intérêts de ce monde, si nombreux, si divers, criaient autour de moi à me rendre sourd, dans ces rues tortueuses de cette vie de nos jours, dans les corridors de cette Babel où nous sommes, j’envoyais l’oiseau dans quelque point de l’espace d’où il pût voir tout ce qui se fait, tout ce qui s’est fait, dit, édifié, détruit, refait, redit, depuis qu’on agit et qu’on parle en ce monde, et l’oiseau revenait me dire : Les sociétés sont folles ; partout Dieu n’est et n’a été que l’enseigne d’une boutique ; la morale n’est qu’un comptoir ; le bien et le mal sont des faits ; le devoir est une mesure.
Villars de son lit de souffrance, envoyant au roi des drapeaux pris sur l’ennemi, put écrire sans trop de fanfaronnade : « Si Dieu nous fait la grâce de perdre encore une pareille bataille, Votre Majesté peut compter que ses ennemis sont détruits. » Ce qui reste vrai et ce qui est reconnu pour exact par les historiens militaires et les gens du métier les plus compétents, c’est que Villars, avec une armée inégale, recevant d’une telle vigueur le choc de ces énormes forces combinées des généraux alliés, et leur mettant plus de trente mille hommes hors de combat, garantit cette année-là nos frontières et obligea la Coalition à de nouveaux efforts qui demandaient du temps. […] Elles sont, comme vous savez, dans la main de Dieu, et de celle-ci dépend le salut ou la perte de l’État, et je serais un mauvais Français et un mauvais serviteur du roi si je ne faisais les réflexions convenables. » Nous lisons à nu dans les perplexités de l’âme de Villars. — Mais ce projet annoncé sur Denain s’évanouit presque aussitôt par suite d’un avis défavorable donné par le prince de Tingry, commandant à Valenciennes, qui devait y contribuer. […] Je n’ai point donné de ces batailles générales qui mettent le royaume en peine ; mais j’espère, avec l’aide de Dieu, que le roi retirera de grands avantages de celle-ci. » Et, en effet, si l’idée originale de Denain n’est pas de Villars, il se l’appropria tout à fait par la manière brillante et rapide dont il sut profiter de ce premier succès ; à la façon soudaine dont il en tira les conséquences, on aurait pu l’en croire le seul auteur et le père, et l’on peut dire que, par l’usage qu’il en fit, il éleva ce coup de main heureux à la hauteur d’une grande victoire.
Mais sur-le-champ elle lui montrait que pour Dieu elle souffrait ces tribulations, et l’attaquait sans cesse du côté de la religion, qui dominait en elle et qui y régnait absolument. » Toute cette appréciation est fort juste et dans la nuance précise. […] La vieille Cour avait peu de peine à se persuader que Dieu, après avoir frappé le roi, toucherait son cœur. […] « Thémire aime Dieu, et, immédiatement après, tout ce qui est aimable ; elle sait accorder les choses agréables et les choses solides ; elle s’en occupe successivement et les fait quelquefois aller ensemble.
Sans doute ils avaient près d’eux Bossuet, Fénelon, Du Guet, La Bruyère lui-même (chapitre Des Esprits forts), pour leur dispenser quelques-unes de ces vérités physiques à l’état et sous forme de preuves de l’existence de Dieu ; mais c’était là de la science morale toujours, plus encore que de la physique. […] Pour lui, il n’hésite pas à le proclamer, « l’ordre préside au cosmos des intelligences et au cosmos des corps ; le monde intellectuel et le monde physique forment une unité absolue ; l’ensemble des humanités sidérales forme une série progressive d’êtres pensants, depuis les intelligences d’en bas, à peine sorties des langes de la matière, jusqu’aux divines puissances qui peuvent contempler Dieu dans sa gloire et comprendre ses œuvres les plus sublimes. » C’est ainsi que tout s’explique en s’harmonisant. […] « En effet, dit-il, Dieu intervient partout par ses Messies, ses précurseurs, ses prophètes, ses missionnaires, incarnés ou spirituels, dans les mondes supérieurs aussi bien que dans les intermédiaires et les inférieurs. » M.
Et le vieux Te Deum des humbles mariages semblait descendre des nues, quand tout d’un coup une grande troupe de jeunes filles au teint frais, propres comme l’œil, chacune avec son fringant, viennent sur le bord du rocher entonner le même air, et là, semblables, tant elles sont voisines du ciel, à des anges riants qu’un Dieu aimable envoie pour faire leurs gambades et nous apporter l’allégresse, elles prennent leur élan, et bientôt, dévalant par la route étroite de la côte rapide, elles vont en zigzag vers Saint-Amant, et les volages, par les sentiers, comme des folles vont en criant : Les chemins devraient fleurir, Tant belle épousée va sortir, etc. […] Va, crois-moi, prie Dieu de ne pas tant l’aimer. » — « Jeanne, répond l’aveugle, plus je prie Dieu, plus je l’aime !
Ton cœur fidèle a son signe et son vœu : Edmond l’honneur ; Mathilde Edmond lui-même ; Mais ces soupirs, tressaillement que j’aime, Sont-ils de moi, d’une vierge de Dieu ? […] Mais non, mon Dieu n’est pas un Dieu cruel ; Par ce front pur, en cette claire allée, Tenterait-il sa servante exilée ? Dieu des petits et de Ruth et Rachel !
La haute conception qui jadis avait permis à Bossuet d’étudier si librement les sociétés païennes de l’antiquité, et de rechercher les causes physiques ou morales des événements, la croyance au gouvernement de la Providence, a mis Tocqueville à l’aise : assuré que la France allait où Dieu la menait, il a regardé sans haine et sans désespoir la civilisation issue de la Révolution. […] En lisant l’Imitation, tout enfant il avait « senti Dieu » : il resta toute sa vie un inspiré, et les livres qui parlèrent le plus à son cœur furent toujours les livres des voyants et des prophètes, l’Imitation, la Bible, les Mémoires de Luther ; même il sera tendre à Mme Guyon. Il avait le sens des symboles, et la grandeur poétique, la plénitude morale du symbolisme chrétien l’ont saisi : à mesure que la religion du moyen âge se matérialisera, se desséchera, il pleurera cette grande ruine ; il cherchera de tous côtés les illuminés, les indépendants, les révoltés, qui ont gardé la vue de l’Idée et le contact de Dieu : il mettra en eux son amour et sa joie.
La critique, à chaque renouvellement de régime, peut essayer et combiner des programmes qu’elle croit utiles ; elle peut proposer et recomposer ses plans d’une littérature studieuse et réparatrice, c’est son droit comme son devoir ; mais l’imagination, la fleur, l’inspiration de la passion et du sentiment, lui échappent ; cela naît et recommence comme il plaît à Dieu, et ne se conseille pas. […] En voici quelques-uns que j’en détache de préférence, parce qu’ils sont tout simples et naturels, et comme voisins de la source : Dans leurs boutons ouverts, riantes et nouvelles, Par les soleils de mai, Dieu ! […] Le jour où il plaira à Dieu et à la nature de produire un talent complet doué de cette puissance d’action et de sympathie, il trouvera pour ses créations un rythme, des images, un style propre aux tons les plus divers, en un mot des éléments tout préparés.
Dieu sait quel scandale causa cette audace du jeune homme ! […] Enfin comme troisième période, après une interruption de plusieurs années, sous prétexte de sa place d’historiographe et pour cause de maladie, d’extinction de voix physique et poétique, Boileau fait en poésie une rentrée modérément heureuse, mais non pas si déplorable qu’on l’a bien voulu dire, par les deux derniers chants du Lutrin, par ses dernières Épîtres, par ses dernières Satires, l’Amour de Dieu et la triste Équivoque comme terme. […] il récita ce dernier vers d’un ton si léger et rapide, qu’Arnauld, naïf et vif, et qui se laissait faire aisément, de plus assez novice à l’effet des beaux vers français, se leva brusquement de son siège et fit deux ou trois tours de chambre comme pour courir après ce moment qui fuyait. — De même, Boileau récitait si bien au père La Chaise son Épître théologique sur l’Amour de Dieu, qu’il enlevait (ce qui était plus délicat) son approbation entière.
Il faudrait donc admettre que Dieu, lui aussi, varie dans l’espace comme dans le temps, et à quoi pourrait tenir cette surprenante diversité ? Le devenir divin ne serait intelligible que si Dieu lui-même avait pour tâche de réaliser un idéal qui le dépasse, et le problème, alors, ne serait que déplacé. […] L’idéal tend alors à ne faire qu’un avec le réel ; c’est pourquoi les hommes ont l’impression que les temps sont tout proches où il deviendra la réalité elle-même et où le royaume de Dieu se réalisera sur cette terre.
Je ne permets pas même à l’Épouvante d’appliquer ce grand et terrible nom d’Antéchrist à ce petit critique qui ronge l’histoire comme une souris ronge une dentelle, et qui n’a pas même inventé sa manière ; à ce malicieux frotté de respect et de bénignité, pour plus de malice, et qui, dans sa Vie de Jésus, pleuraille de tendresse sur l’homme pour mieux tuer le Dieu ! […] Il haïssait à la fureur, il outrageait jusqu’à la démence ; mais il avait une foi enflammée en ce qu’il faisait, — une foi du diable, car les seuls actes de foi du diable doivent être ses colères contre Dieu ! […] Quoiqu’en vertu de sa théorie Renan ait le droit de mentir et de faire mentir Jésus-Christ sans le dégrader, il ne s’y fie pas cependant, et il nous invente un Jésus-Christ visionnaire, constitué, dans les racines de son être, le Fils de Dieu, comme on est constitué mécanicien.
comme dit Jeanne d’Arc, Dieu, c’est le talion infini. […] On peut la prendre pour une justice, — la justice de Dieu ! […] Nous nous permettons bien les inductions de nous à Dieu !
Dieu lui-même, en fait de talent, n’a pas donné plus à Brizeux. […] Tout le temps qu’il garda pieusement ce pauvre don de Dieu, qui devait être son unique richesse, ce fut pour lui ce denier qui est tant compté dans l’Évangile, et qui s’y appelle le denier de la veuve et de l’orphelin. […] Plus tard, — et vous n’attendrez pas longtemps, — vous verrez dans Les Ternaires et une foule d’autres poèmes se produire la prétention philosophique, platonique, anaxagorique, pythagorique, dans la plus insupportable poésie géométrique où Dieu est appelé « Beau triangle équilatéral !
Cousin naviguer dans la métaphysique, refusa de spéculer sur la nature de l’univers, sur la création, sur l’essence de Dieu, n’admit point que la philosophie fût une science universelle, chargée de découvrir le système du monde. […] Les autres en ont été privées, en sorte qu’elles n’ont point de part à ce qui se fait en elles : celles-là sont des choses, car c’est Dieu qui gouverne en elles. […] Bien plus et bien pis, voilà que la volonté en nous devient la personne, le moi lui-même, être et principe distinct, lequel est à nos facultés ce que Dieu est à l’univers, et ce que l’ouvrier est à la montre.
Sirmond eut deux neveux, Antoine Sirmond, de la même Société, connu par un Ouvrage, intitulé Défense de la Vertu, dans lequel il ose avancer, qu'il ne nous est pas tant recommandé d'aimer Dieu, que de ne pas le haïr, assertion révoltante, & condamnée par les Jésuites même, qui désavouerent l'Ouvrage & punirent l'Auteur.
— Par le nom du Dieu des Hongrois, nous jurons que nous ne serons plus esclaves ! […] Pourquoi, grand Dieu ! […] Même il commande à la nature, il connaît ses forces, il les dirige ; il est une manière de Dieu, et il le dit avec orgueil. […] Le Moïse de Vigny, descendant du Mont Sinaï où il a pris contact avec Dieu, s’applique à définir son propre caractère, et à marquer les traits dominants de la psychologie. […] La nature, attentive à remplir vos désirs, Vous appelle à ce Dieu par la voix des plaisirs.
Mais ici Dieu lui-même doit trouver que j’exagère. […] Laissez-moi Dieu ! […] Du reste, on ne tient pas du tout à leur prendre leur Dieu. […] Ce n’est pas non plus en suppliant Dieu d’exister, comme le fait M. […] Il maintient Dieu, au moins de nom, mais nie la vie future.
Sa fille, assise auprès d’elle, lisait, Dieu soit loué ! […] Dieu me garde de contester la place que mon pays occupe parmi les nations ! […] Voilà des gens qui, Dieu merci ! […] Sainte-Beuve lui-même n’a pas toujours été critique, et Dieu merci ! […] Il n’y a plus d’hommes, et il se demande où est Dieu.
« Jacob donna le nom de Phanuel à ce lieu-là, en disant : J’ai vu Dieu face à face et mon âme a été sauvée. […] Sa cause sera jugée par le jugement de Dieu. […] … Mais pour que l’infortuné puisse rencontrer encore la délivrance sur terre, un ange de Dieu lui annonce d’où peut lui venir le salut. […] Puisse l’ange de Dieu me montrer à toi ! […] Je vois dans la Bible un prophète à qui Dieu ordonne de manger un livre.
Pour elle, quoique Dieu l’ait faite douce et tendre.
Plût à Dieu que cela fût possible, lui répondit l’Evêque, nous aurions l’un & l’autre ce que nous souhaitons.
Une réserve dont on doit lui savoir gré, c’est que la vivacité de son imagination n’a jamais laissé échapper aucun trait contre la Religion, aucun de ces transports qu’on appelle philosophiques, aucune de ces saillies licencieuses qui coutoient si peu aux Grécourt, aux Chaulieu, & à quelques autres qui n’avoient jamais tant d’esprit que pour le vice & contre Dieu.
Ce n'est pas que le péril où je me trouve ne soit fort grand , répondit-il, puisqu'au moment où je vous écris, on sonne pour la vingt & deuxieme personne qui est morte aujourd'hui : ce sera pour moi quand il plaira à Dieu.
Et le grand Condé, en mourant, répétoit ces nobles paroles : Oui, nous verrons Dieu comme il est.
Chez les anciens, il fallait être docte pour écrire ; parmi nous, un simple chrétien, livré, pour seule étude, à l’amour de Dieu, a souvent composé un admirable volume ; c’est ce qui a fait dire à saint Paul : « Celui qui, dépourvu de la charité, s’imagine être éclairé, ne sait rien.
— Pourquoi Dieu permit qu’un ordre de choses analogue à celui de l’antiquité reparût au moyen âge.