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42. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre II : Philosophie politique de Tocqueville »

Le jeune publiciste se fit remarquer tout d’abord par son désintéressement et sa neutralité entre toutes ces écoles opposées. […] Sans doute la centralisation n’avait pas manqué d’adversaires, mais elle les avait jusque-là rencontrés dans l’école aristocratique. Au contraire, l’école démocratique et libérale lui était très-favorable ; c’est ce qu’il est facile d’expliquer. […] Aujourd’hui il a formé une école. […] Ce cri d’alarme indique bien que l’école démocratique elle-même est aujourd’hui ébranlée dans sa foi sans bornes à la souveraineté absolue de l’État, et qu’elle est envahie par l’individualisme.

43. (1895) Les confessions littéraires : le vers libre et les poètes. Figaro pp. 101-162

oui, la question des écoles ! […] — Un original de talent, le chef de l’école des Magnifiques — encore une école !  […] Mais revenons à l’École Romane. […] Quant aux « diverses jeunes écoles poétiques », je ne vois pas trop qu’il y ait actuellement, hormis l’école romane, de groupement qui réponde à ce terme : École. […] La seule école de quelque intérêt qui ait survécu aux tentatives dogmatiques de ce temps est l’école romane.

44. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre III. Éducation de Jésus. »

Jésus fréquenta peu les écoles plus relevées des scribes ou soferim (Nazareth n’en avait peut-être pas), et il n’eut aucun de ces titres qui donnent aux yeux du vulgaire les droits du savoir 126. […] L’état de grossièreté où reste, chez nous, par suite de notre vie isolée et tout individuelle, celui qui n’a pas été aux écoles est inconnu dans ces sociétés, où la culture morale et surtout l’esprit général du temps se transmettent par le contact perpétuel des hommes. L’Arabe, qui n’a eu aucun maître, est souvent néanmoins très distingué ; car la tente est une sorte d’école toujours ouverte, où, de la rencontre des gens bien élevés, naît un grand mouvement intellectuel et même littéraire. […] Ce sont les hommes d’école au contraire qui passent pour pédants et mal élevés. […] La négation du miracle, cette idée que tout se produit dans le monde par des lois où l’intervention personnelle d’êtres supérieurs n’a aucune part, était de droit commun dans les grandes écoles de tous les pays qui avaient reçu la science grecque.

45. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une croisade universitaire » pp. 107-146

Voltaire et l’École normale !  […] Vous vous croisez pour Racine, l’École normale et Voltaire, qui sont en très mauvais termes avec M.  […] Les brasseries et l’École normale font cause commune, on se passe fraternellement des cartouches. […] » sous les fenêtres des dortoirs de l’École normale… à propos de quoi ? […] Si Henry… Schaunard ne sort point de l’École normale, il n’est jamais entré au bagne.

46. (1891) Enquête sur l’évolution littéraire

Et l’école symboliste n’a rien à y voir. […] L’histoire littéraire est là pour le prouver : nous avons l’école de Marot, l’école de Ronsard, puis l’école de Malherbe, puis Corneille et Rotrou, c’est encore une école ! […] Nous avons maintenant l’école symboliste qui est une école comme toutes les autres écoles d’où sortirent tant de poètes dont les Muses françaises s’honorent. […] Mais l’école était piteuse. […] Les Écoles nouvelles ?

47. (1898) Le vers libre (préface de L’Archipel en fleurs) pp. 7-20

Cela s’appelle : fonder une École. […] « Il y a l’école traditionnelle. […] « Il existe beaucoup d’autres écoles ; il en naît tous les jours de nouvelles. […] Puis les Écoles se querellent entre elles : on voit pousser comme chiendent les Manifestes et les Professions de Foi, les Préfaces augurales et les Déclarations au nom de l’Art. […] Moi aussi, j’ai subi l’Éducation, moi aussi j’ai prôné les Dogmes et suivi les Écoles.

48. (1853) Histoire de la littérature française sous la Restauration. Tome I

Lutte des deux écoles constatée dans l’histoire d’un journal. […] Portes, plus tard professeur à l’École de droit de Paris. […] École catholique et monarchique ; ses prosateurs, ses poëtes. […] École du dix-huitième siècle : ses prosateurs, ses poëtes. […] École du rationalisme spiritualiste et monarchique : ses prosateurs, ses poëtes.

49. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre IV. Le Séminaire d’Issy (1881) »

L’ignorance dogmatique et l’extrême faiblesse de cette école, en fait de raisonnement, les choquaient. […] Dupanloup et le gongorisme de l’école néo-catholique. […] Le Hir, les seuls maîtres éminents que l’école catholique en France ait produits dans le champ de la critique sacrée. […] Saint-Sulpice est avant tout une école de vertu. […] Manier mêlait à ces vieilles thèses les analyses psychologiques de l’école écossaise.

50. (1870) La science et la conscience « Chapitre IV : La métaphysique »

Il est une école de théologiens qui résiste, il est vrai, à ces entraînements mystiques. […] Ici l’école critique intervient. […] Maine de Biran a raison contre l’école de Kant, parce qu’il a raison contre l’école de Bacon. […] Ce point est d’une importance capitale dans l’histoire critique des écoles mystiques. […] C’est le mysticisme de l’école d’une sainte Thérèse et d’un Fénelon.

51. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Les Chants modernes, par M. Maxime du Camp. Paris, Michel Lévy, in-8°, avec cette épigraphe. « Ni regret du passé, ni peur de l’avenir. » » pp. 3-19

Cela tient à plus d’une cause, et surtout à ce revirement perpétuel des écoles poétiques qui se succèdent en s’efforçant de se détruire les unes les autres. Et non seulement chaque école qui s’élève en veut à mort à l’école qui a précédé, mais les branches d’une même école n’ont rien de plus pressé que de se fractionner et de réagir contre leurs voisines et leurs parentes : on a hâte de faire secte. […] Et un mot d’abord sur l’école à laquelle il appartient et d’où il est sorti. […] Quelle est cette école de l’art pour l’art à laquelle il fait tout d’un coup une si rude guerre ? C’est sa propre école d’hier, et pas une autre qu’elle.

52. (1842) Discours sur l’esprit positif

En effet, chacune des deux écoles, en vertu de son exclusive préoccupation, n’est plus même capable désormais de contenir suffisamment les aberrations inverses de son antagoniste. […] Or c’est ainsi que la supériorité nécessaire. de l’école positive sur les diverses écoles actuelles peut aussi être le plus nettement appréciée. […] Outre ses travaux d’avenir, l’école positive s’associe immédiatement à cette importante opération par sa tendance directe à discréditer radicalement les diverses écoles actuelles, en remplissant déjà mieux que chacune d’elles les offices opposés qui leur restent encore, et qu’elle seule combine spontanément, de façon à se montrer aussitôt plus organique que l’école théologique et plus progressive que l’école métaphysique, sans pouvoir jamais comporter les dangers de rétrogradation ou d’anarchie qui leur sont respectivement propres. […] Ainsi, l’école positive, résultée d’un actif concours volontaire des esprits vraiment philosophiques, n’aura longtemps à demander à nos gouvernements occidentaux, pour accomplir convenablement son grand office social, qu’une pleine liberté d’exposition et de discussion, équivalente à celle dont jouissent déjà l’école théologique et l’école métaphysique. […] Sa première ébauche mathématique, dans les écoles de Thalès et de Pythagore, a constitué ensuite la principale source mentale de la décadence du polythéisme et de l’ascendant du monothéisme.

53. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Appendice. »

Voici la lettre que j’ai reçue de l’un des anciens élèves de l’École normale, contemporain de MM. Taine, About, et qui se trouvait encore à l’École après la retraite de M.  […] J’ai lu avec une grande émotion votre très vive et très exacte peinture de l’École normale de 1849 à 1852. […] Les exercices les plus pacifiques de l’École devenaient des armes de guerre aux mains des deux partis. […] À ce propos me pardonnerez-vous, monsieur, à moi qui n’ai pas d’autre titre que mes obscurs souvenirs d’École, et dont la réputation est restée intra muros, de rappeler un trait assez piquant, où j’ai joué mon petit bout de rôle ?

54. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — La banqueroute du préraphaélisme »

L’école qui semble au début basée sur la scrupuleuse recherche de la vérité — uncompromising truth — aboutit en réalité à un rêve d’artiste mystique conçu en dehors de toute réalité. […] Aux principes de cet art nouveau l’école mystique anglaise resta toujours étrangère. […] L’art préraphaélite est un art éminemment artificiel ; et c’est pourquoi l’école a rapidement dégénéré. […] En nous bornant à l’école elle-même, nous pouvons constater qu’elle n’a pas produit un grand homme, à proprement parler. « L’école sèche » disait Delacroix, c’est-à-dire contraire à l’art véritable, vivant, fécond et large. […] Nous pouvons assimiler Watts aux préraphaélites, bien qu’il n’ait jamais appartenu proprement à cette école ; comme le dit M. 

55. (1895) Le mal d’écrire et le roman contemporain

C’est l’école de toutes les époques et de tous les temps. […] Qu’a-t-il pensé de ces écoles ? […] Constatez l’avènement de la nouvelle école !  […] Voulez-vous n’être d’aucune école ? Soyez de la grande école française.

56. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 février 1886. »

La Jeunesse des Écoles organise, dans quelques sous-sols, des conciliabules mystérieux. […] Les compositeurs de l’école Nationale Russe ont cru que la première alternative était plus logique. […] Aujourd’hui les compositeurs de notre école Nationale ne raillent plus Wagner ; mais ils persistent à ne pas adopter réforme du chant. […] Nos journaux nous ont appris que vous aviez une nombreuse et brillante école de compositeurs Wagnéristes : MM.  […] Chez nous d’ailleurs, à côté de l’école musicale Nationale, il y a quelques artistes plus entièrement wagnériens, et auxquels semble assuré le plus bel avenir musical.

57. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Conclusions » pp. 178-180

L’École romane se fonde. […] Charles Morice médite l’École française et M.  […] Les poètes de cette école ont chacun leur conception particulière du Symbolisme et il y a, chez eux, cette diversité que l’on retrouve chez les poètes de toutes les écoles.

58. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Sur l’École française d’Athènes »

Sur l’École française d’Athènes On a récemment parlé d’un projet qui honorerait à la fois le Gouvernement français et le Gouvernement grec : il s’agirait d’établir un lien régulier entre l’Université de France et la patrie renaissante des Hellènes, de mettre en rapport l’étude du grec en France avec cette étude refleurie au sein même de la Grèce, d’instituer en un mot une sorte de concordat littéraire entre notre pays latin et la terre d’Athènes. […] En un mot, si Rome est justement le foyer tout trouvé d’une école de peinture, le centre le plus naturel pour l’architecture est Athènes. […] Pourquoi, aux élèves qui se seraient signalés dans les concours d’architecture, ne joindrait-on pas quelques-uns des élèves sortant de l’École normale, qui auraient également mérité cette distinction, et qui se destineraient d’une manière plus spéciale à l’enseignement des Lettres grecques en France ? […] Une telle école d’art et de langue instituée à Athènes serait avant tout un germe ; utile dans le présent, elle le deviendrait surtout dans l’avenir. […] L’Ordonnance royale qui instituait l’École Française d’Athènes parut peu de temps après (13 septembre).

59. (1875) Premiers lundis. Tome III « Les poètes français »

Cette jeune école de travailleurs, plus épris de l’étude et de l’honneur que du profit, s’était groupée autour de l’estimable éditeur M.  […] et comme, en fin de compte, toutes contradictions vidées, on se trouvait avoir plus gagné, plus appris qu’on ne l’eût jamais fait en s’en tenant au procédé négatif, répulsif et commodément paresseux de l’ancienne école, dite l’école du goût ! — Non pas au moins que je veuille sacrifier une école à l’autre : mon désir et mon vœu serait de les associer et de les combiner. […] Au lendemain de Marot et dans le court intervalle qui le sépare de Ronsard et de Du Bellay, une nouvelle décadence d’école (car les écoles se succèdent vite en France) se faisait déjà sentir. […] C’est son Tartufe, à lui, et son École des Femmes à la fois.

60. (1936) Réflexions sur la littérature « 1. Une thèse sur le symbolisme » pp. 7-17

Le chapitre sur les milieux symbolistes comprend trois divisions, les cercles, les revues, les écoles. […] Que Ghil ait été chef d’école, soit ; mais les vers du délicat poète Mockel nous permettent-ils de voir en lui un disciple de Ghil ? […] Le théâtre est le genre commun, la plate-forme populaire où se fait connaître une école poétique. […] » — La réforme lexicographique n’a pas plus d’importance ; il ne faut mettre au compte de la poésie symboliste ni les fantaisies ingénues de l’école romane, ni l’archaïsme dont M.  […] Le symbolisme ne comportera, pour la critique, un ordre et un sens que lorsqu’un nouveau mouvement poétique (je n’ose dire une école) lui aura succédé, lorsqu’il sera possible de le définir comme il faut, par ce qu’il précède et par ce qui le suit.

61. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Lenient » pp. 287-299

Ôtez-lui l’uniforme dans lequel l’École normale boutonne ses vélites, ôtez-lui enfin les bénéfices intellectuels de l’institution dont il fait partie, et demandez-vous ce qui resterait alors à M.  […] Lenient a le bagage de l’école, ni plus ni moins. […] Lenient juge donc, dans ce procès non vidé qu’il ne videra pas, mais, toujours dans ses errements d’école, il reprend en sous-œuvre l’opinion de ses maîtres pour en doubler et garnir l’intérieur de ses jugements à lui. Or, comme il n’est pas d’idée plus familière et plus chère à l’école historique, qui a fondé la théorie des classes moyennes dans l’histoire pour la réaliser dans le gouvernement, que l’invincible et l’inévitable supériorité de la bourgeoisie, M.  […] Avec des hommes d’école n’ayant que l’individualité de leur école, vous pouvez avoir au-dessous, mais vous n’aurez rien au-dessus !

62. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Duranty » pp. 228-238

Il fut le plus chaud des chaleureux de son école. […] Duranty étant assez ferme pour, s’il était bien conseillé, s’élancer et quitter le plat terre-à-terre de son école. […] C’est un écrivain rencontré dans une École qui ne sait pas écrire et qui, pour cette raison-là, mais seulement pour cette raison-là, vaut mieux qu’elle. […] Duranty plus que les deux autres, puisqu’il est réaliste, et puisque, sur ce point, il ne distance pas son école, mais va d’un même pas avec elle. Le crime littéraire de l’école de M. 

63. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Ponsard, François (1814-1867) »

Voilà qui est assez peu logique pour un homme de tant de bon sens : on peut écrire en métaphores très rassises, on peut ne pas hanter la Place-Royale, et n’en pas moins refuser son suffrage à son Agnès qui n’a point succombé, comme il le voudrait établir, sous les attaques intolérables de l’école nouvelle, mais qui a péri très justement par l’absence des qualités qui donnent la vie et font la gloire. […] L’originalité et la gloire de son œuvre est justement d’avoir ramené vers les vérités fortes et salubres nos esprits égarés dans l’invraisemblable, le paradoxal et l’impossible, d’avoir exprimé ces vérités immortelles dans un style ferme, net, franc, de bonne école et de bonne race, d’avoir fait circuler dans les veines de la comédie moderne, après tant de fièvres et de langueurs, un reste de ce sang vigoureux et pur qui semblait tari depuis les maîtres, et de n’avoir pas craint de nous paraître banal pour être plus sûr d’être vrai. […] Que n’eût pas été cet ouvrage, qui abonde, d’ailleurs en beautés de premier ordre et à qui toute justice n’a pas été rendue, si le poète, en l’écrivant, n’eût pas senti peser sur lui sa précoce gloire de chef de l’école de bon sens ? […] Ce fut une erreur de croire, quand sonna son heure, qu’un chef d’école était venu. […] On lui a joué, de son vivant, le mauvais tour de l’opposer à Victor Hugo et de le sacrer chef de l’« école du bon sens ».

64. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Champfleury ; Desnoireterres »

On a chaud de toute cette bonne et grasse couleur qu’Hebel étend sur la nature et les choses visibles ; on est encore tout attendri du sentiment moral qui spiritualise et poétise cette couleur d’école hollandaise appliquée sur des sujets allemands, et voilà que de ces fomentations délicieuses pour l’imagination et pour le cœur on entre dans le froid de la nudité et de la pauvreté réunies, — pauvreté d’idées, nudité de style, toutes les indigences à la fois ! […] Il est une tradition d’école qui fait accuser le Père Malebranche d’avoir, dans son grand ouvrage De la Recherche de la Vérité, médit de l’imagination avec beaucoup d’imagination, jugement singulier et faux comme tant d’autres, car le Père Malebranche, qui a l’espèce d’imagination qui, pour un philosophe, est une maladie, n’a pas celle qui, pour un écrivain, est une faculté. […] Eh bien, ce qu’on dit encore aujourd’hui si mal à propos de cet auteur, peut-on le dire plus justement de l’école à laquelle Champfleury appartient ? Cette école, qui a sa petite cohérence, mettrait-elle de l’imagination dans ses théories contre l’imagination, et ne les dresserait-elle que par précaution contre de trop fougueux tempéraments d’artiste dont elle redouterait les ardeurs ? […] N’était-ce pas la prétention de l’École ?

65. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre II : Examen critique des méditations chrétiennes de M. Guizot »

Au-delà du monde fini, l’école positiviste nie qu’il y ait quelque chose. […] Le matérialisme est le fond des idées de cette école, et quand elle ne se dit pas matérialiste, c’est qu’elle est inconséquente ou pusillanime. […] Guizot et celle de l’école positiviste à propos de la nature et des limites de la philosophie. […] D’ailleurs, nous venons de le voir, l’école positive ne nie pas l’infini. […] Guizot, il faut le dire, a renoncé à ce second argument ; mais il continue à être donné dans les écoles catholiques, on l’enseigne même aux petits enfants !

66. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

C’est une remarque ingénieuse et vraie à coup sûr, d’un très habile élève des écoles d’Athènes, qui s’appelle saint Augustin. […] reprit Henri avec un de ces regards qui vont très loin. — Je parlerai, lui dis-je, et tout naturellement de L’École des femmes. […] Ceci fait, j’aurais suivi l’enfant dans sa seconde entreprise ; de L’École des femmes, je passais à L’Épreuve nouvelle, de Molière à Marivaux, et j’aurais fait remarquer à la jeune débutante que parfois elle manque de naturel ; que rien ne vaut à son âge la naïveté toute pure ; que son regard est assez beau pour ne pas lui infliger tant de tourments, qu’il est bon de ne pas mettre trop d’esprit dans les vers de Molière, non plus que dans la prose de Marivaux ; enfin, j’aurais proclamé le succès de cette belle personne, l’élève bien-aimée de mademoiselle Mars ; et naturellement, à propos des bienveillantes et sages leçons que la jeune fille a reçues de ce grand maître dans l’art de la comédie, j’aurais terminé mon histoire par ces vers de L’École des femmes : Il faut qu’on vous ait mise à quelque bonne école. […] Laissez de côté votre admiration pour Molière, ou plutôt, en convenant avec vous de l’esprit et de la gaieté de cette comédie, L’École des femmes, convenez avec moi que le fond en est obscène, que les détails n’en sont rien moins que pudiques ! […] Dans La Critique de l’École des femmes, un chef-d’œuvre de sarcasme et d’esprit : « Je suis pour le bon sens, dit Molière (il veut dire qu’il est pour ceux qui savent ce qu’ils disent), et ne saurais souffrir les ébullitions du cerveau de nos marquis de Mascarille.

67. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Jules Girard » pp. 327-340

il ne faudrait pas, par exemple, être trop professeur et maître de conférences à l’École normale, il ne faudrait pas être trop digne d’un prix à l’Académie française, et surtout l’avoir remporté. […] L’École normale a ses traditions ; l’Académie, les siennes. […] Ces traditions, qui sont les mêmes à peu près à l’École normale et à l’Académie, et que comme professeur, quand on l’est, on est obligé de transborder dans d’autres esprits, qui à leur tour en seront les débardeurs sur tous les quais des écoles de France, ne sont pas des garanties d’indépendance bien souveraines quand il s’agit d’un classique aussi séculairement admiré, par exemple, que Thucydide. […] Seulement, voici qui va devenir très singulier : si ce qu’il pense est réellement ce qu’il faut penser sur Thucydide et son histoire, ce n’est pas là une justification de la gloire qu’ont faite et conservée à l’historien grec les Écoles et les Académies. […] Si Thucydide est le génie grec dans son expression la plus pure, la plus haute, la plus complète (style d’école normale), abordant l’histoire, il l’aborde nécessairement avec toutes les idées et tous les procédés familiers au génie grec.

68. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre quatrième »

Manifeste d’une nouvelle école poétique. […] Ronsard et son école. […] Manifeste d’une nouvelle école poétique. […] L’Illustration de la Langue françoyse, par Joachim Du Bellay, fut le manifeste de la nouvelle école. […] Il n’y avait pas de genre si haut chez les anciens dont l’école de Ronsard ne voulût doter notre poésie.

69. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre I. Publicistes et orateurs »

Ce mouvement de réaction contre le romantisme, malgré l’incompatibilité théorique des formules d’art, fut en fait un effort souvent impuissant pour échapper au romantisme, qui contenait en sa vaste confusion tous les éléments dont la nouvelle école allait s’emparer pour le détruire et le nier : elle eut beau faire, elle mit quelque chose de lui dans presque tous ses chefs-d’œuvre. […] La pensée se réalisait alors naturellement sous forme de religion : le chef d’école était un prêtre, l’École une Église839. […] Il est le plus remarquable de tous ces libéraux, sortis des écoles, qui combattirent par la presse le régime impérial en attendant que la tribune leur fût rouverte. […] Biographie : Prévost-Paradol (1829-1870), sort de l’Ecole Normale en 1851. […] About (1828-1885), Lorrain, au sortir de l’École Normale alla à l’École d’Athènes, d’où il a rapporté cette satire plus amusante que juste ou charitable, la Grèce contemporaine (1855).

70. (1890) L’avenir de la science « V »

Conservez une bibliothèque, une école, un monument tant soit peu significatif, vous conservez la critique ou du moins le souvenir d’un âge critique. […] Il y a une ligne très délicate au-delà de laquelle l’école philosophique devient secte : malheur à qui la franchit ! […] L’école d’Alexandrie offre le plus curieux exemple de cette transformation. […] Rien de mieux, pourvu qu’il soit bien entendu qu’on n’y enseignera pas autre chose qu’à la Sorbonne ou au Collège de France, que ce seront en un mot des écoles dépouillées de leur vernis pédagogique. L’école est la vraie concurrence du temple.

71. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Appendice. — Un cas de pédanterie. (Se rapporte à l’article Vaugelas, page 394). »

Sorti de l’École normale et destiné aux sciences, envoyé comme professeur de physique au lycée de Metz, Paulin se signala en 1814 et 1815 par la chaleur et, je dirai, l’effervescence de son patriotisme, par son dévouement à la cause de l’armée, à celle de l’Empereur, par ses prodiges d’humanité au service des blessés et des malades. […] — Le docteur Armand Paulin, médecin de l’École normale supérieure, chevalier de la Légion d’honneur, brusquement enlevé le 7 septembre par une attaque d’apoplexie pulmonaire, a été aujourd’hui enterré au cimetière d’Auteuil, où est le caveau de sa famille. […] Né en 1792, enfant d’une génération qui a produit des hommes supérieurs ou distingués en tout genre, élève de l’École normale dans la première ferveur de la création, il eut aussi, à sa manière, le souffle et le feu sacré ; il marqua de bonne heure, entre ses jeunes camarades, par des qualités qui étaient bien à lui. […] Tel est l’usage ; et c’est ainsi qu’à propos de l’École normale dans sa première nouveauté, j’ai été conduit à parler de la « ferveur de la création. » Enfin (et c’est là le seul côté sérieux de la discussion présente) ce docteur, grammairien improvisé, prend pour des fautes de langue ce qui n’est, à vrai dire, que le caractère et la marque d’an style ; il impute à la grammaire ce qui tient à la manière d’un écrivain. […] Ce n’est pas le docteur Joulin que j’appellerai de ce nom ; je me contenterai de dire : Voilà encore un grammairien (puisque grammairien il y a) qui n’est pas de l’École de Vaugelas.

72. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Mes pensées bizarres sur le dessin » pp. 11-18

Qu’ont de commun l’homme qui tire de l’eau dans le puits de votre cour et celui qui n’ayant pas le même fardeau à tirer, simule gauchement cette action, avec ses deux bras en haut, sur l’estrade de l’école ? […] Qu’a de commun ce lutteur d’école avec celui de mon carrefour ? […] Ce n’est pas dans l’école qu’on apprend la conspiration générale des mouvements, conspiration qui se sent, qui se voit, qui s’étend et serpente de la tête aux pieds. […] Voici donc comment je désirerais qu’une école de dessin fût conduite. […] La manière vient du maître, de l’Académie, de l’école et même de l’antique.

73. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Histoire des ducs de Normandie avant la conquête de l’Angleterre »

Il est de cette école historique qui n’a pas de nom encore, — car un nom compromet, — mais qui a une existence très positive et très puissante dans l’éducation et la littérature contemporaines. Cette école, dont Augustin Thierry, revenu à la Vérité, se sépare, dit-on, par le plus généreux travail entrepris sur le livre qui a fait la gloire de sa vie (Histoire de la conquête de l’Angleterre), cette école, qui n’eut jamais d’ailleurs l’insouciante hardiesse de son fondateur, cache maintenant, sous des formes modérées et cauteleusement respectueuses, une hostilité contre le Christianisme, arrêtée et profonde. […] du poète comique, semble avoir été écrit pour cette école, dont Labutte, obscur disciple, est le soldat zélé et un peu perdu. […] A-t-il pour cela les facultés qui dominent les écoles, leurs mots d’ordre et leurs préjugés ? […] Labutte est d’une école dont nous connaissons les perversités et les manies ; car, pour une idée, nous la défions bien d’en produire une seule qu’elle puisse discuter !

74. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XII. MM. Doublet et Taine »

Philosophie d’école buissonnière, bonne pour les paresseux superbes ! […] Taine le lettré, le docteur ès lettres et l’élève de l’École Normale, avec son livre des Philosophes français au dix-neuvième siècle, tous psychologues au premier chef, Laromiguière, Royer-Collard, Maine de Biran, M.  […] Taine a parfaitement appris, à l’école d’où il est sorti, le défaut de l’armure de ses maîtres, la vacuité de leurs systèmes, le vice de leur enseignement et les grimaces de leurs prétentions. […] Ils se font ainsi justice eux-mêmes, et d’ailleurs, avant tout, même avant les convenances et les respects d’école, la vérité ! […] Il consiste dans le programme assez bien étudié de la philosophie à l’École normale et dans cette fausse élégance qui joue au dandy sur des sujets qui ne comportent pas le dandysme.

75. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Mme Desbordes-Valmore. Poésies inédites. »

Je sais bien qu’il est une École qui conteste assez hautainement la supériorité de cette poésie spirituelle, une École puissante et qui mérite de l’être, _ car elle a rendu de grands services à la langue poétique de ce temps. On pourrait l’appeler l’École des Ciseleurs, mais moi je l’appellerai l’École des Matériels, parce que ce mot dit mieux en disant davantage. Cette école en plastique, et, qu’on me passe le jeu de mots, quelquefois en plaqué, ne conçoit la poésie que comme quelque chose de prodigieusement travaillé, de fouillé, de savant et de difficile. […] Elle est trop longue pour être citée tout entière, mais elle a toutes ses strophes dans ce goût, ce mouvement et ce rythme charmant : J’appris à chanter en allant à l’école, Les enfants joyeux aiment tant les chansons ! […] J’appris tous ces chants en allant à l’école, Les enfants joyeux aiment tant les chansons !

76. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Soulary, Joséphin (1815-1891) »

Saint-René Taillandier Nous n’avons pas affaire à un imitateur de Lamartine ou de Victor Hugo ; rien ne le rattache non plus à l’école gauloise de Béranger, à l’école aristocratique d’Alfred de Vigny, à l’école humaine de Barbier ou de Brizeux. […] Paul Mariéton Il est le seul de l’école dite « plastique » qui ne soit jamais tombé dans le convenu… Pour quiconque est las des rêveries fades et malsaines, des étrangetés creuses ou des sonorités romantiques, Soulary sera toujours le prince des sonnettistes et, en tous cas, l’un des plus puissants virtuoses de notre langue poétique.

77. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre I »

Émotion au début de l’œuvre, émotion dans l’œuvre, c’est la règle commune même à ceux pour qui reste morte la « notion rédemptrice de l’art », chère à l’école allemande. […] Ceci, je crois, est la théorie de l’école ? Mais cette école présente ceci de particulier que, si elle existe, je n’ai jamais rencontré de maîtres ou d’élèves qui aient vraiment mérité de lui appartenir ! […] Au théâtre, où la petite école des Impassibles a voulu transporter son action, elle n’a fait que passer. […] Ainsi se constituent les différentes écoles.

78. (1739) Vie de Molière

Mais les Adelphes ont fourni tout au plus l’idée de l’École des maris. […] Il n’y a presque point d’intrigue dans les Adelphes ; celle de l’École des maris est fine, intéressante et comique. […] Le dénouement de l’École des maris est le meilleur de toutes les pièces de Molière. […] Elle passe pour être inférieure en tout à l’École des maris, et surtout dans le dénouement, qui est aussi postiche dans l’École des femmes, qu’il est bien amené dans l’École des maris. […] Molière y fait plus la satire de ses censeurs, qu’il ne défend les endroits faibles de l’École des femmes.

79. (1889) Les premières armes du symbolisme pp. 5-50

Baudelaire est leur père direct, et toute l’école danse et voltige sur le rayon macabre qu’il a ajouté au ciel de l’art, suivant l’expression de Victor Hugo. […] D’après les œuvres de l’école, et Floupette nous venant en aide, voici comment nous nous représentons le parfait décadent. […] C’est sûrement une décadence, mais seulement celle d’une école qui se meurt. […] Et que peut-on reprocher, que reproche-t-on à la nouvelle école ? […] Et que peut-on reprocher, que reproche-t-on à la nouvelle école ?

80. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres choisies de Charles Loyson, publiées par M. Émile Grimaud »

La semaine ne se passa point sans que lui-même fût venu à l’École normale, alors au collège du Plessis, déposer sa carte à l’adresse des deux jeunes gens. […] Le nom de Maine de Biran, son autorité qui a singulièrement grandi en ces toutes dernières années dans l’école philosophique universitaire, représentée par MM.  […] Loyson, comme la plupart de ses camarades de l’École normale, était sous l’impression des guerres épuisantes et des dernières coupes réglées et déréglées de l’Empire. Plus d’un de ceux qui se trouvaient en même temps que lui à l’École n’y étaient même entrés que pour éviter la conscription. […] Ceci laisse assez clairement entrevoir que, bien que Loyson fût mort à Paris, il n’avait pas été donné à ses anciens amis de l’Ecole normale de l’approcher dans sa maladie dernière et il ses instants suprêmes » .

81. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre III : La science — Chapitre I : De la méthode en général »

Toute l’école de M.  […] On sait combien le xviiie  siècle s’est élevé contre l’usage des hypothèses ; on sait que dans l’école de Bacon il n’y avait en quelque sorte qu’un cri contre ce genre de procédés. […] On n’apprendra pas sans quelque intérêt que cette question de méthode a été agitée dans une école toute récente à laquelle on n’a pas l’habitude de demander des règles de logique : je veux dire l’école saint-simonienne. Elle défendit l’usage des hypothèses contre une autre école, sortie d’elle et qui devait faire plus tard beaucoup de bruit dans le monde, l’école de M.  […] Enfin, pour ne négliger aucun des anneaux de cette chaîne d’idées, disons que cette doctrine de l’utilité de l’hypothèse dans les sciences expérimentales est passée de l’école saint-simonienne dans l’école de M. 

82. (1767) Salon de 1767 « Les deux académies » pp. 340-345

Vous savez que nous avons ici une école de peinture, de sculpture et d’architecture dont les places sont au concours, comme devraient y être toutes celles de la nation, si l’on était aussi curieux d’avoir de grands magistrats que l’on est curieux d’avoir de grands artistes. On demeure trois ans dans cette école, on y est logé, nourri, chauffé, éclairé, instruit et gratifié de 300 livres tous les ans. Quand on a fini son triennat, on passe à Rome où nous avons une autre école. […] Il sort tous les ans de l’école de Paris trois élèves qui vont à l’école de Rome et qui font place ici à trois nouveaux entrans. […] Van Loo, chef de l’école, représenta qu’ils étaient tous innocens ou coupables ; que leur code n’était pas militaire ; et qu’il ne répondait pas des suites.

83. (1894) Les maîtres de l’histoire : Renan, Taine, Michelet pp. -312

La réputation du jeune philosophe avait franchi les murs de l’École. […] Paul Dupuy, qui a consulté pour nous les archives de l’École normale. […] « L’idée de Dieu dans une jeune école », 15 juin 1857. […] C’est pourquoi ils établissent partout des écoles communales. […] Nous les retrouvons dans des notes de l’École normale de 1831.

84. (1886) Le naturalisme

Néanmoins, Madame Emilia Pardo Bazan demeure incontestablement le chef de l’école naturaliste catholique. […] C’est une face de Flaubert que Zola et son école n’ont pas négligé de lui emprunter. […] Zola reconnaît et avoue cette propension qui se communique à son école. […] C’est une chose que le génie et le talent ; une autre que les licences, les écarts, les erreurs d’une école. […] Aucune des deux écoles n’exagère pour se différencier de l’autre.

85. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (1re partie) » pp. 397-476

Michel-Ange seul, par les gigantesques créations de son ciseau, proteste contre cette décadence ; mais Michel-Ange n’est qu’un prodige de la nature, il n’est pas une école. […] Le christianisme eut avec les Médicis et Léon X son siècle de Périclès ; ce fut l’apogée de l’architecture moderne avec Bramante, de la sculpture avec Michel-Ange, de la peinture avec Raphaël et avec son école. […] On le rappela au chalet ; il avait néanmoins dévoré les livres classiques de son école ; on le livra à sa nature. […] Une école n’aurait créé qu’un disciple, l’isolement et la pensée créèrent un maître. Que serait devenu Léopold Robert s’il était resté un élève froid et compassé de David dans une école des beaux-arts à Paris ?

86. (1909) De la poésie scientifique

Lanson, qui, dans son Histoire de la littérature, a donné une place, malheureusement trop étroite et avec une documentation imprécise ou erronée, aux écoles poétiques d’hier. […] Nous aurons à parler tout à l’heure des Ecoles « Symbolistes »  Mais, l’un des plus notoires en elles, M.  […] René Ghil, au maître de la Musique verbale. » (Vers 1888, le Symbole étant devenu principe d’Ecole et d’Ecoles, on me voit rompre, pour garder intacte la pensée de la « Poésie scientifique » qui n’a plus de contact avec elles que par l’action que sa pensée avait exercée initialement et exercerait encore sur le tout). […] René Ghil ont convaincu la jeune Ecole de : la nécessité d’enrichi y de science l’inspiration littéraire ». […] « Il est adversaire ardent de l’Ecole Symboliste, et il a pris une part prédominante dans les controverses littéraires de ces dernières années.

87. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Œuvres complètes d’Hyppolyte Rigault avec notice de M. Saint-Marc Girardin. »

Il ne fut reçu à l’École normale que le second : ce fut un pur accident. […] Il sortit victorieux de toutes les épreuves qui consacrent et couronnent les trois années d’études de l’École normale. […] Plus tard, hors du cercle de l’école ; dans la page écrite pour le public, ce soin continuel, cette perpétuité, cette contention d’élégance, se feront sentir au milieu même des vivacités heureuses et pourront devenir un défaut. […] Je m’explique : il possédait les traditions d’école dans leur étendue et dans leur exacte mesure, et, en même temps, il était plein de zèle pour les défendre envers et contre tous, et pour les propager au dehors. […] Un volume in-18, bibliothèque Charpentier, quai de l’École, 28.

88. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « La génération symboliste » pp. 34-56

Ainsi fait le professeur, passant en revue les écoles de littérature et de philosophie sur lesquelles il n’a pas loisir d’insister. […] L’école est un cinéma morne. […] L’un de nos professeurs de rhétorique, M. de la Coulonge, idéaliste de l’école de Cousin et de Villemain, avait à peine achevé de nous enfiévrer de sa parole chaude et exaltée que son collègue, M.  […] Les élèves de l’École de Saint-Cyr crient « Vive le Roy » et, lacérant le drapeau tricolore planté sur leur école, en enlèvent les bandes rouge et bleue pour n’en laisser flotter que le blanc, emblème de leurs préférences. […] On commente encore, çà et là, dans les écoles, les vers de Lamartine : L’homme est un dieu déchu qui se souvient des cieux.

89. (1890) Les romanciers d’aujourd’hui pp. -357

Par quoi il sort de l’école une fois de plus. […] Loti, à M. de Goncourt et à tous les impressionnistes de leur école. […] Jean Lorrain un impressionniste de la même école. […] C’est la préoccupation de l’école. […] Margueritte était bien jeune et enfoncé dans l’école.

90. (1908) Dix années de roman français. Revue des deux mondes pp. 159-190

Quelques observateurs hâtifs en ont conclu à une riche et nombreuse diffusion d’écoles : n’en faudrait-il pas plutôt déduire l’absence d’école maîtresse, ou même une sorte d’anarchie confuse à laquelle serait livré momentanément ce domaine de la littérature d’imagination ? Pour peu qu’on y veuille réfléchir, on sera bien forcé de reconnaître qu’il n’y a plus d’écoles aujourd’hui, mais bien des influences et des imitations, et que les apparences d’écoles encore subsistantes répondent seulement à quelques groupements arbitraires. […] Elle ne fit que précéder le déclin où semble tombé à son tour le roman de psychologie pure, né lui-même d’une réaction contre l’école antérieure. […] Et, d’abord, n’est-ce pas à l’école de M.  […] Mais n’est-ce pas une curieuse peinture que celle de l’École Tolstoï ?

91. (1875) Premiers lundis. Tome III « Maurice de Guérin. Lettre d’un vieux ami de province »

Ce sentiment-là, par rapport à la Grèce, ne se retrouve dans la littérature française que depuis l’école moderne. […] L’école de Ronsard et de Baïf se fît grecque en français par le calque des compositions et même la fabrique des mots ; il y eut excès. […] 2º Avec l’école de Malherbe et de ses successeurs classiques, la littérature française se rapprocha davantage du caractère latin, quelque chose de clair, de précis, de concis, une langue d’affaires, de politique, de prose ; Corneille, Malherbe, Boileau n’avaient que très peu ou pas du tout le sentiment grec. […] 4º Au moment où l’école de David essaie, un peu en tâtonnant et en se guindant, de revenir à l’art grec, André Chénier y atteint en poésie.

92. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Poésies complètes de Théodore de Banville » pp. 69-85

Mme de Staël et son école, tous ces esprits distingués qui concoururent à introduire en France de justes notions des théâtres étrangers ; qui, les premiers, nous expliquèrent ou nous traduisirent Shakespeare, Goethe, Schiller, ce sont relativement des romantiques ; en ce sens M. de Barante, M. de Sainte-Aulaire même, M. de Rémusat en seraient, et je ne crois pas que ces fins esprits eussent jamais désavoué le titre entendu de la sorte. […] Ingres se sépare de l’école de David. […] Il paraît généralement accordé aujourd’hui que l’école moderne a étendu ou renouvelé la poésie dans les divers modes et genres de l’inspiration libre et personnelle ; et, quelque belle part qu’on fasse en cela au génie instinctif de M. de Lamartine, il en reste une très grande aux maîtres plus réfléchis, qui ont donné l’exemple multiplié des formes, des rythmes, des images, de la couleur et du relief, et qui ont su transmettre à d’autres quelque chose de cette science. […] Mais étendons notre vue et songeons un peu à ce qu’a été la poésie lyrique moderne, en Angleterre, de Kirke White à Keats et à Tennyson en passant par Byron et les lakistes, — en Allemagne, de Burger à Uhlandet à Ruckert en passant par Goethe, — et demandons-nous quelle figure nous ferions, nous et notre littérature, dans cette comparaison avec tant de richesses étrangères modernes, si nous n’avions pas eu notre poésie, cette même école poétique tant raillée. […] Et c’est ainsi qu’au déclin d’une école et quand dès longtemps on a pu la croire finissante, quand de ce côté la prairie des muses semble tout entière fauchée et moissonnée, des talents inégaux, mais distingués et vaillants, trouvent encore moyen d’en tirer des regains heureux et de produire quelques pièces presque parfaites qui iraient s’ajouter à tant d’autres dans la corbeille, si un jour on s’avisait de la dresser, — dans la couronne, si l’on s’avisait de la tresser —, d’une anthologie française de ce siècle.

93. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre cinquième »

On n’a pas oublié quels étaient les excès de l’école de Ronsard, timidement corrigée par Desportes et Bertaud. […] Fidèle d’ailleurs au principe de Du Bellay sur l’imitation des modernes, il avait payé à l’école d’Italie un tribut de sept cents sonnets. […] Le travers de cette école avait été d’imiter les formes mêmes de la poésie antique, dans ce qu’elle a de plus indigène et de plus local. […] Rien ne paraissait plus beau à l’école de Ronsard que l’érudition recherchée et raffinée, l’érudition des curiosités. […] C’est seulement en l’entendant de la forme et du fond, que la théorie de Malherbe frappe également la poésie facile de l’école de Ronsard et certains imitateurs de la poésie difficile de Racine et de Boileau.

94. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 362-363

] Directeur & Inspecteur Général des Ecoles Vétérinaires, Correspondant & Membre de plusieurs Académies. […] Bourgelat la direction des Ecoles établies pour cette partie essentielle de l’économie publique ; Ecoles préférables à ces Sociétés oiseuses, qui ne s’attachent, la plupart, qu’à des objets frivoles.

95. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXI » pp. 237-241

. — histoire des écoles d’alexandrie, par m. jules simon. — jasmin. […] — Parmi les publications sérieuses, il faut noter l’Histoire de l’Ecole d’Alexandrie, par M. […] Jasmin, au milieu de ses airs d’improvisation, travaille beaucoup ses poëmes : il est de l’école qui fait difficilement des vers faciles, et qui revient par le goût à la nature. […] Je ne sais qui a dit qu’il était plus véritablement de l’école d’Horace que M. de Lamartine : ce n’est que vrai. — D'ailleurs, il est le rhapsode triomphal du Midi et y remporte des succès qui semblent fabuleux de loin, mais qu’explique le caractère de ces populations en même temps que celui du poëte.

96. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Victor Cousin »

Pour notre compte, nous attendions avec impatience cette occasion de parler du chef de l’école éclectique, — mort depuis longtemps comme expression d’idées, après s’être tiré dans la tête ce coup de pistolet d’enfant, chargé à bonbons, qu’on appelle l’Histoire de madame de Longueville. Jusqu’ici nous n’avions à juger que les écoliers de l’École, les Saisset et les Simon, les minces qui bégaient et zézaient, comme ils peuvent, dans le silence du maître, la philosophie qu’il a parlée, lui, avec cette grande voix de Fontanarose dont nos oreilles sourient encore… Eh bien, c’est cette voix qu’il nous fait entendre à nouveau, en réimprimant ses anciennes œuvres ! […] Ainsi, impuissance, infécondité, voilà, pour une critique qui dédaigne les apparences et les mots d’ordre, ce qui frappe d’abord dans Cousin, le chef d’école et le philosophe, et ce qui sape, du premier coup, la prétention la plus étalée et la plus fastueuse de sa vie ! […] Je l’ai dit plus haut, il est, à cette, heure, revenu à son point de départ, au sens commun de l’école écossaise, qui n’est, après tout, que l’école primaire en philosophie. […] Or, je ne crains pas de le dire, malgré sa position, sa renommée, l’enseignement qu’il a fait peser sur toutes les Écoles de France pendant tant d’années, malgré, enfin, l’organisation d’un système dans lequel il a montré des facultés d’envahissement et de conservation qui n’ont rien de philosophique ou de littéraire, Cousin, le chef de la philosophie française, n’est pas un philosophe dans le sens créateur et imposant du mot.

97. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Soulary. Sonnets humouristiques. »

Naturellement, il était de l’école des Émailleurs et des Volontaires, car il n’y a que deux Écoles ou, pour mieux parler, que deux Vocations en poésie, les Volontaires et les Inspirés. […] Soulary est de l’École des Baudelaire, des Grammont, des Banville, qui reconnaît pour chef le grand incrusteur, M.  […] Joséphin Soulary fut un des plus acharnés de l’École, puisqu’il se moula en sonnets, tout entier, et qu’il ne permit pas d’autres manières de se produire à son génie. […] Joséphin Soulary au premier rang dans cette École, aux préoccupations mauvaises, qui, confondant l’Art avec la Poésie, fait tenir, de préférence et de système, l’œuvre poétique dans la circonférence d’une médaille ou le tour d’une bague, encore plus étroit, et s’imagine que le fini du détail répond à toutes les exigences. […] Joséphin Soulary bien supérieur à tous les autres poètes d’une École qui ne se soucie que de l’expression, c’est le fond humain qui palpite en lui, c’est cette profonde sensibilité qui est toujours exquise, — quand elle cesse d’être cruelle.

98. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Bâtiment. » p. 534

Un hôpital adjacent aux écoles de médecine. Un séminaire adjacent aux écoles de théologie. […] Des idées bonnes ou mauvaises qui forment ce plan d’écoles publiques, je n’en dois aucune à personne, c’est le vice de mon éducation qui me les a toutes suggérées.

99. (1883) La Réforme intellectuelle et morale de la France

L’École polytechnique, l’École normale étaient découronnées. […] L’école n’étant pas l’annexe de l’église est la rivale de l’église. […] En réalité, l’église et l’école sont également nécessaires ; une nation ne peut pas plus se passer de l’une que de l’autre ; quand l’église et l’école se contrarient, tout va mal. […] À côte des universités, il peut, il doit y avoir des écoles d’application ; il ne peut y avoir des écoles d’État fermées et faisant concurrence aux universités. […] Elles seraient des écoles de sérieux, d’honnêteté, de patriotisme.

100. (1868) Curiosités esthétiques « III. Le musée classique du bazar Bonne-Nouvelle » pp. 199-209

La plupart de ces messieurs présomptueux, — nous ne voulons pas les nommer, — qui représentent assez bien dans l’art les adeptes de la fausse école romantique en poésie, — nous ne voulons pas non plus les nommer, — ne peuvent rien comprendre à ces sévères leçons de la peinture révolutionnaire, cette peinture qui se prive volontairement du charme et du ragoût malsains, et qui vit surtout par la pensée et par l’âme, — amère et despotique comme la révolution dont elle est née. […] Hippocrate refusant les présents d’Artaxerce, de Girodet, est revenu de l’École de médecine faire admirer sa superbe ordonnance, son fini excellent et ses détails spirituels. […] David, Guérin et Girodet sont restés, débris inébranlables et invulnérables de cette grande école, et Gérard n’a laissé que la réputation d’un homme aimable et très-spirituel. […] Delacroix, et nous croyons que c’est une raison de plus pour en parler. — Nous, cœur d’honnête homme, nous croyions naïvement que si MM. les commissaires n’avaient pas associé le chef de l’école actuelle à cette fête artistique, c’est que ne comprenant pas la parenté mystérieuse qui l’unit à l’école révolutionnaire dont il sort, ils voulaient surtout de l’unité et un aspect uniforme dans leur œuvre ; et nous jugions cela, sinon louable, du moins excusable.

101. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Introduction. Origines de la littérature française — 4. Physionomie générale du moyen âge. »

Elle a pourtant de florissantes écoles, qui depuis Charlemagne ont vaincu la difficulté des temps. Elle a cette école de Reims, que dirigea Gerbert : elle a l’école de Paris où commenceront à retentir au siècle suivant les grandes disputes. […] La pensée n’est pas inerte non plus, mais elle se meut dans l’abstrait, et comme elle ne sort guère des écoles, elle ne pense guère non plus à régler la pratique ni à imposer aux faits sa forme.

102. (1868) Curiosités esthétiques « II. Salon de 1846 » pp. 77-198

Ingres est encore seul de son école. […] Leur façon rappelle l’école de Metz, école littéraire, mystique et allemande. […] Les chefs de l’école romantique sont Rembrandt, Reynolds, Lawrence. […] Là des écoles, et ici des ouvriers émancipés. Il y avait encore des écoles sous Louis XV, il y en avait une sous l’Empire, — une école, c’est-à-dire une foi, c’est-à-dire l’impossibilité du doute.

103. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 13, de la saltation ou de l’art du geste, appellé par quelques auteurs la musique hypocritique » pp. 211-233

Cependant Macrobe, nous a conservé le fragment d’une harangue de Scipion L’Emilien, dans laquelle le destructeur de Carthage parle avec chaleur contre des inconveniens qu’il n’étoit pas facile d’écarter des écoles où l’on enseignoit l’art du geste. Nos jeunes gens, dit Scipion, vont dans l’école des comédiens apprendre à réciter, exercice que nos ancêtres regardoient comme une profession d’esclave. Il y a plus, des garçons, des filles de condition fréquentent les écoles où l’on enseigne l’art de la saltation. […] Quoiqu’on joignit sur le théatre la parole avec le geste dans les representations ordinaires, l’art du geste étoit néanmoins enseigné dans les écoles comme un art qui montroit à s’exprimer, même sans parler. […] Il y avoit à Rome des écoles particulieres pour cette espece de saltation.

104. (1879) L’esthétique naturaliste. Article de la Revue des deux mondes pp. 415-432

Il n’est pas jusqu’aux productions les plus illustres de l’école romantique, des drames de M.  […] Et ici je demande la permission de laisser de côté le chef de l’école lui-même pour jeter un regard sur ses disciples. […] Même à cet égard, la moins justifiée de ses prétentions, c’est de se présenter à nous comme une école nouvelle. […] Rien de semblable ne m’apparaît dans les œuvres littéraires de l’école naturaliste. […] Ceux-là ne lui viendront pas de l’école naturaliste.

105. (1856) Réalisme, numéros 1-2 pp. 1-32

Vacquerie, que vous êtes bien de votre école ! […] Ce critérium admis, l’école romantique est jugée. […] Je ne veux pas d’écoles, parce que toute école tend à la souveraineté, à s’ériger en académie inamovible et infaillible. […] C’est l’école du juste milieu, l’école éclectique. […] Vacquerie, que vous êtes bien de votre école !

106. (1884) L’art de la mise en scène. Essai d’esthétique théâtrale

Cette nécessité théâtrale sera pour l’école réaliste un retour forcé à l’idéal. […] C’est le dernier refuge de l’école nouvelle. […] — Le naturalisme imposerait des conditions nouvelles à l’architecture théâtrale. — L’école réaliste devra tendre à redevenir une école idéaliste. […] Voilà encore un obstacle que ne pourra surmonter l’école naturaliste. […] Est-ce à dire que les efforts de l’école seront vains et inutiles ?

107. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Charron — II » pp. 254-269

C’est un reste d’école chez lui : il ne devine pas assez qu’un moment approche où il y aura accession ouverte et libre de tous les esprits sur quantité de questions, et que le philosophe et le vrai sage sera tenu, dans ses solutions, de compter de plus en plus avec le sentiment de ce grand nombre dont on fait partie soi-même, et avec cette philosophie irréfléchie, mais nécessaire, qui résulte de l’humaine et commune nature. […] Mais cela est bien plus aisé à pratiquer lorsqu’on n’a qu’une élite et un choix d’élèves, comme c’était le cas pour les écoles de Port-Royal, que lorsqu’on en a toute une armée comme dans les collèges ; le très grand nombre permet peu cette coopération de vive voix de tous à leur propre enseignement. […] Si j’osais traduire toute mon idée en des matières qui ne sont pas miennes, je dirais que le médecin Chanet défend le sens général et le sens commun en philosophie, l’opinion des demi-savants et du peuple, par des raisons qui, légèrement rajeunies un siècle plus tard, seront assez celles de l’école écossaise. […] [NdA] Dans un lieu où les développements seraient permis, il y aurait à citer au long et à mettre en regard les passages de ces divers auteurs ; c’est ce qu’il me fut permis de faire un jour dans une de mes leçons à l’École normale et à propos de ces idées de Charron sur la convenance qu’il y a pour les mères d’allaiter elles-mêmes leurs enfants ; ayant produit le plaidoyer de Favorin, je disais à mes jeunes et studieux auditeurs : « Je cherche à établir dans vos esprits une filiation naturelle. […] C’est singulier, un homme qui va être sceptique et prudent, l’un des précepteurs les plus autorisés de l’école de la prudhomie et de la raison, et qui veut se faire chartreux à quarante-sept ans, et qui, à quarante-huit, n’est pas encore guéri, dans ses prédications, des chaleurs et des entraînements populaires !

108. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Platon, et Aristote. » pp. 33-41

Malheureusement, un jour que Platon se trouvoit dans son école sans aucun des trois, Aristote y vole. […] Il leva promptement une école, & ne fut occupé qu’à la rendre la plus fameuse de la Grèce. […] Xénocrate, le plus ardent de tous, va joindre Aristote, l’attaque à son tour, l’embarrasse dans la dispute, fait quitter la place à l’usurpateur, & rétablit Platon dans tous ses droits, dans cette école célèbre par la réputation du maître, par le nombre & les talens des disciples, la propreté singulière & les ornemens du lieu. En effet, les écoles de la Grèce étoient très-différentes des nôtres.

109. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. John Stuart Mill — Chapitre II : La Psychologie. »

La seconde des qualités fondamentales du corps est l’étendue ; notion qui a été longtemps considérée comme irréductible par l’École intuitive de Reid et de Stewart, mais dont l’analyse psychologique de l’École expérimentale s’est efforcée d’expliquer l’origine. […] Si, nous plaçant au point de vue de l’école qui nous occupe (ou même de tout autre, pourvu qu’elle fasse une large part aux faits), nous recherchons les rapports de la psychologie à la logique, nous verrons que la logique n’est qu’un rameau détaché de la psychologie. […] Il pense que cette question est mal posée, et toute l’école qui nous occupe ici professe la même opinion en termes différents. […] C’est là une question qui nous paraît capitale : or, l’École qui nous occupe est très vague sur ce point. […] Mill, qu’il incomberait à l’école a priori de prendre au sérieux, à ce qu’il semble, puisqu’elle est la base de la théorie rivale, est moins rejetée qu’ignorée par elle.

110. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Conclusions » pp. 169-178

C’est que Maurice du Plessys savait Moréas vacillant et sur le point de rompre avec l’École. […] Peu de temps après le banquet, ce désaveu parut sous la forme du manifeste de l’École romane 34. Ce manifeste correspondait tellement à une nécessité, qu’il fut le signal d’une réaction générale contre l’École symboliste. […] L’École romane avait revendiqué les droits de la Tradition, Charles Morice revendique les droits de l’Esprit français, puis c’est Fernand Gregh qui revendique les droits de l’Humanisme. […] La Loïe Fuller a fait école.

111. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « II »

Pierre Brun exposait le débat survenu entre nous et M. de Gourmont :‌ « Deux écoles sont en présence, l’école classique, dite avec un mépris nauséeux école universitaire ; l’autre modern-style, dite des esthètes, dont le Mercure de France, nouveau genre, est la feuille préférée. […] A ces affirmations la seconde école substitue des doutes, « parce que le doute est libérateur », et nie qu’on puisse apprendre quelque chose sans imiter, en ajoutant que « l’imitateur est un invertébré ». […] Mais il déclare, et avec raison, qu’il y a de grands modèles dits classiques et qu’à force d’étudier leur pensée puissante et leur style génial, de se pénétrer de leur goût impeccable, on arrive à développer ses qualités personnelles, oui personnelles, et à se former à leur école, sans être contraint de tomber dans le bovarysme et la servilité, et sans renoncer à son originalité si l’on en a9. »‌ La question est ainsi fort bien posée.

112. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Paul Bourget »

Paul Bourget, tout jeune qu’il fût, n’était nullement de cette école de poésie qui ressemble à celle des Lakistes à peu près comme le lac d’Enghien ressemble aux lacs de l’Ecosse. […] Par sa nature, il doit répugner à cette forme essentiellement parnassienne du sonnet, à cette œuvre d’asthmatique qui, entre deux toux, place nettement son petit mot… Et puisque nous avons tous une famille littéraire quand nous sommes bien nés littérairement, et qu’alors nous ne nous mettons pas aux Enfants Trouvés des Écoles, l’auteur de La Vie inquiète s’apparente de loin à Henri Heine, et, de plus près, à lord Byron. […] Être Byronien, ce n’est pas être d’une École : c’est être d’une Race. […] … Les Écoles voient partout des Écoles.

113. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre III. Molière »

Molière n’a pas fait école. […] Aussi la comédie disparaît-elle à peu près avec l’école de Ronsard. […] Contemporains et successeurs de Molière Molière n’était d’aucune école : il n’a pas fait école non plus. […] L’École des femmes est jouée en décembre 1662 : c’est le plus grand succès de Molière. […] Becque, Molière et l’Ecole des femmes (Revue bleue, 10 avril 1886).

114. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIX. Cause et loi essentielles des variations du gout littéraire » pp. 484-497

C’est à ce besoin de changement que répondent mille choses dans la vie de tous les jours : l’institution des récréations et des vacances dans les écoles ; l’habitude d’entremêler dans l’enseignement divers sujets d’études, histoire, langues, mathématiques ; les brusques volte-face de la mode ; le goût des voyages et des jeux ; les règles de rhétorique qui recommandent à l’écrivain de réveiller l’attention par la diversité des tournures, etc. […] En notre siècle le romantisme a été une débauche d’imagination ; l’école du bon sens qui se lève contre lui met le holà aux chevauchées de la fantaisie. […] En notre siècle, l’école réaliste semble, au premier abord, avoir été en complète opposition avec l’école romantique. […] » Flaubert, les Goncourt sont des traits d’union plus visibles encore entre les deux écoles. […] Enfin, comme toujours, des êtres amphibies, appartenant par moitié à l’école détrônée et à celle qui la remplace, servent de liens entre les deux groupes.

115. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Saint-Martin, le Philosophe inconnu. — II. (Fin.) » pp. 257-278

Il en fut tiré à la fin de 1794 (frimaire an III) lorsqu’il fut nommé par son district pour aller assister comme élève aux leçons des Écoles normales que le gouvernement conventionnel venait d’instituer. […] Il accepta donc, vint à Paris se loger rue de Tournon, au ci-devant hôtel de l’empereur Joseph II, et suivit de là les cours des Écoles qui se tenaient au Jardin des plantes. Au premier rang de ces cours les plus en vogue aux Écoles normales, il y avait celui de Garat, intitulé De l’analyse de l’entendement humain. […] Les Écoles normales finirent avant terme, n’ayant rempli qu’imparfaitement leur objet, et Saint-Martin put se comparer au petit berger prédestiné qui avait atteint Goliath au front. […] Fut-elle lue seulement alors, en tout ou en partie, à l’issue de quelque conférence et devant le public des Écoles normales, pour produire son effet de réfutation ?

116. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Delavigne, Casimir (1793-1843) »

. — L’École des vieillards, comédie (1823). — Poésies diverses (1823). — Trois nouvelles Messéniennes (1824) […] Alfred de Musset … Cette autre poésie et cet autre charme des Vêpres siciliennes et de l’École des vieillards, cette fermeté, cette pureté de style que Casimir Delavigne possédait si bien ; cette faculté précieuse qui a fait dire à Buffon : « Le génie, c’est la patience !  […] [Souvenirs poétiques de l’école romantique (1880).] […] J’ai trouvé que l’École des vieillards ne manquait ni de vérité ni de force, et que la confession de Louis XI à François de Paule était une scène singulièrement dramatique ; et j’ai goûté, dans les Poésies posthumes, le rythme berceur et le charme gris des Limbes… Je n’avais pas lu Une famille au temps de Luther, mais j’en avais d’avance une assez bonne opinion, et je comptais que la représentation serait pour le moins intéressante.

117. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Hartley »

Il est juste pourtant de consacrer quelques mots à celui que Stuart Mill appelle « le premier père de l’Association. » D’ailleurs, en marquant le point de départ de l’École, on en comprendra mieux l’évolution. […] Hartley a eu le mérite de formuler clairement le principe fondamental de la future école : Tout s’explique par les sensations primitives et la loi d’association. […] Hartley, James Mill, et à beaucoup d’égards Stuart Mill représentent, comme nous le verrons, une première période, pendant laquelle l’École de l’Association n’adopte pas nettement la méthode biologique, et continue la tradition du xviiie  siècle. […] En rapprochant, sur la foi d’une hypothèse d’ailleurs, la vibration nerveuse de la sensation, il pose les premières bases d’une explication nouvelle du rapport physique et du moral, qui consiste à tout réduire, en dernière analyse, à l’association d’un état de conscience et d’un mouvement ; nous la verrons se produire dans la deuxième période de notre Ecole.

118. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Restout le fils » pp. 284-285

Qui est-ce qui regarderait les Téniers, les Wouwermans, les Berghem, tous les tableaux de l’école flamande, la plupart de ces obscénités de l’école italienne, tous ces sujets empruntés de la fable qui ne montrent que des natures méprisables, que des mœurs corrompues, si le talent ne rachetait le dégoût de la chose ? […] Ce qui fâche, c’est que ces talents naissans qui ont décoré notre sallon cette année iront en s’éteignant ; ce sont de prétendus maîtres qui auraient grand besoin de retourner à l’école sous des maîtres sévères qui les châtiassent.

119. (1828) Préface des Études françaises et étrangères pp. -

Il n’y a de comparaison possible et utile à faire qu’entre les écrivains d’un même siècle ; c’est-à-dire entre les continuateurs de l’ancienne école et les sectateurs de l’école qui commence. […] Les triomphes de notre jeune école poétique sont au contraire fort contestés. […] Et puis, il faut avouer que les poèmes de l’école Delilienne, et, plus tard, les vers de l’empire, quelque bien faits qu’ils fussent, étaient surtout bien faits pour décourager de la poésie française ! […] On ne peut nier l’immense révolution produite dans la littérature française par les historiens, les philosophes et les poètes de la nouvelle école ; pourquoi l’art dramatique n’aurait-il pas son tour ? […] Voilà pourtant, de dégradation en dégradation où est tombée l’école de Racine.

120. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVe entretien. Littérature grecque. L’Iliade et l’Odyssée d’Homère » pp. 31-64

Voilà pourquoi on appelait l’école de Phémius une école de musique : musique de l’âme et de l’oreille, qui s’emparait de l’homme tout entier. […] Chacun des enfants, en venant à l’école de Phémius, lui apportait une toison entière ou une poignée de toison des brebis de son père. […] On le regardait comme bientôt capable, malgré sa tendre jeunesse, d’enseigner lui-même dans l’école et de succéder un jour à Phémius. […] Il revint à Smyrne, puis il alla ouvrir une école à Chio, île voisine de Smyrne. […] On montre seulement dans l’île de Chio, près de la ville, un banc de pierre semblable à un cirque, et ombragé par un platane qui s’est renouvelé, depuis trois mille ans, par ses rejetons, qu’on appelle l’École d’Homère.

121. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « De la poésie et des poètes en 1852. » pp. 380-400

Dans un recueil intitulé Croyances (1852), et qui se rattache plus particulièrement à l’école catholique, M.  […] Dans un volume intitulé Arabesques et figurines (1850), et qui se rattache à l’école de l’art, le comte César de Pontgibaud, aujourd’hui retiré aux bords de l’Océan près des falaises de la Manche, s’est plu à consacrer, une dernière fois, les souvenirs ressuscités de l’art gothique, les religions, les fidélités de passé, tout ce qui nous émouvait encore vers 1836 et faisait un culte, avant que l’orgie de l’école moderne eût prévalu. […] Un des plus vieux genres restaurés par l’école moderne, le sonnet, a produit récemment des recueils dont on s’est occupé. […] Émile Augier ont formé une sorte d’école ou l’élégie grecque et latine est venue s’essayer et faire épisode au théâtre. […] Les grands chefs d’école, les guides poétiques, se sont mal conduits ou se sont conduits au hasard, en dissipateurs ; sur ce point comme sur tant d’autres, les jeunes talents les ont trop imités.

122. (1858) Du vrai, du beau et du bien (7e éd.) pp. -492

Les grandes écoles qui partagent le xviiie  siècle sont l’école anglaise et française, l’école écossaise, l’école allemande, c’est-à-dire l’école de Locke et de Condillac, celle de Reid, celle de Kant. […] Chaque école ne l’a considérée qu’à son point de vue. […] Mais quand l’école empirique prétend que tout ce qui passe leur portée est une chimère, alors nous l’abandonnons, et nous allons nous joindre à l’école opposée. […] Ce serait mettre les élèves à la vraie école de la nature. […] L’école flamande et l’école vénitienne prennent de plus en plus le pas sur la grande école de Florence et de Rome.

123. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « M. Viguier »

M.Viguier, ancien inspecteur général de l’Université, ancien directeur des études et maître de conférences à l’École normale, est mort le 11 octobre dernier à Précy-sur-Oise, où il vivait retiré depuis quelque temps. […] Il appartint comme élève à la première génération de l’École normale en 1811 ; il fit partie de ce qu’on pourrait appeler sans exagération l’avant-garde intellectuelle du jeune siècle : toutes les idées et les vues nouvelles qui flottaient depuis quelques années dans l’air et qui émanaient du mnonde de Mme de Staël, — qu’elle-même devait au commerce de l’Allemagne, — devinrent pour la première fois chez nous, dans cette haute École, des études précises et bien françaises. […] Depuis l’École normale il n’y a point eu de lacune dans nos relations affectueuses. […] Servois, l’ancien élève de l’École des chartes, un M. de Garriod, ancien officier savoisien, homme modeste et d’un vrai mérite, profond connaisseur en peinture, il ajoutait ce fin portrait d’un troisième : « J’attirais aussi quelquefois le professeur de belle littérature de l’Université (à la Sapience), dont j’ai entendu les leçons avec plaisir : mémoire facile et sûre des plus beaux textes latins et italiens, prononciation parfaite, et sur le tout un sentiment irréprochable d’excellent humanisme pour rapprocher, à chaque leçon, quelques beaux passages classiques de l’antique et de la moderne Italie. […] Deschanel avait été un de ses élèves à l’École normale.

124. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « en tête de quelque bulletin littéraire .  » pp. 525-535

Depuis huit ans, c’est-à-dire depuis la révolution de Juillet, les écoles littéraires se sont trouvées dissoutes comme les partis politiques, et il ne s’en est pas refait d’autres. […] Tout ceci est pour dire que les écoles littéraires sont dissoutes depuis huit ans, que les limites et les garanties de caractère autour des plus nobles talents ont cédé brusquement ou graduellement à je ne sais quelle force de choses confondante et dissolvante. […] Depuis dix ans, la main-d’œuvre poétique s’est divulguée ; les procédés que la nouvelle école avait cru rendre plus rares et plus difficiles ont été saisis du second coup par une foule de survenants qui, à chaque saison, pullulent. […] Il nous arrive un peu comme au xvie  siècle, lorsque les procédés mis en circulation par les chefs de l’école, par Du Bellay et Ronsard, furent devenus familiers à tous et que chaque jeune cœur au renouveau se crut poëte. […] Ce qui est bon à rappeler, c’est qu’on n’en sort jamais, après tout, qu’avec le fonds d’enjeu qu’on y a apporté, je veux dire avec le talent propre et personnel : le reste était déclamation, appareil d’école, attirail facile à prendre, et que le dernier venu, eût-il moins de talent, portera plus haut en renchérissant sur tous les autres.

125. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Quatrième faculté d’une Université. Faculté de théologie » pp. 511-518

Séparer le séminaire des écoles, c’est séparer la théorie de la pratique, c’est donner la préférence à la science sur les mœurs ; cependant il est évident qu’un prêtre, sinon ignorant, du moins très-médiocrement instruit, peut être un très-bon prêtre, et cela aussi facilement qu’un savant ecclésiastique peut être un très-mauvais ecclésiastique. […] Comme notre doctrine et notre culte ne diffèrent qu’en quelques points assez peu essentiels du culte schismatique-grec, nos bons auteurs peuvent être à l’usage de ses écoles. […] Mais comme la méthode de dicter consume en pure perte un temps précieux, que je la bannis de toutes les écoles et que l’étendue des matières la rend souvent impraticable, il faut y suppléer par clés ouvrages imprimés. […] Le professeur de grammaire hébraïque pourra se servir de celle que l’abbé Ladvocat105, bibliothécaire et professeur de Sorbonne, a composée à l’usage de nos écoles. […] L’athéisme peut être la doctrine d’une petite école, mais jamais celle d’un grand nombre de citoyens, encore moins celle d’une nation un peu civilisée.

126. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Banville. Les Odes funambulesques. »

L’auteur des Odes funambulesques, … Ce barbouillé de blanc, De jaune, de vert et de rouge, est l’expression d’une tendance, d’un système, d’une école. […] Or, l’école à laquelle appartient le poète funambule est cette école verbale, savante, antithétique, compliquée, visible et sonore, extérieure, enfin matérielle, dont M.  […] C’est cette école qui, pour faire plus spectacle, a mis la poésie lyrique sur le théâtre et le théâtre dans la poésie lyrique, et a développé depuis vingt-cinq ans en nous tous, gens de vieille société ennuyée, cet amour que les peuples de civilisation excessive, à la veille de leurs décadences, ont toujours eu pour leurs histrions. […] Doit-elle laisser passer, les bras croisés et en silence, cette odieuse conclusion de la Poétique d’une école qui a tout matérialisé et qui n’est pas, du reste, la seule conséquence qui s’élève de ces vers baladins !

127. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXXIV » pp. 141-143

En fait de publications, cela est sensible : Masgana, le Barbin des galeries de l’Odéon, se plaint de n’avoir rien de nouveau à offrir à la jeunesse des écoles qui revient la bourse bien garnie, mais qui ne l’aura pas longtemps. […] Arthur Ponroy qui a publié incognito un volume de poésies intitulé : Formes et Couleurs, où il y a quelques beaux vers, mais de l’école de Victor Hugo, d’ailleurs avec beaucoup de prétention et d’emphase. […] C'est encore de l’école de la Muse française de 1824.

128. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. VILLEMAIN. » pp. 358-396

Victorin Fabre subit, par malheur, tous les inconvénients de l’école à laquelle il se voua, et de la manière qu’il ne sut pas renouveler. […] Il alla un jour l’entendre à une des conférences de l’École normale. […] Villemain avec les jeunes écoles dites romantiques, qu’il côtoya sans trop les coudoyer jamais, et en les accostant quelquefois. […] Cette école du romantisme poétique ne fut d’ailleurs qu’à peine touchée dans son Cours ; il l’éluda dans sa charmante et judicieuse leçon sur André Chénier. […] Villemain n’a pas fondé d’école, à proprement parler.

129. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Molière »

L’école de Port-Royal se fonde ; l’antagoniste du doute et de Montaigne, Pascal apparaît. […] Il était de bonne foi quand il s’indignait des insinuations malignes qu’à partir de l’École des Femmes ses ennemis allaient répandant sur sa religion. […] Voltaire a dit que quand Molière n’aurait fait que l’École des Maris, il serait encore un excellent comique ; Boileau ne put entendre l’École des Femmes sans adresser à Molière, attaqué de beaucoup de côtés et qu’il ne connaissait pas encore, des stances faciles, où il célèbre la charmante naïveté de cette comédie qu’il égale à celles de Térence, supposées écrites par Scipion. […] L’École des Maris, dédiée au duc d’Orléans, son protecteur, est le premier ouvrage qu’il ait publié de son plein gré ; à partir de ce moment (1661), il entra en communication suivie avec les lecteurs. […] Sa poétique, du reste, comme acteur et comme auteur, se trouve tout entière dans la Critique de l’École des Femmes et dans l’Impromptu de Versailles, et elle y est en action, en comédie encore.

130. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre III. Poésie érudite et artistique (depuis 1550) — Chapitre II. Les tempéraments »

Pour l’ode, Du Bellay, comme toute l’école, s’efface et s’absorbe dans Ronsard, et de lui comme de Ronsard il sera vrai de dire que ses meilleures odes sont des chansons ou des élégies. […] Toutefois Du Bellay n’avait pas l’étoffe d’un chef d’école : il avait trop de délicatesse, trop de facilité à suivre tous ses goûts ; pas assez d’orgueil, de force et, si j’ose dire, de volume. […] Il ne faut donc nous arrêter à l’école de Ronsard que pour voir s’accuser les vices, les excès de la réforme, et les hautes ambitions s’effondrer par une rapide dégradation. […] Disparition de Ronsard Après 1573, on pourrait dire que Ronsard fut délaissé, ou plutôt qu’il ne fut guère imité que dans ses erreurs et ses. défauts ; on continua de l’adorer : mais son école s’adorait en lui ; aussi ceux qui attaquèrent l’école purent-ils croire légitime de frapper sur lui. […] L’école de Marot, comme on sait, fit une réplique à la Défense : cette critique, le Quintil Horatian, a toujours été attribuée à Ch.

131. (1856) Articles du Figaro (1855-1856) pp. 2-6

Champfleury n’a rien découvert ; il n’a ni créé un genre, ni fondé la moindre école. […] On a voulu voir en lui le chef d’une école prétendue réaliste, et que nous appellerions, nous, s’il était permis de faire un si monstrueux barbarisme, l’école trivialiste. […] Ponsard est le fondateur de cette école et l’inventeur du Bon Sens ? […] Barbara, lui, n’est que le cheval de trait de l’école réaliste. […] L’École de droit se dépeuple de jour en jour ; les amphithéâtres de l’École de médecine sont déserts ; lui-même, M. 

132. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — De l’état de savant. » pp. 519-520

Il y a deux sortes d’écoles publiques : les petites écoles ouvertes à tous les enfants du peuple au moment où ils peuvent parler et marcher ; là ils doivent trouver des maîtres, des livres et du pain, des maîtres qui leur montrent à lire, à écrire et les premiers principes de la religion et de l’arithmétique ; des livres dont ils ne seraient peut-être pas en état de se pourvoir ; du pain111 qui autorise le législateur à forcer les parents les plus pauvres d’y envoyer leurs enfants. Au sortir de ces petites écoles, ces jeunes enfants ou se renfermeront dans la maison paternelle pour y apprendre quelque métier, ou se présenteront aux collèges de l’Université dont j’ai tracé le plan et dont je vais esquisser la police.

133. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XVI. Miracles. »

L’école chrétienne, peut-être du vivant même de son fondateur, chercha a prouver que Jésus répondait parfaitement à tout ce que les prophètes avaient prédit du Messie 732. […] Il faut se rappeler que toute l’antiquité, à l’exception des grandes écoles scientifiques de la Grèce et de leurs adeptes romains, admettait le miracle ; que Jésus, non-seulement y croyait, mais n’avait pas la moindre idée d’un ordre naturel réglé par des lois. […] Si le thaumaturge eût effacé dans Jésus le moraliste et le réformateur religieux, il fût sorti de lui une école de théurgie, et non le christianisme. […] L’école d’Alexandrie fut une noble école, et cependant elle se livra aux pratiques d’une théurgie extravagante.

134. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Prévost-Paradol » pp. 155-167

Il n’avait pas quitté le frac bleu de l’École normale, — ce bas bleu des hommes, seulement porté plus haut que la jarretière, — qu’il était célèbre. […] se gaufrer le front avec les rides d’un moraliste misanthrope et catoniser quand il faudrait rire et sourire ; être, enfin, de tempérament, de l’école de Voltaire, et se faire, par déception, de celle de Rousseau : voilà ce que je reproche nettement à Prévost-Paradol et à ses livres. […] Jamais la rhétorique, dont le défaut, comme on sait, n’est pas la hardiesse, n’est allée plus loin sous une plume d’École normale qu’elle ne va, en ces deux volumes, sous la plume de Prévost-Paradol. […] On m’a raconté (et je crois à cette anecdote) la manière frigide dont Prévost-Paradol préludait, à l’École normale, à ces exercices de style qu’il fait présentement au Journal des Débats. […] C’était un de ces camélias d’école normale, dont le Journal des Débats tient serre.

135. (1870) La science et la conscience « Chapitre III : L’histoire »

Nous voudrions développer une thèse semblable à propos de l’histoire, et faire voir comment, par une méthode analogue à celle des sciences naturelles, certaines écoles historiques ne laissent guère plus de place au libre jeu des facultés et des volontés humaines que telles écoles de physiologie et de philosophie positive. […] Sous ce rapport, ses livres sont encore une école de politique, sinon de morale, comme les livres des historiens antiques. […] Les écoles politiques idéalistes s’instruisent, les tempéraments révolutionnaires se calment à un tel spectacle présenté par la science moderne. […] Pour cette école d’historiens et de critiques, tout ce qui est doit être ainsi qu’il est. […] Une certaine école historique va plus loin encore ; elle croît pouvoir les qualifier en les expliquant par la même méthode.

136. (1868) Rapport sur le progrès des lettres pp. 1-184

L’école romantique a remis en honneur le sonnet, depuis si longtemps délaissé. […] Si, pour l’école classique, M.  […] C’est par là en effet qu’on put l’opposer à l’école du drame, dont elle était pourtant issue, mais qui, sortie elle-même de Shakspeare, de Gœthe et de Schiller, avait toujours gardé à son insu le vague accent d’une école étrangère. […] La jeunesse des écoles le savait par cœur. […] Les écoles d’imitation sont fermées.

137. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la liberté de l’enseignement »

Vulpian, qui est professeur d’anatomie pathologique à l’École, où il a succédé à M. […] Mais le plus inculpé des honorables professeurs de l’École était M.  […] Je vois, il est vrai, dans une lettre publiée depuis peu par le plus ardent des évêques adversaires62, je vois que la doctrine de l’école de Montpellier est exceptée de l’anathème lancé contre l’école physiologique ; que dis-je ? cette doctrine (la doctrine ancienne et non actuelle de l’école de Montpellier) est exaltée, préconisée, par contraste avec les abjectes théories de la Faculté de Paris. […] Cette école essaye aujourd’hui, un peu tard et après coup, par quelques-uns de ses disciples les plus distingués, de réparer le temps perdu et de se mettre tant bien que mal au courant.

138. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « UNE RUELLE POÉTIQUE SOUS LOUIS XIV » pp. 358-381

Rousseau, il est vrai, dans sa correspondance, affecte de la rabaisser : vieille rancune de versificateur à la suite de Racine, contre l’école de Fontenelle194. […] Mais puisque nous en sommes à ce qui est fini, il est une femme poëte, plutôt nommée que lue, qui me paraît à certains égards de l’école dont j’ai parlé, et en reproduire qualités et défauts, avec la différence des époques, Mme Dufrénoy. […] Dans une ode de l’élégant poëte Maynard, ce survivant de l’école de Malherbe, on lit une plainte toute pareille, et qui, à chaque génération, trouverait son écho. […] A propos de derniers rondeaux, j’en sais un sur Arles, moins académique que gaulois, et qui remonte tout à fait pour le ton à l’école bourguignonne de La Monnoie, autre ami de Mme Des Houlières. […] Bien qu’étant de la même école en poésie, et ayant des ennemis communs, ils n’eurent pourtant pas entre eux de liaison particulière.

139. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre II. Deuxième élément, l’esprit classique. »

Tous les récits, tous les portraits, tous les exposés d’affaires pourraient être détachés et proposés en modèle dans les écoles, avec les chefs-d’œuvre de la tribune antique. […] Si l’on ne savait pas que tout cela aboutit à des effets pratiques et terribles, on croirait à un jeu de logique, à des exercices d’école, à des parades d’académie, à des combinaisons d’idéologie. […] Molière, les Femmes savantes et la Critique de l’Ecole des femmes. […] Les rôles de moraliste et de raisonneur, Cléante (Tartufe), Ariste (Femmes savantes), Chrysale (École des femmes), etc. […] Le discours d’Ergaste dans l’École des maris.

140. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre III. Littérature didactique et morale »

La part des clercs et de l’esprit clérical dans la littérature française devient de plus en plus grande, à mesure que la bourgeoisie prend de l’importance, réfléchit, s’éclaire, à mesure aussi que les écoles, et l’Université de Paris surtout, définitivement organisée au commencement du xiiie  siècle, jettent dans le monde et comme sur le pavé une foule de clercs qui ne sont plus ou sont à peine d’Église : ces clercs sans mission ni fonction répandront hors des écoles et des couvents, hors de la langue latine aussi, les idées, les connaissances, les habitudes intellectuelles, les procédés logiques du monde qui les a formés. […] Il serait tout à fait oublié aujourd’hui, lui et son œuvre, si, vers 1277, âgé de vingt-cinq ans ou environ, au sortir des écoles, il n’avait donné une fin au poème de Guillaume de Lorris, qui depuis tantôt un demi-siècle restait inachevé. […] Rien ne lui a échappé : et il a jeté tout cela, abondamment, confusément dans son poème, laïcisant, c’est-à-dire vulgarisant la science des écoles, initiant les seigneurs et les bourgeois aux plus graves problèmes, aux plus hardies solutions, aux plus téméraires inquiétudes, sollicitant le vulgaire à savoir, à penser, par conséquent à s’affranchir, et faisant ainsi une œuvre qu’on a pu comparer à celle de Voltaire. […] Jean de Meung est un original et hardi penseur, qui s’est servi de la science de l’école avec indépendance : son Roman de la Rose enferme un système complet de philosophie, et cette philosophie est tout émancipée déjà de la théologie ; ce n’est pas la langue seulement, c’est la pensée qui est laïque dans ce poème. […] Dont l’Almageste, traduit au xiie siècle par Gérard de Crémone, servait de texte dans les écoles pour les lectures astronomiques.

141. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre douzième »

. — Esprit de l’école encyclopédique. — Ses effets. — § IV. […] Diderot. — Esprit de l’école encyclopédique. — Ses effets. […] Les collèges deviennent les Écoles de la patrie. […] Un magistrat préside chaque école, et l’inspection générale de toutes les écoles est confiée, à titre gratuit, à un grand seigneur « des plus qualifiés. » Pour inciter la jeunesse à la vertu, Bernardin de Saint-Pierre voudrait qu’un Élysée fût créé dans une des îles de la Seine, plantée d’arbres exotiques. […] Sous l’inspiration des premières œuvres de Chateaubriand, une école littéraire s’était formée, représentée par des hommes jeunes et bientôt illustres.

142. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vi »

Schiller, qui par la suite devait tomber au champ d’honneur, écrivait de la caserne deux lettres (publiées dans la Lanterne du 8 octobre 1916, sous ce titre : Ceux de l’école sans Dieu). Il exposait d’une manière touchante ses idées aux enfants de son école.‌ […] Il avait vingt-sept ans, était instituteur dans l’Ardèche, à Andance, et rédigeait les « chroniques de l’enseignement » dans la Bataille syndicaliste et l’École émancipée. […] Le capitaine Robert Gauthiot était dans le civil directeur d’études adjoint à l’École des hautes études. […] Le front, quelle belle école morale pour les civils !‌

143. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre III. Poésie érudite et artistique (depuis 1550) — Chapitre I. Les théories de la Pléiade »

Mais la transition de Marot à Ronsard se fait surtout par l’école lyonnaise : Despériers s’y rattache, et par ses longs séjours à Lyon, et par ses vers dont la médiocre qualité laisse pourtant apercevoir quelque profondeur sérieuse de sentiment et certain effort d’invention rythmique. […] Dans l’école lyonnaise apparaît comme une première ébauche de l’esprit de la Pléiade. […] Odi profanum vulgus est sa devise et son principe : dans l’école de Marot, c’est la toute populaire facilité, le terre-à-terre familier de la poésie frivole qu’elle poursuit. […] La langue Pour la langue, les Romains se faisant d’après les Grecs un vocabulaire philosophique, scientifique et même poétique, indiquaient à la nouvelle école la méthode à suivre : et l’on voit tout de suite le danger. […] Ce que Villon seul avait fait en deux ou trois endroits, d’exprimer les plus intimes réactions de l’individualité au contact de la vie, de mettre par conséquent une sincérité sérieuse au fond de l’œuvre poétique, Ronsard et son école en firent la loi et comme l’essence de la poésie moderne.

144. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « III. Quelques mots sur l’explication de textes »

Oui, elles savent lire, au sens de l’école primaire, interpréter les signes imprimés ou manuscrits, en donner plus ou moins grossièrement le sens. […] Elle est une école de bavardage et de vanité, elle est mauvaise pour le maître, mauvaise pour l’élève. […] Ce jour est venu quand les textes français sont devenus objets d’étude, quand ils ont, en vieillissant, perdu pour les nouvelles générations cette clarté apparente d’expression et d’idée dont le premier public se contentait ; enfin quand les écoles et les collèges s’en sont emparés pour en faire les instruments de l’éducation de la jeunesse. […] Du temps où je préparais ma licence, les Professeurs des Facultés ou de l’École Normale n’expliquaient pas les textes français : ils faisaient des leçons générales sur les ouvrages inscrits au programme et sur la biographie des auteurs. […] Qu’il s’agît du brevet supérieur, de la licence, de l’agrégation, du certificat des jeunes filles, de l’entrée à l’École Normale de la rue d’Ulm ou à celle de Sèvres, l’exercice de l’explication française devint l’épreuve importante et décisive où la culture française du candidat se jugea7.

145. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre I : Philosophie religieuse de M. Guizot »

Il est des écoles qui ne le pensent pas. L’école positiviste, par exemple, croit qu’il n’y a pas lieu de les poser, parce que nous n’avons aucun moyen de les résoudre. […] Il reconnaît donc hautement tous les mérites de l’école spiritualiste Elle a fondé, dit-il, la psychologie scientifique, ce qui est même, selon nous, beaucoup trop dire, car cette sorte de psychologie avait été fondée par Locke et les Écossais : l’école française y a peu ajouté. Cette école a défendu l’idée du devoir et l’a fortement séparée de l’intérêt personnel. […] Tels sont les mérites du spiritualisme contemporain ; mais, forte dans la psychologie et dans la morale, cette école a été faible dans la théodicée, dans la métaphysique, dans la philosophie religieuse en général.

146. (1761) Salon de 1761 « Peinture — Vien » pp. 131-133

On vous donne un tableau d’un maître, d’une école, pour un tableau d’un autre maître ou d’une autre école ; une copie pour un original ; on vernit. […] Ce n’est pas la manière de Rubens ; ce n’est pas le goût des écoles italiennes.

147. (1828) Introduction à l’histoire de la philosophie

Nous l’avons poursuivie, de 1850 à 1840, dans les conférences que nous faisions à l’École normale, quand nous avions l’honneur de diriger cette grande école. […] C’est un certain nombre de systèmes et d’écoles ramenées à un point de vue général qui, aux yeux de l’historien, paraît dominer tous ces systèmes, toutes ces écoles et en faire une unité. […] Car, qu’est-ce qu’une école ? […] Une pareille école ne pouvait pas avoir une histoire de la philosophie. […] La philosophie cartésienne se développe au dix-huitième siècle en deux systèmes opposés, le spiritualisme de l’école écossaise et de l’école allemande et le sensualisme anglais et français.

148. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « De la retraite de MM. Villemain et Cousin. » pp. 146-164

On ne saurait dire non plus que cette retraite, qui prive les listes semestrielles de la faculté des plus beaux noms qui les décoraient, soit « un malheur public pour la jeunesse des Écoles » qui n’entendra plus désormais ces voix éloquentes ; car il y a vingt-deux ans que ces illustres maîtres avaient cessé de professer, et qu’ils ne remplissaient plus leurs chaires que par leurs lieutenants. […] Y a-t-il eu en réalité un moment où l’un ou l’autre de ces trois maîtres ait pu ainsi reparaître dans nos écoles avec opportunité, avec convenance ? […] Cousin voulait moins encore exposer quelques doctrines consolantes et désirables pour l’esprit humain, et nous énumérer les ambitieuses chimères des philosophes, que faire prévaloir à son tour une école de plus, laquelle, au milieu de ses vues supérieures, avait aussi sa part d’ambition et de chimère. […] Cousin, on gravera au-dessous de son buste, comme si l’on traduisait une épigramme de l’Anthologie : « Il a voulu fonder une grande école de philosophie, et il aima Mme de Longueville. » M.  […] Ceux qui se piquent encore de littérature ont lu, dans une des dernières Revues des deux mondes, un brillant et éloquent morceau intitulé : « Une visite à l’École normale en 1812 », dans lequel M. 

149. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre V. Le Séminaire Saint-Sulpice (1882) »

C’était en tout un ecclésiastique de l’ancienne école. […] L’ancienne école savait délirer avec sobriété ; elle portait dans l’absurde même les règles du bon sens. […] La nouvelle école s’y complaît et semble à plaisir rétrécir le champ de défense de l’apologétique. […] Sa théologie était presque tout entière empruntée à l’école catholique allemande, à la fois plus avancée et moins raisonnable que notre vieille scolastique française. […] En dehors de la rigoureuse orthodoxie, je ne voyais que la libre pensée à la façon de l’école française du xviiie  siècle.

150. (1913) La Fontaine « VIII. Ses fables — conclusions. »

Il me semble vous entendre me demander tout d’abord : Quelle est la place de La Fontaine, dans l’école dont il faisait partie ? Il y a une grande école, qui est notre grande école classique, parfaitement respectée depuis trois siècles, excepté à un moment, mais ce n’est pas le lieu de dire ni pourquoi, ni comment. Il y a eu une grande école, c’est l’école de 1660, l’école de ces quatre grands poètes, au moins de ces quatre poètes dont trois sont très grands : Racine, Molière, La Fontaine et Boileau. C’est l’école qui a été la préceptrice, en littérature, non pas seulement de la France, mais de l’Europe pendant deux siècles environ. De cette école, quel était le caractère ?

151. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LOYSON. — POLONIUS. — DE LOY. » pp. 276-306

C’était se révolter contre le propre triomphe de leur cause ; chaque école victorieuse meurt vite de l’abondance de son succès ; même sans avoir pris Rome, elle a sa Capoue. […] Y revenant à la seconde Restauration, il fut placé au ministère de la justice, sans cesser de tenir à l’École normale. […] l’École normale a donné deux poëtes morts de bonne heure, qui ont comme ouvert et fermé la Restauration, l’un la servant, l’autre la combattant, mais modérés tous deux, Loyson et Farcy. […] Ses premières poésies attirèrent l’attention dans le moment ; un peu antérieures, par la date de leur publication, à l’éclat de la seconde école romantique de 1828, on les trouva pures, sensibles, élégantes ; on ne les jugea pas d’abord trop pâles de style et de couleur. […] Il fit de bonnes études, je ne sais où ni comment, mais il était plein de grec et de latin, d’Horace et de Philétas, si Philétas il y a ; au reste toute sa vie ne semble qu’une longue école buissonnière.

152. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Première partie. Écoles et manifestes » pp. 13-41

Ce manque de culture générale sera le principal défaut des jeunes écoles. […] Il ne s’agit pas, comprenez-moi bien, de fonder une école, mais d’exprimer une idée en une formule commode, et qui soit le moins inadéquate possible. […] Les tentatives d’écoles ou de cénacles que nous avons signalées et qui sont caractéristiques, d’autres qu’il nous plaît d’oublier et qui sont le fait d’ambitions passagères ou basses n’ont point réussi à grouper la jeunesse d’aujourd’hui, encore moins à la diriger. […] Aux anciennes querelles d’écoles, a succédé une fusillade de partisans isolés. […] H. de Régnier, dès aujourd’hui, est reconnu comme un maître… L’heure du symbolisme, en tant qu’école et crise révolutionnaire, est passée » (G. 

153. (1874) Premiers lundis. Tome I « Victor Hugo : Odes et ballades — I »

J’excepte ici la belle renommée de M. de Lamartine : elle n’appartient proprement à aucune école, et fut conquise, du premier coup, sur l’enthousiasme avec toute l’insouciance du génie. […] Quant à l’école de la Muse française, elle manquait de semblables moyens de séduction. […] La Muse française a donc fini d’exister à titre d’école, et l’Académie, comme si elle avait peur des revenants, a pris soin de la décimer. […] Disons-le pourtant, si l’on voulait absolument rapporter les poésies de madame Tastu à une école, et rattacher son écharpe à quelque bannière, ce n’est qu’à la Muse française qu’on en pourrait faire honneur.

154. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Comte de Gramont »

D’autres que nous égareraient peut-être Gramont sur la valeur vraie de son livre ; car il appartient à cette école populaire encore, quoique à bout de voie, de la forme ouvragée et savante, et dont Théophile Gautier est le plus illustre représentant. Chère toujours à la race sans idées et sans cœur des païens de la fantaisie, cette école, qui a trouvé sa colonne d’Hercule dans le dernier livre (Émaux et Camées) de Gautier, — le seul de ses enfants posthumes dont le vieux Ronsard se sentirait de l’orgueil, — cette école pourrait réclamer Gramont comme un des poètes de sa pléiade, mais, tout esclave qu’il en est par le plus large côté de ses œuvres, il lui échappe cependant, et, en résumé, il vaut mieux qu’elle. […] Les hommes de l’école poétique à laquelle appartient par sa langue Gramont sont, presque tous, de l’opinion du grand panthéiste du xviiie  siècle, qui disait sans sourciller : « On fait de l’âme comme on fait de la chair, et de la chair comme on fait du marbre  », et c’est pour cela sans aucun doute qu’on trouve si peu d’âme dans leurs écrits ; mais lui, par un bonheur d’organisation dont il faut le féliciter, ne s’est pas pétrifié tout entier parmi ces Memnons sans soleil qui n’ont que le son vide du rhythme.

155. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Sainte-Beuve, Charles-Augustin (1804-1869) »

Il est de l’école de Montaigne, Shakespeare, […] Tacite, Saint-Simon ; école longtemps négligée et redoutée en France… De Mme Roland à la princesse des Ursins, de Ronsard au pauvre Conrard, de Catinat à M. de Broglie, de Chapelain à Shakespeare, notre homme, avec une facilité prodigieuse, fait glisser le courant de sa lumière électrique. […] [Souvenirs poétiques de l’école romantique (1880).]

156. (1936) Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours pp. -564

Ces suites sont d’ailleurs des doctrines d’école, qui ont séduit pendant soixante ans les esprits les plus divers, et qui font corps avec l’esprit oratoire. […] L’École protestante. […] Condillac, le plus clair et le plus méthodique, sinon le plus vivant des esprits du xviiie  siècle a ouvert la voie, créé une méthode et une école. […] Quant à l’idéologue Garat, qui se préparait aux séances de la Convention en relisant Condillac, et qui professa l’idéologie à l’École Normale, on retiendra seulement de lui les utiles Mémoires sur Suard, indispensables pour la connaissance de cette époque et de cette école. […] Le poète-citoyen fut élevé dans les écoles de la Révolution, plus précisément dans l’École primaire (le nom date de l’époque) fondée à Péronne, selon les maximes de Rousseau, par un instituteur qui fut député à la Législative.

157. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 13, qu’il est probable que les causes physiques ont aussi leur part aux progrès surprenans des arts et des lettres » pp. 145-236

Toutes les écoles qui se formoient alors, alloient au beau par des routes differentes. Leur maniere ne se ressembloit pas, quoiqu’elles fussent si bonnes qu’on seroit fâché que chaque école n’eût pas suivi la sienne. […] Comme cette école avoit fleuri plus tard que celle de Rome, elle a survécu à la premiere. […] L’école de Rubens a eu le sort des autres écoles, je veux dire qu’elle est tombée quand tout paroissoit concourir à la soûtenir. […] Non-seulement les plus grands peintres de toutes les écoles ont vécu dans le même temps, mais ils ont été les contemporains des grands poëtes leur compatriotes.

158. (1923) Les dates et les œuvres. Symbolisme et poésie scientifique

Des chefs d’Ecole, quoi ! […] Ils prétendent avoir créé, par leur seul génie, une école, l’école décadente, qui a en elle de quoi régénérer notre pauvre littérature épuisée. […] Emile Verhaeren, nous le verrons, n’appartient pas à cette Ecole. […] Moréas n’est guère taillé pour être un chef d’Ecole. […] Je résumerai ainsi Charles Morice : en 1886, lui, tentait de créer une « Ecole Française », au nom du classicisme, et après 1900, au nom du classicisme tentant une sournoise réaction, il rêvait de créer encore une « Ecole Française » !

159. (1902) L’humanisme. Figaro

Claveau sur « l’Humanisme »a ayant vivement ému la jeune école littéraire qui s’inspire de cette doctrine, nous avons cru intéressant et utile, pour la loyauté de la discussion, de mettre sous les yeux de nos lecteurs la réponse de M.  […] * *   * Les deux dernières écoles poétiques qui aient fleuri en France sont le Parnasse et le Symbolisme. […] Après l’école de la beauté pour la beauté, après l’école de la beauté pour le rêve, il est temps de constituer l’école de la beauté pour la vie.

160. (1874) Histoire du romantisme pp. -399

C’est un des grands services de l’école romantique que d’en avoir radicalement débarrassé l’art, et C.  […] L’école anglaise préoccupa incontestablement Delacroix, qui dut étudier beaucoup les portraits de sir Thomas Lawrence. […] Il se préparait ainsi à l’admission au grand concours de l’École des beaux-arts pour la gravure et la statuaire. […] Il ne poussa pas plus loin ces essais infructueux et il se remit, loin de l’école, à suivre sa propre inspiration. […] Il réalisait de la façon la plus absolue l’idéal du temps ; la nouvelle école n’eut pas de plus intelligent interprète.

161. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Introduction, où l’on traite principalement des sources de cette histoire. »

Le style du Talmud est celui de notes de cours ; les rédacteurs ne firent probablement que classer sous certains titres l’énorme fatras d’écritures qui s’était accumulé dans les différentes écoles durant des générations. […] Irénée est formel ; or, Irénée sortait de l’école de Jean, et, entre lui et l’apôtre, il n’y avait que Polycarpe. […] L’école de Jean est celle dont on aperçoit le mieux la suite durant le IIe siècle ; or, cette école ne s’explique pas si l’on ne place le quatrième évangile à son berceau même. […] J’ajoute que, dans mon opinion, cette école savait mieux les circonstances extérieures de la vie du fondateur que le groupe dont les souvenirs ont constitué les évangiles synoptiques. […] Les affiliés de l’école traitaient Marc de biographe médiocre, et avaient imaginé un système pour expliquer ses lacunes 58.

162. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Appendice. — [Jouffroy.] » pp. 532-533

Ceci se passait en 1811 ; l’année suivante, Jouffroy nous quitta pour entrer au lycée de Dijon, où il fit sa rhétorique et apprit assez de grec et de philosophie pour se faire admettre en 1813 à l’École normale. […] Je n’eus plus qu’indirectement de ses nouvelles, entre autres, dans une circonstance qui me fut extrêmement pénible, et que je rappelle ici pour vous donner une idée de l’esprit plus libéral que patriotique qui animait alors l’École normale. […] Il ne faut donc pas s’étonner si en 1815 Jouffroy figura avec la plupart des élèves de l’École normale, M. 

163. (1874) Premiers lundis. Tome II « Théophile Gautier. Fortunio — La Comédie de la Mort. »

Théophile Gautier n’est pas du tout sorti de la même école que M.  […] Il est de ce qu’on appelle l’école de l’art pour l’art, et il en a même poussé quelques-uns des principes dans l’application avec une rigueur et une nouveauté qui lui font une place à part. […] Il sortit donc de ces années préparatoires avec un renfort de couleur, une science de tons et une décision d’images à tout prix, qui, après quelques essais moins remarqués, ont trouvé enfin leur cadre et leur jour : dans l’école, aujourd’hui renouvelée, de M. 

164. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre IV. Ordre d’idées au sein duquel se développa Jésus. »

Ces idées ne s’enseignaient à aucune école ; mais elles étaient dans l’air, et son âme en fut de bonne heure pénétrée. […] Les maximes fondamentales de l’école étaient qu’on ne doit appeler personne « maître », ce titre appartenant à Dieu seul, et que la liberté vaut mieux que la vie. […] Le procurateur Coponius écrasa la sédition du Gaulonite ; mais l’école subsista et conserva ses chefs. […] Jésus vit peut-être ce Juda, qui conçut la révolution juive d’une façon si différente de la sienne ; il connut en tout cas son école, et ce fut probablement par réaction contre son erreur qu’il prononça l’axiome sur le denier de César. […] On veut que de bonne heure le désert ait été pour lui une autre école et qu’il y ait fait de longs séjours 202.

165. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Discours sur l’histoire de la révolution d’Angleterre, par M. Guizot (1850) » pp. 311-331

Il a fondé une école ; cette école règne, elle règne en partie chez ceux mêmes qui croient la combattre. […] Aucun esprit ferme, au nom de l’école de Hume et de Voltaire, au nom de celle de l’expérience et du bon sens, au nom de l’humilité humaine, n’est venu lui dérouler les objections qui n’auraient rien diminué de ses mérites vigoureux de penseur et d’ordonnateur, qui auraient laissé subsister bien des portions positives de son œuvre, mais qui auraient fait naître quelques doutes sur le fond de sa prétention exorbitante. […] Guizot seul, mais à toute l’école doctrinaire dont il a été l’organe et le metteur en œuvre le plus actif, le plus influent. Elle s’adresse à bien d’autres écoles encore, qui se croient distinctes de celle-là et qui ont donné sur le même écueil. […] Dans cet âge de sophistes où nous sommes, c’est au nom de la philosophie de l’histoire que chaque école (car chaque école a la sienne) vient réclamer impérieusement l’innovation qui, à ses yeux, n’est plus qu’une conclusion rigoureuse et légitime.

166. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Samuel Bailey »

Partisan déclaré de l’expérience, il forme comme une transition entre l’école écossaise et les psychologistes dont nous venons de parler. […] Rappelons brièvement comment l’Ecole écossaise explique la perception extérieure. […] Bailey est avec Reid ou n’en diffère que par des nuances : « Je diffère, dit-il274, de l’École Écossaise, en ce qu’elle admet une croyance irrésistible en un monde extérieur, et que moi j’admets une connaissance. » La critique qu’il fait de Berkeley ne me paraît pas entrer dans le vif de la question : celle de Kant est inexacte. […] Bailey apparaît, non plus comme un dissident de l’École écossaise, mais comme un précurseur des contemporains.

167. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Seconde faculté d’une Université. Faculté de médecine. » pp. 497-505

Il faut : 1° Créer un nombre suffisant de professeurs et les stipendier de manière qu’ils puissent se livrer tout entiers à l’enseignement ; 2° Établir à côté des écoles un hôpital où les élèves soient initiés à la pratique ; 3° Obliger les maîtres à suivre un ordre fixe et déterminé dans le cours des études. […] Pour initier les étudiants à la pratique de la médecine, on établira dans un hôpital adjacent à l’école, deux salles chacune de vingt-cinq lits, l’une de ces salles destinée aux maladies aiguës, l’autre aux maladies chroniques. […] Comme il serait difficile que pendant la durée d’un cours d’une ou de deux années il se présentât à l’art des exemples de maladies de toutes les espèces, indépendamment de ces leçons, chacun des deux professeurs en donnera dans l’école sur toutes celles dont les hommes peuvent être attaqués. […] La sixième, à ces différents cours ils joindront les leçons du professeur de pratique qui traitera des maladies aiguës, écoutant ce professeur à l’école et le suivant à l’hôpital.

168. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXXVI » pp. 147-152

On craint en effet dans cette minorité si puissante que, pour peu qu’on accorde au clergé cette seule petite faculté de former jusqu’au bout dans ses écoles des élèves aptes à subir l’examen du baccalauréat, il ne fasse à l’instant une trop vive et trop redoutable concurrence aux colléges de l’Université. Le clergé peut donner l’instruction à très-bas prix ; il a dans ses écoles et petits séminaires des professeurs qu’il paye peu, si encore il les paye ; il reçoit volontiers gratis les enfants pauvres pour les tirer à lui. […] Je crois qu’il serait injuste d’imputer le scepticisme réel aux principaux éclectiques de l’école : ils ont sur deux ou trois points des convictions, des principes ; ils ont foi intellectuellement à la liberté humaine et au spiritualisme de l’âme ; mais, à part ces quelques points, le reste est court et le symbole intérieur pourrait sembler bien flottant.

169. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Taraval » pp. 282-283

Il n’a pas assez regardé les grands maîtres de l’école d’Italie ; il a rapporté de Rome le goût, la négligence et la manière de Boucher qu’il y avait portés. […] Mais vous devriez bien conseiller à ces souverains avec lesquels vous avez l’honneur de correspondre, et qui ont à cœur la naissance et le progrès des beaux-arts dans leur empire, de fonder une école à Paris d’où les élèves passeraient ensuite à une seconde école fondée à Rome.

170. (1925) Dissociations

Quand donc enseignera-t-on dans les écoles la méthode préservatrice de la crédulité ? […] Mais le commerce n’a jamais voulu entendre parler des produits de cette école. […] La meilleure école, quelle que ‘soit la carrière, sera toujours l’apprentissage. […] De quelle école sortait Du Guesclin et de quelle école sortait Jean-Bart ? […] À quelle école Rembrandt ou Titien avaient-ils appris leur métier ?

171. (1840) Kant et sa philosophie. Revue des Deux Mondes

Antérieurement aux universités, de grandes écoles florissaient de toutes parts en Allemagne, à Fulde, à Mayence, à Ratisbonne, et surtout à Cologne. […] D’un autre côté, Kant était de son siècle, et il redoutait, presque à l’égal du sensualisme, les conclusions, selon lui hasardées, de la métaphysique des écoles. […] C’était un très gros volume, composé à la manière de l’école de Wolf, avec une grande régularité, mais avec un tel luxe de divisions et de subdivisions, que la pensée fondamentale se perdait dans le circuit de ses longs développemens. […] Il est indifférent à la philosophie des écoles ; il ne le serait peut-être pas à une philosophie nouvelle qui s’établirait sur le fondement de la critique. […] Par là se trouve changée la face de la métaphysique, et deux écoles rivales sont à la fois frappées du même coup et convaincues d’un procédé également vicieux, d’un point de départ également hypothétique.

172. (1868) Curiosités esthétiques « I. Salon de 1845 » pp. 1-76

Plusieurs de ces compositions ont, comme nous l’avons dit, une tournure très-italienne — et ce mélange de l’esprit des vieilles et grandes écoles avec l’esprit de M.  […] — Du reste il a toujours eu à son service un talent de facture ferme et solide, en même temps que très-facile, qui lui donne dans l’école moderne une place honorable et presque égale à celle de Guerchin et des Carrache, dans les commencements de la décadence italienne. […] Autres temps, autres mœurs ; autres modes, autres écoles. […] Rémond Jeune école de dix-huit cent vingt. […] Nous sommes d’autant plus fier de notre avis, que nous le savons partagé par un des grands peintres de l’école moderne.

173. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. NISARD. » pp. 328-357

Hugo ou de cette école. […] Le rôle de critique officiel de l’école romantique n’était plus à tenir, nous l’avons dit, l’école, à proprement parler, se trouvant dissoute ; et M. […] Nisard, après être entré dans son sujet sans trop de parti-pris peut-être, et avec l’idée de peindre surtout les mœurs romaines par les poëtes, est vite arrivé à concevoir que ce cadre était tout naturellement ouvert à une protestation motivée contre le goût et les prétentions d’une école qu’il craignait d’avoir d’abord servie, et qu’il jugeait sage de répudier. […] Nisard n’évite donc pas plus d’un défaut de l’école, tout en s’élevant contre les écoles. […] Sa position est allée s’étendant de jour en jour : député, directeur au ministère de l’Instruction publique, maître de conférences à l’École normale et, en dernier lieu, professeur au Collége de France, il a pu suffire à tant d’emplois divers.

174. (1899) Le roman populaire pp. 77-112

S’il n’y avait pas la vie qui fait l’école, à sa manière, et qui détruit souvent la leçon du romancier ; s’il n’y avait pas un peu de catéchisme, dont on se rappelle encore les questions quand les réponses sont oubliées ; s’il ne restait pas, dans l’air et la lumière de ce pays, un peu de sens commun qu’on respire malgré soi, que deviendrait un peuple enseigné de la sorte ? […] Or, il ne me semble pas possible de soutenir que l’œuvre de l’école naturaliste, en général, a relevé le niveau moral du monde, que les âmes y ont pris une force, une pureté, une résolution de patience ou d’énergie sereine et tranquille, la seule qui mène loin. […] Une école, nombreuse et forte, prétend que la littérature et l’art s’adressent et s’adressent nécessairement à une élite de l’humanité. […] Quand un homme écrit en vue d’un public déterminé, il s’asservit inconsciemment à lui ; il en prend les préjugés, les goûts, le langage, les travers, il se condamne à évoluer dans un certain ordre de sentiments et d’idées qui sont ceux d’une coterie, d’une école et d’une mode. […] On peut souhaiter surtout que des hommes nouveaux, sur qui n’aura pas pesé le joug des écoles anciennes, comprennent la mission très belle qui s’offre à eux.

175. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre IV. L’heure présente (1874) — Chapitre unique. La littérature qui se fait »

L’école de M.  […] Jules Lemaître960 a eu la même fortune que Renan : il a passé par le séminaire ; et puis, il a traversé l’École Normale. […] Sarcey a fini par ne plus voir que la technique, et certaines techniques, celle de quelques écoles françaises, celles de Scribe et de M.  […] Là, plus d’école, ce qui n’est pas un mal ; chacun va à son idéal, selon sa nature, par ses procédés. […] Brunetière (né en 1849), maître de conférences à l’École normale supérieure, directeur de la Revue des Deux Mondes.

176. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse psychologique »

Ils empruntent en effet à celui dont ils sont les disciples leurs moyens d’expressions, les émotions dont ils jouent et il semblerait qu’appliquée ainsi à des doubles d’autrui qui peuvent être cependant des peintres éminents, comme les maîtres secondaires des écoles italiennes, de grands poètes, comme le romantique Swinburne, de grands romanciers, comme M.  […] Lombroso [Cesare Lombroso (1835-1909), aliéniste, grande figure de l’école criminologique italienne, tenant d’une sociobiologie radicale aboutissant à la théorie du « criminel-né », venait de voir publier son Homme de génie (1877) en version française (Alcan, 1889). […] Sur cette vaste et complexe question de l’hypnose, qui connut un regain d’actualité à l’époque de la querelle entre l’Ecole de Nancy et l’Ecole de la Salpêtrière, voir notamment J. […] C’est contre la méthode de « l’introspection », ou « méthode subjective », mise en avant par Jouffroy et l’école spiritualiste, que la psychologie expérimentale, descriptive et explicative, s’est construite, en Angleterre (l’école associationniste), en Allemagne (Wundt), et en France (les Idéologues, puis Taine, et Ribot).

177. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Évolution de la critique »

Signalons que la formule « évolution de la critique » servira de titre à une série de cours professés à l’Ecole Normale Supérieure par Ferdinand Brunetière durant l’hiver 1889, soit très peu de temps après la parution du livre d’Émile Hennequin. […] Edmond Schérer (1815-1889) : Pasteur réformé, professeur d’exégèse à l’École évangélique de Genève (1845-1850), ce critique prolixe, commentateur de la vie religieuse (Esquisse d’une théorie de l’Eglise chrétienne, 1845) et politique (La Démocratie et la France, 1883) de son temps, fit aussi une carrière politique : il fut élu député de Seine-et-Oise en 1871, puis sénateur en 1875. […] Émile Deschanel (1819-1904) : professeur, journaliste, écrivain et homme politique, cet helléniste enseigna la littérature grecque à l’École normale supérieure, puis au Collège de France. […] Grand lecteur de Renan, Taine, Heine et Ibsen, introducteur de la pensée nietzschéenne au Danemark, présentée comme un « radicalisme aristocratique », il fut aussi l’auteur d’un texte sur le romantisme, rapidement traduit en français : L’École romantique en France, A.  […] Matthew Arnold (1822-1888) : fils du Docteur Thomas Arnold, proviseur de la Rugby School, poète, essayiste, critique littéraire, traducteur, défenseur de l’hellénisme, pédagogue, inspecteur des écoles, Arnold a notamment publié des réflexions sur la littérature classique, issues de cours donnés à Oxford (On Translating Homer, 1861), et un essai dans lequel il analyse la place des humanités dans la société victorienne (Culture and Anarchy, 1869).

178. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — I » pp. 143-149

  L’abbé de Pons, né en 1683, avait pour père le sieur de Pons d’Annonville, d’une noble famille de Champagne et chevalier d’honneur du présidial de Chaumont (sur Marne) ; il naquit à Marly, chez son oncle qui en était alors seigneur, et de qui le roi ne tarda pas à l’acquérir, « fit ses premières études au collège des jésuites à Chaumont, puis vint à Paris et entra au séminaire de Saint-Magloire, d’où il suivit l’école de Sorbonne : « Il était bon humaniste, nous dit-on ; il possédait les principes de la théologie ; mais surtout il était grand métaphysicien, dans le sens le plus étendu qu’on donne à présent (1738) à ce terme. […] Il y avait alors deux cafés qui étaient leur lieu de rendez-vous : celui de Procope, en face de la Comédie, et celui de Gradot, sur le quai de l’École. […] L’abbé Prévost y insiste et le discute, au sujet même de l’abbé de Pons : Je ne sais, dit-il22, par quel préjugé on s’est persuadé depuis quelque temps que les cafés sont une mauvaise école pour l’esprit et pour le goût. […] Je réponds, dans les termes d’un bon juge, que toute assemblée publique où les bienséances sont observées est une école utile… Il continue dans ce sens cette apologie des cafés.

179. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les petites revues » pp. 48-62

Malgré quelques singes inqualifiables, l’école actuelle, celle du Symbole, compte quelques suprêmes artistes d’une valeur superbe et qui écrivirent les vers les plus exquis et les plus délicieux que l’on ait vus… M.  […] … L’école du vrai dans le roman français ne semble pas avoir achevé son évolution… et je ne dis pas le vrai photographique et plat, mais le vrai suggestif qui fait penser, — difficulté aussi grande au moins que l’invention du symbole. […] C’est là — et là seulement — qu’il peut espérer quelques années d’existence à l’état d’école. […] Bureaux : 41, rue des Écoles.

180. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

L’École des chartes est une forte école, comme l’École normale, comme l’École polytechnique : c’est aussi une école jalouse. […] Guessard, professeur à l’École des chartes92. […] Pourquoi substituer des combinaisons d’école ou de cabinet à l’ensemble et au mouvement naturel des choses ? […] Voir la Bibliothèque de l’École des chartes, t.  […] L’École d’administration, malgré son utilité réelle, fut licenciée sous le ministère de M. de Falloux.

181. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Malherbe »

Il en est ainsi aujourd’hui d’un grand nombre de sujets, grâce à l’organisation des Écoles et aussi au développement de la presse périodique. […] Havet l’a dû faire également à l’École normale. […] Ronsard et son école paraissent : Renaissance ou réaction, c’est tout un ; nouveau recommencement à de nouveaux frais, entière rupture ; mépris absolu de l’école et de toutes les écoles qui ont précédé. […] On trouve en lui cette souveraine indifférence qui permet aux chefs d’école de conduire de haut leur art. […] Dans la chambre de son hôtel garni, il tenait avec les quelques poëtes, ses disciples et sectateurs, école et académie de grammaire autant que de poésie.

182. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bergerat, Émile (1845-1923) »

. — Le Maître d’école (1870). — Poèmes de la guerre (1871). — Père et mari, drame en trois actes (1871). — Ange Bosari, drame en trois actes, avec Armand Silvestre (1873). — Séparés de corps, comédie en un acte (1873). — Théophile Gautier, entretiens, souvenirs et correspondances (1879). — Le Nom, comédie en cinq actes (1883) […] Entre temps, pendant les vacances, Sarcey, frais émoulu de l’École normale, lui donna des répétitions. […] De ce nombre, il convient de citer les Cuirassiers de Reischoffen et le Maître d’école, ce dernier ouvrage surtout, dont un autre poète a dit qu’il était « le plus beau cri de douleur qu’ait poussé la patrie française pendant son martyre de 1870 ».

183. (1887) La vérité sur l’école décadente pp. 1-16

Un mot d’explication J’avais espéré, après la ridicule campagne de presse que subirent — et dont profitèrent, peut-être — mes amis intellectuels les jeunes écrivains, j’avais espéré, dis-je, que de nouvelles « actualités » détourneraient la veine des chroniqueurs et laisseraient aux Laborieux un peu de silence et d’ombre pour parfaire de nouveaux et plus définitifs ouvrages ; J’avais compté sans l’éhontée soif de réclame qui pousse les stériles et les impuissants : Déjà le Traité du Verbe — pétard qui fit trop long feu — avait émotionné le public en 86 ; la fin de 87 voit éclore une brochure d’adéquate valeur, L’École décadente, mais aux visées documentaires les plus dangereusement fausses et qui ont surpris la bonne foi de beaucoup. […] C’est de cette imprimerie de Lutèce que sortirent également les premiers volumes de la nouvelle « École » ( !)  […] Ce « Chef d’École » — rôle ou d’ailleurs l’appelait la qualité d’aîné de sa petite bande (il a quelque 30 ans) — n’est ni le plus fécond ni le plus original de ces poètes, néanmoins l’accent tout particulier de tel de ses poèmes, les qualités de sonorité et de coloris qui distinguent son style font de ses œuvres des livres de bibliothèque.

184. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Jouffroy »

Reçu élève de l’École Normale par l’inspecteur-général, M.  […] Ses premiers essais à l’École attestaient une lecture immense, et particulièrement des études historiques très-nourries. Un grand mouvement d’émulation animait alors l’intérieur de l’École ; les élèves provinciaux, entrés l’année précédente, MM.  […] A partir de 1816, il devint maître de conférences à l’École, et fut en même temps attaché au collège Bourbon jusqu’en 1822, époque où M. Corbière, qui avait brisé l’École, le destitua aussi de ses fonctions au collège.

185. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Cromwell » (1827) »

Les écoles payennes marchaient à tâtons dans la nuit, s’attachant aux mensonges comme aux vérités dans leur route de hasard. […] Les critiques de l’école scolastique placent leurs poëtes dans une singulière position. […] Comme dit Charles Nodier, après l’école d’Athènes, l’école d’Alexandrie. […] d’une prétendue école d’élégance et de bon goût qui a flori récemment. […] Au lieu d’une individualité, comme celle dont le drame abstrait de la vieille école se contente, on en aura vingt, quarante, cinquante, que sais-je ?

186. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « VI. Jules Simon »

Gens de même école, de même étude, de même doctrine chétive, car une doctrine doit être une affirmation, sous peine de maigreur, — complices dans le travail d’un même dictionnaire, ces deux Arcadiens, — Arcades, ambo , — avaient bien des côtés fraternels. […] Simon, lorsqu’il il faisait son cours sur l’école d’Alexandrie. […] Ils jouèrent, plus ou moins correctement, ces Arcadiens, de la serinette de l’école. […] Car il y a en ce moment, l’école des humbles en philosophie, et ce sont ceux-là qui, comme M. 

187. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. Joubert »

Il portait dans la critique non écrite, mais parlée, à cette fin du xviiie  siècle, quelque chose de l’école première d’Athènes ; l’abbé Arnaud ne lui suffisait pas et lui semblait malgré tout son esprit et son savoir en contre-sens perpétuel avec les anciens. […] Le chapitre si remarquable de ses Pensées, intitulé Politique, nous le montre revenu à l’autre pôle, c’est-à-dire à l’école monarchique, à l’école de ceux qu’il appelle les sages : « Liberté ! […] « Mais, pour plaire aux sages et pour avoir la perfection, il faut que l’unité ait pour limites celles de sa juste étendue, que ses limites viennent d’elle ; ils la veulent éminente pleine, semblable à un disque et non pas semblable à un point. » En songeant à ses erreurs, à ce qu’il croyait tel, il ne s’irritait pas ; sa bienveillance pour l’humanité n’avait pas souffert : « Philanthropie et repentir, c’est ma devise. » Trompé par une ressemblance de nom, nous avons d’abord cru et dit que, comme administrateur du département de la Seine, il contribua à la formation des Écoles centrales  ; nous avions sous les yeux un discours qu’un M. Joubert prononça à une rentrée solennelle de ces écoles en l’an V : ce n’était pas le nôtre. […] La plupart mettent leurs soins à écrire de telle sorte, qu’on les lise sans obstacle et sans difficulté, et qu’on ne puisse en aucune manière se souvenir de ce qu’ils ont dit ; leurs phrases amusent la voix, l’oreille, l’attention même, et ne laissent rien après elles ; elles flattent, elles passent comme un son qui sort d’un papier qu’on a feuilleté. » Ceci s’adresse en arrière à l’école de La Harpe, au Voltaire délayé, et, en général, le péril n’est pas aujourd’hui de tomber dans ce coulant.

188. (1887) Discours et conférences « Rapport sur les prix de vertu lu dans la séance publique annuelle de l’Académie française »

À Condrieu, le souvenir de ses écoles du dimanche et surtout des promenades où elle menait ses élèves est resté comme une légende. […] « L’enfant de feu », comme l’appelle madame Gros, était dans l’école un véritable fléau, par l’abus qu’il faisait de sa force sur ses camarades. […] Le dimanche suivant, pour obtenir la faveur d’être placé à côté de la rose, il vint à l’école en costume propre : lui-même avait lavé sa jaquette dans le Rhône de grand malin. […] Ceux qui se marient envoient leurs frères à madame Gros et se font les recruteurs de l’école. […] Deux frères de cette bande se relayaient pour venir à l’école à tour de rôle.

189. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre I. Shakespeare — Son génie »

Ce sont là les formules de l’école ; mais c’est la grande question du contraste dans l’art vue par le petit côté. […] Une certaine école, dite « sérieuse », a arboré de nos jours ce programme de poésie : sobriété. […] Un vrai critique de l’école sobre, c’est ce concierge d’un jardin qui, à cette question : Avez-vous des rossignols dans vos arbres ? […] Un autre, plus professeur encore, disait ce mot, resté célèbre à l’École normale : Je rejette Juvénal au fumier romantique. […] Cette école met sous clef les passions, les sentiments, le cœur humain, la réalité, l’idéal, la vie.

190. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Delille »

Où donc est la victoire, peut-on dire, et qu’avez-vous produit, vous, École poétique nouvelle, qui soit si supérieur et si à l’abri d’un revers ? […] Ainsi les deux plus grands poëtes que nous ayons encore sont, avec un seul intermédiaire, de l’école de Racine et de Boileau. Ils sont chefs d’école à leur tour. […] Le 15 ventôse, sa présence était accueillie aux Écoles normales avec des applaudissements réitérés. […] Delille et son école en étaient ainsi venus à accoupler deux à deux les alexandrins.

191. (1875) Premiers lundis. Tome III « Du point de départ et des origines de la langue et de la littérature française »

Les écoles d’Autun, de Trêves, de Reims, de Besançon, de Toulouse (j’ai déjà nommé celles de Bordeaux), sont alors célèbres. […] A cette école, les paysans mêmes des Gaules apprirent presque partout à parler, à écorcher du moins le latin. […] Sainte Beuve dans la Revue contemporaine, avait été le texte d’une conférence à l’École normale. […] Guessard dans la Bibliothèque de l’Ecole des Chartes, t.  […] Guessard dans la Bibliothèque de l’École des Chartes, 2e série, t. 

192. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — I » pp. 57-75

Depuis vingt-sept ans déjà que j’ai publié un choix des poésies de Ronsard (1828) joint à un Tableau historique de son école, dans lequel j’essayais de remettre en lumière et en honneur un côté du moins de son entreprise, je me suis en général abstenu d’en parler. […] Gandar, ancien élève de l’École d’Athènes, de faire de ce poète le sujet d’une thèse en Sorbonne (car telle est l’origine de son livre), et d’y soutenir que Ronsard méritait plus encore que n’avaient réclamé pour lui ceux-mêmes qui avaient paru aller trop loin. […] En même temps, une jeune école de poètes cherchait de toutes parts des veines nouvelles. […] Il est aisé aujourd’hui à un ancien élève de l’École normale qui a de plus couronné son éducation classique à l’École d’Athènes, et qui a parcouru avec méthode pendant des années le cercle complet des lectures tant latines que grecques, de venir indiquer par où pouvait pécher une tentative d’imitation et un retour quelconque vers l’antique, et de relever les témérités ou les inexpériences. Nos poètes de 1827 n’avaient pas fait, comme Goethe, leurs études dans des universités allemandes d’où l’on sortait en emportant L’Odyssée dans ses promenades ; comme Byron ou les lakistes, ils n’avaient pas été formés dans des écoles où l’on finit par lire les chœurs des tragiques grecs en se jouant.

193. (1898) Introduction aux études historiques pp. 17-281

L’enseignement des « sciences auxiliaires » et des moyens techniques d’investigation n’était alors organisé que pour l’histoire (française) du moyen âge, et dans une école spéciale, l’École des chartes. […] Ce lien, appelé parfois consensus, l’école allemande (Savigny, Niebuhr) l’a appelé Zusammenhang. […] C’est la théorie du développement (Entwickelung) des usages et des institutions ; lancée en Allemagne par l’école « historique », elle a dominé toutes les histoires spéciales. […] En comparant les évolutions des différentes espèces de faits dans une même société, l’école « historique » avait été amenée à constater la solidarité (Zusammenhang)217. […] Il y avait des chaires d’histoire dans plusieurs établissements, de types divers : au Collège de France, dans les Facultés des Lettres, et dans des écoles spéciales », telles que l’École normale supérieure et l’École des chartes.

194. (1767) Salon de 1767 « Peintures — [autres peintres] » pp. 317-320

[autres peintres] Michel Van Loo, directeur de l’école. […] Sans contredit le premier peintre de l’école pour le technique, s’entend ; pour l’idéal et la poésie, c’est autre chose. […] Avec tout cela je crois que l’école a beaucoup déchu et qu’elle déchera davantage.

195. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre V. L’antinomie esthétique » pp. 109-129

Quant à l’intolérance proprement esthétique, elle ne se rencontre guère que dans les écoles artistiques et littéraires, les chapelles, les cénacles qui décernent aux artistes amis ou dissidents des brevets de talent ou de sottise. […] La part de plus en plus grande faite à l’éducation, à l’instruction et à l’imitation, la spécialisation croissante des procédés et des aptitudes, la nécessité croissante d’un apprentissage laborieux, les exigences d’une technique artistique minutieuse, les disciplines compliquées et les raffinements voulus des nouvelles écoles poétiques et artistiques sont autant de barrières à l’essor de l’imagination, autant d’obstacles à la spontanéité de l’inspiration. […] Toute œuvre d’art est intéressante et peut être belle, du moment qu’elle est le commentaire sincère, ému, vivant, d’une individualité qui ose être elle-même. — Les questions d’écoles sont ici secondaires. Ce qui est intéressant, ce ne sont pas des différences d’écoles, mais des différences d’âmes. […] Voir ce que dit Huysmans de l’école naturaliste et du roman en général (Préface de À Rebours, p. 

196. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Conclusions »

Conclusions 1° Une école littéraire qui se réclame des procédés d’investigation scientifique — et en particulier de l’observation médicale — tombe sous le coup d’une expertise médico-littéraire. Cette expertise, tentée par nous sur l’école naturaliste, a donné les résultats suivants : I.

197. (1890) L’avenir de la science « VIII » p. 200

Que l’on prenne, par exemple, l’école d’Alexandrie ; à part quelques spéculations philosophiques et théurgiques, tous les travaux de cette école, ceux-mêmes qui ne rentrent pas directement dans la philologie, ne sont-ils pas empreints d’un même esprit, qu’on peut appeler philologique, esprit qu’elle porte même dans la poésie et la philosophie ? […] J’affirme, pour ma part, qu’il n’est aucun de ces ouvrages où je n’aie puisé plus de choses philosophiques que dans toute la collection de Descartes et de son école. […] Il faut renoncer définitivement à la tentative de la vieille école, de construire la théorie des choses par le jeu des formules vides de l’esprit, à peu près comme si, en faisant aller la manivelle d’un tisserand sans y mettre du fil, on prétendait faire de la toile, ou qu’on crût obtenir de la farine en faisant tourner un moulin sans y mettre du blé. […] La philologie n’est pas chez nous, comme dans l’école d’Alexandrie, une simple curiosité d’érudit ; c’est une science organisée, ayant un but sérieux et élevé ; c’est la science des produits de l’esprit humain. […] Dans le Traité du Sublime lui-même, c’est-à-dire dans la meilleure œuvre critique de l’antiquité, œuvre que l’on peut comparer aux productions de l’école française du XVIIIe siècle, que d’artificiel, que de puérilités 80 !

198. (1881) La psychologie anglaise contemporaine «  M. Georges Lewes — Chapitre I : L’histoire de la philosophie »

L’école de la sensation a grandement obscurci la question par sa conception antiscientifique de la table rase : l’esprit n’est pas un miroir qui réfléchit passivement les objets. L’école de l’à priori commet l’erreur contraire, en considérant la conscience comme une pure spontanéité, portant en elle et d’avance des lois organisées et dérivées d’une source supra-sensible. […] Peut-être quelques philosophes des écoles adverses trouveront-ils qu’il tire un peu trop à lui ces vieux textes que leur élasticité rend commodes. […] L’École écossaise228 est sommairement traitée : quoique sa psychologie contienne beaucoup de choses qu’on y peut étudier, elle est entièrement morte comme doctrine. […] Ou sait que Stuart Mill a vivement critiqué l’omission de la psychologie dans la classification des sciences telle qu’elle est admise par l’école positive.

199. (1863) Le réalisme épique dans le roman pp. 840-860

L’école réaliste par exemple, dont un roman nouveau vient remettre en cause les étranges prétentions, cette école assez bruyante, et qui proclame si fièrement son indépendance, sait-elle bien d’où elle vient ? […] L’école qui semblait se former à la suite de ce scandale devait répugner aussi à une âme quelque peu fière. […] L’école qui a honoré le début de notre siècle avait eu les plus hautes ambitions littéraires, et l’épopée historique n’avait pas effrayé son ardeur. […] Flaubert prétendit concilier les aspirations épiques de cette école avec nos tendances nouvelles. […] C’était l’esprit le plus ouvert à toutes les nouveautés, et de plus l’école dont vous prenez le nom le reconnaît pour son chef ; il vous est impossible de récuser un tel juge.

200. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « II. M. Capefigue » pp. 9-45

Et justement pour cette raison et parce qu’ils s’arrêtent à temps pour rester littéraires, c’est par eux, tout naturellement, que nous ouvrirons cette Revue des diverses écoles historiques du xixe  siècle, ce grand corrupteur par l’Histoire. Écoles, du reste, est bien le mot, car dans ce pays de moutons de Dindenaut, tout historien a derrière soi son imitateur et son écolâtre. […] L’École historique à laquelle s’est laissé entraîner M. Capefigue, cette école qui nous bâtit aujourd’hui le Roi Voltaire, qui nous a donné dernièrement les Dédaignés de M.  […] Légère, spirituelle, — quand elle l’est, — curieuse du vice autant que du bric-à-brac de l’époque dont elle est affolée, parce que ce bric-à-brac profané l’a fait penser au vice dont il semble porter l’empreinte, cette école historique enfantine, mais gâtée, nous l’avons dit, n’est pas et ne saurait être, à cause même de sa frivolité, la plus dangereuse des écoles d’histoire, vouées à la glorification du xviiie  siècle.

201. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XXI. Le littérateur chez les peintres » pp. 269-282

Mais chez Boussod et Valadon, chez Le Barc de Bouteville, chez Vollard, chez Bing, à l’École des Beaux-Arts, on a pu voir ces mois passés des séries d’expositions personnelles ou partielles : de Degas, de Pissarro, de Meissonnier, de Toulouse-Lautrec, de Sisley, des peintres symbolistes, etc. […] Roybet, Chaperon et Jambon auraient fixé des décors le long des murs, représentant des tableaux de toute grandeur, de tous sujets et de toute école, avec leurs cadres, et leurs intervalles : le tout dûment brossé et marouflé. […] Le jury d’admission n’a pas à formuler des préférences, à encourager telle école. […] Or, entre ce qu’en gros on appelle les modernes, il y a déjà des écoles à bien distinguer.

202. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. J. Autran. Laboureurs et Soldats, — Milianah. »

Seulement il y a près de lui et autour de lui des Écoles qui le vantent et qui lui assignent le rang difficile à reprendre lorsqu’on l’a donné à un homme ou qu’on a souffert qu’il le prît. […] Présentement nous descendons l’escalier des Écoles. Il y a l’École du bon sens, et ce n’est pas la pire ; il y a l’École de la vulgarité, si chère aux esprits égalitaires de cette époque de démocratie intellectuelle.

203. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XII. »

. — École stoïque. […] Lui-même, toutefois, ne parut jamais favoriser ces jeux, ancienne et rude école de la liberté grecque. […] Il y eut des écoles et des sectes, à défaut de patrie. […] C’est un demi-siècle après Alexandre, à travers les dominations tyranniques issues de sa grandeur, qu’un des fondateurs de cette école stoïque, sanctuaire de l’indépendance humaine survivant à la liberté, le philosophe Cléanthe, résumait son culte et sa foi dans un hymne au Dieu suprême.

204. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Dédicaces »

  À Monsieur le Docteur BOURRU Directeur du Service de Santé de la Marine, Directeur de l’École principale du Service de Santé, Officier de la Légion d’honneur, Officier de l’Instruction publique.   À Monsieur le Docteur CHEVALLIER Médecin en chef de la Marine, Sous-Directeur de l’École principale du Service de Santé, Chevalier de la Légion d’honneur.

205. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vérola, Paul (1863-1931) »

. — L’École de l’idéal, trois actes, en vers (1890). — Rama, trois actes, en vers (1898). […] Maints passages de l’École de l’idéal et la plupart des poèmes des Horizons m’avaient déjà incité à dire, ici et ailleurs, que la langue et le talent de M. 

206. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — I. Faculté des arts. Premier cours d’études. » pp. 453-488

Un enfant ne peut guère entrer trop jeune dans les petites écoles. Il n’en est pas ainsi des écoles de l’université où il restera plus ou moins de temps, selon sa capacité naturelle et ses progrès. […] Le même auteur a publié aussi des Eléments d’algèbre qu’on enseigne dans nos écoles. […] L’Abrégé de l’Histoire naturelle fait par l’auteur même, M. de Buffon, est encore trop long pour les écoles. […] Mais accordons qu’au sortir des écoles, les enfants possèdent les langues anciennes qu’on leur a montrées : que deviennent ces enfants ?

207. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre I. Polémistes et orateurs, 1815-1851 »

Dans les sciences politiques et sociales, Saint-Simon et l’école saint-simonienne restent également en dehors de notre étude, avec toutes les sectes communistes, à l’extrémité seulement desquelles le capricieux hasard a placé un beau tempérament littéraire, dans le théoricien de l’anarchie, P. […] Inventeur en théorie politique comme en philosophie spéculative, il était chef d’Ecole à la Chambre, et ses élèves s’appelaient les Doctrinaires, d’un mot qui peint à merveille leur esprit commun. De cette école sortirent les principaux hommes d’État de l’orléanisme. […] Il combattit l’école de Coudillac et le sensualisme, et suivit Reid et les Ecossais. […] Cousin (1792-1867), successeur de Royer-Collard à l’Ecole normale, et suppléant du même à la Sorbonne (1815), enseigna d’abord la philosophie écossaise ; puis il découvrit l’Allemagne, qu’il visita en 1817 et 1818, se liant avec Hegel, Jacobi et Shelling.

208. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « JASMIN. » pp. 64-86

Reboul est un poëte français, de l’école des Méditations ; il écrit et chante en notre français classique avec pureté, harmonie ; son originalité consiste bien plutôt dans le contraste de ses écrits avec sa profession, que dans le caractère même de sa poésie. […] Au milieu de ses courses au bois, de ses batailles autour des feux de la Saint-Jean, de ses escapades dans les jardins ravagés, il avait ses tristesses ; le mot d’école, prononcé devant lui, le rendait muet ; il aurait voulu y aller et s’instruire ; cette idée confuse lui faisait mal quand Sa mère qui filait, le regardant d’un air de tristesse, parlait tout bas d’école à son grand-père. […] la mère accourt comme une folle et crie : « A l’école ! à l’école, mon fils !  […] Jasmin, par la façon dont il travaille ses vers, par son soin de la composition et ses scrupules de style, est véritablement de l’école de Boileau et d’Horace, beaucoup plus que tel de nos grands poëtes contemporains qui écrivent en français.

209. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DISCOURS DE RÉCEPTION A L’ACADÉMIE FRANÇAISE, Prononcé le 27 février 1845, en venant prendre séance à la place de M. Casimir Delavigne. » pp. 169-192

Il y a plus de force qu’il ne semble dans cette tenue constante de caractère, de méthode et d’école, au milieu d’une époque si diversement agitée. […] A relire plus froidement aujourd’hui cette première moitié de son théâtre, on pourrait remarquer que, s’il se montre évidemment de la postérité de Racine par les soins achevés du style, il tiendrait plutôt de l’école dramatique de Voltaire par certaines préoccupations philosophiques et certaines allusions aux circonstances. […] L’École des vieillards fut un grand moment dans les fastes dramatiques d’alors. […] On me pardonnera un détail de statistique, la statistique ici est parlante : les soixante-six premières représentations de l’Ecole des vieillards égalèrent ou surpassèrent même de quelque chose en recette les soixante-six premières du Mariage de Figaro. […] Nous autres critiques qui, à défaut d’ouvrages, nous faisons souvent des questions (car c’est notre devoir comme aussi notre plaisir), nous nous demandons, ou, pour parler plus simplement, Messieurs, je me suis demandé quelquefois : Que serait-il arrivé si un poëte dramatique éminent de cette école que vous m’accorderez la permission de ne pas définir, mais que j’appellerai franchement l’école classique, si, au moment du plus grand assaut contraire et jusqu’au plus fort d’un entraînement qu’on jugera comme on le voudra, mais qui certainement a eu lieu, si, dis-je, ce poëte dramatique, en possession jusque-là de la faveur publique, avait résisté plutôt que cédé, s’il n’en avait tiré occasion et motif que pour remonter davantage à ses sources à lui, et redoubler de netteté dans la couleur, de simplicité dans les moyens, d’unité dans l’action, attentif à creuser de plus en plus, pour nous les rendre grandioses, ennoblies et dans l’austère attitude tragique, les passions vraies de la nature humaine ; si ce poëte n’avait usé du changement d’alentour que pour se modifier, lui, en ce sens-là, en ce sens unique, de plus en plus classique (dans la franche acception du mot), je me le suis demandé souvent, que serait-il arrivé ?

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