Maintenant je puis me décider à vaincre certaines répugnances de ceux qui sont placés à la tête du mouvement de la société, soit pour attaquer les opinions nouvelles, soit pour les défendre. […] Enfin, pour tout réduire à la plus simple expression, les uns placent la raison des lois de la société dans la société même, et les autres dans l’homme. […] D’autres sont placés sur les limites des deux mondes, leur vue les embrasse tous les deux ; ils prêtent tour à tour l’appui d’une haute métaphysique aux idées anciennes et aux idées nouvelles. […] De là l’espèce de violence qu’ils mettent dans leurs attaques, et le dédain qu’ils ont pour les archéophiles, dédain souverainement injuste ; car les partisans des idées anciennes sont loin de manquer de lumières et de talents, et surtout ils sont loin de manquer de sincérité : leur conscience, pour la plupart, est placée si haut qu’il est impossible de l’atteindre.
Nous pouvons, autant qu’il nous plaira, placer au pied du trône du Souverain Arbitre les deux tonneaux du bien et du mal. […] Quant à ces dieux vagues que les anciens plaçaient dans les bois déserts et sur les sites agrestes, ils étaient d’un bel effet sans doute ; mais ils ne tenaient plus au système mythologique : l’esprit humain retombait ici dans la religion naturelle.
Ainsi, les ruines jettent une grande moralité au milieu des scènes de la nature ; quand elles sont placées dans un tableau, en vain on cherche à porter les yeux autre part : ils reviennent toujours s’attacher sur elles. […] Celui qui le plaça dans les cieux est le seul souverain dont l’empire ne connaisse point de ruines.
La Suzanne est placée à gauche sur le devant. […] De la manière dont il est placé, il a l’air d’un homme qu’on aurait serré entre deux planches.
J’ai même entendu dire à des personnes dignes de foi, que parmi le bas peuple de Rome, il s’étoit trouvé des hommes assez ennemis de la réputation de nos peintres françois pour déchirer les estampes gravées d’après Le Sueur, Le Brun, Mignard, Coypel et quelques autres peintres de notre nation, que les chartreux de cette ville ont placées avec des estampes gravées d’après des peintres italiens dans la gallerie qui regne sur le cloître du monastere. […] Or, ces tableaux qui nous sont toujours présens, et dont le rang est certain, dont le mérite est décidé, servent, s’il est permis de parler ainsi, de pieces de comparaison, qui donnent le moïen de juger sainement à quel point l’ouvrage nouveau qu’on expose sous nos yeux approche de la perfection où les autres peintres ont atteint, et dans quelle classe il est digne d’être placé. […] L’un monte d’un dégré toutes les années tandis que l’autre descend d’un dégré, et ces artisans se trouvent enfin placez à une telle distance, que le public désabusé s’étonne de les avoir vûs à côté l’un de l’autre.
Je ne parle pas de vingt autres causes qui la préparèrent ; mais je remarque que dès le premier siècle, la grandeur de l’empire, une puissance qui n’était limitée par rien, des fantaisies qui n’avaient de bornes que la puissance, des trésors qu’on ne pouvait parvenir à épuiser, même en abusant de tout, firent naître dans les princes je ne sais quel désir de l’extraordinaire qui fut une maladie de l’esprit autant que de l’âme, et qui voulait franchir en tout les bornes de la nature ; de là cette foule de figures colossales consacrées aux empereurs, la manie de Caligula de faire enlever de toutes les statues des dieux leur tête, pour y placer la sienne ; le palais d’or de Néron, où il avait englouti un quart de Rome, une partie des richesses du monde, et des campagnes, des forêts et des lacs ; la statue d’Adrien élevée sur un char attelé de quatre chevaux, et qui faite pour être placée au sommet d’un édifice, était d’une grandeur que nous avons peine à concevoir ; sa maison de campagne, dont les ruines seules aujourd’hui occupent dans leur circonférence plus de dix milles d’Italie, et où il avait fait imiter les situations, les bâtiments et les lieux les plus célèbres de l’univers ; enfin le palais de Dioclétien à Spalatro en Illyrie, édifice immense partagé par quatre rues, et dont chaque côté avait sept cents pieds de long. […] On s’étonne qu’après avoir goûté la douceur et les charmes du repos, il veuille bien se donner encore la peine de commander ; et l’on finit par prier sa divinité de vouloir bien, du faîte où elle est placée, veiller sur l’univers, et de sa tête céleste faire quelques signes, pour marquer aux choses humaines le cours de leur destinée.
Titon du Tillet à placer ce Poëte dans son Parnasse François. La ville de Toulouse, pleine d’admiration pour ses talens, & d’estime pour ses vertus, lui fit une pension pendant les vingt dernieres années de sa vie, &, lorsqu’il fut mort, plaça son buste dans le Capitole, à côté de celui du Poëte Maynard, son Compatriote.
Il posa son fardeau à terre puis, se débarrassant de sa flûte, il la ficha dans la paille de la toiture, là où il avait pour habitude de la placer. […] Avant qu’il revint, l’homme avait lié ensemble trois pilons à mil et les avait placés sous la couverture de façon à faire croire que c’était un homme qu’elle recouvrait.
Plutarque pensait évidemment comme moi, mais il plaçait le portrait après l’homme. […] Je crois donc que ces historiens antiques ou ces historiens routiniers modernes qui ont imité Plutarque en plaçant le portrait à la fin au lieu de le placer au commencement, se sont trompés de place dans leur système historique ; je le crois d’autant plus que ce n’est pas ainsi que procède la nature, cette grande logicienne, cette grande rhétoricienne de l’école de Dieu. […] Cette justice rémunératoire que Dieu a placée dans nos actes mêmes comme une conscience plus sainte que la fatalité des anciens ne se manifesta jamais avec plus d’évidence ; jamais la loi morale ne se rendit à elle-même un plus éclatant témoignage et ne se vengea plus impitoyablement. […] L’Assemblée constituante se serait bien gardée de placer aux frontières de la France les bornes de ses vérités et de renfermer l’âme sympathique de la Révolution française dans un étroit patriotisme. […] Quand on est placé si haut, on craint tout ébranlement, car on n’a qu’à perdre ou qu’à tomber.
Me placerai-je au point de vue matérialiste de la conscience-épiphénomène ? […] Le réalisme naïf fait de cet espace un milieu réel où les choses seraient en suspension ; le réalisme kantien y voit un milieu idéal où la multiplicité des sensations se coordonne ; mais pour l’un et pour l’autre ce milieu est donné d’abord, comme la condition nécessaire de ce qui vient s’y placer. […] C’est dans le passé que nous nous plaçons d’emblée. […] Placés au confluent de l’esprit et de la matière, désireux avant tout de les voir couler l’un dans l’autre, nous ne devions retenir de la spontanéité de l’intelligence que son point de jonction avec un mécanisme corporel. […] Mais pour comprendre le mécanisme de ces associations et surtout la sélection en apparence capricieuse qu’elles opèrent entre les souvenirs, il faut se placer tour à tour sur ces deux plans extrêmes que nous avons appelés le plan de l’action et le plan du rêve.
Alors d’idée naîtra pour ainsi dire toute placée, logée en un coin le l’œuvre, sans pouvoir être mise ailleurs, et comme aillée à la mesure et en la manière qu’il faut pour adhérer à ses voisines. […] L’ordre est ce qu’il y a de plus rare dans les opérations de l’esprit : quand l’ordre, la justesse, la force et la véhémence se trouvent réunis, le discours est parfait. » Ceux qui penseraient que le mérite de bien placer chaque pensée est un mérite purement négatif, se tromperaient. […] Ce qui, mal placé, est une niaiserie ou une platitude, peut-être, dans un autre lieu, une vue profonde et fertile en conséquences.
Je vois que ces soldats placés sur le fond qui tiennent la couverture levée feront une belle masse ; ils attendent sans doute que Pélopidas soit expiré pour la lui jetter sur le visage ; et je ne nie pas que cette idée ne soit simple et sublime. […] Elle regarde en coulisse, elle sourit malignement ; elle se lave les mains dans un bassin placé devant elle sur un trépied. […] Je ne sais de qui et placé je ne sais où.
On doit pourtant savoir gré à ceux qui travaillent à former notre esprit & notre raison ; mais il ne faut pas les placer sur le rang que nos grands Ecrivains occupent. […] Nous plaçons ce Chapitre immédiatement après les Poëtes françois, parce que les Ecrits que nous indiquons serviront à guider dans la lecture des productions poétiques de notre Parnasse.
Les tableaux plaisent, quoiqu’on ait présent à l’esprit qu’ils ne sont qu’une toille sur laquelle on a placé des couleurs avec art. […] Un curieux d’architecture n’examine une colonne, et il ne s’arrête sur aucune partie d’un palais, qu’après avoir donné le coup-d’oeil à toute la masse du bâtiment, qu’après avoir bien placé dans son imagination l’idée distincte de ce palais.
Lors, me tournant vers l’abbé : en bonne foi, lui dis-je, croyez-vous qu’un artiste intelligent eût pu se dispenser de placer ce nuage précisément où il est ? […] L’abbé, placé à côté de moi, s’extasiait à son ordinaire sur les charmes de la nature ; il avait répété cent fois l’épithète de beau, et je remarquais que cet éloge commun s’adressait à des objets tous divers. […] Cet homme placé devant sa table, enfermé dans son cabinet, peut combiner une infinité de quantités ; il n’a pas le sens commun dans la rue. […] Il y avait près d’une heure que nous marchions en silence à travers les détours d’une longue forêt qui nous dérobait à l’ardeur du soleil, lorsque tout à coup je me trouvai placé en face du paysage qui suit. […] Prêtres, placez vos autels, élevez vos édifices au fond des forêts.
Placée un peu plus à gauche, sur un tabouret, et vue par le dos, une amie penchée vers l’accouchée et la déterminant au sacrifice. […] J’ai dit que la scène placée dans un grenier où la misère aurait relégué un pauvre père, une pauvre mère nouvellement accouchée et réduite à abandonner son enfant, serait infiniment plus favorable au technique. […] Tout à fait à gauche, espèce de retraite ou d’enfoncement où l’on a placé des outils de laboureur.
Une petite dose de jugement ou de raison, ainsi que l’exprime Pierre Huber, entre souvent en jeu, même chez les animaux placés très bas dans l’échelle de la nature. […] S’il plaçait dans un hamac, achevé seulement jusqu’au premier tiers, une chenille qui eût déjà achevé son propre réseau jusqu’aux deux tiers, elle recommençait tout simplement à construire le second tiers. […] Les changements d’instincts peuvent être surtout rendus faciles, lorsque les mêmes espèces ont des instincts très différents à différentes époques de la vie, selon les saisons de l’année, ou lorsqu’elles se trouvent placées en des circonstances différentes. […] Je plaçai ensuite au même endroit un fragment de nid enlevé à une fourmilière de Formica flava, et, outre les nymphes qu’il contenait, quelques individus adultes y adhéraient encore. […] Tegetmeier, je plaçai entre deux rayons déjà construits d’une ruche une bande de cire épaisse, allongée et rectangulaire.
J’ai les cheveux fort bruns et très avantageusement placés ; le front un peu élevé, et d’une forme régulière ; les sourcils noirs et bien arqués ; les yeux à fleur de tête, grands, d’un bleu foncé, la prunelle petite, et les paupières noires ; mon nez, ni gros, ni fin, ni court, ni long, n’est point aquilin, et cependant contribue à me donner la physionomie d’un aigle. […] Aujourd’hui, par exemple, j’ai une robe de satin gris, parsemée de mouches couleur de rose… Placez une telle femme à son clavecin, chantant un air du Devin du village, ou bien mettez-la à sa table à écrire, ayant en face d’elle la collection rangée des Œuvres de Jean-Jacques et au-dessus le portrait de celui qui est le saint de son oratoire, et vous aurez vu Mme de La Tour. […] Mme de La Tour écrit un jour à Rousseau : « Si mon cœur n’était pas hors de la classe commune, je n’oserais m’avouer jusqu’à quel point je m’occupe de vous. » Ce témoignage qu’elle se rend est juste, et certes elle avait le cœur hautement placé. […] Ce n’était pas sa tête seulement qui s’était montée pour Rousseau ; elle l’aimait sincèrement, avec chaleur, avec déraison, avec ce dévouement d’une femme qui n’avait point eu jusque-là d’objet sur qui placer ses affections romanesques. […] Son amour était celui de l’idéale beauté, du fantôme auquel lui-même prêtait, vie et flamme : c’était ce fantôme seul, tiré de son sein, et formé d’un ardent nuage, qu’il aimait, qu’il embrassait sans cesse, à qui il donnait chaque matin ses baisers de feu, sur qui il plaçait, en les rassemblant, ses rares souvenirs de bonheur ; et quand il se présenta une femme réelle qui eut l’orgueil de lui montrer l’objet terrestre de son idéal et de lui dire : Je suis Julie, il ne daigna point la reconnaître ; il lui en voulut presque d’avoir espéré se substituer à l’objet du divin songe.
Les ancêtres du maréchal avaient servi sous le Grand Condé, et son trisaïeul avait été placé par le prince dans la charge de prévôt des bailliages du nord de la Bourgogne. […] Pour remplir cette tâche il fallait être placé sur la mine ennemie, et se dévouer à des chances terribles, et cela pendant plusieurs jours ». […] Il est fait général de brigade pour ce fait d’armes à vingt-quatre ans (11 juin 1798), et Napoléon, plus tard, placera dans ses armes le drapeau de Malte comme trophée. […] Après Marengo, Marmont est placé sous Brune dans la campagne d’hiver sur le Mincio (novembre 1800). […] Me fiant peu à sa docilité, je me déterminai à m’y rendre moi-même, et, après avoir jeté un dernier coup d’œil du haut de l’Arapiles sur l’ensemble des mouvements de l’armée ennemie, je venais de replier ma lunette et me mettais en marche pour joindre mon cheval, quand un seul coup de canon, tiré de l’armée anglaise, de la batterie de deux pièces que l’ennemi avait placée sur l’autre Arapiles (le plateau d’en face), me fracassa le bras et me fit deux larges et profondes blessures aux côtes et aux reins, et me mit ainsi hors de combat.
Au-dessous de la gloire dont l’éclat frappe le visage de la sainte, dans des nuages rougeâtres, l’artiste a placé deux groupes d’anges et de chérubins entre lesquels il y en a qui semblent se disputer l’honneur de porter la houlette de la bergère de Nanterre, petite idée gaie qui va mal avec la tristesse du sujet. […] On conçoit qu’un autre spectateur placé dans l’enfoncement du tableau, ferait le chemin opposé et qu’on ne commencerait à l’appercevoir qu’à l’endroit où sa hauteur surpasserait la hauteur verticale de l’escalier, qui va toujours en diminuant. […] C’est très-bien fait au peintre de l’avoir placé dans la demi-teinte. […] Ses figures sont placées sur trois lignes parallèles, en sorte qu’on pourrait dépecer son tableau en trois autres mauvais tableaux. […] Le tableau de Doyen est même très-vigoureusement colorié, mais il manque d’harmonie, et quoiqu’il soit chaud de toute part, on ne saurait le regarder longtemps sans être peiné, mais c’est principalement au groupe des six figures placées sur le massif que cette peine se fait sentir, c’est un grand papillotage insupportable.
Mais la vérité est que nous n’atteindrons jamais le passé si nous ne nous y plaçons pas d’emblée. […] En d’autres termes, plaçons-nous, dans la figure schématique que nous avons tracée (page 181), à ce point S qui correspondrait à la plus grande simplification possible de notre vie mentale. […] Plaçons-nous, en d’autres termes, sur cette base AB de la mémoire (page 181) où se dessinent dans leurs moindres détails tous les événements de notre vie écoulée. […] Mais ce ne sont là que deux limites extrêmes où le psychologue doit se placer tour à tour pour la commodité de l’étude, et qui, en fait, ne sont jamais atteintes. […] Des fils placés bout à bout et dont les extrémités se rapprochent sans doute quand le courant passe, voilà tout ce qu’on voit.
Parmi eux, et au premier rang, il convient de placer M. […] En second lieu, il ne convient pas de placer Marianna entre ses deux amants. […] Ponsard un habile écrivain, ils n’ont pas consenti à le placer au premier rang. […] Ponsard se plaçait dans une condition beaucoup plus difficile. […] Ponsard a placées dans la bouche du roi.
Racine a-t-il mis au jour une tragédie dont on n’ait pas imprimé une critique qui la rabaissoit au rang des pieces médiocres, et qui concluoit à placer l’auteur dans la classe de Boyer et de Pradon. […] Un peintre qui peint des coupoles et des voûtes d’église, ou qui fait de grands tableaux destinez pour être placez dans tous les lieux où les hommes ont coutume de se rassembler, est plûtôt connu pour ce qu’il est, que le peintre qui travaille à des tableaux de chevalet destinez pour être renfermez dans les appartemens des particuliers.
Charles Asselineau, qui a écrit d’une plume sobre et ferme la notice sur Furetière placée en tête de l’édition nouvelle, Charles Asselineau a plus que du goût littéraire, ce bon sens des petites choses ; il a aussi le bon sens des grandes, c’est-à-dire la virilité du bon sens. […] C’est un romancier qui a placé et élargi la comédie dans le roman, mais qui n’en est pas moins resté sérieusement attaché à la vérité de l’art et à la vérité sociale.
Le repas se faisait en commun sur le poêle, l’une placée d’un côté, l’autre de l’autre, et tous deux debout. […] La fenêtre était exactement ouverte et placée de même qu’au premier étage. […] Je demande, en second lieu, que le buste de Michel Lepelletier soit placé à côté de celui de Brutus, et que le président pose sur la tête de ce buste la couronne qu’il a placée sur la tête de Michel Lepelletier, au moment de sa pompe funèbre. » Cette proposition fut adoptée par l’assemblée. […] Ils y avaient placé leurs effigies, afin sans doute que les adorations des peuples s’arrêtassent à eux avant d’arriver jusqu’au sanctuaire. […] Mais à cet instant même, le major de la division Latouche arrive à Rome, chargé par Mackau, ministre à Naples, de faire placer les armes.
Il faut faire attention que les placer dans les voies de la nécessité, c’est y placer la société tout entière, prétention en même temps absurde et immorale. […] Je ne rappelle ce temps de notre histoire que pour avoir occasion de faire remarquer que nous étions loin d’être placés sous un gouvernement despotique, à l’époque même où ce gouvernement fut le plus absolu.
I Si on classait les livres par le bruit qu’ils ont fait, il en est deux qui seraient placés aussi haut dans l’admiration publique qu’ils méritent, selon moi, d’y être bas… C’est la Nana de M. […] Quel homme, en effet, est placé plus haut par l’opinion que ne l’est aujourd’hui M. […] Lui, qui, il y a bien peu d’années, disait hautement que les catholiques n’avaient sur lui que l’avance de quelques jours, il insulte le catholicisme comme un de ces athées auprès desquels il s’est placé.
Changer les figures de côté, mettre à gauche ce qui était à droite, à droite ce qui était à gauche, intervertir l’ordre des groupes, distraire un personnage de la scène ou du milieu dans lequel il était placé pour le placer dans une autre scène et quelquefois sous un autre costume, toutes ces choses, et bien d’autres que j’omets, se font et se sont faites, et la Gloire elle-même y a été prise… La Gloire un peu trop vite venue, fille du sentiment exalté d’une époque, a transformé parfois en grand peintre tel grand archéologue, qui avait assez d’exécution et de rétorsion dans la main pour cacher aux ignorants ses… butins, et c’est le critique d’art qui doit réviser ces méprises de la Gloire. […] Le terrible ou la grandeur de la Bible il était homme à Les sentir, et il les a exprimés souvent comme il les a sentis, avec une grande puissance, relativement (bien entendu) aux conditions dans lesquelles j’ai dit que tout interprète de la Bible était naturellement placé.
Non ; car, outre que la moralité et l’intelligence amèneraient pour lui immanquablement l’ordre et l’aisance, cette culture le ferait considérer, aimer, estimer, le placerait dans ce joli monde des âmes polies, où l’on sent finement et d’où il souffre de se voir exilé. […] Alors l’on dira : « Nos pères eurent besoin de placer le paradis au ciel. […] Mais il se peut qu’un jour l’humanité arrive à un tel état de perfection intellectuelle, à une synthèse si complète que tous soient placés au point le plus légitimement gagné par les temps antérieurs et que tous partent de là d’un commun effort pour s’élancer vers l’avenir. […] L’homme a besoin, pour déployer toute son activité, de placer en avant de lui un but capable de l’exciter. […] La bassesse, selon les idées mondaines, n’existe pas pour l’homme placé à un point de vue moral.
On aura beau placer l’amante de Tithon sur un char, et la couvrir de fleurs et de rosée ; rien ne peut empêcher qu’elle ne paraisse disproportionnée, en promenant sa faible lumière dans ces cieux infinis que le christianisme a déroulés : qu’elle laisse donc le soin d’éclairer le monde à celui qui l’a fait. […] Il est le maître de placer des anges à la garde des forêts, aux cataractes de l’abîme, ou de leur confier les soleils et les mondes.
C’est lui qui ose, sans crainte, placer le soleil ou la lune dans son firmament. […] Regardez le Port de La Rochelle avec une lunette qui embrasse le champ du tableau, et qui exclut la bordure ; et oubliant tout à coup que vous examinez un morceau de peinture, vous vous écrierez, comme si vous étiez placé au haut d’une montagne, spectateur de la nature même : Ô le beau point de vue !
Une tour qui paroît à cinq cens pas du devant du bas-relief, à en juger par la proportion d’un soldat monté sur la tour, avec les personnages placez le plus près du bord du plan, cette tour, dis-je, est taillée comme si l’on la voïoit à cinquante pas de distance. […] Je ne rapporterai donc de toutes les inventions du Bernin, qu’un trait qu’il a placé dans sa fontaine de la place Navonne, pour exprimer une circonstance particuliere au Nil ; que sa source fut inconnuë, et que, comme le dit Lucain, la nature n’ait pas voulu qu’on put voir ce fleuve sous la forme d’un ruisseau.
Dès qu’on voudra alors donner un sens à la coordonnée « temps », on se placera nécessairement dans les conditions de la Relativité restreinte, en allant au besoin les chercher à l’infini. […] Quand le physicien de la Relativité généralisée détermine la structure de l’Espace, il parle d’un Espace où il est effectivement placé.
De même, en critique littéraire, je me suis toujours efforcé de me placer au-dessus des petites compromissions de la camaraderie. […] Ils ont longtemps considéré l’art comme la plus haute des valeurs, qui devait être portée à un rang suprême, qui les plaçait eux-mêmes en dehors de la vie pratique. […] A l’heure actuelle, l’équilibre est rompu : les intellectuels restent placés dans une situation particulière, mais ils n’ont plus aucun moyen approprié pour vivre. […] Ainsi, on continue à considérer, erreur de tous temps, que le génie est placé dans une situation unique, si magnifique par elle-même, qu’elle doit comporter nécessairement d’inévitables ennuis et chagrins. […] C’est de ce point de vue que je me suis placé au cours de ce petit livre.
Elle accorde un plein exercice à chaque organe nouvellement formé ; et l’individu modifié est placé dans les conditions de vie qui lui sont les plus favorables. […] Ayant trouvé un arbre femelle à la distance de soixante yards d’un arbre mâle, je plaçai sous le microscope les stigmates de vingt fleurs recueillies sur diverses branches. […] Parmi les plantes cultivées et placées sous de nouvelles conditions de vie, quelquefois les organes mâles, d’autres fois les organes femelles, deviennent plus ou moins impuissants. […] N’est-il pas étonnant que le pollen et le stigmate de la même fleur, bien que placés si près l’un de l’autre, comme pour assurer la fécondation de l’un par l’autre, se soient cependant en des cas fréquents réciproquement inutiles ? […] Ces espèces sont supposées inégalement différentes les unes des autres, ainsi qu’il arrive généralement dans l’ordre naturel, et comme le représente la figure sur laquelle les lettres sont placées à inégales distances.
Une sensation se produit, par exemple une brûlure : comment, au moyen du signe particulier de cette brûlure, s’il n’est pas extensif, arriverez-vous à distinguer qu’elle doit être placée ici plutôt que là ? […] Nous aurions beau avoir le cadre a priori de l’espace immense, cela ne nous apprendrait pas quels sont les points bleus qui doivent être placés à droite, quels sont les points également bleus qui doivent être placés à gauche. […] Les expériences se faisaient le huitième jour après celui où le bandeau primitivement placé sur l’œil opéré avait été enlevé. […] Delbœuf a montré que si une conformation analogue, jointe à une mobilité analogue, existait pour les autres sens, nous pourrions avoir un œil odorant ou, si l’on préfère, un nez voyant, placé par exemple au bout d’une antenne mobile : nous verrions alors les choses sous forme de lignes odorantes, de surfaces odorantes, de solides odorants. […] Pour placer un livre sur un rayon, il faut avoir le livre et savoir où est le rayon, qui est distinct et séparé du livre même ; mais ne croyons pas que, primitivement, la localisation ou situation des impressions ait été analogue.
Au contraire, l’historien qui a un vrai génie choisit sur vingt endroits celui où un fait sera mieux placé pour répandre la lumière sur tous les autres. […] C’est ce que Cicéron compare au soin qu’un homme de bon goût prend pour placer de bons tableaux dans un jour avantageux. » On combinera donc les événements moins selon leur place sensible dans le temps et dans l’espace que selon leur liaison intime. […] Ce caractère dramatique, cette exacte combinaison de détails rapportés à un but unique, et placés pour produira leur plus grand effet, ce progrès constant de l’action, cette rigoureuse analyse des passions, l’appropriation merveilleuse des discours et des faits, la rapidité du développement, la précision des effets, c’est par là surtout que les Fables de La Fontaine ont réussi : si ces qualités ne sont pas plus précieuses en elles-mêmes et plus essentielles que l’imagination pittoresque et le sentiment poétique, elles sont du moins plus utiles ; si elles ne font pas l’auteur plus grand, elles contribuent plus à la fortune du livre.
Homère lui-même, quoique placé à une telle distance de nous, à une telle profondeur dans l’obscurité des âges, a vu évoquer, comme des ombres indécises, ses précurseurs, les aèdes et les rapsodes, qui ont failli compromettre jusqu’à son existence individuelle. […] Il était, du reste, parfaitement placé pour recevoir d’eux tout l’enseignement qu’ils pouvaient donner.
Il y a des cerveaux organisés de façon à ne jamais vouloir qu’à moitié, dans quelque condition qu’ils soient placés. […] La cour et le peuple se placeraient naturellement sur le second plan. […] Le poète et le narrateur sont placés dans des conditions bien diverses. […] La Biographie de Clara, placée en tête du volume, les dispensait de l’éloge et de la récrimination. […] Si haut que fût placé le fruit doré de ses espérances, le courage ne lui manquerait pas avant de le cueillir.
Nous plaçons au fond de l’éprouvette un peu d’eau en b pour que l’éponge ne se dessèche pas ; puis on bouche ou non les tubes en d’ suivant les circonstances dans lesquelles on veut se placer, soit que l’on veuille confiner l’atmosphère de l’éprouvette ou y faire circuler un courant d’air. […] Alors, je retirai du bain d’eau une des deux éprouvettes et je la plaçai sur la table à côté de celle dont les graines étaient en pleine végétation. […] On retira cette éprouvette du bain et on la plaça sur la table à côté des autres. […] On les voit sous le microscope introduire par une bouche placée dans l’échancrure de leur corps les monades, les bactéries, les vibrions dans leur estomac, et expulser par une ouverture anale placée à la grosse extrémité du corps le résidu de la digestion. […] Les loirs placent dans le gîte où ils s’endorment des provisions qu’ils consomment dès qu’ils se raniment.
Milton, à l’exemple du poète de Mantoue, a placé la Mort à l’entrée de son enfer (Lethum), et le Péché, qui n’est que le mala mentis gaudia, les joies coupables du cœur . […] Virgile a placé les amants au milieu des bois de myrtes et dans des allées solitaires ; le Dante a jeté les siens dans un air vague et parmi des tempêtes qui les entraînent éternellement ; l’un a donné pour punition à l’amour ses propres rêveries, l’autre en a cherché le supplice dans l’image des désordres que cette passion fait naître.
Désigné par le général Bonaparte, à qui il était déjà voué d’admiration et de cœur, pour faire partie de l’expédition d’Égypte, et placé dans la division du général Desaix, Friant se distingua aux premières batailles de Chébreïsse et des Pyramides, et accompagna ensuite Desaix dans la Haute Égypte. […] L’empereur paraît, exact comme toujours, descend les marches du perron de la maison qu’il occupe, se porte au centre et devant le front de la ligne, fait avancer les tambours et placer le général Friant à sa droite. […] Vous êtes l’un de ces hommes que je voudrais pouvoir placer partout où je ne puis pas être moi-même.
Démon du goût et de l’irritabilité littéraire ; démon de l’inspiration poétique, et même de la correction ; démon de la justice et de la tolérance contre les persécuteurs ; démon de la civilisation, du luxe et de l’industrie (quand, par exemple, il veut vendre et placer partout ses montres du pays de Gex), il a en lui la légion démoniaque au complet ; il fait tout enfin par démon, par accès et verve. […] Félix Bovet, placé à la source, avait, lui aussi, préparé un travail ; il en a donné au public quelques extraits, et en a surtout communiqué les précieux éléments à tous les curieux qui le visitaient. […] de tous les points de vue auxquels on peut se placer pour le regarder, il en est un qui me paraît le plus juste et qui est aussi le plus simple : voyons-le à son moment dans le siècle ; voyons-le en lui-même et dans ses écrits, dans ses pensées confidentielles, dans tout ce qui lui échappe de contradictoire et de sincère.
Là, seul comme le matin, plus seul encore, car aucun chevrier n’oserait se hasarder dans des lieux pareils à ces heures que toutes les superstitions font redoutables, perdu dans l’obscurité, il se laissait aller à cette tristesse profonde qui vient au cœur quand on se trouve, à la tombée du soir, placé sur quelque sommet désert, entre les étoiles de Dieu qui s’allument splendidement au-dessus de notre tête et les pauvres étoiles de l’homme qui s’allument aussi, elles, derrière la vitre misérable des cabanes, dans l’ombre, sous nos pieds. […] Comme dans toute œuvre, si sombre qu’elle soit, il faut un rayon de lumière, c’est-à-dire un rayon d’amour, il pensa encore que ce n’était point assez de crayonner le contraste des pères et des enfants, la lutte des burgraves et de l’empereur, la rencontre de la fatalité et de la Providence ; qu’il fallait peindre aussi et surtout deux cœurs qui s’aiment ; et qu’un couple chaste et dévoué, pur et touchant, placé au centre de l’œuvre, et rayonnant à travers le drame entier, devrait être l’âme de toute cette action. […] Ici, ce que l’auteur voulait placer et peindre, au point culminant de son œuvre, entre Barberousse et Guanhumara, entre la Providence et la fatalité, c’était l’âme du vieux burgrave centenaire Job le Maudit, cette âme qui, arrivée au bord de la tombe, ne mêle plus à sa mélancolie incurable qu’un triple sentiment : la maison, l’Allemagne, la famille.
Quant aux chants composez sur de la prose, on voit bien que c’étoit la quantité d’une sillabe qui décidoit de la valeur de la note placée sur cette sillabe. […] Comment les anciens marquoient-ils la valeur des notes de leur musique organique ou instrumentale, puisque ces notes ne pouvoient pas y tirer leur valeur de la quantité des sillabes sur lesquelles on les auroit placées ? Je l’ignore, mais j’imagine comment on pouvoit donner une valeur certaine dans la musique instrumentale à chaque semeia ou note organique, par des points placez soit au-dessus, soit au-dessous, soit à côté : ou bien en mettant au-dessus de chaque note l’un des deux caracteres qui servoient à marquer si une sillabe étoit breve ou si la sillabe étoit longue, et dont chacun a sçu la figure dès les premieres classes.
Les peuples leur élevaient des statues ; on plaçait leur image dans les temples, et leur patrie les nourrissait aux dépens de l’État. […] Placées dans les plus beaux temps à la porte de la servitude et sous la main des satrapes, à peine avaient-elles respiré l’air de la liberté. […] Cette statue subsiste encore ; elle est assise et drapée, et placée dans la bibliothèque du Vatican, à Rome.
Il avoit placé les deux vieillards à droite, sur le fond. […] L’envoyé placé un peu plus sur le fond, et vers la pointe de la barque, la tête panchée, une main raprochée de la poitrine, et l’autre disposée à recouvrir la tête de son voile. […] Dans l’autre barque, autour de l’esclave, l’artiste a placé des vases prétieux et d’autres présents. […] Placez au fond de votre tableau, les dehors d’une place assiégée ; que la partie supérieure de la fortification soit couverte d’une grande vapeur, ou fumée rougeâtre, et épaisse. […] Chaque tableau qu’ils font est un laurier qu’ils placent sur vos fronts, et un regret qu’ils vous arrachent.
Mes plaintes ne peuvent s’adresser qu’au ciel qui l’a placée trop tard sur ma route. […] Tandis qu’une femme de chambre est occupée à la coiffer, à placer des fleurs dans ses cheveux, M. […] Bulwer a placé une scène qui n’a rien de neuf, ni d’élevé, mais qui doit émouvoir. […] La suite de ses travaux a prouvé surabondamment que la confiance de Fontanes était bien placée. […] C’est un personnage de carton placé en face d’un homme ; le mari, pour le vaincre, n’a qu’à le pousser du doigt.
Il est plus superficiel que les vaisseaux, et placé un peu plus en arrière. […] On avait placé dans le conduit de la glande parotidienne du côté droit un tube pour recevoir la salive. […] FLORENTIN SCHUYL plaça des ligatures sur les ouvertures des conduits biliaires et pancréatiques. […] On agita fortement le mélange et on le plaça ensuite au bain-marie à la température de 35 à 38° cent. […] On agita fortement le mélange et on le plaça au bain-marie à la température de 35 à 38° cent.
Dans un spirituel chapitre écrit plus tard et qui a pour titre : « Ce que nous avons été et ce que nous sommes, ou l’an 1789 et 1824 », il se reporte à ses souvenirs d’alors ; il montre la ligne de démarcation précise qui sépare deux mondes, cette grande cordillière placée entre deux siècles, ainsi qu’il appelle la Révolution : « Elle sépare, dit-il, des hommes si différents d’eux-mêmes que ceux qui, comme moi, ont vécu dans les deux époques sont étonnés d’être les mêmes hommes. » Il ne se fâche pas, il ne s’insurge pas contre l’irréparable, comme de Maistre ; il ne monte pas sur la montagne pour prophétiser ; mais il la traverse en voyageur de bonne volonté par les cols et les passages qui sont devant lui, et il se plaît à en comparer ensuite les versants opposés et les pentes. […] Ils plaçaient leur amour-propre à paraître contents dans un exil qu’heureusement ils croyaient ne devoir durer que peu. […] Ce collège ou syndicat, placé au-dessus du bailli, était destiné à réviser les procès, à contrôler les comptes : véritable tribunal en seconde instance, et duquel on pouvait encore appeler aux douze cantons ; mais on conçoit qu’un appel à douze souverains et à douze pays était à peu près illusoire. […] À peine ces dames furent-elles entrées dans mon appartement qu’elles se placèrent toutes trois à genoux devant moi ; elles allaient faire leur information dans cette attitude.
Auguste Widal, professeur à la Faculté de Douai, dans une suite de leçons sur Homère qu’il a données au public et qu’iln’a cessé de revoir et d’améliorer depuis, s’est placé, sans prendre de parti, à une sorte de station moyenne qui lui a permis d’unir bien des comparaisons, de combiner bien des rapprochements, et il a fait un livre qui, dans sa seconde édition surtout, est devenu une excellente et fort agréable étude14. […] Eugène Véron ; lui, il a placé hardiment son idéal au berceau même de la Grèce, à l’époque printanière de cet épanouissement mythologique que les philosophes, avant et après Socrate, ont raillé, méconnu, blasphémé ou interprété à contre-sens, et qu’il prétend, au contraire, ressaisir plus intelligemment et pouvoir réhabiliter dans une large mesure. […] Par Agathias (Hist.V) nous savons que Paul, « issu de parents haut placés et riche fils de « famille, s’était de bonne heure livré à l’étude et à l’éloquence, et par « son mérite personnel avait accru la renommée qui s’attachait à « son origine. » — Par Paul (Anthologie), nous savons qu’Agathias était légiste ; par Michel Scholasticus (ibid), qu’il cultivait l’éloquence comme son ami. […] Matthew Arnold, précédemment cité dans le courant de cet article, est le fils du célèbre docteur, et s’est placé lui-même au premier rang parmi les critiques littéraires de son pays.
Il n’y a pas de nom placé au bas de ce portrait dont la ressemblance crève les yeux. […] Henry Monnier, qui n’est pas un grand styliste, a placé cette phrase sensée dans la bouche de l’interlocuteur de M. […] Marie Escudier est un de ces écrivains passionnés qui ne savent que se placer aux deux extrémités de la critique. […] le critique a choisi pour placer Roger au-dessus de tous, le jour où ce chanteur était inférieur à lui-même. […] Sur le banc placé devant nous, une vieille femme suivait avec une fiévreuse attention la pantomime expressive des marionnettes.
Conrad, qui a une idée fixe, et qui veut, avant tout, placer ses actions industrielles, ne s’aperçoit pas du contre-temps, et prie la dame inconnue, comme il a prié Léopold, d’une façon fort comique, de lui souscrire quelques actions. […] Conrad, qui a placé enfin toutes ses actions, et qui est aujourd’hui très-riche, parce que ses actionnaires ne le sont plus, plaide contre la chanoinesse de Moldaw, et il a choisi pour avocat le jeune fou des deux premiers actes, qui, ramené par le régime de la prison à des idées plus saines, s’est créé par son travail une position honorable.
« Près de lui les Dieux ont placé ce Taureau également fameux, qui mérita d’être transporté parmi les astres, pour avoir porté sur les eaux une Vierge plus chérie de Jupiter, & favorisée d’un sort plus heureux. […] Près d’elle Jupiter a placé cette Balance dans laquelle il pese la Nature, & qui tempérant les feux du soleil, alonge les nuits, & rend leur empire égal à celui du jour ».
Prenez la difformité physique la plus hideuse, la plus repoussante, la plus complète ; placez-la là où elle ressort le mieux, à l’étage le plus infime, le plus souterrain et le plus méprisé de l’édifice social ; éclairez de tous côtés, par le jour sinistre des contrastes, cette misérable créature ; et puis, jetez-lui une âme, et mettez dans cette âme le sentiment le plus pur qui soit donné à l’homme, le sentiment paternel. […] Prenez la difformité morale la plus hideuse, la plus repoussante, la plus complète ; placez-la là où elle ressort le mieux, dans le cœur d’une femme, avec toutes les conditions de beauté physique et de la grandeur royale, qui donnent de la saillie au crime, et maintenant mêlez à toute cette difformité morale un sentiment pur, le plus pur que la femme puisse éprouver, le sentiment maternel ; dans votre monstre mettez une mère ; et le monstre intéressera, et le monstre fera pleurer, et cette créature qui faisait peur fera pitié, et cette âme difforme deviendra presque belle à vos yeux.
Remarquez bien qu’il ne s’agit plus ici d’une simple composition littéraire où le lecteur, placé dans une sphère convenue d’idées et de sentiments, se prête à toutes les illusions qui lui sont prescrites, et s’émeut vivement d’une création dont il a adopté d’avance toutes les données. C’est ainsi que la scène tragique nous fait compatir tous les jours aux malheurs de personnages entièrement placés en dehors de toutes nos affections.
Dans tous ces cas, les choses se passent comme lorsqu’un ébranlement spontané du nerf acoustique nous fait entendre et placer à telle distance et dans telle direction un son que nulle vibration de l’air extérieur n’a produit. […] Ainsi, toutes nos sensations sont situées à faux, et la couleur rouge n’est pas plus étendue sur ce fauteuil que la sensation de picotement n’est placée au bout de mes doigts. […] Les yeux fermés, nous démêlons, en flairant, en tournant la tête en divers sens, en avançant et en reculant, que l’odeur vient d’un bouquet placé de tel côté, que le froid vient de telle fissure. […] En résumé, dans l’état actuel, la situation que nous attribuons à nos sensations est toujours fausse ; ce qui est situé à l’endroit où nous les plaçons, c’est leur condition ou cause ordinaire, tantôt l’organe où s’opère le premier ébranlement nerveux dont elles sont la fin, tantôt l’objet extérieur qui provoque cet ébranlement nerveux. […] Placé plus loin, il me faudrait, pour l’atteindre, un mouvement plus grand, partant une sensation musculaire plus longue ; placé moins loin, un mouvement moins grand, partant une sensation musculaire plus courte ; placé aussi loin, mais ailleurs, un mouvement égal, mais différent, partant une sensation musculaire d’égale durée, mais différente.
La noblesse du second ordre, en se séparant des hauts barons pour se placer à la tête des communes, rentra, pour ainsi dire, dans le corps de la nation, et s’unit à ses mœurs comme à ses droits. […] C’est probablement de quelque théâtre placé entre ces deux extrêmes que Shakespeare nous donne une si plaisante image dans le Songe d’une nuit d’été. […] Ainsi quand Zaïre nous a émus comme amante, nous sommes enclins à trouver qu’elle abandonne bien aisément cette situation où elle nous a placés, pour entrer dans celle de fille et de chrétienne. […] C’est que le poëte en a saisi la condition fondamentale, qui consiste à placer le centre d’intérêt là où se trouve le centre d’action. […] Sans cesse placés dans une situation analogue, les personnages d’une tragédie conçue aujourd’hui dans le système romantique nous offriraient la même indécision.
Nous avons tenu à placer ces premiers principes à la tête de ces études. […] Walter Scott avait placé ses héros d’imagination dans le cadre de l’histoire. […] Ils placent leur auteur au nombre des meilleurs écrivains d’une langue. […] En lisant son histoire, on assiste à tous les déchirements auxquels se condamnent ceux qui se placent hors de la loi commune. […] Le premier chapitre de ce roman est admirable et peut être placé à côté des plus belles scènes de Walter Scott.
L’homme de lettres, placé entre un héros et un monarque, a reçu de la patrie les mêmes témoignages de reconnaissance ; des plumes éloquentes en ont augmenté l’éclat et garanti la durée, et cet honneur n’a rien encore qui doive alarmer l’envie ; il n’existe que pour les morts. […] Son expression est toujours si heureuse et si naturelle, qu’il ne paraît pas qu’on ait pu en trouver une autre, et chaque mot de la phrase est placé de manière qu’il ne paraît pas qu’on ait pu le placer autrement. […] Les unes, tenant de plus près à la nature, et réveillant en nous ces premiers sentimens qu’elle nous a donnés, ont un effet aussi infaillible qu’universel, parce qu’il dépend ou de cette pitié naturelle placée dans le coeur humain pour l’adoucir et le rendre meilleur, ou bien de ce sentiment de grandeur, qui l’élève à ses propres yeux, et le soumet par l’admiration au pouvoir de la vertu. […] Beautés à jamais célèbres, dont les noms sont placés dans notre mémoire à côté des héros de ce siècle fameux, combien vous deviez aimer Racine ! […] Les moeurs, nouvelles pour nous, d’une nation avec qui nous avions eu long-temps aussi peu de commerce que si la nature l’eût placée à l’extrémité du globe ; la politique sanglante du sérail, la servile existence d’un peuple innombrable enfermé dans cette prison du despotisme ; les passions des sultanes qui s’expliquent le poignard à la main, et qui sont toujours près du crime et du meurtre, parce qu’elles sont toujours près du danger ; le caractère et les intérêts des visirs qui se hâtent d’être les instrumens d’une révolution, de peur d’en être les victimes ; l’inconstance ordinaire des orientaux, et cette servitude menaçante qui rampe aux pieds d’un despote, et s’élève tout à coup des marches du trône pour le frapper et le renverser : voilà le tableau absolument neuf qui s’offrait au pinceau de Racine, à ce même pinceau qui avait si supérieurement crayonné la cour de Néron ; qui dans Monime et dans Iphigénie traça depuis avec tant de vérité la modestie, la retenue, le respect filial que l’éducation inspirait aux filles grecques ; qui dans Athalie nous montra les effets de la théocratie sur ce peuple fanatique, toujours conduit par des prodiges, ou égaré par des superstitions.
Ses idées favorites de gouvernement concordent avec celles d’Horace Walpole ; il a placé volontiers, comme ce dernier, son âge d’or historique dans cette merveilleuse période et cette ère élyséenne du siècle des Antonins, « dans laquelle le monde vit cinq bons monarques se succéder sans interruption77 ». […] Sans aller peut-être aussi loin que Montesquieu, qui voyait en Trajan « le prince le plus accompli dont l’histoire ait jamais parlé ; avec toutes les vertus, n’étant extrême sur aucune ; enfin l’homme le plus propre à honorer la nature humaine et représenter la divine » ; sans se prononcer si magnifiquement peut-être, et en faisant ses réserves d’homme pacifique au sujet des guerres et des ambitions conquérantes de Trajan, Gibbon plaçait volontiers à cette époque le comble idéal de la grandeur d’un empire et de la félicité du genre humain. […] Il a tout d’abord un retour de plaisir sur la bonté de la nature qui, ayant pu aussi bien le faire naître esclave, sauvage ou paysan, a placé son berceau dans un pays libre et civilisé, à une époque de science et de philosophie, au sein d’une famille d’un rang honorable et convenablement partagée des dons de la fortune. […] Son père se décida à le placer à Oxford et le fit inscrire en qualité d’étudiant ordinaire au collège de la Madeleine.
Mais, si nous en jugeons par les monuments écrasants de masse et imposants de solidité, par les montagnes des Troglodytes trouées comme des alvéoles de ruches humaines, par les temples de granit d’un seul bloc, par les pyramides, ces Alpes du désert élancées au ciel d’un seul jet, par les canaux creusés à main d’homme comme des lits au plus débordant des fleuves, par ces bassins intérieurs que tout le sable de l’Éthiopie ne suffirait pas à boire et que le percement de l’isthme de Suez s’efforce aujourd’hui de surpasser pour déverser trois mers en une et pour placer trois continents sous la main de l’Europe ; si nous en jugeons, dis-je, par ces gigantesques alphabets de pierre qui couvrent le sol de l’Égypte, sa littérature dut être aussi puissante que son architecture, car tous les arts prennent en général leur niveau dans une civilisation. […] C’est une des facultés les plus naturelles et les plus universelles de l’homme que de reproduire en lui par l’imagination et la pensée, et en dehors de lui par l’art et par la parole, l’univers matériel et l’univers moral au sein duquel il a été placé par la Providence. […] Son berceau fut placé au bord de la mer enchantée qui sépare l’Asie Mineure de la Grèce, en face de Chio et de l’Archipel, point de vue le plus ravissant où l’œil d’un homme puisse s’ouvrir à la lumière. […] Puis vint Alexandre le Grand, qui, passionné pour l’immortalité de sa renommée, et sachant que la clef de l’avenir est dans la main des poètes, fit faire une cassette d’une richesse merveilleuse pour y enfermer les chants d’Homère, et qui les plaçait toujours sous son chevet pour avoir des songes divins.
Une âme fière, généreuse, un cœur haut placé se serait dit : « La honte est dans ma maison, mon père n’a pas su sauver les dehors, et porter son malheur avec calme et dignité ; je soutiendrai mon nom mieux que lui. […] Son père l’avait emmené en Guyenne en bas âge ; là, dans son château de Bonnefons, il plaça près de lui un jeune précepteur, qui devint plus tard un prédicateur assez célèbre, l’abbé Anselme, sujet excellent, homme sensé et distingué, d’une piété éclairée, d’une morale exacte, qui donna à son élève les meilleurs préceptes et lui laissa les plus pures impressions : « Ce n’est point sa faute, dit M. d’Antin, si je n’ai pas l’esprit et le cœur faits comme je devrais l’avoir ; il n’y a rien oublié de sa part, ses paroles et ses actions étant toujours de concert. » Mais la nature avait mêlé dans cette âme délicate et molle des goûts de séduction qui ne demandaient que l’éveil. […] Sitôt qu’il est placé auprès de Monseigneur, c’est-à-dire auprès de l’héritier présomptif et de celui qui, selon toute apparence, sera roi un jour, d’Antin s’exerce à l’assiduité : il est sage par tempérament et peu livré aux emportements de la jeunesse d’alors, ce qui lui laisse tout son temps pour remplir ses devoirs et pour faire sa cour, « à quoi, dit-il, on me trouvait beaucoup de talent ». […] Placé d’abord à la tête d’un des Conseils institués par le Régent, membre du Conseil de régence, d’Antin ne cessa point d’avoir la direction des Bâtiments ; il y portait de la magnificence et du goût.
Dans ces sociétés animées par la conversation des femmes, tous les intérêts se placent par la parole entre toutes les frivolités ; la raison la plus solide, l’imagination la plus active y apportent leurs tributs ; les aines les plus sensibles y versent leurs effusions ; les esprits les plus affinés y apportent leurs délicatesses : là, tous les sujets se prêtent aux conditions que la conversation impose ; les matières les plus abstraites s’y présentent sous des formes sensibles et animées, les plus compliquées avec simplicité, les plus graves et les plus sérieuses avec une certaine familiarité, les plus sèches et les plus froides avec aménité et douceur, les plus épineuses avec dextérité et finesse, toutes réduites à la plus simple expression, toutes riches de substance et surtout nettes de pédanterie et de doctrine. […] La conversation devint bientôt le principal attrait de cette société, et fut placée entre les plus vives et les plus nobles jouissances de la vie : c’était la préparation et le complément de toutes celles qui étaient réservées à l’intimité. […] Toutefois, il ne put s’empêcher de placer le nom d’Arthenice dans l’ouvrage : Arthenice était l’anagramme de Catherine nom de la marquise.
Enfin, parmi ces nobles esprits, il faut placer au premier rang l’illustre publiciste enlevé à la France il y a quelques années, et dont le nom grandira de plus en plus avec le temps, M. de Tocqueville. […] Pour bien comprendre la philosophie politique de M. de Tocqueville, il importe d’abord de le placer au milieu des écoles politiques de son temps. […] Entre M. de Bonald et M. de Chateaubriand, ces deux termes extrêmes de l’école royaliste, se placent Joseph de Maistre et M. de Montlosier, personnages aussi originaux l’un que l’autre, l’un grand écrivain et penseur supérieur, l’autre publiciste incorrect, mais éloquent et vigoureux, tous deux énergiques et fiers, pleins d’honneur et de courage, de vraie souche aristocratique, et qui en d’autres temps auraient pu sauver leur caste, si elle eût produit beaucoup d’hommes semblables à eux.
Le point de départ adopté dans l’ouvrage est la révélation, et l’auteur ou les auteurs n’affectent pas de se placer dans cette position philosophique indifférente, qui n’est pas pour cela une véritable impartialité. […] Grégoire et Collombet reproduit bien le modèle, et, placée en regard du texte, elle aide souvent en même temps qu’elle invite à y recourir.
Sommes-nous, ou non, des critiques bien placés pour juger de la pièce ? […] De la dédicace et de la préface il résulte que l’auteur a reçu force compliments et cartes de visite pour sa pièce : avant la représentation, c’était le suffrage (je copie textuellement) des hommes les plus éminents dans le monde littéraire, dam le monde politique et dans le monde social ; depuis la représentation et pour contrecarrer les impertinences qu’en ont dites des critiques mal placés, « les juges réels de la pièce, ceux qui vivent parmi les choses et qui les voient, viennent tour à tour, auprès de l’auteur, s’inscrire en témoignage et lui apporter leur formelle adhésion. » Le moyen, maintenant, de refuser cette adhésion formelle et de prétendre à passer pour un juge !
Il avait placé le frère de madame Scarron d’inclination. […] Elle était placée entre cette reconnaissance et la jalousie la plus ombrageuse et la mieux fondée.
Ouvrir son livre sur Henri Estienne, comme nous le faisons aujourd’hui, c’est se placer en plein xvie siècle. […] Puisqu’il le détachait du travail collectif dans lequel il était placé, l’auteur de l’essai devait, ce nous semble, en modifier les formes premières et répandre dans ce squelette étiqueté de dictionnaire, auquel il ne manque, il est vrai, ni une articulation ni un os, la chair, le mouvement et la chaleur d’un livre intéressant et animé.
∾ Ici je demande la permission de placer une réflexion d’ordre général. […] ∾ Ce qui me préoccupe dans cet article, — je le souligne avec insistance, — c’est de montrer comment, dans un même moment, tous les esprits placés dans des conditions analogues passent par des conceptions analogues.
C’est à ce point de vue qu’il faut se placer pour comprendre et pour admirer le Minotaure. […] Très souvent la page française en regard de la page anglaise est complètement inintelligible ; il est impossible, à moins d’avoir le texte sous les yeux, de deviner ou même d’entrevoir qu’elle a été l’intention du poète ; les mots français sont placés sous les mots anglais, je le veux bien, mais placés de telle sorte qu’ils n’expliquent rien et ne présentent pas de sens palpable. […] Si sages que nous soyons, nous ne sommes plus obligés de nous placer au rang des dieux. […] Alfred de Vigny, en écrivant pour le théâtre, s’est placé sur un terrain personnel. […] Placé dans un nuage d’encens, que voulez-vous que devienne le poète ?
Prêtre, avec l’instinct des races militaires, il se trouva placé entre ses goûts et la convenance. […] ), nos fautes nous placent souvent à rebours de nos facultés, comme ces condamnés du Moyen Âge dont on tournait le visage du côté de la queue de l’âne qui les conduisait au supplice. […] Quant à sainte Condorcet, il fait ce qu’il peut pour la placer très haut dans le paradis jacobin et philosophique entr’ouvert à ses mystiques regards au-dessus de la tête de la déesse de la Raison, et ce n’est pas sa faute, à lui, si elle n’y a pas une des plus splendides auréoles. […] Peut-il faire un seul pas de plus dans la route où le fanatisme de sa passion l’a placé ? […] Michelet nous a placés, c’est un enseignement qui fait du bien et qui redresse… Les Femmes de l’Évangile sont plus que de l’histoire, mais elles sont aussi de l’histoire, et, comme tout se tient dans la vérité et dans le christianisme, elles peuvent démontrer, à ceux qui croiraient à l’héroïsme des femmes, là où le met M.
Si l’image de Saluce, ne se plaçait entre eux, le lecteur sent bien que le cœur du poète s’ouvrirait à un nouvel amour. […] Le spectacle n’est ici que le cadre où le poète doit placer sa pensée. […] Le poète prêche le pardon, la concorde, et l’auditoire, placé sur la scène, embrasse, quelques instants après, la guerre avec ardeur. […] Il était donc placé dans une excellente condition pour débuter par l’originalité, pour y persévérer. […] Hugo a cru pouvoir placer dans le cœur de Ruy Blas un amour violent pour la reine d’Espagne.
J’aurois dû placer avant cette derniere production un autre Roman d’un genre très opposé, & qui lui est antérieur. […] J’en excepte les plaisanteries sur notre opéra, qui ne peuvent être placées nulle part. […] Je réserve ce que j’en aurois dit pour un autre Discours qui sera placé à la tête d’une nouvelle édition que l’on prépare de mes Contes, en quatre volumes. […] J’ai vu qu’il pouvoit résulter de cette position des tableaux intéressants, même pour ceux que le sort a placés dans une sphere plus élevée. […] J’aurois pu semer dans cet ouvrage (car enfin tout écrit est un ouvrage) plus de digressions qu’il n’en offre ; mais j’avoue que je n’y ai pas même placé sans scrupule celles qui s’y trouvent.
Fingal, placé le plus près de l’ennemi, écoutait les chants des bardes qui célébraient sa race illustre. […] « — Viens te placer, lui dis-je, à l’abri de mon bouclier, et rassure-toi, beauté ravissante. […] Oscar, vole sur la plaine, et réveille nos ennemis pour combattre. » « Le roi se plaça près de la roche de Lubar, et trois fois il éleva sa voix terrible. […] Mais, mon fils, souviens-toi de placer cette épée, cet arc et ce bois de cerf dans mon étroite et sombre demeure, que tu marqueras par une pierre grisâtre. […] Accourez, enfants d’Erin, venez vous placer près de votre roi ; soyez attentifs à ses ordres.
Il ne se borna point, dans sa confiance envers le jeune séminariste, à des préceptes de vie facile ; il n’hésita pas, se voyant seul avec lui, à reprendre ses habitudes intérieures : « Deux belles paysannes de dix-huit à vingt ans, l’une brune et l’autre blonde, que je n’avais pas même aperçues jusque-là, vinrent se placer le soir à la table du maître. […] Les carrés de légumes se trouvaient dans la partie la moins élevée, et aboutissaient tous à un grand étang placé au milieu, et sur lequel était construite une machine hydraulique qui envoyait de l’eau dans les cuisines et dans toutes les cellules, et alimentait plusieurs jets d’eau dans le grand jardin du cloître et dans celui du prieur. […] Chaque chartreux avait devant lui un pot d’étain, d’une pinte, rempli de bière, un autre de même dimension, rempli de vin de Champagne ordinaire, et une bouteille cachetée de vin vieux ; et ce qu’il ne buvait pas était porté par les frères lais dans le tour placé à côté de la porte de la cellule ; on servait à chacun une tranche d’esturgeon d’une livre, du poisson de rivière en pareille quantité, une omelette de six œufs, du pain frais à volonté, du fromage et les plus beaux fruits. […] Cette espèce de novice qui assiste aux offices de matines et qui recule d’effroi, ce chartreux manqué, et qui le fût probablement devenu en d’autres temps, nous le plaçons en regard du thermidorien intrépide et de l’artilleur improvisé de Mayence.
Placé d’abord auprès d’un prince lettré, il semblait naturel qu’Arnault fût admis à sa faveur ; il n’en fut rien pourtant. Le futur Louis XVIII resta assez longtemps avant de le distinguer, de lui adresser la parole ; après un an ou deux seulement, lorsqu’il sut que ce jeune homme qui était de sa maison allait avoir une tragédie représentée au Théâtre-Français, Marius à Minturnes, le comte de Provence y prit intérêt, se fit donner la pièce à la dérobée, porta son pronostic, fut presque fier du succès que cependant il n’avait point prédit, et honora dès lors le jeune poète, à son lever, de quelques-unes de ces paroles perlées et de ces citations coquettes qu’il méditait toujours à l’avance et qu’il savait placer à propos. […] Il avait mieux que de l’esprit ; mais il ressemblait en cela à ces figures qui, pour paraître belles, veulent être placées à une certaine hauteur et vues en perspective ; de près, l’œil qui ne peut en saisir l’ensemble leur accorde moins d’attention qu’à une miniature. […] Après le 18 Brumaire, Arnault fut attaché à Lucien, alors ministre de l’Intérieur, et placé par lui à la direction des Beaux-Arts et de l’Instruction publique ; bientôt il suivit ce frère du consul dans son ambassade de Madrid, et revint après quelques mois reprendre sa place de directeur sous Chaptal, ministre.
Considérons ces deux monuments qui, comme deux colonnes solitaires, sont placés à la porte du temple du Génie, et en forment le simple péristyle. […] Il faut considérer la caractéristique, la terminaison, l’augment et la pénultième de certaines personnes des temps des verbes ; choses d’autant plus difficiles à connaître, que la caractéristique se perd, se transpose ou se charge d’une lettre inconnue, selon la lettre même devant laquelle elle se trouve placée.
Car, il n’est plus temps de le dissimuler, les écrivains de notre âge ont été en général placés trop haut. […] Mais dans le livre qui a placé Montesquieu au rang des hommes illustres, il a magnifiquement réparé ses torts, en faisant l’éloge du culte qu’il avait eu l’imprudence d’attaquer.
On les plaçait au centre des armées : « Viens nous voir combattre et mourir, et tu nous chanteras. » Et le guerrier qui tombait percé de coups, tournait ses regards mourants vers le poète qui était chargé de l’immortaliser. […] On sent assez quel doit être le caractère des ouvrages d’un pareil peuple ; mais ce qui étonne, c’est que déjà on y trouve l’art d’opposer les idées douces aux idées terribles, et de placer presque partout l’image de l’amour à côté de celle de la guerre ; peut-être ce qui nous paraît un art, n’était que l’expression naturelle des mœurs de ces peuples.
Le livre commence par une préface sous forme de lettre adressée à un ami ; cette préface apologétique a pour objet d’excuser l’auteur, qui sent, malgré tout, l’inconvenance d’une publication romanesque dans les circonstances graves où il s’est placé et où il a tout fait pour placer son pays. […] Il est question dans le roman d’Adèle de Sénange d’un personnage qui ne parle point sans placer trois mots presque synonymes l’un après l’autre, qui ne vous salue, par exemple, qu’en vous priant de compter sur sa déférence, ses égards, sa considération.
C’est un écrivain ainsi placé que, si son talent peut être contesté de tous, son caractère ne l’est de personne. […] C’est ainsi qu’ils placeront haut la dignité de l’art. […] Nous épargnerons autant que possible à une personne haut placée les conséquences de cette étourderie de courtisans.
En effet, tout ce que nous savons des mœurs, des habitudes, des instincts propres aux poissons, nous oblige à regarder ces animaux comme généralement inférieurs aux insectes, et à les placer fort au-dessous des fourmis et des abeilles, tandis que leur système nerveux, comme celui de tous les vertébrés, offre de nombreux caractères qui le rapprochent du système nerveux de l’homme. » De cette considération, Leuret conclut, à l’inverse de Gratiolet, « qu’il ne faut pas attribuer à la forme de la substance encéphalique une très grande importance11. » Sans sortir de l’ordre des mammifères, il est très difficile d’attribuer une valeur absolue à la forme cérébrale, car s’il est vrai que le singe a un type de cerveau tout à fait semblable à celui de l’homme, en revanche, nous dit Lyell, « l’intelligence extraordinaire du chien et de l’éléphant, quoique le type de leur cerveau s’éloigne tant de celui de l’homme, cette intelligence est là pour nous convaincre que nous sommes bien loin de comprendre la nature réelle des relations qui existent entre l’intelligence et la structure du cerveau » 12. […] Admettons qu’ils tiennent cette supériorité des circonvolutions supplémentaires dont leur cerveau s’est enrichi ; mais les chevaux et les chiens, privés des circonvolutions dont il s’agit, montent par l’éducation au-dessus du singe et de l’éléphant : où faudra-t-il placer leurs facultés nouvelles16 ? […] Cependant il ne faudrait pas voir là, suivant lui, l’expression d’une loi, car, d’après ce nouveau critérium, le renard et le chien seraient placés au même rang que le mouton, et fort en arrière du phoque et de la loutre ; le singe d’ailleurs serait aussi bien partagé que l’homme et même quelquefois l’emporterait sur lui.
Si Marcel rencontrait un homme placé comme l’Antinoüs ; lui portant une main sous le menton et l’autre sur les épaules, Allons donc, grand dadais, lui dirait-il, est-ce qu’on se tient comme cela ? […] Si vous me peignez une chaumière, et que vous placiez un arbre à l’entrée, je veux que cet arbre soit vieux, rompu, gercé, caduc ; qu’il y ait une conformité d’accidents, de malheurs et de misère entre lui et l’infortuné auquel il prête son ombre les jours de fête. […] C’est qu’ils étaient placés dans des lieux écartés, et que l’horreur d’une forêt environnante, se joignant au sombre des idées superstitieuses, remuait l’âme d’une sensation particulière.
Logiquement avec le plan des Œuvres et des Hommes, la place de la sœur Emmerich devait être dans la deuxième série des Écrivains religieux, comme sainte Thérèse est dans la première 36 ; mais je me permets de la placer exceptionnellement parmi les bas-bleus, cette illettrée, pour faire voir combien radicalement elle en diffère, puisque de toutes les femmes qui furent quelque chose par le génie, elle est certainement celle qui se douta le moins qu’elle en avait. […] Nous savons bien, enfin, que cette terriblement privilégiée de Dieu, cette marquée par lui, cette grande stigmatisée, n’est explicable et intelligible que comme l’Église l’explique, à cette forte époque incrédule qui, hier encore, s’affolait de tables tournantes ; et, par parenthèse, on peut apprendre comment l’Église l’explique dans les introductions très bien faites que M. l’abbé Cazalès a placées à la tête des œuvres de la sœur Emmerich. […] … Cette Sœur Emmerich, que l’Église placera peut-être un jour entre les Brigitte et les Thérèse, aurait passé de l’extase au ciel, laissant dans les quelques yeux défiants, envieux, épouvantés, de ceux qui la virent, l’impression, ensevelie maintenant avec eux, d’un spectacle incompréhensible !
Mais souvent ces répétitions ne tiennent la place de rien, et elles sont placées en des endroits où un seul mot eût épargné des pages entieres de redites. […] Je n’ai garde de confondre avec ces discours mal placés ceux que les chefs adressent à leurs troupes, pour les encourager. […] Enfin, les discours les plus mal placés de tous, sont ceux que les hommes adressent à leurs chevaux. […] Il faut pour cela qu’elles soient bien placées, élégantes, précises et d’un grand sens. […] Homere, par exemple, n’a pas placé heureusement cette sentence fameuse : la pluralité des rois n’est point bonne .
Personne, madame, n’a compris le mariage d’une manière aussi sublime que l’Église et ne l’a placé à la hauteur où elle seule peut maintenir ce grand sacrement. […] On peut donc placer l’époque de sa grande verve littéraire entre ces deux dates, 1830 et 1848. […] Placez un poète en face d’une rose, il la chantera ; un artiste, il la peindra ; un botaniste la desséchera et la collera fanée et morte dans son herbier. […] Maxime placera-t-il ce papier sous les yeux de madame Laroche ? […] Quelques années s’écoulent, elle est au Temple ; c’est un ange consolateur placé par Dieu auprès des infortunes royales.
Par quel heureux contraste Shakspeare a placé à côté de Claudio ce Bernardino, abruti par l’intempérance, auquel même il ne reste plus cet instinct conservateur de l’existence ! […] La situation lui a paru posséder les conditions d’une grande scène dramatique ; le fait l’a frappé comme un cadre heureux où pouvait venir se placer la vie. […] Douce suppose que Shakspeare a emprunté le sujet de cette pièce à un roman français, et qu’il l’a placée en 1425 environ. […] Aussi paraît-il que les Joyeuses Bourgeoises ont été composées après Henri V, quoique dans l’ordre historique il faille nécessairement les placer avant. […] Les jeux de mots, bien que fréquents dans cette pièce, y sont beaucoup moins nombreux que dans quelques autres drames d’un genre plus sérieux, et ils y sont infiniment mieux placés.
Là donc où d’autres ne verraient que matière à un bon mot assez piquant, lui il placera tout le pivot d’une pièce ; il fait tout pirouetter, à force de combinaisons ingénieuses, autour d’un paradoxe extrême qu’on ne croyait pas de force à tant supporter. […] Jouffroy (qu’il nous pardonne de le trahir), au plus beau de ses platoniques leçons, et dans son esthétique de 1826, placer très-haut l’Héritière. […] On a relevé un mot hardi et très-bien placé : Au prix coûtant, comme emprunté d’ailleurs. […] Mais, ainsi qu’on l’a dit plus haut, il suffit que l’épingle soit bien placée et bien portée.
» La Bruyère présageait et voyait déjà quelque chose de ce changement profond qui a éclaté depuis, quand il disait : Pendant que les grands négligent de rien connaître, je ne dis pas seulement aux intérêts des princes et aux affaires publiques, mais à leurs propres affaires ; qu’ils ignorent l’économie et la science d’un père de famille, et qu’ils se louent eux-mêmes de cette ignorance…, des citoyens s’instruisent du dedans et du dehors d’un royaume, étudient le gouvernement, deviennent fins et politiques, savent le fort et le faible de tout un État, songent à se mieux placer, se placent, s’élèvent, deviennent puissants, soulagent le prince d’une partie des soins publics. […] Mlle de Launay elle-même, qui n’est peut-être pas mise encore à son rang comme moraliste, me représente un La Bruyère femme, placé dans l’alcôve de sa princesse ; elle ne dit pas tout, mais elle voit tout, et, en mesurant ses paroles, elle ne fait que graver ses observations dans un tour plus concis et ineffaçable. […] En regard de ces gens nés demi-dieux et qui étaient le produit monstrueux de l’Ancien Régime, plaçons en idée les parvenus, qui sont le produit si habituel du régime nouveau.
Son père le laissa orphelin en bas âge ; sa mère se plaça chez une dame de Provins, Mme Guérard, depuis Mme Favier, et l’enfant, recueilli par cette bienfaitrice, grandit près d’elle ; les fils de la maison surtout s’intéressaient tendrement à lui. […] C’est alors qu’il fut placé, d’abord au petit séminaire de Meaux, puis à celui d’Avon, près Fontainebleau, où il fit ses études, d’excellentes études classiques, sans oublier les vers latins qu’il variait et tournait sur tous les rythmes d’Horace. […] Didot, rue Jacob, justement en face de cet hospice de la Charité, où depuis… — Placé, peu de temps après juillet 1830, à la direction de l’Imprimerie royale, M. […] De retour à Lyon après ses études, il y fut placé dans une maison de banque ; les promenades rêveuses du soir, au bord du Rhône, ne le consolaient qu’à demi des dégoûts du jour et des ennuis du comptoir.
Celle qui est sur le devant est attentive ; l’autre est groupée avec elle par son bras droit posé sur l’épaule gauche de la première ; elle regarde ; elle montre du doigt un de ses frères, apparemment, parmi ce groupe de disciples ou de prosélites placés debout derrière le saint. […] Au-dessous d’elle, les ailes déployées, un grand ange qui descend avec une couronne qu’il se propose de placer sur la tête de Denis. Voici donc le chemin de cette composition, la religion, l’ange, le saint, les femmes qui sont à ses piés, les auditeurs qui sont sur le fond, ceux qui sont à gauche aussi sur le fond, les deux grandes figures de femmes qui sont debout, le vieillard incliné à leurs piés, et les deux figures, l’une d’homme et l’autre de femme vues par le dos et placées tout à fait sur le devant, ce chemin descendant mollement et serpentant largement depuis la religion jusqu’au fond de la composition à gauche où il se replie pour former circulairement et à distance, autour du saint une espèce d’enceinte qui s’interrompt à la femme placée sur le devant, les bras dirigés vers le saint, et découvre toute l’étendue intérieure de la scène, ligne de liaison allant clairement, nettement, facilement chercher les objets principaux de la composition dont elle ne néglige que les fabriques de la droite et du fond, et les vieillards indiscrets interrompant le saint, conversant entre eux et disputant à l’écart.
Le rêve Conférence faite à l’Institut général Psychologique,le 26 mars 1901 Le sujet que l’Institut psychologique a bien voulu m’inviter à traiter devant vous est si complexe, il soulève tant de problèmes, les uns psychologiques, les autres physiologiques et même métaphysiques, il appellerait de si longs développements — et nous avons si peu de temps — que je vous demande la permission de supprimer tout préambule, d’écarter l’accessoire, de me placer d’emblée au cœur de la question. […] Tout à coup il se trouve transporté au milieu du bassin de la place des Consuls ; une rampe de feu court le long des chaînes qui relient les grosses bornes placées autour du bassin. […] Ce que nous voyons d’un objet placé sous nos yeux, ce que nous entendons d’une phrase prononcée à notre oreille, est peu de chose, en effet, à côté de ce que notre mémoire y ajoute. […] La personne qui doit servir de sujet d’expérience est placée devant ces formules, dans l’obscurité, et ignore naturellement ce qui a été écrit.
Le premier volume des œuvres ne paraîtra qu’après celui-ci, qui est le second : l’inconvénient de ce mode de publication n’a point échappé à l’éditeur ; mais on a cru devoir se conformer à un article du testament d’Auguste Fabre, qui a exprimé le désir qu’une médaille et un portrait de son frère Victorin, et le bas-relief du monument funèbre, fussent gravés et placés au frontispice, du tome Ier des œuvres ; il a fallu du temps, et on a éprouvé des retards pour l’exécution de ces divers travaux. […] Quant à l’Oraison funèbre du maréchal Bessières, qui fut demandée à l’auteur par Napoléon, et qui ne put être prononcée à cause des événements, l’éditeur nous dit en produisant aujourd’hui jusqu’aux variantes du morceau : « Je laisse aux lecteurs qui ont senti l’élévation de Bossuet et la profondeur de Tacite, le soin d’indiquer le rang où l’on doit placer Victorin Fabre. » Mais les lecteurs ne s’aviseront pas de donner le moins du monde dans ces rapprochements : l’oraison funèbre de Fabre est trop évidemment une copie, presque un pastiche de celles du grand Condé ou de Turenne.
Quoique placé depuis plusieurs années dans les rangs, sinon les plus illustres, du moins les plus laborieux, de l’opposition ; quoique dévoué et acquis, depuis qu’il avait âge d’homme, à toutes les idées de progrès, d’amélioration, de liberté ; quoique leur ayant donné peut-être quelques gages, et entre autres, précisément une année auparavant, à propos de cette même Marion de Lorme, il se souvint que, jeté à seize ans dans le monde littéraire par des passions politiques, ses premières opinions, c’est-à-dire ses premières illusions, avaient été royalistes et vendéennes ; il se souvint qu’il avait écrit une Ode du Sacre à une époque, il est vrai, où Charles X, roi populaire, disait aux acclamations de tous : Plus de censure ! […] C’est ainsi qu’ils placeront haut la dignité de l’art.
Dans le tableau du Paysan qui lit l’Écriture sainte à sa famille, il avait placé dans un coin à terre, un petit enfant qui pour se désennuyer, faisait les cornes à un chien. […] Dans celui-ci, il a placé à côté du garçon qui apporte à boire à son père infirme, une grosse chienne debout qui a le nez en l’air, et que ses petits tètent toute droite ; sans parler de ce drap qu’il a étendu sur une corde, et qui fait le fond de son tableau.
Section 21, du choix des sujets des comedies, où il en faut mettre la scene, des comedies romaines J’ai rapporté plusieurs raisons pour montrer que les poëtes tragiques doivent placer leur scene dans des tems éloignez de nous. […] Messieurs, dit-il à ses deputez en leur présentant la paume de la main, voici la base où il faut placer votre statuë.
Il a placé tout au long le mot « défection » jusque dans le titre de son ouvrage. […] Mais il l’a placé parmi ceux qui, au jour du besoin, délaissèrent leur patrie, et c’est tout près de ceux qui la vendent.
Le poète espérait un magnifique spectacle ; mais il n’a plus la force de contempler le paysage placé à ses pieds, car il est pris de vertige. […] Je suis loin de blâmer la crudité des expressions que Molière a placées dans la bouche d’Armande. […] Si tous les acteurs agissent et parlent dans les limites de leurs caractères, à quoi bon s’inquiéter du cadre où ils sont placés ? […] ne m’a-t-il placé si haut que pour éloigner de moi toutes les sympathies ? […] Mais ce magnifique développement de l’amour paternel, convenait-il de le placer dans le cœur de Triboulet ?
Mais nous venons de nous placer dans un cas particulier. […] Point n’est besoin de se placer dans l’hypothèse de la Relativité : de toute manière (nous le faisions remarquer, il y a plus de trente ans) le temps mathématique pourra être traité comme une dimension additionnelle de l’espace. […] Nous nous sommes placé dans le cas le plus général ; nous n’avons pas encore envisagé l’aspect tout spécial que cette nouvelle dimension présente dans la théorie de la Relativité. […] Pour montrer comment Temps et Espace ne commencent à s’entrelacer qu’au moment où ils deviennent l’un et l’autre fictifs, revenons à notre système S′ et à notre observateur qui, placé effectivement en S′, se transporte par la pensée dans un autre système S, l’immobilisé et suppose alors S′ animé de toutes les vitesses possibles. […] Ce rapport devient tout à fait frappant dans le cas particulier que nous avons choisi à dessein, celui où la ligne A′ B′, perçue par un observateur placé en S′, joint l’un à l’autre deux événements A′ et B′ donnés dans ce système comme simultanés.
Cette découverte des caractères poétiques nous prouve qu’Ésope doit être placé dans l’ordre chronologique bien avant les sept sages de la Grèce. […] Comme Ésope avait donné ses préceptes en forme de fables, on le plaça avant Solon, qui avait donné les siens en forme de maximes. […] En tête de ce que nous ayons à dire sur ce sujet, nous plaçons la tradition égyptienne selon laquelle trois langues se sont parlées, correspondant, pour l’ordre comme pour le nombre, aux trois âges écoulés depuis le commencement du monde, âges des dieux, des héros et des hommes. […] Dans l’autre passage, Énée raconte à Achille que des hommes parlant diverses langues commencèrent à habiter Ilion depuis le temps où Troie fut rapprochée des rivages de la mer, et où Pergame en devint la citadelle . — Plaçons à côté de ces deux passages la tradition égyptienne d’après laquelle Thot ou Hermès aurait trouvé les lois et les lettres. […] Ils ont placé dans leurs rangs Aristote, Galien et d’autres philosophes, et les ont armés contre Platon et Jamblique.
Nous ne devons donc pas, comme les anciens psychologues, placer dans deux mondes séparés les changements psychologiques et les mouvements physiologiques où ils se réalisent, où ils se prolongent, où ils s’expriment. […] Quelquefois cette propagation aboutit à une véritable métamorphose : on voit alors se manifester une loi étudiée par Wundt, placée même par lui au premier rang, mais qui n’est, à notre avis, qu’une conséquence particulière de la loi d’équivalence. […] Le chat lui-même, quand il est à la fois irrité et épouvanté, prend une forme arquée et tendue, comme le prouve la gravure même placée par Darwin dans son livre. […] Dans le téléphone, deux instruments sont placés on communication électrique avec une batterie : les vibrations de la voix qui ont produit impression sur le disque récepteur du premier instrument sont conduites à l’autre instrument, qui les exprime. […] Ces muscles se contractent encore sous l’influence des mêmes émotions (terreur extrême) qui font hérisser les poils des animaux placés aux derniers échelons de l’ordre auquel l’homme appartient. » (Expression des émotions, p. 335).
Nous autres critiques, placés entre la tradition et l’innovation, c’est notre plaisir de rappeler sans cesse le passé à propos du présent, de les comparer, de faire valoir l’œuvre ancienne en même temps que d’accueillir la nouvelle (car je ne parle pas de ceux qui sont toujours prêts à immoler systématiquement l’une à l’autre). […] Je vous présente, lui dit-il en riant, l’un des hommes que votre départ inattendu a le plus étonnés. — Ellénore parlait à une femme placée à côté d’elle. […] J’aurais voulu m’asseoir à côté d’Ellénore, mais le maître de la maison l’avait autrement décidé : je fus placé à peu près vis-à-vis d’elle.
Placé au collège des Jésuites ou de Clermont, il réussit dans ses classes, il fut plusieurs fois le premier ou empereur, comme on disait, et, en troisième notamment, il eut le premier prix de prose, et mérita d’être « de la tragédie » ; on jouait, et on joue encore en province, dans certains pensionnats, une tragédie le jour de la distribution des prix. […] Il nous apprend, dans une circonstance assez singulière où il était placé entre les deux, et, comme on dit, entre le marteau et l’enclume, comment il s’y prit pour esquiver le choc, pour ne pas déplaire ni désobéir : « Au mois de décembre 1674, j’ai proposé à M. de Louvois de ne point mettre des gens de guerre en quartier d’hiver dans Négrepelisse, appartenant à M. de Turenne ; il m’a mandé que l’intention du roi était que, sans distinction, je distribuasse les troupes dans toutes les paroisses, il était brouillé avec M. de Turenne. […] Et puis, quand, tout cela sera fait et parfait, quand il se sera maintenu au premier rang des ministres du second ordre force de zèle et de miracles administratifs ; quand il pourra se vanter auprès du roi d’avoir accompli ses désirs les plus chers, d’avoir converti vingt-deux mille âmes sur vingt-deux mille, moins quelques centaines, et cela dans l’espace d’environ seize mois ; quand il aura plus que personne contribué, par cette fausse apparence d’une réussite aisée, au fatal Édit qui s’ensuivit ; lorsqu’il aura inscrit de gaieté de cœur son nom dans l’histoire au-dessous de celui de Baville, ce même, honnête homme s’en ira jouir de sa réputation acquise, dans une intendance heureuse et plus facile, il s’y fera aimer, aimer surtout des savants qu’il assemblera et présidera volontiers, et avec une entière compétence ; il fondera des chaires, il fera des fouilles, il découvrira d’antiques cités enfouies, en même temps qu’il embellira les cités nouvelles ; il recherchera des manuscrits, il aura un riche cabinet de médailles, il sera auprès des curieux l’aménité même et recueillera pour tant de services pacifiques et d’attentions bien placées des éloges universels.
— Celle de Kant : le fonctionnaire en tant que chose en soi, placé sur le fonctionnaire en tant qu’apparence66. » En un mot, le but de l’éducation est de prévenir l’originalité et de réduire l’exception. […] À ce point de vue, ceux qui ont placé leur idéal moral dans l’épanouissement égoïste de leur moi, ainsi que le conseille Nietzsche, considéreront qu’il y a un antagonisme profond entre l’intérêt de l’individu et cette culture de la personnalité. […] Placez un adolescent en serre chaude, en vase clos ; par exemple au séminaire ou à l’école normale d’instituteurs.
Pour être vrai, j’ai besoin de baisser un peu le ton, de descendre un moment de cette hauteur idéale de Laure et de Béatrix où l’on s’est accoutumé à la placer, de causer d’elle enfin plus familièrement et en prose. […] À table, elle devait être placée à côté de lui ; mais, par un malentendu qui eut lieu au moment de s’asseoir, elle se trouva placée à côté de Cambacérès, et Bonaparte dit à celui-ci en plaisantant : « Eh bien !
Il plaça ensuite son propre fils mort dans le berceau, et après l’avoir revêtu des riches vêtements qui avaient servi à l’autre enfant, alla l’exposer dans le lieu le plus désert de la montagne. […] Quand, à l’heure du souper, les invités, au nombre desquels était Harpagus, furent placés, le roi se fit donner, ainsi qu’au reste des convives, du mouton ; mais on ne servit à Harpagus que les membres de son fils, à l’exception de la tête et des extrémités des pieds et des mains, qu’on avait mis à part dans une corbeille. […] Il prit un certain nombre d’ânes, sur chacun desquels il plaça une outre remplie de vin, et les chassa devant lui, se dirigeant vers les soldats qui gardaient le corps suspendu à la muraille. […] — Nos coutumes, répondit Amyntas, sont bien différentes ; elles veulent que les femmes restent toujours séparées des hommes ; cependant, puisque vos lois permettent le contraire, et que vous êtes actuellement nos maîtres, il faut bien vous satisfaire. » En disant ces mots, Amyntas ordonna que l’on fît entrer les femmes, qui vinrent se ranger et se placer vis-à-vis des Perses. […] Les Grecs, rangés par ordre de peuples, prirent part tour à tour à ces divers combats, à l’exception cependant des Phocidiens, qui, placés sur la montagne en gardaient les sentiers.
Si l’on pouvait prouver que les Hottentots sont descendus des Nègres, je suppose qu’on les placerait dans le groupe Nègre, quelles que soient les différences de couleur, ou autres plus importantes, qui les distinguent. […] Que deux formes n’aient pas un seul caractère commun, cependant, si ces formes extrêmes sont reliées les unes aux autres par une chaîne de groupes intermédiaires, nous pouvons à coup sûr en inférer leur communauté d’origine, et les placer toutes dans une même classe. […] N’est-ce pas une chose des plus remarquables que la main de l’homme faite pour saisir et toucher, et la griffe de la Taupe destinée à fouir la terre, de même que la jambe du Cheval, la nageoire du Marsouin et l’aile de la Chauve-Souris, soient toutes construites sur le même plan primitif, c’est-à-dire qu’elles renferment des os semblables, placés dans la même position relative ? […] Mais lorsque les oisillons de ces différentes races furent placés les uns à côté des autres sur le même rang, bien que la plupart d’entre eux pussent aisément se distinguer les uns des autres, néanmoins leurs différences proportionnelles, en chacun de leurs caractères les plus tranchés, étaient beaucoup moins considérables et moins frappantes que chez les sujets adultes. […] Ainsi, dans les plantes, le pistil a pour but de permettre aux tubes polliniques d’atteindre les ovules, placés à sa base et protégés par l’ovaire.
Placé dans un rang élevé, M. de Souza n’a pas cru y déroger en enrichissant la littérature de sa patrie d’une édition du Camoëns. […] On recueillit à grands frais dans toutes les bibliothèques de l’Europe les détails épars d’une vie qui fut à la fois si malheureuse et si obscure, et après des années de recherches, à la tête des œuvres du poète, reproduites dans tout l’éclat du luxe typographique, l’illustre éditeur put enfin placer l’histoire complète de cette vie tant méditée, magnifique et pieux monument élevé à la mémoire du génie.
L’ambition, la soif du pouvoir, ou tout autre sentiment excessif, peut faire commettre des forfaits, mais lorsqu’ils sont arrivés à un certain excès, il n’est aucun but qu’ils ne dépassent ; l’action du lendemain est commandée par l’atrocité même de celle de la veille ; une force aveugle pousse les hommes dans cette pente une fois qu’ils s’y sont placés ; le terme, quel qu’il soit, recule à leurs yeux à mesure qu’ils avancent ; l’objet de toutes les autres passions est connu, et le moment de la possession promet du moins le calme de la satiété. […] L’ordre social, qui placerait un tel criminel sur le trône du monde, ne l’apaiserait pas envers les hommes ses esclaves ; rien de restreint dans des bornes fixes, fut-ce le plus haut point de prospérité, ne peut convenir à ces êtres furieux, qui détestent les hommes comme des témoins de leur vie.
Lorsque l’espoir de faire une découverte qui peut illustrer, ou de publier un ouvrage qui doit mériter l’approbation générale, est l’objet de nos efforts, c’est dans le traité des passions qu’il faut placer l’histoire de l’influence d’un tel penchant sur le bonheur ; mais il y a dans le simple plaisir de penser, d’enrichir ses méditations par la connaissance des idées des autres, une sorte de satisfaction intime qui tient à la fois au besoin d’agir et de se perfectionner ; sentiments naturels à l’homme et qui ne l’astreignent à aucune dépendance. […] Le travail, de quelque nature qu’il soit, affranchit l’âme des passions dont les chimères se placent au milieu des loisirs de la vie.
Mais c’est précisément par la variété & le charme inexprimable de son style, que ce Poëte mérite, de l’aveu de tous les gens de goût, d’être placé parmi les Ecrivains du premier ordre. […] A l’égard des Vertus, rarement on les voit Toutes, en un sujet éminemment placées, Se tenir par la main sans être dispersées.
Mithridate, Phédre, Britannicus, ne le cedent point aux plus beaux chef-d’œuvres de Corneille, & Athalie sera toujours placée par les Connoisseurs au dessus de Cinna. […] Ils s’empresserent d’adoucir ses mécontentemens ; &, par l’entremise de Boileau, Racine supprima une troisieme Lettre qu’il se proposoit de donner, à la tête de laquelle il avoit placé une Préface très-mordante, s’il faut en juger par le morceau qu’on nous en a transmis.
Voyez Raphael, le Sueur ; ils placent quelquefois trois, quatre, cinq figures debout les unes à côté des autres, et l’effet en est sublime. […] Tâchez, mes amis, de supposer toute la figure transparente et de placer votre œil au centre.
Ils les plaçaient au centre de leurs armées, ils leur disaient : " venez nous voir combattre et mourir, soyez les témoins oculaires de notre valeur et de nos actions. […] L’artiste a placé sur l’une des éminences un paysan avec un cheval.
Dans ces temps de crise, où les gouvernements changent, et où les peuples agités passent de la liberté républicaine à une autre constitution, l’homme d’état a besoin de l’homme d’esprit ; Horace, par le genre du sien, était un instrument utile à Octave ; ses chansons voluptueuses adoucissaient des esprits rendus féroces par les guerres de liberté ; ses satires détournaient sur les ridicules, des regards qui auparavant se portaient sur le gouvernement et sur l’État ; sa philosophie, tenant à un esprit moins ardent que sage, prenant le milieu de tout, évitant l’excès de tout, calmait l’impétuosité des caractères et plaçait la sagesse à côté du repos ; enfin ses éloges éternels d’Octave accoutumaient au respect et faisaient illusion sur les crimes ; la génération, qui ne les avait pas vus, était trompée ; celle qui s’en souvenait, doutait presque si elle les avait vus. […] Tout le monde sait que Néron fut loué par Lucain ; nous avons vingt vers de lui, à la tête de la Pharsale, où ce monstre est placé dans le ciel.
Parmi les derniers et trop rares débris de la poésie lyrique chez les Romains, il faut placer un poëme, de date incertaine peut-être, d’origine mélangée, et décelant, sur un même sujet et sur un sujet populaire, la touche reconnaissable de deux époques : c’est le Pervigilium Veneris, la Veillée des fêtes de Vénus. […] Il serait bien peu vraisemblable que, dès le temps où ces images étaient incessamment sous les yeux des Romains, la fête de Vénus, placée par la tradition à une des époques les plus riantes de l’année, à la saison des belles nuits et des aurores matinales, n’ait pas été embellie du charme des vers, ou même qu’on n’ait eu, pour célébrer ces gracieux souvenirs, que quelque vieux débris du rituel païen.
Napoléon avait placé sa tente au centre d’un carré formé par sa garde, et n’avait laissé allumer que quelques feux ; mais l’armée prussienne avait allumé tous les siens. […] Il ordonna au maréchal Bernadotte, qui était placé en intermédiaire, de concourir au mouvement projeté, soit en se joignant au maréchal Davout s’il était près de celui-ci, soit en se jetant directement sur le flanc des Prussiens s’il avait déjà pris à Dornbourg une position plus rapprochée d’Iéna. […] Une anecdote heureusement placée interrompt ici la sévérité du récit épique. […] Une forte réserve d’artillerie était placée à quelque distance. […] Nota Par une erreur de pagination dans la copie du manuscrit, on a placé les considérations sur la campagne d’Égypte après Marengo au lieu de les placer après Campo-Formio, anachronisme qui sera corrigé par une rectification de la pagination dans le prochain Entretien.
« Le cardinal tuteur, voyant que, par suite de ce trépas, notre mère en voulait toujours au collège d’Urbino, nous rappela, mon frère André et moi, pour nous placer dans le collège Nazaréen à Rome, tenu, lui aussi, par les Scolopii. […] Je fus appelé à Rome et placé par mon tuteur dans la maison maternelle, afin de m’y rétablir. […] Mon tuteur me plaça, et plus tard il y plaça aussi mon frère André, qui était resté au collège pour achever ses études, dans l’Académie ecclésiastique ouverte de nouveau à Rome par le nouveau pontife Pie VI, qui l’entourait d’une spéciale protection. […] Pendant qu’il s’habillait, un des cardinaux qui, d’après la voix publique, avait tenté, dans la nuit précédente, d’entraver cette élection, fit un jeu de mots, avec la plus grande gaieté, au secrétaire du conclave, près duquel il s’était placé. […] Il fut placé sur l’autel, selon la coutume, et il reçut l’adoration publique des cardinaux et du peuple innombrable qui était accouru.
Voilà la vision à la fois charmante et surnaturelle que le hasard aurait dû placer à temps sur la route du poète dont nous parlons ! […] Mais si l’on entend par caractère cette solidité de membres, cet aplomb de stature, cette énergie de pose qui font qu’un homme se tient debout contre les vents de la vie et qu’il marche droit à pas réguliers dans les sentiers difficiles, vers un but humain ou divin placé au bout de notre courte carrière humaine ; non, Alfred de Musset ne reçut pas de la nature et ne conquit pas par l’éducation ce caractère, seul lest qui empêche le navire de chavirer dans le roulis des vagues. […] Pardon de cette image, mais il ne s’en présente pas d’autre sous ma main pour peindre cet attrait mêlé de répulsion qui me saisit en lisant ces poésies renversées qui placent l’idéal en bas au lieu de le laisser où Dieu l’a placé, dans les hauteurs de l’âme et dans les horizons du ciel. […] La maladie du désenchantement, vengeance de ceux qui n’ont pas placé leur perspective et leur espérance assez haut, explique les silences et les défaillances qu’on a reprochés à ses dernières années. […] Dante l’aurait placé dans les limbes, comme les enfants dont ses faiblesses mêmes avaient l’innocence.
Dieu l’a créée infatigable, inépuisable, innombrable dans les végétations, moins nombreuse, moins palpable, moins fourmillante dans les animaux, excepté les insectes, parce que l’intelligence les anime, et que la nourriture plus recherchée leur manquerait dans leurs pâturages terrestres ; mais il leur mesure les aliments et l’intelligence à proportion de leurs masses, de leurs besoins ; entre eux et l’homme il a placé la barrière des langues qui se parlent, mais qui ne se comprennent pas entre elles, excepté les animaux domestiques, premiers esclaves et tendres amis de l’homme. […] Elles sont bien placées, et contribuent à l’ornement. […] Caligula le fit transporter à Rome ; on le plaça dans le cirque de Néron au Vatican. […] En 1586, presque un siècle avant la construction de la colonnade, Sixte-Quint fit placer l’obélisque où il se voit aujourd’hui. […] Ainsi, la coupole de Michel-Ange, enlevée de dessus les piliers, et placée par terre, aurait deux cent soixante pieds de haut, élévation qui surpasse celle du Panthéon.
Qu’un homme soit fameux en bien ou en mal, le vulgaire ne manque pas de le placer en telle ou telle circonstance, et d’inventer sur son compte des fables en harmonie avec son caractère ; mensonges de fait, sans doute, mais vérités d’idées, puisque le public n’imagine que ce qui est analogue à la réalité. […] Si les premiers compagnons, ou associés, eurent pour but une société d’utilité, on ne peut les placer antérieurement à ces réfugiés qui, ayant cherché la sûreté près des premiers pères de famille, furent obligés pour vivre de cultiver les champs de ceux qui les avaient reçus. — Tels furent les véritables compagnons des héros, dans lesquels nous trouvons plus tard les plébéiens des cités héroïques, et en dernier lieu les provinces soumises à des peuples souverains. […] Nous y trouvons aussi une preuve remarquable de l’antiquité du peuple hébreux, dont Noé plaça le berceau dans la Mésopotamie, contrée la plus méditerranée de l’ancien monde habitable. […] C’est ce qui explique ces grandes richesses qui permirent aux Ioniens de bâtir le temple de Junon à Samos, et aux Cariens d’élever le tombeau de Mausole, qui furent placés au nombre des sept merveilles du monde. […] Cet axiome placé ici à cause de son rapport particulier avec le droit des gens, s’applique généralement tous les objets dont nous avons à parler.
D’abord il a su placer ses personnages dans leur milieu, créer autour d’eux comme une atmosphère ecclésiastique. […] Ferdinand Fabre a su placer l’abbé Célestin dans les conditions les plus propres à mettre au jour et à montrer sous toutes ses faces cette délicieuse naïveté ecclésiastique. […] Si Dieu est votre préoccupation constante — un évêque doit vivre en présence du Seigneur, a écrit saint Cyprien, in conspectu Domini obéissez sans discussion, aveuglément, à l’autorité qu’il a placée sur vous. […] L’abbé Jourfier, qui n’a que des vertus humaines, est placé par sa profession dans des circonstances telles qu’il s’aperçoit que ces vertus vont contre les fondements mêmes de la foi, car elles impliquent toutes la confiance aux lumières naturelles et, plus ou moins, l’orgueil de l’esprit (superbia mentis).
Dubray, s’inspirant du beau portrait de l’abbé Prévost par Schmidt, portrait qui fut placé d’abord en tête du tome Ier de l’Histoire générale des voyages (1746), y a changé ou adouci quelques traits. […] Le buste avait été placé pour ce jour en dehors de l’hôtel de ville, dont le caractère primitif a dès longtemps disparu sous les restaurations diverses, mais qui a conservé de son ancien style une espèce de tribune en saillie à deux étages et avec dôme : c’est ce qu’on appelle la Bretèche, terme fort en usage dans les coutumes d’Artois pour désigner « le lieu où se font les cris, publications et proclamations de justice ». […] Laissons la statue aux hommes célèbres qui ont marché sur cette terre avec autorité, d’un pied sûr, orgueilleux ou solide : pour l’homme de lettres, pour le romancier, pour celui que l’amour de la retraite poursuit jusque dans le bruit, pour ceux qu’une demi-ombre environne et que plutôt elle protège, pour ceux-là c’est le buste qui convient, et celui de l’abbé Prévost, placé comme il l’est aujourd’hui, répond bien à ce qui eût été son espérance la plus haute et son plus doux vœu.
Dans ses Époques de la nature, qui parurent en 1778, Buffon, ayant exposé sa théorie d’une terre originairement plus chaude qu’elle ne l’est aujourd’hui, plaçait le premier berceau de la civilisation chez un peuple primitif et antérieur à toute histoire connue, qui aurait habité le centre du continent de l’Asie. […] Martin68, a vu, non pas naître, mais se développer avec une faveur toute nouvelle deux hypothèses peu conciliables, et pourtant acceptées alors avec enthousiasme par les mêmes esprits, parce qu’elles dérivent d’une même source, de la passion pour le nouveau et l’inconnu, savoir : l’hypothèse du progrès indéfini de l’humanité, et l’hypothèse d’un âge d’or des sciences mathématiques et physiques près du berceau du genre humain. » En effet, dans le temps même où Turgot traçait pour l’humanité le programme d’une marche ascendante et d’un progrès indéfini, que Condorcet devait développer avec une sorte de fanatisme et pousser aux dernières limites, jusqu’à dire que la mort pour l’homme pourrait se retarder indéfiniment, Buffon, Bailly se reportaient en arrière vers un âge d’une date non assignable, dans lequel ils plaçaient je ne sais quel peuple sage, savant, inventeur à souhait, et créaient un véritable âge d’or pour des imaginations d’académiciens. […] Il faut l’avouer, nous sommes nés pour les préjugés, bien plus que pour la vérité ; la vérité même n’est opiniâtre que lorsqu’elle est devenue préjugé… Les idées nouvelles, faibles parce qu’elles sont naissantes, n’ont pas la force de pénétrer, et, pour se placer, elles attendent des têtes neuves… Machinalement ou physiquement, l’homme est imitateur ; mais si la nature a voulu qu’il fût porté par un penchant secret, par une force assez grande, à faire tout ce qu’il voit faire, elle a voulu lui conserver son originalité par l’amour-propre… Ce n’est plus là une discussion à la Foncemagne, c’est même plus vif qu’une conversation d’Anacharsis chez Barthélemy.
Par le choix, par la méthode et le complet de ces collections, Marolles s’est placé au premier rang des amateurs et des curieux, et s’est acquis l’estime et la reconnaissance des artistes. […] Le spirituel jésuite Tournemine disait que l’abbé de Marolles méritait qu’on, lui pardonnât, en faveur de cet unique volume de mémoires, l’ennui mortel qu’il avait causé au public, et l’impatience qu’il avait donnée aux savants, par ses rhapsodies indigestes durant l’espace de soixante ans ; il lui appliquait, en riant, ce que Lucain, l’ampoulé flatteur, au commencement de sa Pharsale, a dit de Néron, que Rome ne l’avait pas payé trop cher, en définitive, au prix même de toutes les guerres civiles antérieures, s’il n’y avait pas d’autre moyen de l’obtenir : « Scetera ipsa… hac mercede placent ». […] Quant à la correction des mœurs de ses religieux, il n’estimait pas apparemment que son titre d’abbé commandataire lui conférât autorité suffisante pour cela, et, au lieu d’entrer en lutte avec ses moines, il avait mieux aimé patienter ; c’est à l’archevêque diocésain sous la juridiction duquel était placée l’abbaye, qu’il demanda enfin d’autoriser un rétablissement de règle devenu bien nécessaire.
Après les premières années passées à Berne, dans un état de contrainte et de souffrance due à la rudesse des mœurs domestiques, et à la grossièreté des mœurs scolaires, le jeune Bonstetten, vers l’âge de quatorze ans, fut placé à la campagne près d’Yverdun, dans une famille composée de trois sœurs et de deux frères, « tous aimables, bons, tous le chérissant comme leur enfant ». […] À dix-huit ans, le père de Bonstetten le tira de cette vie d’idylle et le plaça à Genève chez le ministre Prévost, père de celui qui devint le célèbre professeur Pierre Prévost. […] C’est dans ce germe d’un nouvel être que sont placées toutes les vertus.
Pourquoi n’avoir point placé en tête de ces deux volumes un court abrégé de la constitution, de l’histoire politique de Genève au xviiie siècle, un petit tableau résumé des luttes, des querelles et guerres civiles entre les différentes classes, entre les citoyens et bourgeois, membres de l’État, parties du souverain, et les natifs exclus, tenus en dehors et revendiquant des droits ; querelles du haut et du bas, de patriciens et de plébéiens, renouvelées des Grecs et des Romains, inhérentes à la nature des choses, qui se sont reproduites plus tard, sous une forme un peu différente, dans la moderne Genève, et qui ont été finalement tranchées à l’avantage du grand nombre. […] Par cette raison principalement, je le crois autant au-dessous de l’excellent, où la voix publique le place, qu’au-dessus du médiocre qu’il attaque avec succès dans ses satires ; et je suis persuadé que le temps, qui met le vrai prix aux auteurs, ne placera pas celui-ci au premier rang où son siècle le place. […] Ceux qui louent recevront à leur tour la louange qu’ils ont donnée à d’autres, et ces hommes habiles et placés comme à la tête de la nation française l’entretiendront sans doute dans l’habitude qu’elle s’est faite de louer et de faire consister dans la louange l’action la plus noble de l’esprit humain.
Peu s’en faut que, par la faute de cette mère, la fortune de Catherine ne se brise dès le premier pas, et qu’on ne les renvoie toutes deux dans leur Allemagne ; mais la jeune fille sait par sa conduite se garantir, et par quelques mots bien placés, par des riens, se séparer des sottises de sa mère. Dans cette pleurésie qu’elle a et qu’on traite tout de travers (car l’absurdité autour d’elle éclate de toutes parts et sous toutes les formes), elle a près de son lit des dames placées par l’Impératrice, et elle entend d’elles, à leur insu, et devine beaucoup de choses qu’elle a intérêt à connaître : « Je m’étais accoutumée, dit-elle, pendant ma maladie, d’être les yeux fermés ; on me croyait endormie, et alors la comtesse Roumianzoff et les femmes disaient entre elles ce qu’elles avaient sur le cœur, et par là j’apprenais quantité de choses. » Elle sait qu’avant tout, à ses débuts, il faut plaire, — plaire à l’Impératrice d’abord, personne faible, crédule, pleine de préventions et de petitesses ; plaire à la nation aussi, et paraître soi-même en être éprise. […] Il avait vu précédemment Catherine à Hambourg et avait grondé sa mère de faire trop peu de cas de cette enfant, qui avait, disait-il, « une tournure d’esprit très-philosophique. » Arrivé en mission à Pétersbourg, il vit beaucoup la mère et la fille, et s’intéressa de plus en plus à celle dont il avait deviné le génie : « Il me demanda comment allait ma philosophie dans le tourbillon où j’étais placée.
Son poème est placé sous l’invocation des Muses et de Jupiter ; mais il l’adresse à son frère Perse avec qui il avait été en procès pour l’héritage paternel, et à qui sa cupidité apparemment avait peu profité. […] Les dieux ont placé la sueur avant la vertu : il faut gravir ; mais, une fois le sommet atteint, tout devient facile. […] Calemard de Lafayette a placé d’abord son poème.
Il faut compter dans chaque caractère les douleurs qui naissent des contrastes de bonheur ou d’infortune, de gloire ou de revers dont une même destinée offre l’exemple ; il faut compter les défauts au rang des malheurs, les passions parmi les coups du sort, et plus même, les caractères peuvent être accusés de singularité, plus ils commandent l’attention du philosophe ; les moralistes doivent être comme cet ordre de religieux placés sur le sommet du mont St. […] J’ai essayé si ce qu’il y a de poignant dans la douleur personnelle, ne s’émoussait pas un peu, quand nous nous placions nous-mêmes comme une part du vaste tableau des destinées, où chaque homme est perdu dans son siècle, le siècle dans le temps, et le temps dans l’incompréhensible. […] La fureur, la vengeance s’allient, sans doute, avec l’enthousiasme, mais ces mouvements qui rendent cruels momentanément, n’ont point d’analogie avec ce qu’on a vu de nos jours, un système continuel, et, par conséquent, à froid de méconnaître toute pitié : Or quand cet affreux système existe dans les soldats, ils jugent leurs chefs tout comme leurs ennemis, ils conduisent à l’échafaud ce qu’ils avaient estimé la veille, ils appartiennent uniquement à la puissance d’un raisonnement, et dépendent par conséquent de tel enchaînement de mots qui se placera dans leurs têtes comme un principe et des conséquences.
Et après quelque retour de pensée sur la manière dont le christianisme, lui aussi, savait placer et asseoir ses vrais monuments, ses antiques abbayes, au fond des bois ou sur la cime des montagnes : Je faisais ces réflexions à la vue des débris du temple de Sunium… Je découvrais au loin la mer de l’Archipel avec toutes ses îles ; le soleil couchant rougissait les côtes de Zéa et les quatorze belles colonnes de marbre blanc au pied desquelles je m’étais assis. […] C’est ainsi que, vers la fin, dans le séjour à Délos, il n’a pu s’empêcher de se donner carrière : l’homme s’est révélé ; il a placé dans la bouche de Philoclès ses propres idées sur le bonheur, sur la société, sur l’amitié, et a introduit par extraits cet ancien petit Traité de morale qu’il avait composé bien des années auparavant pour le neveu de M. de Malesherbes. […] Dans tous les établissements publics où il s’emploie un certain nombre d’hommes, il s’en trouve toujours un qui, d’ordinaire placé dans les rangs inférieurs, a amassé durant des années en silence des trésors de fiel et d’envie ; et, le jour d’une révolution survenant, cet homme se lève contre les autres qui ne le connaissaient même pas jusque-là, il devient leur ennemi ulcéré et leur dénonciateur.
Il faut que ces figures s’y placent d’elles-mêmes, comme dans la nature. […] Et si l’on ressuscitait les héros de nos tragédies, ils auraient bien de la peine à se reconnaître sur notre scène, et placés devant nos tableaux historiques, Brutus, Catilina, César, Auguste, Caton demanderaient infailliblement qui sont ces gens-là. […] Pourquoi me placer sur ce buffet nos maussades ustensiles de ménage ?
À l’Élysée, elle a placé M. […] À la présidence du Sénat, elle a placé le bon papa Fallières, au visage réjoui de maître vigneron.
Rien de plus simple ; l’homme n’était plus placé pour inventer l’écriture dans le cercle d’impossibilité où il était placé pour inventer la parole : ce cercle d’impossibilité, où il fallait la parole préexistante pour convenir de la signification de la parole, où le muet devait parler au sourd, et où le sourd devait entendre le muet !
Il y a dans les choses humaines deux espèces de natures placées, l’une au commencement, l’autre, à la fin de la société. […] Il n’y a point d’ermite qui ne saisisse aussi bien que Claude le Lorrain ou Le Nôtre, le rocher où il doit placer sa grotte.
Elle a pris des notions justes de la pudeur, elle s’est placée intrépidement devant le modèle nu ; elle n’a pas cru que le vice eût le privilège exclusif de déshabiller un homme. […] Je l’ai placé vis-à-vis celui de Van Loo à qui il jouait un mauvais tour.
Ces appels aux dieux étaient faits d’abord par des hommes simples et grossiers qui croyaient s’en faire entendre sur la cime des monts où l’on plaçait leur séjour. […] Ces jugements inflexibles étaient nécessaires dans des temps où les héros plaçaient dans la force la raison et le bon droit, où ils justifiaient le mot ingénieux de Plaute : pactum non pactum, non pactum pactum .
Rozier, [N.ABCD] Abbé, Docteur en Théologie, Chevalier de l'Eglise de Lyon, né dans cette ville en 1734 ; Auteur de plusieurs Ouvrages de Physique & d'Histoire Naturelle qui le placent parmi les Ecrivains utiles de ce Siecle.
Nous ne prétendons pas placer dans cette classe plusieurs Prônes modernes qui ne les valent pas.
Cet Auteur s’est attaché à des Ouvrages solides, qui exigent des connoissances étendues, & prouvent, lorsqu’ils sont bien faits, le talent de les placer avec intérêt & discernement.
Il ne s’était décidé que la quatrième nuit à tirer le dernier des sept, parce qu’il ne le trouvait jamais assez bien placé pour le tuer sûrement, et qu’il n’avait qu’une seule balle à mettre dans son fusil. […] Lorsqu’elle fut cuite, Antoine couvrit et disposa la table, plaça devant le couvert une salière en métal noirci, à trois pieds, et une carafe taillée à goulot étroit et à bouchon rond ; il annonça ensuite d’une voix chantante à Lavretzky que le dîner était servi, et se plaça lui-même derrière la chaise du seigneur, la main droite enveloppée d’une serviette. […] Lise se plaça aussitôt au piano et déchiffra la romance. […] Lavretzky la fit asseoir et se plaça devant elle. […] Quatre d’entre eux se placèrent chacun auprès d’un arbre, le cinquième au milieu, et le jeu commença.
C’est dans ce petit nombre qu’il faut placer la Connoissance de la Mythologie ou de la Fable, le petit Dictionnaire Théologique, & l’esprit des Journalistes de Trévoux.
David se soit placé au-dessus des Lebrun et des Mignard.
Le seul titre qu’il ait pour être placé parmi les Littérateurs, est son Histoire du Collége de Navarre ; encore faut-il faire grace à sa maniere dure & barbare d’écrire, en faveur des recherches curieuses qu’il offre au Lecteur.
Placez John Wesley à Rome, il y sera certainement le premier général d’une société dévouée aux intérêts et à l’honneur de l’Église. Placez sainte Thérèse à Londres, son enthousiasme inquiet se transforme en folie mêlée de ruse. […] Rien ne l’autorisait à opérer cette confusion, qui a eu pour premier effet de placer la moralité sous la dépendance du savoir. […] Mais elle en diffère surtout pour avoir placé dans le perfectionnement de l’individu l’idéal moral que M. Charles Richet, avec beaucoup de savants, ne trouve à placer, lui, que dans le progrès de l’espèce.
Aussi son nom est-il devenu autant recommandable dans la Littérature, par le zele qu’il témoigna toujours pour ses progrès, que dans la Magistrature, par les qualités qui le placent parmi les meilleurs Magistrats.
Malgré cela, on a eu l’indulgence de le placer dans le Nécrologe des hommes célebres.
Serres ou Serranus, [Jean de] Ministre Protestant, né en Languedoc en 1538, mort en 1598 ; est un de ces Savans en es ou en us, dont on auroit oublié le nom, comme on a oublié leurs Ouvrages, si quelques charitables Lexicographes n'avoient eu l'indulgence de les placer dans leur Légende.
Ce n’est pas pour avoir fait les Bréviaires de Nevers & d’Orléans, que nous le plaçons ici, mais pour avoir composé un Ouvrage assez singulier, pendant les cinq années de Bastille, où son attachement à MM.
L’homme de Lettres se fait sentir dans tout ce qu’il a composé ; c’est pourquoi nous le plaçons ici.
Les anciens sont plus forts en morale qu’en métaphysique ; l’étude des sciences exactes est nécessaire pour rectifier la métaphysique, tandis que la nature a placé dans le cœur de l’homme tout ce qui peut le conduire à la vertu. […] Plusieurs des philosophes grecs confondent de même les rangs dans la morale, ils placent l’amour de l’étude sur la même ligne que l’accomplissement des premiers devoirs.
C’est dans leurs rangs que l’auteur de ce livre veut être placé, dût-il y être confondu. […] Ainsi l’horloge qui, au grand amusement de Voltaire, désigne au Brutus de Shakespeare l’heure où il doit frapper César, cette horloge, qui existait, comme on voit, bien avant qu’il y eût des horlogers, se retrouve, au milieu d’une brillante description des dieux mythologiques, placée par Boileau à la main du Tems.
Dans toute l’histoire, dit Robertson, Ximénès est le seul premier ministre que ses contemporains aient honoré comme un saint et à qui le peuple, placé sous son administration, ait attribué le don des miracles ; et Hefele a eu la noble jalousie de cette justice. […] Les deux morceaux qui ont le plus de valeur dans le livre que nous examinons sont le parallèle de Ximénès et de Richelieu, placé à la fin du volume, et celui d’Isabelle la Catholique et d’Élisabeth d’Angleterre, dont nous avons parlé plus haut.
Distingué, charmant, d’un goût typographique à la fois audacieux et sûr, ce petit volume justifie l’écusson placé en télé du frontispice avec son fabuleux dauphin et son aristocratique devise : Non hic piscis omnium. […] Nulle protestation ne fut mieux placée que celle-ci contre l’Industrialisme grossier dont les livres et ceux qui les aiment sont victimes.
Nul doute que les curieux de lettres rechercheront pieusement les rarissimes volumes qui forment son œuvre poétique, et les placeront à côté de ceux des meilleurs poètes de sa génération.
Chompré, [Pierre] Licencié en Droit, Maître de Pension à Paris, né dans le Diocese de Châlons-sur-Marne, en 1698, mort à Paris en 1760 ; Auteur utile pour la Jeunesse, que nous plaçons ici avec reconnoissance.
Nous ne le plaçons ici que pour compléter la nomenclature de ceux qui ont cultivé la Poésie parmi nous.
On eût pu d’abord être tenté de croire que ce nom, placé à la tête de la premiere Edition de l’Histoire du Siecle de Louis XIV, étoit un de ces noms de guerre dont M. de Voltaire avoit coutume de parer le frontispice de ses Ouvrages ; mais il est très-assuré qu’il est celui d’un Auteur existant.
De l’onction, du sentiment, l’heureux talent de la persuasion, l’ont fait placer parmi les Prédicateurs, au même rang que Racine occupe parmi les Poëtes tragiques.
Deux ou trois Tragédies & principalement celle de Manlius, Piece dans le genre de Corneille, l’ont placé parmi les bons Auteurs de notre Théatre.
Je n’en saurais que dire, il est placé trop haut pour mes yeux.
Abercrombie cite un peintre11 qui, de souvenir et sans l’aide d’aucune gravure, copia un martyre de saint Pierre par Rubens, avec une imitation si parfaite que, les deux tableaux étant placés l’un près de l’autre, il fallait quelque attention pour distinguer la copie de l’original. […] L’image lui paraît « extérieure », placée devant lui, « dans la direction du rayon visuel… Elle a la grandeur et les attributs du modèle ; je distingue ses traits, la coupe de ses cheveux, l’expression de son regard, son costume et tous les détails de sa personne. […] Le médecin, voulant le convaincre de son erreur, se plaça entre le malade et le point assigné à la vision. […] « Il y avait peut-être vingt minutes que j’étais couché, je ne dormais pas encore, quand j’entendis du bruit dans la pendule placée sur ma cheminée, puis une voix qui en sortait et qui me disait : “Tu partiras, tu partiras ; dans deux jours, on te coupera le cou ; c’est ta tête, c’est ta tête qu’il nous faut. […] Pour cela, il faut qu’il reste au point de vue où provisoirement nous nous sommes placés.
Ce double cercueil fut placé dans un catafalque construit suivant le rite des Tcheou, qui occupaient actuellement le trône impérial. Les petits étendards triangulaires placés par intervalles autour de cette décoration funèbre étaient, suivant le rite de la dynastie Chang, et le grand étendard carré était suivant le rite Hia. […] « Pour la consolation des disciples qui s’étaient fixés avec leurs familles dans les environs, et pour remettre en quelque sorte sous leurs yeux celui dont le souvenir leur était infiniment cher, outre son portrait, qu’on plaça dans le sépulcre nouvellement construit, on y déposa encore tous ses ouvrages, ses habits de cérémonie, ses instruments de musique, le char dans lequel il faisait ses voyages et quelques-uns des meubles qui lui avaient appartenu. […] Je fis tomber mon choix sur lui ; j’écrivis son nom et mes intentions sur un billet que je plaçai derrière le même tableau où celui qui contenait mon nom avait été placé par mon père. […] Me donnerais-je le ridicule de demander une des filles du prince mantchou, pour la placer à côté de moi à la tête de l’empire ?
Pour moi, j’ai toujours mieux senti, en l’écoutant, la bonté de l’auteur de toutes choses, qui, dans chaque lieu sur la terre, a su placer quelque cause de jouissance et de bien-être pour ses créatures. […] Ayant été placé sur une surface plate, en dessous d’un banc, sa base en a pris naturellement la forme, et se compose de fougère sèche et d’autres plantes, mêlées à des feuilles d’herbe et à des végétaux ligneux. […] Il descendait par moments auprès d’elle, se plaçait un instant à ses côtés, puis soudain se renvolait, pour revenir bientôt avec un insecte qu’elle prenait de son bec avec un air de reconnaissance. […] Le souper fini, le feu fut complètement éteint, et l’on plaça une petite lumière de pommes de pin dans une calebasse qu’on avait creusée. […] Le nid, qu’il soit placé dans un arbre ou dans une cheminée, se compose de petites branches sèches que l’oiseau se procure d’une façon assez singulière.