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887. (1881) Le roman expérimental

Et c’est au mélodiste que l’Académie française a ouvert ses portes. […] On entrait là par une petite porte, on y trouvait en plein jour des chambres noires que des bougies éclairaient. […] Mais alors c’est le théâtre que l’on condamne, c’est au théâtre que l’on porte un coup mortel. […] La scène se passe à la porte d’un café, au coin du quai de la Tournelle et du boulevard Saint-Germain. […] S’agit-il du monde, portes ouvertes, ou du monde, portes fermées ?

888. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Quelques « billets du matin. » »

Rousse compare à un « harem » où, « de loin en loin », entre « furtivement un nouveau venu » et dont « la porte se referme en silence » ? […] Et j’ai appris que c’est aussi la seule qui ait été honorée, là-bas, des faveurs du maître, et qui porte, à cause de cela, un casque en or ciselé. […] Je dois dire pourtant que la « baraque-mère » (celle dont l’imprésario porte un nom hongrois ou polonais) garde sa supériorité. […] « Obstacle éperdu », surtout, porte bien la marque du poète des Contemplations. […] Deux nègres, l’un habillé de rouge et l’autre de blanc, causent avec le petit soldat qui est en faction à la porte du palais de la Guerre.

889. (1921) Esquisses critiques. Première série

On voit qu’il s’exerce à la tirade qui porte, la tirade à la Beaumarchais : ce n’est toujours que rhétorique sans fonds d’idées ni de passions. […] Jusqu’au dénouement, on croit que les portes vont s’ouvrir sous la poussée d’événements ou de personnages imprévus. […] Le développement se répand en un preste dialogue qui porte. […] L’amour que porte à son amant la Vierge folle est si peu expliqué qu’il sombre dans l’obscurité, et rien n’est moins explicable, malgré l’insistance avec laquelle l’auteur tente de le justifier, que le persévérant amour que porte au même homme sa femme abandonnée. […] La maxime, strict habit d’une pensée nerveuse, porte loin les traits, les pointes, les cinglades d’esprit.

890. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Détail curieux : une boulangerie, ouverte depuis peu en face de l’emplacement où naquit, le 14 janvier 1622, Jean-Baptiste Poquelin, porte sur son enseigne ce nom populaire : À Molière. […] L’une est en face de la porte et donne du côté de la rue Montpensier ; celle-là avait vue sur le jardin du Palais-Royal, dont la verdure n’était pas encore masquée par les galeries. […] Le voilà sur l’Illustre Théâtre, aux fossés de la porte de Nesle. […] Cette maison, où Lulli mourut en 1773, porte le nº 45 de la rue Neuve-des-Petits-Champs ; elle est remarquable par les ornements qui représentent des instruments de musique. […] D’autres prétendent que c’est la maison qui porte aujourd’hui le nº 40.

891. (1895) Hommes et livres

Il entre par la porte de Spalen, il prend la rue des Tanneurs, la place des Carmes, la rue de l’Hôpital : le voilà chez son père. […] Dom Jean Mabillon, pour être vraiment un des pauvres de Jésus-Christ, mendie parfois son pain à la porte d’un monastère. […] Dans ses négociations diplomatiques, il porte cette volonté âpre, inflexible. […] — et des démêlés de Philaminte avec Martine, une bourgeoise qui met sa cuisinière à la porte ! […] La comédie est un salon : le monde n’y veut pas de mélange et en tient les portes bien fermées à toutes autres mœurs que les siennes.

892. (1860) Cours familier de littérature. IX « Le entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier (2e partie) » pp. 81-159

Sa liaison avec madame de Staël, rentrée de l’exil par la même porte, se renoua plus intime que jamais ; elle trouva de la grâce aussi à se lier avec la reine Hortense, détrônée et devenue duchesse de Saint-Leu par une faveur royale de Louis XVIII. […] À une certaine heure du milieu du jour, réservée pour M. de Chateaubriand seul, pour les mystères de son talent, de son ambition, de son intimité, on fermait les portes au public ; on les rouvrait vers quatre heures, et la foule des privilégiés entrait ; et l’y retrouvait encore. […] Le fer de la liberté n’est pas un poignard, c’est une épée ; les vertus militaires qui oppriment souvent la liberté sont pourtant nécessaires pour la défendre, et il n’y a qu’unbéat comme Benjamin Constant et un fou comme le noble pair qui ouvre votre porte (le marquis de Catellan) qui auraient pu compter sur les exploits du polichinelle lacédémonien… etc. […] Ce congrès, où il comptait briller et séduire, devait être pour lui le marchepied du ministère des affaires étrangères ; il se sert tour à tour de l’amitié dévouée et de l’enthousiasme pur de madame la duchesse de Duras pour son talent, de l’affection habile de Juliette, de l’amitié confiante de M. de  Montmorency, pour forcer la porte du congrès.

893. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre III. Molière »

Ce n’est pas que, quand le sujet l’y porte, il ne sache dresser une intrigue vraie, ou même se passer î d’intrigue, et laisser la vie même par son mouvement naturel déterminer l’évolution de l’action comique : le Misanthrope, Georges Dandin nous en offrent des exemples. […] Je veux bien qu on ne porte pas à son compte l’athéisme scientifique, singulièrement grave et fort, de don Juan, quoique, malgré tout, on ait peine à concilier le choix de Sganarelle, comme défenseur de Dieu et de la religion, avec un respect sincère de ces choses. […] Avoir défendu la vérité, la nature, avoir combattu, Lionni tout ce qui s’en éloignait ou la corrompait, et s’apercevoir que, si un homme porte en lui cette vérité, et l’offre aux autres, la société ne pourra le supporter, le meurtrira, le rejettera, que la société, en réalité, repose sur un ensemble de mensonges et de ronventions qui masquent la nature : la découverte a de quoi mettre un accent irrité dans la parole d’Alceste. […] À l’occasion le cadre s’agrandit : Boursault396 porte le premier sur le théâtre le journalisme, puissance nouvelle et mœurs nouvelles ; il fait défiler les originaux qui assiègent le bureau du Mercure galant : avec assurance, il met le doigt sur la plaie, sur ce coup de fouet donné à la vanité par la publicité affriolante du journal, sur la passion de réclame qui va corrompre jusqu’aux plus obscurs et moindres mérites.

894. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Edmond et Jules de Goncourt »

C’est ce qui porte la date d’aujourd’hui dans nos maisons, dans nos rues, dans nos lieux de réunion. […] L’observateur regarde les objets l’un après l’autre, y poursuit la fuite lente du jour, note où en est sur chacun d’eux l’effacement de la lumière au moment où son regard s’y porte. […] Conclusion et résumé d’un coin de la banlieue, l’été : «… Paysages sales et rayonnants, misérables et gais, populaires et vivants, où la nature passe çà et là entre la bâtisse, le travail et l’industrie, comme un brin d’herbe entre les doigts d’un homme19. » Conclusion et résumé d’une description du bois de Vincennes : «… Une promenade banale et violée, un de ces endroits d’ombre avare où le peuple va se ballader à la porte des capitales, parodies de forêts pleines de bouchons, où l’on trouve dans les taillis des côtes de melon et des pendus. […] Gautier porte l’abondance et la minutie, Flaubert la précision aussi loin qu’il se peut.

895. (1831) Discours aux artistes. De la poésie de notre époque pp. 60-88

La plupart de nos artistes, suivant capricieusement la pente naturelle de leur génie qui les porte à observer, à peindre, s’abreuvent à ces deux grandes sources de l’art, la nature et l’histoire, tandis que les plus rêveurs d’entre eux, les plus métaphysiciens, cherchent appui et consolation, inspiration et lumière, dans la religion éternelle, la religion du Christ ! […] Ils ne peuvent pas plus nous apprendre quelle est la tendance de l’esprit humain, quel germe de progrès l’Humanité porte actuellement dans son sein, quels désirs la tourmentent, quel est son sort aujourd’hui, quel sera son lendemain, que ne le feraient des chants grecs ou illyriens. […] M. de Chateaubriand s’est chargé de la Restauration de toute manière, comme religion et comme société ; il l’a précédée, introduite dans le monde, exaltée tour à tour et abaissée : il l’a corrigée comme une mère corrige son enfant, abandonnée comme on abandonne un fils ingrat ; et l’enfant s’étant tué à force de folies, il en porte encore le deuil. […] D’ailleurs il se livre rarement à cette contemplation ; son génie le porte à individualiser la vie, c’est-à-dire à peindre toutes les formes de ce qu’on appelle la matière et de ce qu’on appelle l’esprit ; à peindre des portraits, des caractères et des passions.

896. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre II. Prière sur l’Acropole. — Saint-Renan. — Mon oncle Pierre. — Le Bonhomme Système et la Petite Noémi (1876) »

Le dédain est la seule chose pénible pour les natures simples ; il trouble leur foi au bien ou les porte à douter que les gens d’une classe supérieure en soient bons appréciateurs. […] Que si l’on parcourt la campagne, au contraire, on rencontre souvent dans une seule paroisse jusqu’à dix et quinze chapelles, petites maisonnettes n’ayant le plus souvent qu’une porte et une fenêtre, et dédiées à un saint dont on n’a jamais entendu parler dans le reste de la chrétienté. […] D’autres fois, je regardais, par la porte à demi enfoncée de la chapelle, les vitraux ou les statuettes en bois peint qui ornaient l’autel. […] Il habitait la Cornouaille, près de la petite ville qui porte son nom (Saint-Renan).

897. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Introduction, où l’on traite principalement des sources de cette histoire. »

On sait que chacun des quatre évangiles porte en tête le nom d’un personnage connu soit dans l’histoire apostolique, soit dans l’histoire évangélique elle-même. […] Le dernier travail de rédaction, au moins du texte qui porte, le nom de Matthieu, paraît avoir été fait dans l’un des pays situés au nord-est de la Palestine, tels que la Gaulonitide, le Hauran, la Batanée, où beaucoup de chrétiens se réfugièrent à l’époque de la guerre des Romains, où l’on trouvait encore au IIe siècle des parents de Jésus 27, et où la première direction galiléenne se conserva plus longtemps qu’ailleurs. […] Il nous reste à parler du quatrième, de celui qui porte le nom de Jean. […] Il est l’honneur commun de ce qui porte un cœur d’homme.

898. (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332

Quand les esclaves en ouvrent les portes, elles semblent, par le roulement de leurs gonds sonores, souhaiter la bienvenue à ceux qui implorent ta faveur. Des lions mordent les anneaux de ces portes, et murmurent dans leurs gueules : Dieu est grand. […] Le poëte qui déplore la perte de Blacas, porte dans sa douleur bien plus d’amertume ; il la rend outrageuse pour tous les princes de la chrétienté. […] Homme de guerre et de conseil, il porte la prudence, la bonne foi, la prud’homie au milieu des entreprises les plus téméraires et les plus injustes. […] Et quant tous furent entrez, la porte fut reclouse et estouppée, ainsi comme l’on voudroit faire un tonnel de vin : pour ce quant la nef est en grant mer, toute la porte est en eauë.

899. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Appendice » pp. 453-463

Il est homme de lettres aussi, celui que le feu de son imagination porte sans cesse vers des sujets nouveaux ; qui, doué de verve et de fécondité naturelle, n’a pas plus tôt fini d’une œuvre qu’il en recommence une autre ; qui se sent jeune encore pour la production à soixante ans comme à trente, qui veut jouir tant qu’il le peut de cette noble sensation créatrice et mener la vie active de l’intelligence dans toutes les saisons. […] L’accessit a été obtenu par une pièce qui a des mérites à elle et qui porte aussi sa marque poétique.

900. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — I — Vauvenargues et Fauris de Saint-Vincens » pp. 1-16

On était arrivé cependant, en examinant bien les divers écrits de Vauvenargues, à n’y pas voir seulement un jeune homme plein de nobles et généreux sentiments, de pensées honorables à l’humanité, doué d’un talent d’expression singulièrement pur, et d’une sorte d’ingénuité élevée de langage, — le meilleur des bons sujets et le modèle des fils de famille ; ce premier Vauvenargues qui se dessine, en effet, dans quelques réflexions et maximes souvent citées de lui, ce premier Vauvenargues que chaque âme honnête porte en soi à l’origine avant le contact de l’expérience et la flétrissure des choses, était dépassé de beaucoup et se compliquait évidemment d’un autre en bien des points de ses ouvrages. […] Émile Chasles n’a pas manqué de relever dans son étude intitulée Les Confessions de Vauvenargues : Ce qu’il y a de plus avisé pour l’emprunt qui me regarde, écrit Vauvenargues à Saint-Vincens, c’est de battre à plusieurs portes, de savoir qui a de l’argent, et de sonder tout le monde ; pauvres, riches, domestiques, vieux prêtres, gens de métier, tout est bon, tout peut produire ; et, si l’on ne trouvait pas dans une seule bourse tout l’argent dont j’ai besoin, on pourrait le prendre en plusieurs, et cela reviendrait au même.

901. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Mémoires du duc de Luynes sur la Cour de Louis XV, publiés par MM. L. Dussieux et E. Soulié. » pp. 369-384

Chauvelin, il disait : « Il s’ennuyait de ce que je vivais trop longtemps ; c’est un défaut dont je n’ai pas envie de me corriger si tôt. » Rencontrant dans un de ses salons, au milieu de trente personnes, M. de Bissy, dont on lui avait apparemment rapporté quelque propos, il va droit à lui, et le regardant en face : « Monsieur, vous voyez que je me porte bien ; cependant je ne mets point de rouge pour me donner un bon visage. » M. de Puységur, qui avait quatre-vingt-quatre ans77, demandait depuis longtemps d’être chevalier de l’Ordre, et il pressait là-dessus le cardinal, qui lui répondit tout naturellement : « Monsieur, il faut un peu attendre. » L’archevêque de Paris, M. de Vintimille, fort âgé, mais un peu moins que le cardinal, sollicitait un régiment pour son neveu, et faisait remarquer au cardinal qu’il importait de l’obtenir promptement, d’autant plus que, quand lui, oncle, ne serait plus là, ce serait pour le jeune homme un grand appui de moins : « Soyez tranquille, répondait le cardinal, je m’engage à lui servir de père et de protecteur. » Sur quoi M. de Vintimille, malgré toute sa politesse, ne put s’empêcher d’éclater : « Pour moi, monseigneur, je sens bien que je suis mortel, mais je me recommande à Votre Immortalité. » Jamais on n’a mieux compris qu’en lisant les présents mémoires cette lente et coriace ténacité, ce doux et câlin acharnement au pouvoir qui caractérise l’ancien précepteur de Louis XV. […] Ayant été averti pour le travail, il donna à Barjac (son valet de chambre) sa clef pour lui ouvrir la porte ; Barjac n’ayant pu en venir à bout, M. le cardinal crut que c’était sa faute et y essaya lui-même ; le bruit fut entendu du cabinet, et l’on vint ouvrir.

902. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Questions d’art et de morale, par M. Victor de Laprade » pp. 3-21

Puis, s’exaltant sur ce mot de génie et y mêlant une idée mystique, il en vient à dire « qu’un grand génie n’est guère autre chose pour celui qui le porte qu’un plus douloureux fardeau ; — que toute grande mission emporte avec elle ici-bas la nécessité d’un crucifiement. » Cela est bon à mettre en vers ; ce qui ne peut pas se dire, on le chante. […] Est-ce le poète solennel, est-ce un reste de provincial en lui qui est sur ses gardes, qui est susceptible, qui craint qu’en badinant on ne porte atteinte à sa considération, à sa dignité ?

903. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Lettres de Madame de Sévigné »

Une autre question qui ne porte plus tant sur l’écrivain que sur la femme elle-même, est celle-ci : Aucun des traits du caractère et de la physionomie de Mme de Sévigné est-il sensiblement modifié par l’impression générale que laisse la nouvelle lecture ? […] Elle reste bien la même, la spirituelle et l’éblouissante railleuse, celle qui porte partout la vie, celle qui a en elle la joie et le charme, celle que de tout temps nous connaissons, mais plus abandonnée, plus vive de parole et de plume, plus à bride abattue, plus drue et gaillarde, plus sœur de Molière, plus elle-même, pour tout dire, que jamais.

904. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Chateaubriand, jugé par un ami intime en 1803, (suite et fin) » pp. 16-34

Tâchons de trouver ce nom caractéristique d’un chacun et qu’il porte gravé moitié au front, moitié au dedans du cœur, mais ne nous hâtons pas de le lui donner. […] Mais il importe de discerner pour chaque auteur célèbre son vrai public naturel, et de séparer ce noyau original qui porte la marque du maître, d’avec le public banal et la foule des admirateurs vulgaires qui vont répétant ce que dit le voisin.

905. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Octave Feuillet »

Mais les femmes qui ont succombé peut-être à pareille épreuve lui savent gré d’avoir supposé qu’elles s’en sont tirées à bon marché, et de leur avoir ouvert une fausse porte pour entrer dans la bonne opinion de leur vertu. […] Un hasard a fait connaître à celle-ci le jugement si sévère qu’il porte sur elle : piquée au vif, elle prend à tâche de le réfuter.

906. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « GLANES, PÖESIES PAR MADEMOISELLE LOUISE BERTIN. » pp. 307-327

Quand, aux portes du ciel par l’archange gardées, Ils se présenteront, oh ! […] Je n’essayerai pas, comme un juge très-spirituel et infiniment agréable jusqu’en ses chicanes153, de faire dans ces vers double part, celle de la manière nouvelle et celle de l’ancienne la nouvelle ainsi porte le mauvais lot.

907. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens III) Henri Rochefort »

Le 4 Septembre porte au pouvoir ce marquis démocrate, cet homme de trop de nerfs qui, parmi les acclamations de la rue, soulevé sur les flots de la foule, pâlit et se trouve mal comme sur les flots d’une mer. […] Sa lanterne le mène plus qu’il ne la porte, et tout ça, c’est de la littérature.

908. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXII » pp. 355-377

Ne craignez rien ; je lui parlai en chrétienne et en véritable amie de madame de Montespan. » Cette lettre, qui n’est point expressément datée, porte sa date dans les faits qu’elle présente. […] Vous verrez de quelle manière se tournera cette amitié. » Le 28 juin, « Vous jugez très bien de Quantova (madame de Montespan) ; si elle peut ne point reprendre ses vieilles brisées, elle poussera sa grandeur au-delà des nues ; mais il faudrait qu’elle se mît en état d’être aimée toute l’année sans scrupule111 ; en attendant, sa maison est pleine de toute la cour ; les visites se font alternativement, et la considération est sans bornes. » Une autre lettre, du 3 juillet, porte : « Ah !

909. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Madame Récamier. » pp. 121-137

Dans cette demi-retraite, qui avait un jour sur le couvent et une porte encore entrouverte au monde, cette ancienne amie de M. de La Rochefoucauld, toujours active de pensée, et s’intéressant à tout, continua de réunir autour d’elle, jusqu’à l’année 1678, où elle mourut, les noms les plus distingués et les plus divers, d’anciens amis restés fidèles, qui venaient de bien loin, de la ville ou de la Cour, pour la visiter, des demi-solitaires, gens du monde comme elle, dont l’esprit n’avait fait que s’embellir et s’aiguiser dans la retraite, des solitaires de profession, qu’elle arrachait par moments, à force d’obsession gracieuse, à leur vœu de silence. […] Non, elle n’a jamais aimé, aimé de passion et de flamme ; mais cet immense besoin d’aimer que porte en elle toute âme tendre se changeait pour elle en un infini besoin de plaire, ou mieux d’être aimée, et en une volonté active, en un fervent désir de payer tout cela en bonté.

910. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — II. L’histoire de la philosophie au xixe  siècle — Chapitre I : Rapports de cette science avec l’histoire »

Ainsi les deux histoires sont intimement liées, et il n’y a pas de raison pour que l’intérêt qui se porte vers l’une se détache de l’autre. […] Le dernier témoignage de cette infatigable sollicitude a été la fondation récente d’un prix qui porte son nom, et qui sera consacré exclusivement à l’histoire de la philosophie ancienne.

911. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Les deux cathédrales »

Quelle voix d’orgueil et de perdition peut nous inciter à jouir et à savoir, quand vivre signifie expier, quand la mort seule peut nous ouvrir les portes de la connaissance ? […] Voilà pourquoi je dis que la conception catholique est, par sa nature même, anti-vitale, puisqu’elle anéantit en nous tout ce qui constitue la vie, qu’elle nous oriente vers la mort, qui est, suivant elle, la porte de la vraie vie.

912. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXIII. Des éloges ou panégyriques adressés à Louis XIV. Jugement sur ce prince. »

Si on porte sa vue sur l’intérieur de l’État, on est frappé d’un grand tableau. […] Il faut, pour le bonheur d’un peuple, que l’industrie soit exercée et ne soit pas fatiguée ; il faut qu’il soit encouragé au travail par le travail même ; que chaque année ajoute à l’aisance de l’année qui la précède ; qu’il soit permis d’espérer quand il n’est pas encore permis de jouir ; que le laboureur, en guidant sa charrue, puisse voir au bout de ses sillons la douce image du repos et de la félicité de ses enfants ; que chaque portion qu’il cède à l’État, lui fasse naître l’idée de l’utilité publique ; que chaque portion qu’il garde, lui assure l’idée de son propre bonheur, que les trésors, par des canaux faciles, retournent à celui qui les donne ; que les dépenses et les victoires, tout, jusqu’au sang versé, porte intérêt à la nation qui paie et qui combat ; et que la justice même, en pesant les fardeaux et les devoirs des peuples, n’use pas de ses droits avec rigueur, et se laisse souvent attendrir par l’humanité, qui n’est elle-même qu’une justice.

913. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVIII et dernier. Du genre actuel des éloges parmi nous ; si l’éloquence leur convient, et quel genre d’éloquence. »

C’est au petit nombre des hommes vraiment sensibles, et à qui la nature n’a pas refusé ce recueillement de l’âme qui porte aux grandes choses et les fait aimer, c’est à eux à célébrer la vertu, à honorer le génie. […] Né avec un sentiment vigoureux et prompt, il s’élancera avec rapidité, et par saillies, d’un objet à l’autre ; semblable à ces animaux agiles, qui, placés dans les Pyrénées ou dans les Alpes, et vivant sur la cime des montagnes, bondissent d’un rocher à l’autre, en sautant par-dessus les précipices : l’animal sage et tranquille, qui dans le vallon traîne ses pas et mesure lentement, mais sûrement, le terrain qui le porte, les observe de loin, et ne conçoit pas cette marche, qui pourtant est dans la nature comme la sienne ; mais que l’auteur prenne garde : tout a ses défauts et ses dangers.

914. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — Note »

Peyrat que d’abord je ne suis pas normand et que la demi-épigramme porte à faux.

915. (1874) Premiers lundis. Tome II « Théophile Gautier. Fortunio — La Comédie de la Mort. »

Son livre de poésie, qui le classe véritablement, La Comédie de la Mort, s’intitule ainsi, non-seulement à cause de la première pièce qui porte ce titre particulier, mais aussi, sans doute, à cause d’une impression générale de mort qui réside au fond de la pensée du poète, qui ne le quitte pas même aux plus gais moments, et qui ne fait alors que le convier à une jouissance plus vive de cette terre et de ses couleurs.

916. (1875) Premiers lundis. Tome III « Lafon-Labatut : Poésies »

Un soir d’hiver arrivèrent à pied, dans le village, un homme et un enfant épuisés de fatigue ; ils vinrent frapper à la porte de M. 

917. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre IV. De l’analogie. — Comparaisons et contrastes. — Allégories »

Les comparaisons sont les portes par où le vague envahit le discours.

918. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre XII. Demain »

Je ne parle même pas de l’ignominie des honneurs et je néglige de dire notre mépris pour quiconque se distingue des autres par des signes qu’il a platement reçus des autres et porte — petite ou grande livrée — une décoration ou un habit à palmes vertes.

919. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 189-194

Entraînée par son naturel, elle ne se porte que vers les plaisirs faciles, & les goûte sans que le cœur soit de la partie.

920. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Préface »

Gardons-nous d’entourer de broussailles les ruches de l’Hymète, n’élevons point des barricades cyclopéennes devant la porte du Parthénon.

921. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « De la peinture. A propos d’une lettre de M. J.-F. Raffaëlli » pp. 230-235

Mais l’hallucination n’a justement ce pouvoir civilisateur admirable que lorsqu’elle renferme, détient et porte l’enthousiasme sur un caractère important, enthousiasme admiratif par amour, ou caricatural par haine.

922. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Théâtre français. » pp. 30-34

Quelle porte n’ouvre-t-on pas aux railleries des profanes, lorsqu’on ose se faire des martyrs de cette nature, et qu’on expose nos mystères à des idées d’une imagination aussi dépravée !

923. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre VIII. Bossuet historien. »

Il l’aveugle, il la précipite, il la confond par elle-même : elle s’enveloppe, elle s’embarrasse dans ses propres subtilités, et ses précautions lui sont un piège… C’est lui (Dieu) qui prépare ces effets dans les causes les plus éloignées, et qui frappe ces grands coups dont le contrecoup porte si loin… Mais que les hommes ne s’y trompent pas : Dieu redresse, quand il lui plaît, le sens égaré ; et celui qui insultait à l’aveuglement des autres, tombe lui-même dans des ténèbres plus épaisses, sans qu’il faille souvent autre chose pour lui renverser le sens, que de longues prospérités. » Que l’éloquence de l’antiquité est peu de chose auprès de cette éloquence chrétienne !

924. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Un petit corollaire de ce qui précède [Mon mot sur l’architecture] » pp. 77-79

Sans doute, le bruit, le fracas d’un torrent qui brise le vaste silence de la montagne et de sa solitude, et porte à mon âme une secousse violente, une terreur secrète, est une belle chose.

925. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Doyen  » pp. 153-155

Effacé sur un de ses côtés, il porte le fer de son javelot en arrière.

926. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 14, qu’il est même des sujets specialement propres à certains genres de poësie et de peinture. Du sujet propre à la tragedie » pp. 108-114

Ce n’est point par reflexion et en resistant à la tentation qu’un homme à qui il reste encore quelque vertu ne les commet pas, c’est parce qu’il n’est pas en lui de mouvement qui le porte jamais à de pareils excès : il est en lui une horreur d’instinct, et si j’ose dire machinale, contre les actions dénaturées.

927. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 28, de la vrai-semblance en poësie » pp. 237-242

Le sentiment que Du Rier prête à Scevola, dans la tragedie qui porte ce nom, quand il lui fait dire en parlant du peuple romain que Porsenna, auquel il parle, vouloit affamer : se nourrira d’un bras et combattra de l’autre.

928. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — XII. L’homme touffu »

Un jour que Daouda chassait l’éléphant, un bouvier se présenta à la porte de la case et demanda à boire.

929. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Eugène Chapus »

Les livres que voici (livres de high life, s’il en fut jamais), quoique à l’adresse, par leur sujet et par le titre, d’un public d’élite et de choix, étendront, nous n’en doutons pas, une renommée qui avait commencé déjà, mais comme le jour commence, — en n’atteignant que les points les plus élevés de l’horizon, Jusqu’ici connu seulement des hommes de pensée et d’art, qui savaient ce qu’il en cachait et ce qu’il en faisait voir sous les formes gracieuses de l’homme du monde, Eugène Chapus ne s’était pas révélé au public véritable, à ce public qui, comme le Dauphin de la fable, porte parfois bien des singes sur son dos en croyant porter des hommes, mais qui est, en définitive, le soutien et le véhicule des talents sincères.

930. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « L’abbé Cadoret »

La première, intitulée Argument de l’autorité, renferme l’enseignement des Pères depuis Tertullien jusqu’à Saint-Thomas, et la seconde, qui porte le nom de Raison théologique, est l’examen rapide, mais concluant, des opinions qu’on atirées des livres saints contre le pouvoir temporel des rois.

931. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre IV. Des éloges funèbres chez les Égyptiens. »

Les législateurs de l’Égypte eurent les premiers l’idée d’attacher l’homme fortement à quelque chose qui lui survive, et de l’intéresser encore quand il ne serait plus ; ils virent que l’opinion reste sur la terre, quand l’homme en disparaît, et qu’elle porte à travers les siècles, la renommée et le mépris ; ils soumirent donc l’opinion à la loi : alors la loi atteignit l’homme au fond de la tombe, et l’on redouta quelque chose sur la terre, même au-delà de la vie.

932. (1856) À travers la critique. Figaro pp. 4-2

Scribe a été traité comme un criminel privilégié : une main amie a arraché discrètement les affiches du jugement rigoureux apposé sur les murailles du Pays, à la porte du domicile littéraire de l’illustre académicien. […] La Revue des Deux-Mondes a fini par accepter le jeune écrivain ; seulement, après y être entré par la grande porte, avec deux romans médiocres, il a tâté son talent et s’est rendu justice. […] Montazio enfonce donc une porte ouverte lorsqu’il s’écrie : « Non, ce n’est pas Verdi, ce n’est pas la musique italienne de nos jours que l’on parodie dans les charges de MM.  […] Viennet est un homme d’esprit et un ancien capitaine de dragons, qui veut bien nous apprendre, dans cette satire devenue rapidement célèbre, que Boileau l’a mis en sentinelle à la porte du dix-neuvième siècle, avec la consigne de veiller sur la langue française. […] Seulement il les porte fort mal.

933. (1880) Une maladie morale : le mal du siècle pp. 7-419

Il semble que son amour même pour Charlotte soit un amour de tête bien plutôt que de cœur, et qu’il y entre beaucoup du sentiment qui le porte à se heurter contre l’impossible. […] Dans l’aurore de mes jours, je puis encore espérer de vivre longtemps et quelle fureur me porte à vouloir ma destruction ? […] Elle ne porte l’empreinte d’aucune faiblesse morale. […] Toujours est-il que l’Anglais mélancolique dont nous parle Chateaubriand est peint d’après nature et porte bien sa date. […] Là, il lit les poètes, Ossian surtout dont il porte toujours un volume.

934. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Diderot »

Partout il y a moyen pour eux de produire quelque chose ; peu ou beaucoup, l’essentiel est que ce quelque chose soit le mieux, et porte en soi, précieusement gravée à l’un des coins, la marque éternelle. […] Du plus loin qu’il m’aperçut, il laissa son ouvrage, il s’avança sur sa porte et se mit à pleurer. […] Ma porte s’ouvre toujours au besoin qui s’adresse à moi, il me trouve la même affabilité ; je l’écoute, je le conseille, je le plains.

935. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXIXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (2e partie) » pp. 5-63

C’est le jugement qu’en porte M.  […] « Aux rayons de la lune, qui répand une si douce lueur dans ces régions asiatiques, aux derniers bruits que la mer apaisée jette sur la plage, les filles de Scio venaient, sur le banc de pierre dressé à la porte de leur maison, écouter les plaintes et les déclarations d’amour des jeunes hommes, quelquefois mêler leurs voix aux chants passionnés, au son du téorbe ou de la mandoline. […] Il fuyait la colère de son père, et dans son trajet il laissa tomber sa sœur Hellé, menacée comme lui par une marâtre, dans le détroit qui porte encore aujourd’hui son nom.

936. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre IV. Chateaubriand »

Il y a parfois d’étranges méprises dans les jugements qu’il porte sur les œuvres. […] Les héros ne sont aussi qu’un seul type : Chactas jeune dans Atala, René dans l’épisode qui porte son nom et dans les Natchez, Eudore des Martyrs, c’est M. de Chateaubriand, lui, toujours lui, vu par lui-même. […] C’est la formule même de son tempérament que fournit Chateaubriand dans cette étonnante lettre de René à Céluta, qui, du point de vue objectif, est bien de la plus extravagante inconvenance : imaginez une jeune sauvage, puérile et tendre, écoutant ces confidences : « Depuis le commencement de ma vie, je n’ai cessé de nourrir des chagrins : j’en portais le germe en moi, comme l’arbre porte le germe de son fruit.

937. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre cinquième »

J’imagine que c’est pour des vers comme ceux qui suivent que Malherbe s’adoucissait118 ; il s’agit de la justice de saint Louis : Lui voyant ces abus ouvrir ainsi la porte Aux lamentables maux que l’injustice apporte Le bon droit ne servir, le tort ne nuire en rien. […] Tout, dans ce jugement, est considérable ; tout porte coup. […] Apollon à portes ouvertes Laisse indifféremment cueillir Ces belles feuilles toujours vertes Qui gardent les noms de vieillir.

938. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre dixième. »

Ne donnons-nous pas ce nom à sa science profonde de la vie, science qui ne condamne ni n’absout, mais qui fait voir toutes choses au vrai, et qui en porte des jugements dont peuvent s’autoriser également les gens sévères pour condamner, les indulgents pour absoudre ? […] L’ouvrage est faible, mais le jugement qu’il porte de l’original est exquis. […] Dans les chefs-d’œuvre de ses amis, plus d’un endroit porte la marque, j’allais dire la livrée du goût du moment.

939. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quinzième. »

Nous voyons les occupations graves auxquelles on se porte par mode : les sermons fort courus, surtout ceux de Bourdaloue, « qui frappe toujours comme un sourd184 » ; les discussions sur les ouvrages d’esprit ; les partisans de Corneille aux prises avec ceux de Racine ; les lectures : c’est le Port-Royal qui est le plus lu, après les poètes et avec les romans. […] Son esprit pénétrant, subtil, amer, est comme l’instrument naturel pour fouiller dans la corruption, et il y porte l’âpre investigation du confesseur, avec la liberté philosophique de l’historien. […] Quel tableau que celui de ces espérances détruites par la mort du prince ; de ce règne dévoré d’avance ; de ces dettes contractées sur une succession qui ne doit pas s’ouvrir ; de ce deuil extérieur de tous, qui cache tant de pensées diverses et la profonde joie de quelques-uns ; de ce vieux roi qui pleure à la porte de son fils !

940. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre VI. Premiers pas hors de Saint-Sulpice  (1882) »

Quant il venait me voir, le soir, à la rue de l’Abbé-de-l’Épée, nous causions pendant des heures ; puis j’allais le reconduire à la tour Saint-Jacques ; mais, comme d’ordinaire la question était loin d’être épuisée quand nous arrivions à sa porte, il me ramenait à Saint-Jacques du Haut-Pas ; puis je le reconduisais et ce mouvement de va-et-vient se continuait nombre de fois. […] Je l’avoue, dans la première partie de ma vie, je mentais assez souvent, non par intérêt, mais par bonté, par dédain, par la fausse idée qui me porte toujours à présenter les choses à chacun comme il peut les comprendre. […] La douleur abaisse, humilie, porte à blasphémer.

941. (1913) La Fontaine « II. Son caractère. »

Au défaut, je fus longtemps à considérer la porte et me fis conter la manière dont le prisonnier était gardé. […] Trois portes en six pieds d’espace. […] Je vous ferai remarquer que toute cette fable les Animaux malades de la peste, c’est, non pas la glorification de l’âne, car le pauvre animal y joue encore un rôle un peu sot ; il est trop candide, il est trop innocent ; l’innocence consiste souvent à se trouver coupable, et c’est précisément le cas de notre pauvre animal ; mais c’est la vérité que la sympathie du lecteur se porte tout entière sur ce pauvre animal opprimé.

942. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre IV. Conclusions » pp. 183-231

Dès que nos intérêts économiques, politiques ou autres sont enjeu, il nous est difficile de céder à un raisonnement qui porte précisément sur ce cas particulier de nos intérêts ; la vision d’une loi très générale, aussi vieille que l’humanité et inhérente à la nature humaine, serait d’une éloquence bien plus persuasive pour les bons esprits, et donnerait à la masse elle-même cette foi en ses destinées qui lui manque depuis longtemps, et qui seule est créatrice des grandes œuvres. […] Le trottin de Paris, qui se fait pour une somme modique une toilette originale qu’elle porte avec goût, est une artiste ; le fruttivendolo, qui dispose avec amour et avec un sens très sûr des couleurs et des formes ses fruits et ses légumes, est un artiste. […] Il faut que les hommes de son temps, résumé de tous les hommes disparus, le remplissent en quelque sorte de leurs idées, de leurs sentiments, de leurs joies, de leurs angoisses ; il faut qu’il porte en lui, comme un héritage sacré, le cœur inquiet de l’humanité, Mais pour donner une forme à ce monde toujours changeant, il faut qu’il le passe au creuset de sa propre douleur.

943. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIII. »

Panneaux des portes, tombez, et vous aussi, verrous qui les fermez ! […] Fermez les portes à tous les profanes également. […] Que le pin porte des poires, et que le daim fasse sa proie des chiens ! 

944. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome II pp. 1-419

Il agit contre son ennemi aveuglément, sans mesurer les coups qu’il lui porte, sans ménager sa retraite. […] Quant à Fontanes, il lui rendit un service encore plus important : il lui ouvrit les portes de la Sorbonne et le nomma professeur d’histoire moderne. […] Il ne l’a pas voulu et porte la peine de sa faute. […] Il faut que le travail porte en lui-même sa récompense, comme la paresse son châtiment. […] Au moment où Clinias prend la ciguë d’une main sûre et la porte à ses lèvres, Hippolyte s’élance et le force à déposer la coupe empoisonnée.

945. (1874) Premiers lundis. Tome II « Revue littéraire »

» Et Gaston, le violent, décide tous les seigneurs des environs à s’interdire pour eux-mêmes et à défendre à tout loyal chevalier la porte de ce château que la félonie déshonore.

946. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Stéphane Mallarmé »

Ou, si vous voulez, il croit que les justes correspondances entre le monde de la pensée et l’univers physique ont été fixées de toute éternité, que l’intelligence divine porte en elle le tableau synoptique de tous ces parallélismes immuables et que, lorsque le poète les découvre, ils éclatent à son esprit avec tant d’évidence qu’il n’a point à nous les démontrer.

947. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — K — Karr, Alphonse (1808-1890) »

Aujourd’hui, après qu’il a neigé sur ce chêne formidable, Alphonse Karr ressemble au Pape des Sages, car sa très longue barbe, qu’il porte en éventail, est devenue blanche comme le plumage d’un cygne, et sur son visage quelques chères rides sont les coups de griffe que lui donne, en s’enfuyant, l’insaisissable chimère !

948. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XIII. Beau trio » pp. 164-169

La porte grinça ; les feuilles mortes, chassées par le, vent, entrèrent avec eux dans l’ombre, roulèrent jusqu’au large divan du fond, sous un trophée de glaives…Les chiens, n’entendant plus marcher, s’étaient tus. » Ce « n’entendant plus marcher » est une trouvaille pour laquelle je donnerais toutes les lignes de blanc si suggestives de M. de Camors.

949. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VI » pp. 50-55

En entrant à l’hôtel de Rambouillet on laissait la politique et les intrigues à la porte ; en allant à la cour, les habitudes de l’hôtel de Rambouillet se dissimulaient et cédaient au ton dominant.

950. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 23-32

Il porte la démence jusqu’à soutenir que le Fanatisme du Parlement avoit soulevé contre lui tous les honnêtes gens qui avoient applaudi à sa destruction…… Voilà pourtant, Monsieur, les Libellistes auxquels vous prétendez que je dois répondre : voilà pourtant les hommes qui recommandent la tolérance, qui s’indignent contre la Critique, & qu’une certaine portion du Public ne rougit pas d’honorer comme les vengeurs de la raison & les bienfaiteurs de l’humanité.

951. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 92-99

Tout ce qu’il discute, porte avec soi le caractere d’une sagacité qui étonne.

952. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre troisième. »

Chacun d’eux résolut de vivre en gentilhomme, Sans rien faire… Voilà un trait de satyre qui porte sur le fond de nos mœurs, mais d’une manière bien adoucie.

953. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Table alphabétique des auteurs. » pp. 330-355

Gelais, 200 Gessner, 137 Gibert, 300, 316 Gillet, 274 Gin, 325 Giroust, 247 Glover, 129 Goujet, 142, 144 La Grange, 30, 165 Grecourt, 205 Gresset, 43, 176, 196, 213 Griffet, 256 Grozelier, 208 Guarini, 106 Guedeville, 22 Gueret, 325 Guignes, 139 Guyot, 268 H HAlde (du) 140 Hallet, 137 Hamilton, 214 La Harpe, 166, 197, 199 L’Héritier (Mdlle.) 56 Hesiode, 10 Homére, 2 Horace, 45, 217 Des Houlieres, 198, 184 Hubert, 251 I Jodelle, 157 Isocrate, 223 Juvenal, 68 K Kervillars, 58 Kienlong, 139 L LAcombe, 221 Lagier, 215 Lallemand, 66 Lambet (S.) 195, 214 Laplace, 134 Lavaur, 81 Launay, 205 Leris, 147 Lille (l’Abbé de) 42 Limiers, 21 Lingendes, 244 Linguet, 116 Longe-Pierre, 16, 19 Longin, 295 Lucain, 71 Lucréce, 26 Lysias, 223 M MAffei, 112 Mainard, 200 Mairan, 289 Le Maitre, 273 Malherbe, 188 Mallet, 218, 327 Manouri, 279 Mareuil, 124 Marin, 109, 176 Marivaux, 174 Marmontel, 167, 220 Maroles, 38, 62, 67, 82 Marot, 200, 210 Martial, 82 Martignac, 25, 38, 59, 67 Mascaron, 262 Massieu, 17, 144 Massillon, 250, 264 Maupont, 146 Menage, 197 Menot, 239 Mervesin, 143 Merville, 324 Metastasio, 113 Meyssier, 239 Meziriac, 56 Le Mierre, 195 Millot, 128 Milton, 129 Mirabaud, 99, 103 Le Moyne, 152 Moivre, 63 Moliere, 170 Molinier, 254 Moncrif, 181 Monnier, 25 Montargon, 272 Moschus, 18 La Motte, 8, 165, 178, 184, 190, 205 N Nemesien, 83 Neuville, 255 Le D. de Nivernois, 209, 213 Le Noble, 204 Normant, 277 Nostradamus, 143 O Olivet, 227, 230, 231 Ovide, 53 P PAcaud, 252 Palaprat, 175 Palissot, 187 Panckoucke, 29 Papon, 310 Parfait, 145 Pathelin, 175 Patru, 273 Pavin (St.) 201 Pecquet, 101, 106, 107 Pellegain, 52, 179 Perault, 112 Periclès, 215 Perse, 66 Perusault, 254 Pesselier, 208 Pétrarque, 94 Petrone, 78 Phédre, 65 Piles (Roger de) 88 Pindare, 16 Piron, 165, 172 La Place, 134, 166 Plaute, 20 Pline, 235 Polignac, 93 Pope, 126 La Porte, 219 Premare, 140 Prevot, 65, 265 Publius Syrus, 32 Q QUillet, 89 Quinault, 177 Quinte-Curce, 232 Quintilier, 297 R Racine (Jean) 159, 201 Racine (Louis) 124, 193 Ramsai, 156 Rapin, 217, 304, 314 Raulin, 240 Regnard, 171 Regnier, 185 Remi (St.) 39 Remond de Ste.

954. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 1, de la necessité d’être occupé pour fuir l’ennui, et de l’attrait que les mouvemens des passions ont pour les hommes » pp. 6-11

Voilà ce qui les porte à courir avec tant d’ardeur après ce qu’ils appellent leur plaisir, comme à se livrer à des passions dont ils connoissent les suites fâcheuses, même par leur propre experience.

955. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 31, de la disposition du plan. Qu’il faut diviser l’ordonnance des tableaux en composition poëtique et en composition pittoresque » pp. 266-272

Perrault le jugement raisonné qu’il porte sur ces deux tableaux.

956. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 50, de la sculpture, du talent qu’elle demande, et de l’art des bas-reliefs » pp. 492-498

La femelle d’une ruche d’abeilles sera le roi de l’essain, et on lui attribuera encore tout ce qui peut avoir été dit d’ingénieux sur ce roi prétendu qui ne porte point d’aiguillon.

957. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 26, que les jugemens du public l’emportent à la fin sur les jugemens des gens du métier » pp. 375-381

Car, comme le dit Quintilien, des phrases qui débutent par blesser l’oreille en la heurtant trop rudement, des phrases, qui, pour ainsi dire, se présentent de mauvaise grace, trouvent la porte du coeur fermée.

958. (1912) L’art de lire « Chapitre XI. Épilogue »

On a dit qu’il n’est pas importun, oiseux, bavard, puisque c’est un bavard que l’on peut mettre à la porte, sans impolitesse, aussitôt qu’il nous ennuie.

959. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Madame de La Fayette ; Frédéric Soulié »

À ne juger donc que littérairement un ouvrage dont historiquement Barbier a très peu prouvé l’origine, nous n’acceptons pas, par respect pour la mémoire de madame de la Fayette, le cadeau qu’on veut faire aujourd’hui à une femme qui a trouvé dans un petit coin de son cœur un filon de génie, et qui peut se passer de tous les cadeaux avec la seule perle qu’elle porte à son front.

960. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Remarque finale. Le Temps de la Relativité restreinte et l’Espace de la Relativité généralisée »

La chose reste ici distincte de sa mesure, laquelle porte d’ailleurs sur un Espace représentatif du Temps plutôt que sur le Temps lui-même.

961. (1858) Du vrai, du beau et du bien (7e éd.) pp. -492

L’histoire de la philosophie ne porte pas sa clarté avec elle, et elle n’est point son propre but. […] Il porte en lui de quoi s’étonner et se surpasser infiniment lui-même. […] Qui nous porte vers l’infini dans la beauté naturelle ? […] La Messe de saint Martin porte dans l’âme une impression de paix et de silence. […] Elle vient d’être guérie miraculeusement, et toute sa personne abattue porte encore l’empreinte d’un reste de souffrance.

962. (1925) Comment on devient écrivain

L’homme de génie reste à la porte d’un journal où trône une rédaction médiocre. […] On dira : « Vous enfoncez une porte ouverte. […] Alors on tremble, on repousse la porte avec précipitation et l’on s’approche de la cheminée. […] Elle porte un costume d’amazone. […] Elle porte un costume d’amazone.

963. (1920) Action, n° 2, mars 1920

Il porte le bien. […] « Je suis un poète moderne, s’écriait Moréas, j’ai chanté la porte de Montrouge » Il avait raison. […] Certain manuscrit porte cette mention significative : « Faites attention à vos doigts ! […] Sa thèse, parue en 1912, porte sur l’Antinomie entre l’individu et la société. […] Le texte est daté de 1907, mais l’édition originale, parue en 1918, ne porte ni date, ni nom d’éditeur, seulement un nom d’imprimeur : Levé (Paris, rue de Rennes).

964. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre (2e partie) » pp. 5-80

Ce besoin, cette faim de la science, qui agite l’homme, n’est que la tendance naturelle de son être qui le porte vers son état primitif et l’avertit de ce qu’il est. […] Le cheval qui porte son maître à la chasse du tigre se pavane sous la peau de ce même animal. […] C’est au milieu de cette solitude et de cette espèce de vide formé autour de lui qu’il vit seul avec sa femelle et ses petits, qui lui font connaître la voix de l’homme ; sans eux il n’en connaîtrait que les gémissements… Un signal lugubre est donné ; un ministre abject de la justice vient frapper à sa porte et l’avertir qu’on a besoin de lui. […] Il la détache, il la porte sur une roue ; les membres fracassés s’enlacent dans les rayons ; la tête pend ; les cheveux se hérissent, et la bouche, ouverte comme une fournaise, n’envoie plus par intervalles qu’un petit nombre de paroles sanglantes qui appellent la mort.

965. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIe entretien. L’Arioste (2e partie) » pp. 81-160

Mélisse porte à Roger l’anneau qui fait disparaître tous les enchantements de la magie ; dès que Roger a passé à son doigt l’anneau, Alcine lui apparaît sous sa forme hideuse d’une vieille magicienne, faisant horreur et dégoût. […] Elle le fait glisser subrepticement du doigt de Roger, distrait par son amour ; elle le porte à ses lèvres, et elle s’évanouit aux regards pétrifiés du chevalier. […] Il s’efforce, tant il lui porte de tendresse, de le faire renoncer à cette entreprise ; mais Médor était déterminé ou à mourir ou à recouvrir d’un peu de terre la tombe de son seigneur. […] Léna et sa fille entrèrent dans une enfilade d’appartements, dont on apercevait à peine le fond à travers une longue avenue de portes en drap vert, toutes ouvertes.

966. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire littéraire de la France. Ouvrage commencé par les Bénédictins et continué par des membres de l’Institut. (Tome XII, 1853.) » pp. 273-290

Il fut entrepris par des religieux bénédictins de la congrégation de Saint-Maur, ainsi que le titre le porte, mais plus véritablement par un seul bénédictin, dont l’humilité se dérobait sous le nom commun de l’ordre, par dom Rivet. […] Et hier matin devant ma porte me jetas-tu ma sœur morte, puis t’enfuis à travers un vallon.

967. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le Roman de Renart. Histoire littéraire de la France, t. XXII. (Fin.) » pp. 308-324

Chanteclair, qui le reconnaît enfin, saute sur un fumier, et ici la scène du Corbeau recommence : il s’agit pour Renart de décider Chanteclair à ne pas fuir, et, qui plus est, à fermer les yeux, afin de se laisser prendre : « Ne fuis pas et n’aie crainte ; je ne suis jamais plus content que quand tu te portes bien, car tu es mon cousin germain », lui dit Renart. […] [NdA] Une dernière remarque qui porte sur l’époque la plus brillante de notre littérature et sur le poète le plus naïf de cette époque si polie.

968. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — II. (Fin.) » pp. 427-443

Un autre, assis encore sur sa monture paisible, et la main armée de l’aiguillon comme d’un sceptre, porte au front la gravité native des descendants des maîtres du monde ; il regarde deux hommes de la troupe qui dansent en s’accompagnant du piffero, la cornemuse du pays. […] Il est en cela sévère et injuste ; il a son type de style qu’il porte un peu partout, et auquel il tend à ramener ses personnages sous leurs costumes divers.

969. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Divers écrits de M. H. Taine — II » pp. 268-284

Efforçons-nous de deviner ce nom intérieur de chacun, et qu’il porte gravé au dedans du cœur. […] Taine, le principal, et sur qui porte le fort de l’attaque et de l’assaut, est celui de M. 

970. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire de mon temps. Par M. Guizot. »

Le court jugement qu’il porte de Carnot en passant (« honnête homme autant que peut l’être un fanatique badaud  ») indique que, pour tout ce qui sort de son cercle défini, de son champ de vision tracé, le dédain peut le rendre léger, injuste, sans qu’il y ait jamais malveillance. […] Il resterait toujours à examiner si la catastrophe n’a pas été provoquée et hâtée par ces luttes obstinées et retentissantes, à l’intérieur d’une Chambre dont les portes s’ébranlaient sans vouloir s’ouvrir ni même s’entr’ouvrir.

971. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mémoires pour servir a l’histoire de mon temps. Par M. Guizot »

Il ne s’affaiblit pas seulement en passant la porte, il peut même se dénaturer le lendemain et se retourner, si les organes de la presse ne sont pas fidèles et bienveillants. […] Guizot, préoccupé des dangers dont toutes les communions chrétiennes et le christianisme lui-même sont menacés par le redoublement d’efforts et d’attaques de la philosophie, estime que l’heure est venue de se comporter comme on ferait « dans une place assiégée », quand l’étranger et l’ennemi est aux portes : il conseille, en conséquence, à toutes les communions chrétiennes de s’unir pour la défense commune, en mettant de côté leurs querelles et leurs différends.

972. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Essais de politique et de littérature. Par M. Prevost-Paradol. »

Est-ce qu’il dédaignerait ce qui chez lui porte ce cachet purement littéraire ? […] Par cette dernière étude, il achevait de pénétrer dans la familiarité de la langue et de la littérature anglaises ; il se sentait chez lui en Angleterre, et pour quelqu’un qui aspirait à traiter de la politique française, c’était un grand avantage sans doute que cette facilité de comparaison perpétuelle ; mais c’est aussi un péril si l’on y porte une préférence passionnée.

973. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’Impératrice Catherine II. Écrits par elle-même. »

. — Catherine II. » A part ce début et comme ce frontispice digne d’Aristote, de Polybe ou de Machiavel, il n’y a rien de dogmatique ni de raisonné dans le récit, qui porte tout entier sur des faits, des circonstances positives, et dans lesquelles les réflexions même n’interviennent que sobrement. […]  » Quand on pense au résultat final et suprême, chaque mot porte dans ce jugement : l’insensé et l’imprudent !

974. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. (Suite.) » pp. 52-72

Les menaces, les imprécations le poursuivent ; mais toujours revêtu de l’inviolable étole, s’en servant comme d’un bouclier, bravant les traits qu’on n’ose lui lancer que de loin et en tremblant, il arrive à l’une des portes principales, parvient à l’ouvrir par un tour de main digne de Samson, et, à la vue de tous, sort sans trop se presser, majestueux et triomphant, emportant avec lui la fortune de Carthage. […] Mais ils ont beau renfermer des couloirs, des portes masquées, des surprises sans nombre, comme il paraît qu’on en rencontre dans les sépulcres des rois à Jérusalem, l’architecture, même avec tous ses dédales, ne saurait être un ressort de roman ni de poème.

975. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La Grèce en 1863 par M. A. Grenier. »

Un poète le premier, Alfred de Musset, s’avisa qu’on avait trop chanté sur cette corde, et le cruel enfant, dès les premiers couplets de Mardoche, ne manqua pas de nous montrée son héros prenant, comme de juste, le rebours de l’opinion, et aimant mieux la Porte et le sultan Mahmoud Que la chrétienne Smyrne, et ce bon peuple hellène, Dont les flots ont rougi la mer Hellespontienne, Et taché de leur sang tes marbres, ô Paros ! […] Mme de Gasparin, âme ardente, promeneuse naïve et originale, et qui se porte elle-même tout entière partout, est par trop occupée, en posant le pied à Corinthe, de rendre grâces en style biblique, et, en face du Parthénon, de discuter pour ou contre l’utilité des missionnaires.

976. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier. »

La comtesse descend avec Mme Orlandini, et, prenant les devants, elles furent bientôt au haut de l’escalier, firent vite ouvrir la porte et la refermèrent avant que le comte pût être monté. […] Gehegan, qui avait donné la main aux dames, dit en le voyant arriver tout essoufflé : « Monsieur le comte, ces nonnes sont bien malhonnêtes ; elles m’ont fermé la porte au nez et n’ont pas voulu m’admettre avec ces dames. » — « Oh !

977. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Entretiens sur l’architecture par M. Viollet-Le-Duc »

En architecture (puisque c’est de cela qu’il s’agit en ce moment), le Romain, qu’on ne prétend nullement déprécier parce qu’on essaye de le définir, est grand bâtisseur, et il l’est en vue surtout de l’utilité publique comme de la majesté de l’Empire ; il porte dans les monuments qu’il élève une structure puissante, logique, sensée, uniforme, qui affecte l’éternité et va de soi à la grandeur. […] Est-il pourvu de cet instinct qui porte certaines organisations privilégiées à donner à tout ce qu’elles conçoivent une forme émanée directement de l’art ?

978. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte (suite.) »

Reconnaissons enfin, après plus de deux siècles d’injustice et d’erreur, dans toutes les proportions de sa gloire un grand homme qui fut un martyr ; qui tout le temps qu’il traversa cette terre resta étranger au bonheur ; dont le cœur fut pur de toute tache, à l’abri de ces petitesses dont souvent ne sont point exempts les grands écrivains ; dont le chef-d’œuvre porte à un si haut degré l’empreinte d’une nature si noble, si élevée et si humaine, et qui de tous les hommes est celui dont l’âme se montrerait le plus sensible à une réparation pour l’outrage fait à la portée de son génie. » Et moi je dis : Ainsi est fait l’esprit humain ; il a soif d’une légende morale ; il a un besoin perpétuel de refonte et de remaniement pour toutes ses figures. […] Mais cette part légitime de pensées et de réflexions qu’ajoute incessamment l’esprit humain aux monuments de son héritage intellectuel, cette plus-value croissante qui a pourtant ses limites, doit être soigneusement distinguée de l’œuvre elle-même en soi, bien que celle-ci la porte et en soit le fond.

979. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. »

On serait embarrassé de le rapporter à l’une des écoles qui ont régné depuis quarante ans, et de le ranger sous l’un des drapeaux, même les plus modernes ; il n’imite pas, il ne porte la livrée de personne ; il profite du bon librement, partout où il le trouve. […] Pour moi, si j’avais eu à donner un avis en telle matière, j’aurais peut-être incliné pour Florus, Florus écrivain élégant et ingénieux, dont l’ouvrage est moins une narration d’histoire qu’un morceau oratoire et un panégyrique du peuple romain, mais qui y porte de la nouveauté, une vue déjà moderne et un commencement de philosophie de l’histoire.

980. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Millevoye »

Le Brun qui avait (il n’est pas besoin de le dire) bien autrement de force et de nerf que Millevoye, mais qui était, à quelques égards aussi, simple précurseur d’un art éclatant, Le Brun tente des voies ardues, heurte à toutes les portes de l’Olympe lyrique, et, après plus de bruit que de gloire, meurt, corrigeant et recorrigeant des odes qui n’ont à aucun temps triomphé. […] Le premier livre des poésies rangées sous ce titre porte l’empreinte de cette disposition croissante et de ces présages.

981. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre X. De la littérature italienne et espagnole » pp. 228-255

L’affectation de l’amour porte les esprits au ton licencieux, comme l’hypocrisie de la religion à l’athéisme. […] Ce n’est pas ce vague terrible qui porte à l’âme une impression plus philosophique et plus sombre.

982. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre III. Inconvénients de la vie de salon. »

On porte des robes à la Jean-Jacques Rousseau « analogues aux principes de cet auteur ». […] Ils ne savaient pas même ouvrir ou fermer une porte ; ils n’avaient pas la force de soulever une bûche pour la mettre dans le feu : il leur fallait des domestiques pour leur avancer un fauteuil ; ils ne pouvaient pas entrer et sortir tout seuls.

983. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre II. Rapports des fonctions des centres nerveux et des événements moraux » pp. 317-336

Ainsi, la conception que nous formons porte toujours l’empreinte profonde du procédé qui la forme. Nous sommes donc obligés de tenir compte de cette empreinte ; partant, sitôt que nous trouverons en nous deux idées entrées par des voies différentes, nous devrons nous défier de la tendance qui nous porte à poser une différence, surtout une différence absolue, entre leurs objets.

984. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre V. Premiers aphorismes de Jésus. — Ses idées d’un Dieu Père et d’une religion pure  Premiers disciples. »

Accordant aux puissants de la terre, pour lui représentants de la force, un respect plein d’ironie, il fonde la consolation suprême, le recours au Père que chacun a dans le ciel, le vrai royaume de Dieu que chacun porte en son cœur. […] Pour toi, si tu veux prier, entre dans ton cabinet, et ayant fermé la porte, prie ton Père, qui est dans le secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, t’exaucera.

985. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. James Mill — Chapitre I : Sensations et idées. »

Cette doctrine qui porte, en Angleterre, le nom générique de « Psychologie de l’Association » (Association-Psychology), dans James Mill n’en est encore qu’à son début ; mais appuyée sur les travaux antérieurs de Hume et de Hartley, elle se présente déjà chez lui sous une forme nette et arrêtée, comme on en va juger. […] Le goût d’une pomme ; sa résistance dans ma bouche, la solidité de la terre qui me porte, etc. : association synchronique.

986. (1785) De la vie et des poëmes de Dante pp. 19-42

Dans son malheur, il s’attacha aux Gibelins ; et comme en ce moment Henri de Luxembourg était venu se faire couronner à Rome, ce parti avait repris vigueur, et l’Italie était dans l’attente de quelque grande révolution : si bien que Dante conçut le projet de se faire ouvrir par les armes les portes de Florence. […] Ainsi l’homme grossier, représenté par Dante, après s’être égaré dans une forêt obscure, qui signifie, suivant eux, les orages de la jeunesse, est ramené par la raison à la connaissance des vices et des peines qu’ils méritent, c’est-à-dire aux Enfers et au Purgatoire : mais quand il se présente aux portes du Ciel, Béatrix se montre et Virgile disparaît.

987. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Mme de Graffigny, ou Voltaire à Cirey. » pp. 208-225

Il faut faire entrer dans notre être tous les mondes imaginables, ouvrir toutes les portes de son âme à toutes les sciences et à tous les sentiments ; pourvu que tout cela n’entre pas pêle-mêle, il y a place pour tout le monde. […] La nature nous a donné si peu de portes par où le plaisir et l’instruction peuvent entrer dans nos âmes !

988. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Marie Stuart, par M. Mignet. (2 vol. in-8º. — Paulin, 1851.) » pp. 409-426

Elle le décida à venir en litière de Glasgow à Kirk o’ Field, aux portes d’Édimbourg, dans une espèce de presbytère peu convenable pour recevoir un roi et une reine, mais très propre au crime qu’on voulait commettre. […] « Porte ces nouvelles, disait-elle au vieux Melvil au moment de mourir, que je meurs ferme en ma religion, vraie catholique, vraie Écossaise, vraie Française.

989. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — II. (Suite.) » pp. 149-166

Il ne faut donc pas blâmer vos compatriotes s’ils n’en désirent pas plus qu’ils n’en ont, et, si j’en ai quelque peu, il est juste certainement que je la porte là où, en raison de la rareté, elle trouvera probablement un débit meilleur. […] Il la considérait comme une navigation dont la traversée est obscure et dont le terme est certain, ou encore comme un sommeil d’une nuit, aussi naturel et aussi nécessaire à la constitution humaine que l’autre sommeil : « Nous nous en lèverons plus frais le matin. » Arrivé en Amérique, salué de ses compatriotes et ressaisi par le courant des affaires publiques, Franklin porte souvent un regard de souvenir vers ces années si bien employées, et où l’amitié et la science avaient tant de part.

990. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Th. Dostoïewski »

Le nu délabrement des galetas, les maisons sordides, où sur l’ombre puante des escaliers claquent des portes pendantes, les entrées subites d’inconnus par des seuils béants, les cafés lumineux où, sous le jet des gaz et la vapeur traînante des alcools, s’exacerbe la virulence des maniaques, les hôtels borgnes qui logent entre des draps froids les dormeurs d’une dernière nuit, la toux hoquetante des phtisiques, le souffle nocturne du vent dans des cimes pliantes, — sont les vues et les bruits dont le caractère vaguement redoutable emplit encore d’appréhension des lieux plus sûrs, les rues, les appartements, les bureaux. […] Par les portes lentement ouvertes, les inconnus qui pénètrent avec des airs de spectres se résolvent en hommes charnels, vicieux et riants ; les maisons sont hantées et profanées par devrais assassins aux mains humides d’un sang qui glue ; la justice reçoit la victime qu’elle exige, d’un magistrat court, bouffi, jaune, fumeur de cigarettes, et sa cruauté dialectique, aux prises avec la rude énergie du meurtrier, dans un duel dont l’âpre et croissante horreur n’a pas d’exemple, s’exerce entre des murs blanchis, dans un bureau où des fonctionnaires entrent.

991. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « J. K. Huysmans » pp. 186-212

Il n’est personne, parmi les romanciers, qui connaisse mieux Paris dans ses banlieues, ses quartiers excentriques, ses lieux de plaisir et de travail, dans ses aspects changeants de toutes heures, qui sache mieux les intérieurs divers des myriades de maisons parmi lesquelles serpentent ou s’alignent ses rues, qui porte mieux enregistrés dans son cerveau, les physionomies, la démarche, la tournure, les gestes, la voix, le parler, de ses catégories superposées d’habitants. […] Ou encore : « Tout va de guingois chez elle ; ni moellons, ni briques, ni pierres, mais de chaque côté, bordant le chemin sans pavé creusé d’une rigole au centre, des bois de bateaux marbrés de vert par la mousse et plaqués d’or bruni par le goudron, allongent une palissade qui se renverse entraînant toute une grappe de lierre, emmenant presqu’avec elle la porte, visiblement achetée dans un lot de démolitions et ornée de moulures dont le gris encore tendre perce sous la couche de haie déposée par des attouchements de mains successivement sales ».

992. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Paragraphe sur la composition ou j’espère que j’en parlerai » pp. 54-69

Il faudrait l’écrire sur la porte de son atelier : Ici les malheureux trouvent des yeux qui les pleurent. […] Qu’un méchant soit en société, qu’il y porte la conscience de quelque infamie secrète ; ici il en trouve le châtiment.

993. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une croisade universitaire » pp. 107-146

On la regarde d’un air railleur quand elle traverse la place, et nos ennemis se frottent les mains, en chuchotant, sur le pas de leurs portes ; la pauvre fille est bien malheureuse. […] Nul concours de sergents de ville ne se pressait sur nos pas. — J’ose même espérer que, si mes jambes me permettent un jour de faire le tour de France de l’écrivain, c’est-à-dire le tour de la presse parisienne, on ne me fermera pas au nez la porte des gazettes en criant à la garde !

994. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre IV : M. Cousin écrivain »

S’il se porte à des figures plus hardies, elles sont suivies, raisonnables, tirées d’objets ordinaires, préparées de loin, sans rien qui puisse étonner ou choquer, simples effets d’une éloquence passionnée, simples moyens oratoires, au même titre que les raisonnements et les faits : « La religion de Pascal, dit-il, n’est pas le christianisme des Arnaud et des Malebranche, des Fénelon et des Bossuet ; fruit solide et doux de l’alliance de la raison et du cœur dans une âme bien faite et sagement cultivée ; c’est un fruit amer, éclos dans la région désolée du doute, sous le souffle aride du désespoir. » Telle est l’imagination de l’orateur, bien différente de celle de l’artiste, qui est brusque, excessive, aventureuse, qui se plaît aux images nouvelles, qui frappe et éblouit le lecteur, qui se hasarde parmi les figures les plus rudes et les plus familières, qui ne se soucie pas d’élever, par des transitions ménagées, les esprits jusqu’à elle, et dont la folie et la violence mettraient en fuite l’auditoire que l’orateur doit se concilier incessamment pour le retenir jusqu’au bout. […] Cet amour passionné de la démonstration pure qui fait le philosophe, ce scrupule inquiet sur le sens des mots, ces habitudes algébriques, ce retour incessant sur soi-même, ce doute inné qui l’empêche de se faire illusion et le porte à mesurer perpétuellement le degré de probabilité de ce que les autres appellent certitude, ce mépris du sens commun, cette haine pour les arguments du cœur, cette foi absolue en l’observation et en la preuve, ce besoin éternel de vérifications nouvelles, voilà les qualités qui seraient des défauts dans un orateur.

995. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires sur Voltaire. et sur ses ouvrages, par Longchamp et Wagnière, ses secrétaires. »

Elles sont affligeantes, elles sont profondément immorales, ces sortes d’orgie d’un beau génie en délire ; et quand, dix années plus tard, aux approches d’une mort inévitablement prochaine, on voit éclater de point en point la contrepartie de ces scènes indécentes, quand un prêtre en habit court, introduit dans la chambre du moribond, l’obsède de ses dévotes violences, quand le même Wagnière caché, comme autrefois, derrière une porte, non plus pour rire d’un moine imbécile, mais pour sauver son maître d’un moine hypocrite, écoute tremblant, la main sur son couteau, et s’élance aux cris du vieillard, on tire d’un rapprochement si naturel et si terrible une condamnation plus sévère encore de ces jongleries philosophiques qui provoquent et semblent absoudre les persécutions religieuses.

996. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Chénier, André (1762-1794) »

L’approche de la mort, qui attendait le poète à la porte de sa prison sur l’échafaud, avait changé le diapason de ce jeune Grec en diapason moderne.

997. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Une petite revue ésotérique » pp. 111-116

Le livre de Papus ouvre à l’étudiant la porte de l’ésotérisme de la kabbale.

998. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVII » pp. 298-304

Vous voyez, répondit-elle au gentilhomme, que, quoique aux portes de la mort, je me porte encore trop bien.

999. (1889) L’art au point de vue sociologique « Préface de l’auteur »

L’art, en un mot, c’est encore la vie, et l’art supérieur, c’est la vie supérieure ; toute œuvre d’art, comme tout organisme, porte donc en soi son germe de vie ou de mort.

1000. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « La course à la mort » pp. 214-219

L’impuissance de sa volonté, qui est la cause et le fond de son infortune, est par lui subtilement analysée ; il distingue le penchant à suppléer aux actes par de vagues rêves, sa dépravation morose qui le porte à se regarder faire dans le peu qu’il fait et à se rendre ainsi déplus en plus incapable de toute action spontanée ; enfin apparaît ce dernier symptôme de la décadence volitionnelle, la lassitude anticipée, le dégoût préventif qui détournent même de tout désir, de tout rêve-d’entreprise et bornent définitivement en son incapacité le malade et le moribond que M. 

1001. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre II. Des Époux. — Ulysse et Pénélope. »

Mon cœur frémissait de crainte qu’un étranger ne vînt surprendre ma foi par des paroles trompeuses…… Mais à présent j’ai une preuve manifeste de toi-même, par ce que tu viens de dire de notre couche : aucun autre homme que toi ne l’a visitée : elle n’est connue que de nous deux et d’une seule esclave, Actoris, que mon père me donna lorsque je vins en Ithaque, et qui garde les portes de notre chambre nuptiale.

1002. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Table alphabétique des auteurs. » pp. 386-394

Marc, 190 Marcel, 1 Marchand, 224, 365 Du Marchais, 282 Mariana, 171 Marin, 366 Marin, Minime, 73 Marivaux, 251, 362 Marmontel, 261 Martin, 138 La Martiniere, 7, 147 Marsolier, 183 Marsy, 184, 207 Mathon de la Cour, 240 Maupertuis, 338 Mazeas, 373 Mehegan, 93 Melon, 330 Menage, 309 Mezangui, 39, 348 Mezerai, 130, 158 Midleton, 118 Millot, 136, 180 Moncrif, 360 Montaigne, 355 Montesquieu, 119, 267, 316, 366 Montfaucon, 139 Montluc, 154 Montpensier (Mademoiselle de) 160 Morellet, 329 Moreri, 220 Motteville, 161 Muratori, 191 Murtady, 23 Muschembroeck, 336 N NAdal, 119 Nemours, 159 Nevers (le Duc de) 155 Newton, 333 Niceron, 384 Nicole, 351, 353 Nieuwentit, 336 Nollet, 337 Nonotte, 350 Norbert, 203 O OLivet (d’) 280 d’Orléans 170, 180 Oxentiern, 361 Ozanam, 375 P PAlavicin, 67 Palissot, 117, 219 Pascal, 348, 357 Paulian, 343 Le Pautre, 378 Peloutier, 138 Perau, 167 Perault, 377 Perefixe, 146 Pesselier, 362 Petau, 1 Pfeffel, 187 Piganiol de Laforce, 28 Pin, 57, 85 Pitaval, 384 La Place, 153 Du Plessis-Mornai, 157 Pluche, 336 Pluquet, 49 Plutarque, 107 Poliniere, 337 Polybe, 100 La Porte, 12 Pouget, 348 Prévot, 25, 249 Prideaux, 37 Puffendorff, 96, 316 Puisegur, 370 Puysieux, 365 Q QUerlon, 10, 239 Quincy, 370 Quinte-Curce, 102 La Quintinie, 379 R RAbelais, 387 Rabutin, 153, 265 Racine, 83 Rainal, 181, 268 Ramsai, 167 Rapin, 3 Real, 319 Reaumur, 336 Reboulet, 147 Regnault, 338 Regnier, 271 St.

1003. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — IV. Les ailes dérobées »

Elle le déposa juste devant la porte de l’amirou142 son père.

1004. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « X »

… » Si mes ouvrages s’adressent à des « écrivains-nés », j’enfonce, paraît-il, une porte ouverte.

1005. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Bathild Bouniol »

Il ne porte aucune de nos empreintes, aucun de ces brillants tatouages des littératures en décadence, qui finissent, à force de civilisation, par les parures éclatantes de la barbarie !

1006. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Charles Barbara » pp. 183-188

Il porte dans les précautions de son existence le génie de la prudence la plus consommée.

1007. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Champfleury ; Desnoireterres »

Mais, malgré cette prétention et le nom qu’il porte, le Réalisme ne peut jamais donner la réalité.

1008. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — III »

Hallays, mettait à la porte de sa maison les reporters.

1009. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Addition au second livre. Explication historique de la Mythologie » pp. 389-392

La transaction qui termine cette révolution, est caractérisée par Mercure, qui, dans l’orgueil du langage aristocratique, porte aux hommes les messages des dieux……

1010. (1890) Le réalisme et le naturalisme dans la littérature et dans l’art pp. -399

Porte-t-il les lettres et les arts vers le réel ou vers l’idéal ? […] Il est regrettable que dans la littérature il porte le nom de « Naturalisme » : car un tableau de Courbet et un roman de M.  […] Il porte peut-être un monocle : c’est une usurpation : son attribut, ce sont les besicles. […] L’incendie de Moscou est un fait extraordinaire, exceptionnel, qui porte la marque de l’héroïque et du sublime. […] N’a-t-elle pas une majesté champêtre la Femme qui porte deux seaux ?

1011. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre I. La Renaissance païenne. » pp. 239-403

Aussitôt la Dame apparaît, entourée de nymphes, bientôt suivie de Protée que porte un énorme dauphin. […] Parmi des demi-barbares, il porte convenablement un habit habillé. Encore ne le porte-t-il pas avec une entière aisance ; il a les yeux trop invariablement fixés sur ses modèles et n’ose se permettre les gestes francs et forts. […] Vénus, Diane et les dieux antiques habitent à sa porte et entrent chez lui sans qu’il y prenne garde. […] Il le mena ensuite, à travers un sombre passage étroit,  — jusqu’à une large porte toute bâtie d’or battu ; — la porte était ouverte ; mais là attendait — un puissant géant aux enjambées roides et hardies,  — comme s’il eût voulu défier le Très-Haut

1012. (1859) Moralistes des seizième et dix-septième siècles

Mais on l’a combattue en vain ; la sentence qu’elle porte est souveraine et irrécusable. Je ne sais guère de loi plus absolue, de vérité qui porte mieux le cachet de l’à-priori. […] L’enthousiasme exclusif pour l’antiquité ouvrait la porte à diverses erreurs. […] Mais il porte en plein le cachet de son époque, et il en fournit un document caractéristique. […] Quoi qu’il en soit, lorsque les meurtriers approchèrent, il les attendit avec calme, et commanda qu’on leur ouvrît toutes les portes.

1013. (1891) Essais sur l’histoire de la littérature française pp. -384

Nisard est des plus délicates, car elle ne porte précisément sur rien et elle plane sur tout. […] Le corps ne porte aucune trace de violence. […] Il porte le fer et le feu sur nos blessures qui appellent le baume ; il brûle, il taille, il tranche, il comprime. […] un conquérant qui porte un million dans ses bagages et qui sait poser des rails ! […] Divertir est sa loi suprême ; il n’observe que le divertissant ; il va et nous porte là où l’on se divertit sans grimace.

1014. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre IV. Addison. »

Il découvre que les mauvais livres sont pernicieux, parce que leur durée porte leur venin jusqu’aux générations futures. […] L’homme du Nord porte volontiers sa pensée vers la dissolution finale et l’obscur avenir. […] VII Si le premier soin du Français en société est d’être aimable, celui de l’Anglais est de rester digne ; leur tempérament les porte à l’immobilité, comme le nôtre nous porte aux gestes ; et leur plaisanterie est aussi grave que la nôtre est gaie. […] Je souhaitai les ailes d’un aigle pour m’envoler jusqu’à ces demeures fortunées ; mais le Génie me dit qu’on n’y pénétrait que par les portes de la mort que je voyais s’ouvrir à chaque instant sur le pont. —  Ces îles, me dit-il, que tu vois si fraîches et si vertes et dont la face de l’Océan semble bigarrée aussi loin que tes regards portent, sont plus nombreuses que les grains de sable sur le rivage de la mer ; il y en a des myriades derrière celles que tu découvres, au-delà de ce que ton œil, et même de ce que ton imagination peut atteindre.

1015. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLIXe Entretien. L’histoire, ou Hérodote »

Va prendre l’enfant de Mandane, porte-le chez toi ; et, après l’avoir mis à mort, fais-le enterrer […] « Le roi, étant venu visiter son trésor, fut surpris de trouver les vases qui renfermaient ses richesses entamés, et une partie de l’argent dérobée, sans pouvoir en accuser qui que ce soit, puisque la chambre était parfaitement fermée et le sceau qu’il appliquait sur les portes bien entier. […] Interrogé par elle comme les autres, il lui dit : « que ce qu’il avait fait de plus hardi et de plus criminel était d’avoir coupé la tête de son frère, pris à un piége tendu dans le trésor du roi ; et que ce qu’il avait fait de plus adroit était d’être parvenu à enlever le corps de ce frère, après avoir enivré les soldats chargés de le garder. » Lorsque la fille du roi entendit cet aveu, elle se jeta sur le jeune homme et crut l’avoir arrêté, mais comme elle n’avait saisi que le bras mort dont il s’était muni, il s’évada par la porte et parvint à s’enfuir. […] Chacun d’eux possède sur ce sol artificiel une cabane, dans laquelle il vit : à l’intérieur, une sorte de porte ou de trappe qui se replie sur elle-même donne accès dans le lac à travers les pilotis ; et quand elle est ouverte, pour empêcher les enfants de tomber dans l’eau, ils ont soin de leur attacher un pied avec une corde. […] « Je sais, lui dit-il, que le cheval d’Artybius est accoutumé à se tenir droit sur ses jambes de derrière, et à attaquer de la bouche et des pieds de devant l’homme sur lequel on le porte.

1016. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre cinquième. Le réalisme. — Le trivialisme et les moyens d’y échapper. »

La chose importante, c’est le point de vue personnel d’où l’on voit, l’angle sous lequel le monde visible apparaît et, il faut bien le dire, la manière selon laquelle l’invisible que chacun porte en soi se mêle au visible. […] Dans le domaine de la qualité, l’art est partagé entre deux tendances. : la première porte l’artiste vers les harmonies, les consonances, tout ce qui plaît aux yeux et aux oreilles ; la seconde le pousse à transporter dans le domaine de l’art la vie sous tous ses aspects, avec ses qualités opposées, avec tous ses heurts et toutes ses dissonances. […] On ne rendra jamais compte ainsi de toute l’importance du laid, de l’horrible même dans l’art ; on n’expliquera pas davantage la nécessaire évolution de l’art vers le réalisme bien compris, qui porte l’artiste à faire de plus en plus grande dans son œuvre la part de la nature telle qu’elle est, de même qu’en harmonie le musicien fait un usage toujours croissant des dissonances, des rythmes complexes, de tout ce qui se rapproche du tumulte des choses et des passions. […] Le progrès de l’art se mesure en partie à l’intérêt sympathique qu’il porte aux côtés misérables de la vie, à tous les êtres infimes, aux petitesses et aux difformités. […] Ils se sont arrêtés éblouis devant les mots, comme les esclaves révoltés de la Tempête devant les haillons dorés suspendus à la porte de la caverne.

1017. (1904) Essai sur le symbolisme pp. -

* *   * Tout manifeste d’art porte inscrit sur son drapeau la devise Nature et Vérité 5. […] Semblable aux monades dont parle Leibnitz, elle se présente sans portes ni fenêtres, d’un bloc. […] Une esthétique qui ne s’adapterait pas aux exigences constitutives de la vie, ressemblerait un peu à ces langues mortes que la curiosité nous porte à connaître, mais dont les imperfections ou les circonstances opportunes nous interdisent l’usage. […] Après avoir poliment éconduit, couronnées de roses, les Elvires et les Charlottes, pour n’enregistrer, parmi les convulsions de leurs âmes viriles, que les plus représentatives de la génération actuelle, pour mieux chanter l’infini des souffrances terrestres que chacun porte en soi45, — ils se sont efforcés de nous donner une poésie pleine, une poésie pure, une poésie complète sur le modèle de Pindare et des tragiques grecs46, une poésie noble, « haute comme un ciboire47 », une poésie d’idées où s’atteste le souci contemporain d’approfondir jusqu’à la passion les rapports de l’homme avec la nature et de l’homme avec l’homme. […] C’est l’unité qu’il cherche lui aussi, comme tous les philosophes, mais non cette unité mesquine, factice, étroite, du petit système intolérant et exclusif : il creuse assez profond pour trouver l’Unité vraie, celle qui, dans l’immensité de son sein, nourrit en paix les contraires eux-mêmes, comme la terre porte ses pôles, unis par les milliers de lieues qui les séparent. » Joseph Serre, Au Large, p. 107.

1018. (1908) Jean Racine pp. 1-325

Ce sont crimes qu’il porte légèrement. […] Toute sa colère se porte naturellement sur le mauvais messager. […] Il n’oublie ni la position et les dangers habituels des grands vizirs, ni le rôle des janissaires, ni celui des ulémas, ni l’étendard du prophète, ni la porte sacrée, ni les muets. […] Cette allée finissait par un portique de marbre ; les pilastres qui en soutenaient la corniche étaient de lapis, et la porte paraissait toute d’orfèvrerie. […] Victime d’une fatalité qu’elle porte dans son corps ardent et dans le sang de ses veines, pas un instant sa volonté ne consent au crime.

1019. (1914) Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne pp. 59-331

Des mornes et des sourds et des sournois nivellements pratiqués pour que Dieu même porte à faux. […] Et nulle part elle ne porte trace de cette erreur de calcul qui est au centre de la paragénésie du parti dévot. […] Il était la première porte qu’il fallait passer. […] Tantôt elle porte le Christ ; et alors elle forme ce que nous nommons un crucifix, un Christ fixé sur une croix. Et tantôt elle ne le porte même pas, tellement c’est simple.

1020. (1892) Un Hollandais à Paris en 1891 pp. -305

M. de Porto-Riche a l’accent profond et vrai ; il porte au théâtre une sincérité inconnue. […] La porte de l’établissement reste alors fermée. […] Chacun de nous porte toutes les mauvaises dispositions en lui. […] À présent, comme je frappe à trois portes à la fois, ils m’en tiennent deux fermées. […] Mais dans cette scène chaque mot porte et touche le cœur.

1021. (1922) Le stupide XIXe siècle, exposé des insanités meurtrières qui se sont abattues sur la France depuis 130 ans, 1789-1919

Ce sont eux qui ont poussé toutes les portes par lesquelles est entrée la Révolution. […] Il brouille la clé dans la serrure, de telle façon que le temps se passe à ne pouvoir ouvrir la porte de la chambre métaphysique de l’esprit. […] Il se reconnaît à ceci, qu’il porte en lui une grande vérité, laïque et terrestre, encore insoupçonnée des humains, et qui va être l’origine d’un progrès foudroyant. […] La porte est largement enfoncée. […] Ici, fermant les yeux, je me porte à trente-cinq ans en arrière, à l’époque où je commençais mes études de médecine, dans l’enivrement du début.

1022. (1890) Les romanciers d’aujourd’hui pp. -357

Celui-ci est un mâle, comme on dit dans l’école, et qui porte allègrement un bagage déjà lourd. […] Sa robe noire porte le deuil d’une chose morte et qu’on ne sait pas. […] Vous connaissez l’auberge : un buis sur la porte, quelques tables, des chopines à fleurs et deux barils d’eau-de-vie. […] L’hôtesse m’accompagne sur la porte. […] Le Journal général de la librairie porte environ 570 titres de romans nouveaux pour l’année 1887.

1023. (1899) Arabesques pp. 1-223

Il sait, d’ailleurs, l’affection que je lui porte. […] J’aimerais mieux, puisque votre humeur bizarre vous porte à publier des vers par trente-huit degrés au soleil, vous octroyer un brevet de génie sans vous lire. […] Il porte un uniforme de lycéen, trop court aux poignets et aux chevilles. […] Qu’ils viennent avec moi voir les petites portes des maisons des bois abandonnées et crevées. […] Tout le monde participant au régime en porte la responsabilité.

1024. (1902) Le critique mort jeune

Faguet, le porte à écrire des exposés aussi clairs que complets des ouvrages qu’il a lus. […] Lui-même n’est pourtant pas affranchi de toute foi : idéaliste à l’extrême, il porte au cœur la plus virulente des religions contemporaines : celle de la Révolution. […] Maurice Maindron, auteur d’études très spéciales sur les armures d’autrefois et de romans animés jusqu’au tumulte dont le plus récent porte le titre sonore de « Blancador l’avantageux ». […] Et les hommes sont frappés des leçons que porte ce roman à la fois intime, mondain et militaire. […] Sous son front qui porte un monde, ses yeux sont clos ; il faudra bien qu’il vous suive !

1025. (1891) Impressions de théâtre. Cinquième série

Elle a commis un faux (d’ailleurs inoffensif et qui ne porte préjudice à personne) pour avoir l’argent qui lui permettra de sauver la vie de son mari. […] Enfin, l’ordonnateur des pompes funèbres paraît à la porte du fond : « Messieurs de la famille, s’il vous plaît… » Rideau. […] Plus douloureusement encore que la princesse Georges, elle porte dans son âme et dans sa chair le mystère absurde de l’odieux amour. […] La bonne dame parle raison à la jeune fille : Tu as vingt-quatre ans ; j’en ai soixante et me porte assez mal. […] … » Et il va, il va ; il appelle Charmeretz à la rescousse, et ils font tant de bruit que Mme Harquenier les met à la porte.

1026. (1889) La littérature de Tout à l’heure pp. -383

Le Christianisme porte en soi des secrets de vitalité qui étonnent le monde : peut-être l’Évangéliste sommeille, peut-être va-t-il se réveiller. […] La plus pure grandeur du xviie  siècle porte ce nom, qui est aussi celui de l’avenir. […] Alfred de Vigny, un Raphaël noir, un solitaire, une âme hautaine et tendre et blessée, — un Porte. […] Ce mot suffirait par indiquer le rang magnifique de ce Porte : il a la Joie ! […] Il a de l’aisance grasse d’un prélat qui porte sans excès de gravité son costume austère et, d’esprit fin, ô diaboliquement fin !

1027. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « [Appendice] » pp. 417-422

Nouvelle de l’autre monde Vers les bords du fleuve fatal Qui porte les morts sur son onde, Et qui roule son noir cristal Dans les plaines de l’autre monde ; Dans une forêt de cyprès Sont des routes froides et sombres.

1028. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Fontaine de Boileau »

Et riant, conversant de rien, de toute chose, Retenant la pensée au calme qui repose, On voyait le soleil vers le couchant rougir, Des saules non plantés les ombres s’élargir, Et sous les longs rayons de cette heure plus sûre S’éclairer les vergers en salles de verdure, Jusqu’à ce que, tournant par un dernier coteau, Nous eûmes retrouvé la route du château, Où d’abord, en entrant, la pelouse apparue Nous offrit du plus loin une enfant accourue13, Jeune fille demain en sa tendre saison, Orgueil et cher appui de l’antique maison, Fleur de tout un passé majestueux et grave, Rejeton précieux où plus d’un nom se grave, Qui refait l’espérance et les fraîches couleurs, Qui sait les souvenirs et non pas les douleurs, Et dont, chaque matin, l’heureuse et blonde tête, Après les jours chargés de gloire et de tempête, Porte légèrement tout ce poids des aïeux, Et court sur le gazon, le vent dans ses cheveux.

1029. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de Dampmartin, Maréchal de camp »

Il aime à y parler des littérateurs célèbres qu’il a connus, et ce qu’il dit lui-même de la mélancolie du piquant chevalier de Boufflers dans l’émigration, et de la triste fin du brillant Rivarol, porte l’empreinte d’un talent littéraire facile et pur.

1030. (1874) Premiers lundis. Tome I « Bonaparte et les Grecs, par Madame Louise SW.-Belloc. »

Cependant, des commissaires envoyés à Corfou avaient ordre d’y rassembler des munitions de tous genres : des officiers du génie, d’artillerie, parmi lesquels on cite le général Foy, levaient le plan de la Macédoine et de la Servie ; Ali-Pacha, jaloux de la Porte, ne semblait pas défavorable aux Français.

1031. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bergerat, Émile (1845-1923) »

Quoi qu’il en soit, le jeune triomphateur en tunique vit s’ouvrir à l’horizon les portes de tous les journaux.

1032. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre VI. Recherche des effets produits par une œuvre littéraire » pp. 76-80

Faut-il rappeler ce Seigneur des Yveteaux, qui, séduit par les bergeries de l’Astrée, s’improvise berger, porte la houlette et garde les moutons dans son parc avec une bergère de son choix ?

1033. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préface et note de « Notre-Dame de Paris » (1831-1832) — Note ajoutée à l’édition définitive (1832) »

Et l’on ne parle pas ici seulement de ce qui se passe en province, mais de ce qui se fait à Paris, à notre porte, sous nos fenêtres, dans la grande ville, dans la ville lettrée, dans la cité de la presse, de la parole, de la pensée.

1034. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre premier. Que la Mythologie rapetissait la nature ; que les Anciens n’avaient point de Poésie proprement dite descriptive. »

Le spectacle de l’univers ne pouvait faire sentir aux Grecs et aux Romains les émotions qu’il porte à notre âme.

1035. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 12, qu’un ouvrage nous interesse en deux manieres : comme étant un homme en general, et comme étant un certain homme en particulier » pp. 73-80

Ma seconde reflexion sera sur l’injustice des jugemens temeraires qu’on porte quelquefois en taxant de mensonge ce que disent les anciens du succès prodigieux de certains ouvrages, et cela parce qu’on ne fait pas attention à l’interêt particulier que prenoient à ces ouvrages ceux qui leur ont tant applaudi.

1036. (1887) La vérité sur l’école décadente pp. 1-16

La presse, dès le début fort mal renseignée et leurrée par les Déliquescences jusqu’à prendre cette parodie au sérieux, brouilla si bien les choses, ouvrit si facilement ses portes aux plus fantaisistes inventions et mit au jour de si bizarres personnalités, que la Réclame, flot bourbeux d’encre, passa par-dessus la tête des vrais et primitifs artistes pour porter à la célébrité tous les ratés de la Banlieue et tout le bas-fond de la bêtise écrivassière — ; Il est temps de le dire !

1037. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « Préface »

Il ne croit qu’à la Critique personnelle, irrévérente et indiscrète, qui ne s’arrête pas à faire de l’esthétique, frivole ou imbécile, à la porte de la conscience de l’écrivain dont elle examine l’œuvre, mais qui y pénètre et quelquefois le fouet à la main, pour voir ce qu’il y a dedans… Il ne pense pas qu’il y ait plus à se vanter, d’être impersonnel que d’être incolore, — deux qualités aussi vivantes l’une que l’autre et qu’en littérature, il faut renvoyer aux Albinos !

1038. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LOUISE LABÉ. » pp. 1-38

Celui qui ne tasche à complaire à personne, quelque perfection qu’il ait, n’en a non plus de plaisir que celui qui porte une fleur dedans sa manche. Mais celui qui désire plaire, incessamment pense à son fait, mire et remire la chose aimée, suit les vertus qu’il voit lui estre agréables et s’adonne aux complexions contraires à soi-mesme, comme celui qui porte le bouquet en main… » Tout ce passage du plaidoyer d’Apollon est comme un traité de la bonne compagnie et du bel usage. […] La situation de Louise, ainsi absente loin de son ami qui porte les armes en Italie, a dû servir à imaginer celle de Clotilde de Surville, qui, par ce coin, semble modelée sur elle.

1039. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE KRÜDNER » pp. 382-410

Il sortait de l’Élysée-Bourbon par une porte de jardin pour aller, tout auprès, chez elle, plusieurs fois le jour, et là ils priaient ensemble, invoquant les lumières de l’Esprit. […] Quand elle sortit, les portes étaient assiégées, les corridors remplis d’une double haie. […] Quand j’ai lu ces mots qui n’ont rien de frappant : « Que de fois j’enviais ceux qui travaillaient à la sueur de leur front, ajoutaient un labeur à l’autre et se couchaient à la fin de tous ces jours sans savoir que l’homme porte en lui une mine qu’il doit exploiter !

1040. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Quelques documents inédits sur André Chénier »

La partie la plus riche et la plus originale des manuscrits porte sur les poèmes inachevés : Suzanne, Hermès, l’Amérique. […] C’est là, sans doute, qu’il se proposait de peindre « toutes les espèces à qui la nature ou les plaisirs (per Veneris res) ont ouvert les portes de la vie. » « Traduire quelque part, se dit-il, le magnum crescendi immissis certamen habenis. » Il revient, en plus d’un endroit, sur ce système naturel des atomes, ou, comme il les appelle, des organes secrets vivants, dont l’infinité constitue L’Océan éternel où bouillonne la vie. […] Ô gardes de Louis, sous les voûtes royales Par nos ménades déchirés, Vos têtes sur un fer ont, pour nos bacchanales, Orné nos portes triomphales, Et ces bronzes hideux, nos monuments sacrés.

1041. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIIe entretien. Poésie lyrique » pp. 161-223

Les Marseillaises et les Te Deum sont les deux plus éclatants symptômes de cet instinct lyrique de l’âme humaine, qui la porte à chanter quand elle déborde de sensations et quand la parole devient impuissante à évaporer ce qu’elle sent en elle d’enthousiasme, d’énergie ou de félicité. […] Il ne s’asseyait jamais pour prendre ses repas avec les autres sur l’extrémité du banc, mais il mangeait silencieusement, à l’écart, debout, son morceau de lard ou sa tranche de choux sur son morceau de pain bis, et, quand il avait soif, au lieu de boire comme les autres dans un verre, il buvait son eau puisée au seau de la cuisine dans une écuelle de cuivre pendue derrière la porte. […] La Jumelle, assise sur le banc de sa porte, écoutait d’en haut le chant de son fiancé ; elle entendit sa chute et les cris d’effroi ; elle accourut les pieds nus et tout saignants, sa coiffe restée aux branches du chemin, ses cheveux épars, les bras tendus.

1042. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre deuxième. Le développement de la volonté »

L’insecte la choisit donc et la porte là où sont ces œufs que, pendant la période secondaire, il voyait se changer en larves à nourrir. […] Il n’y a volition proprement dite, nous venons de le montrer, que dans les circonstances suivantes : 1° quand le désir est décisif ; 2° quand il porte à la fois sur la fin et les moyens ; 3° quand il se conçoit et se désire lui-même comme premier moyen et dernière fin ; 4° quand il a, pour toutes ces raisons, conscience de son indépendance par rapport aux objets dont la réalisation dépend de lui-même, et qu’il se développe ainsi sous l’idée du moi comme relativement libre, ou même, par illusion d’optique, absolument libre. […] En disant : je puis vouloir, j’ai présente à l’esprit l’idée de mon moi comme pouvant intervenir dans le problème intérieur, comme pouvant, par exemple, maîtriser un mouvement de haine. « Je puis vouloir ne pas haïr celui qui m’a fait du mal. » Voilà un jugement qui, dès qu’il se produit, a un effet sur ma haine : il la modère du coup, en retient et en retarde les conséquences ; il peut même les empêcher, grâce aux idées raisonnables auxquelles il ouvre la porte. « Je puis vouloir cette chose ou son contraire », ce jugement est l’affranchissement qui commence par rapport aux impulsions passionnelles et aveugles ; il transporte la volonté sur un sommet d’où elle a deux versants en vue.

1043. (1913) La Fontaine « V. Le conteur — le touriste. »

je suis bonne De leur ouvrir la porte ! […] Je dormais tranquillement, Quand un enfant s’en vint faire A ma porte quelque bruit. […] Ce n’est pas une bonne qualité pour une femme d’être savante ; et c’en est une très mauvaise d’affecter de paraître telle. » Voilà la petite semonce par laquelle commencent les lettres de La Fontaine à sa femme ; voilà qui nous porte déjà à croire que ce sont bien des lettres domestiques, des lettres familiales que La Fontaine a écrites là.

1044. (1913) La Fontaine « VI. Ses petits poèmes  son théâtre. »

D’ailleurs faire l’agent, et d’amour s’entremettre, Couler dans une main le présent et la lettre, Préparer les logis, faire le compliment ; Quand Monsieur est entré, sortir adroitement, Avoir soin que toujours la porte soit fermée, Et manger, comme on dit, son pain à la fumée ; C’est ce que je ne puis ni ne veux pratiquer. […] (Il porte un mousqueton suspendu à sa ceinture). […] Quelquefois il suffit d’une seule pièce qui sera inconnue dix ans plus tard pour que la verve satirique d’un auteur s’éveille et pour qu’il porte contre tout un genre littéraire de son temps une accusation qui ne s’applique qu’à cette pièce-là.

1045. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Ernest Feydeau » pp. 106-143

Enfant gâté qui, comme tous les enfants gâtés, a l’esprit de contradiction et le porte en toutes choses, il a entendu dire à la Critique que peut-être il sera moral demain, et il est remonté vers son immoralité de la veille, indifférent à tout, si ce n’est au jeu même de ses facultés. […] Or, encore, il est évident que la passion qui brûle et bouleverse la vie, que l’amour qui se méprend, la faiblesse qui tombe, l’égoïsme qui dévore, la haine qui se venge, la pitié qui se sacrifie, toutes les fautes enfin, ces moitiés de crime, quand ce n’est pas le crime tout entier, il est bien évident que tout cela s’agite et se remue, et n’habite pas le bleu des dessus de porte des maisons tranquilles ; mais ce n’est pas moins la réalité, pour être agitée, la réalité hors de laquelle il n’y a ni mélodrame, ni drame, ni roman, ni rien de littéraire que la syntaxe et des rhétoriques… qui ne servent plus ! […] dans les bras de l’homme qui l’a séduite, avec la pesanteur engourdie de toute cette chair flamande et de tout ce sang qui lui gonfle les veines et qui lui porte, sans doute, au cerveau.

1046. (1898) Ceux qu’on lit : 1896 pp. 3-361

Chacun d’eux porte en soi son intérêt, et par le personnage qu’il représente, et par la façon dont il est représenté. […] Il n’y a qu’un valet de pied à la porte. […] À travers une porte, j’aperçois une cour silencieuse et verdie par l’humidité. […] Piétri se présente tout effaré à la porte du cabinet de l’Empereur : « Sire ! […] Je parviens cependant jusqu’à la porte du secrétariat : je frappe plusieurs fois pendant qu’on me frappe toujours ; enfin la porte s’ouvre.

1047. (1940) Quatre études pp. -154

Une larme sur un champ de rire, c’est le blason que porte mon humour. […] Il nous dit comment l’effort d’un Wordsworth se porte non pas vers l’explication, mais vers la suggestion : la différence est essentielle. […] Un élan d’admiration et d’amour porte le marin vers ces belles créatures vivantes ; il les bénit : au même instant, il redevient capable de prier ; l’albatros, se détachant de son cou, tombe comme du plomb dans la mer. […] Et pourtant, cette fleur fragile porte en elle-même une force qui lui assure d’éternels retours. […] Il serait obligé de se commander, de se refréner, de réserver ses effusions et ses joies pour la fin du voyage, après qu’il aurait franchi les portes du ciel.

1048. (1898) Impressions de théâtre. Dixième série

. — Porte Saint-Martin : Les Bienfaiteurs, comédie en quatre actes, de M.  […] Là-dessus entre le mari, qui guettait derrière une porte. […] Il ouvre la porte, et Mme Wilton paraît. […] Henry Bataille la fait se passer derrière une porte. Et devant cette porte, mystérieuse comme toutes les portes fermées, des bonnes d’hôtel attendent, curieuses et anxieuses, échangeant des phrases brèves, d’une banalité un peu effrayée.

1049. (1910) Propos de théâtre. Cinquième série

Claudie porte sa faute avec vaillance. […] Le poète de cette vocation domine moins ses sujets, les choisit, les épouse plus conformes à lui-même et se porte sur certains points en entier ; il s’y porte comme un lion. […] Gourd se présente pour voir son ami et on le met à la porte. […] Elle met Germaine à la porte très vivement. […] Cette observation précoce et sans poésie porte gauchement son vêtement de poésie.

1050. (1929) Dialogues critiques

Pierre Catilina est à nos portes… Mais vous parliez de dettes ? […] Cependant Mauclair porte contre Baudelaire des imputations précises. […] Depuis qu’on s’est aperçu de ses opinions, on le porte aux nues. […] Pierre Voici l’Académie française qui se porte à l’aide de l’Académie Goncourt.

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