Aujourd’hui, on est passé à une autre extrémité contraire, et on serait assez mal reçu, je pense, si on en avait la vilaine idée, de venir risquer à ce sujet le plus petit mot pour rire. […] Robert la reçut d’abord très mal et la rudoya : « Il fallait que son oncle, disait-il, la ramenât chez son père et lui donnât des soufflets. » Mais, sur l’insistance de la jeune fille, sur la netteté et la vigueur de son attitude et de son dire, et la voyant décidée à partir malgré tout, il finit par être vaincu. […] Ceux de la place veulent se rendre à elle, mais elle refuse de les recevoir à rançon, et elle leur crie qu’elle les prendra malgré eux.
Elle eut de la sorte pour amis tout ce qu’il y avait de plus trié et de plus élevé à la Cour, tellement qu’il devint à la mode d’être reçu chez elle, et qu’on avait raison de le désirer par les liaisons qui s’y formaient. […] Il fit en ce sens quelque plaisanterie qui ne fut pas très bien reçue. […] Aujourd’hui que la fleur de votre grande jeunesse est passée (le mot est rude, mais vous me l’avez écrit tant de fois, que ce n’est que le répéter), vous retenez tant de bonne mine sur votre visage et conservez tant d’agrément dans l’esprit, que, n’était la délicatesse de votre choix à recevoir le monde, il y aurait autant de foule chez vous sans intérêt qu’il y en a dans les cours où il y a le plus de fortune.
Ici, en 1777, à l’âge de trente ans, la destinée de Lauzun reçut un échec dont il ne se releva jamais. […] Cet homme ruiné resta encore avec des revenus qui eussent honorablement nourri bien des familles laborieuses ; mais le prestige du premier, du fabuleux, du libéral et inépuisable Lauzun, avait reçu une atteinte mortelle. […] Quelle qu’ait été la part de volonté et de caractère que Lauzun avait primitivement reçue de la nature, l’usage qu’il en avait fait dans sa première vie avait certes contribué à la diminuer en lui et à l’énerver.
Mallet y resta peu, et revint comme il y était allé : On m’a jeté dans ses forêts (du landgrave de Hesse) à l’aventure, disait-il, il m’a reçu à l’aventure, j’en suis sorti à l’aventure. […] Il reçut des lettres anonymes : « Vous verrez, lui écrivait-on, dans l’imprimé que je joins ici, le cri de l’indignation publique. » Et on joignait à la lettre un exemplaire de la Dénonciation au Parlement de la souscription des Œuvres de Voltaire, avec cette épigraphe « Ululate et clamate ». […] Notez que tant qu’avait duré l’Ancien Régime, Mallet, rédacteur politique, avait été aussi indépendant qu’on le pouvait être avec trois censeurs ; souvent averti, réprimandé par le ministre, jamais il n’avait reçu pension ni faveur, à la différence de tant de gens de lettres pensionnés et rémunérés par Calonne ou par la Cour, et qui vont se faire républicains.
Mlle Bertaut avait reçu une éducation très soignée et très littéraire. […] Sa nature calme et peu passionnée ne paraît point avoir souffert d’ailleurs d’une telle union : En l’année 1639, ayant épousé M. de Motteville, dit-elle, qui n’avait point d’enfants et avait beaucoup de biens, j’y trouvai de la douceur avec une abondance de toutes choses ; et si j’avais voulu profiter de l’amitié qu’il avait pour moi, et recevoir tous les avantages qu’il pouvait et voulait me faire, je me serais trouvée riche après sa mort. […] Ce n’est là qu’un trait piquant ; mais bientôt, parlant plus en détail de Mlle de Pons, aimée du duc de Guise, qui va conquérir Naples à son intention, et, avec cela, non contente ni rassasiée d’une telle proie : Cette âme gloutonne de plaisirs, dit-elle, n’était pas satisfaite d’un amant absent qui l’adorait, et d’un héros qui, pour la mériter, voulait se faire souverain… L’ambition et l’amour ensemble n’étaient pas des charmes assez puissants pour occuper son cœur ; il fallait, pour la satisfaire, qu’elle allât se promener au cours, et qu’elle reçût de l’encens de toutes ses nouvelles conquêtes.
Il profite d’un moment de mieux pour faire ce que tout bon serviteur et fidèle sujet faisait alors : de même qu’il s’arrange pour se réconcilier avec Dieu, Gourville veut voir une dernière fois le roi ; il se fait conduire sur son passage à Versailles, reçoit de lui un dernier mot d’attention et de bonté, et, ce devoir accompli, il rentre dans sa chambre pour n’en plus sortir. […] À la bataille de Seneffe, étant à côté du prince de Condé, il reçoit une balle dans sa culotte, et il croit prudent de se mettre à couvert dans une grange, d’où sortent à l’instant deux braves jeunes officiers qui s’y étaient mis, et qui n’y veulent plus rester dès qu’on les y voit. […] On lui avait même annoncé déjà qu’il l’était, et il s’occupait à balancer dans son esprit tous les avantages et surtout les inconvénients, quand il reçut la nouvelle qu’un autre était nommé.
Car de ce qu’un homme de mérite se présente aux suffrages d’une compagnie savante et n’est point reçu une première fois, est-ce une raison à lui de saisir aussitôt la plume, d’écrire contre cette académie, contre les membres qui en font partie et dont quelques-uns, comme les Silvestre de Sacy et les Quatremère de Quincy, sont illustres ? […] À peine établi à Sainte-Pélagie, il y reçut visites et félicitations, plus qu’il n’en voulait : Tout le monde est pour moi, écrivait-il à sa femme avec une sorte d’épanouissement ; je peux dire que je suis bien avec le public. […] Valmy-Bouic, alors substitut au tribunal de Tours), en constatant qu’il était percé de plusieurs balles, retira une partie de la bourre qui était restée dans les blessures ; ce papier, développé et examiné, se trouva être le morceau d’un journal que recevait Courier.
siffler dans la clef forée et rouillée de Voltaire, avec des lèvres lumineuses, plus dignes que celles d’Alain Chartier de recevoir le baiser des reines ! […] Comme ce doux Hylas, aimé d’Hercule, dont il avait alors spirituellement la beauté vierge, s’il eût été entraîné au sein du torrent amer, il fût tombé au moins dans une onde que le soleil aurait tiédie, et la Nature, glorifiée par Schelling, l’aurait reçu dans ses bras de déesse, comme les nymphes y reçurent Hylas.
» Au moment de l’attaque même, le devoir vous impose suffisamment de travail pour que l’on ne puisse penser qu’aux ordres reçus et aux moyens de les exécuter pour le mieux. […] Merci de vos tendres cartes et lettres que je reçois très bien, mais en paquet. […] Et je veux vous le dire aussi, le Dieu infiniment puissant et miséricordieux, dans lequel nous croyons tous, quoique différents de religion, dans lequel votre fils croyait (il me l’a dit), a pris auprès de lui, je l’espère, l’âme droite et loyale, qui s’est sacrifiée pour le devoir, et il l’a prise pour l’immortalité… J’ai prié du fond de mon cœur hier, aujourd’hui, ce Dieu de miséricorde, de recevoir votre fils auprès de lui, et de vous réunir à lui, quand le temps sera venu pour une réunion éternelle et heureuse… Puisse cette parole d’un ministre de Dieu, non pas calmer votre douleur, mais vous apporter l’espérance, soutenir votre courage, vous aider à supporter le sacrifice.
Comme le moyen âge, elle hérite de tout le passé : elle le reçoit obscurci, brisé, confondu ; elle le dément tour à tour et le répète ; elle lui prend ses fictions et les éclaire d’une vérité nouvelle ; elle lui prend ses vérités, et les rend plus pathétiques et plus vastes ; elle bâtit Saint-Pierre de Rome avec les débris des temples païens, mais elle place au sommet la coupole de Michel-Ange. […] Dans la féconde originalité du Dante reconnaissons, en effet, la double inspiration qu’il a reçue. […] Dans cette vie si calme, dans cette belle vie de citoyen, dans cette communauté si pure, dans ce doux hospice, me fit naître Marie invoquée à grands cris ; et, sur votre antique baptistère, je reçus à la fois les noms de chrétien et de Cacciaguida », À ces traits naïfs, trop altérés dans toute traduction, à ce langage d’une si maligne et si poétique candeur, on peut comparer les regrets et la verve moqueuse d’Horace, ses louanges des vieux Romains et de leurs chastes épouses, son âpre censure des mœurs dégénérées et de la danse ionienne.
Il ne serait pas juste que le poète si charmant qui vient d’être enlevé disparût sans recevoir, même au milieu de ce qui a été dit et de ce qui se dira de vrai et de senti sur son talent, quelques mots particuliers d’adieu de la part d’un ancien ami, d’un témoin de ses premiers pas. […] Poète qui n’a été qu’un type éclatant de bien des âmes plus obscures de son âge, qui en a exprimé les essors et les chutes, les grandeurs et les misères, son nom ne mourra pas, Gardons-le particulièrement gravé, nous à qui il a laissé le soin de vieillir, et qui pouvions dire l’autre jour avec vérité en revenant de ses funérailles : « Notre jeunesse depuis des années était morte, mais nous venons de la mettre en terre avec lui. » Admirons, continuons d’aimer et d’honorer dans sa meilleure part l’âme profonde ou légère qu’il a exhalée dans ses chants ; mais tirons-en aussi cette conséquence de l’infirmité inhérente à notre être, et de ne nous enorgueillir jamais des dons que l’humaine nature a reçus.
Fléchier a repris exactement l’œuvre de prose de Balzac, un peu du côté de l’hôtel Rambouillet, et sans entrer dans le mouvement de Boileau ; il a rendu ce service dans sa propre ligne, directement, ayant reçu la tradition et la culture par ce coin un peu précieux du monde ; sorti de là, et sur les pas de Montausier, il s’est bientôt associé et assorti avec gravité à la décoration auguste du grand règne. […] Pourtant on arrive à Clermont ; on y est reçu avec force harangues et comparaisons tirées de la lune et du soleil ; tandis que Messieurs s’installent, qu’échevins et échevines défilent en cérémonie, et qu’on se promène un peu pour reconnaître la ville, M.
Mais il fallait surtout assez d’intrépidité et ne pas sortir des formes reçues. […] Il y a bien des années déjà, Charles Nodier et Victor Hugo en voyage pour la Suisse, et Lamartine qui les avait reçus au passage dans son château de Saint-Point, gravissaient, tous les trois ensemble, par un beau soir d’été, une côte verdoyante d’où la vue planait sur cette riche contrée de Bourgogne ; et, au milieu de l’exubérante nature et du spectacle immense que recueillait en lui-même le plus jeune, le plus ardent de ces trois grands poëtes, Lamartine et Nodier, par un retour facile, se racontaient un coin de leur vie dans un âge ignoré, leurs piquantes disgrâces, leurs molles erreurs, de ces choses oubliées qui revivent une dernière fois sous un certain reflet du jour mourant, et qui, l’éclair évanoui, retombent à jamais dans l’abîme du passé.
D’après la réputation de la pièce dans ces diverses réunions, l’un des premiers acteurs de la Comédie-Française, qui avait entendu l’ouvrage, le faisait à son tour recevoir par ses camarades. L’ouvrage une fois reçu au théâtre, on en parlait dans tous les salons ; les lectures se renouvelaient ; on en retenait les morceaux les plus éloquents, les vers les plus remarquables ; il devenait le sujet de toutes les conversations dans les soupers, et l’auteur, promené, recherché dans Paris, subissait d’avance son immortalité.
Avant-propos Je ne me dissimule pas les imperfections de l’ouvrage qui s’offre au public aujourd’hui : et s’il reçoit un bon accueil, je m’efforcerai de les corriger. […] La troisième édition que j’offre actuellement au public, a reçu de plus nombreuses corrections ; j’y ai inscrit quelques travaux récents qui n’avaient pas paru ou n’étaient pas venus à ma connaissance à l’époque de la première impression.
Les studieux jeunes gens nés dans les dernières années de Louis XI, que l’éducation scolastique avait laissés inquiets et affamés, lisent avidement, avec un esprit nouveau, avec l’esprit des Pogge, des Valla, des Guarino, les grandes œuvres latines dont le moyen âge n’avait ni pénétré le sens profond ni senti l’admirable forme : ils reçoivent la révélation de ce qu’avaient caché trop longtemps les bibliothèques des couvents. […] L’art, la grâce, la beauté sont reçus d’abord comme choses souverainement nobles ; et, pendant tout le siècle, les essais de création artistique s’enveloppent d’aristocratique délicatesse.
La Correspondance de Grimm590 est le chef-d’œuvre du genre : les princes qui s’y étaient abonnés sous la promesse du secret absolu, recevaient chaque mois toutes les nouvelles littéraires, dramatiques, philosophiques, politiques, mondaines, le jugement et l’analyse de toutes les publications importantes, le journal détaillé en un mot de la vie de Paris, avec laquelle ils restaient ainsi en communication constante. […] Les lettres de la bonne Mme Geoffrin faisaient la consolation du pauvre roi Poniatowski au milieu de la ruine de sa patrie ; et, quand elle alla le voir, cette bonne bourgeoise qui représentait l’esprit français fut reçue comme en triomphe.
Ce sont les satisfactions mêmes que nous recevons de notre milieu qui nous rendent plus exigeants. […] Ce n’est qu’autant que ce sentiment d’insatiabilité préexiste en germe dans la physiologie de l’individu qu’il peut être développé par les satisfactions mêmes que l’individu reçoit du groupe.
C’est ce que l’on comprendra mieux quand j’aurai montré ce que la physique reçoit de la mathématique et ce que la mathématique, en retour, emprunte à la physique. […] La notion de fonction s’est par là considérablement étendue et a reçu de quelques analystes logiciens un développement imprévu.
Il s’arrêtait dans les bourgs et les grosses fermes, où il recevait une hospitalité empressée. […] Il ne perdait aucune occasion de répéter que les petits sont des êtres sacrés 540, que le royaume de Dieu appartient aux enfants 541, qu’il faut devenir enfant pour y entrer 542, qu’on doit le recevoir en enfant 543, que le Père céleste cache ses secrets aux sages et les révèle aux petits 544.
Il n’y a pas de monde si muré qui ne reçoive quelque vent du dehors. […] Le grand homme, par un côté, reçoit tout de son temps ; par un autre, il domine son temps.
Dans les six mille francs que Villedeuil était censé avoir reçus de son usurier, figurait, pour une assez forte valeur, un lot de deux cents bouteilles de champagne. […] Il recevait et faisait relier Le Charivari et La Mode.
Pour les femmes, on recevait tout ce qui se présentait ; aussi elles se peignaient souvent. […] Du temps de mes dettes, du temps que j’habitais chez un pécheur de l’île Saint-Denis, je reçois une lettre de X… que vous connaissez, une lettre qui me disait : « Viens à ma campagne, j’ai un parc où il y a une balançoire et des jeux de bague. » Je me rends à Courbevoie, et trouve mon ami dans un petit salon, jouant bourgeoisement au loto, avec des haricots pour enjeux, en compagnie d’un monsieur et d’une dame, — mais toutefois au dos une vieille robe de chambre du monsieur, et aux pieds de vieilles pantoufles de la dame.
On peut se figurer un langage sans adjectifs ; alors pour dire un homme rapide (qui-court-vite) on dit un homme cheval (un coureur jadis reçut ce sobriquet) ; si le second terme passe définitivement à ridée générale de rapidité, la langue, pour exprimer l’idée de cheval, lui substitue un autre mot ; les langues bien vivantes ne sont jamais embarrassées pour si peu. […] L’ortie de mer est devenue l’acalèphe ; le chardon, une acanthe, et l’épine-vinette, une oxyachante ; l’âne qui broute en remuant les oreilles reçoit la qualification pompeuse d’acanthophage.
Le dix-neuvième siècle Le dix-neuvième siècle ne relève que de lui-même ; il ne reçoit l’impulsion d’aucun aïeul ; il est le fils d’une idée. […] Ceux-là mêmes d’entre eux, il y en a, qui sont nés aristocrates, qui sont arrivés au monde dépaysés en quelque sorte dans des familles du passé, qui ont fatalement reçu une de ces éducations premières dont l’effort stupide est de contredire le progrès, et qui ont commencé la parole qu’ils avaient à dire au siècle par on ne sait quel bégaiement royaliste, ceux-là, dès lors, dès leur enfance, ils ne me démentiront pas, sentaient le monstre sublime en eux.
Elle a vêcu jusqu’à quatre-vingt quinze ans, favorisée de plusieurs graces de la cour, reçue de toutes les académies dont son sexe ne l’excluoit point, considérée des plus beaux génies de l’Europe, avec lesquels elle étoit en commerce de lettres. […] Il mourut sans recevoir les derniers sacremens ; & l’on publia que c’étoit par indifférence pour la religion.
Il voulut faire recevoir de l’académie plusieurs auteurs distingués. […] On connoît les quatre vers qu’il envoya au roi de Prusse à cette occasion : Je les reçus avec tendresse, Et je les rends avec douleur, Comme un amant, dans sa fureur, Rend le portrait de sa maîtresse.
Réflexions sur la poésie, écrites à l’occasion des pièces que l’Académie française a reçues en 1760 pour le concours On voit tous les jours des gens d’esprit, et même des gens de goût, qui ayant été dans leur jeunesse enthousiastes de la poésie, et ayant fait leurs délices de cette lecture, s’en dégoûtent en vieillissant, et avouent franchement qu’ils ne peuvent plus lire de vers. […] Ce n’est pas que l’académie n’ait remarqué du talent, et même des étincelles de génie, dans quelques-unes des pièces qu’elle a reçues ; mais ce n’est point à quelques vers détachés, et flottant pour ainsi dire au hasard, c’est à l’ensemble d’un ouvrage qu’elle accorde le prix.
Restait donc à savoir, selon lui, comment le son émis par un organe, reçu par un autre organe, passe à l’état de signe abstrait et général, en vertu de la faculté fondamentale du moi, l’absolu, qui tient à notre nature d’être infini ; comment nous obtenons ainsi la série de l’ordre des signes vocaux ou oraux, laquelle se substitue successivement à l’ordre des signes visuels et tactiles. […] J’avoue que j’ai besoin de connaître ces deux mémoires pour saisir la question proposée, qui sans doute a reçu son sens de celui que lui ont donné les deux concurrents couronnés.
Il ne les prit pas, comme si le Christianisme, qui a dit que la main gauche doit ignorer ce que donne la droite, avait exigé cette ignorance du cœur de l’homme pour le bien qu’il a reçu ou qu’il a fait ! […] Une pareille éducation, qui commençait même avant que la tête de l’enfant fût ouverte aux premières impressions de l’existence, mais dont il devait plus tard recevoir, en apprenant cela, l’enseignement, n’a peut-être agi qu’à la mort sur l’âme de Montesquieu.
Wallon, l’universitaire, le professeur d’École normale, n’a pas eu peur d’écrire l’histoire, un peu compromettante pour un moderne, de ce singulier Roi, qui n’était pas Tartuffe, et qui entendait ses trois messes par jour ; qui ne se donnait pas la discipline comme Tartuffe, mais qui se la faisait donner par son confesseur pour être plus sûr de la recevoir ; et qui, malgré tout cela, n’en était pas moins un grand homme !!! […] Et telle est la première impression qu’on reçoit du livre de M.
Mais d’un autre côté, il y a des hommes qui n’ont pas reçu de Dieu la patience d’entendre louer, et que le mot seul d’éloge fatigue. […] Plus heureux cependant, ceux qui ont reçu de la nature une âme ouverte à toutes les impressions, qui suivent avec plaisir un enchaînement d’idées vastes ou profondes, et ne s’en livrent pas avec moins de transport à un sentiment impétueux ou tendre.
Il reçoit des leçons de musique du professeur des enfants de chœur de la cathédrale, un M. […] Il est vrai que Thérèse continuera à en recevoir, mais à l’insu de Jean-Jacques. […] A Genève donc il est fort bien reçu. […] Il y avait reçu, quatre ans auparavant, l’accueil le plus flatteur. […] Il n’avait reçu de leçons que des choses.
Mais il est telle étoile qui peut être éteinte depuis des siècles et dont nous recevons encore la lumière. […] L’Italie le reçut comme une mère. […] Certes, la fille de madame de Sabran avait tout donné et n’avait rien reçu. Qu’importe, puisque le vrai bonheur de ce monde consiste non à recevoir, mais à donner ! […] Il a reçu les couleurs ; il n’apporte que les nuances, qui parfois, je le sais, sont infiniment précieuses.
Nous sommes, parmi les Français vivant aujourd’hui, ceux qui ont reçu la défaite comme leur présent de berceau. […] Calvières s’est emparé des lettres que Geneviève recevait de Savignan. […] De quel cœur a-t-il pu recevoir la lettre que voici, le 20 novembre 1839, après six ans d’amour ? […] l’autre, la femme du monde, Victor Hugo ne l’a-t-il pas reçue chez lui ? […] Juliette reçut Mme Hugo le 22 janvier ; elle lui rendit, le surlendemain, sa visite.
Cousin sur le texte de Pascal, travaux qui doivent bientôt, on l’annonce, recevoir leur complément par une publication exacte et entière du manuscrit des Pensées.
Le saint part avec la fête : Qu’il reçoive nos adieux !
J’ignore si je les ai bien jugés ; du moins j’ai la conscience qu’au moment où ces pages ont reçu leur dernière forme, il ne m’était resté aucun ressentiment de l’usage qu’on avait fait des erreurs de ces écrivains contre les vérités conservatrices de la société humaine.
Ces deux Arts ont reçu de ces Auteurs une harmonie, une noblesse, une élégance qu’on ne connoissoit point avant eux, qu’on ne pouvoit même prédire, d’après les Ecrivains qui les avoient précédés.
Mais s’il demande à quel emploi Tu m’as occupé dans le monde, Et quel bien j’ai reçu de toi, Que veux-tu que je lui réponde ?
Les systêmes reçus ne sauroient admettre ses plans, tels qu’il les propose.
Du Titon de l'antiquité, A celui de nos jours, voici la différence ; L'un reçut & perdit son immortalité, L'autre en jouit & la dispense.
De tout ce qu’il a écrit [& le nombre de ses Productions est assez considérable], le seul Ouvrage qui lui ait donné de la célébrité, est son Livre des Mœurs ; nouvelle preuve que la plupart des Esprits de ce Siecle n’ont cru pouvoir se faire un nom qu’en s’écartant des routes ordinaires, & en débitant des systêmes opposés à toutes les idées reçues.
Ici, ce sont trois vieillards qui discourent en allant de Gnosse à l’antre de Jupiter, et qui se reposent sous des cyprès, et dans de riantes prairies ; là, c’est le meurtrier involontaire, qui, un pied dans la mer, fait des libations à Neptune : plus loin, un poète étranger est reçu avec des chants et des parfums : on l’appelle un homme divin, on le couronne de lauriers, et on le conduit, chargé d’honneurs, hors du territoire de la République.
À gauche de celui qui regarde, la Paix qui descend du ciel et qui présente au monarque une branche d’olivier qu’il reçoit et qu’il remet à la femme symbolique de la ville de Paris ; d’un côté la générosité qui verse des dons ; de l’autre un génie armé d’un glaive qui menace la Discorde terrassée sous les pieds du monarque ; les rivières de Seine et de Marne étonnées et satisfaites.
Le tableau où Mr Roslin a peint le Roi reçu à l’hôtel de ville par Mr le gouverneur, le prévôt des marchands et les échevins, après sa maladie et son retour de Metz est la meilleure satire que j’aie vue de nos usages, de nos perruques et de nos ajustements.
La plus sûre preuve de l’impression profonde qu’il en reçut, c’est que trente-sept ans après, lorsqu’il fixa la rédaction dernière de la Forêt de Navarre, il tint compte dans sa refonte de presque toutes les critiques de détail, même de celles où Garat avait tort. […] Vite on le dénonça là-dessus dans un journal comme contre-révolutionnaire, et on l’y accusa de recevoir des rois de grosses sommes pour professer de telles doctrines. […] Suivez vos grands projets, et ne revenez surtout à Paris que pour y recevoir des fêtes et des applaudissements. […] La tendresse de M. de Fontanes en reçut un coup d’autant plus sensible qu’il dut être plus renfermé. […] Au moment où il partait pour son ambassade de Berlin, il reçut ce billet, le dernier que lui ait écrit son ami : « Je vous le répète : je n’ai rien espéré ni rien désiré, ainsi je n’éprouve aucun désappointement.
Il y est reçu avec honneur, choyé, caressé, trompé à la manière traditionnelle de la diplomatie cléricale. […] Il y est reçu avec respect, entouré de soins et d’honneurs. […] Giovanni da Virgilio l’appelle à Bologne pour y recevoir la couronne de lauriers. […] Il avait reçu de son siècle tout ce qu’il était possible d’en recevoir. […] Elle ne l’a reçue qu’après sa mort, de la foule qui se pressait dans les églises pour l’entendre lire.
Le jour où il reçut toute la Cour du haut de son trône, je ne pus que l’apercevoir, et de même le jour du grand concert dans la salle Blanche : mais il a créé une autre Cour dont il m’a fait lui-même l’éloge et qui est aussi enviée que les Marly de Louis XIV ; il reçoit, par semaine, une vingtaine d’amis, pas davantage. […] Je me trouvais seul et un peu embarrassé de ma personne, ne sachant pas qui nous recevait en ce moment. […] Parlons un peu moins de Robespierre et un peu plus de Washington. » Que se passa-t-il plus tard, quelle lettre Victor Hugo reçut-il de Sainte-Beuve ? […] Dès le début de ses études, le père de celui qui devait être le général Paulin se dirigea vers les sciences mathématiques, le dessin et l’architecture ; de là l’éducation que reçut notre héros, éducation quelque peu sévère, comme on en jugera. […] Ils le poussent à ce point qu’on ne peut généralement pas arracher à l’un d’eux, même assassiné par un « camarade », le nom de son assassin, Il en est un qui a reçu dix-huit coups de tranchet, et dont on n’a jamais pu obtenir les noms de ses agresseurs.
Napoléon les honorait tous les deux, mais ils refusèrent l’un et l’autre de recevoir le titre de sénateur. […] Je reçus avec la nouvelle de sa mort l’héritage qu’elle m’avait légué. […] Elle s’est fortifiée contre l’avenir, par le souvenir de l’innocence de sa vie ; et elle a reçu alors le prix que le ciel réserve à la vertu, un courage supérieur au danger. […] Quand il lui réserve une réputation illustre, il l’élève sur un grand théâtre, et la met aux prises avec la mort ; alors son courage sert d’exemple, et le souvenir de ses malheurs reçoit à jamais un tribut de larmes de la postérité. […] « Sans doute, il est quelque part un lieu où la vertu reçoit sa récompense.
L’impression qu’en avait reçue Quinault lui inspira et fit réussir ces pièces, plus doucereuses que passionnées, qui donnaient tant de dépit à Corneille vieillissant. […] L’époque où Molière reçut cette nouvelle faveur en relève le prix. […] J’ai parlé, au chapitre sur Boileau, du secours qu’il avait reçu de ses contemporains dans sa lutte contre les méchants poètes et les méchants vers. […] Par les impressions qu’il recevait, comme par les comparaisons qu’il faisait du monde selon la gloire humaine, et du monde au regard de Dieu, il se nourrissait, pour ainsi parler, du sublime, qui fut comme le tour naturel de son esprit. […] Aucun des grands écrivains du siècle de Louis XIV n’a d’ailleurs reçu de ce prince des impressions plus fortes que Bossuet.
Mon compagnon de promenades connaissait supérieurement la topographie du pays, les heures favorables à chaque scène champêtre, l’endroit qu’il fallait voir le matin ; celui qui recevait son intérêt et ses charmes, ou du soleil levant ou du soleil couchant, l’asyle qui nous prêterait de la fraîcheur et de l’ombre pendant les heures brûlantes de la journée. […] J’arrivai à temps pour recevoir quelques plaisanteries sur mes courses, et faire la chouette à deux femmes qui jouèrent les cinq à six premiers rois d’un bonheur extraordinaire. […] J’ai vu les malheureux, que la chalouppe n’a pu recevoir, s’agiter, courir sur le tillac du navire, pousser des cris ; j’ai entendu leurs cris, je les ai vus se précipiter dans les eaux, nager vers la chalouppe, s’y attacher. […] J’en vois encore un de ces malheureux, je le vois, il a reçu un coup mortel dans les flancs. […] Ce sont ces idées accessoires nécessairement liées à la nuit et aux ténèbres qui empêchent de porter la terreur dans le cœur d’une jeune fille qui s’achemine vers le bosquet obscur où elle est attendue ; son cœur palpite, elle s’arrête, la frayeur se joint au trouble de sa passion, elle succombe, ses genoux se dérobent sous elle ; elle est trop heureuse de rencontrer les bras de son amant, pour la recevoir et la soutenir, et ses premiers mots sont : est-ce vous ?
Il y a des chances pour que l’âme d’Alberoni ait été une des âmes les moins chrétiennes, les moins ecclésiastiques que le Sacré Collège ait jamais reçues : et il en a reçu de bien des sortes. […] Par un singulier accommodement de conscience, il reçoit du régent les arrérages de la pension jadis obtenue de Louis XIV. […] Ce dessein a reçu un commencement d’exécution20. […] Mais quand l’art est un gagne-pain, avec les libraires on fait du commerce, et qui dit commerce dit échange : il faut donner pour recevoir. […] Il donnait plus à la comédie qu’il n’en recevait.
. — Un autre fait que nous nous permettrons de rapprocher du précédent, c’est que le poëte coiffeur d’Agen, l’aimable Jasmin, vient, dit-on, de recevoir la croix de la Légion d’honneur : autre preuve qu’avec de l’esprit et même par la poésie seule, on triomphe aujourd’hui de toutes les difficultés et de tous les préjugés, qu’on se classe à son rang, et qu’on se fait finalement reconnaître et honorer des puissances sociales officielles.
Dans les journées des 29 et 30 avril, aux environs de Blida, il reçoit, lui et sa légion, le baptême du feu. […] On ne rencontre presque pas d’envieux et on reçoit des compliments à peu près sincères. […] Je les aime comme mes enfants, tout en désirant leur faire entendre quelques balles d’un peu près. » — Et quand il est déjà colonel : « Je viens de recevoir pour mon brave régiment une croix d’officier, quatre croix de chevalier et deux grades à l’occasion de l’affaire de Dellys. […] À Orléansville, il a occasion de recevoir M. de Tocqueville et d’autres voyageurs appartenant à la Chambre ou à la presse. […] Au bivouac de Raz-Gueber, en pleins Nemenchas, il rencontre des ruines de temples chrétiens : son imagination s’exalte, ce rayon de Génie du christianisme, auquel nous l’avons déjà vu enclin et accessible, revient le frapper : « J’ai un aumônier, l’abbé Parabère, que je viens de faire recevoir chevalier de la Légion d’honneur devant la deuxième brigade.
Mais, de par l’usage et la loi, il doit « veiller à ce qu’ils reçoivent l’éducation, les secourir dans l’indigence, leur procurer, autant que possible, les moyens de vivre ». […] Même avec la délégation du roi, un gouverneur de province, fût-il héréditaire et prince du sang comme les Condés en Bourgogne, doit s’effacer devant l’intendant ; il n’a pas d’office effectif ; ses emplois publics consistent à faire figure et à recevoir. […] Près de là, l’abbé de la Croix-Leufroy, « gros décimateur, et l’abbé de Bernay, qui touche cinquante-sept mille livres de son bénéfice et ne réside pas, gardent tout et donnent à peine à leurs curés desservants de quoi vivre ». — « J’ai dans ma paroisse, dit un curé du Berry88, six bénéfices simples dont les titulaires sont toujours absents, et ils jouissent ensemble de neuf mille livres de revenu ; je leur ai fait par écrit les plus touchantes invitations dans la calamité de l’année dernière ; je n’ai reçu que deux louis d’un seul, et la plupart ne m’ont pas même répondu. » — À plus forte raison faut-il compter qu’en temps ordinaire ils ne feront point remise de leurs droits. […] Ainsi partout ils ont dépouillé le caractère vénéré de chef pour revêtir le caractère odieux de trafiquant. « Non seulement, dit un contemporain94, ils ne donnent pas de gages à leurs officiers de justice, ou les prennent au rabais ; mais ce qu’il y a de pis, c’est que la plupart aujourd’hui vendent leurs offices. » Malgré l’édit de 1693, les juges ainsi nommés ne se font point recevoir aux justices royales et ne prêtent pas serment. « Qu’arrive-t-il alors ? […] Les fiefs, pour la plupart, étaient entre les mains des bourgeois des villes ». — Léonce de Lavergne, Economie rurale en rend="internet_link"France, 26. « La plupart végétaient pauvrement dans de petits fiefs de campagne qui ne valaient pas souvent plus de 2 000 ou 3 000 francs de rente. » — Dans la répartition de l’indemnité, en 1825, plusieurs reçoivent moins de 1 000 francs.
Qu’une hallucination empêche mes centres sensitifs de recevoir l’impression produite sur ma rétine par les rayons émanés de la table, tant que durera l’hallucination, je ne pourrai plus percevoir la table par la vue. — Par contre, guérissez l’hallucination, la paralysie, et fortifiez les muscles appauvris, les possibilités et, avec elles, les facultés suspendues renaîtront telles qu’auparavant. […] Plus l’événement est antérieur, plus l’effacement des images est grand ; plus cet effacement est grand, plus le substitut abréviatif résume de choses. — Ma journée d’hier ou d’avant-hier ne subsiste en moi que par un événement saillant, telle visite que j’ai reçue, tel accident domestique auquel il a fallu parer. […] Morale ou physique, la forme que nous appelons régulière a beau être la plus fréquente, c’est à travers une infinité de déformations possibles qu’elle se produit. — On peut comparer la sourde élaboration dont l’effet ordinaire est la conscience à la marche de cet esclave qui, après les jeux du cirque, traversait toute l’arène un œuf à la main, parmi les lions lassés et les tigres repus ; s’il arrivait, il recevait la liberté. […] D’où vient que nos souvenirs présents correspondent presque toujours à des sensations passées ; que presque toujours la place assignée à ces sensations soit celle qu’effectivement elles ont occupée ; que presque jamais la chaîne de nos événements n’aliène un de ses chaînons propres ou ne reçoive un chaînon étranger ; que presque toujours le groupe des événements passés, présents et possibles dont nous composons notre personne soit en effet le groupe des événements qui nous sont arrivés, qui se passent en nous et qui peuvent nous advenir ? […] L’esprit ressemble à un métier ; chaque événement est une secousse qui le met en branle, et l’étoffe qui finit par en sortir transcrit, par sa structure, l’ordre et l’espèce des chocs que la machine a reçus.
« Ni dans un firmament serein voir circuler les vagues étoiles, ni sur une mer tranquille voguer les navires pavoisés, ni à travers les campagnes étinceler les armures des cavaliers couverts de leurs cuirasse, ni dans les clairières des bocages jouer entre elles les biches des bois ; « Ni recevoir des nouvelles désirées de celui dont on attend depuis longtemps le retour, ni parler d’amour en langage élevé et harmonieux, ni au bord des claires fontaines et des prés verdoyants entendre les chansons des dames aussi belles qu’innocentes ; « Non, rien de tout cela désormais ne donnera le moindre tressaillement à mon cœur, tant celle qui fut ici-bas la seule lumière et le seul miroir de mes yeux a su en s’ensevelissant dans son linceul ensevelir ce cœur avec elle ! […] Denys ne reçut pas mieux Platon, ajoute le poète, mais le poète préféra son loisir et sa solitude à la gloire d’installer César à Rome ! […] L’empereur se contenta de recevoir la couronne de fer à Milan, la couronne de césar à Rome. […] Sachez que, quand même je n’aurais point trouvé d’amis qui m’eussent reçu chez eux, j’aurais été descendre au cabaret plutôt que de loger chez votre Tullie en l’absence de son mari. […] « Je ne finirais pas si je vous disais tout ce que j’aurais à vous dire de votre gendre, toutes les marques d’amitié que j’ai reçues de lui, toutes les visites qu’il m’a faites quand il a vu que je refusais constamment d’aller loger chez lui, tous les repas qu’il m’a donnés, et de quelle façon.
L’homme, jeté au milieu de cet univers, sans savoir d’où il vient, où il va, pourquoi il souffre, pourquoi même il existe, quelle récompense ou quelle peine recevront les longues agitations de sa vie : assiégé des contradictions de ses semblables, qui lui disent, les uns qu’il y a un Dieu, auteur profond et conséquent de toutes choses, les autres qu’il n’y en a pas ; ceux-ci, qu’il y a un bien, un mal, qui doivent servir de règle à sa conduite ; ceux-là, qu’il n’y a ni bien ni mal, que ce sont là les inventions intéressées des grands de la terre ; l’homme, au milieu de ces contradictions, éprouve le besoin impérieux, irrésistible, de se faire sur tous ces objets une croyance arrêtée. […] L’érudition recevrait la vie par la main du talent. […] “Oui, lui disait-on, vous avez repoussé la proposition de replacer les Bourbons sur le trône, mais vous avez consenti à vous servir de Pichegru et de Georges pour le renversement du gouvernement consulaire, et dans l’espérance de recevoir la dictature de leurs mains. — On me prête là, répondait Moreau, un projet ridicule, celui de me servir des royalistes pour devenir dictateur, et de croire que s’ils étaient victorieux, ils me remettraient le pouvoir. […] Il vint au-devant de l’empereur François, le reçut au bas de sa voiture et l’embrassa. […] « Napoléon s’excusa auprès de l’empereur François de le recevoir en pareil lieu.
VII Quelques jours après, Brutus, éloigné de Rome par un exil déguisé sous un gouvernement de Macédoine, passa par Athènes ; il fut reçu comme un vengeur divin de la liberté romaine ; il y connut Horace dans la société des jeunes Bibulus, Cicéron, Messala, ses amis. […] Cicéron fut jugé digne de la mort ; il la reçut en héros et en philosophe, certain de la vengeance du ciel et de la terre. […] Rien ne survit du temps que ce qui n’est pas du temps, c’est-à-dire la beauté propre au genre de poésie qu’on possède : les allusions sont la fausse monnaie de la gloire, l’avenir ne la reçoit pas. […] On leur donnait une éducation beaucoup plus soignée qu’aux femmes libres ; les arts dans lesquels on les perfectionnait, tels que la musique, la déclamation, la danse, la poésie, étaient des moyens de séduction ; elles étaient les seules lettrées de leur sexe ; elles recevaient seules librement les hommes de tout âge dans leurs cercles ; elles y charmaient même les sages comme Périclès, Socrate, Caton, par l’agrément de leur conversation ; elles rappelaient complétement, aux mœurs près, ce qu’on a appelé de nos jours, à Londres et à Paris, les femmes de lettres, les maîtresses de maison, centre de réunions élégantes dans les capitales de l’Europe. […] Une vallée profonde, qui entrecoupe une chaîne de montagnes, reçoit à droite les rayons du soleil à son lever et se colore des clartés vaporeuses de son char qui fuit.
La tradition d’un Wagner délirant et possédé, d’abord en tous lieux reçue, ne demeura plus, bientôt, que dans quelques petites villes et dans des cercles spéciaux, où elle vit. […] Et, théoricien, Richard Wagner jugea, librement, sans peurs, sans soucis des opinions reçues, les artistes qui l’avaient précédé. — Qu’on lise donc les nombreux écrits de Wagner — les pages où il nie être révolutionnaire, ne voulant être que rénovateur, — les pages sur Bach, qu’a, justement, réunies M. […] ces quelques menus liards qui, une fois reçus, confèrent, — de l’assentiment de tous, — au bon prêteur, le droit d’en user sans façons avec celui qu’il ne rêvait d’obliger qu’à cette fin. […] Il semble, au contraire, que les Français ne connaissent point, en eux, cette intime source de rénovation : nous les voyons préoccupés, seulement, dans la politique comme dans l’art, à la forme extérieure, et prêts, toujours, à renverser complètement la forme qui leur déplaît, avec l’espoir, sans doute, de ce que la forme nouvelle s’élèvera, d’elle même, déjà parfaite… L’esprit Allemand, cependant, se développe à l’aise, même en des genres étrangers… C’est ainsi que nous avons reçu des italiens la musique, avec toutes ses règles ; et, ce que nous avons fait dans cet art, le génie de Beethoven nous le montre, par ses œuvres, supérieures à toute compréhension. […] La vie de Mozart fut, au contraire, une lutte incessante pour une existence paisible et assurée, qui, toujours, devait lui être refusée… Son maître, à lui, était le grand public, qu’il avait, chaque jour, à charmer par quelque œuvre nouvelle : et ses compositions reçurent, de cette vie cruelle, leur caractère spécial d’improvisation rapide… … Si Beethoven avait disposé sa vie, d’après une conception théorique froide et réfléchie, il n’aurait pu la diriger plus sûrement, par rapport à la vie de ses deux grands prédécesseurs, qu’il fit, en vérité, d’après la seule impulsion de son naïf instinct naturel.
— de confesser, je ne cesserais de prêcher à mes pénitents des deux sexes le contraire de l’opinion reçue et de la vérité apparente sur les difficultés respectives de l’examen de conscience et de l’aveu. […] Commencée en 1924, elle en est déjà au tome VI, où se trouvent réunies les lettres reçues ou écrites par Jean-Jacques entre février et décembre 1761. […] Quand l’amant de Mme d’Houdetot reçut dans les camps la nouvelle de ces assiduités, il en prit ombrage. […] De fait, il apparaît que Moussorgsky n’a reçu d’autrui que les notions élémentaires de l’harmonie et de l’instrumentation. […] Et c’est en cette ville que je reçus la Sonate, gravée et éditée grâce aux seins pieux de ceux qui l’avaient appréciée.
Cet excès de sottise fit scandale ; on le reçut pourtant, mais à grand’peine, speciali gratia, dit le registre, et les professeurs s’en allèrent, sans doute avec des risées de pitié, plaignant le cerveau débile de Jonathan Swift. […] Rejeté vers la politique, il écrivit un pamphlet whig, les Dissensions d’Athènes et de Rome, reçut de lord Halifax et des chefs du parti vingt belles promesses, et fut planté là. […] Un jour on l’avait vu s’arrêter devant un orme découronné, le contempler longtemps, et dire : « Je serai comme cet arbre, je mourrai d’abord par la tête966. » Sa mémoire le quittait, il recevait les attentions des autres avec dégoût, parfois avec fureur. […] Il faut calculer les faits qu’ils savent, les idées qu’ils ont reçues, les intérêts qui les pressent, ne rappeler que ces faits, ne partir que de ces idées, n’inquiéter que ces intérêts. […] … » — Les dames mes amies, dont le tendre cœur — a mieux appris à jouer un rôle, — reçoivent la nouvelle avec une grimace d’affligées : — « Le doyen est mort (pardon, quel est l’atout ?).
Peut-être le lac, frémissant encore, venait-il de recevoir son corps virginal. […] Si elle évite son dernier souffle, si elle ne reçoit pas son dernier regard, c’est que sa dignité divine lui interdit l’aspect de la mort — « Adieu, reçois mon dernier salut. […] Triptolème, son nourrisson, reçoit d’elle les principes et les leçons de la vie. […] Les rois d’Espagne et des Indes recevaient les restes de leurs vice-rois. […] Maudite en haut, elle est, en bas, bien reçue, parfois appelée.
La seconde, sans avoir reçu tous les développements qu’elle comporte, me paraît cependant absorber les plus intimes sympathies de l’auteur. […] Le roi, après avoir tué de sa main plusieurs impériaux, reçoit deux blessures, a son cheval tué sous lui, et tombe. […] Est-ce que l’Orient tout entier avait mis, pour recevoir M. de Lamartine, ses vêtements de fête ? […] Jocelyn retourne à la paix du presbytère, et ne quitte plus Valneige que pour recevoir les dernières paroles de Laurence. […] Il reçut pareillement le second livre.
Donc, les cavaliers reçoivent l’ordre de retourner en arrière. […] Barrès, à la bien considérer, reçoit des événements actuels sa consécration. […] Seulement, l’espion, c’est le bonhomme qui l’a reçu chez lui : qu’importe ? […] L’Impératrice le reçut un peu froidement, ne le consulta guère. […] La France avait reçu, de Bismarck, un soufflet !
Quand Victor Hugo revint d’exil, la France lui tendit les bras, le reçut avec des effusions de reconnaissance. […] Le grand poète reçut avec sérénité ces hommages. […] Y vient qui veut… Les étrangers y sont reçus à cœur ouvert. […] bien doux, quand tu nous recevras ! […] Ils sont classés sans contrôle, selon les préjugés, les idées reçues.
« Quelque désintéressement qu’on ait à l’égard de ceux qu’on aime, dit-il quelque part, il faut parfois se contraindre pour eux, et avoir la générosité de recevoir ». — Et un peu plus loin : « Celui-là peut prendre qui goûte un plaisir aussi délicat à recevoir que son ami en sent à lui donner ». […] Elles trouvent des cases préparées d’avance, et chaque famille entre dans la sienne sans perdre un seul de ses membres, sans recevoir un seul membre étranger. […] Il y reçoit sa première éducation, il y jouit des embrassements de ses parents divins. […] Jésus-Christ apparaîtra en grande pompe avec ses saints et ses anges, et rappellera à la vie tous les justes qui ont reçu l’Évangile depuis sa Passion. […] La société reçut l’empreinte ecclésiastique.
Cousin recevoir une chiquenaude.
Même à ce point de simplification, il nous paraît garder cette indéniable utilité de donner à son auteur une occasion publique de manifester sa gratitude à l’égard de tous ceux qui lui furent bienveillants, efficaces et doux, de lui permettre un partiel acquittement de la dette accumulée, — et, ayant reçu pendant vingt années, de rendre à son tour.
. — Avant la fin du jour, un acte en vers, lumineux, souple, entraînant par la grâce des scènes et le cliquetis des gaîtés ironiques, vient d’être reçu aux « Escholiers » et sera joué au mois de février prochain.
« Les derniers des hommes, M. de Voltaire, sont ceux qui sont les plus dangereux, & les plus dangereux sont ces Ecrivains dont la plume s’efforce de renverser tout à la fois l’ordre de la Religion & celui de la Société ; ces Ecrivains, qui dégradent les Lettres par l’injustice de leur haine, l’amertume de leur style, la licence de leurs déclamations, l’atrocité de leurs calomnies, le renversement de toutes les bienseances ; ces Ecrivains, qui amusent, par leurs bons mots & leurs sarcasmes, la multitude ignorante & légere, & qui osent ridiculiser le mérite & l’honnêteté ; ces Ecrivains, qui veulent être plaisans aux dépens de ce qu’il y a de plus sacré & de plus respectable, qui veulent être crus en dépit du jugement & de la raison, qui veulent être estimés malgré la justice & le bon goût ; ces Ecrivains enfin, que le délire encense, & qui, noircis par la fumée de l’encens même qu’ils ont reçu, sont mis ensuite au rebut, comme ces fausses Divinités que la superstition la plus grossiere ne peut adorer qu’un moment. » GUYS, [Jean-Baptiste] de l’Académie de Caen, né à Marseille en 17..
On sent qu’un Ouvrage de la nature de celui-là, qui contredit les idées reçues, & qui contient une doctrine si opposée à celle des Inoculateurs & à leurs intérêts, devoit nécessairement éprouver des contradictions, & susciter des ennemis à l’Auteur.
Du moment que la fiere Parque Nous a fait entrer dans la barque Où l’on ne reçoit point les corps, Et la Gloire & la Renommée Ne sont que songe & que fumée, Et ne vont point jusques aux Morts ; Au delà des bords du Cocyte, Il n’est plus parlé de mérite, Ni de vaillance, ni de sang ; L’ombre d’Achille ou de Thersite, La plus grande & la plus petite Vont toutes en un même rang.
En 1595, le ministre et le secrétaire de Philippe II, Antonio Perez, entrait au service d’Henri IV, et il en recevait une pension, que Sully ne se montrait pas toujours très empressé à payer. […] Le secours que Boileau reçut de la partie saine du public fut très puissant. […] Aucun poète de son temps n’en avait reçu le don plus pleinement ; nouvelle preuve qu’une loi préside à la diversité des talents, et les approprie, selon les temps et les lieux, aux besoins de l’esprit humain. […] En avait-il reçu en effet des impressions aussi fortes qu’on le pourrait conclure de ces éloges ? […] Ce tour d’esprit reçut le nom dû euphuisme d’un ouvrage qui parut en 1580 sous le titre d’Euphues, the anatomy of wit.
Il n’y a point d’autres assemblées publiques que celles où l’on reçoit quelque académicien nouveau, et une assemblée qui se fait tous les ans le jour de la Saint-Louis, et où l’Académie distribue les prix d’éloquence et de poésie, qui consistent chacun en une médaille d’or. […] Nous ne faisons qu’exposer ici ce qu’ils pensent, et ce que personne d’entre eux n’ose écrire : mais le train une fois établi a sur eux un pouvoir dont ils ne sauraient s’affranchir ; et, en matière d’usage, ce sont les gens d’esprit qui reçoivent la loi des sots. […] À l’égard de l’orthographe, la règle qu’on doit suivre sur cet article, dans un dictionnaire, est de donner à chaque mot l’orthographe la plus communément reçue, et d’y joindre l’orthographe conforme à la prononciation, lorsque le mot ne se prononce pas comme il s’écrit. […] Il faut cependant avouer, selon l’idée la plus généralement reçue, que celui qui se borne à prouver, et qui laisse l’auditeur convaincu, mais froid et tranquille, n’est point proprement éloquent, et n’est que disert. […] En vain le génie même s’efforcerait de braver à cet égard les opinions reçues ; l’orateur est l’homme du peuple, c’est à lui qu’il doit chercher à plaire ; et la première loi qu’il doit observer pour réussir, est de ne pas choquer la philosophie de la multitude, c’est-à-dire, les préjugés.
Un soufflet est l’avant-coureur du sang qui doit couler pour l’expier, suivant les maximes inexorables du point d’honneur reçues dans le monde et au théâtre. […] Aristote dit : Il y a des absurdités qu’il faut laisser dans un poème quand on peut espérer qu’elles seront bien reçues, et il est du devoir du poète, dans ce cas, de les couvrir de tant de brillants, qu’elles puissent éblouir. […] Au reste, ce serait une grande hérésie d’Aristote, s’il avait dit qu’il faut laisser dans un poème des absurdités, quand on espère qu’elles seront bien reçues. […] Quelle devait être la conduite de Voltaire, si véritablement il avait reçu, comme il le dit, une pareille épître d’un illustre sot ? […] Supposons qu’elle ait lieu de craindre que sa proposition soit mal reçue ; elle doit encore la faire, parce qu’elle lui fournit un prétexte d’éluder la nomination de l’aîné, un moyen d’alarmer sa rivale, et peut-être de la déterminer à la fuite.
Il faut plaindre Voltaire, s’il avait reçu des bienfaits d’une source aussi impure, et s’il était forcé de mettre le public dans la confidence de ses obligations. […] On le force ensuite d’entrer dans l’intérieur du palais pour y recevoir la punition de son crime ; on l’égorge comme un vil scélérat et non comme un tyran. […] Or donc, cette Mélanide proscrite, déshéritée par sa famille qu’elle a déshonorée, a perdu de vue le marquis, et pendant dix-huit ans n’en a reçu aucune nouvelle. […] Durval dans un château pouvait convaincre Constance de son attachement et de sa tendresse, sans craindre les railleries de deux misérables libertins qu’il a la faiblesse de recevoir chez lui. […] La fille, de son côté, qui n’est pas moins défiante, met sa femme de chambre à sa place, et reçoit, sous le costume de soubrette, l’époux à qui elle est promise.
Né à Paris sur la paroisse de Saint-Gervais, le 4 février 1688, d’un père financier et dans l’aisance, d’une famille originaire de Normandie qui avait tenu au parlement de la province, Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux reçut une bonne éducation, ce qui ne veut pas dire qu’il fit de fortes études ; il n’apprit nullement le grec et sut le latin assez légèrement, ce semble ; son éducation, plutôt mondaine que classique, et particulièrement son tour d’esprit neuf, observateur, et qui prenait la société comme le meilleur des livres, le disposaient naturellement à être du parti dont avait été feu Perrault, et dont, après lui, Fontenelle et La Motte devenaient les chefs, le parti des modernes contre les anciens. […] S’ils n’ont pas produit des ouvrages plus durables et qui soient de nature à nous plaire encore, « prenez-vous-en, dit-il, aux siècles barbares où ces grands esprits arrivèrent, et à la détestable éducation qu’ils y reçurent en fait d’ouvrages d’esprit. […] Par ces mots bien ou mal placés, Marivaux ne veut pas toutefois faire entendre qu’un fonds commun d’esprit manquât dans ces siècles réputés barbares : loin de là, il estime que l’humanité, par cela seul qu’elle dure et se continue, a un fonds d’esprit de plus en plus accumulé et amassé : c’est là une suite lente peut-être, mais infaillible de la durée du monde, et indépendante même de l’invention soit de l’écriture, soit de l’imprimerie, quoique celles-ci y aident beaucoup : « L’humanité en général reçoit toujours plus d’idées qu’il ne lui en échappe, et ses malheurs même lui en donnent souvent plus qu’ils ne lui en enlèvent. » Les idées, d’un autre côté, qui se dissipent ou qui s’éteignent, ne sont pas, remarque-t-il, comme si elles n’avaient jamais été ; « elles ne disparaissent pas en pure perte ; l’impression en reste dans l’humanité, qui en vaut mieux seulement de les avoir eues, et qui leur doit une infinité d’autres idées qu’elle n’aurait pas eues sans elles ».
Il y fut nommé presque aussitôt commissaire pour la confection du catalogue des livres nationaux : il vit dans cette humble fonction une occasion d’être utile, si petite qu’elle fût : Ma besogne bibliographique a été reçue et approuvée au Comité d’instruction publique, sauf quelques observations… C’est une pitié que cette besogne-là, ajoutait-il, et cependant il a fallu m’y donner comme si elle était importante et profitable pour mon esprit. […] À cette nouvelle séance, il demanda, par une lettre motivée qu’il lut à haute voix, trois nouveaux amendements à la doctrine du professeur : 1º sur le sens moral dont il réclamait la reconnaissance nette et distincte et le rétablissement formel dans une bonne description de la nature humaine ; 2º sur la nécessité d’une première parole accordée ou révélée à l’homme dès la naissance du monde, et sur la vérité de ce mot de Rousseau que la parole a été une condition indispensable pour l’établissement même de la parole ; 3º sur la matière non pensante, et qu’il fallait remettre à sa place bien loin de ce sublime attribut : Je fus mal reçu par l’auditoire, dit-il, qui est dévoué en grande partie à Garat à cause des jolies couleurs de son éloquence et de son système des sensations. […] Après avoir parlé, puisqu’il le faut, de Condillac, de ce fameux Traité des sensations, de cette statue « où tous nos sens naissent l’un après l’autre, et qui semble être la dérision de la nature, laquelle les produit et les forme tous à la fois », il en vient à la lecture qu’il a faite également de Bacon : Quelle impression différente j’en ai reçue !
Il recevait quelquefois à sa campagne du monde de Paris, d’Alembert, La Condamine, Condillac, etc. ; Voltaire y alla au printemps de 1750. […] Il lisait toutes sortes de livres anciens et nouveaux : c’était une nourriture qui lui était nécessaire. « Les jeunes gens surtout, disaii-il, devraient se mettre en tête cette maxime bien véritable, que plus on lit plus on a d’esprit… Celui qui a lu aurait encore plus d’esprit s’il avait lu davantage. » Il lisait toutes les nouveautés, et notait l’impression qu’il en recevait ; il n’était pas de ces dédaîgneurs (comme il les appelle) qui déclaraient d’un livre à première vue que cela ne valait rien ; il lisait jusqu’au bout le livre une fois commencé, biographies, mélanges, anecdotes, même les ana, même les contes de fées ; il les prenait par leur bon côté et y trouvait presque toujours sujet à quelque réflexion, à quelque plaisir : « Je dis à nos amis ordinaires : Que je vous plains de toujours critiquer ! […] La dignité qu’on lui a attribuée, la grande estime, le personnage qu’elle joue en tout cela, la revanche en l’autre monde des dommages reçus en celui-ci (ce sont des encouragements à croire).
De là les Lays ou legs, comme il les appelle, et qui reçurent de son vivant, mais non de son fait, le nom de Petit Testament. […] Cet écolier aura fait, un jour, à Villon sa déclaration d’enthousiasme, et Villon l’aura reçue avec plus de sérieux qu’il n’en gardait d’ordinaire en pareil cas ; il aura même, en voyant sa candeur, ménagé assez le jeune homme pour ne pas l’initier à ses tromperies et pour n’essayer, à aucun moment, de l’embaucher dans sa troupe de mauvais garçons. […] , pour avoir reçu et logé le dieu.
Il y serait venu, j’imagine, vers 1786, un peu avant son voyage d’Italie ; il aurait trouvé l’ancienne société française dans sa dernière fleur ; il aurait été un moment à la mode comme tous ces princes du Nord qui y passèrent, comme tous ces princes de l’esprit et de la pensée, Hume, Gibbon, Franklin ; on se serait mis à lire Werther et le reste comme on aurait pu, à la volée, pour lui en parler et le bien recevoir. […] Je ressentais près de lui un bien-être inexprimable ; j’éprouvais ce calme que peut éprouver l’homme qui, après longue fatigue et longue espérance, voit enfin exaucer ses vœux les plus chers. » Le lendemain matin, Eckermann reçoit de Gœthe une carte avec invitation de revenir. […] Si l’on s’est trompé dans le dessein de l’ensemble, te travail entier est perdu ; si dans un vaste sujet on ne se trouve pas toujours pleinement maître des idées que l’on vient à traiter, alors de place en place se voit une tache, et l’on reçoit des blâmes.
Elle reçut une éducation soignée et au-dessus de son sexe. […] Il en a reçu une sanglante injure, elle lui a arraché les yeux, et pour tout remède, elle lui a appliqué dessus un bandeau donné par une des Parques et scellé à jamais par le Destin, un bandeau immuable, indissoluble. […] Et lors, à beaux gros bonnets gras de deux doigts d’épais, la camisole attachée avec épingle enrouillées jusques au-dessous du nombril, grandes chausses de laine venant à mi-cuisses, un oreiller bien chauffé et sentant sa graisse fondue ; le dormir accompagné de toux… Un lever pesant, s’il n’y a quelque argent à recevoir ; vieilles chausses repetassées ; souliers de paysan ; pourpoint de drap fourré ; long saye mal attaché devant ; la robe qui pend par derrière jusques aux épaules ; plus de fourrures et pelisses ; calottes et larges bonnets couvrant les cheveux mal pignés ; gens plus fades à voir qu’un potage sans sel à humer.
Il ne reçut pas l’éducation classique et de collège, et il se trouvera ainsi plus tard libre et affranchi de toute tradition, garanti contre l’imitation qui naît du souvenir. […] Ainsi, dans la Vie de jeune homme (n° 25), une femme élégante, une femme du monde en chapeau, en écharpe, arrive et entre dans un petit appartement ; elle est au bras d’un jeune homme en robe de chambre qui, écartant une draperie de portière ou d’alcôve, la reçoit et l’introduit avec toutes sortes d’égards et d’attentions ; et, pour toute légende, ce mot de la femme : « C’est bien gentil chez vous, Monsieur Charles ! […] Car l’on n’est point persuadé qu’on soit payé de 100 écus qui seraient dus, si l’on n’en a reçu que 99, et on voudrait le 100e pour avoir la somme complète.
Le château, de son côté, tout en se revêtant à neuf et en prenant sa forme féodale, appropriée aux besoins de la défense, reçoit à l’intérieur son arrangement et sa distribution en vue de l’agrément et même du luxe qui s’introduit peu à peu ; il se meuble de mille objets curieux, que les romans du temps nous font connaître, et dont M. […] Les cérémonies, sacres, couronnements, noces, obsèques, nous sont présentés comme si nous y assistions ; nous sommes censés faire en sa compagnie une tournée chez les plus habiles ouvriers et fabricants des divers métiers, sur la fin du XIIe siècle, — maître Jacques le huchier, Pierre Aubri l’écrinier, qui fabrique de si jolis coffrets d’ivoire, — Guillaume Beriot, l’imagier le plus occupé de Paris, un ornemaniste, comme nous dirions, — maître Hugues le serrurier qui, tout vieux qu’il est, travaille suivant la nouvelle mode, non sans regretter l’ancienne, plus solide et plus savante, — maître Alain le lampier, qui excelle à modeler et à fondre de grands chandeliers, des candélabres d’autel, des bras pour recevoir des cierges, des lampesiers ou lustres, et qui regrette, lui aussi, le bel art du temps passé. […] Élevé, je l’ai dit, par un père de qui il a reçu une très bonne instruction littéraire, il a puisé de bonne heure auprès de son oncle Delécluze le goût des arts.
C’est à Lützen, à deux lieues de Leipzig, sur ce champ de bataille deux fois célèbre et qui était consacré dès lors par le trépas du moderne Alexandre, que le jeune Maurice reçut le sacrement héroïque dont il était digne et auquel il devait faire honneur avec tant d’éclat : « On me mit un fusil sur le corps dans la colonelle du premier bataillon7, et on me fit jurer à l’enseigne. […] Ainsi, dans une lettre au comte de Bruhl, ministre d’Auguste III, décrivant la Cour de France au moment où Louis XV, las et repu du mariage, va tourner aux maîtresses, et où il y a concurrence pour l’accaparer (24 décembre 1737) : « J’ai été à Fontainebleau, dit-il, où j’ai été reçu à merveille. […] Il raconte cette conversation de point en point, dans toutes ses circonstances et ses nuances ; les sous-entendus y sont ; et il finit par un conseil héroïque au roi son frère, conseil qu’il eût fallu être Maurice lui-même pour suivre et pour exécuter : « Il ne m’appartient pas de donner des conseils à Votre Majesté, et surtout des conseils hardis ; mais, si j’étais à la place de Votre Majesté, je ferais marcher, cette lettre reçue, mes troupes vers les frontières de Bohême ; j’enverrais au roi de Prusse pour savoir s’il veut tenir bon, au cas que je me déclarasse pour lui et que je fisse entrer mes troupes en Bohème.
La nouvelle dauphine reçut un coup soudain et, se levant de table, ne put retenir ses larmes. […] Il recevait à Chambord, en femmes, toute espèce de compagnie, même de la bonne. […] L’abbaye de Thélème ou le paradis d’Odin, il y avait de l’un et de l’autre à Chambord. — La Bruyère a fait une remarque où, sans avoir l’air d’y toucher, il dit leur fait aux bourgeoises de son temps : « Tout le monde connaît cette longue levée qui borne et qui resserre le lit de la Seine, du côté où elle entre à Paris avec la Marne qu’elle vient de recevoir : les hommes s’y baignent au pied pendant les chaleurs de la canicule ; on les voit de fort près se je ter dans l’eau, on les en voit sortir : c’est un amusement.
Mais voilà qu’arrivés en vue de Carthagène, le gouverneur les empêche de débarquer, pendant n’avoir pas d’ordre à recevoir de celui de Malaga, et le bâtiment dut faire voile vers Majorque. Le gouverneur de Majorque, à son tour, le général Reding, Suisse au service d’Espagne, se refusa obstinément à les recevoir ; « il y mit même une dureté qui semblait tenir de la cruauté bien plus que des circonstances, car il accompagna son refus de la menace de couler bas le navire, s’il n’avait pas viré de bord dans les vingt-quatre heures. » On dut reprendre le large. […] Revenus à Carthagène, le gouverneur se décida enfin à les y recevoir prisonniers.
— Les Plaideurs ont été sifflés aux deux premières représentations par la basoche conjurée ; les procureurs sont en émeute, les conseillers aux enquêtes commencent à s’émouvoir ; Racine, désolé, reçoit la visite de la Champmêlé et de Despréaux, qui le réconfortent et le consolent chacun à sa manière. […] Mais quand le fleuve n’a pas reçu une pente aussi décidée, quand il coule plutôt entre des digues et par des bras habilement et activement ménagés, l’aspect du paysage ne peut être que très-différent. […] Il reçut de la Grèce sa façon de sentir, de juger, de s’exprimer ; il fut Athénien par ses idées sur l’art, sur le beau.
Je la connus plus tard, sous les auspices de mon ami ; j’en fus très-favorablement reçu, comme jeune homme vierge en politique, qui faisait des vers non imprimés, mais récités, et qui rapporterait un jour quelque lointain souvenir de Racine aux descendants de Louis XIV. […] VIII Je faisais donc quelquefois effort sur moi-même et trêve à ma solitude absolue pour me faire recommander tantôt à M. de Rayneval, tantôt à M. d’Hauterive, tantôt à M. de Barante, tantôt à M. de Vaublanc, et leur demander protection ; ils me recevaient bien, mais en souriant de ma jeunesse et de ma figure, et me remettaient à d’autres temps. […] Une lettre qu’il reçut à peu près à cette époque de madame de Farcy, sa sœur, lui annonça la mort de sa mère.
Les évangiles apocryphes furent préférés à la Bible et à l’Evangile ; les saints romains, gallo-romains, ou français, avec leurs maigres légendes et leurs figures presque réelles, ne soutinrent pas la concurrence des saints grecs, orientaux, celtiques, saints fantastiques, prestigieux, qui souvent n’avaient pas vécu, ou qui n’avaient jamais reçu le baptême que de l’affection populaire. […] Dans le château de Joinville, tout jureur et blasphémateur reçoit un bon soufflet. […] Après la prise de Constantinople, il reçoit les fiefs de Trajanople et Macra, et devient maréchal de Romanie.
Autour de François Ier les érudits furent aussi nombreux que les poètes : outre Budé, qu’il fait directeur de sa bibliothèque et maître des requêtes, il essaie d’attirer Érasme ; il reçoit dans sa familiarité Guillaume Cop, traducteur d’Hippocrate et rénovateur de la médecine ; il a pour lecteur Jacques Colin, puis Duchâtel, deux savants hommes, le dernier surtout érudit universel et infatigable liseur, après avoir été un intrépide voyageur. […] Elle reçoit les vers de Marot ; Despériers lui traduit le Lysis de Platon ; elle correspond avec Briçonnet et avec Calvin. […] Elle place Le Fèvre à Blois, puis le reçoit en 1531 à Nérac.
Mais il vaut la peine d’y faire attention pour consoler ceux qui ont cru le génie français opprimé par le culte de l’antiquité : la raison ne reçoit de loi que d’elle-même ; et, du moment que c’est la nature qu’on aime dans l’antiquité, il pourra bien arriver que parfois (comme dans l’épopée ou l’églogue) on reçoive pour vraie nature ce qui n’existera pas hors des œuvres anciennes ; mais il arrivera bien plus communément qu’on trouvera dans les œuvres anciennes la nature contemporaine, crue éternelle ; et si elle n’y est pas, on l’y trouvera cependant. […] Biographie : Nicolas Boileau, connu de son temps sous le nom de Despréaux, né à Paris le 1er novembre 1636, dans la cour du Palais, en face de la Sainte-Chapelle, fils d’un greffier à la Grand Chambre, fut tonsuré en 1647 et appliqué à la théologie puis au droit : il fut reçu avocat en 1656, et ne plaida pas.
Voltaire ramasse un faisceau de pièces originales, d’où l’innocence de la victime ressort (1762) ; il reçoit chez lui les restes de la malheureuse famille ; il fait reviser le jugement ; pendant trois ans c’est sa principale affaire, et il finit par arracher la réhabilitation de Galas. […] Le chevalier de la Barre est roué à Arras en 1766 pour avoir chanté des chansons impies et mutilé un crucifix : Voltaire élève la voix en 1768 ; en 1775 il recueille un des camarades de La Barre, le jeune d’Etallonde ; il le fait instruire, recevoir au service du roi de Prusse, et travaille à le faire réhabiliter. […] Il aimait à faire sentir sa grande fortune, il recevait magnifiquement ; il donnait des fêtes, il avait un théâtre, où il jouait très mal et très passionnément, où les gens de sa maison, souvent les visiteurs jouaient ; il le démolit, puis il le rétablit par politesse pour Mlle Clairon qui venait à Ferney.
L’homme simple, abandonné à sa propre pensée, se fait souvent un système des choses bien plus complet et plus étendu que l’homme qui n’a reçu qu’une instruction factice et conventionnelle. […] Parcourez en effet l’histoire, vous ne trouverez rien d’analogue à ce fait immense que présente tout le XVIIIe siècle : des philosophes, des hommes d’esprit, ne s’occupant nullement de politique actuelle, qui changent radicalement le fond des idées reçues et opèrent la plus grande des révolutions, et cela avec conscience, réflexion, sur la foi de leurs systèmes. […] Le Cosaque n’en veut à personne des coups de fouet qu’il reçoit : c’est la fatalité ; le raïa turc n’en veut à personne des exactions qu’il souffre : c’est la fatalité.
Les barbares sont ceux qui reçoivent ces nouveaux hôtes à coups de pique, de peur que leur part ne soit moindre. […] Que si l’on m’objecte qu’il n’est aucun métier auquel on puisse suffire avec quatre ou cinq heures d’occupation par jour, je répondrai que, dans une société savamment organisée, où les pertes de temps inutiles et les superfluités improductives seraient éliminées, où tout le monde travaillerait efficacement et surtout où les machines seraient employées non pour se passer de l’ouvrier, mais pour soulager ses bras et abréger ses heures de travail ; dans une telle société, dis-je, je suis persuadé (bien que je ne sois nullement compétent en ces matières) qu’un très petit nombre d’heures de travail suffiraient pour le bien de la société et pour les besoins de l’individu ; le reste serait à l’esprit. « Si chaque instrument, dit Aristote, pouvait, sur un ordre reçu ou même deviné, travailler de luimême, comme les statues de Dédale ou les trépieds de Vulcain, qui se rendaient seuls, dit le poète, aux réunions des dieux, si les navettes tissaient toutes seules, si l’archet jouait tout seul de la cithare, les entrepreneurs se passeraient d’ouvriers et les maîtres d’esclaves 182. […] En général, les barbares furent reçus à bras ouverts.
Le jeune homme, qui ne comprend rien à ces dures paroles, les reçoit comme une leçon donnée à la pauvreté qui s’expose, et jure de perdre son nom si on l’y reprend. […] Imaginez que, d’un acte à l’autre, et sans crier gare, ce Frantz Wagner, qui n’était guère, jusqu’à présent, que le soupirant élégiaque de la Fortune — quelque chose comme une Perrette de ballade rêvant aux veaux d’or qu’elle mènera paître aux sons de sa lyre — imaginez, dis-je, que le voilà pris d’une attaque de vanité foudroyante, et qu’il perd subitement son cœur, sa tête, son bon sens, la mémoire de son passé, de ses affections, des bienfaits reçus, de son amour même. […] Jourdain, la bonne bête du vice dont il est le monstre, en reçoit bien une volée pour des méfaits moindres.
Paul reçoit celle nouvelle avec indifférence, et lance à son adresse quelques épigrammes qui sentent la fumée d’un amour éteint. […] C’est là, du reste, la spécialité de cet aigrefin : il chante victoire à toutes ses défaites ; il prend des poses triomphantes sous tous les camouflets qu’il reçoit. […] Voilà donc ce coquin marqué, cet escroc véreux, ce déclassé de la pire espèce, ce baron de Wormspire en gants jaunes, reçu avec transport, au moment où il est expulsé du monde, dans le giron de la Compagnie !
A la façon dont sa femme de chambre la reçoit, on devine qu’elles ont gardé les galants ensemble : sa familiarité insolente a trahi leur complicité. […] Mais il a surpris le trouble du jeune Antonin ; il lui fait avouer tranquillement qu’il est amoureux de sa femme, reçoit l’aveu du jeune homme, lui donne l’absolution, le retient dans sa maison quand il voulait fuir, lui trace un portrait à faire peur de celle qu’il adore, l’exhorte à faire de son amour un sacrifice à la patrie vaincue ; et, comme preuve suprême de confiance, il lui remet la clef du coffre-fort où il a déposé les papiers qui renferment le secret de son invention. […] Claude reçoit ces révélations dernières avec son sangfroid habituel.
Excellent sujet de morale pratique, on peut dire de Gil Blas qu’il se laisse faire par les choses ; il ne devance pas l’expérience, il la reçoit. […] Gil Blas tout le premier, s’il n’a pas de vice inné bien caractérisé, est très capable de les recevoir presque tous à la rencontre. […] Quand Laure le fait passer pour son frère et qu’elle le présente sur ce pied à toute la troupe, le respect avec lequel il est reçu par tous, depuis les premiers sujets jusqu’au souffleur, la curiosité et la civilité avec lesquelles on le considère, touchent de près à l’une des prétentions les plus sensibles de ce monde des comédiens d’autrefois : « Il semblait, dit-il, que tous ces gens-là fussent des enfants trouvés qui n’avaient jamais vu de frère. » C’est qu’en effet les comédiens (je parle toujours de ceux d’autrefois), précisément parce qu’ils étaient le plus souvent peu pourvus du côté de la famille, étaient d’autant plus fiers et attentifs quand ils en pouvaient montrer quelques membres comme échantillon.
— Le roi d’Espagne, rentrant dans ses États après cinq ans d’exil, s’empare du pouvoir absolu et soumet au joug le plus humiliant le peuple qui a délivré l’Europe ; il fait bien ; nulle voix, parmi les souverains, ne s’élève pour le contredire ; il reçoit même, de toutes parts, des félicitations et des éloges ! […] le temps de ces exagérations est déjà passé pour les Français ; nous osons le prédire, il y a, dans le bon sens général, tel que les controverses qui s’agitent depuis quinze ou vingt ans l’ont développé et préparé, un obstacle invincible à ce que ces adorations individuelles gagnent jamais du terrain, et deviennent des opinions communes et des doctrines reçues. […] M. de Broglie reçut cette communication qui lui fut faite par les ambassadeurs des trois cours, et par chacun sur un ton un peu différent ; il y répondit en des termes parfaitement assortis : De même, disait-il dans sa circulaire destinée à informer nos agents du dehors, de même que j’avais parlé à M. de Hügel (chargé d’affaires d’Autriche) un langage roide et haut, je me suis montré bienveillant et amical à l’égard de la Prusse, un peu dédaigneux envers le cabinet de Saint-Pétersbourg.
Dans un voyage qu’elle fit à Rome en 1827, elle fut reçue au Capitole membre de l’Académie du Tibre ; elle fit ensuite, comme Corinne toujours, le pèlerinage du cap Misène. […] Napoline, c’est la jeune fille aimante, croyante, enthousiaste, qui va essuyer ses premiers échecs et recevoir ses premières blessures dont elle mourra. […] Tout l’enfer s’alluma dans son cœur agité… Napoline pourtant est femme, et elle se contient dans le premier moment : …………………… Elle cause, elle rit ; Comme une femme heureuse, elle fait de l’esprit ; Elle jette des mots piquants ; chacun l’écoute ; Elle est un peu moqueuse et méchante, sans doute ; Son esprit excité venge son cœur souffrant : Le mal que l’un reçoit, c’est l’autre qui le rend.
Il ne fallut point tant d’effort : il trouva La Vallière couchée à terre, tout éplorée, dans le parloir du dehors du couvent ; on n’avait point voulu la recevoir au-dedans. […] Mme de La Vallière, devenue sœur Louise de la Miséricorde, reçut solennellement le voile noir des mains de la reine. […] Elle n’eut dans le premier moment que des larmes ; dès qu’elle fut en état de répondre, la pénitente en elle reprenant le dessus, elle dit : « C’est trop pleurer la mort d’un fils dont je n’ai pas encore assez pleuré la naissance. » Sa fille, Mlle de Blois, qui épousa le prince de Conti, était un modèle de grâce ; c’est d’elle que La Fontaine a dit, pour peindre sa démarche légère et comme aérienne : L’herbe l’aurait portée ; une fleur n’aurait pas Reçu l’empreinte de ses pas.
. — Ils me firent leurs compliments, assez effrayés… Arrivée à mon logis, je reçus les harangues de tous les corps et les honneurs qui m’étaient dus, comme en un autre temps. […] Lauzun reçut le coup en courtisan accompli et comme s’il eût dit : « Le roi me l’avait donnée, le roi me l’a ôtée, je n’ai qu’à le remercier et à le bénir. » Sa faveur parut même un moment sur le point de s’en accroître. […] Il y a du pêle-mêle dans ses admirations : elle prise fort Corneille, elle fait jouer chez elle Le Tartuffe, mais elle reçoit aussi l’abbé Cotin : « J’aime les vers, de quelque nature qu’ils soient », dit-elle.
Après avoir parlé de la longue suite d’aïeux que pouvait compter son héroïne : Sapho, ajoutait-elle, a encore eu l’avantage que son père et sa mère avaient tous deux beaucoup d’esprit et beaucoup de vertu ; mais elle eut le malheur de les perdre de si bonne heure, qu’elle ne put recevoir d’eux que les premières inclinations au bien, car elle n’avait que six ans lorsqu’ils moururent. […] Ne la prenez pas pour un bel esprit de profession, elle s’en défend tout d’abord : « Il n’y a rien de plus incommode, pense-t-elle, que d’être bel esprit ou d’être traitée comme l’étant, quand on a le cœur noble et qu’on a quelque naissance. » Elle sent mieux que personne tous les inconvénients d’un bel esprit (surtout femme), qui est reçu par le monde sur ce pied-là, et elle les expose en fille de bon sens et en demoiselle de qualité qui en a souffert. […] Cousin y a réussi sans peine, mais comme on n’avait pas eu l’idée ni la patience de le vérifier à ce degré avant lui, on s’assure que Mlle de Scudéry qui faisait flèche de tout bois, avait reçu de l’hôtel de Condé des documents que, moyennant un déguisement léger, elle introduisit au long dans son livre ; la bataille de Rocroi, celle de Lens, le siège de Dunkerque sous le nom de siège de Cumes, y sont décrits avec toutes leurs particularités ; elle imprima ses notes et pièces toutes vives : cela flattait les Condés, et cela lui épargnait à elle-même des frais d’invention, cela faisait de la copie pour l’imprimeur, sorte de considération qu’il ne faut jamais oublier quand on parle de Mlle de Scudéry.
L’esprit de critique est un esprit d’ordre ; il connaît des délits contre le goût et les porte au tribunal du ridicule ; car le rire est souvent l’expression de la colère, et ceux qui le blâment ne songent pas assez que l’homme de goût a reçu vingt blessures avant d’en faire une. On dit qu’un homme a l’esprit de critique, lorsqu’il a reçu du ciel non seulement la faculté de distinguer les beautés et les défauts des productions qu’il juge, mais une âme qui se passionne pour les unes et s’irrite des autres, une âme que le beau ravit, que le sublime transporte, et qui, furieuse contre la médiocrité, la flétrit de ses dédains et l’accable de son ennui. […] Parlant de la déclaration du roi dans la séance royale du 23 juin, il se demande pourquoi cette déclaration qui, un peu modifiée, pouvait devenir la Grande Charte du peuple français, eut un si mauvais succès ; et la première raison qu’il en trouve, c’est qu’elle vint trop tard : Les opérations des hommes ont leur saison, dit-il, comme celles de la nature ; six mois plus tôt, cette déclaration aurait été reçue et proclamée comme le plus grand bienfait qu’aucun roi eût jamais accordé à ses peuples ; elle eût fait perdre jusqu’à l’idée, jusqu’au désir d’avoir des États généraux.
Il avait été reçu à la Comédie-Française en 1772 ; on devait le jouer comme une farce de carnaval dès le mardi gras de 1773, lorsque survint la violente querelle de Beaumarchais et du duc de Chaulnes, dans laquelle ce dernier voulut poignarder l’autre. […] Recevoir, prendre et demander, voilà le secret en trois mots. […] Rien ne manqua à la solennité ni à l’éclat de cette première représentation : Ç’a été sans doute aujourd’hui, disent les Mémoires secrets, pour le sieur de Beaumarchais qui aime si fort le bruit et le scandale, une grande satisfaction de traîner à sa suite, non seulement les amateurs et curieux ordinaires, mais toute la Cour, mais les princes du sang, mais les princes de la famille royale ; de recevoir quarante lettres en une heure de gens de toute espèce qui le sollicitaient pour avoir des billets d’auteur et lui servir de battoirs ; de voir Mme la duchesse de Bourbon envoyer dès onze heures des valets de pied, au guichet, attendre la distribution des billets indiquée pour quatre heures seulement ; de voir des Cordons bleus confondus dans la foule, se coudoyant, se pressant avec les Savoyards, afin d’en avoir ; de voir des femmes de qualité, oubliant toute décence et toute pudeur, s’enfermer dans les loges des actrices dès le matin, y dîner et se mettre sous leur protection, dans l’espoir d’entrer les premières ; de voir enfin la garde dispersée, des portes enfoncées, des grilles de fer même n’y pouvant résister, et brisées sous les efforts des assaillants.
» Jeudi 3 février À Paris, dans ce moment, il existe des femmes du monde, jouant à la Bourse, et qui, tous les matins, reçoivent la visite de quatre remisiers, venant prendre leurs ordres. […] Et le soir le général Sébastiani recevait sur un plat d’orfèvrerie, la tête coupée de la femme, avec un message conçu à peu près en ces termes. […] Et rien ne pouvait calmer la désespérance du mourant, ni l’absolution qu’il avait reçue, ni les lettres scellées d’absolution, qui lui furent envoyées de l’évêché ; il n’avait foi qu’en la présence de l’évêque, et en l’absolution donnée par lui seul — et l’évêque n’arriva que lorsqu’il était mort.
Sur ce massif, c’est une cuvette soutenue par des enfans debout et dont les eaux sont reçues dans un bassin. […] portrait d’une fille qui vient de recevoir une lettre et un bouquet. du même. […] Même jugement de l’ oiseau retrouvé, du musicien champêtre, de la fille endormie, de la dame qui brode, du portrait de la demoiselle qui vient de recevoir une lettre.
Ce caveau est sombre et n’a jamais reçu la lumière que d’en haut. […] Il avait reçu tant de coups à l’interrogatoire, qu’il ne lui était pas resté une goutte de sang sur le visage. […] En 1830, Balzac s’installa rue Cassini, et y reçut dans l’intimité plusieurs amis. […] Mais j’en ai reçu une impression générale que je peux et veux communiquer. […] Je venais de recevoir les premiers exemplaires de mon livre ; ils étaient sur la table.
Plus une œuvre reçoit d’admirations, plus elle se fait belle pour la foule. […] Voici des enfants qui parlent, ; ils s’en vont à l’école recevoir une leçon de grammaire. […] Le Pailleur, qui reçut la confidence de la stupeur d’Etienne Pascal, était mathématicien et débauché, homme intègre d’ailleurs. […] Elles eussent reçu des compliments peut-être, si la doctrine des Jésuites avait été formulée quelques mois plus tôt en projet de loi. […] La mieux partagée n’a donc pas reçu une véritable culture littéraire, ni même une méthode de culture littéraire.
Sa haine le portait à prendre le contre-pied des opinions reçues et, par conséquent, à faire des romans qui étaient la négation de l’idéal bourgeois. […] Richardson recevait des lettres où on le suppliait de ne pas faire succomber son héroïne. […] On l’a reçu docteur pour cela. […] « Personnellement, dit M. de Pawlowski, je rends compte de dix volumes par mois, alors que j’en reçois dix par jour. […] Le triomphe de l’amour conjugal de l’Orient est peut-être trop éloigné de nos mœurs pour croire qu’il serait bien reçu en France.
d’Arnaud ne sauroit donc recevoir trop de marques de reconnoissance & de considération de la part de cette classe d’hommes, que leur sagesse & leurs lumieres mettent seuls en état d’apprécier le talent & son véritable usage.
Ce n'est que par une application constante, par une continuité non interrompue de travaux sur le même objet, qu'on peut développer les dons qu'on a reçus de la Nature pour y réussir.
Ceux qui nous ont reproché de lui avoir redonné l'existence, en le tirant de l'obscurité pour laquelle ils le croyoient fait, ne prévoyoient pas sans doute que sa Prose étoit à la veille de recevoir, dans la Capitale d'une de nos Provinces Méridionales, des honneurs à peu près semblables à ceux que la Grece rendoit aux grands Ecrivains.
On sent qu’une nation qui bâtit de tels palais pour la vieillesse de ses armées, a reçu la puissance du glaive, ainsi que le sceptre des arts.
J’en recevais ici !
» Même sans dessein d’écrire soi-même, il faut lire avec lenteur, quoi que ce soit, en se demandant toujours si l’on a bien compris et si l’idée que vous venez de recevoir est bien celle de l’auteur et non la vôtre. « Est-ce bien cela ?
L’auteur soulève ici de formidables problèmes, qu’il résoudra plus tard dans un livre où toutes ses idées reçoivent leur dernière expression, et que nous retrouverons en entrant dans la littérature de la restauration. […] Tout se passe entre une intelligence que Dieu a créée capable de recevoir et de former les idées, surtout par la parole, et les intelligences qui la lui transmettent comme elles l’ont elles-mêmes reçue. […] C’est là qu’en 1802 il reçoit sa nomination d’envoyé extraordinaire et de ministre plénipotentiaire à Saint-Pétersbourg, où doivent s’écouler pour lui les douze années qui lui restent à courir jusqu’à la chute de l’empire, années pesantes et fâcheuses pour l’homme, fécondes pour le penseur et l’écrivain. […] M. de Lamartine a raconté lui-même sa première éducation toute chrétienne — « Ma mère, dit-il, avait reçu de sa mère, au lit de mort, une belle Bible de Royaumont, dans laquelle elle m’apprenait à lire quand j’étais petit enfant. […] Malheureusement il est forcé de s’éloigner de France ; j’allais me croire oublié, lorsque je reçois de Rome une procuration pour toucher le traitement de l’Institut, dont M.
Tué à la prise de Madrid (1808), après avoir reçu, à la guerre, vingt-cinq blessures. […] C’est la première fois que j’en reçois de toi. […] « Alors le duc reçoit quelquefois des visites ? […] Il reçut, à ce sujet, les instructions du ci-devant comte de Barras, alors président du Directoire. […] Alain reçut l’avis d’attendre sa fiancée.
Il reçut en naissant « un esprit juste, une imagination belle, mais réglée, un bon cœur, des inclinations droites » ; et comme l’a dit un autre de ses biographes, il reçut du ciel « ce naturel heureux que le sage met au rang des plus grands biens, et qui tient peu du funeste héritage de notre premier père. […] On y lit : Monsieur, Je reçus votre lettre et le poème latin qui l’accompagnait avec beaucoup de pudeur, ne pouvant sans rougir voir que vous le soumettez à mon jugement, lequel je ne puis exercer sans témérité sur d’autres ouvrages que sur les miens propres ; et je vous avoue que soit par cette raison, soit par le peu de loisir que me laissent mes occupations, je fus tenté de m’excuser du travail que vous exigiez de moi, et que le seul nom de M. […] Ce résumé des impressions reçues durant ces quatre mois de haute judicature, et du rôle que chacun y a tenu, est d’un écrivain qui ne laisse rien au hasard, et qui sait comment on termine un ouvrage même facile, et qu’il ne publiera pas.
La jeune Marceline reçut de ces circonstances premières de naissance et d’enfance toutes sortes d’empreintes et de signes qui décidèrent de sa sensibilité et donnèrent la nuance profonde à son talent. […] Sa poésie, ce semble, n’a plus qu’à éclore ; elle est toute formée en elle par le malheur ; elle a reçu tour à tour le soleil et les larmes. […] » Elle a une modique pension qu’elle touchait d’abord avec une sorte de pudeur ; elle s’en confesse et s’en humilie : « (26 octobre 1847)… Il y a deux jours enfin, j’ai reçu le trimestre qui me semblait autrefois si pénible à recevoir, par des fiertés longtemps invincibles, et que j’ai vu arriver depuis d’autres temps comme si le Ciel s’ouvrait sur notre infortune… « Ne nous laissons pas abattre pourtant, il faut moins pour se résigner à l’indigence quand on sent avec passion la vue du soleil, des arbres, de la douce lumière, et la croyance profonde de revoir les aimés que l’on pleure… « En ce moment, je n’obtiendrais pas vingt francs d’un volume : la musique, la politique, le commerce, l’effroyable misère et l’effroyable luxe absorbent tout… « Mon bon mari te demande de prier pour lui au nom des pontons d’Écosse.
Voici l’épigramme, qui se peut bien mettre dans la bouche d’une femme abandonnée, se plaignant d’un amant parjure : « Nuit sacrée, et toi Lampe, aucun autre que vous, mais vous seuls, nous vous prîmes tous les deux à témoin dans nos serments, et nous nous jurâmes, lui de me toujours chérir, et moi de ne le jamais quitter ; nous le jurâmes et vous reçûtes la commune promesse. […] « Fille de Tantale, Niobé, entends ma voix messagère de désastre, reçois la parole lamentable qui proclame tes angoisses ; délie le bandeau de tes cheveux, ô la malheureuse, qui n’a mis au monde toute une race de fils que pour les flèches accablantes de Phœbus : tu n’as plus d’enfants ! […] L’une tombe penchée sur les genoux de la mère, l’autre dans ses bras, l’autre à terre, l’autre à sa mamelle ; une autre, effarée, reçoit le trait en face ; une autre, à l’encontre de la flèche, se blottit ; l’autre, d’un œil qui survit, regarde encore la lumière. […] Reconnais maintenant le payement de cette belle nourriture, en ayant reçu à la fois du feu et de la neige froide.
Dans les correspondances et les mémoires, on les suit à la trace, de salon en salon, de château en château, Voltaire à Cirey chez Mme du Châtelet, puis chez lui à Ferney, où il a un théâtre et reçoit toute l’Europe, Rousseau chez Mme d’Epinay et chez M. de Luxembourg, l’abbé Barthélemy chez la duchesse de Choiseul, Thomas, Marmontel et Gibbon chez Mme Necker, les encyclopédistes aux amples dîners de d’Holbach, aux sages et discrets dîners de Mme Geoffrin, dans le petit salon de Mlle de Lespinasse, tous dans le grand salon officiel et central, je veux dire à l’Académie française, où chaque élu nouveau vient faire parade de style et recevoir de la société polie son brevet de maître dans l’art de discourir Un tel public impose à un auteur l’obligation d’être écrivain encore plus que philosophe. […] A comparative view, etc. by John Andrews (1785). — Arthur Young, I, 125. « Je plaindrais volontiers l’homme qui croirait être bien reçu dans un cercle brillant de Londres sans compter sur d’autres raisons que sur son titre de membre de la Société royale. […] Recevoir, prendre et demander, voilà le secret en trois mots, etc. » — Et tout le monologue de Figaro, toutes les scènes avec Bridoison.
Il me reçut en homme ravi que ses anecdotes connues pussent être élevées par un écrivain alors en vogue tel que moi à la dignité de la grande histoire. […] La femme avec laquelle il vivait le considérait comme un bienfaiteur méconnu du monde, dont elle recevait la première les confidences. […] Veux-tu les recevoir d’un homme qui te rend justice et qui te porte une sincère commisération ? […] Il reçut, dans l’attitude du respect et du recueillement, le pardon du ciel, à quelques pas de l’échafaud d’où Louis XVI avait envoyé le sien à ses ennemis.
Cette chapelle, pas plus large que notre cabane, faisait partie des cloîtres par le côté de la cour ; par le côté opposé, derrière l’autel, elle recevait le jour par une fenêtre haute qui ouvrait sur des jardins plantés de légumes et sur un petit verger d’oliviers où les blanchisseuses de la ville étalaient le linge après l’avoir lavé dans un canal du Cerchio. […] Je vais d’abord consulter l’évêque aussi rempli de charité que de lumière, je monterai ensuite à San Stefano pour obtenir les dispenses de mes supérieurs ; je confierai ensuite à votre mère et au père de Fior d’Aliza la mission sacrée dont je suis chargé auprès d’eux ; j’obtiendrai facilement pour eux l’autorisation d’entrer avec moi dans votre prison, pour recevoir les derniers adieux du condamné, et pour ramener leur fille et leur nièce, veuve avant d’être épouse, dans leur demeure ; préparez-vous par la pureté de vos pensées, par la vertu de votre pardon à l’union toute sainte que vous désirez comme un gage du ciel, et surtout ne laissez rien soupçonner ni au bargello ni à ceux qui vous visiteront par charité, du mystère qui s’accomplira entre l’évêque, vous, votre cousine, vos parents et moi ; les hommes de Dieu peuvent seuls comprendre ce que les hommes de loi ne sauraient souscrire ! […] Le père Hilario les avait conduits tous les deux, comme des mendiants sans asile qu’il avait rencontrés sur les chemins ; il avait obtenu pour eux un coin obscur sous le porche du couvent de Lucques qu’il habitait lui-même ; ils y recevaient la soupe qu’on distribuait deux fois par jour aux habitués de la communauté ; sur leurs deux parts, ils en avaient prélevé une pour le petit chien à trois pattes de l’aveugle, le pauvre Zampogna. […] Mettez-vous à notre place, pauvres vieux que nous étions, l’un privé de la lumière, l’autre de son mari, tous les deux de leurs chers enfants, leur unique soutien, lui allant chercher sa fille qui ne voudrait peut-être pas revenir tant elle aimait son cousin, moi allant recevoir mon fils pour lui faire le dernier adieu au pied d’un échafaud ou tout au plus à la porte d’un bagne perpétuel, la plus grande grâce qu’il pût espérer, si monseigneur le duc revenait avant le jour fatal, et tous n’ayant pour appui dans une ville inconnue qu’un vieillard chancelant avec sa besace et son bâton, demandant pour eux l’aumône aux portes.
Sa parole semblait presque trop « élégante », et sa diction apprêtée comme celle d’un clubman qui aurait reçu les leçons d’un sociétaire de la Comédie-Française. […] Alphonse Daudet Ce que l’on va rendre à la terre cet après-midi, c’est l’enveloppe mortelle d’une âme charmante, servie par les sens les plus fins et qui sut exprimer par des mots les frissons qu’elle recevait des hommes et des choses ; âme infiniment impressionnable, tendre, frémissante, aimante. […] C’est Napoléon Ier, invisible et présent sous le porche de l’Arc de Triomphe, qui reçut le czar à l’entrée de la bonne ville. […] Et là encore, la façon dont nos plus décidés révolutionnaires reçurent le despote ami impliquait une gentillesse et une finesse d’esprit héritées de beaucoup de siècles et retrouvées fort à propos.
Elle traverse, sans y contracter une souillure, les orgies finales du polythéisme ; et, quand l’heure des Olympiens a sonné, le Christianisme s’ouvre pour la recevoir. […] Celui qui engendre, c’est le père ; la mère reçoit ce germe, et elle le conserve, s’il plaît aux dieux. » Eschyle n’a pas inventé ce sophisme ; Anaxagore le professait avant lui ; Euripide, dans sa tragédie d’Oreste, l’a repris avec une choquante insistance. […] Installées au pied de l’Aréopage, en communication constante avec lui par les prières et les sacrifices, elles en recevront des influences de pitié humaine ; elles lui inspireront, à leur tour, le zèle de l’enquête active et du châtiment mérité. […] Eschyle avait consacré ses tragédies Au Temps ; le temps a mal reçu cette fière dédicace.
Vous tous, qui avez la science, le jugement et l’imagination, ne formez qu’une ligue en faveur de l’ordre et de la civilisation ; tournez vers le bien et vers le beau toutes les facultés que vous avez reçues du Ciel, mettez en commun tous vos trésors et toutes vos forces pour faire avancer le grand œuvre du 19e siècle, et laissez les versificateurs continuer en paix leur innocent métier. […] Soumet si haut parmi ses rivaux de gloire : ces deux pièces sont encore des sujets refaits ; un seul ouvrage entièrement neuf survivra aux critiques et aux éloges qu’il a reçus ; c’est le Paria de M. […] C’est une chose merveilleuse à voir que la promptitude avec laquelle s’est faite l’éducation du public ; il y a six ans, on recevait les acteurs anglais avec des hurlements et des outrages ! […] Certes, si un théâtre nouveau pouvait s’ouvrir, sous la direction d’un entrepreneur intelligent, sans comité de lecture ni d’administration, sans cet encombrement d’ouvrages reçus depuis trente ans et vieillis avant de naître, avec des acteurs jeunes, disposés à jouer tous les rôles, en étudiant la pantomime expressive et la déclamation naturelle des grands acteurs anglais, les seuls qui, depuis Talma, nous aient fait éprouver des émotions tragiques ; avec la ferme volonté de ne représenter en fait de pièces nouvelles que des pièces vraiment neuves, et d’un caractère homogène ; certes, un pareil théâtre n’aurait pas besoin d’autres secours que son travail et sa bonne organisation, et il y aurait dans tout cela quelque chose de fort et de vital qui ne ressemblerait guères à la végétation expirante, à la fécondité caduque qui poussent et se perpétuent encore aux quinquets de nos coulisses.
Elles trouvent contre elles les idées reçues, des préjugés plus forts, plus enracinés, l’intelligence des masses plus infectée de préventions traditionnelles, la croyance publique plus égarée parce qu’elle est plus tranquille, plus rassise dans son égarement. […] Malgré les différences de temps et d’hommes, l’un semble avoir engendré l’autre à quatre siècles de distance ; car si sous Léon X, pour des causes trop longues à déduire, le principe de l’Église romaine a reçu cet effroyable échec de Luther et de sa Réforme, sous Clément XIV il en reçut un autre, presque aussi profond, dans la personne de ceux qui s’étaient dévoués à réparer le premier. […] Au point de vue raccourci des multitudes, et c’est pour elles qu’on écrit l’histoire, toute faute de roi évoquée par l’histoire, avant de retomber sur la tête du monarque a trouvé plus haut la royauté qui en recevait toujours le premier coup.
On conçoit que la mère Agnès eût très bien pu se passer de M. de Saint-Cyran, et qu’elle eût été une Philothée parfaite, une fille accomplie du saint évêque de Genève ; elle aurait pu remplir toute sa vocation et ne recevoir sa règle de conduite que du directeur et du père de Mme de Chantal. […] Elle a reçu de M.
c’est un type romain, et vous avez beau le trouver charmant et ne pas vous lasser de l’aller entendre, de lui faire des compliments dans sa langue et de recevoir les siens, gardez-vous de lui dire que la critique littéraire est jusqu’à un certain point une branche de la philosophie et de la critique historique ; que le divin Dante tient quelquefois du barbare (sans en être moins étonnant et moins intéressant, tant s’en faut !) […] Toutefois, si j’avais beaucoup l’occasion de vous voir, indépendamment du goût que j’aurais à causer après la pièce de ce que j’aime mieux penser comme vérité, — je m’attacherais dans votre intérêt au point de vue de la prudence qui, sans exiger de vous le sacrifice de vos opinions, doit vous conseiller beaucoup de mesure, en proportion même des applaudissements que recevez.
Les montagnes étaient devenues collines, les bois n’étaient plus guère que des bosquets, les ondulations du terrain recevaient, sans discontinuer, les cultures. […] Je crois même que l’homme, ayant plus de facilités, reçoit des impressions plus profondes ; le dehors entre en lui davantage, parce que les portes chez lui sont plus nombreuses.
Nommer Despréaux Desvipéreaux, lui reprocher d’avoir fait servir des alouettes au mois de juin dans son Repas ridicule, glorifier Pelletier de recevoir chaque jour vingt-cinq personnes à sa table, traiter l’auteur des Satires de « bouffon » et de « faussaire », ou de « jeune dogue » qui aboie autour de lui, et lui dire agréablement qu’il ne fait rien « que les mouches ne fassent sur les glaces les plus nettes », le menacer du bâton ou faire entendre que les cotrets ont déjà pris le contact de ses épaules, trouver dans ses vers des insultes au parlement, à la cour, au clergé, au roi, et un athéisme digne du sort de Vanini, le reprendre tantôt d’user « de quolibets des carrefours, de déclamations du Pont-Neuf qui ne peuvent être souffertes que dans un impromptu de corps de garde », et tantôt de piller Horace, Juvénal ou Molière : voilà ce que la rancune venimeuse des victimes de Boileau invente pour le confondre. […] Au reste, les ennemis de Boileau ne perdirent rien à sa modération : sans leur répliquer directement, il ne manqua jamais, quand une épître ou une épigramme ou n’importe quel ouvrage en vers ou en prose semblaient appeler leurs noms ou se prêter à les recevoir, de leur régler leur compte en deux mots, et de façon qu’ils lui en redevaient encore.
et je fais serment de ne pas lui donner de dégoût, et de la recevoir au contraire comme une libératrice 608. » Ne voyons-nous pas se former dans les cœurs et déborder sur les lèvres les sentiments romantiques, le lyrisme éperdu de l’amour ou du désespoir ? […] Elles ne reçoivent le sentiment, la passion que comme objet d’étude analytique.
Les corps trop gros, ceux qui ont, par exemple, un dixième de millimètre, sont heurtés de tous les côtés par les atomes en mouvement, mais ils ne bougent pas parce que ces chocs sont très nombreux et que la loi du hasard veut qu’ils se compensent ; mais les particules plus petites reçoivent trop peu de chocs pour que cette compensation se fasse à coup sûr et sont incessamment ballottées. […] Si toute l’énergie issue de notre excitateur va tomber sur un récepteur, celui-ci se comportera comme s’il avait reçu un choc mécanique, qui représentera en un sens la compensation du recul de l’excitateur ; la réaction sera égale à l’action, mais elle ne sera pas simultanée, le récepteur avancera, mais pas au moment où l’excitateur reculera.
Que l’on se place au point de vue de l’intellectualisme tenant la vie pour un moyen dont la connaissance est le but, ou que l’on se place au point de vue de l’illusion vitale tenant la connaissance pour un moyen, dont la vie heureuse est le but, ce que l’on se proposait de mettre ici en évidence, c’est, d’une part, que selon la rigueur du principe bovaryque, chacune de ces conceptions, qui tend à envahir tout le champ du réel, ne reçoit elle-même sa réalité que des limites que lui inflige la conception contraire ; c’est, d’autre part, que dans l’une et l’autre hypothèse, toute l’activité dépensée dans le monde a pour principe unique l’utilité humaine sous l’un ou l’autre de ses deux aspects, qu’il lui faut en sorte toujours supposer pour but de satisfaire une utilité de connaissanceou de satisfaire une utilité vitale. […] Dans cette hypothèse, la haute antiquité de ces notions primordiales, leur durée considérable, le nombre infini de connaissances secondaires qu’elles soutiennent, seraient les seules causes qui les garantiraient contre la possibilité d’une dissociation ; elles ne tiendraient plus leur autorité d’une loi inhérente à la nature des choses, mais elles la recevraient d’une considération d’utilité intellectuelle.
C’est qu’une idée accessoire donne la loi à l’ensemble au lieu de la recevoir. […] C’est n’avoir aucune idée de la fierté avec laquelle certains chrétiens fanatiques se sont présentés au pied des tribunaux des préteurs, de la majesté prétoriale, de la férocité froide et tranquille des prêtres, et de la leçon que je reçois de ces compositions qui m’instruisent bien mieux que tous les philosophes du monde de ce que peut l’homme possédé de cette sorte de démon.
Or comme celui qui n’a pas entendu un air n’est pas reçu à disputer sur son excellence contre ceux qui l’ont entendu, comme celui qui n’a jamais eu la fiévre, n’est point admis à contester sur l’impression que fait cette maladie, avec ceux qui ont eu la fiévre, de même celui qui ne sçait pas la langue dans laquelle un poëte a écrit, ne doit pas être reçu à disputer contre ceux qui entendent ce poëte, concernant son mérite et l’impression qu’il fait.
Alors même qu’ils sont d’accord avec mes sentiments propres et que j’en sens intérieurement la réalité, celle-ci ne laisse pas d’être objective ; car ce n’est pas moi qui les ai faits, mais je les ai reçus par l’éducation. […] C’est ce qui est surtout évident de ces croyances et de ces pratiques qui nous sont transmises toutes faites par les générations antérieures ; nous les recevons et les adoptons parce que, étant à la fois une œuvre collective et une œuvre séculaire, elles sont investies d’une particulière autorité que l’éducation nous a appris à reconnaître et à respecter.
Notre poésie versifiée n’a reçu sa perfection que dans un siècle de politesse extrême : il en a été de même chez les Romains. […] Lorsque l’homme doué de génie prenait cette lyre d’or que lui avait donnée le ciel, il en tirait des sons qui lui étaient inconnus à lui-même ; et il n’y avait alors que ces sons divins qui eussent reçu le pouvoir d’adoucir les mœurs, d’élever les sentiments, d’agrandir les facultés.
» Et les hommes se laissèrent donner cette claque, d’une joue soumise, et furent heureux, quand ils la reçurent, comme Figaro quand il reçut celles de Suzanne ; mais Figaro avait pour excuse qu’il était amoureux.
C’est une imitation de société qui s’essaie encore, c’est un fantôme brillant qui joue la vie, un bas-relief byzantin en cire flexible, mais toujours prêt à recevoir l’impression du doigt de chair ou du cachet de métal. […] Il est vrai que les uns reprochèrent à l’auteur du Voyage en Russie un peu d’humeur dans les opinions, et les autres beaucoup d’ingratitude vis-à-vis d’un pays qui l’avait reçu avec une si coquette hospitalité.
Il y en a d’autres qui vous donnent l’idée du goût péremptoire de ce châtreur, qui ne reçoit qu’à mutilation les articles qu’on lui adresse. […] Comme on disait, dans le langage mystico-politique d’alors, Buloz recevait du roi sans transmettre.
C’est en raison même de cette supériorité que les Gaulois reçurent vite le coup de cette fascination romaine, qui était mieux que la fascination du glaive ; car il y avait autant d’éclairs dans le glaive de Brennus que dans le glaive de César. […] Mais, disons-le pour l’en glorifier, en fondant son Empire, à lui, Napoléon, comme il l’avait conçu et comme il l’a un moment réalisé, ce despote, puisqu’il est reçu de déshonorer avec ce mot-là les champions du principe de l’autorité et de la nécessité du commandement parmi les hommes, essaya, du moins, de nous replacer dans notre vraie tradition politique, qui, comme la religieuse, est Romaine.
Il peut montrer sur son corps les blessures reçues. […] En Allemagne, chaque habitant recevait, en 1840, 85 lettres, en 1888, 200. […] Les cellules qui ne reçoivent pas de sang doivent cesser leur travail ; celles qui en reçoivent une forte quantité peuvent au contraire fonctionner plus vigoureusement. […] Les mystiques français ont reçu, par Mallarmé, le « médiévalisme » et le néo-catholicisme de leurs modèles anglais. […] Ils reçoivent des impressions différentes quantitativement, mais non qualitativement.
Pour moi, je ne penserai jamais à faire un ami de l’homme qui a écrit ces trois ou quatre pages, parce que je le trouve trop grand pour pouvoir commodément me donner le bras ; mais tant qu’il voudra bien me recevoir chez lui, j’accepterai, au risque d’y rencontrer M.
Que cette Académie, qui avait bien voulu déjà accueillir de nous un autre opuscule55, reçoive ici tous nos anciens et nos nouveaux remerciements, aujourd’hui que nous ne sommes qu’éditeur.
Cette Piece fut reçue avec les plus grands applaudissemens, & les Connoisseurs n’improuveront son succès, que parce qu’elle excite les larmes, & qu’elle étoit annoncée sous le titre de Comédie.
La réputation de son Ouvrage de la Vérité de la Religion, prouvée par les faits, ne se soutint pas long-temps, quoique ce Livre l’eût fait recevoir à l’Academie.
C’est donc par des loix générales, & non par des volontés particulieres, qu’ils doivent faire régner la justice sur leurs Sujets ; & l’unique objet des loix qu’ils sont obligés de donner à leurs Peuples, doit être de les faire jouir de tous les avantages qu’ils ont reçus de la Nature.
L’invasion des Barbares y mit le comble, et l’esprit humain en reçut une impression de tristesse, et peut-être même une teinte de misanthropie qui ne s’est jamais bien effacée.
D’un côté était l’Océan, de l’autre une grande eau ; et la lune était pleine1540. » Arthur, sentant qu’il va mourir, lui dit de prendre son épée Excalibur ; car il l’a reçue des fées de la mer, et il ne faut pas qu’après lui homme mortel mette la main sur elle. […] Elles sont le séjour préféré ; Londres n’est qu’un rendez-vous d’affaires ; c’est à la campagne que les gens du monde vivent, s’amusent et reçoivent. […] Il s’y est attaché, il les aime, il a reçu d’elles le système entier de ses idées pratiques et spéculatives ; il ne flotte point, il ne doute plus, il sait ce qu’il doit croire et ce qu’il doit faire. […] Ailleurs la jeunesse est comme une eau qui croupit ou s’éparpille ; il y a ici un beau canal antique qui reçoit et dirige vers un but utile et certain tout le flot de son activité et de ses passions. […] Nous montons quatre étages, nous trouvons un appartement verni, doré, paré d’ornements en stuc, de statues en plâtre, de meubles neufs en vieux chêne, avec toutes sortes de jolis brimborions sur les cheminées et sur les étagères. « Il représente bien », on peut y recevoir les amis envieux et les personnages en place.
J’ai reçu le volume il y a deux jours, et les pages en sont aussi froissées par mes doigts, avides de fermer et de rouvrir le volume, que les blonds cheveux d’un enfant sont froissés par la main d’une mère, qui ne se lasse pas de passer et de repasser ses doigts dans les boucles pour en palper le soyeux duvet et pour les voir dorés au rayon du soleil. […] viens les recevoir ! […] Les couronnes qu’il a reçues des filles d’Arles lui donnent la certitude d’honorer Mireille en la demandant pour épouse. […] Pourquoi chez nous (et je comprends dans ce mot nous les plus grands poètes métaphysiques français, anglais ou allemands du siècle, Byron, Goethe, Klopstock, Schiller, et leurs émules), pourquoi, dans les œuvres de ces grands écrivains consommés, la sève est-elle moins limpide, le style moins naïf, les images moins primitives, les couleurs moins printanières, les clartés moins sereines, les impressions enfin qu’on reçoit à la lecture de leurs œuvres méditées moins inattendues, moins fraîches, moins originales, moins personnelles, que les impressions qui jaillissent des pages incultes de ces poètes des veillées de la Provence ? […] Les Hébreux recevaient la manne d’en haut, cette manne nous vient d’en bas ; c’est le peuple qui doit sauver le peuple.
Bientôt j’eus le plaisir d’y recevoir, en qualité de commensal, Henri Mayer, ce digne artiste dont j’avais fait la connaissance à Rome. […] Marmier font des collines où Schiller reçut sa première éducation, dans la demeure d’un pasteur nommé Mozer, explique de même sa passion pour la nature. […] « La terre a reçu le métal, le moule est heureusement rempli ; la cloche en sortira-t-elle assez parfaite pour récompenser notre art et notre labeur ? […] Les rapports épistolaires entre Bettina d’Arnim et Goethe se détendirent et s’interrompirent même complétement de 1814 à 1833 ; mais, peu de mois avant la mort de Goethe, Bettina vint se réconcilier avec son idole négligée et recevoir ses derniers regards et son dernier soupir. […] qui m’enveloppait, qui respirait autour de moi, que tu me recevais dans l’intimité de la pensée.
Les enfants blancs qui résisteraient au régime des coups de fouet et de travail forcé des planteurs, recevraient au bout de 15 ans, une dot de 5 à 6 cents francs. […] Mais les doctrines républicaines, qui ne savaient se donner du poids par des gratifications, pénétraient difficilement dans son cerveau : il n’eut pas besoin, comme le Marius des Misérables, de monter sur les barricades et d’y recevoir des blessures pour se guérir de son néo-républicanisme. […] L’histoire ne raconte pas si le poète reçut des gratifications des Majestés-Unies d’Europe. […] Les Dollfuss, les Kœchlin, les Scheurer-Kestner, ces républicains modèles de Mulhouse, la cité libre jusqu’en 1793, ne se sont-ils pas accommodés à tous les régimes qui, depuis près d’un siècle, se sont succédés en Alsace ; n’ont-ils pas reçu des subventions de l’empire et ne lui ont-ils pas réclamé des franchises douanières pour leur industrie et des mesures répressives contre leurs ouvriers ? […] « Le Conservateur n’a reçu aucun encouragement du gouvernement, disent-ils.
Si nous avons reçu le bien de la main de Dieu, pourquoi n’en recevrions-nous pas avec le même respect les maux ? […] périsse à jamais la nuit qui m’a conçu, Et le sein qui m’a donné l’être, Et les genoux qui m’ont reçu ! […] Retirez-vous au moins un peu de moi jusqu’à ce que mon heure vienne comme l’heure où le mercenaire reçoit son salaire ! […] pourquoi m’as-tu reçu dans ton sein ?
Le bruit confus et strident des sanglots, des imprécations, des coups portés et reçus dans l’ombre, jette le poète dans la stupeur. […] « “Une étroite lucarne à travers les murailles de la tour de la Faim, qui a reçu son nom de moi, et qui se referma encore sur tant d’autres, m’avait déjà laissé entrevoir plusieurs fois la clarté du jour par ses fissures, quand je fis un rêve qui déchira pour moi le voile de l’avenir.” » Ugolino raconte ici son rêve, qui n’est qu’une allusion symbolique aux partis qui se combattaient entre Lucques, Pise et Florence. […] Caton, qui n’a, dit-il, rien su refuser à Marcia, son épouse, pendant qu’il vivait, reçoit Dante en commémoration de cette Béatrice dont le poète se réclame. […] « La perle éternelle nous reçut dans son sein, comme l’eau reçoit, sans se rider, le rayon de lumière !
Molière et La Fontaine lui ont enseigné la franchise et la simplicité ; quel enseignement Béranger a-t-il reçu de Voltaire ? […] Ces dons heureux, qu’on ne s’y trompe pas, il ne les a pas reçus en naissant, tels que nous les voyons dans ses œuvres. […] Sa popularité reçoit ainsi une double consécration. […] Il faut que le spectateur voie Dessalines, Laplume, Maupas, et entende les ordres qu’ils reçoivent. […] La reine reçoit une lettre de Charles II.
Les impressions qu’il reçoit du spectacle et du bruit des flots et des vents ne sont pas adoucies par celles qu’il rencontre au foyer domestique. […] C’est ce qu’il importe de rechercher ici, pour être à même d’apprécier l’influence que notre pays a pu recevoir du dehors. […] Mais Sainte-Beuve qui en avait reçu communication, nous en a donné l’analyse. […] Il a reçu une éducation élevée. […] Les salons de Paris, toujours prêts à se rouvrir, les recevaient à leur tour avec empressement.
Nisard, qui dès auparavant avait eu les mêmes occasions, a résumé pour tous et a caractérisé avec netteté et force dans son Histoire de la Littérature française cette enfance et cette croissance du grand siècle et, là comme ailleurs, il a fait ce à quoi il excelle, qui est de donner à l’appui de la tradition les preuves morales qui la justifient et qui l’expliquent, de trouver des raisons ingénieuses et neuves à des conclusions généralement reçues. […] L’orateur-académicien qu’on reçoit est là en personne ; il parle d’un mort qu’on a connu, devant sa famille, ses enfants, ses amis, là présents ; il est loué lui-même et quelquefois critiqué finement, lui en personne, lui sur le visage duquel on aime à suivre le reflet de cet éloge direct, ou de cette fine critique qui l’effleure à bout portant. […] Le vrai est que Malherbe était sincèrement monarchique, admirateur passionné du grand roi et sentant qu’il pouvait lui rendre en louanges ce qu’il en recevrait en bienfaits : « Il me semble que ce qu’il eût eu de moi valait bien ce que j’eusse reçu de lui. » Il avait, malgré son souci du positif, le cœur haut placé, celui qui a dit : Les Muses hautaines et braves Tiennent le flatter odieux, Et, comme parentes des Dieux, Ne parlent jamais en esclaves. […] Il avait, à sept ou huit lieues de cette ville, une maison embellie de toutes les diversités propres au soulagement d’un esprit que les affaires ont accablé : il a oublié le plaisir qu’il en recevait, ou plutôt le besoin qu’il en avait, pour se résoudre à la vendre, et on a employé les deniers à l’achat de cette place. […] A l’article de la mort, une heure avant et les sacrements déjà reçus, il se réveilla comme en sursaut pour reprendre sa garde qui avait fait une faute de français, et, le prêtre lui en faisant une réprimande, il répliqua « qu’il voulait jusqu’à la mort maintenir la pureté de la langue française. » Il fut grammairien jusqu’au dernier soupir.
Sa politesse a reçu de son caractère un tour et un charme singulier. […] Quelques lignes plus loin il ajoute : « La bonté naît avec nous ; mais la santé, la prospérité et les bons traitements que nous recevons du monde contribuent beaucoup à l’entretenir901. » C’est encore lui-même qu’il dévoile ici : il fut très-heureux, et son bonheur se répandit tout autour de lui en sentiments affectueux, en ménagements soutenus, en gaieté sereine. […] Il se moque des femmes qui reçoivent les visiteurs à leur toilette et parlent haut au théâtre […] « Constance, sachant que la nouvelle de son mariage pouvait seule avoir poussé son amant à de telles extrémités, ne voulait pas recevoir de consolations ; elle s’accusait elle-même à présent d’avoir si docilement prêté l’oreille à une proposition de mariage, et regardait son nouveau prétendant comme le meurtrier de Théodose ; bref, elle se résolut à souffrir les derniers effets de la colère de son père plutôt que de se soumettre à un mariage qui lui paraissait si plein de crime et d’horreur931. » Est-ce ainsi qu’on peint l’horreur et le crime ? […] Courtly présentant à Flavia son gant (qu’elle avait laissé tomber exprès), Flavia reçut le gant, et tua l’homme d’une révérence938. » D’autres statistiques, avec récapitulations et tables de chiffres, racontent l’histoire du saut de Leucade