C’est le livre où repose la tradition du Devoir et de l’Honneur sanctifiés par la foi, c’est-à-dire tout le christianisme des familles françaises.
Enfin il accorde des privilèges ou à des ordres entiers (ce qu’on appelle des privilèges de liberté), ou à des individus d’un mérite extraordinaire qu’il tire de la foule pour les élever aux honneurs civils.
Le mysticisme de l’honneur peut faire des victimes, comme toute crise purement cérébrale. […] Il faut un grand talent pour s’en tirer avec honneur. […] C’est quelquefois un honneur d’être attaqué. […] Cela finit par être honteux, de spéculer ainsi sur l’honneur, la patrie, Dieu et le reste. […] Il est certain que l’honneur, la patrie, le dévouement et Dieu sont des preuves écrasantes du génie poétique de M.
J’ai pris celle qui fait le plus d’honneur au bon cœur de La Rochefoucauld. […] Brunetière se faisait honneur en le recommandant au critique, c’est-à-dire en s’engageant à le remplir. […] Il la considérait comme l’honneur du pays et comme le sel de la terre. […] C’est à tous les deux, ne l’oublions pas, que cela fait le plus grand honneur. […] Il fut frappé en pleine force, en pleine activité, en pleine bataille, en plein succès, au champ d’honneur.
Non, Messieurs, le scepticisme ne sera jamais à mes yeux ni un honneur ni un bonheur ; je n’y puis voir qu’une maladie. […] Après diverses fortunes, et au milieu d’une carrière qui lui rapportait honneur et profit, on ne sait par quelle bizarrerie, vers 1588, Charron se mit en tête de devenir chartreux. […] Essayez, par exemple, de porter un homme à une certaine action par un sentiment d’honneur. […] Il n’est pourtant pas incapable de se venger, si on l’avait offensé et qu’il y allât de son honneur à se ressentir de l’injure qu’on lui aurait faite. […] Ses sentiments moraux font honneur à sa profession de christianisme ; on trouve chez lui beaucoup d’idées élevées.
Au rebours de Victor Hugo, qui se défiait de la science — rappelons-nous l’Âne, rappelons-nous la satire contre Darwin, — Richepin la vénère, et comme il n’en craint pas les conclusions, il a tenu à honneur d’en exprimer, à sa façon, les résultats. […] Grec, son théâtre l’est aussi, et je n’ai pas l’honneur de m’en être avisé le premier. […] Le poète Bouchor a eu le grand honneur de la remettre au jour et d’en assurer désormais la durée. […] Ce n’est pas seulement à titre de prosateur incomparable, c’est en sa qualité de précurseur de la Révolution française que l’auteur de Zadig occupe une place d’honneur dans le Répertoire des lectures populaires. […] Victor Giraud, et, à ses yeux du moins, ce combat des idées, plus auguste et plus émouvant que la lutte des Olympiens, fait l’intérêt vital et le durable honneur de nos plus renommés chefs-d’œuvre.
Que le lecteur essaye de se figurer cet enfant dans cette rue de commerçants, au milieu de cette famille bourgeoise et lettrée, religieuse et poétique, où les mœurs sont régulières et les aspirations sont élevées, où l’on met les psaumes en musique, et où l’on écrit des madrigaux en l’honneur d’Oriana la reine432, où le chant, les lettres, la peinture, tous les ornements de la belle Renaissance viennent parer la gravité soutenue, l’honnêteté laborieuse, le christianisme profond de la Réforme. […] Il assistait aux funérailles de sa république, à la proscription de ses doctrines, à la diffamation de son honneur. […] C’est la vie des salons qui a dégrossi les hommes : il a fallu la société des dames, le manque d’intérêts sérieux, l’oisiveté, la vanité, la sécurité, pour mettre en honneur l’élégance, l’urbanité, la plaisanterie fine et légère, pour enseigner le désir de plaire, la crainte d’ennuyer, la parfaite clarté, la correction achevée, l’art des transitions insensibles et des ménagements délicats, le goût des images convenables, de l’aisance continue et de la diversité choisie. […] Ô soyez les bienvenues, Foi aux regards purs, Espérance aux blanches mains, — ange, qui voles au-dessus de ma tête, ceint de tes ailes d’or, — et toi, Chasteté sainte, forme sans tache, — je vous vois clairement, et maintenant je crois — que lui, le Bien suprême, qui ne souffre les êtres mauvais — que pour faire d’eux les serviles ministres de sa vengeance, — enverrait un ange lumineux, s’il le fallait — pour garder ma vie et mon honneur contre tout assaut. — Me trompé-je ? […] Je lui fais trop d’honneur en lui accordant ces titres.
Les villes se sont disputé l’honneur de lui avoir donné la naissance : on s’est intéressé par tout à le connoître et à en juger. […] Il la traite de chimere, et il met la vie paisible, quoiqu’obscure, au dessus de tous les honneurs du monde. […] La vengeance et l’orgueil étoient en honneur ; il les y a laissées ; et son siécle n’étoit point choqué de les voir représenter sous des traits qui confirmoient son jugement. […] Madame Dacier prend la défense des traductions élégantes contre l’opinion vulgaire qui ne leur fait pas assez d’honneur. […] On jugera bien, après cette justice que je me fais un honneur et un plaisir de lui rendre, que si je combats quelqu’autre de ses sentimens, c’est avec toute la considération que je dois à son mérite, et par la seule liberté que tout honnête homme doit prendre de dire naïvement son avis sur les ouvrages exposés au jugement du public.
Je serais fier d’avoir inventé ces beignets, mais rendons à César ce qui est à César : l’honneur en revient à la petite Sûzel… tu sais, la fille de l’anabaptiste ? […] Il se charge d’y conduire ses amis, va chez le maître de poste et s’arrange avec lui pour une magnifique berline, deux chevaux de choix et le postillon Zimmer qui a eu l’honneur de conduire l’empereur Napoléon. […] — C’est beaucoup d’honneur pour nous, monsieur Kobus, répondit le fermier en souriant, beaucoup d’honneur ; mais la petite s’y connaît donc ! […] Quel honneur plus grand pourrait nous arriver en ce monde que d’avoir pour gendre un homme tel que vous.
Jeté seul dans le monde, il y commit des étourderies, mais point de fautes que l’honneur pût lui reprocher. […] On sent que ce n’est pas pour l’honneur de la victoire qu’il combat, mais qu’il éprouverait une joie infinie s’il ramenait un seul de ses adversaires à la vérité. […] Ducis et lui, quoique admirateurs, dès le Consulat de Bonaparte, refusèrent la fortune et les honneurs qu’il leur offrit, ainsi qu’à l’honnête Lemercier. […] La comtesse n’hésita pas à lui déclarer que mademoiselle de Pelleport était l’âme la plus candide sous le plus bel extérieur qu’elle eût jamais rencontrée, et qu’elle ne doutait pas que l’honneur de se dévouer au premier écrivain de son temps ne fût apprécié par elle bien au-dessus des jeunes gens que sa famille pourrait lui offrir ; elle connaissait assez la mère de cette enfant pour ne pas douter qu’une pareille proposition serait agréée, si elle était autorisée à la lui faire. […] Rendez-moi à mes propres travaux, à ma solitude, à mon bonheur, à la nature ; en rejetant le travail dont vous m’avez chargé, il y va non de mon honneur, mais du vôtre.
Ceux de ses jeunes confrères qui ont eu l’honneur de le connaître n’oublieront jamais ni sa bienveillance charmante et inépuisable, ni son amour sans bornes de la Poésie, cette vertu d’heure en heure plus dédaignée. […] Discours sur Victor Hugo, prononcé à l’Académie Française le 31 mars 1887 [1887] Messieurs, En m’appelant à succéder parmi vous au Poète immortel dont le génie doit illustrer à jamais la France et le dix-neuvième siècle, vous m’avez fait un honneur aussi grand qu’il était inattendu. […] Les grands hommes de race homérique, Eschyle, Sophocle, Euripide, inaugurent bientôt, à l’éternel honneur de la Hellas, le règne des génies individuels ; Aristophane écrit ses comédies où la satire politique, sociale et littéraire, l’esprit le plus aigu, le plus souple, le plus original et souvent le plus cynique, s’illuminent de chœurs étincelants ; les purs lyriques abondent, et l’inspiration hellénique devient l’éducatrice du monde intellectuel latin. […] Elle s’inquiète des chefs-d’œuvre anciens, les étudie et les imite ; elle invente des rythmes charmants ; mais sa langue n’est pas faite, le temps d’accomplir sa tâche lui manque, et il arrive que les esprits, avides d’une discipline commune, s’imposent bientôt d’étroites règles, souvent arbitraires, qu’ils tiennent à honneur de ne plus enfreindre. […] Et quant à leur substance même, ne consiste-t-elle pas, selon la remarque d’un éminent critique, dans le développement scénique de tous les nobles motifs qui déterminent l’action : l’honneur, l’héroïsme, le dévouement, la loyauté chevaleresque ?
Louis XIV, enfin, lui fit les honneurs de Versailles. […] Ce fut ainsi pourtant… Seul maintenant, sans honneurs, je survis à ma divinité. […] Bernadette le savait bien, elle qui, ayant procuré tant de guérisons, ne fut point guérie, et mourut, à trente ans, d’une nécrose, et fut heureuse d’en mourir… Et voilà des sentiments qui font furieusement honneur aux hommes.
Alors ne fut du désir, de l’aspiration, des joies et du malheur d’amour aucune fin ; monde, puissance, gloire, splendeur, honneur, chevalerie, fidélité, amitié, tout, comme un insubstantiel rêve, en poussière s’éparpilla ; seule une chose vivante encore, — le désir, le désir, l’inapaisable, l’éternellement réenfantée aspiration, le languissement et la soif ; une unique rédemption, — mourir, finir, se perdre, ne plus se réveiller ! […] Elle se sait chérie de Sachs : — Ce motif caractérise l’espoir d’obtenir Eva : « Serait-ce un jour de noce », dit Sachs à David qui apporte des fleurs ; autre part, c’est sur ce motif que Sachs reconnaît que Walther est aimé, et c’est encore pendant qu’il sonne magnifiquement à l’orchestre qu’il lui recommande de s’habiller de façon à faire honneur à Eva. […] » Il réapparaît enfin une dernière fois quand Sachs, au troisième acte, plein d’une douce mélancolie ne sait pas encore s’il doit renoncer à Eva, tout grisé par l’odeur des fleurs, l’air-si heureux d’un restant d’espoir, que David lui dit qu’il serait volontiers garçon d’honneur, plutôt que son héraut à la fête.
Le fils de Latone me prive de mes honneurs, en m’arrachant ma proie, cet homme que m’avait livré le meurtre d’une mère. […] Lorsque Cécrops la fonda, Poséidon disputa à la Déesse l’honneur de protéger la cité naissante. […] Notre siècle aura eu l’honneur de redresser les colosses.
Pourtant ce monde implacable, qui rejette si brutalement de sa pensée ceux qui ne peuvent plus distraire et amuser ses loisirs, fit à Marie Duplessis l’honneur d’un adieu et d’une compassion : il plaignit et regretta sa victime. […] Cette question de budget, où l’honneur d’un homme est en jeu, n’est point suffisamment résolue par son abandon d’une rente provenant de la fortune de sa mère : la donation arrive trop tard et n’aboutit pas. […] On peut discuter et contester en tous sens ce coup d’État tragique de l’honneur offensé.
« Lève-toi, me dit-elle, et reconnais en moi « La vierge des combats, le sauveur de son roi ; « Celle qui déserta sa tranquille chaumière « Pour suivre de l’honneur le périlleux chemin ; « Celle qui délivra la France prisonnière, « Et qui porte encor dans sa main « Et sa houlette et sa bannière. » …………………………………………………… Elle dit, et bientôt, du nuage voilée, L’héroïne s’enfuit sur la route étoilée. […] Madame Roland n’aurait pas mieux su mourir pour son honneur d’épouse ou pour son honneur de poète.
Théophile Gautier pour son maître, est de cette École qui croit que tout est perdu, et même l’honneur, à la première rime faible, dans la poésie la plus élancée et la plus vigoureuse. […] C’est l’honneur de M. […] Et cependant chacun les a dans sa bibliothèque et s’en fait honneur.
Veut-il louer un roi, l’honneur des rois, Il ne le prend que pour sujet de thème. […] La Fontaine déclare l’honneur satisfait et dit à Poignant : « Maintenant, tu viendras chez moi tous les jours ; si tu n’y viens pas tous les jours, nous nous battrons une seconde fois. » Ce témoignage est un peu trop gai pour être bien certain. […] Vous l’avez vu naguère au bord de vos fontaines Qui, sans craindre du sort les faveurs incertaines, Plein d’éclat, plein de gloire, adoré des mortels, Recevait des honneurs qu’on ne doit qu’aux autels.
Oui, c’est un très bel éloge de Descartes, et c’est le geste d’un avocat qui rend hommage, tout d’abord, à celui qui le contredit, et qui lui fait honneur de son talent et de son génie. […] Pour ne pas sortir encore tout à fait du dix-septième siècle, il y a ceci à remarquer que La Fontaine, si particulier, si original, si spécial, si lui-même, si nouveau, ce La Fontaine qui s’emparait d’un genre, je vous l’ai fait remarquer, pour l’altérer, pour le déformer, pour l’agrandir admirablement, mais enfin pour l’altérer et le déformer, et qui devait ainsi produire un effet très inattendu ; ce La Fontaine a été, et c’est à l’honneur de nos ancêtres, a été unanimement admiré par le dix-septième siècle. […] Je citerai Nisard, qui, il faut lui en faire honneur, s’est aperçu, pour ce qui est des contemporains, d’une chose très vraie : c’est qu’un grand poète contemporain, Alfred de Musset, rappelait souvent La Fontaine et lui ressemblait.
Et que ce soit un honneur pour lui, il fut précurseur de M. […] Ils souffrirent dès le premier coup porté à l’honneur et à la mémoire de leurs pères, et ils poussèrent un cri, bientôt étouffé ; — car il ne faut pas qu’on croie jamais mortelle la blessure dont on peut mourir ! […] Leur minorité ne fut frappée que par elle-même, et la majorité, cette majorité toute-puissante, sur laquelle on veut à présent établir des gouvernements, n’eut pas même le vulgaire honneur d’en finir avec cette ignoble et sanglante minorité dont elle était lasse, mais devant laquelle elle tremblait.
Ce fut vingt ans après la mort de Milton qu’un matin Addison découvrit que le Paradis perdu pourrait bien être un poème de talent et un honneur pour l’Angleterre. […] Cela dit, pour l’honneur de la vérité et pour l’apaisement d’une conscience dont Balzac sentit noblement les murmures, je n’aurai plus qu’à exprimer en peu de mots le jugement du critique littéraire sur un livre inouï, de première originalité dans l’imitation, et qui enlève désormais le sens à ce mot d’inimitable que l’on voit prodigué dans les traités de littérature. […] Mais je connais les éditeurs… Il y a dans les magasins des Lévy de certains Mémoires sur la comtesse d’Albany, où l’éditeur nous promettait aussi, et même sur la couverture du livre, en très beaux caractères, des lettres de madame de Staël, de cette grande et faible femme qui n’était pas un homme, comme des niais ont dit qu’elle en était un, croyant par là lui faire honneur, les imbéciles !
Pour Henri IV, je crois que sinon par charité et humanité chrétienne, du moins par noblesse de cœur et point d’honneur de soldat, par bonne grâce de Béarnais, il aurait fait comme saint Louis. […] Combattons pour Jésus-Christ, et il triomphera en nous : et ce sera à son nom et non à nous qu’il en donnera la gloire, l’honneur et la bénédiction.
Ajoutez que les amis ne m’ont jamais manqué, et que ma raison, plus forte que ma santé, m’a aidé à diriger mon frêle esquif à travers flots et tempêtes, sans faire naufrage à mon honneur ni à mon indépendance. […] Mais un sentiment tardif et profond, si imprévu et qui tranche sifort avec tout ce qu’on savait du chantre de Lisette, lui fait trop d’honneur pour que, si quelque témoignage, particulier en existe dans ses papiers ou dans ses lettres, on ne le produise pas un jour.
Puisque j’ai rencontré le souvenir d’un aimable érudit, il est impossible de ne pas remarquer, à l’honneur de M. […] Les honneurs de ce livre des Souvenirs sont pour un tout dernier ami, un anatomiste, M.
Champfleury qui, l’un des premiers, est revenu à eux comme critique, et qui a plus fait que personne pour les remettre en honneur, a trouvé à leur sujet une conclusion élevée, presque éloquente, tant il est vrai qu’une étude approfondie et une sincère conviction amènent leur expression avec elle ! […] Je ne te demanderais alors, en me résignant et en m’accommodant à toi, que d’être comme chez les frères Le Nain, d’un ton solide, ferme, juste, d’une conscience d’expression pleine et entière ; car, selon que La Bruyère l’a remarqué, — et ces honnêtes peintres, aujourd’hui remis en honneur, en sont la meilleure preuve, — « un style grave, sérieux, scrupuleux, va fort loin. » 15.
Eudore Soulié, me fait remarquer que la croix de Saint-Louis ne se donnait pas ainsi sur le champ de bataille, comme la croix d’honneur. […] Parmi ses tableaux non populaires de ce temps-là, les connaisseurs m’ont paru mettre au premier rang un portrait équestre du duc d’Angoulême (1824), où le cheval est d’une vie et d’une nuance de robe admirable ; l’Anglais Lawrence arrivait vers ce moment à Paris, et son succès piquait d’honneur Horace : il fut coloriste ce jour-là.
Il vous a fait passer sous les yeux une image fidèle, une merveille de réduction toute brillantée, et il vous laisse à vous, l’homme sévère, l’arbitre inexorable du goût, l’honneur facile de prononcer, si vous y tenez, le jugement qu’il a amené, pour ainsi dire, sur vos lèvres. […] La langue ne gardera ou n’adoptera pas tous les termes d’art qu’il y a versés journellement ; mais il suffit pour son honneur qu’il en ait introduit un bon nombre et qu’il ait rendu impossibles après lui les descriptions vagues et ternes dont on se contentait auparavant.
Le dernier Lauzun, cet aimable, ce faible et infortuné Biron, avait pour gardienne de son nom et de son honneur la plus pure et la plus chaste des Boufflers. […] Herman, aussi faible que possible, s’en est tiré avec plus de bonheur que d’honneur, grâce à la seule énergie de Pompéa et à cette fierté de passion qui ne veut rien à demi.
Quand le sort nous la refuse sans raison, il y a plus d’honneur quelquefois à mériter une place qu’à l’obtenir. » — « Je vois bien, seigneur Apollon », lui répondis-je, « qu’on ne prend pas garde que je n’ai point de manteau. » — Il répondit : « Quoi qu’il en soit, j’ai du plaisir à te voir ; la vertu est un manteau avec quoi l’indigence peut couvrir sa honte ; elle conserve sa liberté et se garantit de l’envie. » Je baissai la tête en recevant ce conseil ; je restai debout… » Il faut convenir qu’on ne peut être pauvre diable de meilleure grâce ni plus galamment. […] Ce trait de Montesquieu m’en rappelle un autre qui est également tout à l’honneur de Don Quichotte.
Je ne vois rien à tout cela de ridicule ni qui ne fasse honneur à ce jeune et fertile esprit. […] Quelques faits qu’on a essayé de produire après sa mort, pour le noircir, ont été depuis expliqués à son honneur : l’ensemble de son œuvre parle pour lui.
J’insiste donc parce que le danger aujourd’hui est dans le sacrifice des littérateurs et poètes que j’appellerai modérés : longtemps ils ont eu l’avantage et tous les honneurs ; on plaidait pour Shakespeare, pour Milton, pour Dante, pour Homère même ; on ne plaidait pas pour Virgile, pour Horace, pour Boileau, Racine, Voltaire, Pope, le Tasse, admis et reconnus de tous. […] Et d’abord il a traduit Homère : il l’a travesti, dit-on ; et là-dessus on l’écrase, on le compare à La Motte ; prenant le texte original en deux ou trois endroits, on se donne l’honneur d’une facile victoire.
Je le demande à tous ceux qui ont le sentiment et le culte de la famille : Mme Roland avoue qu’elle aima à la fin un autre homme que son mari, qu’elle l’aima en tout bien, tout honneur, mais enfin qu’elle l’aima d’amour et de passion ; elle confesse que son mari, à qui elle crut en devoir faire l’aveu, en souffrit, comme c’était bien naturel et en ressentit de la jalousie. […] Michelet, au tome III de son Histoire de la Révolution, m’a fait l’honneur de me reprocher, en des termes d’ailleurs d’une extrême bienveillance, de n’avoir point assez indiqué et de m’être plutôt efforcé d’atténuer le caractère passionné de cette liaison ; il doit reconnaître aujourd’hui que l’orage était effectivement ailleurs et que ce n’était là qu’un faible prélude.
Les habitants, au nombre de sept mille environ, sans compter la population flottante, sont de race berbère, c’est-à-dire autochtone, et non arabe ; ils sont ainsi parents des Touareg, mais civilisés, assis et d’humeur citadine, tandis que les autres sont restés obstinément nomades : « Comme les nomades Touâreg, les Ghadamésiens sont souvent sur les routes pour leurs affaires ; mais rencontre-t-on une ville, ces derniers saisissent, en vrais citadins, l’occasion qui leur est offerte d’aller chercher un abri sous un toit protecteur, tandis que les Touâreg semblent tenir à honneur de ne jamais accepter l’hospitalité dans l’enceinte d’une ville, dans l’intérieur d’une maison. […] Ne laissons pas aux Anglais et aux Allemands tout l’honneur de ces courageuses et savantes expéditions.
« Je ne m’étendrai pas davantage pour cette fois-ci, mais j’attendrai votre réponse avec honnêtement d’inquiétude ; pensez le reste. » Il y a là quelque bon désir, quelque étincelle ; et quinze jours après (9 août), lorsque la retraite de l’armée de Bavière a ramené la guerre à notre frontière du Rhin, Louis XV dira : « Si l’on mange mon pays, il me sera bien dur de le voir croquer, sans que je fasse personnellement mon possible pour l’empêcher ; mettons-nous au moins en état de réparer de bonne heure ce que nous aurons pu perdre toute cette année-ci. » Sous des expressions peu nobles on aime à surprendre de ces réveils d’honneur. […] Dans une lettre que le général Jomini me fait l’honneur de m’écrire à l’occasion même de ces articles, l’illustre historien est plus explicite sur le compte du maréchal de Noailles, qu’il appelle un triste général : « Quant à M. de Noailles, dit-il, la malheureuse échauffourée de Dettingen n’a jamais été bien expliquée.
Mlle de Sévigné figurait, dès 1663, dans les brillants ballets de Versailles, et le poëte officiel, qui tenait alors à la cour la place que Racine et Boileau prirent à partir de 1672, Benserade, fit plus d’un madrigal en l’honneur de cette bergère et de cette nymphe qu’une mère idolâtre appelait la plus jolie fille de France. […] On a un charmant portrait de Mme de Sévigné jeune par l’abbé Arnauld ; il faut qu’elle ait eu bien de l’éclat et de la couleur pour en communiquer un moment au style de ce digne abbé, qui ne paraît pas avoir eu, comme écrivain, tout le talent de la famille : « Ce fut en ce voyage, dit-il en ses Mémoires (à l’année 1657), que M. de Sévigné me fit faire connoissance avec l’illustre marquise de Sévigné, sa nièce… Il me semble que je la vois encore telle qu’elle me parut la première fois que j’eus l’honneur de la voir, arrivant dans le fond de son carrosse tout ouvert, au milieu de M. son fils et de mademoiselle sa fille : tous trois tels que les poëtes représentent Latone au milieu du jeune Apollon et de la jeune Diane, tant il éclatoit d’agrément dans la mère et dans les enfants !
Ceux qui ont l’honneur de connaître Mme de Souza trouvent en elle toute cette convenance suprême qu’elle a si bien peinte, jamais de ces paroles inutiles et qui s’essaient au hasard, comme on le fait trop aujourd’hui ; un tour d’expression net et défini, un arrangement de pensée ingénieux et simple, du trait sans prétention, des mots que malgré soi l’on emporte, quelque chose enfin de ce qu’a eu de distinctif le dix-huitième siècle depuis Fontenelle jusqu’à l’abbé Morellet, mais avec un coin de sentiment particulier aux femmes. […] Ton cœur fidèle a son signe et son vœu : Edmond l’honneur ; Mathilde Edmond lui-même ; Mais ces soupirs, tressaillement que j’aime, Sont-ils de moi, d’une vierge de Dieu ?
Quoi qu’il en soit, l’orpheline ayant un jour accompagné les femmes et les filles de Smyrne au bord du petit fleuve Mélès, où l’on célébrait en plein champ une fête en l’honneur des dieux, fut surprise par les douleurs de l’enfantement. […] Sous Ptolémée Philopator, les Smyrnéens lui érigèrent des temples et les Argiens lui rendirent les honneurs divins.
On sait comment s’ouvrit la querelle des anciens et des modernes, qui se greffa sur les discussions auxquelles donnèrent lieu les épopées chrétiennes, et sur celles aussi qui s’engagèrent à l’occasion de l’inscription d’un arc de triomphe en l’honneur du roi, et firent mettre en parallèle les avantages et la beauté du latin et du français. […] Il eût fallu à l’honnête Despréaux plus d’agilité et de souplesse d’esprit, plus de légèreté de main qu’il n’en avait, pour sortir à son honneur de cette polémique.
Tout le monde s’ennuyait à fond et presque franchement La franchise et le besoin de vérité, qui sont l’honneur et font l’ennui de notre époque, condamnent à une mort prochaine les débris à peine vivants de la société. […] A les entendre, nul n’eût supposé que cette femme allait se mettre hors la loi, que tous deux allaient se mettre hors l’honneur Que pèsent, à ces heures-là, les systèmes complets de morale à l’usage des esprits philosophiques ?
Le jour de mars 1796, où venant prendre le commandement à Nice des mains de Schérer, et passant en revue ces troupes délabrées, il leur dit : Soldats, vous êtes nus, mal nourris ; le gouvernement vous doit beaucoup, il ne peut rien vous donner… Je veux vous conduire dans les plus fertiles plaines du monde… vous y trouverez honneur, gloire et richesse. […] Les corps de garde français prenaient les armes et leur rendaient les plus grands honneurs.
Au reste, ce n’est point par un désir égoïste de vengeance qu’il écrit cette satire, c’est dans une pensée plus haute : Voici pourquoi j’écris ces vers puissants : c’est pour que le roi y prenne un conseil, qu’il connaisse dorénavant la puissance de la parole, qu’il réfléchisse sur l’avis que lui donne un vieillard, qu’il n’afflige plus d’autres poètes, et qu’il ait soin de son honneur ; car un poète blessé compose une satire, et elle reste jusqu’au jour de la résurrection. […] Cependant le sultan Mahmoud avait reconnu son injustice, et il envoyait au poète les cent mille pièces d’or qu’il lui devait, avec une robe d’honneur et des paroles d’excuse.
je vais chercher bien loin une femme que je ne connais pas, qu’on dit riche, qui est fière sans doute, qui croira me faire grand honneur en m’épousant avec mes trois enfants ; et voilà que j’ai tout près de moi une enfant simple, pauvre, mais riche des dons de Dieu, des qualités et des vertus naturelles, et qui serait un trésor dans ma maison et dans mon cœur. » Il faut que Germain, insensiblement, et avant la fin de ce court voyage, devienne amoureux de cette petite Marie qu’il n’avait jamais considérée jusque-là que comme une enfant. […] En un mot, le mariage qui couronne le dévouement du Champi n’est pas un mariage d’amour, c’est un mariage à la fois de devoir, d’honneur et de tendresse.
Son début poétique fut un certain Portrait d’Iris, que Quinault trouva si joli qu’il s’en fit honneur auprès d’une demoiselle dont il était amoureux : Ses cheveux longs et noirs, luisants et déliés, Par boucles épandus et galamment liés, Ombragent doucement la fraîcheur de sa joue… Ce sont, en un mot, de ces vers à ravir Quinault et à mettre Boileau hors de lui. […] Il parut étonné quand celui-ci lui répondit qu’il n’avait pas cet honneur : Il faut que vous en soyez, dit Colbert ; c’est une compagnie que le roi affectionne beaucoup, et, comme mes affaires m’empêchent d’y aller aussi souvent que je le voudrais, je serai bien aise de prendre connaissance par votre moyen de tout ce qui s’y passe.
Dites-lui, je vous supplie, que c’est moi qui ai l’honneur de prendre la robe de chambre du roi d’Espagne lorsqu’il se met au lit, et de la lui donner avec ses pantoufles, quand il se lève, jusque-là je prendrais patience ; mais que tous les soirs, quand le roi entre chez la reine pour se coucher, le comte de Benavente (le grand chambellan) me charge de l’épée de Sa Majesté, d’un pot de chambre, et d’une lampe que je renverse ordinairement sur mes habits, cela est trop grotesque. […] On la vit comblée de grâces et de marques de distinction « comme pas une sujette ne l’avait été », et à l’un des voyages de Marly, Louis XIV lui en fit les honneurs comme à un « diminutif de reine étrangère ».
Il a l’air de s’en faire honneur : il n’y a pas de quoi ; ce n’est pas ainsi que servaient les soldats de Xénophon. […] Mais Courier va plus loin, il doute de l’art militaire même et du génie qui y a présidé dans la personne des plus grands capitaines ; il doute d’Annibal, il doute de Frédéric, il doute de Napoléon ; lui qui a l’honneur de servir sous Saint-Cyr et qui le reconnaît « le plus savant peut-être dans l’art de massacrer », il ne prend nul goût à s’instruire sous ce maître ; il a l’air de confondre Brune et Masséna ; la première campagne d’Italie pour lui n’est pas un chef-d’œuvre.
Dès le moment où Virginie s’est sentie agitée d’un mal inconnu et où ses beaux yeux bleus se sont marbrés de noir, nous sommes dans la passion, et ce charmant petit livre que Fontanes mettait un peu trop banalement entre le Télémaque et La Mort d’Abel, je le classerai, moi, entre Daphnis et Chloé et cet immortel IVe livre en l’honneur de Didon. […] Bernardin passe à une longue homélie en l’honneur de la philosophie, très digne d’être prêchée dans un temple de théophilanthropes.
J’apprécie comme je le dois l’honneur que m’ont fait des membres du gouvernement en pensant que ces sortes d’entretiens libres et familiers ne seraient pas déplacés dans Le Moniteur ; sans rien changer à la forme des articles et sans en altérer l’esprit, je tâcherai de les rendre dignes du lieu où j’écris, et de les coordonner peut-être par quelques points avec le régime qui nous rouvre la carrière. […] Lui-même, il a l’honneur, je le crois, de ne pas être une seule fois nommé dans les œuvres de ce monarque et de ce despote littéraire du siècle.
Le livre de saint François de Sales, en paraissant, fit une révolution heureuse : il réconcilia la dévotion avec le monde, la piété avec la politesse et avec une certaine humanité ; il remplit, assure-t-on, un vœu de Henri IV lui-même, lequel, causant avec Deshayes, cet ami intime du saint évêque, avait exprimé le désir que l’on composât un tel ouvrage qui remit à la Cour la religion en honneur et ne la présentât aux laïques ni comme vaine, ni comme farouche. […] Il faut être jaloux, mais non pas idolâtre de notre renommée… La racine de la renommée, c’est la bonté et la probité, laquelle, tandis qu’elle est en nous, peut toujours reproduire l’honneur qui lui est dû.
Le cas de ces fils sacrifiant l’honneur de leur père à la passion de leur intime ami (Quels bons camarades ! […] Certains captifs ont cependant une très forte affection pour leurs maîtres puisqu’ils mettent le souci de l’honneur de ceux-ci au-dessus du désir de leur plaire.
Mais il en est un second, sur lequel j’insisterai avec plus de précision encore parce qu’il est l’honneur de cet esprit gonflé, éclatant, plein de sève, et notre espérance à nous tous de le voir aboutir un jour, cet esprit à plusieurs puissances, et ce point, c’est l’idée générale, vers laquelle il remonte toujours de la critique la plus particulière. […] Dans les appréciations souvent exquises de son livre de Chez nous et chez nos voisins, il y a beaucoup de choses que je crois vues avec des yeux qui feraient honneur à un aigle ou à un lynx, mais il y en a d’autres aussi sur lesquelles j’oserais discuter.
Le livre Infaillibilité, ce livre le plus métaphysique, le plus théologique, le plus profondément pensé de tous ses livres, n’a pas donné grande envie aux superficiels Éoles de la publicité, qui font le bruit et le tiennent enfermé dans les cornets de papier de leurs articles, de déchaîner le vent de la parole en l’honneur d’un livre qu’ils ne comprenaient pas. […] Il était bien capable de l’être, quand il vivait, de la paroisse de Saint-Bonnet, dont il a été l’honneur comme il eût été celui de toutes les marguilleries de France.
Il fut le Machiavel de la Religion, de la Royauté et de l’Honneur. […] Et quand il n’y aurait eu que cela dans cette publication d’un fils qui tient à l’honneur intégral de l’esprit de son père, ce serait assez pour, de tout notre cœur, y applaudir !
On devait s’attendre et on s’attendait à un livre qui aurait fait un horrible honneur au xixe siècle. […] Il avait essayé d’ôter au Sauveur sa surnaturalité divine ; indignée de cette tentative impie, elle lui fit l’honneur de lui donner une espèce de surnaturalité infernale.
Sous ce dernier exemple, l’enthousiasme et l’art se perdaient à la fois ; et c’était ailleurs, dans la prose éloquente, dans la prose pittoresque et passionnée, qu’on les retrouvait encore, pour l’honneur du siècle. […] Voilà les honneurs rendus à ce noble et gracieux génie, qui, dans la foi romaine, aurait mérité d’être un saint, et qui a laissé, chez les dominateurs de l’Inde, la renommée d’un sage et d’un poëte.
pour ceux-ci, à l’instant on leur accorde tout et plus encore s’il se peut ; c’est un point d’honneur et une émulation de les célébrer, c’est une idolâtrie.
Walewski est dans le cas de nous tous, journalistes et littérateurs par goût, par convenances (qu’il le sache bien, car en bonne compagnie les nécessités mêmes s’appellent des convenances), littérateurs à nos moments perdus (et nous en perdons beaucoup) ; il ne faut pas qu’il s’imagine que nous soyons plus contraints au métier que lui ; nous sommes tous des amateurs, et il est étrangement venu à nous dire : « La presse qui semblait devoir, au moins par générosité, accueillir avec indulgence un homme du monde et lui faire les honneurs de la république des lettres, la presse, c’est-à-dire une partie de la presse, s’est montrée peu courtoise. » La presse ne devait et ne doit rien à M.
J’ai regretté l’autre jour, je l’avoue, de ne pas être un peu de l’opposition, afin d’être plus en droit de dire ce que je pensais après avoir lu l’excellent et spirituel discours que M. le comte de Persigny a prononcé à Montbrison ; mais enfin de ce qu’on a l’honneur d’être, par goût et par choix, le serviteur et l’ami des gens, ce n’est pas une raison pour éviter de dire d’eux le bien que l’on pense.
Cependant, si l’on se réduisait à de si sèches notations, on aurait vite fait de dire et d’écrire, et l’on croit de son honneur d’empêcher les autres de parler pendant un temps notable, de noircir ses quatre pages de papier.
Il a congédié le serviteur impérieux, nettement et, sans le vouloir, plaisamment, en l’accablant de respects et d’honneurs… Et comme l’autre n’a pas su cacher son dépit ni son étonnement furibond, nous devons à Guillaume II une des meilleures scènes tragi-comiques de toute l’histoire moderne.
Vous êtes des hommes d’honneur ; regardez cet acte, qu’on traite avec tant de légèreté, comme un acte abominable.
Aussi quelle réception l’attendait dans la capitale, au retour de ces campagnes, où il s’était toujours passé quelque chose à son honneur !
Palissot, finit par ces mots : « Soyez persuadé de ma reconnoissance, de mon estime, & du très-sincere attachement avec lequel j’ai l’honneur d’être, &c.
Si Sparte avait combattu, elle aurait livré aux corbeaux les Ilotes tués dans ses rangs ; la noble Athènes, chez qui le servage n’était qu’une fraternité inférieure, accorda aux esclaves morts pour sa liberté, un tombeau d’honneur.
Les honneurs sont vendus : on ne monte à leur faîte, Qu’autant qu’on est acteur, ou qu’on se dit poëte.
Ce grand poëte, celui de tous qui fait le plus d’honneur à sa nation par l’élégance, par la correction & l’harmonie qu’on remarque dans ses poësies, se sentit alors moins maître que jamais de sa fureur.
Tarteron faisoit les honneurs.
Tout bien considéré, la vie étant l’objet le plus précieux, le sacrifice le plus difficile, je l’ai prise pour la mesure la plus forte de l’intérêt de l’homme ; et je me suis dit : Si le fantôme exagéré de l’ignominie, si la valeur outrée de la considération publique ne donnent pas le courage de l’organisation, ils le remplacent par le courage du devoir, de l’honneur, de la raison.
Du moins n’en ai-je pas trouvé un plus grand nombre dans les catalogues de ces sortes d’ouvrages, que des italiens illustres dans la république des lettres ont donnez depuis douze ans à l’occasion des disputes qu’ils ont soûtenuës pour l’honneur de leur nation.
C’est celui de tous les romains qui feroit le plus d’honneur à l’humanité, s’il avoit été juste.
Gauchie dans ses voies, mise hors des règles, qui sont la force, et hors des idées morales, qui sont l’honneur, la littérature de l’individualisme et de l’indépendance a tué l’esprit, qui, comme la mousse des vins pétillants, est toujours le résultat d’une compression.
Il ne fut question ni d’enfants, ni de pères, ni de majeurs, ni de mineurs, ni de hiérarchie, ni de famille, mais de boules ; et l’honneur, la vérité, la conscience, ce fut le scrutin.
Tel est le sujet de la comédie politique, diplomatique et un peu physiologique, qui aurait pu être un excellent conte drolatique sous la plume rabelaisienne de Balzac, mais qui n’est point un conte, et dont le très peu drolatique Baschet nous fait le détail, — Armand Baschet, un Capefigue correct, cravaté, tiré à quatre épingles, curieux peut-être ici comme le garçon d’honneur d’une noce, mais solennel comme un notaire et impassible comme un chambellan : Se gardant bien de rire en ce grave sujet !
Il a tout ce qui fait de l’existence un honneur, la seule félicité sur laquelle les âmes fières puissent compter ici-bas, quand Dieu leur est bon… Riche d’ailleurs, instruit, éloquent, beau, chevaleresque, artiste même (artiste !
Je tiens à honneur pour Cladel de lui signaler son origine, et je veux qu’aristocrate en art ce républicain en politique soit fier comme un paon d’avoir de tels aïeux !
La Renaissance a été le réveil de l’individu d’Occident, sa sortie de l’ordre médiéval par son adhésion à l’antiquité remise en honneur.
C’est un honneur qui, sous le nom du mort, est rendu aux vivants.
On racontait encore que, dans la vallée entre le Cithéron et l’Hélicon, le dieu Pan s’était montré chantant lui-même un hymne de Pindare ; et on trouvait une réponse du poëte à cet insigne honneur, dans un hymne dont il ne reste que ce vers : « Ô Pan, protecteur de l’Arcadie et gardien des asiles sacrés. » De là même, d’anciens vers rappelant plusieurs souvenirs merveilleux de la jeunesse du poëte : « Autant le clairon retentit plus haut que des flûtes d’ossements légers, autant, Pindare, ta lèvre domine par l’accent toutes les autres.
Saint-Mégrin n’a le droit de quitter sa maîtresse à l’heure du danger que pour aller au rendez-vous d’honneur où il est attendu. […] DDon Jorge, c’est l’honneur absolu ; Jean Baudry c’est la charité absolue ; Louis Berteau, c’est la probité absolue. […] Et il a écrit les Funérailles de l’honneur. […] Elle fait jurer à la jeune fille de veiller sur son père, de proteger son petit frère Lucien et de défendre l’honneur de la maison. […] Le malheureux comprend, — et se tue, — non sans quelques phrases sur l’honneur et sur son passé de vieux marin.
Oui, la formule est bien celle-ci : l’animal paraît beau à l’homme quand il est assez rapproché et assez éloigné du type humain pour en rappeler certaines qualités très en honneur, mais sans en réveiller l’image. […] Il ne s’écoutait même pas lui-même, ce qui est à son honneur. […] La scène, vive, pittoresque, bien composée, en bonne lumière et en plein relief, tout à fait dans la manière de Saint-Simon, est excellente et fait grand honneur à l’auteur. […] Ce qu’il y a de certain, c’est que le type est très curieux, qu’on ensuit l’évolution et qu’on en cherche, le secret tout le long du roman avec beaucoup de curiosité et d’intérêt, et que cette création, très originale, fait le plus grand honneur à M. […] … N’avez-vous jamais manqué à l’honneur que vous devez à vos pères et à vos mères ?
— Sur ton honneur ? — Sur mon honneur. […] Il en avait appelé à son honneur d’être raisonnable et pensant ! […] — Un homme d’honneur, Monsieur, un homme d’honneur… a murmuré l’évêque avec un peu d’humeur et d’hésitation, mon Dieu ! […] Le lien conjugal n’est pas moins en honneur chez nous que chez vous.
« Allons donc, Votre Honneur ! […] C’est pour lui une question d’honneur : « Hélas ! […] Elles l’appelaient leur honneur et, mieux encore, leur gloire. […] C’est (comme on l’a souvent remarqué) la lutte entre l’honneur et l’argent qui remplit son théâtre. Et il lui est arrivé maintes fois de raffiner sur l’honneur.
» répétait Renan. — Voilà où fut la crise, qui du reste est tout à l’honneur de son caractère. […] Folleuil eut les honneurs de la reproduction réelle, comme les héros de Balzac. […] J’avertis d’un mot mes lecteurs étrangers que rien du reste ne fait plus d’honneur à M. […] C’est l’honneur, le patriotisme et l’amour qui sont la matière de l’art aristocratique ! Et c’est à l’honneur, au patriotisme et à l’amour que le peuple ne comprend rien, et c’est l’honneur, le patriotisme et l’amour qui excitent son mépris ou son horreur !
Ainsi, vous, je vous ai vue naître ; je vous ai fait jouer toute petite ; nous sommes de vieux et intimes amis, et vous m’avez souvent fait l’honneur de me prendre pour confident. […] Ernest Renan m’a fait le grand honneur de m’écrire la lettre suivante. […] On recueillait ses mots ; les « philosophes » chantaient ses louanges, et l’académicien Thomas écrivit en son honneur un poème épique, la Pétréide. […] La préoccupation du certificat d’études les lui fait délaisser complètement, pour ne s’intéresser qu’aux trois ou quatre élèves capables de lui faire honneur. […] pendant que vous y êtes, ne pourriez-vous faire remplacer par de vraies femmes les vieilles dames d’honneur de la reine Amélie qui gardent le beau jardin du Luxembourg ?
Toute cette fête littéraire s’est encore donnée en l’honneur d’un poète lyrique. […] L’Académie des sciences, la Sorbonne, le Collège de France, le Muséum tinrent à honneur de le posséder. […] Le public demeure glacé, quand on ne satisfait pas son besoin d’un idéal de loyauté et d’honneur. […] Balzac fut un véritable industriel, qui fabriqua des livres pour faire honneur à sa signature. […] Ce sont là des réclamations bien dangereuses, l’honneur de notre littérature est d’être indépendante.
Après cela, s’il doute encore et se désole, c’est à l’honneur de sa délicatesse. […] — Madame, lui dis-je, j’ai l’honneur de connaître un brasseur suisse lequel partage votre sentiment. […] Nous fîmes honneur au lapin de garenne et à un grand nombre d’autres plats accommodés avec art par la grand’mère. […] Il me fit l’honneur de lire un de mes poèmes intitulé Proserpine cueillant des violettes. […] — Tu es un habile traître, mais je saurai garder mon honneur, dit la Dame.
Quarante mille vers, ce n’est point trop pour contenter leur bavardage : esprit facile, abondant, curieux, conteur, tel est le génie de la race ; les Gaulois, leurs pères, arrêtaient les voyageurs sur les routes pour leur faire conter des nouvelles, et se piquaient comme eux « de bien se battre et de facilement parler. » Avec les poëmes de chevalerie, ils ont la chevalerie ; d’abord, il est vrai, parce qu’ils sont robustes, et qu’un homme fort aime à se prouver sa force en assommant ses voisins ; mais aussi par désir de renommée et par point d’honneur. Par ce seul mot, l’honneur, tout l’esprit de la guerre est changé. […] Taillefer le jongleur, qui demanda l’honneur de frapper le premier coup, allait chantant, en vrai volontaire français, et faisant des tours d’adresse87. […] Nos rois, ont livré avec eux huit batailles, et se tenaient dans leurs rangs qui formaient l’infanterie de nos armées, tandis que les rois de France se tenaient au milieu de leur cavalerie ; le prince montrait ainsi des deux parts où était la principale force. » De pareils hommes, dit Fortescue, peuvent faire un vrai jury, et aussi voter, résister, s’associer, accomplir toutes les actions par lesquelles subsiste un gouvernement libre ; car ils sont nombreux dans chaque canton ; ils ne sont point « abrutis », comme les paysans craintifs de France ; ils ont leur honneur et celui de leur famille à conserver », ils sont bien approvisionnés d’armes, ils se souviennent qu’ils ont gagné des batailles en France160. […] Selon Ailred (Temps de Henri II), « un roi, beaucoup d’évêques et d’abbés, beaucoup de grands comtes et de nobles chevaliers, descendus à la fois du sang anglais et du sang normand, étaient un soutien pour l’un et un honneur pour l’autre. » — « À présent, dit un autre auteur du même temps, comme les Anglais et les Normands habitent ensemble et se sont mariés constamment les uns avec les autres, les deux nations sont si complétement mêlées l’une à l’autre, que, du moins pour ce qui regarde les hommes libres, on peut à peine distinguer qui est de race normande et qui est de race anglaise… Les vilains attachés au sol, dit-il encore, sont seuls de pur sang saxon. » 136.
Nous nous disposions à écrire ici quelques lignes de chaleureuse sympathie pour le Maître-Poète Catulle Mendès, lorsque — mieux avisé — le ministre de l’instruction publique nous devança en piquant à la boutonnière de l’écrivain le rouge coquelicot d’honneur. […] la réponse de l’éminent académicien qui tenta l’enthousiasme dans la Fille de Roland : Mon cher confrère, Vous me faites l’honneur de me demander ce que je pense des vers libres, à propos du futur poème de Mistral, le Rhône. […] ——— Dans le prochain article, je répondrai brièvement à quelques-uns de ceux qui m’ont fait l’honneur de m’écrire au sujet de cette étude. […] Monsieur et cher confrère, … Puisque vous me faites l’honneur de me consulter, je vous parlerai, si vous voulez, de l’École Romane plus spécialement ; et ce sera une sorte d’application des principes énoncés par M. […] Si tu dois être un jour marqué du divin signe, Rien ne t’approchera de cet honneur insigne Que de le mériter, que de t’en rendre digne ; Tu ne peux rien de plus, tu ne peux rien de mieux Que, des fleurs de ton âme, avec un soin pieux, Orner la place auguste où descendront les dieux.
Et c’est faire, en vérité, trop d’honneur à Du Bartas, comme aussi bien à Desportes ! […] C’est faire trop d’honneur à ce génie chagrin et singulier, qui peut-être n’a manqué de rien tant que de bon sens, à moins encore que ce ne soit de l’expérience de la vie, et du sentiment de la réalité. […] Je n’ai pas souvenance que nulle part il lui ait fait honneur des bienfaits qui sont pourtant les siens. […] Dans l’histoire de la littérature, là est le mérite et là l’honneur de Fontenelle. […] On pourrait presque lui faire honneur là-dessus, d’avoir « espéré », sinon prévu, la vapeur et l’électricité.
Çà et là on trouve de l’honneur et de l’honnêteté, du courage et de la lâcheté, de la fraude aussi. […] Et le premier venu qui, par hasard, aurait attrapé un symbole boiteux dans ses filets voudrait s’appliquer ce nom d’honneur ! […] Nous assistons déjà au commencement d’une nouvelle période, qui tiendra les traditions en honneur. […] Et tout cela fut dit sur un ton de bonhomie ingénue, qu’on pourrait tout aussi bien appeler discrétion. — là-bas, dans le cabinet de travail élégant où Maurice Barrès nous faisait l’honneur de nous recevoir. […] Les gens du monde ne croient jamais à la sincérité complète de l’artiste, parce qu’ils la voient souvent accompagnée d’un désir morbide des honneurs qu’il se croit dus.
On voit dans les rues des disciplinants qui se flagellent en l’honneur de leur dame, comme don Quichotte dans la montagne. […] C’est un honneur pour la philosophie contemporaine que de n’avoir point cette crainte. […] Encore inconnu et toujours très pauvre, il fut chargé par le duc de Luynes de décorer l’escalier d’honneur du château de Dampierre. […] le plus illustre peintre de la France, au faite de la gloire et des honneurs, un fils posthume de Raphaël, le chef de l’école idéaliste ! […] Je dois à l’Etat mes sueurs, ma peine, mon sang, ma vie, pourvu qu’on ne me vexe pas dans mon honneur.
Il pleure son honneur perdu avec de plus terribles larmes que celles de don Diègue. […] C’est son honneur d’avoir écrit des drames qui intéressent violemment la conscience. […] Nous nous devons à l’honneur de notre maison. — Notre maison ? […] Sauvons l’honneur de mon nom qui est le vôtre. » Au dernier acte, nous sommes en Irlande. […] Après une affaire qui fait tant d’honneur à la famille, les maris ne te manqueront pas, va !
Les contemporains en ont goûté l’esprit ou l’humour grave, le ton et le tour épigrammatiques, le chapitre sur le Despotisme ou le chapitre sur l’Esclavage ; les allusions, les citations, les singularités, la façon discrète et licencieuse à la fois dont il y est parlé des usages bizarres ou indécents du Bénin, de Calicut et de Bornéo ; les anecdotes ; la nouveauté des informations ; l’éloge de l’honneur et celui de la vertu. […] Sans rien vouloir ôter à Turgot de son mérite, ni des honneurs qu’on lui rend, il est permis de faire observer qu’il n’y a pas un mot dans ce passage, ni d’ailleurs une ligne dans tout son Discours, qui ne rappelle quelque endroit de l’Esprit des lois ou de l’Essai sur les mœurs. […] C’est à Chateaubriand qu’appartient cet honneur ; c’est avec lui que commence une époque vraiment nouvelle ; et pour une fois dans l’histoire, par le plus grand des hasards, il se trouve que l’ouverture en coïncide avec celle d’un siècle nouveau. […] Bertrand : D’Alembert]. — Quelles raisons le libraire Lebreton a-t-il eues de lui donner la direction de l’Encyclopédie ; — et, à ce propos, de la situation d’un académicien sous l’ancien régime. — Ce qui n’est aujourd’hui qu’un titre d’honneur, était presque une fonction dans l’état ; — mais surtout une protection ; — et en entrant dans une académie, on entrait dans la classe des « privilégiés ». — Autres avantages que trouvait le libraire dans la personne de D’Alembert ; — agrément de son humeur ; — ses fréquentations mondaines ; — ses liaisons avec Mme du Deffand ; — et qu’elles doivent dater de 1746 ou 1747 [Cf. […] Gilbert] ; — sa collaboration avec Lefranc de Pompignan : Voyage du Languedoc, 1740-1746 ; — son mariage, 1743 ; — son écrit sur l’Utilité des états provinciaux, 1750. — Il publie son Ami des hommes, 1756, qui devient l’origine de sa liaison avec Quesnay. — Sa Théorie de l’impôt, 1760, — lui vaut l’honneur d’être mis à Vincennes ; — et exilé dans sa terre du Bignon. — Son retour à Paris, — et sa première Lettre à Rousseau, 1766 ; — sa liaison avec Turgot ; — et le triomphe des économistes.
Puis venaient des intelligences appuyées sur les principes religieux et monarchiques, et sur un sentiment élevé du devoir et de l’honneur, comme M. de Chateaubriand qui, à l’époque du meurtre juridique du duc d’Enghien, avait donné sa démission de chargé d’affaires dans le Valais, poste auquel le consul Bonaparte avait appelé l’auteur du Génie du christianisme, qui venait de quitter le cardinal Fesch, ambassadeur à Rome. Cette démission audacieusement donnée qui, pour arriver jusqu’à Bonaparte, traversa le silence universel, ne fit pas seulement honneur à M. de Chateaubriand ; elle valut à la littérature française un ouvrage qui continua et compléta le Génie du christianisme : les Martyrs, épopée historique, dont la pensée avait été conçue sur les ruines du Colisée, arrosé du sang chrétien, et qui était destinée à raconter les victoires de la religion chrétienne sur le paganisme, des victimes sur les bourreaux, d’Eudore sur Cymodocée, furent le fruit du long pèlerinage du poëte démissionnaire. […] J’ai trop d’honneur pour être acheté, et je n’ai pas assez d’imagination ou de métaphysique en tête, pour être innocemment séduit à force de gloire et de batailles gagnées19. » M. […] C’était en même temps un honneur et une grande épreuve que cette ambassade. […] Le général Foy, que sa chaleur d’âme intéressait à tout, qui vivait dans la palpitation de cœur continue de la tribune, du travail et des entretiens animés, serrait les mains du jeune poëte, le louait d’enthousiasme sur ses sentiments, ses expressions, son éloquence, et l’assurait qu’il serait un jour l’honneur de la tribune, s’il venait y défendre les vrais principes de la monarchie constitutionnelle.
Moi-même, en mes années de noviciat, j’ai eu l’honneur de saluer, d’accueillir à leur naissance ces volumes de l’Histoire de la Révolution, je leur ai consacré dans le Globe quatre articles que j’aimerais encore à signer aujourd’hui27. […] N’oublions pas toutefois que, dans les simples et admirables pages où il raconte, après le 9 thermidor, la condamnation et la mort stoïque de Romme, Goujon, il s’écrie avec âme : « On profita de cette occasion pour ordonner une fête commémorative en l’honneur des girondins. […] Thiers (septembre 1845), nous a fait l’honneur de nous mêler pour une très-honorable part. […] Thiers écrivait ces phrases, il n’avait jamais eu l’honneur de voir M. le duc d’Orléans ; il avait suivi de bonne heure en cela le conseil que lui avait donné Manuel, et aimait mieux aller ainsi de l’avant, sans se lier.
En ce qui touche les artistes, je n’oserais affirmer qu’ils sont arrivés d’emblée à s’assimiler le principe de la déclamation wagnérienne ; mais, en tout cas, ils y ont tâché avec honneur. […] C’est un honneur bien grand pour eux d’avoir, les premiers, donné l’essor à une traduction française des Maîtres Chanteurs, et cet honneur n’est pas moindre pour les interprètes qui, graduellement, en ont pénétré l’expression géniale. […] Hans Richterax donnera neuf concerts dans lesquels la musique du Maître tiendra la place d’honneur.
En cette cuisine diplomatique, Oliphant se trouvait bien des petits services que lui rendait Blowitz, et le traité signé, quand Thiers pour remercier son remplaçant, lui offrait de le nommer grand-croix de la Légion d’honneur, celui-ci repoussait cet honneur, et lui demandait la nomination au consulat de Venise, du correspondant français du Times avant la guerre, qui, je crois, était Yriarte, — et Blowitz prenait sa place. […] Ce soir, il était question d’une chasse au canard dans le Midi, en l’honneur du duc de Chartres. […] Renan déclare n’avoir pas plus lu que les autres, mais j’affirme sur l’honneur, — et les gens qui me connaissent, pourraient attester qu’ils ne m’ont jamais entendu mentir, — j’affirme que les conversations données par moi dans les quatre volumes, sont, pour ainsi dire, des sténographies, reproduisant non seulement les idées des causeurs, mais le plus souvent leurs expressions, et j’ai la foi, que tout lecteur désintéressé et clairvoyant, en me lisant, reconnaîtra que mon désir, mon ambition a été de faire vrais, les hommes que je portraiturais, et que pour rien au monde, je n’aurais voulu leur prêter des paroles qu’ils n’auraient pas dites.
À partir de là, il y eut d’aussi beaux faits d’armes, mais en vue de l’honneur et du los, en vue de la gloire humaine, et non plus dans la seule idée de Dieu. […] Le dimanche suivant (26 juin), tous, ou presque tous, sont d’avis qu’il n’y a pas à hésiter, et que le roi ne peut demeurer plus longtemps sans manquer à son honneur et à celui de son royaume.
Madame, dit Saint-Simon, était une princesse de l’ancien temps, attachée à l’honneur, à la vertu, au rang, à la grandeur, inexorable sur les bienséances. […] Elle est l’honnêteté même, la vertu, la fidélité, l’honneur, mais aussi par moments la crudité, la grossièreté personnifiée.
Les visites de nuit que tu faisais dans ma chambre pour savoir si j’étais sain et sauf et chaudement couché ; tes largesses du matin avant le départ pour l’école, le biscuit ou la prune confite ; l’eau odorante que ta main prodiguait à mes joues jusqu’à ce qu’elles fussent brillantes de fraîcheur et luisantes, tout cela, et ce qui fait plus chérir que tout encore, ce courant continu d’amour que rien en toi n’interrompait, que ne troublèrent jamais ces débordements et ces sécheresses que crée une humeur inégale ; tous ces souvenirs, toujours lisibles dans les pages de ma mémoire et qui le seront jusqu’à mon dernier âge, ajoutent le plaisir au devoir, me font une joie de te rendre de tels honneurs que le peuvent mes vers ; un bien fragile témoignage peut-être, mais sincère, et qui ne sera point méprisé au ciel, quand il passerait inaperçu ici-bas… Si le Temps pouvait, retournant son vol, ramener les heures où jouant avec les fleurs brodées sur ta robe, — violette, œillet et jasmin, — je les dessinais sur le papier avec des piqûres d’épingle (et toi, pendant ce temps-là, tu étais encore plus heureuse que moi, tu me parlais d’une voix douce et tu me passais la main dans les cheveux, et tu me souriais) ; si ces jours rares et fortunés pouvaient renaître, s’il suffisait d’un souhait pour les ramener, en souhaiterais-je le retour ? […] Alors je pensai qu’il était grand temps de changer cette occupation pour une autre, de peur, dans mes productions suivantes, de compromettre l’honneur que je m’étais si heureusement acquis.
Il prétend, à travers tout, être resté un bon Français ; il a toujours l’air de ne prendre les armes que malgré lui, à son corps défendant, et parce qu’il ne peut en honneur s’en empêcher sans manquer à son devoir et au bien des Églises. […] L’honneur de Richelieu est de l’avoir senti avec une énergie ardente et un indomptable génie d’exécution : le malheur de Rohan, celui de sa position, est de n’avoir pu le sentir, d’avoir été l’allié naturel et comme nécessaire de l’étranger, de quiconque était alors l’ennemi de la patrie, d’avoir continué de penser là-dessus comme un seigneur féodal en retard, devenu républicain par rencontre, et qui, en vue d’une conviction religieuse particulière, usait de tous les moyens de défense, sans se douter de ce qu’il allait choquer au sein de cet autre sentiment moral et religieux aussi, de ce sentiment patriotique, tout à l’heure universel.
Mais le journal que l’abbé Le Dieu s’est avisé de tenir durant des années, et qu’il a commencé quatre ans environ avant la mort de Bossuet pour le poursuivre presque jusqu’à l’époque de sa propre mort (1699-1713), est d’un caractère tout différent, et j’ai peine à ne pas regretter qu’il ait été publié in extenso : car il ne fait honneur à personne. […] M. l’archevêque prit la peine de me servir, de sa main, de tout ce qu’il y avait de plus délicat sur sa table ; je le remerciais chaque fois en grand respect, le chapeau à la main, et chaque fois aussi il ne manqua jamais de m’ôter son chapeau, et il me fit l’honneur de boire à ma santé, tout cela fort sérieusement, mais d’une manière aisée et très polie.
Lainé et son égal à l’entrée de la carrière, signalé comme lui à l’attention publique et aux honneurs du nouveau régime par le même acte de résistance au régime précédent, il sent bien vite quelle destinée différente ont faite à son ami ses talents d’orateur, et quelle disproportion de classement il en résulte entre eux dans l’opinion ; il en souffre, il s’abandonne tout bas au découragement et prend une part de moins en moins active aux discussions de la Chambre : J’en suis puni (écrivait-il à la fin de l’année 1814) par la perte de cette considération personnelle dont je jouissais il y a un an. […] Les incapacités que nous lui avons trop vues, et qu’il nous révèle, supprimaient pour lui les années que la plupart des hommes emploient ardemment et consacrent à la poursuite des honneurs et aux objets de l’ambition.
» D’autre part, il est piquant et presque touchant de voir comme cette offre de protection et d’agrandissement effraya d’abord ces honnêtes gens, amateurs sincères de la vie privée et d’un loisir studieux : ils étaient bien tentés de refuser et de décliner un si grand honneur. […] … non pas les amis du Régent, à qui cela était bien égal et qui en pensaient tout autant, mais les partisans de la vieille Cour, les hommes des regrets, les Villeroy, les Fleury, les Polignac, qui en font leur affaire, et qui piquent d’honneur l’Académie où ils se sentent maîtres (ils ne l’étaient plus que là), l’Académie de tout temps vouée à diviniser le grand roi et qui mettait chaque année au concours une de ses vertus.
L’auteur de la Vie a esquissé à grands traits et d’un crayon vigoureux le portrait de ce célèbre montagnard, qui lui servit de tuteur, et envers qui il avait à payer une dette de reconnaissance ; il y a joint toute une plaidoirie pour sa défense et au plus grand honneur de sa mémoire. […] Ce premier brillant épisode de nos guerres de la Révolution, cette défense de Mayence où le nom de Kléber commence à s’illustrer, et où l’honneur de sa promotion est dû à Merlin, est marqué par des circonstances chevaleresques singulières.
« D’après l’opinion que j’en ai, Monsieur, je l’ai jugé digne d’être connu de vous, et en lui procurant cet honneur, je crois lui donner la preuve la plus marquée du cas que je fais de lui. » Hume était à Edimbourg lorsqu’il reçut cette lettre ; il crut comprendre que Rousseau était déjà arrivé à Londres, et il s’empressa d’y écrire à quelques amis pour le recommander. […] « En vérité, le monde n’est pas si corrompu que ces messieurs le prétendent ; la bonté n’est pas rare ; chaque nation offre à celui qui les cherche une infinité d’hommes estimables, portés par leurs principes ou par leur naturel à aimer, à servir ceux qui leur ressemblent ; partout le mérite et l’honneur trouvent de l’appui, des secours, des amis.
J’aurais voulu voir le biographe de Mme d’Albany faire dans un sens ce que j’ai fait dans un autre, quand j’avais l’honneur d’être le biographe de Mme de Staël. […] elle s’en garda bien, elle resta digne, fidèle au nom dont elle soutenait l’honneur par ses talents et par sa haute raison : elle eût près d’elle, dans les dernières années de sa maturité et jusque dans son extrême vieillesse, un ami constant, fidèle et sur, un autre Fabre, Fauriel.
Sismondi est né à Genève, il est Italien de race et aussi un peu de tempérament, il ne vient à Paris que tard et en passant ; et pourtant, à travers bien des interpositions et des obstacles, il nous aime : non-seulement il écrit ses ouvrages en français, mais toute la seconde moitié de sa vie sera consacrée à écrire l’Histoire des Français dans la plus copieuse compilation qui ait été faite ; mais dans son premier ouvrage de jeunesse, publié en 1801, et tout entier relatif à l’Italie, il ne se sépare pas de notre nation, de celle à laquelle il avait alors l’honneur d’appartenir ; il dit nous. […] Il s’agit des confidents de tragédie : « On fait encore, dit Schlegel, un grand mérite à Alfieri d’avoir su se passer de confidents, et c’est en cela surtout qu’on trouve qu’il a perfectionné le système français ; peut-être ne pouvait-il pas mieux souffrir les chambellans et les dames d’honneur sur la scène que dans la réalité. » Il est difficile de ne pas voir là une allusion plus ou moins directe à la petite Cour de la comtesse d’Albany et de Charles-Édouard.
… » On sourit à la seule idée d’une telle comparaison entre Mesdames, filles de Louis XV, et celle dont Frédéric, le glorieux rival et ennemi, a parlé comme « d’une grande femme, faisant honneur à son sexe et au trône. » Nous reviendrons sur ces jugements de Marie-Thérèse, portés par l’adversaire qui passa sa vie à se mesurer contre elle, et qui lui a rendu le plus digne, le plus historique des hommages. […] Nous assistons depuis quelque temps, en France, à une véritable croisade des éditeurs et des biographes en l’honneur et pour l’entière glorification de Marie-Antoinette.
Voici pourtant quelques-uns de ces billets pris au hasard et qui me font trop d’honneur ainsi qu’à elle pour que je ne saisisse pas l’occasion qui s’offre de les montrer aux amis comme aux ennemis, si elle pouvait en avoir encore. […] J’ajouterai, à l’honneur des auteurs critiqués, qu’il n’en est aucun, ni La Mennais, ni Lamartine, ni Hugo, qui ne m’ait donné, même après ces articles restrictifs, des témoignages de pardon indulgent et de bienveillance.
L’orgueil, c’est la vertu, l’honneur et le génie ; C’est ce qui reste encor d’un peu beau dans la vie, La probité du pauvre et la grandeur des rois ; quand Frank avait dit cela, le chœur avait su divinement répondre : Frank, une ambition terrible te dévore. […] Il y a quelque chose qui nous parvient vite dans tout ce qui hâte l’oubli qu’on fera de nous, dans tout ce qui rappelle les honneurs et les palmes exclusives auxquelles on avait songé.
Son anomalie consiste à n’avoir ni cœur ni honneur. […] Pommeau, qui n’est qu’un bonhomme aux premiers actes, devient un homme au dernier, lorsqu’il découvre la plaie vive faite à son honneur, et qu’il s’indigne et qu’il se lamente avec une poignante éloquence.
s’écrie-t-il, si vous êtes telles que mon cœur le suppose, puissiez-vous, pour l’honneur de votre sexe et pour le bonheur de votre vie, ne trouver jamais de Saint-Preux ! […] Lorsque, six mois après le départ de Rousseau pour l’Angleterre, éclata la brouille avec Hume, et que tout Paris prit fait et cause pour ou contre, Mme de La Tour n’hésita point : elle était pour Jean-Jacques quand même ; c’est l’honneur et le droit des femmes d’agir à l’aveugle en pareil cas.
On vous a dupée ; la d’Ette est une coquine, je vous l’ai toujours dit. » Plus âgé de vingt ans au moins que Mme d’Épinay, Duclos, caustique, mordant, poussant la franchise jusqu’à la brutalité, et se servant de sa brutalité avec finesse, s’accommoderait très volontiers de cette jeune femme enjouée, spirituelle et vive ; il passerait volontiers chez elle toutes ses soirées, et croirait lui faire honneur de la dominer et de la former. […] Disons, à son honneur, qu’il s’y appliqua tout entier et qu’il y réussit.
Arrivé à la barre de la Convention, qu’il trouva tout en désordre, puis admis aux honneurs de la séance dont il profita peu, il raconte qu’un gros et joyeux conventionnel lui dit, en le voyant sortir : « Prenez le plus long pour retourner vers vos commettants, et, toutes les fois que vous passerez devant une section, entrez ; parlez de la mission que vous venez de remplir, et de l’accueil que vous avez reçu… Vantez surtout l’assurance que vous avez vue parmi nous. » — « Sans doute, lui répondis-je ; cela me formera si je veux un jour écrire l’histoire. » M. […] On regrette que le Premier consul auquel il avait eu le mérite de s’adresser avec tant de bon sens, et qui lui faisait l’honneur de l’écouter, devienne alors, sous sa plume presque injurieuse, Buonaparte au lieu de Bonaparte.
Necker, en présence de cette opinion dont il ne se défiait pas, songeait sans doute avant tout à faire le bien, à condition qu’il le ferait à son plus grand honneur personnel et à sa plus grande gloire. […] Il y a des exceptions cependant, mais fort rares, et c’est alors un grand honneur réservé ou aux princes du sang, ou aux femmes étrangères de la première distinction, ou aux généraux qui viennent de gagner une bataille, ou à un ministre en crédit, à la condition cependant pour celui-ci, qu’il soit assez considéré pour laisser en doute si ce n’est pas à son mérite seul qu’on rend hommage.
Au-dessous de la gloire dont l’éclat frappe le visage de la sainte, dans des nuages rougeâtres, l’artiste a placé deux groupes d’anges et de chérubins entre lesquels il y en a qui semblent se disputer l’honneur de porter la houlette de la bergère de Nanterre, petite idée gaie qui va mal avec la tristesse du sujet. […] Car elle paraît telle à son caractère, au luxe de son vêtement, à son cortège, aux marques d’honneurs de son mari ?
Engagement d’honneur. […] Le lion n’est pas toujours pour eux le roi des animaux et l’éléphant leur paraît plus souvent digne de ce titre d’honneur.
Elle n’écrit pas pour l’honneur que cela rapporte aux femmes ; — à ses yeux, peut-être comme aux nôtres, un assez triste honneur !
Il ne voudrait pas — dit-il, — n’avoir pas eu la petite vérole en Espagne (dont il avait failli mourir), « puisqu’elle lui avait rapporté l’honneur des marques d’amitié » de Dubois ! […] Au dehors, le bon ordre, la conservation des familles, la paix et l’honneur des mariages, la source des alliances, la solidité des établissements, tout crie en faveur de ces lois ; au dedans de nous-même, une voix puissante se fait entendre qui les canonise et nous les fait respecter comme l’explication des lois de Dieu même. » Quelle accablante autorité dans la pensée et dans le style !
Lèbre (un écrivain suisse, mort jeune) mérite d’être grondé… Il a fait l’article sur Mickiewicz (dans la Revue suisse, année 1843, p. 513) trop mystique ; lui qui s’est fait tant d’honneur par son article sur la Philosophie allemande (Revue des Deux Mondes, 1er janvier 1843), qu’il n’aille pas gâter cela.
Sa lettre à Villemain sur la liberté de l’enseignement commence en ces termes : « Vous n’aurez point de vacances cette année, monsieur le ministre, ni votre successeur l’année prochaine, s’il plaît à Dieu, car les catholiques ne veulent plus interrompre la guerre qu’ils livrent à l’enseignement de l’État… » Au nom d’un article de la Charte, au nom des serments d’août 1830, voici en fait ce que les catholiques, par l’organe de Veuillot, réclament : 1° Liberté pour tout citoyen d’ouvrir école ; 2° Liberté pour tout citoyen de fréquenter telle école que bon lui semblera, et d’y envoyer ses enfants ; 3° Formation d’un jury d’examen pour le baccalauréat, réunissant aux garanties nécessaires de science et de sévérité, les garanties non moins indispensables de moralité et d’impartialité, afin que devant ce jury, tout citoyen, sous le seul patronage de sa capacité et de son honneur, puisse demander le diplôme, quelle que soit l’école qu’il ait fréquentée, et quand même il n’en aurait fréquenté aucune.
Je lui répondais, le 2 septembre 1865 : « Je n’ai pas l’honneur de connaître personnellement M. de Reumont ; je n’ai certainement rien écrit et je ne me rappelle avoir rien dit qui puisse motiver cette conclusion.
Honneur à M. de Lamartine !
Les anciens auraient bien ri de notre honneur.
L’honneur leur appartient d’avoir ouvert la porte À quiconque osera d’une âme belle et forte Pour vivre dans le ciel en la terre mourir.
Les joueurs aiment à appeler une partie du nom de bataille, ils livrent combat au hasard ; un coup heureux est une victoire ; un coup malheureux est une défaite, et quand ils ont tenu longtemps, quand ils se sont obstinément, stupidement acharnés à se ruiner, ils se donnent le mérite d’une héroïque résistance et ne sont pas bien sûrs de n’avoir pas déployé la même espèce de courage que Wellington à Waterloo : s’ils nommaient les choses par les mots propres, peut-être auraient-ils moins de complaisance pour leur passion ; du moins elle ne se colorerait pas à leurs yeux d’une telle beauté ; ils céderaient peut-être autant, ils s’en feraient moins honneur.
le diable lui-même ne s’y reconnaîtrait pas), — nous ne saurions trop les fêter pendant que nous jouissons d’eux, ni leur tresser trop de couronnes, ni trop multiplier ce que nous prenons pour leurs figures, ni trop les décorer, ni trop les gorger de louanges et d’honneurs, — dussions-nous pour cela faire violence à leur inexorable modestie.
Sa bonne humeur courageuse a repris le dessus, et c’est presque avec entrain qu’il fait les honneurs de la « salle » à ses nombreux visiteurs.
« Je ne vois, dit l’auteur de la pièce, rien de si ridicule que cette délicatesse d’honneur qui prend tout en mauvaise part, donne un sens criminel aux plus innocentes paroles, et s’offense de l’ombre des choses.
C’est là qu’il peut dire, avec bien plus de raison, ce que disoit le Fou du Roi Jacques, en s’asséyant sur le Trône de son Maître : Je regne ; c’est là qu’il prononce en Juge souverain sur nos trois Spectacles, qu’il donne des loix aux Poëtes & des leçons aux Comédiens ; c’est là, en un mot, qu’il dispense à son gré les honneurs ou les disgraces littéraires.
Il joignit l’érudition au bel-esprit, & fit honneur à sa patrie.
Après l’avoir comblé de biens & d’honneurs, après l’avoir magnifiquement vengé des rigueurs de la fortune, qui le réduisoit à l’indigence, Auguste voulut qu’il se mariât, pour conserver des rejettons d’un grand homme.
Ménage fit courir ces vers : La pauvre langue Latiale Alloit être troussée en mâle, Si le bel avocat Bélot, Du barreau le plus grand falot, N’en eût pris en main la défense, Et protégé son innocence ; En quoi, certes, & sa bonté, Et son zèle, & sa charité, Se firent d’autant plus paroître, Qu’il n’a l’honneur de la connoître.
Il seroit aisé de la lui rendre, quelques rares que soient les talens supérieurs, si les avocats redoubloient de délicatesse sur l’honneur, sur les bienséances, sur l’attention à ne tourner en ridicule & à ne diffamer personne ; s’ils ne s’injurioient point, comme il est de règle, à haute voix, pendant que les juges sont aux opinions ; s’ils ne se chargeoient pas indifféremment de toutes sortes de procès*.
Si ton honneur te fut plus cher que ta vie, dis-moi, les lâches qui ont flétri ta mémoire n’ont-ils pas été plus cruels que celui qui te fit couper les veines ?
Ce morceau lui fera honneur, et comme peintre savant dans son art, et comme homme d’esprit et de goût.
Je sçais bien que l’honneur et l’émulation font faire souvent à des hommes nez timides, les démarches et les démonstrations que font ceux qui sont nez braves.
Le public justifia bien la prédiction de l’auteur de l’art poëtique, et depuis long-temps les françois citent le Misantrope comme l’honneur de leur scéne comique.
Alaux n’a pas même l’honneur d’être une monstruosité.
L’héroïque Veuillot, par exemple, qui n’a jamais tremblé devant rien, excepté devant les talents qui auraient tenu à honneur de combattre à côté de lui pour la cause de l’Église, Veuillot prit peur, un jour, du talent de Léon Bloy, et, après quatre ou cinq articles acceptés à l’Univers, il le congédia formellement.
Cependant les héros durent recevoir de plus grands honneurs après leur mort, car on respecte toujours plus ce qu’on ne voit pas.
Pour nous, à qui une rencontre inévitable l’a offerte, pour ainsi dire, au milieu et au cœur d’un sujet que nous traitions, il nous a été donné de la suivre, et nous avons eu comme l’honneur de la fréquenter en des heures de retraite et à travers ses dispositions les plus cachées. […] Le monde diplomatique et les honneurs dont elle fut l’objet la laissèrent nonchalante et assez rêveuse ; elle en pensait volontiers ce qu’elle dit un jour en bâillant de la Pucelle de Chapelain, qu’on lui voulait faire admirer : Oui, c’est bien beau, mais c’est bien ennuyeux. […] Elle était proprement de ces esprits fins que Pascal oppose aux esprits géométriques, de ces « esprits fins qui ne sont que fins, qui, étant accoutumés à juger les choses d’une seule et prompte vue, se rebutent vite d’un détail de définition en apparence stérile, et ne peuvent avoir la patience de descendre jusqu’aux premiers principes des choses spéculatives et d’imagination, qu’ils n’ont jamais vues dans le monde et dans l’usage. » Mais, géométrie à part, l’usage même, le monde et son coup d’œil, sa finesse et ses élégances, le sang de princesse dans toutes les veines, une âme féminine dans tous ses replis, cette vocation, ce point d’honneur de plaire qui est déjà une victoire, de belles passions, de grands malheurs, une auréole de sainte en mourant, l’entrelacement suprême autour d’elle de tous ces noms accomplis, de Condé, de La Rochefoucauld et de Port-Royal, cela suffit à composer à Mme de Longueville une distinction durable, et lui assure dans la mémoire française une part bien flatteuse, que nul renom d’héroïne ne surpasse, que nulle gloire, même de femme supérieure, n’effacera.
Grimm, le spirituel chargé d’affaires littéraires de huit souverains du Nord, avait beau écrire à ses patrons que l’ouvrage n’était qu’un long recueil d’églogues, d’hymnes et de madrigaux en l’honneur de la Providence, la vogue en cela se retrouvait d’accord avec la morale éternelle. […] Si elles avaient paru dix ans plus tard, en 95 ou 96, les Études eussent trouvé la nouvelle science déjà constatée et régnante, l’analyse victorieuse de l’hypothèse ; en 84 elles purent obtenir, même par leur côté le plus faux, un succès de surprise et les honneurs d’une vive controverse. […] L’honneur de cette remarque, qui avait échappé à nos meilleurs critiques, revient à M.
Gustave III, en France, est intime avec Marmontel, et reçoit comme un honneur insigne une visite de Rousseau499. […] Il souhaiterait avoir l’honneur de vous administrer » ; on conserve les apparences. […] c’est le clergé. » Et l’archevêque de Narbonne expliquant la résistance du haut clergé en 1791523, l’attribue, non à la foi, mais au point d’honneur. « Nous nous sommes conduits alors en vrais gentilshommes ; car, de la plupart d’entre nous, on ne peut pas dire que ce fût par religion. » V.
Car ne nous faisons pas d’illusion sur l’éternelle reconnaissance et sur l’indissoluble alliance entre la France et la monarchie piémontaise de l’Italie une : les rois hommes d’honneur, les ministres qui se respectent, peuvent être reconnaissants par honneur, par pudeur, par intérêt momentané ; mais les rois meurent, les ministres passent, les cabinets restent avec l’esprit de leur situation géographique en Europe. […] XXIII Ainsi encore, qu’un jeune roi de Naples, à peine échappé à la tutelle ombrageuse de son père, élevé, dans la solitude royale de Caserte, à cultiver un jardin royal pour toute instruction politique, monte, encore enfant, sur le trône et s’y tienne à tâtons pendant un orage ; qu’ensuite il jette une constitution hasardée à ses peuples pour apaiser l’insurrection de Sicile, comme on jette un à un ses vêtements royaux derrière soi pour retarder la poursuite de la révolution pendant qu’elle les ramasse ; Qu’il décompose lui-même son armée par les conseils de ministres incapables ou perfides ; Que ses oncles même abandonnent ce malheureux neveu pour aller se joindre à ses ennemis ; Qu’il sorte de sa capitale pour en écarter les bombes et les obus des Piémontais ; qu’il reprenne courage dans l’honneur et dans le désespoir ; qu’il s’abrite avec ses derniers défenseurs, avec sa mère, ses frères, ses jeunes sœurs, dans une ville de guerre pour tomber au moins avec la majesté, le courage du soldat, sur le dernier morceau de rocher de sa patrie ; et que le Piémont, étranger à cette question entre les Napolitains et leur jeune roi, avec lequel le patriotisme et la liberté les réconciliaient, entre, sans querelles, sans déclaration de guerre, avec ses armées dans le royaume, et vienne, auxiliaire de l’expulsion, écraser de ses boulets les casemates de Gaëte devenues le dernier palais d’un dernier Bourbon : quel droit peut alléguer contre son parent innocent le roi de Piémont, pour s’emparer du trône démoli par ses canons ?
Paul Bourget qu’il faut attribuer l’honneur, pour le roman français à la fin du xixe siècle, d’avoir prêté à la vie de l’âme et à la mentalité des personnages mis en scène, une observation plus exacte, plus intuitive, et une attention plus sympathique ? […] Il a dès aujourd’hui une action sociale nettement définie dans le roman provincial qui, sous sa plume, conclut toujours à l’honneur de la tradition et des intérêts familiaux. […] Dans un cadre joliment tracé, divertissant par la causticité même de son exactitude, il a mis en présence le vieil esprit poétique et tendre jadis en honneur au pays de Schiller et l’esprit prosaïque, commercial, militariste à outrance qui s’est, peu à peu, substitué au premier.
La cour de l’infirmerie était carrée, vide, sauf les deux abreuvoirs, pareils aux auges de la cour d’honneur. […] Miserey se hasarda de nouveau hors de l’infirmerie, fit tout le tour de la carrière, passa devant le manège, derrière les écuries du deuxième, traversa la cour d’honneur en biais. […] C’est pourtant moins de la puissance de la mère que de celle de l’enfant qu’il s’agit dans Petite Reine, et je remarque, à l’honneur de M. […] Chemin faisant, je remarque un passage que comprendront toutes celles qui ont eu le bonheur et l’honneur d’être mère. […] La fortune lui arrive, les succès, les honneurs ; il n’a plus qu’à jouir de la vie.
Le lecteur reconnaît avec surprise dans les paroles prononcées par une fille d’honneur de la reine, plusieurs phrases qui ont acquis sur les théâtres du boulevard une célébrité proverbiale. […] Le terme fixé par Louise change la destinée d’Auguste ; et Latréaumont, avec deux ou trois tirades sur l’honneur et la loyauté, ressaisit son autorité sur son neveu. […] Non seulement cette explication me semble mesquine, mais l’entretien des filles d’honneur manque d’élégance et de finesse, et se prolonge au-delà de toute mesure. […] S’il eût exprimé sans élimination le modèle qu’il voulait copier, il n’aurait pas pris rang dans la famille des poètes ; mais du moins les poètes l’auraient compris sans lui accorder l’honneur d’une sympathie fraternelle. […] Si l’interlocuteur persévère, il n’obtient plus même l’honneur d’une réponse évasive.
Le spectre de Banquo, la statue du Commandeur, me font l’effet d’apparitions moins effrayantes que cet homme, gardien taciturne de l’honneur conjugal menacé, implacable incarnation de la loi sociale. […] Weill, parodiant un vers d’Horace, d’affirmer qu’on naît et qu’on ne devient pas homme de lettres, et il part de là pour entonner un dithyrambe en l’honneur de « ce forçat divin, presque toujours martyr de la société humaine ». […] Weill était un des plus dignes chefs, tenait à honneur de mal écrire. […] Ponsard, ce ponsardiste sans le savoir, avait composé sa comédie de l’Honneur et l’Argent, quand il allait, sans arrière-pensée cupide et sans autre salaire que la satisfaction de sa conscience, déposer sur l’autel du Seigneur, sa vertueuse offrande de chaque jour. […] Mais puis-je lui faire honneur, à lui seul, d’une tentative où on l’avait devancé de quelques heures, d’une initiative qu’il partage avec un autre ?
L’Empereur Tacite se faisoit honneur de descendre de cet homme célébre. […] Un travail qui ne fait pas moins d’honneur à la patrie que celui des Bénédictins est l’Histoire des Hommes illustres de la France, dont nous avons actuellement vingt-six volumes. […] Mais nous avions besoin d’une pareille entreprise, nous n’avions point de bonne histoire d’Allemagne ; vous sçavez combien la moins mauvaise, celle de Heiss est imparfaite : n’êtes-vous pas trop heureux qu’il se trouve un homme au monde qui donne sa vie à la retraite, à la lecture, &c. pour avoir l’honneur de vous conduire dans les détours de ce curieux labyrinthe, où vous ne seriez jamais entré sans lui, ou dont vous ne vous seriez jamais tiré. […] , on n’a point fait cet honneur à ses Annales. […] L’honneur qu’on veut me faire d’avoir part à son ouvrage, ne m’est point dû ; je n’ai servi qu’à lui applanir les difficultés de notre langue, dans un tems où je la parlois mieux qu’aujourd’hui, parce que les instructions des Académiciens mes confreres, étoient plus fraîches dans ma mémoire ; je n’ai été que son grammairien.”
Nous effleurons en passant ce côté tendre et délicat de la vie de Balzac, parce que nous n’avons rien à dire qui ne lui fasse honneur. […] Il admira : c’est là son titre, son caractère, son honneur, ce qui le détache de la foule et en fait un être tout à fait à part. […] Qui est étonné et ravi d’un tel honneur ? […] … Avoir mis son nom dans tous ces nobles livres, l’honneur du genre humain ! […] et lui-même ne s’enferme-t-il pas pour achever cette vaste toile, honneur futur de l’exposition prochaine ?
Ton idiosyncrasie te rend impropre à cet honneur. […] Mais enfin, cette noble angoisse, si passagère qu’elle ait été, c’est l’honneur de M. […] Déshonoré, il n’est pas tout à fait sans honneur. […] J’ajouterai à ton comté de Soula d’autres terres et d’autres châteaux, et je te marierai à la plus jolie de mes filles d’honneur, qui est riche et qui a du goût pour toi. […] Ce que tu veux, c’est mon duché, c’est toutes mes richesses et tous mes honneurs !
À mon point de vue de Français, j’y vois un honneur pour la France, comme de votre point de vue belge, vous devez trouver là un témoignage de l’excellente énergie de la nation et du sol belges. […] N’allait-il point prêter aux dames d’honneur de la « Belle Jardinière » les allures débraillées des gouges dans les kermesses ? […] À van Lerberghe revient l’honneur d’avoir créé ce théâtre d’angoisse. […] J’apprécie tout particulièrement le chapitre du « Mouvement naturaliste » et celui en l’honneur du grand Dostoïewsky. […] Son Histoire de la Belgique s’élève comme le premier monument en l’honneur de la nation belge.
Que d’honneurs, que d’argent prodigués à des hommes sans âme et sans instruction ! […] Autant que j’ai pu comprendre ces singulières et avilissantes divagations, la doctrine voulait dire, je lui fais l’honneur de croire qu’elle voulait dire : L’artiste, le vrai artiste, le vrai poëte, ne doit peindre que selon qu’il voit et qu’il sent. […] Dans cette classe très-nombreuse, mais si peu intéressante, sont compris les faux amateurs de l’antique, les faux amateurs du style, et en un mot tous les hommes qui par leur impuissance ont élevé le poncif aux honneurs du style. […] Dans ses ouvrages on devine les bonnes et amoureuses études italiennes, et cette figure de petite fille, qui s’appelle, je crois, Guillemette, a eu l’honneur de faire penser plus d’un critique aux spirituels et vivants portraits de Velasquez. […] Le portrait Je ne crois pas que les oiseaux du ciel se chargent jamais de pourvoir aux frais de ma table, ni qu’un lion me fasse l’honneur de me servir de fossoyeur et de croque-mort ; cependant, dans la Thébaïde que mon cerveau s’est faite, semblable aux solitaires agenouillés qui ergotaient contre cette incorrigible tête de mort encore farcie de toutes les mauvaises raisons de la chair périssable et mortelle, je dispute parfois avec des monstres grotesques, des hantises du plein jour, des spectres de la rue, du salon, de l’omnibus.
Saint-Martin était celui de la duchesse de Bourbon ; il logeait dans son palais ; quand la dame d’honneur était absente, c’était lui qui faisait les honneurs de la table.
Je définirai l’un, un sceptique qui avait une haute imagination et le sentiment de l’honneur ; l’autre, un sceptique qui avait des lumières, le sentiment de l’opinion publique et prodigieusement d’esprit ; — trop d’esprit, comme l’autre avait trop d’imagination. […] Tous deux s’occupent de religion, pour la remettre en honneur et en vogue.
— Elle faisait quelquefois à Mme de Boufflers l’honneur d’accepter un souper particulier dans son petit appartement, espèce d’entresol dans les attiques du château. […] J’ai connu la personne7 qui, dans un milieu, dans un cadre plus persistant et plus fixe, eût été par le goût, par l’autorité, par la concision ornée et une sorte de grâce imposante, comme une autre maréchale de Luxembourg ; qui aurait réprimé, parmi la jeunesse de l’un et l’autre sexe, le système commode du sans gêne ou du què que ça fait, s’il eût jamais pu être réprimé de nos jours ; celle dont l’approbation, exprimée d’un mot, était un honneur.
Ses années de direction à Rome (1828-1835) forment une époque unique dans sa vie : une fille belle et adorée qui était sa gloire, et dont il a consacré l’image en maint endroit, faisait avec sa mère les honneurs de la Villa Médicis ; devenue Mme Paul Delaroche et morte à la fleur de l’âge, elle devait lui apprendre ce que c’est que la première grande douleur. […] Cependant j’accepte tout pour être à même de m’arrêter comme bon me semblera sur la route, et même de m’en écarter pour visiter certaines localités intéressantes… » Horace Vernet participait au prestige et aux honneurs qui s’attachent volontiers en France à tout ce qui est militaire : on essaya de le lui faire payer comme artiste.
Et pourtant il est heureux pour Sophocle et Euripide, et pour l’honneur entier de leurs tragédies, que la légende ait régné dans l’antiquité sans partage, et nous ne pouvons savoir toute la gravité de l’échec qu’auraient subi leurs héros si l’on avait retrouvé au temps d’Aristote la correspondance d’Oreste et si l’on avait publié les papiers de Simancas de la famille d’Agamemnon. […] Gachard paraître sitôt après le sien et le dépasser sur plus d’un point ; c’est moins pour lui une défaite qu’une confirmation, c’est moins un désagrément qu’un honneur, de se rencontrer ainsi avec un maître de la science et de le voir donner raison presque entièrement à ses recherches et à ses conclusions judicieuses.
Les efforts n’étaient pas en proportion avec les résultats, et l’honneur qui en revenait ne répondait pas aux difficultés de la tâche Franceschi écrivait de Valladolid, le 28 novembre 1808, au général Mathieu Dumas : « Mon cher père, me voici avec le maréchal duc de Dantzick ; vous remarquerez qu’en quatre mois j’ai commandé les avant-gardes des maréchaux Ney, Victor, Soult, Bessières et Lefebvre. […] Il comblerait d’honneurs Merlin, Franceschi, qu’avec un signe je leur ferais tout quitter pour venir avec moi. — Pourquoi ?
On serait trop tenté vraiment, à voir le détail d’une telle vie, et quel mal infini eut de tout temps à se soutenir et à subsister cette famille d’élite et d’honneur, ce groupe rare d’êtres distingués et charmants, comptant des amitiés et, ce semble, des protections sans nombre, chéris et estimés de tous, on serait tenté de s’en prendre à notre civilisation si vantée, à notre société même, à rougir pour elle ; et surtout si l’on y joint par la pensée le cortège naturel de Mme Valmore, cette quantité prodigieuse de femmes dans la même situation et « ne sachant où poser leur existence », courageuses, intelligentes et sans pain, « toutes ces chères infortunées » qui, par instinct et comme par un avertissement secret, accouraient à elle, qu’elle ne savait comment secourir, et avec qui elle était toujours prête à partager le peu qui ne lui suffisait pas à elle-même ! […] Dans les orages de ma vie, c’était comme une chapelle silencieuse où ma pensée allait s’abattre, et j’avais le bonheur de le sentir heureux, exempt des luttes avec le besoin qui brûle l’honneur » ; — et M.
Voilà ce que me faisait inventer de chimérique, comme réforme et premier retour au bien, une morale riante et mondaine, rigide en honneur, en amitié, mais sur le reste accommodante et fragile. […] Guttinguer avait publié vers 1828, Amour et Opinion, les mœurs de l’époque impériale, celles de 1815, étaient déjà bien exprimées : élégie de fin d’Empire, écrite par un ex-garde d’honneur, où les personnages sont de beaux colonels et des généraux de vingt-neuf ans, de jeunes et belles comtesses de vingt-cinq ; où la scène se passe dans des châteaux, et le long des parcs bordés d’arbres de Judée et de Sainte-Lucie : en tout très-peu de Waterloo. — Mais Arthur est le vrai, le seul roman de M.
Or, ce champ libre qui a formé jusqu’ici le principal honneur de la France, qu’en a-t-on fait ? […] Si l’on est contrefait en Belgique dans l’intervalle, malheur et honneur !