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2481. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVIII. J.-M. Audin. Œuvres complètes : Vies de Luther, de Calvin, de Léon X, d’Henri VIII, etc. » pp. 369-425

Mais l’antiquité et Racine, — car Racine, c’est l’Antiquité passant à travers la société de Louis XIV, — agissant sur celle tète artiste par leurs indiscutables beautés, brouillèrent bientôt la vue du penseur et le firent conclure, mollement, il est vrai, contre ce qui était, littérairement, la vérité même !

2482. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre III. De la survivance des images. La mémoire et l’esprit »

La vérité est qu’il y a un cas, un seul, où l’observation semblerait d’abord suggérer cette vue : nous voulons parler de l’aphasie, ou plus généralement des troubles de la reconnaissance auditive ou visuelle.

2483. (1912) Réflexions sur quelques poètes pp. 6-302

Mais ce fut en vain, car Folie sut se rendre soudain invisible ; et pour se venger elle ôta la vue à Amour et couvrit les yeux arrachés d’un bandeau. […] Passerat, écrit-il, homme docte et des plus déliés esprits de ce siècle, bon philosophe et grand poète, mourut à Paris, ayant langui longtemps et perdu la vue avant de mourir de trop étudier, et aussi (disent quelques-uns) de trop boire : vice naturel à ceux qui excellent en l’art de poésie, comme ce bon homme, duquel la sépulture est aux Jacobins. » *** Gilles Durant, sieur de la Bergerie, naquit à Clermont en 1550. […] Voici ce qu’une ancienne notice nous apprend sur cette mort : À la fin de 1789, il passa à Saint-Domingue, dans l’espérance d’y obtenir la main d’une jeune créole qu’il avait vue à Paris et qui l’avait devancé en Amérique.

2484. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

Il semble qu’une si longue continuité d’écrasement, d’extinction, de mutisme, sous tant d’ombre, lui aurait dû mériter le dressement d’une autre taille, la clarté d’une aube jamais vue encore, et un verbe inouï. […] Quant à Charlotte Corday que, dans ces derniers temps, la Comédie-Française remettait à la scène par une fantaisie assez maussadement paradoxale et qui demeurera stérile, j’accorde que cette pièce, un peu meilleure qu’Agnès de Méranie, n’est pas beaucoup plus mauvaise que Lucrèce ; j’irai même jusqu’à convenir que, par l’élargissement du drame jusqu’à l’histoire, — d’après Shakespeare, — et par quelque réalité, çà et là, dans les menus détails, — d’après les romantiques, — et surtout par une certaine hauteur de vues, — d’après le Lamartine des Girondins, — dans la conception de trois caractères, Charlotte Corday n’est pas sans mériter l’estime ; on doit reconnaître quelque chose de ressemblant à de la puissance et aussi une sorte de verve oratoire dans la scène où François Ponsard met aux prises Danton, Robespierre et Marat, en se souvenant du Corneille de Cinna ou de Sertorius et du Montesquieu du Dialogue de Sylla et d’Eucrate. […] Même lorsque, dans les heures de jour, elle demeurait éteinte, il la retrouvait encore dans l’éblouissement et dans l’amour de l’avoir vue. […] L’analogie n’est-elle pas manifeste (même au point île vue du symbole, si l’on veut voir du symbole partout) entre le Bateau ivre et le Prologue de Madame Putiphar ?

2485. (1813) Réflexions sur le suicide

L’élévation de l’âme tend sans cesse à nous affranchir de ce qui est purement individuel, afin de nous unir aux grandes vues du Créateur de l’univers.

2486. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre I. Principe des mœurs sous l’Ancien Régime. »

Cabinet des Estampes, Histoire de France par estampes, passim, notamment plans et vues de Versailles par Aveline, « et dessin de la collation donnée par M. le Prince dans le milieu du Labyrinthe de Chantilly, le 29 août 1687 ».

2487. (1858) Cours familier de littérature. V « XXIXe entretien. La musique de Mozart » pp. 281-360

Il accompagne dès à présent dans les concerts publics, il transpose à première vue les morceaux les plus difficiles avec une netteté extraordinaire, au point que les maîtres ne peuvent dissimuler leur basse jalousie contre cet enfant.

2488. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (2e partie) » pp. 97-191

Après une vue générale et rapide des parties principales de son sujet, Aristote s’enquiert de la tradition, qu’il examine assez longuement ; puis, traitant la question du point de vue qui lui est propre, il étudie l’une après l’autre les quatre grandes facultés qu’il reconnaît à l’âme ; et il termine par des généralités qui résument ce qui précède.

2489. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

On aurait à produire bien des divulgations sur ces trompe-l’œil de la publicité ; et il en ressortirait une vue comparative fort singulière de la population des auteurs modernes.

2490. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIVe entretien. Épopée. Homère. — L’Odyssée » pp. 445-524

Euryclée, n’est-ce pas exactement ma Jacqueline, sur les mains de qui vous m’avez vue pleurer quand elle revient tous les ans me visiter du fond de son village ?

2491. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Shakespeare »

Roméo, a dit encore bien superficiellement Hazlitt, Hazlitt dont Shakespeare semble avoir parfois troublé la vue, Roméo, c’est Hamlet amoureux , comme si ce qui fait cette étincelante et exquise création de Roméo, cette incarnation de toutes les sensations poétiques et heureuses de l’existence, était une affaire de soleil !

2492. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Féval » pp. 107-174

Telle fut, vue par en haut, et dégagée, comme un arbre en pleine forêt abattue, de toutes les facultés qui jetaient leur épaisseur sur elle, la supériorité absolue de Raymond Brucker, de ce porte-flamme, qui, comme la flamme ne laisse rien après elle, n’a rien laissé après lui, et, tout entier, s’est évaporé.

2493. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre I. De l’intensité des états psychologiques »

Tantôt, en effet, le sentiment suggéré interrompt à peine le tissu serré des faits psychologiques qui composent notre histoire ; tantôt il en détache notre attention sans toutefois nous les faire perdre de vue ; tantôt enfin il se substitue à eux, nous absorbe, et accapare notre âme entière.

2494. (1895) La comédie littéraire. Notes et impressions de littérature pp. 3-379

Il demande sa mère à tous les échos, et lorsqu’il comprend enfin que sa mère est bien perdue, qu’on ne veut pas la lui rendre, il ne la réclame plus, mais son regard devient triste, ses joues se creusent, la fièvre lente mine son corps frêle… Marcant ne peut supporter la vue de cette souffrance. […] Si nous jetons un regard d’ensemble sur cette copieuse composition, nous noterons, à première vue, quelques observations générales : 1º Les personnages qui s’agitent dans Cendrillon sont remarquables par leur rigidité d’attitudes ; ils sont tout d’une pièce, comme les saints de cathédrales ou comme les poupées de guignol. […] Vous concevez l’émotion du conspirateur quand il franchit le seuil du cachot, quand il aperçut l’auguste captive… Il eut mille peines à dissimuler son trouble : Il ne l’avait pas vue depuis le 10 août.

2495. (1892) Impressions de théâtre. Sixième série

C’est le drame intérieur « objectivé » par la plus puissante imagination de poète qu’on ait vue d’Eschyle à Hugo. […] Jeanne fut évidemment de ces rares créatures qui n’ont qu’à se montrer pour être adorées, de celles qui « charment », qui ensorcèlent les yeux et les cœurs, dont la puissance séductrice est encore multipliée par une sorte de contagion du désir d’être séduit par elles, contagion qui envahit non seulement ceux qui voient et qui approchent ces enchanteresses, mais ceux mêmes qui ne les ont jamais vues et qui ne les verront jamais. […] 3e Second changement à vue.

2496. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre I. Les personnages »

Nous savons maintenant à quoi nous en tenir sur l’esprit militaire de la bourgeoisie : à la vue du prince elle rentre dans son trou.

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