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1209. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Du docteur Pusey et de son influence en Angleterre »

Non seulement elle passe de bien haut dans l’histoire par-dessus la tête vautrée de Henri VIII et de son Établissement, mais elle traite, avec une voix dont nous connaissons l’accent, nous, catholiques et romains, toute intervention de l’État dans l’Église, d’usurpation et de violation de droit. […] Ils eurent pour eux 336 voix, quand leurs adversaires n’en avaient que 219, et la suspension du Dr Hampden fut maintenue.

1210. (1898) Les personnages de roman pp. 39-76

Ceux qui passent n’entendent pas sa voix. […] » Un geste d’inconnu, un mot frappe l’esprit, et une voix intime s’élève et dit : « Il m’appartient par droit d’harmonie ! 

1211. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIII. »

« Notre voix consacre à Vulcain les forgerons, il Mars les hommes d’armes, à Diane aux bras nus les chasseurs, à Phébus ceux qui savent les secrets de la lyre. […] Elle eût mérité de les flétrir : mais sa voix était trop artificielle pour être forte et surtout populaire.

1212. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’impératrice Catherine II. Écrits par elle-même, (suite et fin.) »

Qu’elle montre une grande déférence pour l’esprit, — pour la royauté de l’esprit, — ce n’est pas à nous, Français, de nous en plaindre ; mais évidemment elle a son but ; elle soigne Voltaire comme la voix de la renommée et comme une trompette ; elle lui raconte les nouvelles de ses guerres et de son empire pour qu’il informe l’Europe ; elle grandit tant qu’elle peut sa nation : lui, en revanche, il dénigre tant qu’il peut la sienne, et manque tout à fait de patriotisme.

1213. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « BRIZEUX et AUGUSTE BARBIER, Marie. — Iambes. » pp. 222-234

Chacun a admiré en lui cette audace et cette puissance de tout fouiller et de tout peindre, d’égaler sa voix qui gourmande au mugissement de la clameur publique, de monter son harmonie sifflante au diapason des barricades ou de l’émeute, de manière à être entendu.

1214. (1874) Premiers lundis. Tome I « Victor Hugo : Odes et ballades — II »

Pâle, l’œil égaré, à demi couché dans sa litière, promenant ses doigts mal assurés sur sa lyre, le lâche fanfaron de crime pouvait bien déjà demander des roses et du falerne, mais ce devait être d’une voix troublée qui trahissait l’ivresse et le remords.

1215. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre III. Du récit des faits. — Antécédents et conséquents. — Causes et effets »

Comme il traversait ainsi la forêt, un homme de mauvaise mine, sans autre vêtement qu’une méchante cotte blanche, se jette tout à coup à la bride du cheval du roi, criant d’une voix terrible : « Arrête, noble roi, ne passe pas outre, tu es trahi ! 

1216. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XX. Opposition contre Jésus. »

Jésus, de même, s’appliquait non sans raison le passage du livre d’Isaïe 919 : « Il ne disputera pas, ne criera pas ; on n’entendra point sa voix dans les places ; il ne rompra pas tout à fait le roseau froissé, et il n’éteindra pas le lin qui fume encore 920. » Et pourtant plusieurs des recommandations qu’il adresse à ses disciples renferment les germes d’un vrai fanatisme 921, germes que le moyen âge devait développer d’une façon cruelle.

1217. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VII » pp. 56-69

La seconde lettre de Balzac est intitulée : Suite d’un entretien de vive voix, ou de la Conversation des Romains, à madame la marquise de Rambouillet.

1218. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre premier. L’idée force du monde extérieur »

Il distingue donc fort bien les cris poussés par lui et les sons d’une voix étrangère.

1219. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Joseph de Maistre »

L’esprit le plus absolu, mais aussi le plus élevé qu’ait produit l’ancien régime expirant, l’auteur illustre du Pape, des Soirées de Saint-Pétersbourg et du Bacon, ne pouvait être compté parmi ces jaloux contemporains de Napoléon qui ont parlé de lui avec la voix de femme de la jalousie : madame de Staël, Marmont, Chateaubriand !

1220. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Quitard »

Voix incorporelles d’esprits disparus, chose touchante, que pour insulter à des originalités défuntes, on a l’impertinence d’appeler « la sagesse des nations » !

1221. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Le comte de Fersen et la cour de France »

Ce qu’il n’a pas conclu d’une voix ou d’une plume haute, nous le conclurons… L’Histoire n’est qu’à ce prix toute la vérité !

1222. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXVI. Médecine Tessier »

Il ganta sa main et masqua son visage, et l’on vit jusqu’à ce lion de Broussais dont Pariset disait : Quærens quem devoret , devenu tout à coup d’une prudence antipathique à son génie, mettre une sourdine à sa voix rugissante et inventer, pour mieux cacher le secret de la comédie, ce mot d’ontologie qui signifiait toutes les chimères et toutes les sottises de la religion, de la métaphysique et de la spiritualité !

1223. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Georges Caumont. Jugements d’un mourant sur la vie » pp. 417-429

Seulement, n’y a-t-il pas, ne peut-il pas y avoir de la beauté dans l’éclat de voix, le geste et le regard d’un fou, et n’est-ce pas cette beauté-là, qu’on trouve en ces pages, écrites contre Dieu par un homme qui ne peut se débarrasser de l’enveloppante idée de Dieu qui l’enveloppe par-dessus toutes ses tortures physiques et morales, par cet athée à l’enfer qui croit à l’enfer, par ce damné d’avant la mort, qui, dans les courts moments de sa vie, a mangé en herbe l’affreux blé de sa damnation éternelle ?

1224. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Brispot »

Jésus, le Dieu qui a crucifié l’orgueil et la volupté humaine, qui est venu apporter au monde païen deux choses qui, pour la première fois, descendaient du ciel : l’humilité et la charité, n’est plus maintenant qu’un philosophe qui a dit aux peuples d’une voix plus douce, mais qui a dit comme les Gracques ou comme tous les souleveurs de plèbe : « Comptez vos maux et comptez-vous ! 

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