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35. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 4, de l’art ou de la musique poëtique, de la mélopée. Qu’il y avoit une mélopée qui n’étoit pas un chant musical, quoiqu’elle s’écrivît en notes » pp. 54-83

Ce n’est pas seulement à l’égard du ton que les melopées peuvent être divisées en differens genres ; car si par rapport à ce ton elles se partagent en basses, en moïennes et en hautes, elles se divisent aussi par rapport aux intervalles qu’elles observent en diatoniques, en chromatiques et en enarmoniques, et par rapport aux modes en melopées phrigiennes, en doriennes et en lydiennes. " notre auteur après avoir ajoûté à ce qu’on vient de lire, quelques avis sur la composition, passe, comme aïant dit tout ce qu’il avoit à dire sur la melopée, à ce qu’il avoit à dire sur le rithme. […] " Diodore De Sicile écrit que Philippe, après avoir pris trop de vin la journée dont nous venons de parler, fit plusieurs choses indecentes sur le champ de bataille, mais que les representations de Démadés, athenien, et l’un des prisonniers de guerre, le firent rentrer en lui-même, et que le repentir qu’il eut de s’être oublié, le rendit plus facile, lorsqu’il fut question de traiter avec l’ennemi vaincu. […] Non seulement le passage de Bryennius que je viens de rapporter nous enseigne comment se composoit la mélopée qui n’étoit qu’une simple déclamation, mais il nous apprend encore comment elle pouvoit s’écrire en notes. […] " Boéce louë donc ici les musiciens des temps antérieurs, d’avoir trouvé deux inventions ; la premiere d’écrire les paroles et ce chant qui s’appelloit carmen et qui n’étoit, comme on le verra, qu’une simple déclamation ; la seconde étoit d’écrire toute sorte de chant, c’est-à-dire le chant musical même, dont Boéce va donner les notes quand il dit ce qu’on vient de lire. […] Nous avons même encore quelques manuscrits grecs où ces deux especes de notes se trouvent écrites, ainsi que je viens de l’exposer.

36. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre VII. Les hommes partagés en deux classes, d’après la manière dont ils conçoivent que s’opère en eux le phénomène de la pensée » pp. 160-178

Ne serait-il pas possible, en effet, d’admettre qu’il s’est opéré chez un très grand nombre d’hommes un changement dans la production même de la pensée, que ce changement a été lent et graduel, et qu’il vient de se manifester tout à coup ? […] À la première classe dont nous venons de parler appartiennent les hommes qui font dériver les lois sociales de l’existence même de la société, posée comme fait primitif, antérieur à toute convention ; ceux qui croient, par l’association naturelle de leurs idées, et par la forme intime de leur intelligence, que les lois ne peuvent être faites par l’homme, qu’elles sont données par Dieu même au moyen d’une révélation positive et primordiale, ou qu’elles viennent de Dieu encore, mais de Dieu se manifestant par des interprétations, des envoyés, ou seulement par le temps, les mœurs, les traditions. […] Je désirerais seulement que les uns et les autres voulussent bien comprendre que, s’ils ne s’entendent pas entre eux, cela vient de ce qu’ils ont cessé de parler la même langue ; car, comme dans l’antique Orient, les uns parlent une langue divine, et les autres une langue mortelle ; et non point de ce qu’ils ont cessé d’avoir les mêmes raisons de s’aimer et de s’estimer. […] D’abord il a pu paraître assez singulier que j’aie admis aussi facilement une hypothèse que je regarde comme peu exacte ; et que je sois parti d’une donnée aussi contestable, pour en tirer non seulement les inductions que l’on vient de lire, mais encore celles que je me propose d’en tirer dans la suite de cet écrit.

37. (1874) Premiers lundis. Tome II « Li Romans de Berte aus Grans piés »

Paris vient de faire de l’un des romans du cycle de Charlemagne, tel que le poëte Adenès l’a arrangé et rimé vers la fin du xiiie  siècle, nous nous garderons de revenir en rien sur une polémique déjà ancienne dans laquelle nous n’avions pas hésité à prendre parti. […] Paris vient de prouver par sa publication de Berte, et par l’ingénieuse lettre à M. de Monmerqué qui en est la préface. […] Ce n’est que plus tard, un jour où le roi Pépin est à la chasse dans la forêt du Mans, qu’il s’égare et la rencontre au sortir d’une chapelle isolée, où elle venait de prier Dieu et la Vierge pour son père Floire, sa mère Blanchefleur, et ce roi Pépin lui-même qu’elle n’oublie mie.

38. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLIXe Entretien. L’histoire, ou Hérodote »

La réponse qu’il venait de faire, si ferme et si libre, son âge parfaitement d’accord avec le temps où le fils de Mandane avait dû périr, tant de rapports frappaient Astyage. […] Astyage, insistant, le presse de dire s’il connaît le gibier dont il venait de manger.  […] Voici comment Hérodote la raconte : « Anaxandride, fils de Léon, n’était plus alors roi de Sparte ; il venait de mourir. […] À son retour, il rendit compte en détail à Xerxès, de ce qu’il venait de voir. […] « Xerxès, enchanté de ce qu’Épialte venait de lui apprendre, s’empressa de détacher Hydarne, qui, suivi de la troupe qu’il commandait, partit du camp à l’heure où l’on allume les feux.

39. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Appendices de, la deuxième édition »

La première des deux phases que nous venons de décrire deviendra donc simplement un écart croissant entre Pierre et Paul, et la seconde un écart décroissant. […] On continue à voir un système unique dans ce qui vient de se révéler assemblage de systèmes, multiplicité de systèmes différents. […] Mais examinons de près le texte que nous venons de citer. […] Maintenant, tout ce que nous venons de dire de S par rapport à S″, nous pourrons le répéter, par rapport à ce même système S″, du système S′. […] Nous venons de considérer le rapport de S″ immobile à S en translation uniforme, puis le rapport de S″ immobile à S′ en état de mouvement varié.

40. (1890) La bataille littéraire. Deuxième série (1879-1882) (3e éd.) pp. 1-303

Huysmans vient de publier chez Charpentier. […] Edmond de Goncourt vient de publier chez Charpentier. […] Elle n’en pouvait plus de l’hiver qu’elle venait de passer. […] Louis Veuillot vient de publier chez M.  […] Préface et pièce, je viens de relire tout.

41. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Paul de Saint-Victor » pp. 217-229

Il a tout fait pour être absolument insupportable à une époque où la distinction est honnie comme une aristocratie outrageante ; où, par exemple, le grand Lamartine est oublié pour les Lilliputiens du Parnasse, et où ce Flaubert, qui vient de mourir en emportant dans sa tombe la tête d’une littérature qui ne laisse plus derrière lui que ses parties honteuses, mugissait de son vivant, comme un bœuf qu’il était : « ce gueuloir de Chateaubriand !  […] L’imagination, dans l’auteur de tant d’éblouissants feuilletons écrits pendant trente ans, toutes les semaines, s’avivait et se renouvelait de la plus opulente mémoire qui ait jamais puisé au torrent de toutes les littératures… On peut dire de la mémoire de Saint-Victor ce qu’on dit de certains riches, écrasants de richesses, « qu’ils ne connaissent pas leur fortune » Chaque semaine de ces trente ans d’éblouissement dont je viens de parler, on s’attendait à l’épuisement de la sienne. […] Ses facultés ont en effet, dans ce livre, la nouveauté d’une perfection définitivement atteinte… L’énorme talent que ses innombrables feuilletons ont prouvé vient de réaliser enfin un de ces chefs-d’œuvre qui fixera sa renommée dans le silence de l’avenir, quand les turbulents bavardages du temps présent auront passé. […] Malheureusement, il vient de mourir !

42. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite.) »

Je viens de faire une récolte telle que pour plus de vingt ans je suis pourvu de matériaux qui suffiraient pour faire la réputation à un homme. Certes j’aurai plus appris pendant les cinq mois qui viennent de s’écouler, qu’en six ans à Rome. […] n’allez pas, par un emportement blâmable, détruire en un instant votre réputation de vertueux voyageur. » On vient de voir le voyageur en pleine action ; voyager, c’était sa manière de se reposer. […] L’histoire courut et fut racontée telle que je viens de la dire. […] Je ne sais si les autres sont comme moi, mais la littérature ne me paraît jamais avoir plus de saveur que quand elle vient de quelqu’un qui ne se doute pas qu’il fait de la littérature.

43. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite.) »

M. de Saint-Sylvestre (l’un de ses généraux), qui est un bon cœur et de mes amis, me faisait encore, il n’y a que deux jours, le même reproche qu’il m’a fait plusieurs fois : que j’étais trop modeste et que je ne faisais pas assez valoir cette campagne et ce qui venait de se passer ; que j’en étais la dupe. […] Cette grâce si grande et si distinguée dont elle vient de m’honorer, donne une exemple qui doit élever les sentiments et le courage de tout ce qui a l’honneur de la servir. […] Le duc de Savoie avait bloqué Pignerol ; il venait de prendre le fort de Sainte-Brigitte tout proche et au-dessus ; il se disposait à bombarder Pignerol avant de l’assiéger, ce qui n’était pas d’usage dans une guerre polie et entre honnêtes gens. […] C’est alors que Catinat, qui avait employé le temps à se mettre en mesure, sentit que le moment était venu de prendre sa revanche et de jouer vaillamment de l’épée. […] Marcher en avant, la baïonnette au bout du fusil, sans tirer un coup, c’était l’ordre du maréchal : « D’abord que nous fûmes dans l’ordre que je viens de marquer, dit-il dans sa Relation au roi, nous marchâmes droit devant nous pour charger tout ce que nous trouverions.

44. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre III. La notion d’espace. »

Ainsi la définition que je viens de donner ne diffère pas essentiellement des définitions habituelles ; j’ai tenu seulement à lui donner une forme applicable non au continu mathématique, mais au continu physique, qui est seul susceptible de représentation et cependant à lui conserver toute sa précision. […] Quand nous disons que l’espace a trois dimensions, dira-t-on, nous voulons dire que l’ensemble des points de l’espace satisfait à la définition que nous venons de donner du continu physique à trois dimensions. […] Envisageons maintenant les changements internes, c’est-à-dire ceux qui sont produits par les mouvements volontaires de notre corps et qui sont accompagnés de changements musculaires ; ils donneront lieu aux deux observations suivantes, analogues à celles que nous venons de faire au sujet des changements externes. […] Si elle ne se vérifiait pas, au moins approximativement, il n’y aurait pas de géométrie, il n’y aurait pas d’espace, parce que nous n’aurions plus intérêt à classer les changements externes et internes comme je viens de le faire, et, par exemple à distinguer les changements d’état des changements de position. […] Je n’y aurais jamais songé, si je n’avais pas appris d’avance, par le moyen que nous venons de voir, à distinguer les changements d’état des changements de position, c’est-à-dire si mon œil était immobile.

45. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rivet, Gustave (1848-1936) »

Gustave Rivet vient de publier dans un journal où se sont produits tant de véritables poètes : le Chat Noir… qui vient de publier le Petit Testament d’Hector Lestraz, escholier de Paris, par M. 

46. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIV » pp. 251-258

Nous venons de passer en revue une nombreuse société qui n’est pas moins en opposition avec celle de la cour qu’avec les précieuses ridicules de la ville. […] La plupart d’entre elles en faisaient partie ; elles ne la voyaient pas avec les misérables préventions d’une bourgeoisie toujours émerveillée de ce qui vient de ce côté. […] C’est qu’il venait de se faire un changement dans la langue, c’est que l’usage de la bonne compagnie en avait récemment banni nombre de mots et de locutions auxquelles il avait fait donner un nom distinctif qui en marquât la réprobation.

47. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Renan — II »

Il est permis de supposer que sa compréhension de tant de parties de la science auxquelles il était étranger par des recherches personnelles lui vint de la familiarité où il vécut dès ce temps avec M.  […] Oui, le bienfait dont nous remercions le maître qui vient de mourir, c’est qu’il a trouvé un joint pour conserver à l’esprit moderne le bénéfice de cette prodigieuse sensibilité catholique dont la plupart d’entre nous ne sauraient se passer, car elle a façonné trop longtemps nos ancêtres. […] Je crois qu’il vient de mourir sans s’être rendu un compte fort exact du cul-de-sac où nous a menés la forte impulsion qu’il nous donna sous le Second Empire, — de 1848 à 1875, car c’est là, ce me semble, la période philosophique où il faut le situer.‌

48. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre IV. De la pluralité des temps »

Le temps vécu par Paul serait le temps de Paul référant et non plus référé : ce serait exactement le temps que vient de se trouver Pierre. […] Seulement, du point de vue de la physique, le raisonnement que nous venons de faire ne comptera pas. […] Supposons de nouveau que le système S′, identique au système S, vienne de s’en détacher et qu’il ait acquis instantanément sa vitesse. […] Nous venons de nous placer sur la Terre. […] C’est tout ce qui est requis pour la validité du raisonnement que nous venons de faire.

49. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Un grand voyageur de commerce »

Un grand voyageur de commerce Je viens de lire les deux énormes volumes, intéressants encore que confus, que M. Stanley vient de publier en dix langues sous ce titre à effet : Dans les Ténèbres de l’Afrique. […] Par exemple, il vient de nous peindre des peuplades qui ont des « physionomies répulsives et dégradées à l’excès ».

50. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Une Réception Académique en 1694, d’après Dangeau (tome V) » pp. 333-350

Dès ses débuts, il s’était signalé en Sorbonne, puis dans les chaires ; il avait prêché bien jeune un Avent au Louvre : son éloquence, applaudie d’ailleurs, ne devait pas être de celles qui présageaient la venue de Bourdaloue. […] C’était d’ailleurs la division exacte de son discours que l’orateur venait de marquer selon sa méthode. […] L’ayant ainsi habilement dépouillé des grandeurs mêmes dont il vient de l’envelopper et de le draper à plaisir, il va prendre le prélat, sinon comme un écrivain, du moins comme un orateur, comme un des maîtres de la parole ; et c’est ici qu’il entre dans le vif, que le persiflage s’aiguise et s’enhardit, et que l’exécution commence. […] Après l’éloquent panégyrique que vous venez de faire de ce grand prince, je n’obscurcirai point par de faibles traits les idées grandes et lumineuses que vous en avez tracées : je dirai seulement que pendant qu’il soutient seul le droit des rois et la cause de la religion, il veut bien encore être attentif à la perte que nous avons faite, et la réparer dignement en nous donnant un sujet auquel, sans lui, nous n’aurions jamais osé penser. […] Je n’ai garde de songer à ce qui a pu se passer de nos jours, et qui n’offrirait, je veux le croire, que de lointaines ressemblances ; mais une scène presque pareille à celle qu’on vient de voir a été la réception de La Harpe par Marmontel, le 20 juin 1776.

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