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765. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 493-499

Les deux Corneille, Moliere, Racine, Despréaux, Rapin, Regnard, Destouches, Boissy, l’Abbé Desfontaines, Piron, Palissot, & mille autres, n’ont reconnu qu’un seul genre de Comédie, qui consiste dans l’exposition des vices & des ridicules à dessein de les corriger ; & ces noms respectables, en fait de législation littéraire, valent bien ceux des Diderot, des Marmontel, des Beaumarchais, des Merciers, & des Sedaine.

766. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 139-145

Ce n’est pas assez d’être doué d’une éloquence prestigieuse, qu’on nous passe ce terme, propre à faire valoir tout ce qu’elle prend, pour ainsi dire, sous sa protection.

767. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « De la peinture. A propos d’une lettre de M. J.-F. Raffaëlli » pp. 230-235

Étant donné que toute œuvre d’art ne vaut que par l’émotion qu’elle produit, ce peintre désire exciter la sympathie de ses spectateurs par l’exactitude minutieuse et il faut le dire, magistrale, avec laquelle il reproduit ses types ; par leur choix généralement excellent et notable ; par leurs occupations et manières d’être parfaitement appropriées à leur extérieur ; en d’autres termes, par sa pénétration dans une série de caractères, d’âmes, de natures humaines ; et par sa faculté de nous les faire pénétrer, de nous les révéler.

768. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre II. Amour passionné. — Didon. »

Non : elle ne fait pas même valoir Didon dédaignée ; mais, plus humble et plus aimante, elle n’implore le fils de Vénus que par des larmes, que par la propre main du perfide.

769. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre IV. De la morale poétique, et de l’origine des vertus vulgaires qui résultèrent de l’institution de la religion et des mariages » pp. 168-173

Plutarque, choqué de cette superstition, met en problème s’il n’eût pas mieux valu ne croire aucune divinité, que de rendre aux dieux ce culte impie.

770. (1889) Derniers essais de critique et d’histoire

. — La police des mœurs ne vaut pas mieux que la police des rues. […] Autant vaudrait demander a nos villageois s’ils sont whigs ou tories, s’ils préfèrent la constitution de Rome à celle d’Athènes. […] En pareil cas, il vaut peut-être mieux n’y pas voir trop clair. […] On l’est toujours de quelque chose, et peut-être vaut-il mieux s’y résigner d’avance. […] Mieux vaut s’écarter du grand chemin, laisser passer la foule des coureurs qui se coudoient et se renversent, se faire une petite place.

771. (1905) Pour qu’on lise Platon pp. 1-398

L’illusion des hommes sur ce point, c’est de croire qu’il vaut mieux commettre l’injustice que de la subir. […] Subir l’injustice vaut mieux que la commettre, à tous les points de vue où l’on puisse se placer. […] Et qui ne reconnaîtra qu’il vaut mieux souffrir d’un instrument qui joue faux que d’en jouer, celui qui en joue étant ridicule ? Subir l’injustice vaut mieux que la commettre aussi pour ce qui est de la gloire et de l’honneur. […] Sous le règne général et universel de la licence, c’est dans la démocratie qu’il vaut le mieux vivre.

772. (1929) Les livres du Temps. Deuxième série pp. 2-509

Il vaut bien mieux prendre la pioche et travailler. […] Pour d’autres, au contraire, le Parthénon et les cathédrales se font valoir mutuellement. […] Ne vaut-il pas mieux lire les textes ?  […] Divers autres points encore vaudraient d’être relevés. […] Renan répliquera que la beauté vaut la vertu.

773. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome II

Il s’y mêle aussi le sentiment que cette vie d’ici-bas, réduite à elle-même, ne vaut pas la peine d’être vécue. […] Autant vaudrait lui demander s’il a tort ou raison de subir une certaine manière de sentir. […] Ce n’est pas que cette seconde forme d’art ne possède pas sa magnificence, quand ce cœur vaut la peine d’être montré. […] Tant valent les renseignements fournis, tant vaut le livre. […] C’est pour cela aussi que tant vaut la personne, tant vaut la doctrine d’esthétique.

774. (1909) Nos femmes de lettres pp. -238

Sa poésie vaut avant tout par le détail minutieusement observé, puis par le groupement de ces détails. […] Sur ces thèmes immortels, qui vaudront toujours ce que vaut l’Humanité, et dureront autant qu’elle, puisqu’ils composent la matière de ses angoisses et de ses espoirs : Brièveté des heures, Beauté fugace, Inconstance du sentiment, pourquoi Mme Lucie Delarue donne-t-elle une note si puissante ? […] Les figures d’arrière-plan ne valent que comme touches complémentaires, qui viennent préciser et vivifier le décor d’un drame tout intérieur. […] J’en citerai un seul exemple, qui vaut pour le reste. […] Mais que peut valoir notre commentaire au prix des vers mêmes du poète célébrant le charme de l’Androgyne !

775. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite et fin). »

La Correspondance avec Talma commence en ces années, et elle nous offre de touchantes et mâles beautés qui valent bien, à mon sens, celles des tragédies elles-mêmes. […] Cet ami l’avait averti un peu trop charitablement, ce semble, de méchants propos qu’il vaut mieux laisser ignorer à ceux qui vivent solitaires : « Vous avez bien raison, il m’est fort indifférent que les hommes du jour me fassent passer pour un imbécile. […] Il disait qu’il avait encore l’esprit vindicatif, et qu’il préparait un bon tour à ses envieux ; c’était une autre pièce qui vaudrait mieux que sa dernière… A la fin de notre visite, le frère de M. 

776. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la loi sur la presse »

Je ne parle pas des spirituelles épigrammes qu’elle a values à qui de droit et qui ne laissent pas cependant de porter, quand elles sont justes et bien méritées. […] Je suis peu apte aux discussions de chiffres ; je ne suis que l’écho des hommes que j’estime les plus compétents : j’espère encore que la pratique de la loi vaudra mieux que son texte, et que l’application atténuera bien des inconvénients qu’on redoute ; mais il est déjà très-fâcheux que ces appréhensions s’élèvent à la veille de la mise en pratique de la loi. […] Mais, somme toute, comme j’entends dire que le bien l’emporte sur le mal, qu’il y a du mieux, qu’il y est déposé du moins un premier germe ; comme d’ailleurs certains adversaires en disent tant de mal qu’il faut bien qu’elle ait du bon ; comme enfin c’est une loi, et que toute loi vaut mieux qu’un pouvoir discrétionnaire prolongé, je me ferai un devoir d’en voter l’acceptation, non pas sans regret pour l’occasion en partie manquée dans le présent, et avec un vœu formel pour l’avenir.

777. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXVIIe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (3e partie) » pp. 5-56

Rousseau, des économistes, des tribuns du peuple, des démagogues de 1793, des saint-simoniens de 1820, des fouriéristes de 1830, des socialistes de 1840, des communistes de 1848, n’a pas d’autres utopies à présenter aux sociétés modernes, en vérité, de si vils et de si grossiers intérêts valent-ils la stérile agitation des utopistes qui les inventent, des populations prolétaires qui les rêvent, des législateurs qui les pulvérisent ? […] Relevons nos fronts trop humiliés : nous valons mieux que cela. […] Le bonheur de vivre vaut-il, pour une pareille société, la peine de mourir ?

778. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre IV. Chateaubriand »

Bonaparte le vit, et voulut en décorer la France qu’il reconstruisait : Chateaubriand se prêta au bien qu’un autre grand homme lui voulait ; il se laissa nommer premier secrétaire à l’ambassade de Rome, puis ministre dans le Valais. […] Ce n’est pas que les idées littéraires de Chateaubriand valent beaucoup mieux que ses idées philosophiques. […] Le Génie du Christianisme vaut surtout par là.

779. (1889) Les premières armes du symbolisme pp. 5-50

C’est votre Petit Glossaire, qui me vaut ces disputes, et vous allez encore, mon cher Vanier, me faire traiter, par la réimpression de ces articles, de sectaire. […] On peut penser tout ce qu’on voudra de cette violence, en rire ou s’en alarmer, mais il nous semble qu’il ne s’en est point vu d’aussi curieuse depuis que Ronsard essaya de parler grec et latin en français, et qu’elle vaut la peine qu’on s’y arrête une fois. […] Et je ne suis pas certain que cela vaudrait mieux.

780. (1890) L’avenir de la science « VIII » p. 200

Je m’étonnerais bien si sa louable entreprise ne lui a pas déjà valu plus d’une épigramme ; eh bien ! […] Pour apprécier la valeur de la philologie, il ne faut pas se demander ce que vaut telle ou telle obscure monographie, telle note que l’érudit serre au bas des pages de son auteur favori : on aurait autant de droit de demander à quoi sert en histoire naturelle la monographie de telle variété perdue parmi les cinquante mille espèces d’insectes. […] Comte, toutes les belles âmes convoleraient au suicide ; il ne vaudrait pas la peine de perdre son temps à faire aller une aussi insignifiante manivelle.

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