Il manquerait quelque chose au bon ordre universel si les jeunes étaient respectueux. […] Pour que tout dans l’ordre universel soit bien exactement sur la même règle sans la plus petite infraction, sur la même note, sans la moindre dissonance ? […] On a dit : « Ceci est précisément en sens contraire de l’évolution universelle. L’évolution universelle va du complexe au simple, de l’homogénéité à une différenciation toujours croissante, de “l’œuvre d’art intégrale” vers l’œuvre d’art spécialisée. […] Doutez-vous qu’après un 1871 Napoléon n’eût pas rêvé la domination universelle ?
. — Proscrit de la littérature, le cliché a son emploi légitime dans tout le reste ; c’est dire que son domaine est à peu près universel. […] C’est de la théorie qui fait de l’intérêt le moteur universel qu’on veut parler ici. […] Contre les idées de Rousseau, qui vont à une subversion universelle, la critique de notre temps entreprend de défendre un bien commun à tous : la civilisation. […] La fronde était universelle, mais superficielle. […] Ils parlent de leurs fortunes amoureuses comme d’un dessein formé de toute éternité par la Providence universelle sur leurs individus. » Ainsi l’amour est un crime, s’il n’est la plus haute vertu.
Ce qu’une âme si violente, précocement habituée à la gloire éclatante, ressentit de fureur et de tortures dans cet assaut universel d’outrages, on ne peut l’apprendre que par ses vers. […] Il prend cette main froide, et là, devant le corps demeuré inerte, ses sens se bouchent, sa pensée s’arrête, il est comme un homme qui se noie, qui, après avoir traversé l’angoisse, se laisse enfoncer aussi fixe qu’une pierre, et qui ne sent plus son être que par un roidissement universel d’horreur. — En voici un autre, lié nu et lancé à travers le steppe sur un cheval sauvage. […] Étrange poésie toute septentrionale, qui a sa racine dans l’Edda et sa fleur dans Shakspeare, née jadis d’un ciel inclément, au bord d’une mer tempétueuse, œuvre d’une race trop volontaire, trop forte et trop sombre, et qui, après avoir prodigué les images de la désolation et de l’héroïsme, finit par étendre comme un voile noir sur toute la nature vivante le rêve de l’universelle destruction. […] Par-delà le cant britannique, il y a l’hypocrisie universelle ; par-delà la pédanterie anglaise, Byron fait la guerre à la coquinerie humaine. […] Dans cet impitoyable et universel écrasement de toutes les vanités humaines, qui est-ce qui subsiste ?
Par eux il est à l’unisson avec l’âme universelle. […] Ce fait universel prend une valeur toute spéciale chez les hautes intelligences. […] L’amour décline, l’amour universel. […] Nus, leurs membres polis et grêles étaient éclairés par la lueur universelle. […] Et cette heure coïncide avec la curiosité universelle, avec la préparation aux grandes écoles.
J’ose affirmer qu’elles n’en auraient jamais pu concevoir la pensée sans la complicité de l’universelle persuasion que la vie est mauvaise. […] Si le symbolisme en est, au contraire, la plus large et, pour ainsi parler, la plus universelle, comment serait-on à la fois symboliste et baudelairien ? […] La langue de Pascal et de Bossuet, aussi riche et aussi souple, n’est-elle pas plus claire, moins gauloise, mais plus universelle que celle de Montaigne et de Rabelais ? […] Pourquoi revoyait-il si soigneusement le texte de ses Oraisons funèbres ou de son Histoire universelle ? […] Il en résultait une sorte d’universelle humanité ou d’univers humanisé dont le corps humain, dans ses proportions idéales, était le prototype.
L’Être universel vit sa vie, élabore sa conscience, emporte les mondes à travers son infini mouvant, sans autre but que de se prouver à lui-même qu’il existe. […] Et le rythme universel me pénètre de son souffle impérieux. […] Tel est le résultat obtenu en cent ans grâce au suffrage universel : une sélection à rebours qui livre la conduite de la race aux Moins-Pensants. […] Les splendeurs de la vie universelle illuminent mon âme. […] La voie lactée règne, pareille à un fleuve dont les millions de vagules scintillent et palpitent selon le rythme de la vie universelle.
Dès ses premiers pas, la poésie dramatique a invoqué la piété, parce que, de tous les sentiments auxquels elle pouvait s’adresser, celui-là était le plus noble et le plus universel. […] Plus tard soumise, plus tôt délaissée, la Grande-Bretagne ne reçut point, comme la Gaule, l’empreinte universelle et profonde de la civilisation romaine. […] L’Église aussi profitait des avantages de cette « convivialité » universelle dont je viens de tracer le tableau. […] Et ainsi c’est le monde entier, c’est l’ensemble des réalités humaines que Shakespeare reproduit dans la tragédie, théâtre universel, à ses yeux, de la vie et de la vérité. […] Après avoir institué légataire universelle sa fille aînée Susanna, mariée à M.
Il ne suffit pas, pour exprimer une pensée, d’accumuler des mots indistinctement : il doit y avoir entre tous ces mots une corrélation universelle qui concourre à l’expression du sens total. […] Les uns sont d’une verité immuable & d’un usage universel ; ils tiennent à la nature de la pensée même ; ils en suivent l’analyse ; ils n’en sont que le résultat. […] Ne doit-il pas résulter de tout ceci un corps de doctrine indépendant des décisions arbitraires de tous les usages, & dont les principes sont des lois également universelles & immuables ? […] Au surplus, c’est le sens qui convient le mieux à la pensée d’Horace, puisqu’il prétend s’excuser de n’avoir pas fini certains vers qu’il avoit promis à Mécene, par l’oubli universel où le jette son amour pour Phryné. […] Mais comment pourra-t-on concilier ce raisonnement avec l’usage presque universel, d’exprimer l’attribut par un adjectif mis en concordance avec le sujet du verbe ?
L’existence humaine bien conçue n’est autre chose que l’abdication de la Personnalité pour rentrer dans l’Ordre universel. […] La vieillesse et la mort devraient mettre tous les hommes au désespoir bien plus que leurs chagrins particuliers ; mais on se soumet facilement à la condition universelle, et l’on se révolte contre son propre partage, sans réfléchir, que la condition universelle se retrouve dans chaque lot, et que les différences sont plus apparentes que réelles. […] L’occupation rend de la saveur à l’existence, et les beaux-arts ont tout à la fois l’originalité des objets particuliers et la grandeur des idées universelles.
Il acquit une fortune honorable dans cette intimité, comme on peut le conclure de son testament qui laissa son fils, Aristote, dans les meilleures conditions pour un philosophe, absorbé dans les études universelles, libre, aisé et désintéressé de tout, excepté du progrès de l’esprit humain en tous genres. […] XVI De toutes les sciences qu’il a touchées, la plus universelle est la politique. […] Si les sophismes de Platon ou de Rousseau pouvaient être adoptés par la majorité des mortels, la terre entière ne serait pas assez grande pour emprisonner l’humanité folle dans un Bedlam universel ! […] « Mais dans cet instant qu’il assigne à la révolution universelle, même les choses qui n’ont point commencé d’être ensemble changeront cependant à la fois !
L’intempérante exaltation de Jacques, ses longues prières, sa brutalité, sa recherche affectée de la persécution, l’abus qu’il fait du testament de son père, sans cesse appliqué aux plus vils usages et employé comme une panacée universelle, enfin son alliance désespérée avec Pierre contre Martin, donnent au type des Dissidents une vie et une réalité admirables. […] Après l’universelle clameur de l’Irlande, personne n’avait osé comparaître pour une pareille cause, quoique le gouvernement offrît les frais du voyage et les indemnités des témoins. […] L’opinion universelle est que c’est un homme sage, un ministre habile, cherchant le véritable intérêt du roi dans toutes ses actions, au-dessus de toute corruption par son intégrité, et de toute tentation par sa fortune. » Exclu de la Chambre des communes le 17 juin 1711, pour concussion notoire dans l’administration de la guerre, rentré en 1713 dans la vie publique, devenu le chef du gouvernement de George Ier, diffamant ceux qu’il ne pouvait pas acheter en les faisant passer pour vendus, Walpole supporta impatiemment le cruel éloge de Swift. 300 livres furent inutilement offertes par une proclamation au dénonciateur de l’auteur de la quatrième lettre du drapier, parfaitement connu de tout le monde. […] Mais l’île des Houyhnhnms est l’abîme où l’humanité s’engloutit tout entière ; les arts, les lois, les mœurs, la religion, la raison même, tout succombe ; la beauté s’avilit, l’amour fait horreur, et après cette universelle dégradation de tout ce qui peut occuper, charmer, élever l’homme sur la terre, on n’est plus surpris de voir le voyageur qui est rejeté parmi le genre humain, au sortir d’une telle épreuve, se voiler la face et refuser de voir des hommes.
De la pluralité des temps Les Temps multiples et ralentis de la théorie de la Relativité : comment ils sont compatibles avec un Temps unique et universel. — La simultanéité « savante », dislocable en succession : comment elle est compatible avec la simultanéité « intuitive » et naturelle. — Examen des paradoxes relatifs au temps. […] L’idée d’un Temps réel commun aux deux systèmes, identique pour S et pour S′, s’impose dans l’hypothèse de la pluralité des Temps mathématiques avec plus de force que dans l’hypothèse communément admise d’un Temps mathématique un et universel. […] On a beau alors leur attribuer le même Temps mathématique, comme on l’avait toujours fait jusqu’à Lorentz et Einstein, il est impossible de démontrer strictement que les observateurs placés respectivement dans ces deux systèmes vivent la même durée intérieure et que par conséquent les deux systèmes aient le même Temps réel ; il est même très difficile alors de définir avec précision cette identité de durée ; tout ce qu’on peut dire est qu’on ne voit aucune raison pour qu’un observateur se transportant de l’un à l’autre système ne réagisse pas psychologiquement de la même manière, ne vive pas la même durée intérieure, pour des portions supposées égales d’un même Temps mathématique universel. […] Il dirait que, mobile ou immobile, avec des mesures vraies ou fausses, il obtient la même physique que moi et aboutit à des lois universelles. » En d’autres termes encore : étant donné une expérience telle que celle de Michelson et Morley, les choses se passent comme si le théoricien de la Relativité pressait sur l’un des deux globes oculaires de l’expérimentateur et provoquait ainsi une diplopie d’un genre particulier : l’image d’abord aperçue, l’expérience d’abord instituée, se double d’une image fantasmatique où la durée se ralentit, où la simultanéité s’incurve en succession, et où, par là même, les longueurs se modifient.
— 2º la connaissance logique qui, par l’intellect, connaît de l’universel et des choses dans leurs rapports entre elles, et qui produit des notions ; cette logique est à la base de la science et de la philosophie. […] Croce, d’intervertir ces rapports, et de soumettre l’intuition à la réflexion, l’art à la science, l’individuel à l’universel. […] mais cet élément relatif est presque insignifiant dans leur œuvre qui tend consciemment à la durée et à l’universel. […] Ferdinand Martini », dans la Bibliothèque universelle et revue suisse, avril 1901.
Il passe sa vie à chercher un point d’appui en lui, à s’assurer que ce point central spirituel existe indépendant du dehors, qu’il n’est pas complètement à la merci des choses ou de la machine intérieure ; et quand il croit avoir trouvé ce point d’appui (arx animi), ce moi permanent, cette force et cette cause, il ne s’y tient pas, il le laisse et n’en fait rien ; il se repent « d’avoir trop compté sur lui-même » ; il va ailleurs, et demande secours, comme dans un naufrage, à l’esprit universel. […] Rien n’est plus funeste au repos public comme au bonheur individuel que cette préoccupation universelle de droits, d’intérêts, d’affaires de gouvernements.
On l’a remarqué avec raison pour le Don Juan : il fallait qu’il passât par l’imitation de Molière pour que Mozart ensuite le mît en musique et qu’il devînt le type universel qu’on sait. […] Jamais succès plus prompt ne fut aussi plus universel.
Malouet avait d’abord contre l’éloquent tribun de grandes préventions : sous l’empire du soupçon universel qui planait sur cette tête fameuse et que ne démentaient pas les apparences, il n’était pas éloigné de le considérer comme un chef de conjurés, et il se tenait envers lui à distance respectueuse. […] La renommée parlait de lui comme d’un bienfaiteur universel et enregistrait ses donations qui ne restaient pas toutes à l’état de projets : il proposait d’élever à ses frais un monument au Grutli pour les trois Suisses libérateurs et il faisait les fonds de deux prix à l’Académie de Lyon.