Supposez-le riche et lancé dans le monde d’alors, il n’y aurait point englouti un puissant esprit qu’il n’avait pas, mais il y eût abaissé son âme.
Plus tard seulement cette passion rêvée, entrevue, supposée, là où le désordre et l’horreur furent si grands, nous en avons cherché la preuve et les traces, et le croira-t-on ?
Supposez-le riche et lancé dans le monde d’alors, il n’y aurait point englouti un puissant esprit qu’il n’avait pas, mais il y eût abaissé son âme.
Plus tard seulement, cette passion rêvée, entrevue, supposée, là où le désordre et l’horreur furent si grands, nous en avons cherché la preuve et les traces, et le croira-t-on ?
Méconnaissance de la nature spirituelle de l’homme qu’on définit un mammifère monodelphe bimane, et rien de plus, négation de l’unité de la race humaine, affirmation de l’activité de la matière, confusion de la physiologie et de l’histoire naturelle, au mépris des traditions médicales, depuis Hippocrate jusqu’à nos jours, enfin l’opinion qui implique le matérialisme le plus complet : « Que la vie ne doit pas être considérée comme un principe, mais comme un résultat, une propriété dont jouit la matière, sans qu’il soit nécessaire de supposer un autre agent dans le corps », toutes ces solutions et beaucoup d’autres de la même énormité sont attaquées et ruinées de fond en comble par le rude jouteur des Études.
Supposez la plume inspirée qui a écrit, sans avoir la vérité pour elle, Séraphita, Séraphita, se plongeait dans la magnifique vie du mendiant mystique que voici ?
Supposez Burke sans cette haine, Rémusat l’aurait mal jugé, et il n’en serait pas moins cependant, avec les talents qui firent illusion à son siècle, Burke le déclamatoire, le pédant de justice et de vérité, le pharisien, le philanthrope, tout ce qui nous le diminue, à nous, malgré sa haine anglaise contre la Révolution française, laquelle ne prenait pas sa source plus haut que dans les sentiments du whig.
Nous n’avons pas le livre que je supposais.
Figurez-vous cette langue, plus plastique encore que poétique, maniée et taillée comme le bronze et la pierre, et où la phrase a des enroulements et des cannelures ; figurez-vous quelque chose du gothique fleuri ou de l’architecture moresque appliqué à cette simple construction qui a un sujet, un régime et un verbe ; puis, dans ces enroulements et ces cannelures d’une phrase qui prend les formes les plus variées comme les prendrait un cristal, supposez tous les piments, tous les alcools, tous les poisons, minéraux, végétaux, animaux ; et ceux-là les plus riches et les plus abondants, si on pouvait les voir, qui se tirent du cœur de l’homme, et vous avez la poésie de M.
Aussi, le caractère suprême de Ronsard est-il justement le caractère que nous ne pouvons pas ne point supposer au premier homme.
Ce n’est pas mal pour un homme que l’on croyait perdu et qui s’était figé à traduire Horace, qui s’y était endormi, qui somnolait et ne se réveillait que le temps d’un feuilleton ; d’ailleurs trop heureux pour avoir du talent encore, de ce talent qui suppose des entrailles, du cerveau, de l’inspiration, de la chaleur et de la longueur dans l’haleine, et qui se réveille aujourd’hui très-dispos, pour faire un livre et un chef-d’œuvre.
Je n’ai cité que des faits éclatants, retentissants, les témoignages sur les cimes ; ils supposent bien des adhésions silencieuses, une multitude de faits pareils qui ne nous parviennent pas, faute d’avoir été formulés.
Et si on voulait rêver pour Aristote une émotion lyrique, en pourrait-on supposer une plus naturelle et meilleure ?
Enfin, c’est toujours le même argument conjectural dans un néant supposé de toute certitude accompagné de miséricordieuse pitié pour les petites gens sans philologie qui s’en tiennent au bon sens et à la tradition. […] L’analyse suppose une mixture quelconque dont il faut soutirer et séparer les éléments. […] Le défunt christianisme supposait des âmes immortelles subsistant en une manière quelconque après la dissolution de leur argile et il enseignait en même temps que ces âmes avaient besoin de l’intercession des vivants. […] Je finissais en lui disant qu’« un artiste a, plus qu’aucun homme, le devoir de ne rien profaner de grand », et j’avais l’enfantillage de supposer que je serais compris. […] Ils supposent toujours une humanité bonasse et modeste, satisfaite de progresser avec lenteur et dédaigneuse des souterraines intrigues dont on l’accuse.
hialmar : Comment peux-tu le supposer ? […] Un oiseau sauvage (supposez un instant que ce soit un aigle) est tombé dans la boue et dans la vase ; on l’a ramassé, il s’est laissé domestiquer et a même fini par engraisser dans la servitude. […] Supposez qu’au moment où la toile va baisser, Blandinet s’aperçoive une seconde fois que quelqu’un le trompe : qu’arriverait-il ? […] Surtout les facultés d’un homme de guerre, d’un homme politique ou d’un diplomate, si puissantes qu’on pût les supposer, restaient pour moi d’ordre irrémédiablement inférieur. […] Pourtant, cette idée suppose une éducation bourgeoise.
Je suppose que M. […] Gazier ; et moi aussi, si je suppose un moment que le sujet de Bérénice est l’histoire d’Henriette. […] — Mais pour supposer qu’on la puisse faire, il faut avoir l’esprit bien mal tourné. […] Il n’y a rien de plus vrai que ce dialogue que je suppose : « Ah ! […] Non, cela n’est pas à supposer.