T’as pas envie de me suriner, je suppose ? […] Je n’y tiens presque pas, et, sauf le petit nombre de personnes avec lesquelles je me reconnais une fraternité intellectuelle, je dis à chacun ce que je suppose devoir lui faire plaisir.
Il avait dédié cette œuvre à une Uranie (nom supposé) dont il exalte les qualités extérieures, ajoutant ensuite : « Le reste de votre corps est une huitième merveille dont on ne parle point parce qu’elle n’a pas de nom propre. » Trouvant sans doute que des tragédies en vers prenaient trop de temps à confectionner, La Serre, le premier et bien avant Lamotte, inventa la tragédie en prose. […] Lagrange-Chancel fit paraître, de 1706 à 1740, Érigone, tragi-comédie en cinq actes et en prose ; Cassius, tragédie en vers ; les Jeux olympiques, comédie héroïque ; la Fille supposée, comédie en trois actes et en vers ; Pyrame et Thisbé, opéra ; le Crime puni, opéra, imitation du Festin de Pierre.
Nous ne la sentons pas en nous, nous n’en avons pas conscience comme quand il s’agit de nous-mêmes ; nous sommes donc obligés de l’interpréter, de la supposer d’après les mouvements que nous voyons et les paroles que nous entendons. […] Le fatalisme suppose la manifestation nécessaire d’un phénomène indépendant de ses conditions, tandis que le déterminisme est la condition nécessaire d’un phénomène dont la manifestation n’est pas forcée. […] Ce n’est plus le groupement de talents sympathiques entre eux, que réalisaient les femmes autrefois ; ce n’est plus l’amour désintéressé des lettres, faisant de la causerie comme on fait de la musique de chambre ; ce sont des âpretés de pouvoir, toute une curée d’intérêts se ruant chez les dames qu’on suppose puissantes, à un titre quelconque.
Tout cela remonte à la conquête et plus avant : It is reasonable to suppose that the greater part of those who appear to have possessed small freeholds or parcels of manors were no other than the original nation.
Supposez Pétrarque né sous l’empire du polythéisme, et les sentiments exprimés dans ses œuvres italiennes ne se comprennent plus. […] Bulwer ne nous dit pas si le libraire d’Ernest a recueilli les harangues de l’illustre orateur, mais nous sommes en droit de le supposer ; car, puisque le poète homme d’État, estimé de tous les partis, c’est-à-dire dédaigné par tous les partis, ne joue aucun rôle actif dans la Chambre des Communes, il a dû naturellement se consoler, en publiant sur vélin les vertueuses homélies qui n’avaient converti personne.
Si l’on conçoit la suite des sciences qui, prenant la matière organique à ses débuts, dans les cornues des chimistes ou l’abîme des mers, en conduisent l’étude à travers la série ascendante des plantes et des animaux jusqu’à l’homme, la décrivent et l’analysent dans son corps, ses os, ses muscles, ses humeurs, le dissèquent dans ses nerfs et son esprit ; si, abandonnant ici l’homme individu, on passe à la série des sciences qui étudient l’être social, de l’ethnographie à l’histoire, on verra que ces deux ordres de connaissances, les plus importantes, sans aucun doute et celles auxquelles s’attache l’intérêt le plus prochain, se terminent en un point où ils se joignent : dans la notion de l’individu social, dans la connaissance intégrale, biologique, psychologique de l’individu digne de marquer dans la société, constituant lui-même par ses adhérents et ses similaires, un groupe noble, propageant dans son ensemble particulier ou dans l’ensemble total, ces grandes séries d’admirations, d’entreprises, d’institutions communes, qui forment les États et agrègent l’humanité. » Et plus loin : « Dans l’ethnopsychologie des littérateurs, dans la physiologie biographique des héros, ces hommes sont mis debout, analysés et révélés par le dedans, décrits et montrés par le dehors, reproduits à la tête du mouvement social dont ils sont les chefs, érigés, avant leurs exemplaires, un et plusieurs, individus et foule, en des tableaux qui, basés sur une analyse scientifique nécessitant le recours à tout l’édifice des sciences vitales, et sur une synthèse qui suppose l’aide de toute la méthode historique et littéraire moderne, peuvent passer pour la condensation la plus haute de notions anthropologiques que l’on puisse accomplir aujourd’hui. » Voilà ce qu’Émile Hennequin eût fait pour notre temps. […] Quant au capitaine, est-il téméraire de le supposer, qu’étant le gendre du général Boulanger, il soit en même temps boulangiste ?
C’est que je lui suppose non seulement un ardent amour de justice que nul intérêt n’altère encore, mais aussi, mais surtout une magnanimité naturelle à décider contre lui, une noble balance inégale, injuste à son propre intérêt. […] L’accueil démonstratif, un peu théâtral de Cousin, le ravit, mais plus encore l’ardente foi, la grandeur morale qu’il lui supposait : « C’est un charme inconcevable.
De même Voltaire s’est plus d’une fois élevé vers les vérités du premier ordre, mais sans s’y arrêter, et peut-être sans s’y plaire ; car la recherche de ces vérités suppose un besoin ardent d’y croire, et une foi vive dans la source suprême d’où elles émanent.
J’ai aussi abandonné, momentanément, je suppose, ne connaissant pas l’avenir et surtout n’en répondant pas, certains choix de sujets : les historiques et les héroïques, par exemple ; et par conséquent le ton épique ou didactique pris forcément à Victor Hugo, un Homère de seconde main après tout, et plus directement encore à M.
Sixte ne suppose pas un seul instant la réalité objective de Dieu. […] Et que le maître soit, à quelque degré qu’on le suppose, responsable des errements du disciple, il est, à mon sens, aussi raisonnable de le soutenir que d’accuser Montgolfier de la mort de Crocé-Spinelli. […] Il suppose que M.
Ce qu’on pourrait surtout leur reprocher, ce serait d’avoir remis la littérature française à l’école de l’Espagne et de l’Italie, — d’Antonio Perez et du cavalier Marin, de Guarini et de Gongora, — supposé du moins qu’elles eussent pu l’éviter, dans une cour tout italienne, et dans un temps où l’influence espagnole rentrait chez nous par toutes nos frontières. […] La même rhétorique se retrouve dans les plans des Sermons de Massillon. — Il compose par le dehors ; — et il faut entendre par là qu’il dessine le plan de son sermon avant de bien savoir ce qu’il y mettra. — De la part d’ingénuité que ce genre de composition suppose ; — et de la part aussi d’artifice.
Supposons des écrivains doués de belles facultés, capables d’observation, pourvus d’imagination, laborieux, respectueux de leur plume, hantés de rêves généreux. […] Quelles sont les vertus qu’elle suppose ?
Le poëte se suppose dans la situation de Jupiter, qui, après maint volage égarement, revient toujours à Junon.
Avant de renvoyer son fils à Paris, l’objet de ses rêves, le comte tint à lui expliquer que ni lui ni son oncle ne sont, comme il le suppose, deux inutiles. […] On suppose que Sa Majesté est venue demander de l’argent et des soldats ; mais je crois qu’on ne lui donnera rien que des fêtes, dont elle a l’air de ne pas se soucier beaucoup.
— Supposer cela, me dit-il, serait faire injure à l’Académie et à moi-même. […] Après une pause de rêverie et de silence, Fabrice lui répondit : — Vos sentiments pour Mlle de Sardonne vous font désirer, je suppose, que cette affaire se traite entre vous et moi sans éclat, afin de lui épargner aux yeux du monde une flétrissure que je désire moi-même épargner à mon nom ?
Le thermomètre depuis une semaine marquait huit ou dix degrés de froid et la Seine commençait à geler. « Je suppose, me dit-il, que vous n’allez pas faire vos kilomètres par un froid pareil ? […] Supposez Mistral né à Aix ou habitant le Var, tout changeait.