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1780. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre V. La philosophie. Stuart Mill. »

Leur liaison est donc absolue et universelle, et nous possédons des vérités qui ne souffrent ni doute, ni limites, ni conditions, ni restrictions.

1781. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

Alors lâchant Michelet, le voilà faisant un tableau de ce que Marie-Antoinette a dû souffrir avec Louis XVI, ce brutal, ce lourdaud qui jette un pavé sur un paysan qui dormait, qui pète en réponse à un courtisan, lui demandant d’être nommé premier gentilhomme de la chambre, qui donne un soufflet à M. de Cubières, et, pour se faire pardonner, un cheval arrivé dans la même journée de Constantinople, ce qui fait dire au souffleté : « Le roi me l’a donné d’une manière touchante ! 

1782. (1864) Le positivisme anglais. Étude sur Stuart Mill

Leur liaison est donc absolue et universelle, et nous possédons des vérités qui ne souffrent ni doute, ni limites, ni conditions, ni restrictions.

1783. (1903) Le problème de l’avenir latin

C’est là le germe initial de corruption et le principe mauvais auquel on aboutit toujours lorsqu’on remonte le cours des maladies dont souffrent les grands organismes latins. […] On se rappelle cet épisode fameux qui prouve que le monde grec, au ive  siècle avant Jésus-Christ, souffrirait déjà, comme le nôtre, de la maladie sophistique : « Si donc un de ces hommes habiles dans l’art de tout imiter et de prendre mille formes différentes, venait chez nous pour y faire admirer son art et ses ouvrages, nous lui rendrions hommage comme à un homme divin, ravissant et merveilleux ; mais nous lui dirions que notre Etat n’est pas fait pour posséder un homme comme lui ; et qu’il ne nous est pas permis d’en avoir de semblables.

1784. (1936) Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours pp. -564

Le Génie souffre du même mal que ce Génie de l’hellénisme qu’était le Télémaque. […] En 1797, avant sa conversion, il écrivait : « Mourons tout entiers, de peur de souffrir ailleurs.

1785. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre II. Les couples de caractères généraux et les propositions générales » pp. 297-385

Leur liaison est donc absolue et universelle, et les propositions qui les concernent ne souffrent ni doutes, ni limites, ni conditions, ni restrictions. — À la vérité, ces propositions sont hypothétiques ; tout ce qu’elles affirment, c’est que, si la première donnée se rencontre quelque part et notamment dans la nature, la seconde donnée ne peut manquer de s’y rencontrer, par conséquence et contrecoup.

1786. (1848) Études critiques (1844-1848) pp. 8-146

Ainsi fait-elle, son cœur est blessé, sa vanité souffre ; à quoi bon tout l’esprit qu’elle a, s’il faut donner dans un piège aussi douloureux que celui dont elle est victime ?

1787. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1894 » pp. 185-293

Ceux qui sont honnêtes, et qui pourront payer, le feront, quant aux autres, je ne voudrais pas que leurs enfants, qui ne sont pas responsables des mauvaises affaires ou de la mauvaise foi de leurs parents, souffrent un jour, près de vous, de leurs dettes. » Et le registre fut brûlé.

1788. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre VI. La parole intérieure et la pensée. — Second problème leurs différences aux points de vue de l’essence et de l’intensité »

Cette loi, comme la précédente, souffre des exceptions : les lapsus linguæ sont des faits de distraction ; or l’auteur du lapsus comprend sa parole de travers, puisque, celle-ci étant absurde, sa pensée demeure correcte.

1789. (1890) Derniers essais de littérature et d’esthétique

En voici une de deux dames de Smyrne, qui furent si remarquables en leur temps, que la cité leur vota des couronnes d’honneur ; voici un médecin grec examinant un bambin qui souffre d’indigestion ; voici le monument de Xanthippe, qui fut probablement un martyr de la goutte, car il tient à la main le moulage d’un pied destiné sans doute à être offert en ex-voto à quelque dieu. […] Mais comme le temps injuste qui l’a couronnée des lauriers stériles de la renommée, les a entrelacés aux mornes pavots de l’oubli, laissons-là ce qui n’est qu’un souvenir et revenons à une poétesse dont le chant nous reste comme une gloire impérissable de notre littérature, à celle qui entendit du fond de la sombre mine et de l’usine encombrée, la plainte des enfants, et fit pleurer l’Angleterre sur ces petits, celle qui dans ses sonnets soi-disant portugais chanta le mystère spirituel de l’amour, et les dons intellectuels que l’amour apporte à l’âme ; celle qui eut foi dans tout ce qui était noble, qui eut de l’enthousiasme pour ce qui est grand, de la pitié pour tout ce qui souffre, celle qui écrivit  : Vision de poètes, et les Fenêtres de la Casa Guidi, et Aurora Leigh.

1790. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre II. Les directions divergentes de l’évolution de la vie. Torpeur, intelligence, instinct. »

Il est vrai que cette loi souffre bien des exceptions chez les végétaux.

1791. (1903) Légendes du Moyen Âge pp. -291

En effet, les habitants de ce « paradis » ne vieillissent pas et ne savent ce qu’est la douleur ; « chacun est servi de nourriture à l’appétit de son cœur ; ils ont des richesses en abondance, des plaisirs à souhait ; ils ne souffrent ni du froid ni du chaud ; enfin toutes les délices mondaines y sont telles que cœur ne saurait les imaginer ni langue les dire ». […] Il se frappe avec désespoir la tête contre cette colonne, mais il ne peut se donner la mort, car sa sentence est de souffrir ainsi jusqu’au jugement dernier.

1792. (1896) Psychologie de l’attention (3e éd.)

« Bien des martyrs ont souffert la torture avec une parfaite sérénité, qu’ils n’avaient, de leur propre aveu, aucune difficulté à maintenir.

1793. (1865) La crise philosophique. MM. Taine, Renan, Littré, Vacherot

Si l’une et l’autre sont obtenues par l’analyse des faits, pourquoi l’une souffre-t-elle la possibilité d’une exception, et d’une limite, tandis que l’autre est absolue ?

1794. (1923) Critique et conférences (Œuvres posthumes II)

D’autant plus qu’il sait où et quand ce livre, où j’ai essayé de mettre toute mon âme et que la totalité des compétents a considéré comme tel, fut pleuré, souffert !

1795. (1926) La poésie de Stéphane Mallarmé. Étude littéraire

Il en souffrait plus qu’il n’en jouissait. […] « Un paysage hante intense comme l’opium : là-haut et à l’horizon, la nue livide, avec une trouée bleue de la Prière. — pour végétation, souffrent des arbres dont l’écorce douloureuse enchevêtre des nerfs dénudés, leur croissance visible s’accompagne malgré l’air immobile, d’une plainte de violon qui, à l’extrémité frissonne en feuilles : leur ombre étale de taciturnes miroirs en des plates-bandes d’absent jardin, au granit noir du bord enchâssant l’oubli avec tout le futur155. » Le dernier tercet du sonnet sur Poe, Calme bloc ici-bas chu d’un désastre obscur, Que ce granit du moins montre à jamais sa borne Aux noirs vols du blasphème épars dans le futur !

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