Il a eu des secrets pour elle. […] Par un reste de faiblesse à son égard qui trouvera un secret plaisir à revoir Sévère dans son nouvel éclat de vainqueur et de favori ? […] C’est donc avec une secrète joie et le cœur plein d’espoir qu’Antiochus aborde Bérénice. […] Mon secret arraché vous éloigne de moi ; la perfidie par laquelle vous me l’avez dérobé m’éloigne de vous. […] Il eût pu s’évanouir dans le dernier soupir du poète, demeurer le secret de sa tombe.
À l’époque où parurent l’Essai sur Ruysbroeck et celui sur Novalis, complétés par les méditations du Trésor des Humbles, nous éprouvions la secrète nécessité de cette parole néo-platonicienne, depuis longtemps inentendue, et de nous envoler sur les ailes du rêve, loin des charniers du naturalisme. […] Une attraction secrète, jointe à une éperdue frénésie d’idéal, non un désir légitime d’imiter, lui insufflent le goût des vers et de la musique. […] Le secret de l’artiste fut de nous procurer l’occasion d’un inconscient calcul ». […] « C’est que de réduire les choses à deux clefs, c’est toujours s’approcher le plus de l’Unité que l’on rêvait d’atteindre. »« La dernière étape de ce chemin qui va de la multiplicité à l’unité, c’est de passer par les conceptions dualistes. » Nos énergies magnétiques se précipitent vers deux pôles différents, « cependant qu’en notre cerveau deux hémisphères se partagent les secrets de l’esprit ». […] Tous nous parlent de l’éternel et grave effort d’une Flamme jamais étouffée, qui veut être, et nous disent la secrète splendeur d’un rêve que toujours d’autres rêves prolongent.
Chateaubriand, dont nous venons de surprendre les secrets, conseillait de tacher à connaître ceux des bons écrivains du grand siècle. […] Il faut descendre quelques marches grossières… Idoles féminines, je vous revois toujours, un secret sourire sur vos belles bouches. […] Et comme Г persiste à ruser, silencieux, secret, enfin on le presse : « D’où venez-vous ainsi ? […] Des forêts épaisses y répandaient un ombrage agréable sur des antres secrets devant lesquelles les Nymphes aimaient à faire leurs danses et leurs jeux. […] — Que je suis donc distrait, — de n’avoir pas plus tôt, découvert ton secret, — ô lune.
Mais le secret de toutes les origines nous échappera éternellement. […] L’enfant ne crée pas sa langue, encore moins il ne secrète pas sa langue ; il l’apprend. […] Pratiquons-le encore, mais en secret ; en des catacombes, comme les premiers chrétiens, comme les derniers païens. […] très peu, — les obscurités et dévoilent au public distrait les secrets de la magique Lanterne. […] On ne blâme pas la méthode, mais son hypocrisie ; et encore tout bas, car il est clair quelle n’est efficace qu’en demeurant secrète.
Mais quel obscur travail se fait dans cette partie secrète de l’être où s’élabore la personnalité ? […] Afin de pénétrer le secret de l’âme contemporaine, M. […] La Joconde, après des siècles, n’a pas livré le secret de son sourire, et ses amants sont désespérés pour avoir voulu déchiffrer une énigme dont le mot n’existe pas. […] Il prévoit que le jour approche où il confiera à ces passants quelconques des secrets de son âme plus intimes encore. […] Chacun de nous porte en son âme un instinct secret qui le guide à travers les époques de l’histoire nationale.
Une fois qu’il eut trouvé ce grand secret, cet arcanum après lequel tant de gens ont couru, depuis Molière, sans pouvoir l’atteindre. il comprit, d’un coup d’œil, toute sa vocation. […] Il a gardé son secret et nul encore ne l’a deviné. — C’est ainsi que le poète comique est créateur ! […] C’était, sans contredit, une femme d’un rare esprit, studieuse, intelligente, active, très versée en tous les secrets de son art ; le théâtre était sa patrie, il avait été son berceau, et cependant jamais la popularité n’est arrivée jusqu’à cette aimable actrice. […] Pour moi, je n’assiste jamais à une représentation du Misanthrope sans me figurer que j’entends Molière lui-même nous raconter les secrets les plus intimes et les plus douloureux de sa vie. […] Voilà selon mon humble critique, tout le grand secret de ce chef-d’œuvre.
Devant cette pâle et ardente jeune fille, je songeais à quelque extraordinaire fleur de serre, belle et parfumée jusqu’au prodige, et, tout au fond de moi, une voix secrète murmurait : « C’est trop ! […] Et comme, tout au contraire du guide de Cordoue et du cocher de Séville, ils ne le font pas exprès, il n’y a absolument rien à faire que d’exhaler des plaintes sur trois feuilles de papier et de vous les envoyer comme si ça pouvait faire quelque chose… Mais je nourris le secret espoir que vous allez par le premier courrier m’expédier ici quelque compagnon comme M. de Saint-Marceaux, sculpteur, ou M. […] As to the brother’s portrait it is not finished, we wait the return from the country of Miss F… Now, my grand tableau is a secret, of course. […] Quant au portrait du frère, il n’est pas fini ; nous attendons le retour de la campagne de miss F… Maintenant, mon grand tableau est un secret, naturellement. […] Pas assez simple pour vous demander quel est votre rêve secret, bien que ma maladie m’ait refait une candeur à la Chérie.
Où trouver le secret d’éloigner de telles répugnances de l’esprit de ces Français aimables qui brillèrent à la cour de Louis XVI, que M. de Ségur fait revivre dans ses charmants souvenirs, et dont le Masque de Fer peint en ces mots les idées d’élégance ? […] C’est qu’en dépit de la règle du monosyllabe, pas plus étonnante que tant d’autres, l’homme de génie aurait trouvé le secret d’accumuler dans sa pièce une richesse de pensées, une abondance de sentiments qui nous saisissent d’abord : la sottise de la règle lui aura fait sacrifier plusieurs répliques touchantes, plusieurs sentiments d’un effet sûr ; mais peu importe au succès de sa tragédie tant que la règle subsiste. […] Voilà tout le secret de votre grande colère contre Shakspeare. […] Un bibliothécaire de mes amis, qui affiche les opinions classiques, faute de quoi il pourrait bien perdre sa place, vient de me donner, en secret, la liste des ouvrages qui sont le plus souvent demandés à sa bibliothèque.
Et Daudet dit qu’il aimerait à peindre cet engourdissement endormant de la douleur dans le plus secret de l’être, décrit joliment le côté enfantin, que ces choses amènent chez l’homme, avoue le besoin qu’il a, lui, de prendre la main de sa femme, dans un attouchement de bébé, quand le calmant opère. […] Conçoit-on chez les pauvres filles du peuple, qui ne se sentent pas la force physique nécessaire pour gagner leur vie, les angoisses secrètes, le crucifiement journalier qu’elles éprouvent ? […] … » Lui gardait parfaitement son secret. […] Daudet, qui s’est laissé aller à boire pas mal du vin du cru par-dessus beaucoup de saucisson, et dont Mistral a fleuri le chapeau d’un brin de rue, Daudet, les épaules enveloppées d’une couverture de voyage bariolée, a dans notre break, la tournure d’un jeune et joli Catalan en goguette… Dimanche 27 septembre Le tréfonds de la femme ressemble à ces abîmes de la mer, perdus et secrets au-dessous du remuement des tempêtes, et d’où seulement, quelquefois un sondage rapporte à la science un petit fragment d’être ou de chose inconnu.
Ç’a été là son mobile secret et instinctif, indépendamment des convictions.
Malgré les recherches les plus soigneuses, la Commission n’avait découvert aucun trait qui prouvât la connivence secrète des accusés avec les factieux.
L’écrivain doit les dire : il faut qu’il leur fasse dire leur secret, ouvrir le fond de leur âme sans en avoir l’air.
C’est Voltaire qui, lisant Athalie, s’exclamait : « On a honte de faire des vers quand on en lit de pareils. » Pareillement, et malgré l’autorité de notre aimable Marcel Prévost, qui, tout en continuant avec un dévouement dont on lui sait gré ce qu’il appelle la tradition des gentils conteurs, adresse à sa clientèle spéciale des consultations pour les maladies morales secrètes, et enseigne aux nobles lectrices du Temps, pour moitié protestantes et pour moitié israélites, les principes de la galanterie nationale et honnête, en un style troublant qui fleure le pot-au-feu au patchouli, malgré l’exemple du jeune et courageux écrivain, n’osons-nous plus tenter ces petits divertissements psychologiques pour peu que nous venions de relire ou Stendhal ou Balzac ou Tolstoï.
« Madame d’Albret, dit-elle, eut le secret de s’attacher madame Scarron, que le maréchal avait connue chez son mari. » La maréchale d’Albret était une excellente personne de peu d’esprit, très dévote ; mais sa bonté jointe aux dignités du maréchal, à sa passion pour le bel esprit, au grand état de sa maison, y attirait la meilleure compagnie.
Là, se fait sentir davantage ce genre d’éloquence qui est propre à Fénélon ; cette onction pénétrante, cette élocution persuasive, cette abondance de sentiment qui se répand de l’ame de l’Auteur, & qui passe dans la nôtre ; cette aménité de style qui flatte toujours l’oreille, & ne la fatigue jamais ; ces tournures nombreuses où se développent tous les secrets de l’harmonie périodique, & qui, pourtant, ne semblent être que les mouvemens naturels de sa phrase & les accens de sa pensée ; cette diction, toujours élégante & pure, qui s’éleve sans effort, qui se passionne sans affectation & sans recherche ; ces formes antiques qui sembleroient ne pas appartenir à notre langue, & qui l’enrichissent sans la dénaturer ; enfin cette facilité charmante, l’un des plus beaux caracteres du génie, qui produit de grandes choses sans travail, & qui s’épanche sans s’épuiser ».
Seroit-ce la première fois que des hommes opposés d’état & de caractère, mais liés par un intérêt commun, auroient emporté, dans le tombeau, un secret abominable ?